L’autre rupture qui régla tous mes problèmes, 2 de 3 : l’évolution est une route solitaire

On connait tous l’histoire classique de celui ou celle qui rate plusieurs opportunités de faire quelque chose de bien de sa vie, et qui blâme les autres pour ses échecs en les accusant d’être la source de tous ses problèmes. Ceci est ce genre d’histoire.  Voilà pourquoi le sous-titre de ce billet est l’évolution est une route solitaire.  Parce que ce n’est pas une théorie.  C’est un fait vécu.

À ceci près que d’habitude, la personne qui lance le blâme est en situation d’échec.  Tel que vu dans le billet précédent, ce n’est plus mon cas.  J’ai un travail que j’aime, dans lequel je suis compétent, avec un excellent salaire.  Travail qui m’oblige à avoir une auto (gage de réussite dans mon cas personnel) au point où celle-ci et son utilisation me sont partiellement remboursés.  À 54 ans, je commence enfin à vivre la vie normale d’un adulte normal.

D’accord, il a fallu un hasard inouï pour que cette opportunité de travail me tombe dessus. Et sur Facebook Rencontres en plus.  N’empêche que ce travail correspond en tout point à la formation que je suis allé chercher il y a deux an et demi, et à l’expérience que j’ai ensuite acquise dans le domaine.  C’est l’une des rares fois dans ma vie où j’ai vécu le proverbe Aide toi et le Ciel t’aidera

Donc, Pourquoi l’évolution est-elle une route solitaire?
Dans le meilleur des mondes, toute personne doit sa réussite à l’aide que lui a apporté son entourage.  Encouragements, aide financière et matérielle, coup de main, etc.  Du moins, c’est ainsi que ça se passe dans le monde présenté en fiction dans les livres, à la télé, au cinéma. Et aussi par les Beatles avec I’ll get by with a little help from my friends.

Or, dans la réalité, les choses ne se passent que rarement ainsi.  En parcourant certains de mes billets on peut constater que dans les faits, l’entourage est au contraire un obstacle à l’évolution. Par exemple: (Les liens ouvrent un nouvel onglet)

Dans Général Menteurs, le post-scriptum: L’allergie aux changements, je raconte comment la mère de mes enfants, rencontrée alors que je commençais ma vingtaine au bas de l’échelle, a tout fait pour m’empêcher d’évoluer. En voici un extrait:

Quand on part de rien, on est entouré de gens de rien.  Et dans mon cas, « partir de rien », c’était avoir un travail au salaire minimum qui ne demandait pas d’expérience.  Je suis devenu pâtissier dans un Dunkin Donuts.  Pendant les deux ans et demi où j’ai exercé ce métier, j’ai constaté que 80% de mes collègues de travail n’avaient même pas leur secondaire III, et parmi eux la moitié avaient un dossier judiciaire.  Pour eux, travailler au Dunkin, c’était le maximum qu’ils pouvaient atteindre.

Et c’était le cas de Kim.  Alors quand on a commencé à sortir ensemble, elle s’attendait à ce que je sois un gars sans avenir, comme la majorité de nos collègues.  Mais en voyant que j’avais de l’ambition, elle craignait que je m’élève au-dessus d’elle.  Ne pouvant pas elle-même s’élever au-dessus de sa classe d’origine, il lui était donc logique que si je m’élève, je la quitte.  Elle a donc lâché la pilule sans m’en parler, pour me forcer par responsabilité paternelle à rester avec elle, dans les bas-fonds.  Parce qu’il était plus facile pour elle de faire en sorte que les choses restent comme elles le sont, plutôt que d’accepter que ça puisse changer. Même si ce changement était une amélioration. 

Et lorsque je suis retourné aux études, histoire de ne pas élever nos enfants dans la pauvreté, même chose.  Maintenant diplômé, je pouvais aspirer à de meilleurs emplois, donc un meilleur salaire.  Mais au lieu d’accepter que je puisse changer notre vie pour le mieux, elle a préféré tout saboter pour que les choses restent comme elles sont.  Elle aurait pu m’aider à nous construire, elle a préféré me détruire. Et elle l’a fait en me laissant le choix entre cesser les études, ou me faire expulser de la maison par la police sous des accusations mensongères.  J’ai choisi d’évoluer. 

Ne l’acceptant pas, elle passera les deux décennies suivantes à utiliser les enfants et la pension alimentaire pour toujours m’empêcher de m’élever au-dessus des conditions de vie d’un pauvre.  Ce qui fait que même lorsque je gagnais le double du salaire minimum, j’avais encore moins d’argent pour vivre que lorsque j’étais au Dunkin.  Quant à elle, étant sur le BS, son chèque était amputé du montant de ma pension, par conséquent elle continuait de vivre dans la pauvreté à laquelle elle était habituée. 

Et dans Général Menteurs 10e partie: 21 ans plus tard, l’exorcisme, je raconte comment, à l’aube de mes 30 ans, je me fais une amoureuse d’une famille riche. Ça se passe juste au moment où je termine mes études et me trouve un bon emploi qui me rapporte dès le départ le double du salaire minimum. Mon beau-père est un patron très haut placé chez GM, d’où sa fortune. Dans un monde idéal, il aurait été impressionné par mon évolution, et il m’aurait même offert un emploi encore meilleur que celui que j’occupais. Mais lui, en apprenant mes origines de pauvre, il a décidé que je n’étais pas l’homme qu’il faut à sa fille. Afin de me remettre à ma place, il utilise son influence de manière à me faire perdre mon emploi, me prend dans une arnaque qui me ruine financièrement, et me provoquer une dépression. Cette anecdote est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai refusé de me procurer une automobile avant mes 54 ans.

Et comme je dis dans Témoignage d’un ex-gros, 1 de 2, même lorsque tu entreprends quelque chose d’aussi positif à tous les niveaux que de te mettre en forme et perdre du poids, aucune personne de ton entourage ne va t’encourager à atteindre ton but. Dans le meilleur des cas, tu auras droit à une opinion neutre dans le style de « L’important c’est que tu te sentes bien dans ta peau. » Mais sinon, ils tenteront tous te convaincre de rester tel que tu es.

Quatre des quatorze billets de ma série Pas obligé de rester loser expliquent que pour réussir son évolution personnelle, il faut inévitablement se débarrasser de son entourage. Les billets sont :

1e partie: Le mythe du winner où j’explique que le fait d’avoir un winner comme meilleur ami ne te garantit pas de devenir winner toi-même. En fait, c’est l’inverse, puisque son statut de winner fait qu’il s’empare (ou qu’on lui donne) le peu de wins qui te seraient revenus de droit.

Dans la 4e partie: La nécessité de changer d’amis, je démontre que lorsque l’on a des amis, c’est parce que ceux-ci sont confortables avec nous et avec ce que nous sommes.  Hélas pour le loser, ça signifie qu’ils connaissent ton statut de loser, et c’est comme ça qu’ils t’apprécient. C’est le rôle qu’ils t’ont assigné dans le groupe, et toute tentative d’en changer ne fera que les déranger, puisque ça les tirera hors de leur zone de confort.  Leur premier réflexe sera alors de tenter de garder les choses telles qu’ils les ont toujours connues, en te sabotant et en te rabaissant.

Et si j’ai intitulé la 7e partie: Les revoir? Pourquoi pas! Les re-fréquenter? Surtout pas!, c’est parce que j’ai moi-même brièvement re-fréquenté dans un cadre professionnel mon ex-meilleur ami Carl, après plusieurs années d’évolution sociale, éducatrice et professionnelle. Dès le départ, il me re-colle mon ancien surnom de loser, puis s’arrange pour m’en donner la réputation auprès de sa patronne. Et mon travail, bien qu’utilisé, ne m’a jamais été crédité, m’empêchant de grimper les échelons dans le domaine.

Enfin, dans la 13e partie: se tenir loin des autres losers, je démontre que si les winners vont saboter ton évolution afin de t’empêcher de les rejoindre, les losers vont saboter ton évolution dans le but que tu ne les quitte pas. Deux motivations différentes pour un seul but : te garder à ta place.

À force de vivre ce genre de situation, on finit par se rendre compte à quel point les gens qui nous entourent ont le pouvoir de décision sur notre réussite et nos échecs.  Un pouvoir dont ils se sont emparés sans notre consentement, et dont ils usent et abusent sans retenue ni considération. Alors quand je dis que pour évoluer de manière positive il faut se débarrasser de son entourage, c’est qu’il faut VRAIMENT se débarrasser de son entourage pour réussir.

Et ce n’est pas que dans mon cas personnel.  Il y a quelques années, Eric Abramovitz, l’un de nos plus talentueux clarinettistes canadien, a défrayé les manchettes de la Presse mondiale, alors qu’il avait été accepté au conservatoire Colburn à Los Angeles, le plus prestigieux et contingenté en Amérique.  Les étudiants admis dans cet établissement se voient offrir une chambre et reçoivent une bourse d’étude complète ainsi qu’une allocation pour les repas. Sa copine, ne voulant pas qu’il quitte Montréal pour la Californie, s’est fait passer pour lui en déclinant l’offre. 

Voir l‘article complet sur La Presse

Ce n’est que deux ans plus tard qu’Abramovitz, cette fois célibataire, a repassé une audition devant le même professeur qui lui a fait la première offre.  Ce dernier lui a demandé pourquoi il l’avait décliné, et c’est ainsi que la vérité fut mise à jour.

En fait, même être dans un couple harmonieux, ça peut être suffisant pour t’empêcher d’avancer dans la vie. Tel que démontré dans mon billet précédent, si ma relation avec Mégane avait continué, j’aurais fini ma vie en travaillant dans une chaine de production dans un abattoir de dindons, dans un village que je ne pourrais jamais quitter, avec un salaire me rapportant à peine plus que le chômage. En devenant célibataire, ça m’a libéré de toute attache, ce qui m’a permis de partir à l’aventure, décrochant au loin un travail qui me rapporte le triple du salaire minimum. L’amour me gardait pauvre et sans avenir. Le célibat m’a rendu prospère, avec mobilité et avenir. Ça a beau ne pas être politically correct à dire, les faits sont les faits.

Au mois de mai dernier, il a fallu que je me débarrasse de la plus grande source de sabotage de ma vie : mes propres parents. Ça n’a pas été quelque chose de facile à faire. Et ça l’est encore moins d’en parler, car l’un des plus grands tabous social est d’être un enfant ingrat. Mais quelle gratitude puis-je ressentir envers des gens qui ont toujours tout fait pour me faire perdre conjointes, amis, vie sociale, appartements, emplois, santé, argent et réputation?

Vous connaissez peut-être le phénomène des parents hélicoptères. Il s’agit de parents qui supervisent étroitement la vie de leurs enfants, en intervenant sans cesse dans celle-ci. Mais alors que les parents hélicoptères surprotecteurs normaux ont comme but la réussite de leur progéniture, les miens au contraire n’ont toujours eu comme but que de m’isoler et me faire tout perdre, afin que je reste éternellement dépendant d’eux.

Or, pardonnez mon manque de modestie, mais je suis mille fois plus évolué, intelligent et débrouillard que les boomers pauvres et inéduqués qui me servent de parents. Ainsi, la seule manière pour que je puisse dépendre d’eux, ça serait en étant socialement plus bas qu’ils le sont. Dans mon cas personnel, ça signifie, comme je le dis plus haut, perdre conjointe, amis, vie sociale, logis, emploi, santé, argent et réputation. Il n’y a que là qu’ils puissent intervenir en se donnant le beau rôle, celui de bons parents qui aident leur fils unique, en l’hébergeant. Consciemment ou non, ils sont certainement arrivés à cette conclusion. Ça expliquerait pourquoi ils m’ont fait vivre cette situation quatre fois.

Le plus pathétique dans ce comportement, c’est qu’ils ne se rendent probablement même pas compte qu’ils agissent ainsi. Car, désolé encore, ils sont juste trop stupides pour être capables de planifier de si élaborées manœuvres de manipulation. N’empêche que dès qu’ils rencontrent quelqu’un que je côtoie, ils déduisent instinctivement ce qu’ils doivent lui dire afin de s’assurer que cette personne décide désormais de me tenir à l’écart.

Vous voulez des exemples? J’en ai cent. J’en ai mille! Mes prétentions de sagesse est un blog dans lequel j’ai écrit plus de 500 billets depuis sa création en avril 2009. Eh bien, je pourrais en créer un autre, que j’intitulerais Un câble d’acier ombilical, dans lequel je raconterais tous les agissements que je leur reproche, et la quantité de texte serait encore plus volumineuse. Et je n’exagère pas. Mais pour l’exemple, je ne vais donner que l’un des plus récents et des plus aberrants : Mon déménagement de Montréal vers Sherbrooke.

Dans ma série de quatre billets Le jour où tout a basculé, j’avais raconté que depuis 2016, j’étais surintendant dans une usine de portes et fenêtres. Jusqu’au 15 février 2018, alors qu’une chute dans un escalier verglacé m’a fendu la vertèbre T5, juste entre les omoplates, m’interdisant tout travail physique pour au moins huit mois. J’aurais pu passer tout ce temps à glander en vivant sur 51% de mon salaire, tel que me l’allouait mon chômage de maladie. J’ai préféré évoluer. Puisque la position assise était la plus confortable pour moi, j’ai décidé de me trouver un travail de bureau. En mai, j’en ai décroché un, à La Firme de Sherbrooke. Car tel que décrit dans le 3e billet, malgré mon CV de concierge, j’ai su les impressionner lors de l’entrevue d’embauche. Mon meilleur emploi et salaire jusque-là.

Ce que je me suis abstenu de préciser dans ces billets, c’est que je réalisais enfin mon vieux rêve. Recommencer ma vie dans une ville inconnue, ce qui me permettrait de prendre ma mesure en partant de rien, et surtout à l’abri de la supervision parentale. Évidemment, il a bien fallu que je leur annonce que je déménageais.

Le lendemain, ma mère m’appelle toute heureuse, pour m’annoncer qu’ils ont remis leur loyer et qu’ils vont me suivre à Sherbrooke. Là-bas, loin de leurs familles et amis, j’allait être leur seule et unique vie sociale. Le rêve de toute une vie venait de se transformer en cauchemar avant même d’avoir commencé.

Mon séjour a débuté avec eux qui se sont imposés chez moi, y habitant pendant les six premières semaines. Dans cette période, ils ont réussi à me mettre en froid avec le concierge en allant plusieurs fois vider la litière à chats dans mon bac de recyclage. Et avec mes voisins d’en dessous, en allant vider le porte-poussière par-dessus mon balcon, sur leur linge propre qui séchait sur la corde. Malgré toute ma patience et mon self-control, je n’arrivais pas toujours à garder mon calme face à cette exaspération que je subissais de manière quotidienne dans mon propre logis.

J’ai pris bien soin de leur trouver un appartement éloigné, à 11 km de là. Afin de prolonger leur séjour chez moi, mon père est allé rencontrer mon propriétaire et il lui proposa ses services pour pas cher, afin de rénover mon appartement. Il a fallu que j’intervienne en disant clairement à mon propriétaire que je paye pour occuper un logement et non un chantier, et que je refuse que soient entrepris de tels travaux pendant que j’y habite. Ça fait six semaines que je suis envahi, ça suffit! De par mon passé de concierge, je suis très au fait des lois de la Régie du Logement (Aujourd’hui le Tribunal Administratif du Logement) Le proprio m’a fait ses excuses. Pour sa défense, mon père lui avait dit mensongèrement que je le savais et que j’étais d’accord.

Malgré mes efforts pour les garder loin de chez moi, qu’est-ce que 11 km quand on a une auto et tout son temps libre parce que retraités? Ils ont continué de m’imposer leur présence partout, comme ils ont toujours eu l’habitude de faire : Chez moi évidemment. Mais aussi à l’épicerie, puisque j’habitais près d’un Maxi. Et aussi à mon gym, où je devais servir de coach à mon père, ce qui ne me laissait pas le temps de m’entrainer. Là encore, faisant obstacle à une facette de mon évolution.

Il était fichu, mon beau plan pour refaire ma vie correctement en repartant à zéro. Comment voulez-vous que je puisse me faire une vie sociale et amoureuse avec mes parents qui me collent au cul?

Ils allaient même m’attendre de leur propre chef dans le parking de mon travail. Et ils s’y présentaient plusieurs heures avant que je termine, ce qui leur permettait d’aller jaser de moi à mes collègues et patrons lorsque ceux-ci sortaient diner ou en pause cigarette. Et c’est comme ça qu’ils ont pourri ma réputation auprès d’eux, ce qui a provoqué mon renvoi en janvier 2020, après un an et neuf mois à cet emploi.

Entretemps, je m’étais fait une copine d’une manière dans laquelle mes parents ne pouvaient pas intervenir. Un an plus tôt, Nathalie, une ancienne camarade d’école de mon Mont-Saint-Hilaire d’origine m’avait retracé sur Facebook, et on est devenus amants, puis couple officiel. Et ceci me donna une issue de secours afin de ne pas redevenir dépendant de mes parents en perdant mon emploi, alors qu’elle et son fils m’invitèrent à aller vivre avec eux.

Durant les cinq mois où nous avons cohabité, il m’est arrivé à quatre reprises de sortir seul pour une ballade à pied. Sur ces quatre fois, avant même que j’ai eu l’occasion de parcourir cent mètres, il y en a trois où j’ai croisé mes parents qui passaient dans le coin. Oui, alors que j’habitais à St-Hilaire, et qu’ils habitaient toujours à Sherbrooke, à 130 km de là.

Ils ont toujours prétendu que leur présence en région était à cause de rendez-vous à la ville voisine de Beloeil. Par conséquent, nos rencontres près de chez Nathalie n’étaient que le fruit du hasard. Je veux bien croire qu’en effet, ils ont toujours continué de garder les mêmes cliniques, médecins, pharmaciens. Mais qu’ils se trouvent dans ma ville, sur mon chemin, trois des quatre rares fois où je sors seul, par hasard? Alors qu’ils habitent encore à Sherbrooke qui est, je le répète, à 130 km de là? C’est un peu gros comme coïncidence, vous ne trouvez pas?

Du reste, je n’ai en effet habité chez Nathalie que pendant cinq mois. Soit jusqu’à ce que mes parents, Nathalie et mon beau-fils se rencontrent. Devant moi, mes parents étaient courtois. Mais lorsque l’on m’envoyait chercher des choses à l’épicerie ou au restaurant, ils en profitaient pour raconter les pires vacheries à mon sujet à Nathalie et son fils. Entre autres, en se plaignant comme quoi « À Sherbrooke, on faisait tout pour lui, et il nous faisait l’air bête et il nous engueulait. »

En trois petits visites étalées sur deux semaines, mes parents leur ont raconté tellement de merde à mon sujet que mon beau-fils en est venu à me craindre. Quant à Nathalie, face à de telles révélations, elle en arriva à la conclusion que pendant un an et demi, ma personnalité positive, chaleureuse et altruiste n’était qu’une facette. De la manière dont mes parents m’ont dépeint, j’étais une bombe à retardement qui risquait de leur exploser dessus sans préavis à la moindre contrariété. Le défunt mari de Nathalie, le père de son fils, était un homme violent, et ils craignaient par-dessus tout de retomber dans le même genre de situation avec ce même genre d’homme à la maison. Et à quoi s’attendre d’autre d’un fils ingrat de 51 ans qui traite si mal ses propres parents?

Après dix-huit mois de relation harmonieuse et sans histoire, dont les cinq derniers à cohabiter, ni Nathalie ni son fils ne pouvaient endurer l’angoisse que mes parents ont fait naître en eux à mon sujet. Ils m’ont donc jeté à la rue.

21 juin, le premier jour de l’été 2020, à un mois de mes 52 ans. Assis sur ce banc de parc, je contemple la merde qu’est devenue ma vie, en me demandant bien comment est-ce que j’ai pu en arriver là après tous les efforts que j’y ai mis. Encore une fois, cette vie adulte normale j’avais tant travaillé pour me construire venait d’être détruite. Conjointe. Logis. Carrière. Argent. Réputation. J’avais tout perdu. Il m’était déjà arrivé à trois reprises par le passé d’être obligé de repartir ma vie à zéro. Mais là, c’était la première fois que je me retrouvais itinérant. J’avais toujours l’option de retourner vive chez mes parents, comme les fois précédentes. Mais ça aurait signifié abandonner mes cours de formation de préposé aux bénéficiaires, à cause de la distance entre mon école et le logement de mes parents.

Et c’est là, soudainement, que je prends conscience de cette réalité que j’étais jusque-là trop naïf pour remarquer: Ça ferait quatre fois, depuis le début de ma vie adulte, que je suis obligé d’aller retourner vivre chez mes parents. Ce n’est pas normal. Il peut arriver dans la vie de certaines personnes qu’un malheur les y oblige à une occasion. Mais quatre fois? Je répète, CE N’EST PAS NORMAL!

Et c’est là que je réalise enfin que mes parents ont toujours tout fait pour détruire ma vie, de manière à ce que je reste éternellement dépendant d’eux. C’est ce qu’ils ont toujours fait par le passé, et c’est ce qu’ils viennent de refaire. Et si je retourne chez eux de nouveau, je devrai en plus abandonner mes cours de formations de préposé aux bénéficiaires, ce qui m’empêchera définitivement de faire quelque chose de ma vie à partir de ce point.

Ils ont détruit mon passé. Ils ont détruit mon présent. Ils ne détruiront pas mon avenir. Plutôt la rue que de retomber entre leurs mains.

Et c’est ainsi que commencèrent mes 40 jours d’itinérance de l’été de 2020. Ce qui devint l’une des plus positives et fantastiques expériences de ma vie. Une expérience qui m’a enfin permis de prendre ma mesure, sur ma vaillance, ma débrouillardise, et surtout mon esprit aventurier jusque-là sans cesse réprimé. Une expérience qui m’a mis dans la meilleure forme de ma vie, physiquement mais surtout moralement.

N’empêche… Dans les familles normales, les parents vont vanter les qualités de leur progéniture en public, et lui parler en privé de ce qu’ils lui reprochent. Avec eux, ça a toujours été l’inverse. Parce que leur amour pour moi est tellement égoïste, qu’ils sont prêts à tout afin de s’assurer que je ne les quitterai jamais. Et être prêt à tout, dans leur cas, ça signifie faire en sorte que je perde tout ce qui puisse me rendre indépendant d’eux. Ça signifie m’isoler totalement du reste du monde. C’était le cas lorsque j’étais enfant. C’était le cas lorsque j’étais adolescent. C’est encore le cas depuis que je suis adulte. Et c’était toujours le cas à ce moment-là, à l’aube de mes 52 ans.

Mes propres parents. Les gens sur qui nous somme supposés compter toute notre vie pour nous soutenir et nous aider à évoluer. Sous leur façade de bons parents catholiques irréprochables, ils ont passé ma vie à abuser de ma confiance en étant pour moi les plus hypocrites de mes pires ennemis. Ceci est le plus triste constat de ma vie.

J’ai tenté de leur en parler. J’ai même écrit plusieurs textes que je leurs ai remis. Mais ma mère est trop orgueilleuse pour reconnaitre ses torts. Elle a juste passé les textes à la déchiqueteuse. N’empêche que mon message était passé. Aussi, pour les deux années qui ont suivi, j’ai espéré que les choses allaient changer pour le mieux. Mais encore une fois, j’étais trop naïf. On ne peut pas changer du jour au lendemain les mauvaises habitudes que l’on a ancré en soi pendant plus de 50 ans.

Le 3 mai 2022, ma patience ayant atteint ma limite finale, j’ai renié mes parents. Et mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir fait il y a trente ans. Mais voilà, je suis un naïf de nature. Juste parce que je suis capable d’évoluer pour le mieux, j’ai toujours stupidement cru que c’était pareil pour tout le monde. Ce qui démontre au fond à quel point je suis modeste, puisqu’à mes yeux je n’avais rien de spécial de le faire. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence. La majorité des gens sont incapables d’évoluer, et une encore plus grande quantité de gens ne veulent même pas faire l’effort d’essayer. Parce qu’il est beaucoup plus facile de rabaisser les autres plus bas que soi, que de mettre le temps et l’effort de s’élever à leur niveau.

Flavie, mon ex avec qui j’ai toujours de bons contacts et avec qui on se partage toujours la garde de nos deux chats à l’occasion, me l’a dit elle-même, que depuis que j’ai coupé tout contact avec mes parents, ma vie a pris un tournant positif radical.

Et voilà pourquoi le titre de ce billet s’intitule L’autre rupture qui régla tous mes problèmes, puisqu’il s’agit cette fois de ma relation avec mes parents. Et pour tous les exemples concrets que je donne dans ce billet, je peux me permettre d’affirmer, comme le dit le reste du titre, que le chemin de l’évolution est effectivement une route solitaire. Parce que pour pouvoir enfin évoluer de manière à atteindre une vie normale avec le revenu normal d’un adulte normal, il a fallu que je sois sans parents ni amis ni conjointe pour me retenir. Pour me remettre à ma place. Une place qu’ils ont choisi pour moi et qu’ils ont passé ma vie à m’imposer.

En dénonçant tout ceci, je contreviens à la règle biblique et sociale disant qu’il faut honorer son père et sa mère. Mais dans la réalité, baiser sans protection, ça ne transforme pas automatiquement un enfoiré en figure irréprochable de sainteté. Ça ne fait que lui rajouter le titre de parent. Du reste, si les parents étaient tous irréprochables, la DPJ n’existerait pas, hm!?

C’est bien beau de m’être débarrassé de ceux qui ont toujours saboté ma vie et qui m’ont empêché d’évoluer. Mais ce n’est que la moitié du problème. Je dois maintenant m’assurer de ne pas prendre leur relève en me sabotant moi-même inconsciemment. Aussi, dans le 3e et dernier billet de cette série, j’expliquerai comment je fais en sorte de m’assurer de ne pas perdre cette nouvelle vie, la meilleure que j’ai réussi à me construire jusqu’à maintenant.

Quand l’autre fait de toi la Cassandre du couple (2 de 2)

AVERTISSEMENT HABITUEL: Ceci est une situation dans laquelle on peut aisément inverser les sexes. C’est juste que je parle par expérience personnelle, et qu’en tant qu’homme hétéro, je n’ai vécu ça qu’avec des femmes.

Dans la mythologie grecque, Cassandre avait un don et une malédiction: Elle pouvait prédire l’avenir, mais personne ne la croyait. Et à force de voir que ses prédictions négatives se réalisaient, le peuple en est venu à la détester au lieu d’en tirer des leçons et de l’écouter. Aussi, dans le billet précédent, je parle de femmes qui ont fait de moi la Cassandre du couple, en n’écoutant pas ce que je dis, et en me maudissant d’avoir tenté de prévenir les conséquences fâcheuses qui en ont découlé, conséquences contre lesquelles je les avais prévenu.

Ce qui me frustrait le plus, c’était de constater que ce comportement était aléatoire. Dans le sens que n’importe qui pouvait l’avoir, peu importe son âge, sa culture, sa personnalité, son statut social, son intelligence ou sa logique. Et le pire, c’est qu’il n’y a jamais moyen de voir si la personne est comme ça si nous ne sommes pas en couple avec. Si c’est le cas, alors ça prend de quelques semaines à quelques mois pour que ce comportement se manifeste. Et bien que le billet précédent ne parle que de trois femmes, il y en a eu beaucoup plus que ça qui m’ont fait vivre cette situation.

Ça m’a pris plusieurs années avant de constater que toutes ces femmes, pour la majorité, avaient en commun les douze points suivants.

1er POINT COMMUN: Moi.
Si, tout le long de ma vie, j’ai eu exactement le même problème avec plusieurs femmes qui ne se connaissaient pas, il est impossible que le problème vienne toujours d’elles. J’en suis parfaitement conscient. Et c’est la raison pour laquelle j’ai passé la seconde moitié de ma vie à faire de l’introspection. On peut le voir, entre autres, dans mon billet Autopsie du Loser.

Mon trait de personnalité le plus dominant est que je suis un solutionnaire. Comme tout le monde, j’ai de l’orgueil. Et comme tout orgueilleux, j’ai horreur que l’on me fasse des reproches. En tant que solutionnaire, je suis conscient que l’on ne peut pas régler un problème en le niant, en l’ignorant ou en le négligeant. Alors si je ne veux plus le subir, j’y ferai face immédiatement pour le régler. Voilà pourquoi, si on me dit que j’ai tel ou tel défaut, je traite la chose comme une information, plutôt que comme une attaque. Cette charte, tirée d’un billet que j’ai écrit il y a quatre ans, décrit mon processus :

Plutôt que de mettre de l’effort pour donner l’illusion que je suis une personne bien, je vais le mettre dans le but de le devenir vraiment. Dans mon comportement. Dans mon travail. Dans mon art. Et même au niveau physique. Et tout ceci fait de moi une personne réfléchie, logique, sociale, respectueuse de son prochain.

Alors qu’est-ce que j’ai, moi, pour attirer celles qui ont tendance à faire de moi la Cassandre du couple? Qu’est-ce que je fais pour provoquer cette situation? Où est-il, le défaut dans ma personnalité, que je puisse le régler?

Eh bien ironiquement, tout porte à croire qu’au contraire, le problème ne se situe pas dans mes défauts. Il se situe dans mes qualités. Ce sont celles-ci qui attirent ce genre de femmes en particulier. Regardez leur prochains points en commun et jugez-en par vous-mêmes.

2e POINT COMMUN: Je suis une grande amélioration sur son ex (ou sur sa relation en cours.)
Les premiers temps sont magiques. Elle et/ou ses amis et/ou des membres de sa famille, me disent tous, à répétition, à quel point ils sont heureux que je sois arrivé dans sa vie. Car, la pauvre, elle n’a pas eu de chance avec les hommes jusqu’à maintenant. Alcolos, violents, drogués, pervers narcissiques, BS, infidèles, négligents de leur personne et/ou dans le couple, abusifs mentalement et/ou physiquement. Comparé à ça, même un homme dans le coma ferait figure de sainteté. On me pose donc sur un piédestal de perfection dès le départ.

3e POINT COMMUN: Elle me répète souvent que je lui fais le plus grand bien au niveau de son estime de soi.
Chacune d’entre elle me raconte qu’elle provient d’un environnement dans lequel on l’a toujours sous-estimée et rabaissée. En famille et/ou en couple et/ou socialement et/ou au travail. On n’avait aucune tolérance pour elle. On lui trouvait tout un tas de défauts. On l’insultait. On lui répétait, ou du moins on lui donnait l’impression, qu’elle était ignorante, stupide, inutile, sans charmes ou carrément repoussante. Mais depuis qu’elle est avec moi, elle est au paradis. Je suis gentil, respectueux, compréhensif. Je n’ai que de bons mots pour elle. J’ai confiance en elle et en ses capacités. Avec moi, elle prend de la confiance, elle prend de l’estime de soi, elle se sens enfin épanouie. Et toujours, elle exprime n’avoir qu’un seul regret à notre sujet, et c’est de ne pas avoir eu la chance de me rencontrer avant.

Et c’est probablement la raison pour laquelle elle me propose…

4e POINT COMMUN: Des fiançailles rapides.
Lorsque l’on a la chance d’avoir dans notre vie une personne (que l’on croit) aussi extraordinaire, c’est normal de vouloir la garder. Et si on combine ça avec le complexe d’infériorité que notre entourage a fait naître en nous en nous critiquant et en nous rabaissant toute notre vie, il se peut très bien qu’au niveau du subconscient, on craint de ne pas avoir ce qu’il faut pour garder cette personne. Pour se rassurer, on ressent le besoin d’officialiser notre couple. Aussi, rendu au 3è ou 4è mois de relation, près de la moitié de ces femmes m’ont parlé de mariage, ou alors m’ont proposé un symbole éternel de notre union, tels des tatouages assortis.

J’ai toujours refusé le tatouage car je n’aime pas l’idée d’avoir une marque artificielle permanente sur mon corps. Mais il m’est arrivé de dire oui pour les fiançailles, si c’était une fille bien et que je l’aimais vraiment.

5e POINT COMMUN: Le besoin vital de se prouver utile.
Lorsqu’une personne nous fait sentir aussi bien, il est normal, et même très sain, d’avoir envie de lui en faire autant. Aussi, il lui arrive de vouloir me rendre de menus services que j’accepte volontiers: M’aider à diverses tâches, me faire certains cadeaux, me préparer un mets, me surprendre en nous organisant une activité de couple. Ayant moi-même trop souvent partagé ma vie avec des égoïstes qui prennent tout et ne donnent rien, j’accepte avec joie et reconnaissance.

Un jour, la chose qu’elle veut pour moi ne me convient pas. Ce n’est rien de personnel. Faire erreur par ignorance des faits malgré les meilleures intentions, ça arrive. C’est la réalité, et ce pour tout le monde. Malheureusement, c’est à partir de ce moment-là que notre relation prend un tournant négatif, alors que…

6e POINT COMMUN: Elle fait de moi la Cassandre du couple.
Tel que raconté dans le billet précédent:

  • Elle m’annonce vouloir faire un truc.
  • Je sais par expérience qu’il ne faut pas faire ce truc.
  • Je lui dis de ne pas faire ce truc.
  • Elle prend mes avertissements comme étant ma manière de lui dire que je crois qu’elle est irréfléchie et ne connait rien.
  • Je lui explique en détails logiques, avec preuves si j’en ai, pourquoi ce n’est vraiment pas une bonne idée de faire ce truc.
  • Elle m’accuse de la prendre pour une conne qui ne sait pas ce qu’elle fait, ce qui la rend encore plus déterminée à faire ce truc, pour me montrer que c’est elle qui a raison.
  • Elle fait ce truc.
  • Toutes les conséquences fâcheuses contre lesquelles je l’avais prévenue arrivent.
  • Elle se sent totalement humiliée, puisque nous avons tous les deux la preuve irréfutable qu’elle a eu tort d’insister pour faire ce truc.

7e POINT COMMUN: Elle n’est pourtant pas une capricieuse ni une idiote.
De la part d’une personne qui agit ainsi, on pourrait s’attendre à ce qu’elle ait un comportement similaire en tout. Par exemple qu’elle fasse des caprices lors du choix des activités en couple ou le choix des repas. Mais non! Dans tous les autres domaines, elle écoute, elle propose, elle discute, elle négocie, et elle accepte très bien le refus. Il n’y a qu’un seul sujet dans lequel elle est intraitable, et c’est lorsqu’elle veut faire quelque chose pour moi et/ou pour nous.

Quand son idée est bonne, j’accepte et tout se passe bien. Mais lorsque je refuse, alors là, c’est Jeckyll & Hyde. De personne mature à l’esprit ouvert, elle passe à obstinée, susceptible et totalement irraisonnable.

Ces filles-là étaient pourtant loin d’être des connes. (Bon, à part Camélia. Celle-là était aussi utile qu’un balai sans brosse.) Mais sinon, chez les autres, la plupart eurent de bien meilleurs résultats scolaires que moi. Il y en a même deux qui ont fait de hautes études universitaires avec succès. Et beaucoup ont poursuivi des carrières honorables et lucratives. Aussi, on ne s’attendrait pas de leur part à un comportement aussi déraisonnable.

Et pourtant…

8e POINT COMMUN: Il n’y a que trois manières de répondre à ses propositions, et elles n’ont que des conséquences négatives pour moi.
Cette situation dans laquelle elle me coince me limite à choisir entre être l’imbécile, l’insultant, la victime ou l’agresseur.

  • Si je ne fais pas ce qu’elle dit, alors à ses yeux, je suis un obstiné qui ne veut pas comprendre le bon sens. (Donc, l’imbécile.)
  • Si je lui explique pourquoi il ne faut pas faire ce qu’elle dit, alors ça l’insulte et je deviens à ses yeux celui qui la traite d’idiote qui ne connait rien. (Donc, l’insultant.)
  • Si je cède et je fais ce qu’elle dit, je subis les conséquences contre lesquelles je l’avais avertie. (Donc, la victime.) Ce qui, à ses yeux, est comme si je venais de prouver qu’en effet, elle n’est qu’une idiote qui ne connait rien. (Donc, l’agresseur.)

Et à cause de ça…

9e POINT COMMUN: Elle se plaint que je suis la seule personne dans tout son entourage avec qui elle se dispute aussi souvent, et qui la fait se sentir aussi bas.
Comme ça, du jour au lendemain, mon titre passe de meilleure chose qui lui soit arrivée de toute sa vie, pour devenir la pire des merdes à avoir été chiée sur son existence. Cette situation extrémiste est assez aberrante, surtout quand on réalise que mon seul crime fut de lui dire non afin d’éviter des conséquences que je sais par expérience qu’elles seront fâcheuses. La solution est pourtant simple: Elle n’a qu’à accepter mon refus. Ce n’est pas compliqué à comprendre, et encore moins difficile à faire.

J’ai tenté plusieurs fois de lui faire entendre raison. Mais bizarrement, sur ce sujet, et sur ce sujet seulement, elle me fait l’équivalent de hurler en se bouchant les oreilles, en m’accusant une fois de plus de ne chercher qu’à la rabaisser.

Il y a trois ans, j’ai écrit un billet intitulé: On ne veut pas connaître la vérité. On veut juste avoir raison. Eh bien justement…

10e POINT COMMUN: Elle ne veut pas connaître la vérité. Elle veut juste avoir raison.
Tel qu’expliqué plus haut, je suis un solutionnaire. À chaque problème sa solution. Il suffit d’aborder le problème, voir où en est la source, et à partir de là prendre les mesures logiques et faisables afin que le problème ne se manifeste plus.

Malheureusement, que ce soit lorsque je lui explique pourquoi ce n’est pas une bonne idée de faire le truc qu’elle propose, ou bien si je lui rappelle que ça a viré à la catastrophe à toutes les autres fois où elle ne m’a pas écouté lorsque je lui ai dit non, elle ne veut rien entendre. Et si j’insiste, il arrive inévitablement le moment où elle m’accuse d’être un prétentieux je-sais-tout qui se croit mieux que tout le monde. Et elle le fait avec cette phrase: « Il faut toujours que tu ais raison. »

À partir du moment où elle dit cette phrase, sans s’en rendre compte, elle explique pourquoi elle réagit ainsi. Elle veut avoir raison, point final. Et quand on tient absolument à avoir raison, on ne veut pas connaître la vérité. Parce que la vérité démontrerait qu’elle a tort, ce qui entrerait en conflit avec le sentiment qui la domine totalement à ce moment-là, son besoin démesuré d’avoir raison. Elle ne pourrait juste pas le supporter.

11e POINT COMMUN: Elle nous fait revivre ce problème de nombreuses fois.
Puisqu’elle ne nous permet jamais d’aborder le problème, on ne peut jamais le régler. Ainsi, tout le long de notre relation, elle répétera le processus plusieurs fois, et ça se terminera toujours de la même façon. Jusqu’au jour où, écoeurée de s’humilier à répétition devant moi de cette manière, elle ne voudra plus que je fasse partie de sa vie.

12e POINT COMMUN: Elle retourne dans des relations abusives avec des abuseurs, et ce en toute connaissance de cause.
Parce que trop souvent, un enfer familier est moins intimidant qu’un paradis inconnu.

Mais pourquoi est-ce si important pour elles, d’avoir absolument raison, au point où toute contrariété leur déclenche quasiment une crise d’hystérie?
Lorsque l’on tient compte de tous les points qu’elles ont en commun, on peut en arriver à la théorie suivante qui me semble la plus plausible:

Ce que je représente pour elle, c’est d’abord et avant tout l’espoir. L’espoir que non, contrairement à ce qu’on lui a fait croire toute sa vie, elle n’est pas stupide, et elle n’est pas inutile.

En ne faisant que la traiter en égale et avec respect, je lui procure un bien-être incroyable qui contrecarre les sentiments négatifs et les complexes d’infériorité que son passé a ancré en elle. En retour, elle ressent le besoin de me rendre heureux. Un sentiment tout à fait normal, qui démontre que cette femme est une personne bien.

À cause de ses relations passés, elle ressent constamment le besoin de faire ses preuves. De me démontrer, mais d’abord de se prouver à elle même, qu’elle mérite le respect, l’attention et l’amour que je lui donne. Alors lorsque je refuse sa proposition, je l’empêche de me montrer sa valeur. Je l’empêche d’exprimer sa reconnaissance. Je l’empêche de se montrer utile. Et en lui expliquant pourquoi c’est une mauvaise idée, je montre qu’elle a été ignorante.

Ce qui fait que sans le vouloir, je lui fais revivre ce sentiment d’inutilité et de stupidité qui lui vient de tous ceux qui l’ont rabaissée par le passé. Et le pire, c’est que cette fois ça provient de moi. L’homme de sa vie. Son fiancé. Celui qu’elle aime plus que tout au monde. De la part d’un autre, ça serait négatif mais pas tragique. Mais de moi, c’est la plus blessante des trahisons. Voilà pourquoi elle affirme que jamais personne ne lui a fait aussi mal que moi à ce moment-là.

Hantée par l’idée que je l’ai bien eue tout ce temps-là en lui faisant croire que j’étais parfait et irréprochable, elle réalise que je ne vaux pas mieux que les autres. En fait, je suis encore pire. Parce que les autres n’ont jamais caché leur méchanceté. Tandis que moi, j’ai bien caché mon jeu afin de mieux la surprendre pour la blesser beaucoup plus profondément que les autres. C’est faux, bien entendu, mais c’est l’impression que cette situation lui donne.

Pour une fois qu’elle avait trouvé un homme qui lui accordait cette valeur dont on l’a si longtemps privée. À ses yeux, mon refus lui fait perdre cette valeur, ce qui la fait paniquer, ce qui lui donne le besoin de me montrer qu’elle a raison de me proposer ce truc, et c’est pourquoi elle ne veut entendre ni mon refus ni les raisons de celui-ci.

Bref, même si elle est sincère en affirmant qu’elle veut faire ça pour moi, elle ne se rend pas compte qu’en réalité, elle le fait d’abord et avant tout pour elle-même. Pour son estime de soi.

Et voilà pourquoi, sur n’importe quel autre sujet, elle a l’esprit ouvert, elle est capable d’entendre raison, et jamais elle ne prend mes refus comme des attaques personnelles. Mais sur ce sujet-là en particulier, rien à faire, c’est plus fort qu’elle. Dans ce temps-là, elle ne réagit pas à la critique négative avec logique comme je le fais moi-même. Elle y réagit avec ses émotions. C’est à dire de cette manière :

Les réactions que montre cette charte seront surtout de la part de personnes rancunières et revanchardes. N’empêche que même pour une bonne personne, les deux dernières étapes restent les mêmes.

Enfin, si elle ne veut pas entendre mes explications lorsqu’elle rage contre moi, la raison est fort simple. Elle a passé sa vie à se faire rabaisser. La plupart des gens qui l’ont rabaissée étaient ou bien intimidants, ou bien étaient en situation de pouvoir sur elle. Elle était donc obligée d’endurer en silence. Moi, par contre, en tant qu’amoureux / conjoint, gentil et compréhensif, je me suis pas intimidant. Et ceci fait de moi la première personne sur qui elle peut se défouler, exprimer toutes ses blessures et frustrations accumulées, à partir du moment où elle a l’impression de voir en moi quelque chose qui lui rappelle ses agresseurs. Voilà pourquoi j’ai droit à toutes les accusations négatives les plus fantaisistes qui soient. Des accusations qu’elle-même, pourtant, ne croirait pas si elle était calme.

Si seulement ces femmes avaient pu mettre leur orgueil de côté pendant cinq minutes. Elles auraient alors cessé d’être sur la défensive, et elles auraient compris que jamais mon but n’a été de les blesser. Je n’ai jamais cherché à les vexer. Je n’ai jamais agi de manière à les insulter ni à les rabaisser. Je cherchais seulement à me protéger. À nous protéger.

Hélas, tous ceux qui en ont abusé par le passé ont laissé sur son coeur une tache toxique qui va toujours l’empoisonner. Et ils ont tellement bien fait leur travail de sabotage qu’ils ont réussi à la conditionner de manière à ce que jamais elle ne ressente l’envie d’aller la nettoyer. Parce que reconnaître que cette tache existe, c’est l’obliger à se souvenir de ces blessures qu’elle a tant besoin d’oublier.

Par conséquent, comme je le constate hélas trop souvent, une personne qui a passé sa vie à survivre dans la discorde ne s’est jamais permis d’apprendre à vivre dans l’harmonie.

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Y’A LIENS LÀ
Voici quelques billets sur le même thème.

On ne veut pas connaître la vérité. On veut juste avoir raison. Ce sont des exemples dans lesquels ce comportement arrive ailleurs que dans le couple.
Le bon orgueil et le mauvais orgueil. D’où sont tirées les deux chartes utilisées ici.
Déjà en 2010, dans le billet l’altruisme égocentrique, je parlais de ce comportement, cette fois en contexte professionnel et sexuel.

Et bien sûr mon très long billet Autopsie du Loser, qui montre tous les défauts que l’on peut trouver en soi et corriger, pour peu que l’on se donne la peine de se regarder soi-même.



Quand l’autre fait de toi la Cassandre du couple (1 de 2)

Cassandre était un personnage de la mythologie grecque. Elle habitait la ville de Troie. Apollon, voulant séduire cette femme de grande beauté, lui donna la capacité de voir dans l’avenir. Un don très utile à cette époque guerrière, avec la Grèce sans cesse attaquée de toutes parts. Malgré ce cadeau divin, Apollon ne réussit pas à charmer Cassandre. Frustré, il ajouta une clause à son don. Oui, elle verra l’avenir, les catastrophes, et tout ce qui peut arriver de mal. Mais personne ne la croira.

Elle tenta ainsi de prévenir les gens grâce à ses visions du futur, en annonçant des accidents, des meurtres, des coups d’état. Elle alla même avertir les résidents de Troie contre le cheval de bois. Mais tel qu’Apollon en avait décidé, personne ne la croyait.

Après chaque défaite, après chaque catastrophe, Cassandre leur répétait qu’elle les avait pourtant prévenus. Elle le leur rappelait, uniquement dans le but qu’on lui accorde de la crédibilité dans l’avenir, pour que les gens l’écoutent, et ainsi s’évitent de vivre des incidents fâcheux.

Ils ont choisi « merde »

Mais les gens, trop orgueilleux, voyaient ça autrement. À leurs yeux, Cassandre cherchait à les humilier, les rabaisser, les faire passer pour des imbéciles qui ne connaissent rien. Personne ne veut accorder de crédibilité à quelqu’un qui nous fait sentir comme si on était idiot. Alors en plus de ne pas l’écouter, la frustration ressentie envers elle fit que l’on en vint à l’accuser de porter malheur. Voire de causer elle-même les catastrophes qu’elle annonçait. Ces accusations avaient beau défier toute logique, on faisait le choix délibéré d’y croire. Normal! Lorsque l’on est frustré contre une personne, on va rarement s’arrêter à la logique de nos arguments contre elle.

Cassandre mourut après avoir prédit l’assassinat de sa famille complète, ainsi que les noms des meurtriers. Ce qui, comme d’habitude, n’a pas été pris au sérieux par son entourage.

Et maintenant, voici le lien entre cette histoire et le titre de ce billet.

Tout le long de ma vie, j’ai attiré un genre de femme en particulier; celle qui provient d’un environnement dans lequel elle fut toujours rabaissée. C’est quelque chose qui n’est pas évident à voir au premier coup d’oeil car ça ne parait pas nécessairement dans leur comportement ou leur personnalité. Certaines étaient, comme on le devine, très timides et renfermées. D’autres, à l’extrême opposé, étaient de très joyeuses extraverties. Et d’autres encore se situaient entre les deux. Celles-là semblaient totalement moyennes, normales, sans histoire.

Je suis de nature calme, réfléchie, compréhensive. J’ai un sens inné du respect envers autrui. Pour une femme qui a toujours vécu dans un environnement où on l’a sans cesse sous-estimée et rabaissée, ceci fait que je représente à ses yeux l’homme idéal. Et voilà comment nous avons commencé à former un couple.

Voici trois exemples dans lesquels ces femmes ont fait de moi la Cassandre du couple. Je vais prendre de vieilles anecdotes qui remontent au siècle dernier, ne serait-ce que pour montrer que cette situation ne date pas d’hier. Également, je ne citerai qu’un seul exemple par personne, bien que ce soit quelque chose que chacune d’entre elles m’a fait vivre à plusieurs reprises dans différentes situations.

Noémie.
Ses intentions étaient bonnes. Elle voulait nous préparer de la limonade citron-lime-pamplemousse-menthe. Sa recette nécessitait deux pichets. J’en avais deux. L’un en plastique, dans mon armoire. L’autre, au frigo, gardait de l’eau fraîche. Je lui demande de ne pas utiliser celui-là. J’ai de grands bols en plastique qui peuvent tout aussi bien faire l’affaire.

Pourquoi?”
“Celui du frigo est mon pichet antique, en verre.”
“Et alors?”
“La recette demande de verser de l’eau bouillante dans le pichet. Pour un pot de jus en plastique semi-souple, il n’y a pas de problème. Mais celui-là est en verre. C’est un modèle qui ne se fait plus depuis qu’on les fait en plastique. En plus, c’est l’un des derniers objets qui me reste de mon arrière-grand-père, du temps où il avait un restaurant à Saint-Hilaire, dans les années 40. Je ne veux pas prendre de risque.”


Face à mes objections, elle se met en colère, insultée. Elle se donne la peine de nous préparer une délicieuse limonade fraiche, avec de bons ingrédients, au lieu de la merde en bouteille ou en poudre que l’on retrouve à l’épicerie. Et moi, non seulement je refuse, je lui donne une liste de raisons pourquoi je trouve que ce n’est pas une bonne idée. Ce qui, à ses yeux, équivaut à lui dire que son idée est stupide, donc qu’elle n’est qu’une idiote.

J’vais y faire attention à ton pichet. Je sais ce que je fais!”

Je reste intraitable. Ce pichet est un antique souvenir de famille et j’y tiens. Aussi, je propose une solution. Le marché d’alimentation n’est qu’à dix minutes de marche d’ici. Je vais aller y acheter un nouveau pichet de plastique semi-souple. Comme ça, moi je pourrai garder mon pichet d’eau froide au frigo, et elle aura ses deux pichets pour sa limonade. Sa recette prend justement une vingtaine de minutes, donc le temps que je fasse l’aller-retour. Elle accepte.

Je pars acheter le nouveau pot de jus. À mon retour, j’entre dans l’appartement juste au bon moment pour entendre mon pichet de verre exploser dans la cuisine.

Elle tenait à me montrer que c’était elle qui avait raison. Elle ne m’a donc pas écouté. Dans sa hâte pour me faire la leçon avant mon retour, elle a pris mon pichet de verre directement du frigo, l’a vidé dans l’évier et y a aussitôt versé l’eau de la bouilloire. Le choc thermique a fracassé le verre. Aussi, c’est très exaspéré que j’entre dans la cuisine en disant:

Mais qu’est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase “N’UTILISE PAS MON PICHET EN VERRE!”, hostie!?”

Éventuellement, elle m’a laissé tomber. Elle ne pouvait plus continuer de former un couple avec un gars comme moi, qui la faisait toujours se sentir stupide.

Si seulement elle m’avait écouté lorsque je lui disais NON!

Christine.
Ses intentions étaient bonnes. Elle voulait mettre un peu de romance dans notre couple. Aussi, elle a proposé un bain chaud et relaxant, que l’on prendrait tous les deux, à la chandelle.

Je lui explique alors pourquoi ce n’est pas une bonne idée. J’habite dans un sous-sol. La salle de bain est petite, sans fenêtre. Les bains à deux, tels qu’on les voit à la télé, au cinéma, dans les magazines, sont dans de grandes baignoires, larges et profondes. Pas dans des bains standards d’étroites salles de bain de sous-sol. Et puis, je n’aurais jamais osé le lui dire, mais sans pour autant être obèse, Christine était quand même assez costaude. Ça n’allait pas être le confort avec nous deux là-dedans.

Face à mes objections, elle se met en colère, insultée. Elle prend la peine de planifier une activité romantique pour nous deux. Et moi, non seulement je refuse, mais je lui donne une liste de raisons pourquoi je trouve que ce n’est pas une bonne idée. Ce qui, à ses yeux, équivaut à lui dire que son idée est stupide, donc qu’elle n’est qu’une idiote. Une Miss Catastrophe!

Miss Catastrophe” est le qualificatif que je lui ai donné une fois alors que, pour la j’sais-plus-trop-combientième fois, l’une de ses initiatives que je lui avais décommandé avait eu des conséquences fâcheuses pour moi. Depuis, elle me remettait souvent sur le nez ce surnom rabaissant.

Ne voulant pas créer une nouvelle situation tendue entre nous deux, j’ai encore une fois cédé, espérant encore une fois que tout se passe bien, malgré le fait que tout me portait à croire que ça serait le contraire.

Elle ferme la porte de la salle de bain, allume une chandelle aromatisée, éteint la lumière, et place la chandelle sur le réservoir d’eau de la toilette. Je lui dis:

Pose-la plutôt sur le bord du lavabo s’il te plaît.”
“Pourquoi faire?”
“Ben, comme tu peux voir, au-dessus de la toilette, j’ai des tablettes en verre. La fumée, ça laisse des taches qui ne partent pas. Je voudrais éviter que la propriétaire me fasse payer pour les remplacer.”
“Panique pas, calice! C’est une chandelle qui ne fait pas de fumée, ok!? Je sais ce que je fais.”

Voyant qu’elle était à cran et qu’elle prend toute suggestion comme étant une critique dérogatoire, je soupire intérieurement et je n’insiste pas. Aussi, je ne dis rien en constatant que l’eau du bain est plus chaude que ce que je suis confortable de supporter. Je ne fais pas remarquer à quel point nous sommes trop grands et gros pour être à l’aise à deux dans mon bain. Je ne dis rien du tout alors que les robinets et le tuyau d’eau me rentrent inconfortablement dans le dos, me forçant à changer de position à toutes les 30 secondes. Je fais semblant de rien lorsque le moindre mouvement fait déborder le bain. Et je me ferme la gueule tandis que l’inconfortable humidité brûlante me fait transpirer et que la sueur de mon front me coule dans les yeux, et que les essuyer de mes mains détrempées d’eau savonneuses ne font que me rajouter de l’inconfort et de la douleur.

Sous la chaleur de la chandelle, le centre de la tablette de verre se dilate. Elle éclate dans un bruit sec. Tout ce qu’elle contient, incluant mon verre, mon porte-savon et mon porte-brosse à dents, tous en céramique, tombent et explosent sur le plancher de tuiles. Aussi, c’est très exaspéré que je me lève du bain et allume la lumière en disant:

Mais qu’est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase “NE MET PAS LA CHANDELLE SOUS LA TABLETTE DE VERRE!”, calice!?”

D’accord, moi-même je n’avais pas prévu que la chaleur de la chandelle briserait la tablette. N’empêche que je savais que c’était une mauvaise idée de la poser dessous. Si elle m’avait écouté en la plaçant près du lavabo, ça ne serait pas arrivé.

Christine regarde le dégât! Elle a au visage et dans la voix un air de surprise, de découragement et de panique. Promptement, elle se lève et sort du bain en disant:

“Non! Oh mon Dieu! C’est vrai! C’est vraiment vrai! Je SUIS une Miss Catastrophe! Non! Non! Non! My God! C’est terrible! Je fais toujours tout pour te causer du tort! Je suis vraiment méchante! Tout ce que je fais, c’est de provoquer de la merde! Je ne fais jamais rien de bon! Je suis vraiment Miss catastrophe! Je n’arrête pas de te faire du trouble. Je suis une malédiction. Miss Catastrophe! ”

Je l’ai regardé se rhabiller, ramasser ses affaires et s’en aller. Je ne ne suis pas intervenu. Je n’ai rien dit. Je n’ai rien fait. Je voyais bien que ses paroles étaient exagérées. Je devinais que, consciemment ou non, elle me les récitait dans l’espoir que je les démentisse pour la rassurer. Or, je ne pouvais pas faire ça. Pour mon propre bien, il eut été contreproductif de nier les conséquences fâcheuses qui arrivent lorsqu’elle insiste à ne pas respecter mes limites. J’espérais seulement qu’à partir de maintenant, la leçon serait apprise une bonne fois pour toutes. Je ne demande pas la lune. Je ne cherche pas à la contrôler. Je n’ai jamais voulu l’insulter ni la rabaisser. Je veux juste qu’elle m’écoute, lorsque je lui dis que ce qu’elle me propose ne me convient pas.

Hélas, cet espoir ne s’est jamais réalisé. Éventuellement, elle m’a laissé tomber. Elle ne pouvait plus continuer de former un couple avec un gars comme moi, qui la faisait toujours se sentir stupide.

Si seulement elle m’avait écouté lorsque je lui disais NON!

Camélia.
Ses intentions étaient bonnes. Elle voulait rassurer Lynn, une de mes amies. Lynn venait de se faire avorter. Elle s’est confiée à ce sujet à ses trois amis les plus proches, incluant moi.

Un jour, alors que Camélia était chez moi pendant mon absence, elle a fouillé partout dans mes tiroirs et dossiers. Elle y a trouvé un dépliant de la clinique d’avortement, avec le nom de Lynn d’écrit dessus. À mon retour, j’ai eu droit à une interrogation à ce sujet. Je n’ai eu d’autre choix que de lui expliquer la situation. Ce qui a eu pour effet de l’insulter.

Pourquoi est-ce qu’elle s’est confiée à toi et pas à moi?”
“Parce qu’elle et moi, on se connait de longue date. Notre gang remonte au cégep.”
“C’est pas une raison pour penser que j’allais la juger!”
“Hein? Elle n’a jamais pensé que tu allais la juger.”
“Pourquoi elle me l’a pas dit, d’abord?”
“Parce que c’est une expérience pénible pour elle. Le fait que c’est pénible, ça l’a poussé à se confier à quelques amis proches. Mais en même temps, puisque c’est pénible, elle ne veut pas que tout le monde le sache.”

Toute la soirée, elle n’a pas voulu changer de sujet. J’ai eu beau lui expliquer sous tous les angles, elle n’en démordait pas. À ses yeux, si notre amie ne s’était pas confiée à elle, c’est parce qu’elle croyait que Camélia allait la juger. J’ai tenté de conclure avec ce point final:

Écoute! Peu importe la raison pourquoi elle ne veut pas que les autres le sachent, si elle ne veut pas qu’on en parle, alors il ne faut pas en parler. Si on est ses amis, on doit comprendre ça. Ce sont ses limites, et on doit les respecter.”

Le lendemain, vers la fin de l’après midi, je reçois un appel de Lisa, une de celles à qui Lynn s’était confiée. Elle m’apprend que Lynn vit une grosse crise sociale et familiale en ce moment, parce que tout son entourage vient d’apprendre son avortement. Et qu’on lui a rapporté que ce serait Camélia et moi qui en avons parlé. Nous sommes désormais banni de notre bande d’amis, qui sont particulièrement dégoûtés de cette trahison de ma part.

Lorsque Camélia arrive chez moi quelques heures plus tard, c’est très exaspéré que je lui explique ce qui vient de se passer. Elle répond:

« Ben voyons donc! Ça s’peut pas, qu’elle réagisse comme tu dis. Ceux à qui j’en ai parlé ne l’ont pas jugée. Exactement ce que je te disais! Tu vois bien que je sais ce que je fais!”« 

Camélia tenait à me montrer que c’était elle qui avait raison. Elle ne m’a donc pas écouté. Et maintenant, c’est moi qui payait le prix de son obstination, sans oublier Lynn qui vit précisément l’enfer qu’elle cherchait à éviter.

Mais qu’est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase “ELLE NE VEUT PAS QUE SON ENTOURAGE LE SACHE!”, tabarnak!?”

Face à mes objections, elle se met en colère, insultée. Elle se donne la peine de contacter tout notre entourage afin de calmer les craintes de notre amie, comme quoi personne ne va la juger. Et moi, non seulement je lui dis de ne pas faire ça, je lui démontre qu’en faisant à sa tête, elle avait ruiné ma vie sociale. Ce qui, à ses yeux, équivaut à lui dire que son obstination était stupide, donc qu’elle n’est qu’une idiote.

Éventuellement, elle m’a laissé tomber. En partie à cause de l’influence que ses parents avaient sur elle contre moi. Mais aussi parce qu’elle en avait assez de continuer de former un couple avec un gars comme moi, qui la faisait toujours se sentir stupide.

Si seulement elle m’avait écouté lorsque je lui disais NON!

Ça m’a pris de nombreuses années avant que je constate qu’il y avait plusieurs constantes dans cette situation qui se répétait. Ce sera le sujet du prochain billet.

À SUIVRE

La culpabilisation sociale abusive envers le chanceux occasionnel

Avis à mes lecteurs européens: Ce texte parle d’argent en dollars canadiens, mais ça ne vous empêchera nullement de comprendre l’idée générale.

Je suis membre d’un groupe sur Facebook dans lequel on nous a récemment posé une question très classique. Et les réponses qu’elle a engendrée ne le sont pas moins. J’en ai triées quelques unes. Vous verrez vite une constante parmi celles-ci.

Il y avait plusieurs autres genres de réponses. Ça parlait de se payer des maisons, des véhicules, et surtout des voyages autour du monde. Quelques uns disaient en blague des variantes de « D’la poudre et des putes. » Et comme il faut s’y attendre, il y a toujours un irréfléchi dans le lot pour nous ressortir cet argument cliché qui possède toute l’intelligence du lombric:

Mais sinon, ouais, environs une réponse sur quatre était sur le thème de « Je vais gâter tout mon entourage. »

Je vais sonner cynique, et je le suis probablement. Mais je ne comprendrai jamais cette mentalité qui impose que l’on devrait absolument disséminer nos avoirs autour de nous, lors des très rares fois où la chance nous sourit. Aider nos parents, payer les études de nos enfants, d’accord. Mais pourquoi en faire profiter en plus tout notre entourage?

On a tendance à oublier que dans notre entourage, il y a beaucoup de gens qui ont toujours été bien plus fortunés que nous. Est-ce qu’ils nous gâtent, eux? Non, hein!? Et personne ne s’attend non plus à ce qu’ils le fassent. C’est normal. S’ils faisaient ça, ils ne connaîtraient pas la sécurité financière très longtemps. Si tu veux être gâté, tout le monde va te le dire: Gâtes-toi toi-même. C’est ta responsabilité, pas celle des autres.

Certains d’entre vous me diront: « D’accord, mais il y en dans notre entourage qui sont dans la misère. » À ça, je réponds une variante de ma question précédente : Est-ce que les gens fortunés de ton entourage aident gens miséreux dont tu parles? Non, hein!? Alors pourquoi serait-ce à toi de le faire? Surtout lors de la seule et unique fois dans ta vie où c’est toi qui a la chance d’être fortuné? Ce n’est pas pour rien que l’on dit que la charité bien ordonnée commence par soi-même.

Pourquoi est-ce que la (sur)vie des autres serait ta responsabilité? Surtout si elle ne l’était pas avant que tu gagnes à la loterie. Ils ont bien réussi à survivre jusque-là. Pourquoi n’en seraient-ils plus capables, et ce à partir du moment exact où tu as enfin de l’argent?

Le problème, c’est que l’être humain est hypocrite de par sa nature. On cherche toujours à améliorer nos conditions de vie. Mais on digère mal de voir que les conditions de vies de ceux qui nous entourent s’améliorent tandis que la nôtre reste stable. Surtout si cette amélioration est un fait du hasard, et non le résultat de leurs efforts. Voilà pourquoi ton entourage est envahi d’un grand sentiment de déception lorsque tu gagnes à la loterie. Ils ne peuvent s’empêcher de penser que tu n’as pas mérité de recevoir tout cet argent. Qu’il n’y a aucune raison pourquoi toi tu y as eu droit, mais pas eux. Que cette situation est tout simplement injuste. Et ceci fait naitre en eux l’envie, la convoitise, la jalousie et le mépris.

Si tu as des gens qui t’entourent, c’est parce qu’ils sont confortable avec ce que tu es. Ainsi, si tu es pauvre et qu’ils te fréquentent, c’est parce qu’ils sont à l’aise avec ta pauvreté. Sinon, ils ne fréquenteraient que des riches. Mais à partir du moment où tu passes de pauvre à riche, tu cesses d’être tel qu’ils t’acceptent.

Et c’est là que tu te fais bombarder de commentaires comme quoi tu serais un égoïste de ne pas partager ta fortune, toi qui a tout reçu sans efforts, alors qu’eux n’ont rien malgré les leurs. Alors pour soulager ta conscience d’une culpabilité qu’ils te créent eux-mêmes, tu leur distribues généreusement tes gains jusqu’à ce qu’il ne te reste plus rien. Autrement dit, tu te fais manipuler à te remettre toi-même dans la pauvreté dont tu as passé ta vie à souhaiter de te tirer. Et ce, pour racheter des amitiés qui était jusque-là gratuites.

Hélas, dans cette situation, l’amitié devient comme un appartement: Tu ne l’achètes pas, tu le loues. Dès que tu ne peux plus te le payer, tu le perds et tu te retrouves seul dans la rue. Et c’est là que tu te rends compte que ton choix au départ se résumait à deux options:

  • Garder l’argent et perdre tes amis.
  • Ou bien perdre l’argent, et quand même perdre tes amis.

Et dans ce dernier cas, tu passes le reste de ta vie entre les ingrats qui te méprisent pour ne pas leur en avoir donné plus, et les jugementaux qui te méprisent pour t’être ruiné en tentant d’acheter l’amitié de ton entourage.

Depuis l’âge de 25 ans, je sais exactement ce que je ferais avec un million de dollars. En partant du fait que l’âge de la retraite est à 65 ans, et que 65 – 25 = 40, un million divisé par 40 ans = $25 000.00 par année, soit seulement deux ou trois mille dollars au-dessus du seuil de pauvreté actuel. On peut en vivre modestement maintenant. Mais à mesure qu’augmentera l’inflation lors des quarante prochaines années, ce montant deviendra peu à peu trop ridicule pour en vivre. Et arrivé à l’âge de la retraite, pas de pension à espérer si tu n’as pas travaillé, et donc pas cotisé au régime d’épargne-retraite.

Ce million ne me rendrait pas riche. Il ne me servirait qu’à assurer ma survie de base pour le restant de mes jours, en payant mon loyer, un 4½ maximum, et ma nourriture. Et pour pouvoir m’offrir le reste, j’aurai un boulot, comme tout le monde.

Mais ça, c’est seulement pour un million. Si un jour je gagne cinq, dix, trente, cinquante millions, ça sera autre chose. Afin d’être prêt pour cette éventualité, j’ai créé un plan en douze points.

POINT 1: Je ne le dis à personne. Quand les gens ne savent pas ce que tu as, ils ne peuvent pas te l’enlever. Alors la solution est simple: Ta gueule!

Vous me direz que je ne peux pas m’en tirer puisque Loto Québec annonce toujours publiquement le nom de ses gagnants? Oui, et alors? Est-ce que les gens de votre entourage se renseignent à ce sujet à chaque tirage? Pas les miens, en tout cas.

Puisque c’est un tabou social de divulguer son salaire, pourquoi serait-il plus acceptable de parler de nos gains de loterie? Alors quand je dis que je vais n’en parler à personne, je veux vraiment dire PERSONNE! Ni amis, ni parents, ni enfants, ni même la femme que je fréquente, si j’en ai une. Dans ce genre de situation, une personne de confiance, ça n’existe pas. Cette nouvelle, c’est juste trop gros. Toute personne à qui tu te confies sera incapable de garder ça pour elle. Elle va se confier à son tour à sa propre personne de confiance. Et c’est cette personne-là qui ira tout raconter à tout le monde. Et c’est là que les emmerdes commencent.

Je suppose que j’ai fait froncer plus d’un sourcil en disant au paragraphe précédent que je ne le dirais même pas à celle que je fréquente. Mais rappelez-vous ce que je dis plus haut. Quand tu es pauvre, les gens te fréquentent car ils sont à l’aise avec ta pauvreté. Dès que tu deviens riche, à leurs yeux, tu n’es plus du tout cette personne qu’ils apprécient.

Et sans vouloir généraliser, il est très rare qu’une personne riche se mette en couple avec une personne pauvre sans que leur inégalité financière, et surtout leurs manières opposées de gérer un budget, soit problématique. Attend-toi donc à vivre l’enfer quotidien de la part de cette personne qui va passer la moitié de son temps à te mettre de la pression pour dépenser, et l’autre moitié à rager que tu ne l’écoutes pas. Et ça, c’est sans parler de tous ceux dans son entourage qui vont tenter de l’influencer négativement à ton sujet, comme quoi tu n’es qu’un salopard d’égoïste de ne pas la couvrir de fourrures, de bijoux et autres choses frivoles et inutiles.

Pourquoi rester en couple avec quelqu’un qui fait de ta vie un enfer et qui va s’assurer de te faire tout perdre en moins de trois ans? Car c’est en effet dans ce laps de temps qu’en moyenne un millionnaire de loterie se retrouve encore plus pauvre qu’avant d’avoir gagné.

POINT 2: J’évite de donner des signes extérieurs trop évidents de ma nouvelle richesse. Je ne vais pas m’acheter une Lamborghini, surtout si c’est pour la laisser dans la rue parce que je n’ai pas d’espace de stationnement dans le taudis où je loue mon 3½.  Non seulement ça va attirer sur moi l’attention des criminels, ça va attirer sur moi l’attention de la police… qui va me soupçonner d’être un criminel, d’être capable de me payer ça alors que j’habite ce quartier.

POINT 3: Je déménage.  Pour un endroit où personne ne me connait, et dans un quartier et logis plus sûr, plus sécuritaire.

POINT 4: …Mais je ne passe pas tout de suite d’un 3½ dans un taudis, à un château de 8 millions.  Même si c’est une amélioration, ce changement est trop radical.  Une personne qui n’est pas habituée à vivre dans ce luxe perd tous ses points de repères.  Surtout que maintenant, tu es trop riche pour garder tes amis pauvres, et tu n’as ni la personnalité ni les manières pour avoir des amis riches. Et c’est là que tu réalises que tu t’es mis dans une prison de ta propre création. Trop de millionnaires de loterie sont virés dépressifs à changer de vie de manière aussi abrupte.  Je commence donc par habiter un simple 4½ dans une propriété impeccable. Puis, je prends le temps de réfléchir et d’évoluer. Je verrai dans un an ou deux si je suis prêt pour un condo, une maison avec terrain, ou autre chose.

Et par réfléchir et évoluer, je veux dire:

POINT 5: Je travaille sur moi, j’investis en moi, je prends soin de moi. Qu’on le veuille ou non, un tel changement, c’est difficile pour l’équilibre mental. Surtout si on se retrouve du jour au lendemain à ne plus savoir quoi faire de ses journées car on n’a plus besoin de travailler. Alors non seulement j’occupe ce temps libre à autre chose qu’à me morfondre, je le fais de manière à améliorer tous les aspects de ma vie.

  • Je me paie un psy que je consulte afin de m’assurer de garder mon équilibre tandis que je me fais peu à peu à ma nouvelle vie.
  • Je vais au gym et je me paie un entraineur.
  • Je me paie nutritionniste.
  • Je vais dans les bibliothèques publiques et je prend un peu de culture. Théâtre, biographies, Histoire, grands romans classiques.
  • Et surtout, maintenant que j’en ai le temps et les moyens, je suis des cours et des formations dans des domaines qui m’intéressent et qui étaient jusque-là hors de ma portée.

Toutes ces activités ont pour but de m’aider à faire peu à peu la transition de vie pauvre à vie de millionnaire, ainsi qu’à me donner des points en commun avec les autres riches qui ont certainement une meilleure éducation que moi. Et tant qu’à n’avoir aucune obligation de travailler, aussi bien acquérir des compétences dans un domaine qui me plaît. Car avoir un travail et/ou fonder ma propre entreprise, c’est avoir une source de revenus. Peu importe que ces revenus soient réels ou imaginaires, l’important c’est que ton entourage croit que tu en as. Et ceci est la meilleure façon de cacher que l’on est un millionnaire de loterie, et ainsi on s’évite l’envie, les convoitises, la jalousie et le mépris.

POINT 6: J’offre une aide financière modeste à mes parents et/ou à mes enfants, s’ils sont dans le besoin. Évidemment! Je ne suis pas égoïste, tout de même. Et s’ils me demandent comment je puis me le permettre, je dis que j’ai décroché un meilleur boulot, d’où mon déménagement pour m’en rapprocher, et que pour l’instant je n’ai pas besoin de ce surplus salarial. Et oui, je prends bien soin de leur préciser « pour l’instant », pour ne pas qu’ils abusent en s’imaginant que c’est une rente à vie.

POINT 7: Je me répète mais JE NE LE DIS À PERSONNE, pas plus à mes nouvelles fréquentations qu’à mes anciennes. Est-ce que je veux avoir une vie sociale et une vie de couple avec des gens qui s’intéressent à moi, ou bien qui s’intéressent à mon argent?

POINT 8: Je prépare mes feintes et ripostes face aux arnaqueurs. Bien que ce n’est pas tout le monde qui lit les journaux, il y en a qui cherchent spécifiquement les noms des nouveaux riches instantanés car ils savent que ces gens ne sauront pas comment gérer adéquatement autant d’argent. Aussi, je me suis préparé pour les appels téléphoniques que je ne manquerai pas de recevoir de la part de mille-et-un experts en placements financiers ou autres inconnus qui veulent profiter de mon gain. À eux, je réponds: « Ha! Ha!  Ok, je comprends. Vous cherchez à rejoindre L’AUTRE Stéphane Johnson, celui qui a gagné 50 millions? Oui, je reçois beaucoup d’appels depuis qu’il a gagné. Mais ce n’est pas moi, malheureusement, je n’ai pas son argent, j’ai juste le même nom que lui. » Comment voulez-vous qu’ils vérifient si je dis vrai ou non?

POINT 9: J’investis… Mais aux bons endroits
Comme beaucoup de gens, j’ai longtemps pensé que si je gagnais un gros montant, j’allais me faire un point d’honneur de rester sourd aux conseillers de la banque. Lâchez-moi avec vos investissements à la noix. Mon argent restera dans mon compte d’épargne, et j’en ferai bien ce que je voudrai. Et si ça ne vous convient pas, alors mes millions et moi irons faire affaire ailleurs. C’est clair?

Et puis, j’ai fini par comprendre un truc important: De l’argent qui ne bouge pas, c’est de l’argent qui s’évapore. Il y a 25 ans, $50 000 suffisaient pour acheter une petite maison et un terrain. Aujourd’hui, la même propriété coûte $500 000. Ce qui signifie que si j’avais eu un million en banque il y a 25 ans, il ne vaudrait plus aujourd’hui que $100 000 en argent de l’époque. Juste en le laissant stagner, mon million aura perdu le 9/10 de son pouvoir d’achat.

Depuis près d’un siècle, afin de garder un équilibre, l’économie mondiale se base sur la valeur de l’or. Par conséquent, l’or ne dévalue pas. Ainsi, s’il y a 25 ans, j’avais acheté $50 000 d’or à la banque, je pourrais leur revendre $500 000 aujourd’hui. Traduction: acheter une maison avec mon or me coûterait la même chose aujourd’hui qu’il y a 25 ans, parce que mon or n’aurait pas dévalué. Sa valeur aurait toujours été égale à l’augmentation du coût de la vie.

Si l’or est une valeur sure à 100% avec un taux de risque de 0%, il existe d’autres investissements qui permettent non seulement de ne pas perdre la valeur de notre argent, mais aussi de l’augmenter. Mais comment faire les bons choix si on n’y connait rien? Eh bien justement…

POINT 10: Les meilleurs conseillers financiers travaillent pour ta banque. Penses-y sérieusement: C’est une banque. Leur travail, c’est l’argent. Leur expertise, c’est le faire fructifier. Ils ont besoin de ton argent pour faire des profits, et ils connaissent les meilleurs investissements à long termes et à risques minimes. Alors évidemment, qu’ils vont te donner les meilleurs conseils. Il y va de leurs intérêts, littéralement. Et contrairement à une firme privée, de soi-disant experts en conseils financiers, les banques travaillent en collaboration avec le Gouvernement et sont étroitement surveillées par celui-ci. Elles ne peuvent donc jamais faire faillite, ni fermer pour disparaître avec ton argent.

Dis-toi bien une chose: Si un conseiller financier est obligé d’ouvrir son propre bureau, c’est parce qu’il n’est pas assez compétent pour travailler pour une banque.

POINT 11: J’achète une propriété pour aussitôt la mettre à louer.
Aux points 3 et 4, je parle de déménager, mais de ne pas aller vivre dans une grosse propriétés coûtant des millions. Normal! Je suis célibataire. Tout cet espace, c’est juste trop pour moi. Et puis, juste en taxes annuelles municipales et scolaires, et aussi en frais d’entretien, cette propriété va me coûter $20 000 par année. Aussi bien dire que c’est un achat à pertes éternelles, qui va ronger peu à peu le reste de mon argent.

Par contre, je peux totalement renverser la vapeur en achetant cette propriété, et en la mettant aussitôt à louer. Admettons, pour l’exemple, que j’achète maison et terrain pour un million. Je la loue ensuite à une famille passablement aisée à $5 000 par mois. Ainsi, cette propriété va me rapporter $60 000 par année.

Vous allez peut-être me dire « Qui serait assez fou pour louer une maison à $60 000 par année? Il est aussi bien de contracter un prêt à la banque et de l’acheter sur vingt ans. » C’est vrai qu’un million sur vingt ans signifie $50 000 par année. Mais la banque ne va pas prêter cet argent gratuitement. Elle doit faire du profit. Elle charge donc des intérêts. Et en général, un prêt sur vingt ans charge le maximum d’intérêts, ce qui signifie qu’au bout du compte, l’emprunteur aura payé à la banque le double de ce qu’il a emprunté. Ce qui signifie $100 000 par année. $120 000, en fait, puisqu’il ne faut pas oublier les $20 000 de taxes scolaires, municipales, et des frais d’entretien, maintenant à sa charge puisque c’est lui, le propriétaire.

$120 000 par année en tant que propriétaire, ou $60 000 en tant que locataire. Alors dites-moi qui serait assez fou pour contracter un prêt à la banque pour l’acheter sur vingt ans, s’il peut l’habiter à moitié prix en se contentant de la louer?

Quant à moi, une fois les taxes et frais d’entretiens payés, il me reste un revenu de $40 000 par année, comme ça, sans travailler. Pas de quoi vivre comme le millionnaire que je suis, mais de quoi vivre quand même assez confortablement. Tout ça parce que j’ai eu l’intelligence de transformer mon argent en source de revenus. Et puisqu’il s’agit d’un loyer, je peux l’augmenter à chaque année.

Enfin, POINT 12, mais qui pourrait aussi bien s’appeler le point zéro puisqu’il s’agit du point de départ: Beaucoup de gens vont te mépriser parce que tu achètes des billets de loterie. Ils vont dire qu’il s’agit là d’une taxe volontaire. Ou bien ils vont te sortir des statistiques démontrant que tu as plus de chance de te faire frapper par la foudre que de devenir millionnaire de la loterie. Sauf que… Peu importe le pays où tu habites, est-ce qu’il y a de 5 à 60 personnes par semaine qui se font frapper par la foudre? Parce que tout dépendant de ton pays, tel est le nombre de nouveaux millionnaire que la loterie fait sur une base hebdomadaire. Alors pour ce que ça vaut, les statistiques…

Et ce sont ces mêmes gens-là, ceux qui te méprisent d’acheter des billets de loterie, qui vont ensuite vouloir profiter des gains que tu t’es fait en achetant ces mêmes billets qu’ils te décommandaient d’acheter. Alors la meilleure réplique à servir à ceux qui voudraient profiter de tes gains, c’est: « Fais comme j’ai fait; achète des billets! »

Que tu sois pauvre, de classe moyenne ou bien riche, il y a une vérité universelle, et c’est que la meilleure façon de perdre ton argent, c’est d’en faire ce que te conseillent ceux qui n’en ont jamais réussi à en avoir.

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Y’A LIENS LÀ.


La Saga du Casino, une histoire en trois parties qui raconte comment la mère d’une de mes ex s’est littéralement retrouvée dans la rue cinq mois après avoir gagné une auto au casino de Montréal. Et comment, suivant son exemple, sa fille nous a ruiné.

Une autre faille dans le concept d’aller refaire sa vie ailleurs

Au mois de mars dernier, j’ai écrit un billet de blog intitulé Se présenter comme étant l’inverse de ce que l’on est.  Si je le déplace ici aujourd’hui, avec ce nouveau titre et quelques modifications, c’est parce qu’il décrit très bien l’une des raisons qui fait foirer le concept d’aller refaire sa vie ailleurs.  Et cette raison est: On ne peut pas éternellement faire semblant d’être autre chose que ce que l’on est.

J’ai rencontré plusieurs personnes qui agirent ainsi.  Je n’en nommerai que quatre.

GENEVIÈVE, la coloc de l’enfer.
Le changement d’univers:  À 18 ans, elle est partie d’Abitibi pour aller vivre à Montréal.
La présentation : 
Elle a fui cette région pour venir à Montréal pour pouvoir enfin étudier et être elle-même, sans devoir subir le harcèlement constant de ses proches.  Elle a des relations tendues avec sa mère, distantes avec son père, et abusives avec son frère qui, bien qu’il soit de deux ans son cadet, la méprise et la maltraite. Elle a passé une partie de son adolescence en refuge pour jeunes filles abusées.  Elle n’a pas d’amis.  Elle est toujours jugée, méprisée, repoussée, sans raisons valables.
Le naturel qui revint au galop : Deux mois plus tard, et pour le reste du temps où elle était dans mon entourage, elle fut rabaissante, méprisante, violente, malhonnête, hypocrite, voleuse, calomnieuse, conflictuodépendanteBref, loin d’être la victime, elle était à 100% l’agresseur.   J’ai déjà écrit une longue série de billets à son sujet.
Le retour à l’expéditeur:  Après ses études, elle est retourné en Abitibi où elle a coincé un homme dans une relation en lâchant la pilule sans lui dire.  Aux dernières nouvelles, elle était tellement mère indigne que la DPJ lui a retiré la garde complète de sa fille cadette.

VICKY.
Le changement d’univers:
À 26 ans, elle est partie des Îles-de-la-Madeleine pour aller vivre à Sherbrooke.  
La présentation :
  Elle a fui un ex violent et rabaissant, et une famille manipulatrice.  Elle se montre tout de suite à moi comme étant une véritable Manic Pixie Dream Girl.  Il n’y a pas de traduction officielle pour cette expression, mais ce qui s’en rapproche le plus selon moi serait  « Fille de tes rêves, fée-marraine, survoltée. »   Dans les films, ce personnage apparaît de nulle part dans l’existence terne et ennuyante d’un homme pour transformer sa vie en lui apportant la joie de vivre par sa présence, son humour, ses compliments et les activités qu’elle concocte pour faire avec lui.  J’ai vécu exactement ça avec Vicky.  Dès le départ, elle dit qu’elle trouve que je n’ai pas vraiment vécu, et elle m’écrit une liste de 14 activités à faire ensemble.  Nous sommes vite devenus bons amis et complices.
Le naturel qui revint au galop : Au cours des trois mois qui ont suivi,
 Vicky s’est vite révélée comme étant une personne déprimée, négative, angoissée au point d’avoir besoin de prescriptions de médicaments.  Et elle traînait dans la boue nos collègues dans nos conversations sur Messenger, tout en leur étant amicale et chaleureuse en personne.  Elle a annulé tous nos plans de sorties et activités à la dernière minutes, sauf trois.  Et ces trois-là furent ennuyants et courts, puisqu’elle n’avait jamais la tête à ça, et elle les a interrompus.  Elle est le sujet de mon récent billet, Mon année 2019, 1 de 3, dans lequel je décris comment elle a porté son choix amoureux et sexuel sur un collègue que tout le monde savait violent et manipulateur. Elle-même manipulatrice, elle cessa aussitôt de me parler et tenta de me causer des problèmes au travail.  Ça s’est retourné contre elle lorsque tous les aspects de sa personnalité merdique furent exposés.  Elle s’est fait  renvoyer, et quatre autres collègues ont cessé de travailler là par sa faute.
Le retour à l’expéditeur:  La dernière chose qu’elle a dit à nos collègues avant de disparaître, c’est que maintenant que plus rien ne la retenait ici, elle repart aux Îles-de-la-Madeleine.

RHONDA
Le changement d’univers:
Un nouvel emploi.
La présentation : Femme de 50 ans et collègue lorsque je travaillais de nuit pour un garage de bus.  Elle se présente comme une bonne mère de cinq, catholique pratiquante, respectueuse envers les gens qui l’entourent, qui considère le sexe hors du mariage comme étant une aberration.
Le naturel qui revint au galop :
Au bout de trois semaines, elle commence à me parler de sa vie sexuelle avec son amant, avec qui elle n’est pas mariée.  4e semaine, elle m’envoie de subtiles invitations à se voir hors du travail.  Quant à l’évolution de ses paroles, eh bien…
6e semaine : 
« Ok, je vais faire un somme pendant la pause.  Profites-z-en pas pour me violer. »
7e semaine : « Tu sais, quand la fille est consentante, c’est pas un viol! »
8e semaine :« Si tu me laisse dormir une heure de plus, je te fais une pipe à mon réveil. »
À force de rester impassible ou à décliner ses offres, elle a fini par comprendre.  Elle a aussi viré en mode full bitch.  Parce que bon, c’est bien connu que l’enfer n’est rien comparé à la furie d’une femme repoussée.
Le retour à l’expéditeur:  Ses frustrations sexuelles la rendirent d’humeur tellement insupportable avec tout le monde qu’elle s’est fait renvoyer. 

MANON
Le changement d’univers:
Passer de Granby à Montréal, où elle s’est décroché un nouvel emploi.  Elle fuyait son lieu d’origine où, depuis l’école secondaire, quelques gars lui ont fait une très nuisible réputation de salope infidèle.
La présentation :
 Dès que l’on commence à travailler ensemble, elle se décrit comme étant en couple, fiancée, et de nature calme, sage et peu portée sur le sexe.
Le naturel qui revint au galop : Au bout d’un mois ou deux, elle me parle d’un ménage-à-trois qu’elle a vécu la veille avec un couple, sans son fiancé.  Et pour les quelques mois où nous travaillerons ensemble, elle ne cesse de me parler de sexe, me faisant des propositions malvenues, allant même jusqu’à m’agresseren s’arrangeant pour me faire passer pour le coupable aux yeux de nos collègues.
Le retour à l’expéditeur: 
Elle est retournée à Granby après que son conjoint lui ait montré la porte, après avoir appris qu’elle le trompait non-stop depuis le début de leur relation.

Et voilà pourquoi, dans leurs cas, leur nouvel univers s’est si vite écroulé.  Quand on se présente comme étant l’inverse de ce que l’on est vraiment, on attire des gens qui apprécient cette façade.  Alors lorsque cette façade s’écroule, ils ne reconnaissent plus en nous la personne qu’ils ont aimé.  Normal, puisque cette personne n’a jamais existé.  

Il est vrai qu’en théorie ça a l’air facile, de changer d’attitude.  Quand on va là où personne ne nous connaît, là où personne ne peut nous empêcher d’évoluer.  Ainsi, les gens qui changent d’univers ont souvent le réflexe de se présenter non pas comme ils sont, mais plutôt comme ils voudraient être.  Fonceurs quand ils sont angoissés.  Prudes quand ils sont obsédés.  Victimes quand ils sont agresseurs.  Intéressants quand ils sont ennuyeux.  Actifs quand ils sont sédentaires.  Or, changer pour le mieux, ça ne s’improvise pas.  Ça demande un long travail d’introspection.  Mais surtout, ça prend beaucoup d’honnêteté et d’humilité pour être capable de reconnaître soi-même ses propres défauts, et ça prend ensuite de la volonté et de la bonne foi pour être capable de vraiment changer.

 

La prétention par réflexe de survie

On a tous déjà rencontré ce genre de personnes hyper-vantardes. Et elles ont toutes ceci en commun : Pour le moment elles traversent une période creuse. Mais à les entendre, ce n’est que temporaire car elles sont appelés à de grandes destinées dans laquelle gloire et richesse les attendent. C’est ce que j’appelle, comme le dit le titre, la prétention par réflexe de survie.

Qu’est-ce qui distingue les prétentieux par survie des autres vantards? Simple : Un vantard classique va parler de faits et d’accomplissements présents et passés. Il manque de modestie, n’empêche qu’il a des raisons de se vanter. Le survivant par prétention, par contre, n’a encore rien accompli. Ses vantardises sont au sujet d’un futur hypothétique qu’il se planifie.

Et si je dis que c’est un réflexe de survie, c’est parce que :

Ce sont des gens complexés.
Par leur origine, par leur poids, par leur faciès, par leur pauvreté, par leur virilité comparable à celle d’un escargot, par leur piètre performance scolaire et/ou athlétique, par leur historique sentimental inexistant, peu importe la raison, ces gens ont un sentiment d’infériorité qui est profondément ancré en eux. Et lorsque l’on sent à ce point inférieur, l’idée que l’on puisse être capable de s’améliorer ne nous vient même pas à l’esprit. Alors que ce soit dans leurs têtes ou bien inconsciemment, ils sentent qu’ils ne valent rien et n’ont aucun avenir.

Quand on a la conviction profonde que notre vie est un cul-de-sac, deux choses peuvent arriver : La dépression, ou bien le déni total de la réalité. Si c’est le second cas, alors compenser pour nos lacunes ne suffit pas. Il nous faut surcompenser. On commence alors à se croire meilleurs que tout le monde, ce qui est un peu culotté quand on n’est même pas capable de s’élever à leur égalité. Mais bon, pour les gens qui souffrent d’un tel complexe, penser ainsi est une question de survie morale. Et c’est ce qui les pousse à adopter la mentalité et les comportements qui suivent.

Leur but dans la vie est de passer directement de moins-que-rien à plus-que-tout.
Directement, dans le sens qu’ils ne vont pas avoir envie travailler pour. Ils vont vouloir que ça soit quelque chose d’instantané.  Pour ça, ils comptent sur la chance. Par exemple, ils rêvent d’un héritage surprise d’un parent fortuné inconnu. Ou de gagner quelques millions à la loterie. Ou d’avoir la chance de se trouver au bon endroit au bon moment dans mille situations avantageuses hors de l’ordinaire. Ou de rencontrer une personne fortunée qui, pour aucune raison logique, va consacrer sa vie à améliorer la leur. C’est que quand on ne pense pas pouvoir compter sur ses propres capacités, on ne compte que sur la chance.

Ce sont très souvent des artistes.
Leur manque de confiance en soi est tel que tu ne les verras jamais étudier pour décrocher un boulot traditionnel qui les rendra prospères mais anonymes. Non! Ils cherchent à devenir riches, célèbres, adulés. La seule manière qu’ils se voient y parvenir, c’est par la voie artistique : Dessin, peinture, écriture, musique, arts de la scène, télé, cinéma, etc.

Ils croient au American Dream (ou à son équivalent régional)
Le genre de personne qui déménage de Ste-Antoinette-du-Ouaouaron vers Montréal en affirmant que son manque de succès jusqu’à maintenant est dû au manque d’opportunité dans son coin d’origine. Et elle raconte à qui veut l’entendre (ou non) que d’ici trois ans elle animera sa propre émission de télé.

Cinq ans plus tard, elle fêtera plutôt ses quatre ans et neuf mois d’embauche au Dollarama de Hochelaga. Et ça, c’est à cause que…

Ils ont des buts qui sont totalement hors de leur portée.
Le problème, c’est qu’ils ne connaissent jamais rien aux industries dans lesquelles ils veulent percer. Par exemple, c’est le genre de personne capable de mettre le temps et l’effort pour écrire toute une saison d’une série télé (autobiographique dans 75% des cas que j’ai pu observer), mais qui ne saura pas où, à qui et comment la proposer. En fait, cette personne ignore tellement tout du milieu qu’elle ne saura même pas où aller se renseigner pour l’apprendre.

Leur motivation première : Faire chier les autres.
L’un des moyens qu’ils ont de survivre moralement à leur manque de confiance en soi, c’est de prétendre que ce sont tous les autres autour de lui qui ne croient pas en lui. Donc que tout le monde cherche à le saboter. Par conséquent, ils ont des comptes à régler avec l’humanité entière. Alors quand on leur demande quel est leur ultime désir, ils répondront sans hésiter un truc du genre de « Réussir à percer dans le milieu au plus vite, afin de faire chier tous ceux qui m’en ont toujours cru incapables. »

Ils sont mauvais perdants.
À chaque fois qu’ils essuient un revers, ces gens-là ne vont jamais se questionner sur eux-mêmes, leur capacités, leur manière d’agir ou de faire. Par contre, ils ne manqueront pas d’excuses et d’accusations pour expliquer leurs échecs : C’est toujours à cause que les autres les sabotent, ou à cause de hasards extrêmement malchanceux, d’une injustice quelconque ou bien d’un préjugé dont ils sont toujours la victime.

Une, deux, trois fois, passent toujours, car il se peut très bien que ça arrive. Mais plus les mois et les années passent, et plus ces personnes accumulent les « échecs explicables par toutes les raisons (in)imaginables, sauf moi-même. »

Et ils sont encore plus mauvais gagnants.
Chez les gens normaux, une victoire ou une réussite apporte un sentiment de joie et d’accomplissement. Chez les survivants par prétentions, ça apporte plutôt une incontrôlable arrogance haineuse. Ainsi, au lieu de se réjouir pour eux-mêmes, leur premier réflexe sera d’utiliser cette opportunité pour régler leurs comptes, rabaisser, insulter. En général, avec des commentaires sur le thème de « Ha! Ha! Vous pensiez que j’étais pas capables, hein!? Vous vous pensiez meilleurs que moi, hein!? DANS VOS FACES, LES LOSERS! ».

En réagissant de cette manière, cette personne démontre deux choses : Premièrement, le fait qu’elle ne s’attendait pas elle-même à remporter cette victoire. Car en effet, quelqu’un qui a confiance en soi et en ses capacités ne va jamais agir comme si ses réussites étaient des événements aussi extraordinaires. Et ensuite, ça démontre un total manque de confiance en soi, sentiment qu’elle projette sur tous ceux qui considéraient (avec raison) que ses chances de l’emporter étaient minces.

Quand on considère que chaque réussite personnelle est en fait une victoire contre le reste de la population, ça donne une idée du nombre de gens envers qui on se sent en compétition, et inférieur. Ceci dit, ce n’est pas comme si ce genre de personne allait savourer longtemps sa victoire. Car plus souvent qu’autrement…

Leur besoin irrésistible de se vanter les sabote.
Lorsque c’est le genre de travail qui demande signature de contrats, le secret est souvent de mise. Mais chez ces gens-là, leur besoin de se vanter est tel que même si on leur fait signer une entente de confidentialité, ils vont la violer avant même que l’encre soit sèche, en s’en vantant à tous, aussi bien en personne que sur le net.

Quand on a une personnalité aussi merdique, on se crée forcément quelques ennemis au fil des ans.  Annoncer d’avance un projet en cours de réalisation, c’est donner à ces ennemis l’opportunité de nous offrir un bien mérité retour de karma en nous le sabotant.

Ils vendent la peau de l’ours.
Le problème lorsque l’on vit de rêves au lieu d’être réalistes, c’est que l’on prend ses rêves pour des réalités. Par exemple :

Les faits : Une personne qui travaille pour la télé l’a complimenté sur un de ses dessins.
Son interprétation des faits : « YES! Télétoon va faire une série avec mes personnages! »

Les faits : Un chef d’équipe d’un boulot quelconque lui suggère d’envoyer sa candidature.
Son interprétation des faits : « YES! On m’offre un poste à la vice-présidence avec un salaire de $80 000.00 par année pis j’commence la semaine prochaine! »

Les faits : Elle a eu une conversation avec une personnalité publique quelconque.
Son interprétation des faits : « YES! Il est full amoureux de moi, tous les signes sont là, juste de la façon dont il m’a regardé en éternuant dans son café! »

Ses fabulations ont toutes ceci en commun : Aucune ne se réalisera.

Cependant…

Ils arrivent parfois à se créer des opportunités extraordinaires.   …  Trop extraordinaires pour pouvoir en profiter. 
J’en ai connu deux qui ont visé très haut et qui ont atteint leurs cibles: Hollywood!  En envoyant art et textes, ils ont fini par attirer l’attention d’une personnalité du milieu.  Les pourparlers se sont écroulés dès le départ.  Citoyen américain?  Non!  Membre de l’union des artistes?  Non!  Membre du Writers Guild (union des auteurs) ?  Non!  Assez riches pour faire une demande d’immigration? Non!  Impossible de travailler à Hollywood dans de telles conditions.  Depuis, ces deux personnes vivent avec la torture morale de savoir qu’ils « auraient ce qu’il faut pour réussir, si les choses avaient été différentes », au lieu de commencer par des buts qui sont à leur portée, pour ensuite grimper aux buts suivants.

Céline Dion n’est pas passée directement de petite inconnue de la ville de Charlemagne, Qc, à superstar de Las Vegas.  il y a eu du parcours.

Ils n’ont que deux opinions aux sujet des autres : Ou bien extrêmement positive, ou bien extrêmement négative.
Quand elle a l’œil sur un homme, alors elle en parle comme étant la plus parfaite représentation de l’humanité dans son entier. Mais dès qu’il repoussera ses avances, alors là il sera imbécile, macho, misogyne, pédosadozoophile. Le même principe va s’appliquer à tout ce qui ne lui donnera pas ce qu’elle demande : Les gens, les boulots, les associations et organismes, etc.

Ils n’ont que deux opinions à leur propre sujet : Ou bien extrêmement positive, ou bien extrêmement négative.
Quand ils ont l’opportunité unique d’avoir du succès, par exemple sous la promesse de décrocher un emploi de rêve, haut placé, bien payé, c’est « OMG je suis le plussse meilleur winner de tous les temps de toute l’Histoire de l’humanité dans toute son entier » … Mais si au final ils ne l’obtiennent pas, c’est « OMG je suis la pire des merdes de ce cloaque de purin qu’est mon existence depuis toujours. »

Ils ont toujours besoin de se faire réconforter par les autres.
Incapables de se trouver du (vrai) mérite, ils ont besoin que ce soit les autres qui leur en trouve. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils vont se plaindre publiquement en s’accusant d’être des moins que rien. En le faisait de manière exagérée, ils savent (ou du moins ils espèrent) que leurs amis vont venir leur remonter le moral en leur vantant leurs mérites.

… ce qui ne donne pas toujours les résultats escomptés.

Ceci dit, l’image précédente n’est qu’un gag irréaliste. Dans la réalité, ces gens-là ne recevraient jamais ce genre de réponses. Et la raison est simple :

Ils ne s’entourent que de lèche-culs.
Tout le long de leurs vies, leur entourage va se diviser en quatre groupes :

  1. Ceux qui en ont vite marre de son attitude merdique. Ces gens-là vont juste s’en éloigner.
  2. Ceux qui ne sont pas dupes de sa bullshit et qui n’hésitent pas à la confronter. Dans ce cas-ci, c’est elle qui va les bannir.
  3. Les membres de la famille, obligés d’être là parce que membres de la famille.
  4. Et ceux qui, pour diverses raisons, acceptent son attitude, s’en foutent, ou (étrangement) l’y encouragent. C’est ceux-là qui vont constituer son entourage.

Ils ne vont jamais reconnaître leurs erreurs…
… et ils refusent de faire tout effort pour s’améliorer. Parce que changer leur façon de faire, c’est l’équivalent d’avouer avoir fait erreur. Et ça, ils sont trop orgueilleux pour l’admettre, même envers eux-mêmes. En fait, la seule fois où ils vont l’admettre, c’est en disant un truc du genre de: « Ma seule erreur fut d’avoir fait confiance aux mauvaises personnes. », Ce qui est une façon détournée de mettre encore la faute sur les autres.

Leur haine est éternelle et ils ne décrochent jamais.
J’ai un jour rencontré un gars de 38 ans qui parlait encore en mal de sa prof de maths du secondaire III. Jusque-là, passe encore, même si c’est rare qu’on voit des gens qui restent aussi longtemps accro à ce genre de truc. Mais lui, sur ma console de jeu vidéo, il a créé un joueur au nom et à l’effigie de cette prof. Puis, il s’amusait à jouer ce personnage en s’arrangeant pour obtenir les scores les plus minables qui soient. Pour ensuite me montrer ça en riant d’elle.

Je répète : Le gars avait trente-huit ans.
Et c’était vingt-cinq ans après avoir eu cette prof.
Oui!
Vraiment!

Ils passent plus de temps à planifier comment détruire moralement / physiquement / financièrement / socialement /  ceux qui les ont rejetés, que de trouver le moyen d’être acceptés.
Par exemple:

  • Un employeur refuse de l’embaucher? Il part en campagne de salissage publique contre cet employeur. Et il rêve du jours où ils sera assez riche pour racheter la compagnie afin de pouvoir congédier cet abruti.
  • Un homme / une femme refuse ses avances? Il part en campagne de salissage publique contre cet homme / cette femme. Et il rêve du jour où il sera méconnaissablement beau pour le/la séduire, et lui briser le cœur en le/la repoussant.
  • Au fil des années, il a vu un de ses amis commencer à jouer du violon, passant d’amateur minable à véritable musicien, à professionnel, à l’orchestre Symphonique de Montréal? Alors il rêve de pouvoir un jour posséder un Stradivarius, juste pour le plaisir de le briser à coup de massue devant ses yeux horrifiés, en brûler les morceaux, manger les cendres et les chier dans une assiette avant de lui écraser au visage.

Et quel fut le crime de son ami pour mériter ça?  Avoir réussi dans la vie.

Du reste, ce genre de personne a très hâte d’être couverte de gloire, d’argent et de pouvoir, pour ensuite retourner dans son village d’origine pour en faire baver à tous ceux qui ont commis le crime de ne pas l’avoir mise sur un piédestal pendant les vingt-et-quelques premières années de sa vie.

Avec les années, ils accumulent un nombre de plus en plus aberrant d’ennemis.
Tel que démontré plus haut, non seulement ils finissent par détester chaque personne, chaque entreprise, chaque organisme, chaque TOUT qui passe dans leur vie, leur rancune est perpétuelle et éternelle. Ce qui fait que, dès la mi-trentaine et jusqu’à leur mort, ils n’ont plus que deux sujets en bouche : Parler en bien de leurs projets, et parler en mal contre tous ceux qui (à leurs yeux) les ont sabotés, causés du tort, snobés, ignorés. Et plus les années passent, moins il parle de projets, plus il gueule contre les autres.

Ceci dit, la liste de ses ennemis peut se diviser en trois :

  • 20% de vrais ennemis, avec qui le sentiment négatif est réciproque.
  • 30% qui lui font la belle façon car ils ignorent que telle est leur relation.
  • 50% qui ne savent même pas que cette personne existe, ou qui ne se souviennent même plus d’elle.

Si le moindre revers lui cause tant de haine, c’est que cette personne perçoit chaque échec comme preuve de plus qu’elle n’est pas à la hauteur. Et quand on a besoin de se prétendre mieux que tout le monde par réflexe de survie, on ne peut pas laisser passer ça. Chaque personne qui nous ramène à cette réalité insupportable devient donc la personne à abattre, celle qui en sait trop.

Heureusement pour leur ennemis, ses planifications ne dépasseront jamais le stade de la fantaisie. Normal : Si cette personne était capable d’accomplir tout ceci, elle serait déjà une personne à succès pour commencer.

Mais tant et aussi longtemps que cette personne perdra son temps et ses énergies dans la prétention et les apparences et les buts hors de sa portée, plutôt que d’apprendre de ses erreurs et de s’investir dans les moyens de se réaliser, son succès ne risque pas d’arriver de sitôt.

15 signes démontrant qu’une relation mieux-que-rien est une relation pire-que-tout!

Il y a des gens qui ne supportent pas le célibat.  Pour eux, être seul, ça signifie ne pas être aimé, donc être rejeté, donc être loser.  Il doivent absolument être en couple, c’est un besoin vital.

Leur premier but dans la vie étant d’être en couple, ils choisissent n’importe qui, sans se soucier d’avoir des affinités avec cette personne.  Pour eux, tant que tu es célibataire et que ton orientation sexuelle est compatible avec la leur, vous avez tout pour être ensemble.

Mais voilà, le couple, ça ne fonctionne pas comme ça.   Sans affinités, tu ne pourras pas répondre à ses attentes, ses besoins et ses envies en matière de partenaire.  Alors à partir du moment où la relation commence, la personne te traite comme une obligation et non un désir.  Ce qui fait que l’autre te fait vivre sa frustration d’être dans une relation qui ne lui convient pas.  De la part de la personne qui t’a draguée, c’est un comble.

Voici 15 signes qui prouvent sans l’ombre d’un doute que tu es dans ce genre de relation avec ce genre de personne.

SIGNE 1 :   La personne n’a pas l’air de vouloir être avec toi.
Tu es là mais tu fais partie du décor.  Plus souvent qu’autrement tu as l’impression de déranger.  Même quand l’autre t’invite à son domicile, tu passes après son temps de jeu, ses épisodes de séries, sa lecture et réponse à ses mails, son Facebook, ses appels…

SIGNE 2 :   La personne semble toujours frustrée et contrariée.
Certains jours où vous êtes ensemble, la personne est distante, semble contrariée, frustre silencieusement contre tout, mais ne va jamais te dire ce qui ne va pas.  Une fois, passe encore.  Mais ça arrive tellement souvent que tu finis par te demander si c’est ta présence qui dérange.  Le lui demander rapporte généralement une réponse évasive du style de : « Ben non… Tu comprends pas… Laisse faire! »

SIGNE 3 :   Tu dois lui rembourser la relation.
Même si tu payes ta part des dépenses quand vous sortez, voilà que l’autre commence à dire, de façon sérieuse et légèrement irritée, que de sortir avec toi, ça lui coûte cher.  Il y a l’essence pour l’auto.  Et puis, tout ce que tu manges quand tu es à son logement, ça gonfle sa facture d’épicerie.  Sans oublier les sorties.  Parce que bon, tu as beau payer ta part, n’empêche qu’il ne ferait pas ces sorties et ces dépenses s’il n’était pas en couple avec toi, hm!?

SIGNE 4 :   L’autre fait tout pour cacher votre relation.
Qu’il/elle ne veuille pas changer son statut de  célibataire pour  en couple sur Facebook passe encore.  Mais qu’il/elle ne veuille faire aucune activité en groupe.  Qu’il/elle ne te présente pas à ses amis, et encore moins aux membres de sa famille.  Qu’il/elle ne veut même pas que vous soyez vus ensemble en public, du moins pas dans son quartier.  Rendu là, il est évident que quelque chose ne tourne pas rond dans la relation.  

SIGNE 5 :   Et il/elle ne veut rien savoir de ton entourage non plus.
C’est comme s’il/elle avait peur que votre relation soit vue comme étant officielle aux yeux des autres.  En tout cas, à force de parler à ton entourage d’un partenaire de couple qu’ils ne voient jamais, ils vont finir par croire que tu l’as inventé.

SIGNE 6 :   Tous tes amis et les membres de ta famille désapprouvent votre relation.
C’est sûr que votre relation, c’est de vos affaires, pas les leurs.  Et peu importe avec qui tu sortiras, il y en aura toujours un ou deux qui vont désapprouver.  Mais là on ne parle pas juste d’une coupl’ de personnes.  On parle de la majorité d’entre eux.  Et même s’il y en a qui restent neutres, ils vont se contenter de dire « C’est ta relation, pas la mienne! »,  Et ça, ce n’est pas quelque chose qu’ils diraient si tu étais dans une relation saine qu’ils approuvent.

SIGNE 7 :   Il ne veut rien faire sauf baiser.  (Et ta présence n’est plus requise une fois ce but atteint.)
Oui, je dis « il » parce que bon, ça a beau être un cliché, les clichés existent pour une raison.  Mais au-delà de la généralisation disant que les hommes ne pensent qu’au sexe, il reste que si c’est tout ce qu’il veut faire avec toi, alors ça veut dire que la seule utilité qu’il te trouve dans le couple est sexuelle, donc que c’est la seule valeur que tu as à ses yeux.  Si vous aviez des choses en commun, vous feriez des activités en dehors du lit.  Mais là?  Non!  Rien!  La preuve, c’est qu’il perd même intérêt en ta présence une fois ses pulsions satisfaites.

SIGNE 8 :  Elle fait tout pour repousser à plus tard le sexe promis.
Oui, je dis « elle », parce que bon, ça a beau être un cliché, les clichés existent pour une raison.  Mais au-delà de la généralisation disant que les femmes font des promesses  sexuelles vides pour manipuler les hommes à avoir de l’intérêt pour elles, il reste que si elle agit ainsi, c’est parce qu’elle-même est incapable de voir de quelle autre façon elle pourrait être intéressante à tes yeux.  Ce qui démontre vraiment à quel point vous n’avez rien à faire ensemble.  Preuve de plus : Même sexuellement, malgré le fait qu’elle va délibérément t’allumer, elle n’a aucun intérêt pour toi.

SIGNE 9 :   Tu n’as jamais l’impression que votre relation est normale.
Quand tu regardes autour de toi, tu vois les autres couples agir.  Ils parlent.  Ils rient.  Ils se donnent la main.  Ils se donnent des signes d’affection.  Ils sont complices.  Ils font des choses ensemble.  Et surtout; Ils ont l’air heureux d’être ensemble.  Et toi, qui regarde ça, tu ne reconnais pas du tout ton couple là-dedans.

SIGNE 10 :   L’autre ne donne des signes d’affection que rarement, et ce n’est toujours qu’au moment où tu  arrives au bout de ta patience.
Par exemple, après avoir passé plusieurs heures à t’ignorer, l’autre rend compte que tu es à deux doigts de te lever et partir.  L’autre t’approche, t’embrasse et s’excuse, c’est juste qu’il/elle est très préoccupé(e) en ce moment.  Mais un peu de patience et il/elle sera à toi bientôt.  Rassuré et surtout soulagé de voir que ton calvaire prendra bientôt fin, tu restes.  Mais ça ne change rien à rien.  Et la situation se répète encore et toujours.

SIGNE 11 :   Tu passes toujours après ses amis.
Tu lui propose une activité à deux.  Pas de chance, il avait réservé ce temps avec ses amis.  Bon, une fois de temps en temps, ça peut arriver.  Ce qui est plus décevant, c’est quand ça arrive a répétition.  Ou pire encore: Quand vous aviez quelque chose de prévu, mais qu’il annule parce que des amis lui ont ensuite proposé autre chose.  Et ce sont toujours des choses dans lesquelles tu es exclus.

En tant que partenaire de couple, dans la hiérarchie sociale, tu serais logiquement supposé te situer à au moins une coche au-dessus de ses amis.  Ou au pire, à leur égalité.  Pas plusieurs niveaux en-dessous.

SIGNE 12 :   L’autre te garde à sa disposition toute la journée, juste au cas-où.
10:00 am.  Vous avez congé tous les deux.  Allez-vous passer la journée ensemble?  Ben, ça dépend.  L’autre a deux-trois petites choses à faire, des gens à appeler… Il/elle ne sait pas trop.   L’autre te demande de lui envoyer un texto dans quelques heures.  On verra bien à ce moment-là.

Après quelques heures et quelques textos de ta part qui ont droit à une réponse vague (si réponse il y a pour commencer), tu décides en milieu d’après-midi de lui dire de laisser faire.  Pour celle-là, par contre, la réponse arrive sans tarder, te demandant un peu de patience s’il te plait.  Alors tu restes sur la touche.  Jusqu’à ce que, rendu à 19:00, tu reçois un texto de sa part, disant qu’après la journée qu’il/elle a eu(e), il/elle a besoin de se reposer et décompresser.  Tu as donc perdu ton temps à attendre, sans avoir eu le droit de faire quoi que ce soit de toute ta journée.  Pour rien!

Déjà que passer après tout le monde, c’est rabaissant.  Ceci est un niveau encore plus bas :  Avoir laissé passer tout le monde devant toi, pour ensuite ne pas te laisser passer du tout.

SIGNE 13 :   L’autre créé des situations de conflits totalement cul-de-sac à partir des choses les plus basiques, dans lequel c’est toi qui est le gros méchant.
Avec ce genre de partenaire, tu as toujours l’impression que tu déranges.  Et même si tu prends bien soin de ne jamais rien faire de mal, alors tu auras droit à des reproches sur des choses ridicules.  Et l’autre prendra bien soin de ne choisir que des choses inévitables pour en faire des sujets de discorde.  Par exemple, si tu vas à la toilette la nuit, il va prétendre que le bruit de la chasse d’eau va réveiller les voisins et il se fera engueuler par ta faute.  Si tu proposes alors de ne pas tirer la chasse, alors tu es dégueulasse.  D’ailleurs, ce va-et-vient dans le lit le réveille.  Déjà que le son de ta respiration l’empêche de dormir.  Et dire que si tu as passé la nuit là, c’était sur son invitation.

Même quelque chose d’aussi insignifiant que de vouloir prendre un verre d’eau peut dégénérer en la proverbiale tempête.  Je le sais, je l’ai vécu.  J’étais chez cette fille, et alors que je me dirigeais vers sa cuisine, elle me demande:

« Où tu vas? »
« Boire de l’eau! »
« Tu vas quand même pas boire l’eau du robinet!? »
« Ben oui, pourquoi pas?! »
« Elle est dégueulasse. »
« Ah!?  Pourtant, l’eau de Montréal est réputée pour être l’une des meilleures au Québec. »
« R’garde, si tu dois absolument boire, je vais te refiler une bouteille d’eau. »
« Ok! »

Elle va me chercher une bouteille d’eau.  Je l’ouvre et je bois sous son regard sévère.  Alors que je viens d’en avaler le deux-tiers, elle me dit sur un ton amer :

« Mes chats et moi, on n’aura rien à boire demain.  Mais bon, c’est pas grave! »
« Ben là!?  Pourquoi tu me l’as pas dit? »
« À t’entendre, il fallait ABSOLUMENT que tu boives. »
« Bon, regarde, c’est pas si grave.  Je vais aller à l’épicerie du coin et t’en acheter d’autres, c’est tout. »
« Y’ont pas la marque que je bois! »
« Où est-ce que tu les achète, tes bouteilles? »
« Au Costco! »
« Bon ben allons-y! »
« J’ai pas d’argent. »
« Moi oui!  Je vais t’en acheter une nouvelle caisse. »
« Non!  J’aime pas que les autres paient pour moi. »
« Quand est-ce que tu vas avoir de l’argent? »
« Mercredi, dans trois jours. »
« Et tu essayes de me faire accroire que tes chats et toi alliez vivre sur une seule bouteille d’eau pendant trois jours? »
« Ben non! Ma mère va m’avancer l’argent demain. »
« Ah bon!?  Il me semblait que t’aimais pas que les autres payent pour toi! »
« C’pas pareil, c’est ma mère! »
« Bon ben voilà, problème réglé! »
« Sauf qu’elle finit de travailler à 17 :00 demain, ce qui va nous laisser 24 heures sans rien à boire. »
« Pardon?  Premièrement, j’ai vu dans ton frigo que tu as du lait et des jus, t’auras qu’à boire ça.  Quant à tes chats, tiens, reprends donc la bouteille, il en reste un tiers, c’est suffisant, ils mourront pas de soif.  Alors avant de dire que tes chats et toi aurez rien à boire… »
« J’respecte mes chats.  J’leurs donne pas de l’eau usagée.   Et je tiens trop à leur santé pour leur refiler de l’eau pleine des microbes des autres! »

Ses chats, comme tous les chats de la planète, se servent de leurs propres langues comme papier-cul.  Alors elle ne me fera pas accroire qu’un atome de ma salive sur un rebord de goulot va les empoisonner.  Mais bon, quand la personne tient à ce que tu sois le problème, elle tient mordicus à ce qu’il n’y ait pas de solution.

SIGNE 14: L’autre évite toute tentative de ta part pour discuter de son comportement à problème.
Personne n’aime la confrontation, et encore moins être la personne qui se fait confronter, surtout si tu as des raisons pertinentes de le faire, contre lesquelles l’autre ne pourra pas se défendre.  Alors dès que tu essayes de lui en parler, oups, un instant, il faut que l’autre aille aux toilettes.  En ressortant, une minutes s’il-te-plaît, l’autre est au téléphone.  L’appel est fini?  Bien!  Là vous allez pouvoir parl-Un instant SVP!  L’autre doit absolument aller chercher le courrier / parler au propriétaire / demander un truc au voisin.  Et à son retour, minute, il a ce mail très important à lire.

Si l’autre n’arrive pas à t’avoir à l’usure et que tu réussis à le confronter avec tout ce qu’il/elle te fait subir, alors tu recevras des accusations d’exagérer, ou d’avoir une idée trop parfaite de ce que devrait être une relation, probablement influencé par tes lectures ou les séries que tu regardes. 

« Dans la vraie vie, ce genre de couple n’existe pas, alors redescends un peu sur terre, veux-tu!? »

SIGNE 15 : L’autre ne s’intéresse à toi qu’à partir du moment où tu mets fin à la relation.
Éventuellement, tu finis par en avoir ras le bol de cette situation et tu mets fin à la relation.  L’autre se met soudain à te traiter comme si tu étais la chose la plus précieuse au monde, et te demande de revenir sur ta décision.  Mais à partir du moment où tu le fais, tout recommence, rien ne change.

C’est que, vois-tu, peu importe à quel point le fait de sortir avec toi rend  l’autre personne malheureuse, il n’y a qu’une seule chose qui puisse la rendre encore plus misérable, et c’est d’être célibataire.

Cette personne est un problème pour lequel tu ne seras jamais une solution.

L’approche positive face à l’adversité, 2 de 2 : L’utilité sociale du fumier

Tel que j’en ai parlé dans le billet précédent, il fut une époque où je pétais un câble solide face à tout manque de respect envers moi. Sur internet du moins.  Je n’ai jamais eu à le faire dans la vraie vie car étrangement les gens sont beaucoup moins irrespectueux en personne. 

Après sept ans, en réalisant que ça m’apportait plus de problèmes que de solutions, j’ai décidé de changer d’approche. Finie la réplique. Finie la vengeance. Désormais, j’allais affronter les médisances avec calme, intelligence, stratégie et patience. Mon but : En tirer avantage. Désormais, quand on allait me lancer de la merde, j’allais en faire du fumier. Parce que le fumier, ça nourrit, ça renforcit, ça fait grandir. Bon, à condition d’être végétal, mais vous comprenez le symbolisme.

Arrive donc ce gars qui a décidé, il y a quinze ans, de porter atteinte à ma réputation, et qui n’a jamais arrêté depuis. Croyant probablement que j’allais leur offrir un bon show de sautage de coche, plusieurs personnes m’ont rapporté de leur propre chef ce qu’il disait à mon sujet, tout le long de ses quinze années de salissage : Paroles, copier-coller de conversations privées, extraits de textes, captures d’écran de son Facebook… Que de la haine et du mépris. Malgré tout, je n’ai aucune malice à son égard. Voilà pourquoi je vais protéger son identité en l’appelant Moron Fumier.

Pour être franc, je n’ai jamais compris ce qui a poussé Moron Fumier à démarrer une campagne de salissage à mon sujet. Tout au plus, j’ai développé une théorie avec le temps. Et même si celle-ci peut sembler être à base de méchanceté gratuite, il reste que ce sont des faits : Moron est laid, maigre, pauvre, a habité plus de vingt ans une chambre sans salle de bain en guise d’appartement. Sans emploi régulier, il se contente de gagner tout juste de quoi survivre. Du côté des amours, on ne lui a connu qu’une seule relation, qui date du siècle dernier. Littéralement!  Il est vrai que rares sont les femmes qui envisageraient l’idée de construire un futur avec une personne qui fait zéro effort pour améliorer son sort, ses finances, sa santé, son apparence, ni faire quelque chose de sa vie. Pour toutes ces raisons et plusieurs autres dont l’énumération serait fastidieuse, Moron Fumier a une très basse estime de lui-même. Et quand on ne croit pas être capable de s’élever au-dessus des autres, on rabaisse les autres plus bas que soi. C’est ce que l’on appelle le réflexe compensatoire de survie morale.

Il se trouve qu’il y a quinze ans, je traversais moi-même une période sans issue dans laquelle j’étais très bas. Comme lui, je n’avais pas d’emploi régulier. Je gagnais tout juste de quoi survivre. Toutes mes tentatives de me trouver un emploi régulier se soldaient par un échec. Et pire que lui : À cause de la mère de mes enfants, si mes revenus dépassaient le seuil de la pauvreté, alors elle me tomberait dessus avec une pension, et je recevrais des factures mensuelles du Centre Jeunesse de Québec plus onéreuses que mon propre loyer. Impossible de survivre à ça, à moins de gagner deux fois et demi le salaire minimum. J’étais donc condamné à la médiocrité. Alors pour Moron, j’étais quelque chose dont il avait besoin pour se sentir mieux avec lui-même : Une personne encore plus loser que lui.

Lorsqu’il a commencé à dire de la merde à mon sujet dans notre milieu, j’ai su que l’opportunité était venue de voir si j’étais capable de transformer cette merde en fumier. Heureusement, de mes sept ans de fréquentations catastrophiques de forums (voir billet précédent), j’avais appris quelques leçons. Et ce sont celles-ci qui m’ont permis de tirer stratégiquement avantage de la situation.

LEÇON 1 :   Sur internet, quand on t’attaque, tu es la victime et il est l’agresseur. Mais si tu répliques, alors vous êtes deux caves qui s’obstinent sur des niaiseries.
Telle est l’opinion publique. C’est triste mais c’est ça. Ma stratégie fut donc de ne jamais répliquer contre les attaques de Moron Fumier, ni sur le net ni en personne. Et si on m’en parlait, je me contentais de répondre « Ah?  D’accord! » sans prolonger le sujet, avant de passer à autre chose.  Ça a porté fruit. Au bout de deux ans, les gens se demandaient pourquoi il faisait une telle fixation sur moi. Après quatre ans, ils qualifiaient la chose de harcèlement. Après six, ils en sont venus à se demander s’il n’était pas un gai en déni car son comportement avait tout de l’amoureux éconduit. Aujourd’hui, après quinze ans, j’ose à peine imaginer ce qu’ils croient.
Avantage que j’en ai tiré : Aux yeux de tous, je reste blanc comme neige. Seul lui démontre souffrir d’obsession malsaine.

LEÇON 2 : Le Facebook de la personne haineuse est un excellent filtre pour assainir et améliorer ta vie sociale.
Tout le long de notre vie, on va rencontrer des gens qui vont devenir nos amis. Certains d’entre eux seront des médisants, toujours prêts à penser le pire de toi. Hélas, ça peut prendre des mois, voire des années, avant que tu constates ce trait de caractère dans cette personne. Et lorsque ça arrive, il est trop tard : Elle sait plein de chose sur toi, et peut te poignarder dans le dos et détruire ta vie. Mais lorsque Moron Fumier dit quelque chose contre moi, je peux voir tout de suite, sur les captures d’écran que l’on m’envoie, quelles sont les personnes qui le croient sur parole et qui embarquent spontanément dans ses délires. Je vois donc tout de suite qui sont les médisants du milieu.  Certains me sont inconnus, d’autres je connais de vue. Et il y en a même deux ou trois qui se comportent amicalement avec moi en personne lors des événements BD, bien que l’on ne se fréquente pas en dehors du milieu des arts.
Avantage que j’en ai tiré : Je sais de qui me méfier et à qui je peux faire confiance. Par conséquent, j’ai une vie sociale sans traitrise ni drame depuis au moins douze ans.

LEÇON 3 : Aussi illogique que ça puisse sembler, la médisance extrême contre toi va t’attirer des gens bien.
En bien, en mal, en autant qu’on en parle, que dit le cliché. J’ai pu constater moi-même qu’en effet, il n’y a pas de mauvaises formes de publicité. En juin 2015, ça faisait sept ans que je ne travaillais plus dans le milieu de la BD. Pour une raison quelconque, Moron Fumier a décidé de repartir en campagne de salissage intensive à mon sujet. Tellement que ça a amené les gens à chercher des traces de mes écrits sur le net pour voir si je suis vraiment tel que décrit.  Certains d’entre eux m’ont ensuite écrit pour me dire avoir été, et je cite, « agréablement surpris par ce qu’ils ont vu » sur mes blogs. Il y en a même un, organisateur d’événements BD, qui m’a proposé un deal : Si je pouvais mettre le contenu d’un de mes blogs BD sous forme de publication, il m’offrirait gratuitement une table à un festival.  Ainsi naquit l’Héritage Comique. J’ai imprimé 100 copies qui furent aussitôt écoulées. Dans cet événement BD, j’ai rencontré l’éditeur du recueil érotique Crémage, qui m’a proposé de revenir à la BD pour sa publication. Ça m’a rapporté de très bonnes critiques et des encouragements pour revenir à la BD et faire un album.
Avantages que j’en ai tiré : En voulant s’assurer de me faire une mauvaise réputation auprès des intervenants de la BD, Moron m’a fait une bonne réputation auprès d’eux. En voulant s’assurer que ma carrière ne redémarre jamais, Moron a redémarré ma carrière. En voulant m’empêcher toute vie sociale, Moron m’a apporté une vie sociale avec des gens bien, où règne le respect et l’harmonie.

LEÇON 4 : Le public voit le haineux sans adversaire comme un clown, et il adore le provoquer.
Il n’y a rien qui amuse plus les gens qu’un vieux moron qui aboie dans le vide.

Ça porte ces gens à le provoquer. Et en effet, d’après ce qu’on m’a rapporté, plusieurs personnes s’amusent à le piquer en lui parlant de moi. On me cite, on écrit des commentaires à mon sujet sur ses statuts de Facebook, on va même lui envoyer mon compte en tant que suggestion de nouvel ami Facebook. Tout ça pour se moquer davantage de ses réactions.
Avantage que j’en ai tiré : Je n’ai même pas besoin de l’attaquer ni de m’en moquer pour son obsession envers moi. D’autres le font. Ils ne font pas ça pour moi. Ils ne le font pas à cause de moi. Non, s’ils le font, c’est de leur propre chef, et parce que son obsession irraisonnée est risible.

LEÇON 5 : C’est un cliché, mais bon : Le succès est la meilleure revanche.
Et c’est d’autant plus vrai quand la personne a besoin de s’accrocher à l’idée que tu puisses être plus loser que lui. Par exemple, pendant des années, il a tenté de me faire passer pour un misogyne condamné au célibat. Imaginez sa réaction lorsque je me suis mis en couple avec une militante féministe, qui est de 20 ans ma cadette, ex-mannequin, et fortement convoitée par les hommes du milieu. Et elle n’a jamais hésité à me dépeindre à ces gens comme étant à l’extrême opposé de l’image que Moron colporte de moi. Il a ensuite avancé l’idée que j’étais un pathétique loser qui tentait de revivre la gloire née de ses BD passées. Il a très mal digéré d’apprendre qu’en fait, j’avais une nouvelle série, La Clique Vidéo, qui m’a fait remporter la bourse Jacques Hurtubise de la nouvelle création d’album lors du Festival de BD de Québec de 2017.
Avantage que j’en ai tiré : Il a perdu toute crédibilité dans ses délires à mon sujet. Avant, les gens le laissaient parler sans répliquer. Mais sa tentative de campagne de protestation contre mon prix a fait qu’ils ont commencé à lui demander de se justifier. Parce que si j’ai remporté ce prix, il fallait bien que je sois qualifié. Tout ce qu’il a trouvé à répondre, c’est que je n’aurais jamais reçu un tel prix si nous avions été en 1999-2000. Ainsi, il a démontré publiquement que s’il voulait trouver des arguments contre moi, c’était tout comme sa vie sexuelle: Il lui faut remonter au siècle dernier. Comme me l’a dit en riant celle qui m’a rapporté cette anecdote : « Pour un gars qui prétend cracher sur la nostalgie, il est pas mal accro au passé. »

Jusque-là, ces avantages et gains n’étaient que passifs. Car en effet, si je les ai eus, c’est parce que je ne faisais rien. Mais voilà, je suis un homme d’action. Et si j’ai pu avoir tout ça en ne faisant rien, qu’est-ce que ça va être le jour où je vais agir?

Je me suis donc questionné sur la manière de répondre à ses attaques de manière active plutôt que passive. De vraiment faire l’effort de transformer en fumier la merde qu’il lance dans ma direction. Le défi ici, c’est de réussir à faire ça tout en restant inactif contre lui, puisque je ne dois surtout pas m’abaisser à son niveau. La question est donc : Comment pourrais-je faire ça?

La réponse à cette question, c’est Moron Fumier lui-même qui me l’a fournie.

Une amie que l’on a en commun sur Facebook a un jour posté une publicité à base de jeu de mots qu’elle trouvait douteux. Étant moi-même un roi du calembour, je n’ai pu m’empêcher de lui en écrire un en commentaire. Aussitôt, Moron a répondu. Non pas au post lui-même, mais directement à mon commentaire. Il a écrit : « Le jeu de mot est la plus basse forme d’humour! »

Après toutes ces années, il ne se contentait plus de parler contre moi aux autres. Cette fois, il s’adressait à moi directement. C’était une provocation publique. Et je connais trop bien la mentalité de masse sur le net pour savoir que pour celle-là, pas moyen de m’en tirer.  Ou bien je réponds, et je sors de la zone victime de harcèlement, et je passe à celle du cave qui s’engueule pour des niaiseries. Ou bien je ne réponds pas, et je suis un lâche qui s’invite par le fait même à d’autres attaques directes publiques. J’ai donc appliqué la seule solution pour éviter ce cirque : Effacer mon commentaire, faisant disparaître du même coup sa réplique. Le tout n’est pas resté sur le net plus que cinq secondes, trop peu pour que quiconque l’ait vu. Alors s’il en parle, il n’aura aucune preuve, et ça va encore passer pour l’un de ses délires.

Ceci étant réglé, je me suis penché sur la phrase qu’il m’avait écrite.  Voyez-vous, je suis un solutionnaire.  Le genre de personne qui ne se contente pas de dissimuler un problème.  Quand il y en a un, je l’aborde et je le règle.  Aussi, lorsque l’on me fait une remarque négative, je réfléchis sur la crédibilité de celle-ci au lieu de la qualifier automatiquement de connerie sans pertinence.  Si la remarque est pertinente, je règle le problème.  Si elle ne l’est pas, je passe à autre chose.

Étant grand lecteur de bande dessinée, je sais que les jeux de mots sont en grande partie responsables du succès de la série Achille Talon.  Et puisqu’on parle de BD, comment passer à côté d’Astérix?  Tous les noms des personnages sont des jeux de mots.  Ceux des camps retranchés romains sont des jeux de mots.  Quant aux dialogues, ils sont parsemés de jeux de mots.  Et tout le monde s’accorde pour dire que c’est ce qui en fait l’une des plus populaires séries de la planète.

J’ai ensuite pensé à la carrière de François Pérusse qui a débuté en 1990, et qui se base sur les jeux de mots. Ça fait plus de trente ans que sa carrière ne dérougit pas : Série d’albums, émissions de télé, dessins animés, contrats publicitaires, carrière en Europe… Et bien avant lui il y avait Sol, personnage du regretté Marc Favreau, dont les monologues n’étaient que ça, des jeux de mots. Et ça en a fait le plus noble de nos humoristes.  Alors quand Moron affirme que le jeu de mot est la plus basse forme d’humour, c’est n’importe quoi, comme d’habitude.

D’ailleurs, je suis bien placé pour le savoir, puisque je suis l’auteur du premier texte viral québécois d’internet, une liste de noms de famille composés qui forment des jeux de mots.  Voilà plus de 20 ans que toute la planète francophone se la partage et la publie dans tous les médias sous toutes ses formes: Courriel, page web, forum, Facebook, magazines, journaux, télé, radio…

Constater ceci m’a fait prendre conscience d’une évidence qui aurait dû me sauter aux yeux depuis le début : Moron Fumier est le roi des mauvaises décisions de vie. Car pendant toute sa vie adulte, ses opinions, ses gestes, ses décisions, sont toujours allés à l’encontre de la logique, du bon sens et des faits. Juste sa campagne de salissage contre moi le prouve. Passer quinze ans à s’acharner à me dépeindre d’une manière qui est totalement l’inverse de tout ce que tout le monde peut voir de leurs propres yeux, et continuer quand même de penser que ça puisse être crédible. Vraiment, la logique de ce gars-là est une boussole qui pointe vers le sud.

Et ça, quand on y pense, ça voudrait dire que pour avoir du succès et réussir sa vie, il faut faire le contraire de ce que pense Moron Fumier.

J’ai alors commencé à réfléchir sur les manières de tirer avantage des jeux de mots. Mais à part ma liste de noms composés, je ne voyais pas. J’ai alors laissé faire les jeux de mots, et j’ai passé à une autre de ses paroles haineuses que l’on m’avait déjà rapporté : « Je crache sur la nostalgie. »

S’il crache sur la nostalgie, ça veut dire que le reste du monde adore ça.

Le reste du monde étant un gros morceau, j’ai commencé modestement par le coin de pays d’où je suis originaire; La Montérégie. Il se trouve que dans mes tiroirs et vieilles boites, j’ai des photos, des articles, des cartes postales, et plein d’autres vieilles choses en provenance de cet endroit. Puisque ma famille y a vécu pendant quatre génération, c’est un sujet que je connais très bien et ce n’est pas le matériel à montrer qui me manque. J’ai donc créé, sur Facebook une page nostalgique de la Montérégie d’autrefois. Ça a décollé de manière fulgurante et ça n’arrête pas. Au moment d’écrire ces lignes, je suis rendu avec 5550 abonnés.

Parmi eux, je me suis fait contacter par plein de gens ravis des souvenirs que je leur rappelais. Ça va du simple citoyen jusqu’à la Mairie.  De l’organisme à but non lucratif à la compagnie multimillionnaire.  De la famille de fondateurs d’industries à la famille de grands artistes de réputation internationale. Et vous voulez savoir ce que ça m’a rapporté, cette page, depuis quelques mois?

  • Un contrat d’article dans un magazine régional.
  • Un contrat pour faire un calendrier régional
  • Un poste au sein d’une fondation au nom d’un grand artiste disparu.
  • Un projet de livre biographique à son sujet.
  • Un autre livre, celui-là en chantier, au sujet d’une grande industrie régionale.
  • Un contrat pour animer une conférence au sujet de la région d’autrefois.
  • Que des contacts, tous positif, dans les hautes sphères de la société de l’endroit.

Vous constaterez que je reste vague en ne nommant pas les sujets et encore moins les municipalités impliquées. C’est en rapport aux clauses de confidentialité. Mais vous ne perdez rien pour attendre, je ne vais certainement pas manquer de m’en vanter ici lorsque ces projets seront accomplis. Et ce ne sont que les premiers. C’est bien parti pour se succéder à vitesse folle.

Et à cette liste, je peux même rajouter l’amour. Je vous avais glissé un mot à ce sujet il y a quelques billet de cela. Eh bien oui, j’ai trouvé l’amour, le vrai, avec celle qui partagera le reste de ma vie. C’est une femme de mon ancienne région, de ma génération, ancienne camarade de classe qui me regardait à l’époque sans trop oser m’approcher, aujourd’hui musicienne de renom, fille d’un grand peintre internationalement reconnu. Nous avons tellement en commun, dans notre passé, dans nos goûts, notre mentalité, nos personnalités, que nous sommes indéniablement faits l’un pour l’autre. Et en combinant son salaire, le mien, et tout l’argent supplémentaire que me procurent ces contrats, nous avons l’œil sur une petite maison ancestrale avec stationnement, garage et terrain, où nous irons vivre ensemble l’an prochain. Après trente ans d’exil, je reviens enfin chez moi. Je suis parti de là en tant que fils du BS du village, méprisé de tous. J’y reviens en tant que l’historien du citoyen, apprécié de tout le monde.

À 51 ans, cette vie que je n’avais que jusque-là rêvée est enfin devenue réalité. Et tout ça parce que j’ai choisi de faire face à l’adversité de manière constructive plutôt que destructive.

Lorsque l’on te lance de la merde, tu as deux choix. Tu peux répliquer de la même façon, et vous finissez aux yeux de tous comme deux porcs qui se chient dessus non-stop. Ou bien, comme je le répète souvent, tu peux prendre cette merde et en faire du fumier. C’est ce que j’ai fait. Et grâce à cet engrais, jamais ma vie n’a été aussi florissante.

À tous ceux qui attendent depuis quinze ans que je prenne ma revanche sur Moron Fumier; Vous perdez votre temps.  Vrai, toute ma vie jusqu’en 2003, j’étais partisan de la vengeance. Mais ça ne m’a jamais rapporté autre chose qu’une petite satisfaction à court terme, et des ennuis à long terme. Voilà une décennie et demie que je ne me venge plus, mais ça ne fait pas de moi une victime volontaire et passive pour autant. Avec du calme, de l’intelligence, de la stratégie et de la patience, il y a toujours moyen de tirer avantage du négatif que la vie et les gens nous apportent. C’est ce que j’ai fait, en partant du commentaire haineux que m’a adressé directement Moron au sujet des jeux de mots, afin de trouver la formule gagnante qui vient de m’assurer succès et prospérité pour le reste de ma vie.

Et voilà pourquoi jamais je ne ferai quoi que ce soit contre Moron. C’est peut-être un fumier. Mais c’est MON fumier!

La galanterie excessive

Sans pour autant me coller l’étiquette de galant, lorsque je suis avec une fille, il y a quelques trucs que je fais tout naturellement : Je lui ouvre la porte quand je suis devant elle, ou bien je lui porte quelques uns de ses sacs quand elle en a plus que moi, ou quand elle en a trop lourd pour sa petite taille. Ou bien tiens, mon ex au printemps dernier, on s’est retrouvé dehors au froid et à la pluie, je lui ai refilé mon manteau car elle avait oublié le sien. Mais bon, ex ou non, je n’appelle pas ça de la galanterie. C’est juste de la décence de base.

Et puis, il y a ceux qui poussent la galanterie un peu trop loin. Je parle des Nice Guys, évidemment célibataires, qui jouent à fond la carte de la galanterie afin de se démarquer et de séduire. Hélas, il n’y a rien de mieux pour se donner l’air d’un loser désespéré pour plaire. C’est parce qu’en posant ces gestes, ils lancent aux femmes le message suivant: « Constate quel bon esclave je suis. Aime moi et je te servirai ainsi 24/7. »

Un exemple au hasard : un ami que j’ai perdu de vue il y a quelques années, mais qui faisait exactement ça dès le premier rendez-vous: Baise-main à la rencontre, passe devant pour lui ouvrir toutes les portes y compris celles du taxi, lui tire la chaise au resto, se lève lorsqu’elle quitte la table pour aller aux toilettes et l’y accompagne jusque devant la porte, qu’il lui ouvre également. Évidemment, il paye pour les deux. Et la soirée terminée, avant de la quitter, il lui offre un cadeau préparé d’avance: Une rose blanche et un poème à son intention, écrit sur parchemin. Poème qui décrit combien il a été heureux de passer cette soirée avec elle…  Ce qui sonne pas mal bidon, puisqu’il l’a forcément écrit avant la dite soirée.

Il fait ça à tous ses premiers rendez-vous. Et il n’y a jamais de 2e.

Si ce premier exemple poussait la chose un peu trop loin, il avait au moins le mérite de poser ses gestes en contexte. Parce que j’ai connu un autre gars dont le problème était qu’il essayait trop de s’imposer en tant que galant, n’importe quand, n’importe comment et avec n’importe qui. Il nous avait d’ailleurs un jour partagé l’anecdote qui suit:

C’est l’hiver. Une fille vient pour entrer au centre d’achats. Il se presse pour passer devant elle pour lui ouvrir la porte. Elle entre sans le regarder. Il entre ensuite derrière elle, il court pour la contourner pour aller lui ouvrir la seconde porte. Mais trop pressé, il glisse dans une grosse flaque de sloshe gris-brun foncé, tombe à la renverse et s’étale de tout son long dedans.

La fille continue son chemin sans le regarder et entre dans le centre d’achats. Honteux et confus, il n’avait plus qu’à rentrer chez lui se changer.

En racontant cette histoire, il conclut en se plaignant comme quoi la fille aurait pu au moins démontrer de la compassion, un sourire, n’importe quoi, en échange de sa galanterie et des problèmes qu’il s’est donné pour elle. Mais non, aucune reconnaissance, aucun signe, rien.

Les gars de ce genre là sont portés à se plaindre comme quoi c’est injuste, surtout après tout ce qu’il a fait pour elle, et ce par pure bonté de coeur. Mais voilà, par sa réaction, et surtout sa plainte de n’avoir rien eu en retour de la part de la fille, il prouve qu’au contraire, sa galanterie extrême était loin d’être désintéressée. Il faisait ça pour  avoir quelque chose en retour. D’où le fait que je dis que si tu mets tous tes espoirs de séduction non pas dans ta personnalité ou dans vos compatibilités mais bien dans le simple fait d’être galant, surtout avec n’importe qui dans n’importe quel contexte, en y mettant autant d’efforts, alors ça fait loser désespéré.

Surtout que, en agissant ainsi, il divise les filles de son entourage en deux catégories: Celles qui vont se tenir loin de cet énergumène qui essaye très fort à faire accroire qu’il possède encore des vertus qui le poussent à avoir des agissements dépassés depuis quelques siècles. Et les bitchs profiteuses. Normal, il n’y a que celles-là qui pourraient s’intéresser à avoir un esclave qui s’offre si volontairement à se faire exploiter.

On ne veut pas connaitre la vérité. On veut juste avoir raison.

Fin des années 90, résidences étudiantes de mon cégep.  Ça frappe à la porte.  J’ouvre.  Deux résidents me donnent une liste de signatures et un stylo.

« Ouais, c’est une pétition pour que le propriétaire baisse le prix d’la laveuse pis d’la sécheuse.  C’est ben qu’trop cher! »

Face à pareille ignorance, je décide de leur expliquer quelques petits faits de la vie :

« Ok, je vois!  Je suppose que les résidences étudiantes, c’est votre premier appartement?  Vous êtes habitués à avoir votre lavage gratis chez vos parents, c’est ça?  Vous n’avez jamais eu à faire votre lavage dans une buanderie publique, hm?   Eux-autres, ils chargent  $1.75 par lavage alors qu’ici c’est $1.25.  Et c’est $1.25 par séchage contre 1$ ici.  Et savez-vous seulement combien ça coûte, trois laveuses et trois sécheuses?  Ça va de 400$ à 600$ par appareil.  Ça veut dire que le propriétaire a payé environs $3 000.00 pour que l’on aille ces machines-là à notre disposition.  Et c’est pas comme si ça fonctionnait gratuitement.  L’électricité pour faire marcher le moteur de la laveuse, pour l’eau chaude, et surtout pour la sécheuse… Hydro Québec, c’est pas gratuit.  C’est pas comme si le propriétaire faisait du profit en nous chargeant $2.25 par brassée.  En fait, il est probablement en déficit.  Fa que non, désolé, mais le prix qu’il nous charge, c’est pas cher pantoute.  Au contraire, on a probablement la buanderie la moins chère en ville. »

Les deux gars restent silencieux quelques secondes, ayant l’air de peser mes paroles.  Puis, ils reprennent leur liste et leur stylo en disant :

« Ouais, ok!  Bonne journée!”

Et ils repartent.  Alors que je referme la porte, je les entends cogner à celle d’en face.  J’ouvre la porte et je vois les mêmes deux gars devant le voisin qui leur ouvre. Ils lui donnent la liste de signatures et le stylo.

« Ouais, c’est une pétition pour que le propriétaire baisse le prix d’la laveuse pis d’la sécheuse.  C’est ben qu’trop cher! »

Ils n’ont même pas pris une seconde pour remettre en question leur démarche. Je referme la porte, en aberration devant ce qui vient de se passer.  

Mais pourquoi est-ce qu’ils continuent de faire ça, alors que je viens tout juste de leur expliquer clairement qu’ils sont dans l’erreur?  Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris dans mon explication?  Tout ce que je leur ai dit est pourtant la plus stricte vérité.  Pourquoi font-ils comme si ce n’était pas le cas?

Comment peut-on faire preuve d’une telle mauvaise foi?

C’est que certaines personnes sont tellement orgueilleuses qu’elle supportent très mal l’idée de faire erreur.  Dans ce temps-là, savoir que quelqu’un d’autre sache qu’elle fait erreur, ça leur est insupportablement humiliant. Juste en m’ignorant dès que je fermais ma porte, ça réglait mon cas.  N’empêche qu’à partir de ce moment-là, ils connaissaient la vérité.  Ils ont délibérément choisi de l’ignorer pour faire comme s’ils avaient toujours raison.

Dès le départ, je comprends, leur cause était noble.  Ils croyaient que le proprio était un exploiteur.  Ils ont décidé de prendre les choses en main.  De devenir les chevaliers sauveteurs des résidences étudiantes.  Ça leur donnait une cause sociale, une fonction.  Ils avaient enfin l’occasion d’améliorer la société en combattant les injustices et les abus.  Ils sont heureux et fiers, car même s’ils n’ont pas pris le temps de vérifier les faits, ils croient très fort avoir raison.   

… Et dès qu’ils cognent à ma porte, je leur apprends qu’ils sont dans l’erreur, qu’ils ne connaissent rien sur le sujet, que leur cause n’a aucune raison d’être.  Bref, qu’ils sont aussi ignorants qu’insignifiants.  Et en exigeant que le proprio diminue le coût des appareils, alors qu’il a tant dépensé pour eux, ça fait d’eux les abuseurs, et ça fait du proprio l’abusé.  Bref, ça fait d’eux exactement ce qu’ils prétendent combattre.  Ça inverse les rôles, leur donnant celui du méchant.

 Il y a des vérités que l’orgueil est incapable de reconnaître.  Ceci, pour eux, en était une.  Ils ont donc fait comme si je n’avais rien dit, pour continuer de vivre leur illusion de justiciers sociaux.

Ceci dit, ce n’était pas la première fois que j’étais témoin de ce genre de situation.  Par exemple, dans les années 90 et dans la première moitié des années 2000, lorsque j’habitais encore à Montréal, j’ai vécu par trois fois le genre de situation qui m’a inspiré pour mon récent billet Les 12 risques d’avoir une relation en milieu de travail. 

J’occupe un emploi.  Je ne drague jamais au travail, mais il m’arrive de devenir bon ami avec une collègue.  En général, elle est déjà en couple, alors il n’y a pas d’ambiguïté entre nous.   Et le gars n’a aucun problème avec notre relation d’amitié.   On se voit en dehors des heures de bureau, on s’appelle, on fait des activités sociales avec des amis et des collègues.

Puis, il y a rupture, son couple prend fin.  Et c’est là que je me rend compte que c’est le genre de fille qui prendrait n’importe qui, tellement elle est incapable de vivre sans avoir de relation, car pour les trois semaines suivante, elle enchaîne les relations courtes les unes après les autres.  Jusqu’au jour où elle me confie qu’elle a l’oeil sur un de nos collègues.

D’habitude, je ne me mêle pas de ses relations.  Mais pour celle-là, je lui fait la liste des risques auquel elle s’expose:  Le fait que c’est impossible de garder ça secret, les collègues jaloux, le fait que ça ne durera pas (Normal, quand on prend n’importe qui plutôt qu’une personne avec qui on est vraiment compatibles), et, à la fin de la relation, les problèmes que ça lui causera au travail, d’être obligé de revoir son ex cinq jours par semaine, etc.

À chaque fois, la fille n’en faisait qu’à sa tête, en me disant qu’elle sait ce qu’elle fait.  Alors elle commence à sortir avec lui.  Dès le départ, le gars n’aime pas trop voir que sa nouvelle blonde a un ami masculin proche, surtout au travail.  Inévitablement, elle lui dit que je l’ai mise en garde de sortir avec lui.  Il la convainc alors qu’il vaut mieux s’éloigner de moi car je suis «  celui qui qui essaye de l’empêcher d’être heureuse ».  À partir de là, je ne suis plus invité à rien.  Ni sorties ni party ni la moindre activité en groupe.  Et puisque mes amis sont ses amis, ça détruit totalement ma vie sociale.

Éventuellement, les problèmes que j’avais prédit (tels que listés ici) commencent à arriver.  Plutôt de reconnaître que j’avais raison, ces filles faisaient exprès pour faire tout le contraire de ce que je leur conseillais.  Parce que pour elles, tout faire pour essayer de prouver que je me trompais, c’était plus important que de s’épargner des ennuis en entendant raison. 

Je peux comprendre pourquoi elles ne voulaient pas m’écouter: Lorsqu’elles m’ont annoncé leurs futures relations, ces filles étaient joyeuses, sur un nuage.  Alors quand je leur faisait mes avertissements, en soulignant bien que je parlais par expérience et observation, elle ne voyaient pas que je voulais les aider.  Elle voyaient juste que… :

  • Je pète leurs bulles, je gâche leurs joies, je détruis leurs rêves.  Bref, je leur dis quelque chose qu’elle n’avaient vraiment pas envie d’entendre.

  • Lorsque je leur disais qu’agir ainsi, c’était faire erreur, elle prenaient ça comme une insulte.  Comme si j’affirmais qu’elles étaient irréfléchies, ignorantes, stupides…  Vont-elle vouloir écouter une personne qui les fait sentir comme ça?  Oh que non!  Elles vont donc faire tout le contraire.
  • Et à chaque fois qu’arrivait l’un des problèmes que je leurs avais prédit, ça les enrageaient.  Car elles ne voulaient PAS que j’aille raison.
  • Alors elles se forçaient à rester dans cette relation catastrophique, pour me pas m’accorder la victoire.  Mais en faisant ça, elle prolongeaient leurs problèmes.  Des problèmes qu’elles ne subiraient plus si elle mettaient fin à la relation.  

Eh oui, elles me jugeaient en m’accusant mensongèrement de les juger.  Ça avait beau n’être que dans leurs imaginations, elles réagissaient tout de même envers moi comme si ça avait été le cas pour de vrai.   

À partir de ce point, peu importe l’issue de leurs relations, une chose était certaine :  Pour avoir commis le crime d’avoir voulu les aider à éviter tous ces ennuis, j’avais transformé de bonnes amies proches en ennemies acharnées qui ont tout fait pour me rabaisser aux yeux de notre entourage, détruisant du même coup ma vie sociale.  Et, dans un cas, ma carrière, car il a fallu que je démissionne, tellement je n’en pouvais plus du harcèlement constant dont j’étais victime.

Pour sauver leur orgueil, ces filles pouvaient faire semblant d’ignorer la vérité.  Elles pouvaient cacher la vérité aux autres.  Mais moi, je la savais, la vérité, depuis le tout début.  Voilà pourquoi j’étais pour elles l’homme à abattre.  Car comme le dit le cliché : J’en savais trop. 

 Allez, un dernier exemple: 

 Il y a quelques années, j’avais écrit une série de billets au sujet des gens conflictuodépendants, soit ceux qui ne peuvent s’empêcher de rechercher le conflit.  Et je citais souvent en exemple une certaine Maryse Aubry, nom fictif, qui représentait parfaitement ce genre de personnalité.  Tôt ou tard, tous les gens constituant son entourage font les frais de sa personnalité.  Aussi, il est inévitable qu’avec le temps, elle reçoive de plus en plus de commentaires au sujet de son comportement désagréable et/ou que le nombre de gens avec qui elle se met en froid augmente.   Éventuellement, même si elle continue d’essayer de se le nier à elle-même, il est impossible qu’elle ne s’en rende pas compte. Dans ce temps-là, il se produit parfois un miracle: Elle donne l’impression qu’elle puisse être prête à avoir l’esprit ouvert sur le sujet :


… Mais ce n’était qu’une illusion.

Tous ces gens-là ne voulaient pas connaitre la vérité.  Ils voulaient juste avoir raison.  Et à défaut d’avoir raison, leur orgueil les a poussé à tout faire pour au moins se maintenir dans l’illusion qu’ils étaient dans le vrai.  C’est le genre de situation pour laquelle existe la question « Qui est-ce que vous essayez de convaincre ici, les autres ou bien vous-mêmes? »

Pour beaucoup trop de gens, la seule vérité qui importe, c’est celle qui va dans le sens de leurs intérêts.  Parce que sinon, la vérité, ils n’en ont rien à faire.  Et dans ce temps-là, malheur à celui qui, dans leur entourage, la connait, la vérité.