Je vous ai déjà fait quelques billets sous forme de bande dessinées par le passé (Voir le tag « BD Blog« ) mais ceci est la première page de BD que je dessine depuis 2009. Inutile de dire que ces six ans sans jouer du crayon ont quelque peu rouillé mon art. Après un mois de pratique, le verdict: Je dessine moins bien qu’il y a vingt ans, mais je dessine déjà mieux qu’il y a un mois. C’est encourageant.
Cette histoire met en scène un personnage nommé Daniel Comte, dit Comte Dany Hell, un pur Nice Guy doublé d’unFedora Neckbeard.
Je ne me souviens plus si je vous l’ai déjà dit, mais il ne faut pas s’étonner que beaucoup de soi-disant bons gars deviennent dessinateurs. Le dessin est un art qui se pratique dans la solitude. Et lorsque l’on manque de popularité et de vie sociale, en revanche on ne manque pas de temps libre.
Laissez-moi vous parler de American Reflexxx, un petit film de 14 minutes. Un soir de 2013, une femme du nom de Alli Coates exécute une performance artistique publique dans laquelle elle se promène dehors un soir pendant une heure, vêtue d’une robe bleue, de souliers plateforme et d’un masque miroir qui lui couvre le visage en entier.
Les premières minutes, ça attire la curiosité des passants qui font des commentaires étonnés. Dès le départ, on se questionne sur son sexe. Est-ce une femme? Un homme? Un travesti? Un transsexuel?
Évidemment, à peine l’expérience est-elle en court qu’un homme se baladant torse nu y va d’un commentaire sexuel.
Sinon, les mots qui lui sont adressés restent courtois.
À mesure que le temps passe, les commentaires deviennent moqueurs, puis haineux.
À 06:10, une femme l’approche de dos en courant, lui lance de l’eau et poursuit sa course.
Moins de vingt secondes plus tard, une autre fille, probablement influencée par l’exemple de la première, l’arrose également.
De 07:28 à 07:32, un jeune homme, lui aussi torse nu, tente de voir sous sa robe, mais ses amis sont là pour l’en dissuader.
Il revient quelques secondes plus tard pour lui lancer quelque chose de dos, mais il se contente de faire semblant, pour rigoler, avant de repartir pour de bon.
À 09:19, on commence à lui envoyer des projectiles, des bouteilles d’eau. la foule réagit en huant le-la-les auteur(s) de ce geste.
À 10:10, une fille essaye de lui faire perdre l’équilibre avec un croche-pied, sans toutefois réussir.
17 secondes plus tard, une femme bouscule le caméraman et fonce de dos sur Alli, la poussant sauvagement, la faisant percuter le trottoir avec violence.
La réaction des gens?
Un seul lui vient en aide.
Puis, elle se relève et repart. Et c’est là que la caméra montre que le nombre de gens qui la suit est devenue assez impressionnant. Ceci, en plus de l’agression sauvage dont elle a été victime, l’a probablement poussé à mettre fin à l’expérience.
… Non sans se retourner une dernière fois sur la foule qui s’enfuit aussitôt en hurlant, manifestant automatiquement le sentiment de base profond qu’ils partagent maintenant à son sujet: LA PEUR!
The End!
Toute ma vie, j’ai vu des féministes enragées (à ne pas confondre avec les féministes tout court) mettre beaucoup d’effort à me démontrer à quel point, en tant qu’homme, je représente tout ce qu’il y a de plus mauvais, de plus agressif, de plus dangereux pour la femme. Oui, elle a reçu quelques commentaires sexuels de la part d’hommes. Mais qui sont les personnes qui sont allées l’agresser physiquement? Des femmes. Quatre femmes. En une heure. Et qui est la seule personne à lui être venue en aide? Un homme!
Je suppose que l’on peut se dire, pour expliquer et/ou excuser les comportements agressifs de ces femmes, qu’Alli « l’a bien cherché, de la façon qu’elle s’était habillée / arrangée / comportée. » Pourtant, quand un homme dit ça pour expliquer son comportement négatif auprès d’une femme, c’est inacceptable et inexcusable. Étrange, non?
Peut-être qu’il faudrait juste cesser de faire semblant que le monde se divise en hommes et en femmes lorsqu’il s’agit d’agression dans la rue, et que l’on voit la chose pour ce que c’est vraiment: Des agresseurs et des victimes.
Ce n’est pas parce que l’on dit UN agresseur et UNE victime que ça signifie automatiquement que l’un est toujours masculin et l’autre toujours féminin.