20 personnalités qui ne font pas long feu au travail

J’ai occupé toutes sortes de boulots dans ma vie : De la cuisine, de la conciergerie, du travail de bureau, des arts et des lettres… Mais peu importe le domaine, à chaque fois que l’on a des nouveaux collègues, il y en a toujours qui ne feront que passer.

Ce n’est pas nécessairement une question de savoir faire le travail ou non. Ça aurait plutôt rapport avec l’attitude de la personne. Avec le temps, j’ai fini par pouvoir les repérer dès le départ, ce qui m’a permis de les répertorier en vingt personnalités distinctes.

1- L’insatisfaite.
Cette personne ne s’intéresse qu’à ce que le travail peut faire pour elle : Bonus, primes, avantages sociaux, etc, et elle en exige toujours plus. Les avantages n’étant pas à la hauteur de ses attentes démesurées, elle ne cesse de se plaindre qu’on l’a embauché en lui promettant une licorne, et elle passe ses heures de travail à visiter les sites d’annonces d’emplois.

2- Le voleur.
Surtout présent en restauration, où il va carrément se servir dans les frigos et le stock-room pour ramener chez lui la moitié de son épicerie de la semaine. La meilleure, c’est qu’il ne s’en cache pas à ses collègues. Et c’est ça, autant que son manque de modération dans la quantité de ses vols, qui cause rapidement sa perte.

3- La ragoteuse.
Elle parle à toi contre tout le monde, et elle parle à tout le monde contre toi. Éventuellement, tout le monde se rend compte qu’elle parle contre tout le monde, et elle se met tout le monde à dos.

4- La militante cherchant une cause.
Dès sa première journée au travail, elle voit tout de suite à quel point l’employeur est un abuseur : Le café n’est pas gratuit, les pauses ne sont pas assez longues, les salles de bains sont cisgenrées, etc. Elle passe la première semaine à interroger les collègues pour chercher des poux à l’employeur, et dès la 2e semaine elle parle déjà de syndicat. Il lui arrive même de parler du président-directeur-général-fondateur, en glissant son prénom dans la conversation comme si elle le connaissait personnellement, histoire de mettre les patrons en malaise.  À force de mordre la main qui la nourrit, littéralement, elle finit par se mettre la direction à dos qui lui montrera la porte.

5- Le cock dans le poulailler.
Généralement masculin, peu importe qu’il soit gai ou hétéro, la première chose qui l’intéresse, et ce dès son premier jour, c’est de repérer les collègues les plus baisables, en se donnant bien comme mission de les avoir dans son lit le plus tôt possible. Or, quand on mêle le sexe avec le travail, ça fucke notre carrière.

6- Le vacancier absentéiste.
Dès ses premiers mois au travail, il utilise rapidement tous ses congés de maladie payés. Il multiplie ensuite les retards et les situations d’urgences qui l’obligent à quitter le travail. Et s’il ne se fait pas mettre dehors, il finit par juste ne plus rentrer.

7- L’attention whore.
Elle n’a qu’un but : attirer l’attention, les compliments, et se faire draguer. Dans ce dernier cas, jamais elle ne répondra positivement aux avances. Mais attention : ça ne veut pas dire pour autant qu’elle veut que les attentions arrêtent. Et s’il y a un homme dans le lot qui n’a pas l’air de s’intéresser à elle, alors elle s’arrangera pour provoquer son intérêt. … Sans pour autant y répondre lorsque celui-ci se développera. Elle causera ainsi beaucoup de jalousies et de frustrations romantiques et sexuelles qui finiront par exploser entre collègues. Ça lui donnera une réputation désagréable qui lui deviendra trop lourde à porter, et elle remettra sa démission.

8- Le provocateur auto-victimisateur.
C’est l’employé non-blanc qui va faire exprès pour mal faire son travail et crier au racisme à chaque réprimande. Même scénario avec le gai, sauf qu’il va crier à l’homophobie. Même scénario avec la femme, sauf qu’elle va crier à la misogynie. Même scénario avec l’handicapé, sauf qu’il va crier à … euh… l’handicapophobie? Et oui, même scénario aussi avec l’homme blanc, sauf que lui va crier au harcèlement moral. Et dans tous les cas, ça se termine avec une poursuite aux normes du travail et/ou en Cour, dans l’espoir d’extorquer une jolie somme à l’employeur.

9- Le têtu méthodique.
Celui-là a des idées bien arrêtées sur la manière de faire son travail. Et peu importe le nombre de fois où il se fera répéter de travailler en utilisant la méthode officielle, il n’en fera qu’à sa tête.

10- La moitié d’un couple toxique.
Toutes ses pauses et tout son temps de diner est consacré à échanger, par texto ou téléphone avec sa pas-si-tendre moitié. Et comme si ça ne suffisait pas, ils continuent leurs échanges houleux pendant les heures de travail, négligeant le boulot. Éventuellement, à force de se mettre entre son travail et lui, son couple vient à bout de sa carrière.

11- Le négligeant.
Il coupe les coins ronds, va pour la solution facile, fait le travail à moitié, et de cette moitié il y en a le trois quart qui est à refaire. Plutôt que de faire avancer la machine, il la ralentit.

12- Le joyeux insolent.
Il a un grand sens de l’humour. Hélas, dans sa tête, l’humour se limite à rabaisser autrui. Ainsi, toutes ses conversations, toutes ses remarques, toutes ses blagues, tous ses commentaires, sont dans le but de se moquer de son interlocuteur. Et ça inclut les patrons.

13- Le donneur de leçons.
Toujours à donner ses conseils non-sollicités, son côté arrogant fait que pour lui, il n’y a que deux manières de travailler : Ou bien de sa façon à lui, ou bien de la mauvaise façon. Là où ça lui cause des problèmes, c’est qu’il n’hésite pas à agir ainsi envers ses supérieurs hiérarchiques.

14- Le militant non-conformiste.
Quand le travail de bureau demande à porter des pantalons une chemise et une cravate, il s’agit de l’employé qui décide de faire la guerre à ce règlement particulier. Et il le fera en prenant bien soin de toujours respecter le règlement, de manière à faire un pied-de-nez à l’autorité : Il portera une chemise à carreaux et une cravate à pois, de manière à faire le pire des agencements. Parfois il portera une jupe pour ne pas porter de pantalon, ou d’une robe pour ne pas porter la cravate. Les patrons, en effet, le laisseront faire, car comme l’employé e vante de le dire, rien dans les règlements officiels n’empêchent ceci. Mais par ses agissements, non seulement il se met la direction à dos à cause de sa personnalité merdique, il devient vite la risée du bureau pour son accoutrement, chose qu’il ne supportera pas, et il partira.

15- Le panier percé.
Celle-là, c’est la grande gueule hors du bureau, où elle révèle à son entourage des détails importants de son travail, en particulier sur des sujets sur lesquels on lui a fait pourtant signer une entente de confidentialité. Une fois sur deux, ça revient aux oreilles des patrons, et ça va parfois jusqu’à saboter le projet. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le renvoi assuré.

16- Monsieur Social.
Au lieu de faire son boulot, il va faire la conversation à ses collègues. Ce qui fait que non seulement il ne travaille pas, il ralentit le travail des autres.

17- L’impaChiant.
Il fait son travail à la perfection, ou du moins il s’arrange pour en avoir l’air. Et il demande la même perfection de tous ceux qui l’entourent. Son impatience envers la moindre faille se manifeste en multipliant les remarques et commentaires aussi négatifs que brutaux. Avant de quitter volontairement et/ou se faire renvoyer, il sera la cause de quelques démissions, de gens à qui il aura rendu insupportable l’atmosphère de travail.

18- L’entrepreneur.
Bien qu’il soit employé, il a son propre business, qu’il gère sur ses heures de travail. Inutile de dire que dans ce temps-là, il gère mal le travail pour lequel on l’a embauché.

19- Le boss des bécosses.
Nommé ainsi car non seulement il agit en superviseur, il est chiant. Même si sa connaissance du travail est moindre, même s’il vient à peine d’être embauché, et surtout même s’il est au même niveau que toi, il va toujours te parler comme si tu avais des comptes à lui rendre sur ta manière de travailler et/ou sur ta performance au travail. Il se ramasse généralement avec plusieurs plaintes auprès de la direction, ou avec une bonne baffe sur la gueule. Ou du moins, puisque cette dernière est illégale, une engueulade bien sentie.

20- L’intravailleur.
Lui, il n’est pas là pour travailler. Non seulement il en fait le moins possible, il se plaint souvent qu’il s’ennuie à ne rien faire, et passe son temps à chercher comment passer le temps. Le genre d’employé à ne pas mettre sur le quart de soir ou de nuit car on ne peut jamais le laisser sans surveillance. Le genre à dormir sur l’ouvrage, au sens propre.

Bref, dans tous les cas, les employés qui ne font pas long feu, ce sont toujours ceux qui mettent la priorité sur autre chose (c’est-à-dire sur eux-mêmes, généralement) que sur le travail.

Créer le problème par instinct de survie sociale

Ce que l’on apprend en étant enfant et adolescent, ça nous suit toute notre vie : Lire, écrire, calculer… Hélas, ça inclut aussi comment les gens qui nous entourent se comportent avec nous.  Et en général, durant les 20 premières années de notre vie, nous sommes entourés du même groupe de personnes : Familles, amis, voisins, camarades de classe…  Par conséquent, si ces gens nous traitent de façon négative, nous subirons ce traitement durant nos vingt premières années. Et ça, ça laisse des marques toute notre vie.  J’ai trois exemples observés :

EXEMPLE 1 : Dans son enfance et adolescence, Alain n’était pas tellement apprécié de ses pairs. Il faut dire qu’il avait un comportement énervant, et qu’il ne savait pas quand il était de trop, ni quand il imposait sa présence trop longtemps.  Par conséquent, il ne faisait souvent mettre de côté lorsque se planifiait des événements sociaux : Sorties, partys, soirées, fêtes.  Et quand il y était, on lui faisait de plus en plus clairement savoir qu’il était de trop.

Devenu adulte, réfléchi et professionnel dans son attitude, Alain n’en a pas moins conservé l’impression d’être un mal-aimé social. Aussi, au travail et/ou avec ses amis, à chaque fois qu’il y a sorties, partys, soirées, fêtes, deux choses arrivent : Ou bien il décline poliment, prétextant avoir un autre engagement.  Ou bien il participe, mais brièvement, étant toujours le premier à partir.  Il prend bien le temps de saluer tout le monde, de dire qu’il est désolé, qu’il resterait bien mais qu’il a un engagement X.  Dans les deux cas, l’engagement en question n’existe pas.

En retournant chez lui, Alain a un sourire satisfait. Il se dit que tout s’est bien passé, il est resté le temps juste qu’il fallait, tout va bien.  Et, tandis que ses amis et collègues s’amusent, il est chez lui, seul, avec pour toute compagnie que son sentiment du devoir accompli.

Dans sa tête, il est clair que le fait d’être mis à l’écart du groupe, c’est une fatalité. C’était quelque chose d’inévitable, puisque ça a toujours été ainsi.  Mais sans savoir quand ni pourquoi ça arriverait, ça le mettait dans un état d’angoisse.  Alors en agissant ainsi, oui, il est toujours à l’écart du groupe.  Mais là, au moins, il a le contrôle de la situation.  C’est lui qui décide quand et pourquoi il est en marge.

EXEMPLE 2 : Sophie avait toujours eu des conjoints violents verbalement et physiquement. Et là, elle a la chance d’en avoir un qui ne lui fait subir ni l’un ni l’autre.

Alors elle commence multiplier les maladresses dans lequel, toujours accidentellement,  elle accroche son conjoint, le bouscule, le frappe.  Et lorsqu’il a subi une opération à l’appendice, elle qui ne lui avait jamais particulièrement touché le ventre jusque-là, n’arrêtait pas de l’accrocher et le cogner, toujours accidentellement, lui causant des douleurs atroces. Et plus elle causait ces accidents, et plus souvent après-coup elle reculait, horrifiée, en le suppliant de ne pas l’engueuler ou la frapper, car elle avait toujours une bonne excuse, une bonne explication logique, pour expliquer ses maladresses.

Inconsciemment, pour elle, subir la violence conjugale, c’est la norme. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle la subisse de nouveau.  Alors au lieu d’angoisser en se demandant quand et pourquoi ça va arriver, et si elle pourra s’en tirer, eh bien voilà : Elle agit de manière à provoquer la violence verbale et/ou physique de son conjoint.  Et elle le fait de manière à pouvoir lui démontrer qu’il serait abusif de s’en prendre à elle, puisqu’elle peut prouver que c’est toujours un hasard ou un accident.

Donc, en agissant ainsi, oui, elle vit toujours dans la crainte de subir de la violence verbale et/ou physique. Mais là, au moins, elle a le contrôle.  C’est elle qui décide quand et pour quelle raison elle devrait la subir, et elle a toujours la bonne excuse pour s’en tirer.

EXEMPLE 3 : Dans son enfance, Julia était sans cesse critiquée sur tout.  Et quand les gens ne trouvaient pas de bonnes raisons de la critiquer, ils en inventaient.  Et dans ce dernier ça, ça lui posait un soucis de taille : Comment régler un problème lorsque le dit problème n’existe pas?  Ça la mettait dans une situation cul-de-sac angoissante.

Devenue adulte, Julia s’est inscrite au gym de son quartier. Et au gym, le règlement est clair sur le fait qu’il faut porter ou bien des shorts ou bien des pantalons de gym en coton ouatés.  Surtout pas de jeans.

Dans une boutique de vêtements de sport, Julia n’arrive pas à faire son choix. Le règlement a beau être clair, elle angoisse.  Ayant toujours été critiquée sur tout, souvent sans raison valable, elle s’attend d’instinct à être critiquée sur ses vêtements de gym.  Elle a peur de se faire dire qu’elle ne porte pas le bon genre de shorts.  Aussi, peu importe ce qu’elle regarde, elle n’arrive pas à faire son choix.

Puis, quelque chose attire son attention : Des pantalons de gym en coton ouatés, imprimés en trompe l’œil en paire de jeans. Elle les prend immédiatement.

Pourquoi? C’est que, inconsciemment, elle avait l’impression qu’elle avait deux choix :

  1. S’habiller comme tout le monde, et être totalement désemparée si jamais on lui dit que ses vêtements ne sont pas conformes.
  2. Ou s’habiller en pantalons de gym en motif jeans. Comme ça, quand les employés viendront lui dire que ses vêtements ne sont pas conformes, elle ne sera pas désemparée : Elle pourra leur prouver que, au contraire, elle porte un pantalon en coton ouaté imprimé, donc exactement ce que permet le règlement.

Dans le premier cas, si les réprimandes lui arrivent, elle n’a aucun contrôle là-dessus, et ne pourra pas trouver de solution. Mais dans le second cas, elle s’arrange pour contrôler la situation : Elle provoque la réprimande, elle la dirige sur un détail, détail qu’elle peut prouver comme étant faux

Dans sa tête, le fait qu’elle allait être critiquée sur son linge, c’était une fatalité. Ça allait arriver.  Le mieux qu’elle pouvait faire pour contrôler son angoisse, c’était de contrôler la situation de réprimande de A à Z.  En portant ces pantalons, elle n’a pas à se demander si elle va être réprimandée.  Elle sait qu’elle va l’être.  Elle n’a pas à se demander sur quel sujet elle le sera.  Elle sait sur quel sujet.  Elle n’a pas à se demander ce qu’elle pourrait dire pour sa défense.  Elle sait quoi dire.  Impossible pour elle d’être prise au dépourvu.  Elle peut maintenant profiter du gym en toute tranquillité d’esprit.

On peut comprendre que ces gens ont développé le réflexe d’agir ainsi par instinct de survie sociale. N’empêche que ces gens provoquent eux-mêmes le problème qu’ils cherchent à éviter.

  • Le gars qui craint de se faire mettre de côté se met lui-même de côté.
  • La femme qui craint la violence conjugale provoque elle-même la violence conjugale.
  • La fille qui craint de se faire réprimander pour son linge de gym s’arrange pour se faire réprimander pour son linge de gym.

On pourrait croire que ces gens se complaisent dans leurs malheurs, puisqu’ils ne font que les provoquer. Hélas, dans les faits, le problème, est bien plus profound que ça.  C’est qu’il est difficile de vivre en harmonie quand on a seulement appris à survivre dans la discorde.