Les 11 étapes de la création d’un quartier huppé

Au printemps de 1990, à l’âge de 21 ans, je partais de mon petit village de Mont Saint-Hilaire, Qc, Canada, pour aller m’installer à Montréal.  Dès cette première phrase, on imagine généralement que suivra une de ces anecdote qu’on a entendu mille fois, dans laquelle le jeune homme vit le charme d’avoir un premier appartement dans la grande ville.  Un logis quelque peu délabré et pauvre, certes, mais riche en Histoire. Et c’est là qu’il découvre peu à peu les différentes facettes de la vie de l’adulte qu’il est en train de devenir.  

Ça sonne un peu moins glamour quand je précise que dans mon cas, je suis juste allé trouvé refuge chez la mère de ma blonde de l’époque, après qu’une dispute de trop avec mon père se soit soldée par mon expulsion de la maison familiale.  Mais bon, quand on est sans le sou, on vit du bon-vouloir du maître des lieux.  Dans ce temps-là, la vie est rarement ce que l’on en fait, et bien plus souvent ce que nous imposent ceux qui sont plus puissants que nous.

Depuis que je suis montréalais, le hasard a fait que ma vie a presque toujours tourné autour du Canal (de) Lachine, qui est la première ligne bleue sur ce bout de carte où j’ai marqué d’un point (20 points, en fait) les endroits où j’ai habité, étudié et travaillé: Ville-Émard, Verdun, Saint-Henri, LaSalle.

Habiter l’endroit pendant 25 ans, soit de 1990 à 2015, m’a permis de le voir évoluer, ce qui m’a permis de constater qu’il y a onze étapes qui permettent de transformer un coin pauvre en quartier huppé.

ÉTAPE 1) Un quartier est industriel. Beaucoup de travail disponible, beaucoup de travailleurs y vivent.
de 1865 à 1970, le Canal Lachine était en opération.  Ainsi, tout le long de ses deux rives, se sont multipliées les industries et commerces vivant du cargo des innombrables bateaux de transports de marchandises et de matières premières qui passaient par là.  Évidemment, de nombreuses maisons et édifices à logements se sont bâties à proximité afin de loger tous ces travailleurs et leurs familles.

ÉTAPE 2) Le travail déménage à un endroit plus économique / plus moderne / mieux adapté aux récentes tendances du marché.
C’est ainsi qu’en 1970, le Canal Lachine a fermé, en ouvrant ses écluses pour de bon, ce qui a cessé de retenir l’eau, rendant le passage impraticable aux bateaux. Lorsque je suis arrivé dans le quartier Ville-Émard 20 ans plus tard, en 1990, l’eau y ruisselait en cours tellement minces par endroits que l’on pouvait le traverser à pied.


ÉTAPE 3) Sans travail, le quartier est déserté par les travailleurs qui vont vivre ailleurs.
Normal! Il faut aller là où le boulot est.  N’empêche que ça fait bien des logements vides, tout ça.

ÉTAPE 4) Les propriétaires sont obligés de laisser les loyers peu coûteux s’ils veulent avoir des locataires qui vont daigner y vivre.
Et moins les loyers rapportent, moins les propriétaires peuvent se permettre de rénover.  Et plus l’endroit se délabre, et plus les loyers restent généralement au même prix pendant une décennie ou deux, tandis que le reste du coût de la vie augmente.

ÉTAPE 5) Les loyers les moins chers attirent les gens pauvres.
Quand on parle de gens pauvres, on songe tout de suite à ceux qui ne peuvent pas se trouver un bon emploi pour diverses raisons, aucune vraiment édifiantes: Peu éduqués, alcooliques, violents, criminels, consommateurs et/ou revendeurs de drogues, délinquants de toutes sortes, problèmes psychologiques, BS chroniques…  Mais aussi, et c’est là l’ingrédient vital de la transformation de l’endroit: Les artistes amateurs, donc sans le sou, tels peintres, sculpteurs, jongleurs, musiciens, chanteurs, bédéistes, qui commencent à occuper le quartier.

ÉTAPE 6) Le quartier devient une communauté artistique.  Il y nait plusieurs artistes, mouvements artistiques et tendances qui percent au grand public.
Le roman Bonheur d’Occasion et le film qui en fut tiré raconte la vie du quartier ouvrier de Saint-Henri, qui longe le Canal Lachine.


Vous connaissez Yvon Deschamps? Il est lui aussi originaire du quartier Saint-Henri, un endroit qui a influencé ses monologues dans lequel il décrivait la vie moyenne du canadien-français d’un milieu ouvrier.  La comédienne Marina Orsini vient du quartier voisin, Ville Émard, ainsi que, comme son nom l’indique, le légendaire Ville Émard Blues Band.  Au printemps de 2001, Bran Van 3000 tourna une bonne partie du vidéoclip de leur chanson Astounded sur le bord du Canal de Lachine à Saint-Henri.  

Du reste, pour connaître les personnalités artistiques qui en sont originaires ou qui y ont habitées, il n’y a qu’à consulter les pages Wikipédia de Ville Émard, Verdun, Saint-Henri et Lasalle.

ÉTAPE 7) Le quartier est remarqué par les riches qui sont attirés par son côté artistique, donc très branché.
Que ce soit à la télé, les journaux, les magazines ou la radio, la majorité de ce que l’on y voit, lit et entend a rapport aux artistes.  Donc, forcément, le lieu d’origine de l’artiste peut être fascinant pour les fans.

ÉTAPE 8) Les riches envahissent la place, démolissant les logements pauvres pour y construire des condos.

Quand on n’a pas le talent pour être un artiste, on essaye de s’approprier son univers.  Et puisqu’il s’agit de gens riches, ils ne vont certainement pas accepter d’habiter des taudis.  Bref, ils vont vouloir observer la vie du pauvre, mais du point de vue d’un riche.  … Et sans la présence du pauvre, si possible.  C’est normal: Depuis 2002, le Canal Lachine est de nouveau ouvert à la navigation, afin que les riches puissent y installer des quais pour leurs bateaux.  Ils ne veulent certainement pas les voir se faire couvrir de tags et graffitis.  Aussi:

ÉTAPE 9) Le quartier devient trop riche pour que les pauvres puissent encore y vivre.
Les propriétaires pauvres demandent des subventions pour rénover leurs édifices à logements, puisque la présence des condos de riches démontrent que le quartier a un soudain potentiel économique qui promet.  Mais voilà, les banques ne prêtent qu’aux riches.  Les proprios pauvres tentent alors d’augmenter les loyers.  Les locataires pauvres ne peuvent plus y vivre et partent.  Mais personne ne veut payer cher pour un loyer délabré, le voilà donc avec un édifice délabré et déserté.  La présence des riches font que les taxes des propriétés font un bond spectaculaire que le propriétaire pauvre ne peut se permettre.  Les riches lui rachètent son édifice pour une bouchée de pain, et obtiennent aisément les subventions pour le rénover, ou bien pour tout raser et construire d’autres condos.  

Pour les commerces, même scénario: Les grandes chaines s’installent et paient aisément un loyer exorbitant, qui devient soudain le barème  pour les commerçants déjà établis.  Incapables d’assumer une telle hausse, ils doivent fermer boutique.

ÉTAPE 10) Les pauvres quittent le quartier à la recherche d’un autre coin pauvre où ils pourront recommencer à vivre et à créer artistiquement.
En ce moment, c’est surtout Hochelaga-Maisonneuve qui a pris la relève des berges du Canal Lachine.  La preuve, c’est que depuis environs cinq ans, il commence à y pousser des condos.  Et les restos chics commencent peu à peu à y remplacer les patateries pas chères, une gentrification qui ne plaît pas à tout le monde.


ÉTAPE 11) Une fois les pauvres partis, les riches mettent partout dans le quartier des plaques commémoratives historiques racontant fièrement les réalisations des gens qu’ils en ont chassés.
Le pauvre vit l’Histoire.  Le riche se l’approprie.

Bref, pour qu’un quartier devienne huppé, ça prend tout d’abord des gens pauvres.  Des pauvres qui, après avoir créé de l’intérêt ayant enrichi le quartier à plus d’un niveau, s’en voient expulsés.  Ce fut le cas pour le Plateau Mont Royal dans les années 70-80, du Canal Lachine dans les années 90-2000, et c’est ce qui est en train de se passer à Hochelaga-Maisonneuve qui commence à se faire surnommer HoMa.  Tout comme South Houston qui est devenu SoHo Car oui, tout ce que je viens de vous raconter au sujet du Canal Lachine, c’est arrivé à SoHo 30 ans plus tôt.

Mais bon, comme je disais plus haut: Quand on est sans le sou, on vit du bon-vouloir du maître des lieux.  Dans ce temps-là, la vie est rarement ce que l’on en fait, et bien plus souvent ce que nous imposent ceux qui sont plus puissants que nous.

12 leçons que j’ai apprises en m’entraînant pour le marathon.

Il y a cinq ans, au début de l’hiver de 2010-2011, j’ai décidé, comme ça, sur un coup de tête, de m’entraîner pour participer au Marathon de Montréal, une course de 42 km se tenant le (ou autour du) 15 septembre. De toutes les activités physiques qui puissent exister, la course à pied avait toujours été mon point le plus faible. J’ai toujours été celui qui courait le moins vite et le moins longtemps.  J’ai décidé de m’y attaquer, et ce sans attendre le printemps. Bien m’en pris car…

1) L’hiver est la meilleure saison pour commencer à s’entraîner.
En été, un coureur doit être habillé comme un coureur. C’est l’uniforme qui fait la différence entre un coureur et un fuyard, surtout aux yeux de la police qui patrouille le quartier louche où tu habites. Or, autant on remarque un civil qui court, autant on remarque un coureur qui marche. En hiver, par contre, coureurs comme passants doivent être habillés en gros manteau chaud. Ainsi, lorsque je marchais plutôt que de courir, rien ne me distinguait d’un passant et je n’avais pas l’air d’avoir abandonné l’entrainement.

Afin d’obtenir de meilleurs résultats, j’ai eu l’idée de courir dans la neige sur des pistes non-dégagées où on enfonce parfois jusqu’aux genoux. Ça épuise plus vite, ça fait suer, ça réchauffe au point où j’ouvrais souvent mon manteau même s’il faisait -12°C, et je ne ressentais pas le froid puisque j’étais moi-même ma propre source de chaleur. C’était un avantage non négligeable, comme je le démontre dans le point suivant qui est :

2) Les bienfaits sont d’abord petits mais immédiats et omniprésents.
Si vous vivez dans un pays où l’hiver est rude, vous connaissez la désagréable sensation de devoir prendre une douche alors que l’hiver refroidit la salle de bain. Eh bien moi, en revenant de mon entrainement de course, j’allais immédiatement à la douche. Et jamais je n’y ai eu froid de l’hiver, pour la simple et bonne raison que la chaleur provenait de moi. Je me permettais même de prendre des douches à peine plus chaudes que tièdes. Moins d’eau chaude, douches de moins longue durées, moins d’énergie électrique dépensée, donc économie. Une économie qui se prolongeait dans l’appartement, où je n’avais soudainement plus besoin de chauffer autant.

Parmi les autres avantages que m’a procuré la course à pied, notons un sommeil plus profond, un réveil plus reposé, une amélioration de la concentration, une meilleure humeur en général. La libido aussi se réveille, et on a soudain une plus grande énergie et une meilleure résistance pendant l’acte. Et l’économie dont je parlais au paragraphe précédent s’étalait jusque dans ma facture d’épicerie, tel qu’expliqué dans le point suivant qui est :

3) La perte de poids est immédiate parce que…
A) L’appétit diminue. On pourrait croire que dépenser autant d’énergie pourrait donner un appétit d’ogre. Mais non, au contraire. Je ne sais pas ce que l’activité physique fait à l’estomac, mais non seulement j’ai perdu envie de manger entre les repas, je mangeais moins durant ceux-ci. Je n’ai même pas eu à changer mon alimentation pour du végé-santé.
B) Les calories brûlent. Faire un effort puissant à court terme brûle les sucres. Par contre, l’effort constant à long terme, comme celui de la course à pieds, consomme le gras.  Voilà pourquoi:

4) La perte de poids est spectaculaire.  … Mais temporaire.
Non pas temporaire dans le sens où on le reprend tout aussi vite, mais bien dans le sens ou on cesse éventuellement d’en perdre. Voici le poids que j’ai perdu durant les quatre mois de mon entrainement :

1er mois : 13 lbs. (5.90 kg)
2e mois : 7 lbs. (3.18 kg)
3e mois : 2 lbs. (0.90 kg)
4e mois : 0 lbs. (0 kg [/mansplaining] ) 

Voilà pourquoi beaucoup de gens se découragent et abandonnent l’entrainement au bout de deux mois.  Il est logique de penser qu’en poursuivant l’entrainement avec la même intensité, la perte va continuer au même rythme qu’au premier mois. Mais voilà, cette logique est fallacieuse. Dans les faits, à mesure que le corps s’habitue à l’effort, il devient de plus en plus performant. Il réclame donc moins de calories pour fonctionner.  Et c’est pour ça que c’est le premier mois où j’en ai le plus perdu, car:

5) Ça prend un mois avant d’être vraiment performant.
Par un bel après-midi ensoleillé entre Noël et le jour de l’An de décembre 2010,   j’étais allé courir le long du Canal Lachine.  

Ça faisait trois semaines que je m’entraînais. Tandis que j’alternais course et repos sous forme de marche lente, un passant promenait son chien.  D’abord derrière moi, il m’a dépassé et a pris de plus en plus de distance.  De voir ainsi un homme parcourir plus vite plus de distance que moi, alors qu’il ne fait que marcher et que je suis en course intermittente, ça m’a donne une fracture de l’orgueil.  Mais pas assez pour me faire abandonner.  D’abord, parce que j’étais déjà bien plus performant qu’à mes débuts, où j’étais tombé épuisé-mort après 200 mètres de course.  Mais aussi parce que: 

6) Le bien-être ressenti est incroyable.
Sérieux là, après la première semaine, on commence à ressentir un état d’euphorie quasi-permanent.  Je ne sais pas si c’est à cause de l’oxygénation ou des bienfaits mentionnés au point 2.  Toujours est-il qu’on se sent comme si on était sur la boisson énergie, mais sans le rush du sucre.  On se sent mieux, plus énergique, plus éveillé, bref, plus jeune.  Et moi qui était du genre à attraper 2-3 rhumes par saison froide, pour la première fois de ma vie, j’en ai eu un gros total de zéro cet hiver-là.

Mieux encore: Pour certaines personnes, dont je faisais partie, l’hiver n’est pas une saison tellement intéressante ni agréable.  Eh bien cette année-là, en décidant que l’hiver serait mon gym, j’ai complètement transformé ma vision de cette saison en quelque chose de positif, vision qui perdure encore aujourd’hui.  Quoi de mieux pour le moral que d’apprécier les températures extérieures à l’année longue.

7) On ne peut s’empêcher de vouloir partager nos progrès.
C’est quelque chose que l’on fait autant pour s’encourager soi-même que pour s’en vanter.  Et c’est normal.  Quoi de mieux pour le moral de revenir sur nos entrées précédentes sur Facebook ou sur notre blog pour revoir tout le progrès que l’on a fait.  Sans compter les encouragements et les félicitations que l’on reçoit de la part d’amis.  Hélas, il n’y a pas qu’eux qui constatent nos progrès.  Et si je dis hélas, c’est parce que, pour une grosse part de notre entourage … :

8) On dérange!
Qu’on le veuille ou non, notre entourage est adapté à notre style de vie. Ainsi, les oisifs attirent les oisifs, et les sportifs sont entourés de sportifs. Aussi, lorsque l’on change radicalement nos habitudes de vie, c’est tout notre entourage qui s’en trouve affecté. les gens se divisent alors dans ces catégories :

  • Le/la conjoint/conjointe qui commence à craindre, consciemment ou non, que tu deviennes trop bien pour elle/lui. Ce ne fut pas mon cas, heureusement.  Mais j’ai déjà vu ça.
  • Ceux qui regardent tes progrès avec malaise car ton courage devient pour eux le symbole de leur propre lâcheté.
  • Ceux qui sabotent ton entrainement en voulant t’aider. Généralement en affirmant que si tu avais plutôt utilisé une méthode X, tes progrès seraient au moins trois fois ce que tu as obtenu par la tienne.  Et même s’ils n’arrivent pas à t’imposer leur méthode, leurs commentaires minent le moral.
  • Ceux qui qui sabotent ton entrainement en voulant que tu les aide. Hélas, puisqu’ils ne sont pas à ton niveau, les aider signifie que tu cesses de te pousser, et ainsi cesse d’obtenir des résultats.
  • Ceux qui te découragent de continuer, et qui le font pour ton bien.  En effet, convaincus que tu vas échouer, ils ne veulent pas que tu subisse cet échec. Ils sont de la mentalité du Qui rien n’essaie rien n’échoue, et cherchent à te l’imposer.

Et voilà pourquoi:

9) Tu te sens bien seul tout à coup….
… en réalisant qu’il n’y a personne dans ton entourage avec qui tu peux parler de ta nouvelle passion. Puisqu’ils ne la partagent pas, ils ne peuvent pas comprendre, ni te soutenir, ni t’aider.  La majorité du temps, en leur en parlant, tu les ennuies.  Et essayer de trouver de nouveaux amis sur le net qui, eux, peuvent te comprendre, c’est moins facile qu’on pourrait le croire, parce que :

10) Internet regorge de faux experts et de gens haineux.
Je me suis inscrit sur un forum montréalais de course à pied. Je n’y suis pas resté plus que vingt minutes, et ce pour deux raisons.

  • La première : Un membre se décrivant comme étant entraîneur professionnel travaillant dans un gym, a parti un sujet dans lequel il affirme que courir ne fait pas perdre de poids. Et il avais les liens d’expertises pour le prouver.  Je suppose donc que mon pèse-personne, mon miroir, mes vêtements, mon corps, mes yeux et tout mon entourage me mentent depuis quatre mois.
  • La seconde : J’ai découvert par hasard qu’un de leurs membres y avait mis un lien vers l’un de mes billets de blogs dans lequel j’avais posté des images de moi avant-après, qui montraient ma perte de poids et ma prise de muscles. Le lien venait avec le commentaire suivant : « Ça ne donne pas envie de se mettre à courir! » Une remarque aussi méprisante et gratuite que totalement injustifiée.  

Face à pareille atmosphère empreinte de mauvaise foi, faut pas se demander pourquoi j’ai renoncé à fréquenter l’endroit.

11) Le choix de bons souliers est primordial.
Pendant longtemps, j’ai cru que les boutiques sportives bullshittaient lorsqu’ils affirmaient que pour courir sans problèmes, il faut absolument débourser une fortune pour se procurer chez eux un soulier en mélange de polyester et soie de cocons de papillons de l’Arctique avec semelle en fibre d’élastine coussiné à la mousse de nombril de panda, sinon nos pieds vont pourrir et tomber. Et je suppose que j’ai raison jusqu’à un certain point car je ne vois pas en quoi un soulier à 600$ la paire pourrait donner de meilleurs résultats qu’une paire à 150$. Par contre, cette petite BD que j’ai faite à l’époque montre comment j’ai appris à la dure les réalités d’être bien chaussé.

Je suppose que j’ai dû me faire des micro-fractures au tibias car j’en ai eu pour un mois à ne plus être capable de courir. Ensuite, j’ai commencé à travailler à plus-que-temps-plein, alors je n’avais plus le temps de m’entrainer. Hélas, il était trop tard pour moi, le dommage était fait. Car en effet :

12) Si vous n’avez jamais été bon à la course, il y a peut-être une raison.
Comme je le dis tout en haut de cet article, la course avait toujours été mon point le plus faible.  J’ai appris pourquoi quand, en décembre 2011, un an après avoir commencé à faire de la course, mes pieds sont soudainement devenus trop douloureux pour que je puisse me tenir debout.  Le podiatre a constaté que j’ai une jambe et les deux pieds croches.  

Voilà pourquoi je n’ai jamais été bon coureur.  Voilà pourquoi je n’ai jamais tenu sur des skis, des patins, des raquettes et des rollerblades.  À cause de ce handicap de naissance jamais détecté avant parce que jamais recherché spécifiquement, j’ai toujours marché sur le rebord de mes pieds plutôt qu’à plat.  Jusque là, je pouvais l’endurer.  Mais en m’entraînant, je les ai forcés en leur imposant un effort qu’ils n’étaient pas conçus pour soutenir.  S’en suivit une fasciite plantaire sévère aux deux pieds qui m’a laissé un mois en béquilles et deux mois sans pouvoir travailler.  Comme quoi il faut toujours consulter un médecin et se faire examiner les parties qui vont travailler, avant de se mettre à l’exercice.

Aujourd’hui, je me suis fait une raison.  Je ne courrai jamais le marathon.  J’ai changé mon entrainement pour un plus musculaire parce que bon, il y a plus d’une façon de devenir athlétique.  Je m’entraîne toujours au cardio à mon gym, non pas sur le tapis roulant mais plutôt sur la machine elliptique sans impact.  Au moins une fois par hiver, je ne peux résister à l’envie de courir dans la neige, ce qui me permet de constater que je suis encore capable de parcourir une distance de 2 km non-stop.  C’est moins que les 5 km que je pouvais faire au dernier jour de mon entrainement, mais ça demeure bien mieux que les 200 mètres du premier jour.

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Y’A LIENS LÀ:

Le billet Dans l’espoir d’un marathon, décrivant mon premier mois d’entrainement.
Le billet Quatre mois d’entrainement: Le résultat. 
Le billet Rouler avec les coups, expliquant pourquoi j’ai gardé le moral malgré ce handicap.
Enfin, dans Anecdote de course, je montre comment la police peut nous trouver louche lorsque l’on est un coureur sans en avoir l’air.

Avez-vous des questions?  Des commentaires?  Venez en discuter ici, ou bien sur Mes Prétentions de Sagesse sur Facebook.  Vous pouvez aussi partager ce billet avec les liens suivants:

Deux catégories de gens…

… et deux qualités de vie sociale.

Avant qu’on me pose la question, non, il n’existe pas de série nommée « Kid Mecha ». De toute façon, le sujet de discussion n’a aucune importance. C’était juste pour montrer la différence entre les gens normaux et ceux qui accordent une importance démesurée à ton ignorance, car ils ressentent un tout aussi démesuré besoin de rabaisser autrui.

Bonne Année 2016

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