100 leçons de vie que j’aurais aimé apprendre plus tôt

Des résolutions pour la nouvelle année?  Non; des leçons pour toute une vie.

AU SUJET DES ÉTUDES

  • 1) N’étudie pas en Arts ou en Philosophie à moins que ton but soit de devenir prof d’Arts ou de Philosophie.
  • 2) N’étudie pas en graphisme à moins de vouloir passer ta vie à te plaindre que tu ne trouves jamais de travail dans ta branche.
  • 3) Aucun étudiant n’a besoin d’une carte de crédit. Tu vis déjà sur de l’argent emprunté que tu auras à rembourser avec intérêts. Inutile d’en rajouter.
  • 4) Le but d’un travail d’équipe n’est pas le travail mais bien l’équipe. C’est pour ça que l’on vous oblige souvent à travailler en groupe: C’est important puisque c’est quelque chose que vous aurez à faire plus tard sur le marché du travail.
  • 5) Le conseil étudiant, le journal étudiant et tous les autres comités n’existent que dans un seul but: te distraire de tes études afin d’augmenter tes possibilités d’échec, ce qui t’oblige à prolonger tes études, et ainsi apporter plus d’argent aux établissements scolaires et augmenter ta dette (et les intérêts) aux banques et au gouvernement. La preuve, c’est que faire partie de ces comités ne t’apportera rien sur le marché du travail.
  • 6) Il n’y a que deux règles à suivre pour réussir ses études:  Se rappeler du contenu des livres, et être d’accord avec le prof.
  • 7) Tu auras tout le temps de faire valoir tes droits et tes idées lorsque tes études seront terminées.  Mais en attendant, tes opinions risquent juste de te nuire, alors ta gueule!


AU SUJET (du début ) DE LA VIE ADULTE

  • 8) Avant d’avoir ce que tu veux, tu auras à faire ce que tu ne veux pas. C’est la réalité pour tout le monde. Tu n’es pas une exception.
  • 9) Trouves-toi un travail à temps plein.  On s’en fout que ce soit au salaire minimum, ce n’est pas comme si tu avais à payer quoi que ce soit si tu habites chez tes parents.
  • 10) Personne n’est trop bien pour une McJob.  Tes futurs employeurs n’en auront rien à cirer de là où tu as travaillé. Ce qui les intéressera, c’est le fait que tu as travaillé.
  • 11) Profite du fait que tu vis encore gratuitement chez tes parents pour acheter les meubles et tout ce dont tu auras besoin en appartement.  Parce que si tu pars en appartement avant de te meubler, ce n’est pas en payant loyer, bouffe, électricité et téléphone que tu y arriveras.
  • 12) Rembourse ton prêt étudiant.
  • 13) Obtiens ton permis de conduire.
  • 14) Apprend à cuisiner.
  • 15) Ce que l’on te fait miroiter est en réalité moins bien que décrit et te coûtera plus qu’annoncé. C’est vrai pour les objets, ça l’est tout autant pour les produits, les services et surtout les gens.
  • 16) À tort ou à raison, tu auras toujours l’impression que les autres l’ont plus facile que toi, et ce sans le mériter. Si la vie était Les Simpsons, tu serais Frank Grimes.


AU SUJET DU TRAVAIL ET DU SUCCÈS

  • 17) Personne ne te doit rien.
  • 18) Un travail est ou bien ardu, ou bien stressant, ou bien ennuyant. Plus vite tu te feras à l’idée et mieux tu te porteras.
  • 19) Les gens ne veulent pas d’un perfectionniste.  Ils veulent juste que le travail soit fait.
  • 20) Peu importe le nombre de diplômes que tu auras obtenu, tu vas commencer au bas de l’échelle.
  • 21) Avoir raison est beaucoup moins une garantie de succès que être d’accord.
  • 22) Si on ne t’a rien demandé, ferme-la!
  • 23) Personne n’aime les vantards, les plaintifs, les dramaturges, les paniers percés et les je-sais-tout. C’est aussi vrai au travail que partout ailleurs.
  • 24) Si tu fais le travail parfaitement, c’est l’équipe qui sera félicitée. Si tu fais foirer le travail, c’est toi seul qui sera blâmé. C’est inévitable.
  • 25) La réussite se compose de ces 7 ingrédients : De la volonté, du travail, du talent, être au bon endroit, être au bon moment, avoir la chance de rencontrer les personnes clés, et ne pas les faire chier.
  • 26) Les gens haut-placés n’ont que faire de ton succès. C’est le leur qui les intéresse. Ce n’est qu’en démontrant que tu peux augmenter le leur qu’ils vont daigner s’occuper du tiens.
  • 27) « Réussir par soi-même sans l’aide de personne » est un mythe qui te fera obstacle et sabotera tes chances de succès si tu persistes à t’y tenir. Ou bien tu saisis les opportunités, ou bien tu restes en bas.
  • 28) L’idéalisme et l’intégrité ne paient pas le loyer.
  • 29) Si c’est légal, fais-le!
  • 30) Le loser est celui qui se trouve des excuses pour son travail. Le saboteur est celui qui ne fait que chercher les problèmes dans le travail des autres. Le winner est celui qui cherche, trouve et applique des solutions pour tous les travaux.
  • 31) Ais de bonnes relations avec tes collègues, mais n’oublie jamais que tu ne dois ta loyauté qu’à ceux qui te paient.
  • 32) Chercher à réussir sans autre motivation que faire chier les autres, ça n’a jamais réussi à personne à long terme.
  • 33) Tu n’est pas irremplaçable!


AU SUJET DE L’ARGENT

  • 34) Quand tu vis chez tes parents, “de l’argent”, c’est tout l’argent que tu reçois. Quand tu vis à ton propre compte, “de l’argent”, c’est le peu qui te reste une fois que tu as payé le nécessaire.
  • 35) Tout le monde veut te faire dépenser ton argent.
  • 36) Quand tu reçois un chèque de paie, tu payes des retenues.  Quand tu le déposes, tu payes des frais de tenue de compte. Quand tu achètes, tu payes des taxes. Quand tu règles avec Interac, tu paies des frais d’administrations.  Ton véritable salaire, c’est ce qui reste une fois que tout le monde a pris sa part.  Alors ne calcule pas ton budget sur ton revenu brut.
  • 37) Et ce n’est pas tout: Quand tu déclares tes revenus, tu payes de l’impôt. Alors met un p’tit 20$ de côté à chaque paie et tu ne seras jamais pris au dépourvu à la fin de l’année.
  • 38) Ouvre au moins deux comptes de banque/caisse: Un compte d’épargne, et un compte chèque avec opérations.
  • 39) La banque/caisse va te charger des frais de tenue de compte et d’opérations à chaque mois, que tu l’utilises ou pas. Alors déposes-y régulièrement sinon les frais vont finir par le vider et tu paiera l’amende lorsque ça tombera en dessous de $0.00.
  • 40) Oui, quand quelqu’un n’a pas l’argent pour faire ses paiements, on le punit en lui chargeant encore plus d’argent.  C’est illogique mais c’est ça quand même. Vis avec, ou arrange-toi pour que ça ne t’arrive pas.
  • 41) Payer cash est une valeur dépassée car elle ne laisse aucune trace, et ainsi ne rapporte rien de bon sur ton dossier de crédit.


AU SUJET DES CARTES DE CRÉDIT

  • 42) Tout le monde a besoin d’une carte de crédit.
  • 43) Personne n’en a besoin de plus qu’une.
  • 44) Va à ta banque/caisse et demande à voir un conseiller pour en obtenir une. Ils font affaire avec Visa et Mastercard, alors ça va te faciliter la tâche, autant pour l’obtention que pour les paiements.
  • 45) Ne l’utilise que si tu as un revenu régulier.
  • 46) Ne met jamais sur ta carte plus que ce que tu pourrais te permettre si tu n’en avais pas.
  • 47) Utilise-la pour tous tes achats habituels au lieu de ta carte débit, tu t’épargneras les frais Interac.
  • 48) Visite régulièrement ton dossier de carte de crédit en ligne afin de ne jamais perdre de vue tes transactions.
  • 49) Rembourse-la à toutes les semaines.
  • 50) Assures-toi de la remettre à $0.00 au moins trois jours ouvrables avant la date d’échéance.  Ainsi, tu payeras $0.00 d’intérêts.
  • 51) Tu recevras souvent des offres d’augmenter ta limite de crédit. Accepte-les toutes, mais ne les utilise jamais.
  • 52) Agir ainsi t’épargnera des frais, te rapportera un bon dossier de crédit, et une haute marge de crédit.
  • 53) Un jour ou l’autre, tu seras obligé de payer quelque chose qui coûte plus d’argent que tu n’en as. (Ordinateur, électroménager, etc) C’est là que tu vas apprécier ce bon dossier et cette haute marge.


AU SUJET DES RESTAURANTS

  • 54) Le resto devrait être une occasion spéciale et non une habitude.
  • 55) On va te servir ta boisson gazeuse au moins un quart d’heure avant ton repas pour t’inciter à la boire immédiatement, donc à en commander une autre pendant le repas. Demande un verre d’eau pour l’instant, et précise que tu veux ta boisson avec le repas.
  • 56) Ou mieux encore: Reste à l’eau. Pourquoi payer l’équivalent de quatre bouteilles de deux litres pour une boisson gazeuse coupée à 60% d’eau et de glaçons?
  • 57) L’entrée, le dessert et l’alcool vont doubler, voire tripler ta facture.
  • 58) Les taxes et le pourboire obligatoire vont y ajouter un autre 30%. Alors ne soit pas surpris si ton burger affiché à $9.99, pris en repas complet, finit par te coûter $40.00.
  • 59) Obligé de manger ailleurs car loin de chez toi? Oublie les restos. Achète au marché d’alimentation et mange dehors. Tu sauveras beaucoup d’argent et de temps.


AU SUJET DES GENS ET DE LA VIE SOCIALE

  • 60) Trois personnes voudront faire partie de ta vie: Celle qui va avancer à tes côtés, celle qui va rester immobile en te regardant avancer, et celle qui va s’immobiliser devant toi pour t’empêcher d’avancer.  Accueille la première, abandonne la seconde, et fuit la troisième.
  • 61) Donne ton respect et ta loyauté à tous dès le départ.  Retire-les ensuite à ceux qui s’en montreront indigne.
  • 62) Au début, les gens se montrent sous leur meilleur jour.  Ce n’est qu’avec le temps que la véritable personnalité de tout un chacun ressort.
  • 63) Tout le monde est plus ou moins endommagé ou traumatisé par son passé, et t’en feront subir les séquelles.
  • 64) Pour toutes les raisons précédentes, attend de bien connaitre une personne avant de voir si c’est une bonne chose de la mêler à ton univers déjà établi et harmonieux.  
  • 65) Une vie sociale harmonieuse ne peut s’accomplir qu’entre gens qui se considèrent égaux.  
  • 66) N’accepte ni le rôle de leader qui doit porter sur lui le groupe, ni celui de mascotte juste bon pour servir de sujet de moqueries. 
  • 67) Les gens pénibles dans ta vie sont comme les Band-Aids.  Tu peux les enlever rapidement, ça fait mal sur le coup, mais c’est vite terminé.  Ou tu peux perdre ton temps en allongeant inutilement une situation pénible qui ne cessera pas d’être douloureuse qui ne s’améliorera jamais. 
  • 68) On ne peut pas repousser tous les gens qui ne font pas notre affaire.  Il y en aura toujours de qu’il vaudra mieux garder dans son entourage tout en gardant une certaine distance.
  • 69) Sans pour autant être parano, il y a des gens de qui il vaut mieux se méfier En voici une liste. (Le lien ouvre une 2e fenêtre).


AU SUJET DU COUPLE

  • 70) Le couple n’est pas une solution. Si le célibat est pour toi un problème, c’est que le problème est en toi. Trouve-le et règle-le!
  • 71) Tes premières relations ne dureront pas. Elles ne sont que des brouillons pour tes futures relations sérieuses.
  • 72) Pour se mettre en couple, il faut beaucoup plus de points communs que juste « nous sommes tous les deux célibataires ».
  • 73) Les relations de couple sont comme une carrière: Si tu refuses de prendre de l’expérience avant de trouver ton idéal, alors tu n’auras pas ce qu’il faut pour l’obtenir, en encore moins pour le garder.
  • 74) Arrête d’espérer trouver un jour le prince charmant / la fille parfaite.  Même si il/elle existait, tu n’as probablement pas ce qu’il faut pour lui plaire.
  • 75) La technique d’approche « Je vais te chérir, te combler, répondre à tous tes besoins et faire tes quatre volontés » est pathétique, et ce pour trois raisons. La première, c’est que loin de te donner une image de chevalier romantique servant une princesse, ça démontre que tu es un loser désespéré.  La seconde: les gens  normaux recherchent une relation normale avec une personne qui sera leur égal, et n’ont donc rien à faire d’un esclave avec qui ils ne pourront pas échanger. Et la troisième, c’est que les seules personnes qui peuvent s’intéresser à avoir un esclave, ce sont les manipulateurs contrôleurs profiteurs qui feront de ta vie un enfer et te rejetteront après t’avoir tout enlevé: Argent, biens, santé et réputation.
  • 76) Ne t’attache pas à une personne qui a plus de dettes que de moyens de les payer.
  • 77) La façon dont les films et les séries télé décrivent les couple n’est pas plus conforme à la réalité que ne l’est la porno au sujet de la sexualité.
  • 78) Celui qui cherche à séduire avec son argent et ses biens finit toujours avec une personne qui ne s’intéresse qu’à son argent et ses biens.
  • 79) Parce que chaque personne est différente, très peu de ce que tu as appris au sujet du sexe opposé dans ton couple précédent ne s’appliquera dans ton prochain couple.
  • 80) Le match parfait n’existe pas. Même chez les couples les mieux assortis, il a fallu que l’un et l’autre fassent quelques ajustements et compromis afin que la compatibilité puisse exister.
  • 81) Si tu es la seule personne des deux qui fait les ajustements, des compromis et des sacrifices, vous êtes incompatibles.
  • 82) Les couples qui vivent le plus longtemps sont composés de gens qui n’ont pas besoin d’être en couple pour vivre.
  • 83) Les condoms existent.  Utilise-les!
  • 84) Tu n’est pas irremplaçable!


AU SUJET DE LA PARENTÉ

  • 85) Avoir un enfant n’est la solution à aucun problème. Ça ne l’a jamais été. Ça ne le sera jamais.
  • 86) Élever un enfant seule, c’est ton choix.  Être élevé par un seul parent, ce n’est pas le choix de ton enfant, c’est quelque chose que tu lui imposes.  Il se peut que ton choix de vie lui convienne, mais ce n’est pas garanti.
  • 87) Dès que tu as un enfant, oublie-toi, tu n’existes plus.
  • 88) Oublie aussi ton argent, tes loisirs et tes projets personnels.
  • 89) Oui, ton enfant est spécial et remarquable, tout comme le sont aux yeux de leurs parents chacun des centaines de milliers d’enfants qui naissent chaque jour à travers le monde.
  • 90) En tant que parent, tout ce que tu feras ou ne feras pas sera potentiellement mal vu aux yeux des autres. Fais-toi à l’idée.
  • 91) Quoi que tu lui achète, il va le salir, le casser, le ruiner, ne pas l’utiliser correctement, ou au contraire s’en foutre totalement. C’est comme ça!
  • 92) Noël/anniversaires: Que tu lui donnes trois ou vingt jouets d’un coup, il n’y en aura que deux dans le lot qu’il va préférer et régulièrement jouer avec. Limite-toi à ça, tu sauveras de la place dans sa chambre et de l’argent pour toi.
  • 93) Aucun enfant ne nait avec la notion du respect. Inculque-lui ou vous en subirez les conséquences, lui, toi et votre entourage.
  • 94) La discipline n’est pas un abus de pouvoir. C’est une nécessité.
  • 95) L’abus de pouvoir, ce n’est pas de la discipline.  C’est de l’abus.
  • 96) Les enfants sont malléables jusqu’à un certain point. Ensuite, c’est leur personnalité qui entre en ligne de compte.
  • 97) Certains de leurs gestes seront de votre faute, d’autres pas.
  • 98) Lorsqu’il n’est pas à un endroit spécifiquement conçu pour les enfants, il s’emmerde. Amène-lui toujours jeux, livres, cahiers, crayons, au resto, en visite, lors de longs trajets, etc.
  • 99) Deux enfants, c’est suffisant.


AU SUJET DE LA VIE EN GÉNÉRAL

  • 100) Il existe des exceptions à tout ce que vous venez de lire. Mais si vous basez vos choix de vie là-dessus pour toujours faire le contraire de ce que dicte le bon sens, attendez-vous à accumuler beaucoup plus d’échecs que de réussites.  Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle des exceptions.

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Y’a liens là:

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Le texte Je me méfie de ceux qui me disent… aide à reconnaître les gens toxiques dès le début.

2015 en révision

Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2015 de ce blog.

En voici un extrait :

Le Musée du Louvre accueille chaque année 8.500.000 visiteurs. Ce blog a été vu 140 000 fois en 2015. S’il était une exposition au Louvre, il faudrait à peu près 6 ans pour que chacun puisse la voir.

Cliquez ici pour voir le rapport complet.

Douze choses que j’ai apprises (à la dure) en devenant concierge résident

Comme j’en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog, j’ai commencé à exercer le métier de concierge résident en septembre 2012. J’ai d’abord servi un édifice de 22 étages construit en 1964, puis une tour à condos de 34 étages construits en 2012.  J’y ai appris douze choses que l’on ne soupçonnerait pas lorsque l’on est simple locataire. Par exemple :

1) À peine achevé de construire, l’édifice commence à s’autodétruire.
Vous avez probablement déjà vu des images montrant l’intérieur d’un appartement à l’abandon depuis quelques temps.  Ça ressemble généralement à ceci:

Non, l’endroit n’a pas été vandalisé.  C’est juste ce qui arrive tout naturellement lorsque la place n’est pas entretenue: L’humidité s’accumule, la moisissure envahit, le métal oxyde, le bois pourrit, le plâtre ramollit.  Par conséquent, les murs fissurent, les plafonds s’effondrent, les tuyaux brisent, les planchers défoncent.  C’est sur une base quotidienne que ces problèmes apparaissent et que le concierge doit intervenir pour les régler avant que ça s’aggrave.  

2) Les murs dissimulent des trésors et des tragédies.
Plus l’endroit est vieux, plus grande sont les chances que les murs contiennent des choses qui y ont été cachées et oubliées.  Une simple recherche sur Google avec les mots trouvé dans les murs en donne des centaines d’exemples: Vieux journaux, magazines et comic books de grandes valeurs en parfait état, bijoux, argent comptant, foetus momifiés et cadavres d’enfants et d’animaux, oeuvres d’art…  Mais dans 99% des cas, on n’y retrouve que débris de tuyauterie, morceaux de plâtre et de bois abandonnés là lors de précédentes rénovations.  Personnellement, j’ai eu la chance d’y trouver une bouteille de Pepsi datant de 1964 en parfait état, probablement laissée là par l’un des menuisiers qui a construit la place.

3) Plus c’est riche, plus c’est pauvre.
Il est assez ironique que l’on retrouve encore partout des maisons et édifices plus que centenaires en parfait état alors que les plus récentes constructions tombent si vite en ruine.  C’est qu’aux siècles précédents, le premier soucis des propriétaires et des charpentiers, c’était la solidité.  De nos jours, c’est l’économie.  Un propriétaire qui voudra se faire bâtir une tour à logements fera un appel d’offre à plusieurs compagnies de construction.  Le contrat ira à celui qui soumettra le plus bas prix dans son estimation. Ce dernier, recevra donc du propriétaire le montant qu’il lui a fixé. Avec cet argent, le constructeur doit acheter les matériaux, payer ses employés, et se payer lui-même avec le reste.  Aussi, si le constructeur veut maximiser son profit personnel, il achètera les matériaux au plus bas prix.  Évidemment, plus basse est la valeur du matériel, et plus basse est sa qualité.  Voilà pourquoi j’ai eu à faire face à trois fois plus de bris, de pannes et problèmes divers dans la tour à condos de luxe construite en 2012, que dans le vieil édifice de 1964.

4) Il est possible que votre concierge n’ait pas la moindre idée de ce qu’il fait.
Le soucis d’économie du propriétaire fait qu’il désire autant que possible se passer du plombier, de l’électricien, du menuisier et du réparateur de frigo et de cuisinière, qui chargent chacun entre $100.00 et $250.00 de l’heure + matériel.  Il exige donc que son concierge résident sache tout faire.  J’ai appris ce que mon collègue partant a eu le temps de m’apprendre, et de ce que mes patrons pouvaient me dire si le problème tombait sur leurs heures de travail. Pour le reste, la consigne était « Débrouille-toi, bluffe, improvise. »

Avec le temps, forcément, le métier est rentré, mais la première année n’a pas toujours été facile.  Beaucoup de murs ont été colmatés avec des panneaux qui n’avaient pas toujours la grandeur et la forme requise.  Il m’a fallu appliquer beaucoup de kilos de plâtre pour dissimuler tout ça.  Heureusement, une fois sec, un coup de sableuse et un coup de peinture et il n’y paraissait plus. 

Mais l’ignorance est présente aussi au niveau administratif.  Imaginez le système d’alarme qui part, que tu n’as pas la moindre idée comment l’arrêter, que tu appelles ta patronne chez elle qui te dit de consulter ta feuille de référence de gens à appeler selon tel ou tel problème, que tu appelles la compagnie inscrite sur ta feuille de référence, qu’ils te demandent ton numéro de client, et ton numéro d’employé et que tu n’as pas la moindre idée de quoi il s’agit, pour te faire dire vingt minutes plus tard que ça fait sept ans que tes patrons ne font plus affaire avec eux.  C’est ça qui arrive lorsque ta liste de référence n’a pas été mise à jour depuis l’an 2000.  Et ce n’était pas mieux avec la tour à condos de 2012.  Peu importe le problème, peu importe qui on appelait, eux-mêmes n’étaient pas sûr si c’était bien à eux de régler le problème ou non (généralement, ils affirmaient que non) puisque eux aussi avaient été mis à leurs postes sans savoir ce qu’ils devaient y faire au juste.

5) Les réparations sont souvent faites de récupérations, de rafistolage et d’espoir que ça tienne le coup.
Le propriétaire cherche également à économiser sur le matériel autant que possible.  Aussi, lorsque quelque chose doit être remplacé s’il est brisé au-delà de notre capacité de le réparer, on ne le jette pas sans en avoir récupéré un maximum d’éléments encore fonctionnels ou bien réparables. Ainsi, la plupart du temps, un locataire qui croit que j’ai mis une pièce neuve pour réparer son robinet s’est plutôt fait refiler une pièce que j’ai recréée à partir de trois morceaux tirés de trois autres robinets brisés.

Et il faut savoir être débrouillard.  Une nuit de samedi à dimanche, je me fais réveiller par un locataire dont un tuyau de renvoi d’eau a éclaté Dieu-sait-comment.  Pas un seul tuyau de rechange dans mon atelier.  Je prends donc une feuille en matière plastique souple devant originalement servir à Dieu-sait-quoi.  Je le coupe de la longueur du tuyau, puis, je le roule et l’installe.  Je le ferme, le colmate et le fixe à grand renfort de colle au silicone, pour que ça tienne jusqu’à lundi.  Lundi venu, je montre la chose à mon patron.  Après avoir inspecté mon ouvrage, il referme la porte en disant que puisque ça tient, pas besoin d’en faire plus.  Pourquoi payer pour un nouveau tuyau puisque j’ai réussi à trouver une solution alternative gratuite?

6) L’ascenseur n’appartient pas à l’endroit.
Je ne suis pas raciste, mais on m’a déjà soupçonné à tort de l’être.  (Notez que cette situation est la seule dans lequel il est acceptable de commencer une phrase par « Je ne suis pas raciste, mais… » )  Un matin lorsqu’un locataire non-blanc-ni-québécois-de-naissance a échappé sa passe de bus dans la fente entre le plancher et l’ascenseur en sortant de celui-ci.  Il est aussitôt accouru vers moi en me demandant d’aller la récupérer.  Je lui ai répondu que c’est bien dommage mais je ne peux rien faire.  Non seulement n’ais-je pas accès au puits, je ne sais même pas où est située l’accès pour commencer.

Normal! S’il y a une chose dans laquelle la sécurité doit être au top en tout temps, c’est bien l’ascenseur.  C’est beaucoup trop important pour en confier l’entretien à des concierges qui improvisent car ils ne savent pas toujours ce qu’ils font.  Aussi, l’ascenseur reste la propriété de la compagnie qui l’a installée, et seuls leurs techniciens ont accès à leurs panneaux et au puits.  Personne d’autre n’en a la clé.  Ni le concierge, ni l’administration, même pas le propriétaire.

Après avoir expliqué la chose au locataire, celui-ci s’est énervé, m’accusant de lui mentir, me prêtant des motivations racistes en disant que si c’était arrivé à un blanc, j’irais tout de suite lui chercher sa carte.  Il finit par se mettre devant moi en disant qu’il ne bougera pas d’ici tant que personne n’ira la lui récupérer.  Après trois secondes de silence, j’ai juste dit « Bon! », je me suis assis par terre, et j’ai rajouté « Aussi bien s’asseoir car nous en avons pour des jours à ne pouvoir aller nulle-part, vous et moi. »   Après une dizaine de secondes, il se calme et me demande si c’est bien vrai, ce que je dis.  Je me relève en répondant que tout ce que je peux faire, c’est prendre son nom et son numéro d’appartement, puis laisser un message à mes patrons pour qu’ils appellent la compagnie d’ascenseur pour leur demander s’ils peuvent dépêcher un technicien pour ça.  Mais voilà, quiconque appelle un technicien d’ascenseur pour le faire venir hors de ses heures établies de visite doit lui débourser plus de $100.00 de l’heure.  Il a décliné et est parti. 

7) Il faut s’attendre à y trouver au moins un cadavre par année.
Plus un édifice est vieux, plus on y retrouve des gens qui y habitent depuis longtemps.  Alors forcément, plus grandes sont les chances qu’on en retrouve qui meurent de causes naturelles.  Ça faisait six jours que je voyais le journal s’empiler devant la porte de ce monsieur de 82 ans.  J’ai décidé de vérifier.  Je l’ai trouvé à côté de son lit, face contre terre, mort d’une crise cardiaque.  Par chance, l’air climatisé fonctionnait à plein et toutes les fenêtres étaient fermées, il n’était donc encore ni décomposé ni malodorant.

Ça aurait pu être pire.  Le gars que j’ai remplacé pour ce travail a trouvé un vieil homme mort dans son lit depuis deux semaines, nu, à découvert, sur le dos, le corps noir-brun-mauve-rouge, en érection, la bouche grande ouverte, le visage rongé par les larves.  De quoi se taper quelques mois d’insomnie. 

8) Tous les tuyaux sont connectés.
Qui n’a pas déjà subi la désagréable expérience de la douche qui change de température lorsqu’un colocataire ou un voisin utilise l’eau.  Il n’y a pas que les arrivées d’eau qui sont partagées entre voisins.  Les renvois aussi.  Je l’ai appris à mes dépends la première fois que j’ai essayé de déboucher un évier en utilisant une pompe à pression, et que le tout est ressorti volcaniquement chez le voisin par son évier de cuisine.  J’en ai pris quelques photos-souvenirs:

Essayez d’imaginer la violente odeur âcre qui se dégage de  ces résidus graisseux qui se sont accumulés là-dedans depuis 1964.  Ça prend à la gorge quelque chose de suffoquant.  Quatre heures, que ça m’a pris pour tout nettoyer, avant de devoir repeindre.

9) Un simple gadget de douche peut priver d’eau chaude plusieurs étages et coûter des milliers en réparations inutiles.
Nous avons tous déjà constaté en ouvrant les robinets que l’eau froide est bien plus abondante que l’eau chaude. Il y a une raison pour ça. L’eau froide est fournie par la ville. Elle vient sous une pression de 300 lbs par pouce carré, histoire que ça se rende bien jusqu’aux étages supérieurs. (La pression varie selon la ville et l’édifice, mais c’est juste pour l’exemple)  L’eau chaude, par contre, est fournie par l’édifice. Nos pompes étant moins puissantes que les pompes municipales, on l’envoie avec 180 lbs de pression. Voilà pourquoi il est si difficile de bien doser la température de la douche.

Les gens qui n’aiment pas se faire chier à cette tâche peuvent acheter des pommeaux de douche qui permettent de couper l’arrivée d’eau directement sous le jet. Tout ce que vous avez à faire est de régler les robinets à bonne température une seule fois, puis couper l’eau sous le jet en laissant les robinets ouverts. En théorie, ça permettra à l’eau de douche d’être déjà réglée à température idéale à chaque fois que vous l’utiliserez. Mais en réalité, c’est tout le contraire qui se produit.

Voyez-vous, 300 moins 180, ça fait 120. Et puisque vous connectez ensemble l’eau chaude et l’eau froide en laissant les deux robinets ouverts, et que votre pommeau de douche est fermé, l’eau ne peux pas en sortir. Ainsi, l’eau froide pousse l’eau chaude sous une pression de 120 lbs. L’eau chaude recule tandis que l’eau froide envahit ses tuyaux. Et puisque tous les tuyaux d’eau chaude des différents appartements sont connectés ensemble, plus le temps passe et plus nombreux sont les logements qui se trouvent privés d’eau chaude. Le reste se déroule de cette façon :

  • Recevoir des plaintes comme quoi il n’y a plus d’eau chaude.
  • Aller vérifier les chaudières.
  • Si l’eau froide a eu le temps d’envahir la chaudière, constater qu’en effet l’eau n’y est pas chaude.
  • Croire que le problème est la chaudière, donc appeler le technicien.
  • Technicien qui démonte la chaudière et y travaille longtemps (de 100$ à 250$ de l’heure), à la recherche d’un problème qui n’existe pas car celle-ci est en ordre.
  • Deviner, après coup, que le problème est peut-être un pommeau de douche spécial. Encore faut-il savoir que ça existe.
  • Devoir visiter tous les logements de chaque étage qui subit le problème.
  • Avoir maille à partir avec les locataires absents qui ne veulent pas que l’on entre chez eux pendant leur absence.
  • Une fois le pommeau fautif trouvé, convaincre de s’en débarrasser le locataire qui n’arrive pas à croire qu’un simple petit gadget puisse causer tant de problèmes.
  • Lui envoyer la facture du technicien, qu’il ne pourra probablement pas payer et qu’il contestera. S’il s’agit d’un étudiant, d’un retraité ou d’un chômeur, il obtiendra gain de cause.

10) Légalement, on peut entrer chez vous n’importe quand.
Personne n’est à l’aise avec l’idée que le propriétaire et ses employés puissent envahir votre domicile à volonté. Or, non seulement est-ce légal pour le propriétaire de le faire, il est illégal pour un locataire de changer la serrure sans nous aviser ni nous donner copie de la clé. Ce n’est pas dans le but d’abuser de la situation.  La raison est simple: N’importe quoi peut arriver. Dégât d’eau, début d’incendie, besoin de porter assistance à une personne en danger. L’accès instantané peut faire toute la différence entre « une chance que nous sommes intervenus à temps » et « plus rien à faire, il est trop tard ».

11) Les 15-25 ans du quartier prennent l’édifice pour un parc public.
Le vieil édifice de 1964 est situé près de deux écoles secondaire et de quelques pavillons d’université.  Aussi, il n’est pas rare qu’après la sortie des cours, un groupe de ceux-ci s’introduisent dans la place pour monter directement à l’étage supérieur qui donne sur la piscine, les saunas et la terrasse extérieure.  Ils s’imaginent tous qu’au nombre de logements que nous avons (240), il nous est impossible de les connaître tous.  Eh bien vous allez être surpris d’apprendre qu’au contraire, non seulement on connait nos résidents à force de les croiser, un faible pourcentage sont étudiants, et ceux-là on les voit à tous les jours lorsqu’ils sortent et rentrent les jours d’école.  

Le bureau de l’administration est situé au rez de chaussée, près de la porte, et le mur de séparation est en verre.  Alors quand la patronne et/ou la secrétaire voient entrer un groupe de jeunes inconnus sans clés qui profitent pour passer lorsqu’un résident entre ou sort, et que le moniteur électronique de l’ascenseur sur leur bureau montre que ces gens n’ont appuyé que sur le bouton du dernier étage, le concierge est aussitôt appelé pour aller les accueillir en haut dès leur arrivée, sinon d’aller les rejoindre.  C’est toujours amusant les voir essayer de s’en tirer en bluffant maladroitement:

« Est-ce que je peux vous aider? »
« Euh… Non, ça va. »
« Est-ce que vous habitez ici? »
« … euh… Pardon? »
« Est-ce que vous habitez ici? »
« … Oui! »
« Vous habitez ici, mais vous avez tous vos manteaux et vos sacs d’école avec vous pour aller sur la terrasse? Bizarre, ça! »
« Euh… C’parce que mes parents sont pas rentrés. »
« Ils habitent où, tes parents? »
« Euh… Pardon? »
« C’est quoi l’étage? C’est quoi le numéro de porte? »
« Euh… »
« Tu sais même pas où c’que t’habites?  Très bien, on va retourner dans l’ascenseur, on va aller au bureau de la direction, tu vas devoir fournir une preuve d’adresse, et on va appeler tes parents. Allons-y! »

Tout le long du trajet, alors que l’ascenseur descend les 22 étages, je ne peux m’empêcher de sourire alors qu’un lourd silence inquiet règne parmi le groupe de wannabe-clandestins.  Rendu au rez-de-chaussée, à moins qu’ils insistent à continuer leur bluff, je leur dis que je les laisse partir cette fois-ci, mais la seconde fois ce sera l’appel aux parents et à la police, parce que invasion de propriété privée, c’est un crime.  Ils n’y reviennent jamais.  

Hélas, il arrive aussi que la place se fasse envahir par des adultes plus intimidants et généralement ivres, ce qui nécessite intervention policière, qui ne se déplacent qu’à condition que l’on ait d’abord tenté de régler le problème nous-mêmes, et que l’on a rencontré résistance et menaces.  À date, tous ont toujours résisté et/ou menacé. 

12) Les conditions de vie d’un concierge résident sont à la fois meilleures et pires que ce que vous imaginez.
Comme la majorité des gens, incluant probablement les scénaristes de l’épisode 10 de la saison 6 des Simpsons, je m’imaginais qu’un concierge résident habitait le sous-sol de l’édifice, dans lequel il vivait misérablement.

Il n’en est rien. Dans l’édifice à logements construit en 1964, on m’a donné un 3½ gratuit très bien éclairé au 11e étage, électricité et chauffage fourni, avec en plus un excellent salaire.  Et dans la tour à condos de luxe, j’ai eu droit à un 4½ au 3e étage, sombre et mal éclairé, que je devais payer $400.00 par mois, rien fourni, à moins bon salaire. (Comme je disais au point 3: Plus c’est riche, plus c’est pauvre.)  Voilà pour le côté meilleur que ce l’on s’imagine.

Pour le côté pire, tout d’abord il y a l’horaire.  Si le propriétaire veut un concierge résident, c’est pour avoir quelqu’un sur place pour répondre aux urgences 24/7. Dans le vieil édifice, j’étais de garde 24h une semaine sur deux.  Ça signifie que je n’étais libre qu’après 5pm une semaine sur deux, et que je n’avais que deux fins de semaine de congé par mois.  Mais c’était quand même moins pire que dans la tour à condos de luxe, où mes seuls moments de liberté étaient le mardi et mercredi de 8am à 5pm.

Ensuite, le salaire est fixe. Alors même si la paie est bonne, si on divise le salaire par le nombre d’heures travaillées, on arrive bien en dessous du salaire minimum.  Quand on est assez vaillant pour travailler de dix à seize heures par jour, c’est plutôt ingrat comme situation.

Enfin, les possibilités d’avancements sont nulles puisque dans les deux cas, résident est déjà la position au top de la conciergerie.

 

BIENTÔT: Ce que mon travail de concierge résident m’a appris au sujet des locataires.

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Y’a liens là:

Joignez la page Facebook de Mes Prétentions de Sagesse.
Google: Trucs trouvés dans les murs.
Google: Things found in walls.
Petite histoire d’horreur d’une femme aux prises avec un concierge qui abuse de sa position (et de son passe-partout) pour la harceler.

Il ne suffit pas que d’être gentil.

Eh oui, encore un billet au sujet des Nice Guys / Soi-Disant Bon Gars.  En fait, ceci est la suite de mon avant-dernier billet Heureux d’être friendzoné.  Je l’écris parce que j’ai reçu deux messages privés sur la page Facebook de fans de Mes Prétentions de Sagesse.  Leurs auteurs semblaient croire que le message que je passe dans ce billet est qu’il suffit d’être gentil lorsqu’on se fait friendzoner pour que la fille change d’idée et nous dé-friendzone.  Eh bien non, les gars, c’est un peu plus compliqué que ça.  Voici tous les éléments qui ont joué en ma faveur pour faire de cette amie ma conjointe et fiancée :

1) Aucun des deux n’a essayé de plaire à l’autre.
Combien de fois ais-je vu ça, une personne qui cherche à s’adapter aux goûts et aux idées de l’autre, dans l’espoir de lui plaire en lui faisant accroire qu’ils sont semblables?  Très mauvaise idée, et ce pour quatre raisons:

  1. Si tu as à changer pour lui plaire, ça signifie que tu ne lui plais pas.  Déjà-là, ça démontre que vous n’avez même pas la base requise pour une relation amoureuse.  
  2. Ensuite, ça démontre à quel point tu es désespéré, puisque tu choisis n’importe qui, au lieu d’une personne qui t’es compatible.
  3. Tu n’as aucun amour-propre, puisque tu es prêt à nier complètement tes opinions, tes goûts, tes besoins et tout ce que tu es, afin te créer une identité complètement bidon.
  4. Agir ainsi pour la tromper sur ton compte démontre que tu es menteur, hypocrite, manipulateur…  C’est ça que tu appelles être un bon gars? 

Agir ainsi n’était pas dans notre nature, ni à elle ni à moi.  Et même si ça l’avait été, nous n’aurions pas eu besoin de tels stratagèmes parce que… 

2) Nous avons beaucoup en commun.
Nous dessinons, nous écrivons, nous aimons les bandes dessinées, les dessins animés, les objets et affiches vintage rétro, les films de Bardot, les chansons de Gainsbourg et l’Histoire en général.  Nous avons l’esprit ouvert et les mêmes convictions sur l’égalité, le féminisme, la communication, les relations interpersonnelles en société et dans le couple.  Et nous étions déjà comme ça avant de se rencontrer.  

Toute ma vie, on a essayé de me bourrer le crane avec le fallacieux concept comme quoi on n’avait pas besoin d’être semblables pour être en couple car en amour, nos différences n’ont aucune importance.  Je veux bien le croire, mais il faut quand même avoir un bon lot de trucs en commun pour ne pas que nos différences se mettent entre nous.  Parce que sinon, on ne peut pas avoir le point suivant qui est:

3) Nous sommes devenus tout naturellement amis.
C’est normal, car quand on a beaucoup en commun, alors on a beaucoup de sujet pour parler, échanger, discuter.  Et quand il y a beaucoup de communication et que celle-ci est intéressante autant pour l’un que pour l’autre, on cherche à revoir l’autre, partager des activités, faire des projets.  

Faites le test: Imaginez si la fille qui vous intéresse était un gars.  À supposer que vous n’êtes pas bisexuel, aimeriez-vous encore passer du temps en sa compagnie?  Seriez-vous amis?  Auriez-vous seulement des sujets de conversations qui vous intéressent sincèrement tous les deux?  Si la réponse est non, ça veut dire que vous n’avez aucune affinité, donc aucune amitié possible, donc aucune base pour l’amour.  Tout ce que vous voulez de cette fille, c’est une relation de couple juste pour ne pas être seul, et/ou pour avoir du sexe régulier.  Voilà pourquoi tant de garçons cessent automatiquement d’être amis dès qu’ils comprennent que ça n’ira pas plus loin.

4) Je fais quelque chose de ma vie / j’ai de l’ambition.
Il n’y a qu’à voir comment j’ai évolué au cours des six dernières années.

  • 2010: Ma carrière artistique stagne.  Comme tant d’autres dans ce milieu, je pourrais me contenter de chialer contre les injustices de la vie et du métier.  Mais je suis un homme d’action. Donc…
  • 2011: Je change de métier et je repars à zéro.  Je me trouve du travail d’homme à tout faire dans un garage de bus.  J’y apprends le ménage, une base de mécanique, la conduite de lourds véhicules.  J’accepte tous les remplacements et toutes les heures supplémentaires.  Ça démontre à mes patrons mon sérieux et ma vaillance, ils apprécient que je leur sauve la mise, et ça améliore mon budget.
  • 2012: L’expérience et la bonne réputation requise au garage me permet de devenir concierge résident dans un vieil édifice à logements.  J’y apprends la menuiserie, la plomberie, l’électricité.
  • 2014: L’expérience et la bonne réputation requise en tant que concierge me permet de devenir superviseur résident d’une tour à condos toute neuve.
  • 2015: … que je quitte pour mettre sur pied l’étape suivante de mon projet de carrière (que je ne pourrai révéler publiquement que le lendemain de mon 50e anniversaire en 2018)

Bref, je démontre que je suis fonceur, capable d’apprendre, que je sais m’adapter, que j’ai su grimper les échelons au lieu de me contenter de mon niveau, et surtout que je suis travaillant.  Les filles trouvent ça respectable et sécurisant chez un amoureux potentiel.  Leurs parents aussi.

5) Je lui ai fait savoir qu’elle m’intéressait.
Come on, les gars!  Quand on veut être en couple avec une fille, le lui faire savoir, C’EST! LA! BASE!  Je ne peux pas croire le nombre de gars qui optent pour avoir une attitude platonique et asexuée envers la fille qu’ils désirent, et qui ne font qu’attendre en espérant stupidement qu’elle tombe spontanément en amour avec eux.  Je dénonçais déjà cette attitude de loser il y a quatre ans et demi dans le billet dans lequel je massacre le fameux texte « Hommage aux Bons Gars » :

Comment est-ce que tu peux penser que ton attitude va séduire la fille? Tout le long de votre relation, tu restes à l’écart, tu ne lui démontres jamais d’intérêt à part la simple amitié, et tu l’encourages à sortir avec d’autres gars et/ou à continuer d’être en couple même si ça va mal avec son chum. Dans de telles conditions, comment est-ce que la fille pourrait imaginer que tu puisses t’intéresser à elle?

Pis toi, pendant ce temps-là, tu t’attends à ce qu’elle tombe en amour avec toi alors que tu lui donnes zéro raisons pour que ça puisse arriver.  Tu penses que c’est elle qui devrait, de son propre chef, faire l’effort de s’intéresser à toi,  d’aller vers toi, de te découvrir… Il faudrait que ce soit elle qui prenne toutes les décisions en ce qui vous concerne. Tu exiges que ce soit elle qui t’appelle, qui te sorte, qui te drague, qui te baise et qui te demande d’être son chum, tout ça parce que tu es trop passif pour lui offrir le moindre signe d’intérêt alors que c’est pourtant toi qui est en amour avec elle.

Non mais sérieusement, tu te prends pour qui? Aucune fille n’agirait comme ça, à part peut-être envers le gars le plus beau, le plus athlétique et le plus winner qui soit.  Et toi qui n’est rien de tout ça, tu espères un tel traitement de sa part? Tu dérailles!

6) J’ai compris et respecté son refus.
J’ai essayé.  J’ai failli.  Soit!  On n’en meurt pas.  Au moins, j’étais fixé.  Et l’important, c’est que nous sommes toujours restés amis après ça.  Car comme je l’ai écrit dans Heureux d’être friendzoné, nous avions tellement de choses en commun, je passais tellement de bons moments en sa compagnie, jamais je n’aurais voulu cesser de la fréquenter.  Voilà pourquoi j’étais sincèrement heureux d’être encore son ami.  

7) La relation n’est pas devenue pénible.
Il arrive trop souvent que le gars qui essuie un refus réagit en prenant ses distances, en étant moins amical, en étant moins joyeux.  Pas moi!  Suite à son refus, notre relation amicale n’a nullement perdue de notre belle complicité pré-déclaration.  Rien n’avait changé.  Et ça, si ça n’avait pas été le cas, jamais elle n’aurait développé des sentiments amoureux pour moi par la suite.

ATTENTION: N’allez pas croire que les sept points précédents garantissent qu’une fille qui vous friendzone va automatiquement vous dé-friendzoner.
Parce que, croyez-le ou non, il arrive des fois que la fille ne soit nullement attirée amoureusement et/ou sexuellement par un gars, même s’ils sont tous les deux célibataires et hétéros.  Et rien au monde ne pourra la faire changer d’idée, puisque ce n’est pas une question de choix volontaire mais bien d’attirance naturelle. 

Exemple concret: Je parle souvent ici de mon amie, ma BFF, Stéphanie.  Ça fait treize ans cette année que nous nous fréquentons.  Avec elle aussi, nous avons les trois premiers points, qui sont:  

  1. Aucun des deux n’a essayé de plaire à l’autre.
  2. Nous avons beaucoup de choses en commun.
  3. nous sommes tout naturellement devenus amis.

Mais voilà, à part ça, nous n’avons jamais été attirés l’un envers l’autre. Ironiquement, depuis le tout début, tout ceux qui nous voient ensemble pour la première fois s’imaginent que nous formons un couple.  Pourtant, rien dans notre attitude le démontre.  On ne se touche pas, on ne se dit pas des mots doux, on n’échange même pas des regards complices.  Nous sommes pareils que deux amis du même sexe et hétéros.  En tout cas, si nos points commun et notre amitié font automatiquement croire aux autres que nous sommes amoureux, ça prouve bien qu’une relation amoureuse doit avoir à la base les points communs et l’amitié.  Voilà pourquoi ça fait dix ans qu’on leur répond que nous sommes frère et soeur.  Parce que oui, étrangement, les gens ont plus de facilité à croire à ça, plutôt qu’en une amitié platonique entre homme et femme hétéros.

Ma fiancée, par contre, avait en elle le potentiel d’être attirée par moi.  Je le répète: Ça aurait pu ne jamais arriver.  Mais ça l’a fait.   Et au moment où elle s’est déclarée…

8) Je n’ai pas joué à Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis.
Sérieux, là, pourquoi aurais-je fait ça?  Par vengeance? Pour lui donner une leçon?  Pour la faire passer pour une folle qui ne sait pas ce qu’elle veut?  Parce que mon orgueil est plus grand que mes sentiments pour elle?  Non!  Quand on aime sincèrement quelqu’un, jouer à ça ne nous vient même pas en tête car on n’a aucun orgueil mal placé, aucun désir de se vengeance, aucune envie de lui faire la leçon, aucun besoin de la rabaisser.  Et surtout pas au moment où elle éprouve enfin pour nous l’amour que l’on espérait avoir de sa part.

Donc, non, il ne suffit pas que d’être gentil.  Ça aide, mais il n’y a pas que ça.  

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Y’A LIENS LÀ:

Le billet Heureux d’être friendzoné.
Le billet Le fameux « Hommage aux Bons Gars » … Et ce que j’en dis.
Autres billets au sujet des Nice Guys / Soi-Disant Bon Gars.

Avez-vous des questions?  Des commentaires?  Venez en discuter ici, ou bien sur Mes Prétentions de Sagesse sur Facebook.

 

 

L’année 2015 à travers les photos de profil Facebook

Au début de l’année, nous étions Charlie.

Pendant l’été, il était politically correct de manifester notre support au droit du mariage gai en appliquant un filtre arc-en-ciel sur notre photo de profil.

En anticipation du film Peanuts en 3D, nous avons eut droit à un logiciel capable de nous transformer en avatar charliebrownesque.

Et suite aux attentats de Paris, nous avons montré notre support à la France.

Puis, en novembre, c’est le Movember, où on affiche notre support pour la recherche contre le cancer des valseuses.

Pour ensuite, à la sortie de l’épisode VII, nous afficher en tant que fans de Star Wars.

Et tout ceci sans oublier les mignons minions qui ont fait sentir leur présence durant toute l’année, aussi bien en illustrant des pensées du jour qu’en photos de profils.

Ça fait beaucoup d’images pour comprimer un an de modes passagères facebookiennes. Aussi, il me fait plaisir de vous offrir:
L’ULTIME PHOTO DE PROFIL DE FACEBOOK DE L’ANNÉE 2015:

Heureux d’être friendzoné.

Mai 2013.  Je suis à un party entre amis.  Je suis célibataire.  J’ai bien une amante, mais elle a refusé de m’accompagner.  Elle a une espèce d’allergie aux situations dans lesquelles on pourrait nous prendre pour un couple officiel.  Bizarre, mais bon, si c’est ce qu’elle préfère, je respecte ça.  

Arrive une demoiselle que l’on me présente.   Il s’agit d’une gamine de 24 ans.  Un peu timide, elle me dit:

« Allo! Euh… Je lis ton blog! »

Elle est un jour tombée sur Mes Prétentions de Sagesse en suivant un lien sur le Facebook d’un ami commun.  Elle aime beaucoup mes billets qui lui font dire « Enfin un gars qui dit les vraies choses! » Au début, on ne fait que s’échanger quelques mots.  Pas trop, car elle a aussi à socialiser avec tous ceux qu’elle connait dans la place.  

Tout le long de la soirée, on se jase sporadiquement, s’échangeant quelques mots pour ensuite jaser avec d’autres.  Je la trouve bien gentille et agréable.  Lors de nos plus longues conversations, j’apprends qu’elle est illustratrice, chroniqueuse pour un blog de mode, et parfois mannequin.  Elle me dit qu’elle aimerait bien faire de la BD, il lui faudrait juste un scénariste.  Je ne saute pas tout de suite sur l’opportunité de proposer mes services.  Ce n’est pas la première fois que je m’associe avec des amateurs, pour me rendre compte ensuite qu’ils n’étaient pas sérieux.  Alors avant de perdre mon temps, je préfère apprendre à connaitre la personne.  En attendant, plus je vois que nous avons des choses en commun et plus j’en suis charmé.

En me parlant de ses expériences de scène, elle me raconte une fois où elle a chanté comme Bardot les onomatopées de la chanson Comic Strip de Serge Gainsbourg tandis qu’un de ses amis chantait le reste. Et voilà qu’elle me parle de ses compositions favorites de Gainsbourg, dont quelques une que je ne connaissais pas.  Je suis surpris.  J’ai 44 ans, je suis fan de cet artiste depuis 1988, et jamais je n’ai trouvé quelqu’un de ma génération pour qui c’était le cas.  Je ne m’attendais certainement pas à en rencontrer une de vingt ans ma cadette.  

À la fin de la soirée, je songe à un truc que je ne fais jamais d’habitude, soit la demander en contact Facebook.  Elle me bat de vitesse en me le demandant en premier. 

Dans le métro, sur le chemin du retour, seul en compagnie de ma BFF Stéphanie, je dis à cette dernière:

« Tu sais quoi?  C’est une fille comme ÇA, que je veux dans ma vie.  Artiste, fonceuse, positive, qui prend soin d’elle, sans complexes…  À l’âge que je suis rendu, je n’ai plus envie de faire des compromis.  Dès que j’arrive à la maison, j’écris à mon amante pour lui dire que c’est fini. »
« Sérieux? »
« Totalement! Je suis tanné de me contenter de relations dont la qualité ne vont que de médiocres à passables.   Au stade où j’en suis dans ma vie, je trouve l’idée du célibat éternel plus attrayante que de continuer de sortir avec des filles avec qui je n’ai rien en commun. »
« Wow! T’es déterminé! »
« Absolument. Je retrouve en elle tout ce que j’ai toujours cherché chez une fille.  Ce sera ou bien elle, ou alors une fille dans son genre s’il en existe d’autres, ou bien personne. »

Si Stéphanie a approuvé, elle n’en était pas moins surprise du côté radical de ma décision.  Et moi donc, pensez-vous.  Jamais, depuis mon adolescence, je n’avais ressenti un tel coup de foudre.  Quoique, coup de foudre était-il le bon terme?  Voilà au moins vingt ans que je suis guéri de ma dépendance affective.  Je ne suis donc plus du genre à tomber amoureux en un claquement de doigts, surtout d’une gamine que je ne connaissais même pas il y a cinq heures.  Donc non, ce n’est pas pas être tombé amoureux.  C’est seulement être tombé sur mon idéal féminin, voilà tout.  En fait, c’est surtout apprendre que cet idéal existait.

Arrivé chez moi, un message m’attend sur Facebook.  C’est cette gamine que je viens de rencontrer.  Ça ne fait que renforcer ma décision de terminer ma relation avec mon amante, ce que je fais avec un message privé.  Je lui offre l’opportunité d’aller la voir une dernière fois afin de lui expliquer ma décision en personne, mais elle préfère me bloquer et couper tout contact.  Bizarre, mais bon, si c’est ce qu’elle préfère, je respecte ça.  

J’échange plusieurs messages par jour avec ma nouvelle amie.  Puis, dans un statut Facebook, elle demande si quelqu’un aurait des cadres à lui refiler pour ses sérigraphies.  Quelle coïncidence, voilà depuis 1995 que j’achête des magazines des années 40-50-60 pour en encadrer de vieilles pubs.  Je lui propose quelques cadres qui ne me servent pas.  Et voilà comment elle vient chez moi pour la première fois.  Ce ne sera pas la dernière.

Plus on passe de temps ensemble, plus on se trouve des choses en commun.  On parle, on échange, on rit, on a du plaisir.  On commence à planifier un webcomic.  Il n’y a jamais de temps mort dans nos conversations, jamais de moment ennuyants.  C’est toujours avec surprise qu’on se rend compte, le soir venu, à quel point le temps a passé vite.

Quinze jours après notre première rencontre, je décide qu’il faut que je passe à l’attaque.  Cette fille me plaît de plus en plus.  Or, comme je l’ai déjà expliqué dans je ne sais plus trop quel billet, j’ai constaté à maintes reprises par le passé qu’au début d’une relation amicale entre deux personnes hétéro de sexe opposé, il y a une période d’ambiguité qui dure trois semaines.  Vingt et un jours dans lesquels on ne sais pas trop si on est ou non attiré et/ou attirant.  C’est le bon moment de prendre une chance tandis que l’autre a encore l’esprit ouvert à ton sujet à cause du charme de la nouveauté.  Parce que sinon, une fois passé ce délais, le charme s’estompe, l’autre croit que tu n’est pas intéressé, elle a eu le temps de s’habituer à ce que votre relation ne soit que platonique, son intérêt se perd, et tu entres dans la friendzone.  

La suite?  Cette conversation FB que j’ai eue avec une amie de longue date explique la chose en détail:

Steve Requin
Elle est venue chez moi hier

Jenny Colorado
Alors?  Tu t’es essayé ou bien t’as pas osé comme une épave amorphe?

Steve Requin
Après avoir passé une très bonne soirée, je voyais bien le temps passer, minuit approchait, et elle qui continuait à jaser joyeusement.  Je me suis dit qu’elle essaye peut-être de me faire le coup du « Oops, j’ai manqué le dernier bus, faut kj’passe la nuite icite ».  Je me trompais. À un moment donné, elle demande l’heure, elle constate avec surprise qu’il est presque minuit.  Elle essaye de voir les horaires de bus sur son iPhone mais ici je n’ai pas internet sans fil

Elle dépose son iPhone a côté d’elle.  Je me dis alors que c’est maintenant ou jamais.  Je viens pour m’assoir à côté d’elle pour l’embrasser, mais je dois d’abord prendre son iPhone pour ne pas m’assoir dessus.

Je trouve ça un peu difficile de faire des avances. D’habitude, j’ai des amantes.  On sait qu’on s’est rencontrés dans un possible but sexuel.  Mais ici, c’est différent.  Démontrer mon attirance profonde à une fille avec qui je n’étais qu’ami jusque-là, c’est une toute autre chose.  Je ne peux m’empêcher de baisser un peu la tête sur son iPhone que je tiens, en disant « hm… chuis pas très bon avec ces affaires-là ».  Je parlais de mon idée de tenter de l’approcher pour l’embrasser.

Je me retourne vers elle, je m’en rapproche… Et elle a un mouvement de recul.  J’improvise aussitôt en regardant son iPhone que j’avais toujours en main: « Non, j’vois pas comment ca marche, je vais consulter les horaires de bus sur mon ordi. »

Ce que je fis.

Donc, si elle croit vraiment que j’essayais de voir l’horaire de bus sur son iPhone, elle pensera avoir peut-être mal compris mon geste de rapprochement

Quant à moi, j’ai compris le message comme quoi elle ne me désire pas.  Et en même temps mon honneur est sauf, puisque c’est comme si je n’avais pas essayé

Qui sait, peut-être a t’elle vraiment compris, mais fait semblant de rien pour ne pas mettre du malaise.

En tout cas, le timing était pourtant parfait, et tout dans son langage corporel me montrait que j’avais le feu vert. Donc, si elle m’avait trouvé attirant, ça aurait marché. Fa que, ben coudonc, j’aurai essayé.

Jenny Colorado
Aww. *calin*

Steve Requin
Merci.

Dommage!  Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti une forte attirance pour quelqu’un. Mais bon, un petit haussement d’épaules, me dire « Oh well! », et apprécier la relation telle qu’elle est. Ça ne va pas me demander grand effort, on s’entend super bien.

 

Le lendemain, la conversation continue:

Jenny Colorado
J’ai vu que tu as fait un dessin montrant que tu es sorti en gang et qu’elle y était aussi.  Tu l’as vue hier soir? C’était cool?

Steve Requin
Oui, y’a eu zéro malaise, elle revient même mardi

Hier on a eu ben du fun, on a ri, et on dérangeait tout l’monde à se chanter des duos Gainbourg-Bardot.

Jenny Colorado 
Ahah good!

Steve Requin
Toujours est-il que rien n’est changé entre nous, on a toujours autant de fun et on aime toujours passer full de temps ensemble

Jenny Colorado
Bon ben en tout cas, si elle veut te revoir, C’EST QUE TU L’ÉCOEURES PAS!

Le soir venu, après qu’elle soit venue chez moi et repartie chez elle, je continue mon compte-rendu:

Steve Requin
Bon ben là, ELLE SAIT TOUT.  Je ne serai jamais son chum, mais c’est pas grave, parce que ça nous a full rapproché, pis chus épouvantablement heureux.

Fallait j’te l’dise .

Jenny Colorado
Ah oui?
T’es épouvantablement heureux de te faire friendzoner d’aussi proche par une fille qui t’intéresse?

Steve Requin
Hum…
Tu sais quoi?
OUI 😀

Steve Requin
Autant, quand j’étais jeune et pas beau et dans ma période « soi-disant bon gars », je frustrais que des filles disent « Je ne veux pas sortir avec toi, je ne veux pas prendre le risque de gâcher notre amitié » parce que je considérais que c’était une excuse bullshit, autant aujourd’hui j’ai VRAIMENT peur de gâcher l’amitié si j’exprime une attirance qui ne sera pas partagée. Parce que je m’entend super bien avec elle et qu’on a une tonne de trucs en commun. Voilà pourquoi je suis aussi content qu’elle l’ait pris aussi bien. Ça nous a amené à nous dire tout ce qu’on pensait l’un de l’autre, fa que voilà pkoi je dis que ça nous a rapproché, pis que chuis super content que l’on va continuer de se voir en ami et d’avoir du fun comme avant.

Steve Requin
Et anyway, même si je n’en fait pas mon but dans la vie (contrairement à beaucoup de Bon Gars), je garde espoir qu’elle craquera pour moi un jour. C’est parce que le Bon Gars va essayer de se conformer à la fille en tout points, tandis que nous, avant même de se rencontrer, on aimait Gainsbourg, on faisait du dessin, on expérimentait des recettes non-conformistes (Elle fait une délicieuse limonade aux concombres), on aimait les objets et trucs vintage, on collectionnait de la BD, on passait des heures dans les bibliothèques à lire n’importe quoi… Même si je ne deviens jamais son amoureux et son amant, comment puis-je me passer d’une fille comme ça?

Steve Requin
Être intime avec aurait été la cerise su’l’sundae. Tandis que là, j’ai quand même le sundae complet. Je n’ai pas à me plaindre. 

Jenny Colorado
Je peux comprendre ça!

Le temps passe, on continue de se fréquenter en ami seulement et tout va bien.  Malgré que je m’étais résigné à n’être qu’un ami pour elle, je ne peux pas honnêtement appeler ça de la résignation.   Être résigné, ça sonne comme s’obliger à accepter une sitation désagréable.  Mais notre relation n’a rien de désagréable, bien au contraire.  C’est sûr que je trouvais dommage qu’elle ne serait jamais mienne.  Malgré tout, être en sa compagnie ne me torturait nullement.  Nous devenions de plus en plus complice.

24 juin 2013, jour de la Saint-Jean Baptiste.  Je fais un petit party chez moi.  Je constate que Flavie me tient bien plus compagnie que les autres fois où nous étions en groupe.  Une semaine plus tard, elle revient chez moi et…

Steve Requin
… Et ça a l’air que ça fait une semaine, soit depuis le party de la St-Jean qu’elle est sûre de ses sentiments pour moi.  Elle a décidé de se déclarer.

Elle se doutait bien que je ne comprendrais jamais les signes si elle la jouait subtilement avec moi.  Parce qu’à partir du moment où on me friendzone, je me le tiens pour dit.

Jenny Colorado 
Ça c’est awesome. Elle a de l’estime pour toi.

Steve Requin
Fa que, elle a commencé par me dire « J’ai rencontré un gars avec qui je suis tombé en amour. On se voit souvent et je n’arrête pas de penser à lui »

Et moi, le cave, quand j’entends ça, je pense: « Eh bout d’barnak!  Elle vient d’en rencontrer un autre! Ça a bien l’air qu’elle et moi, ça n’arrivera jamais! »

Jenny Colorado 
AHAHAH GNIOCHON!!!!11!!!!

Steve Requin
Mais là, plus elle récite son histoire et plus j’ai des doutes…  Elle dit « Un gars que j’ai rencontré il y a un mois dans un party »…  « On se voit 2-3 fois par semaine » …  « On a plein de projets artistiques » …  Plus elle en rajoute, plus je vois que ça correspond avec moi.

Mais là, tout le monde sait que quand un gars est mis dans la friendzone, il n’en ressort plus jamais. Alors je n’arrive pas à y croire.

Finalement, incapable d’endurer le suspense, je lui demande « C’est de moi que tu parles? ».  Tu peux pas imaginer à quel point j’avais peur du ridicule si je me trompais.  Mais après 2-3 secondes de pause, elle a dit « Oui, Steve.  Je t’aime! »

Jenny Colorado 
Et elle t’aimait encore, même alors que tu lui paradais ta gnochonnerie. How fucking cute!

Steve Requin
Sa nervosité était due au fait qu’elle avait peur d’essuyer un revers, sous forme de moi qui frustre en lui disant : « Pfff, trop tard, le moment est passé! »

Jenny Colorado 
ou « Foutez-moi la paix, toi et ta jeune poitrine fraiche! »

Steve Requin
Moi, lui dire ça?  PAS FOU, NON!!!

Et c’est ainsi que nous sommes devenus un couple.  Et une des choses qui y a contribué, c’est que je n’ai pas réagi comme le font trop souvent les gars qui se font friendzoner:

  • Ils frustrent!  
  • Ils dépriment!  
  • Ils boudent!
  • Ils se victimisent!
  • Ils insistent!
  • Ils tentent de la culpabiliser.
  • Ils s’éloignent en disant que ça leur ferait trop mal, de ne voir que comme amie celle dont ils sont amoureux.
  • Ils disent « Être amis? Pourquoi faire? Des amis, j’en ai déjà! »
  • « C’est pas une amie que je cherche, c’est une amoureuse. »

Sérieux là, comment est-ce qu’on peut prétendre être amoureux d’une personne si on n’est même pas capable d’être son ami?  Ça n’a pas de sens!

Je ne dis pas que c’est le fait que j’étais heureux d’être friendzoné qui l’a rendue amoureuse de moi.  Par contre, si j’avais réagi en frustré, jamais elle n’aurait développé de sentiments amoureux envers moi.  C’est parce qu’en étant heureux d’être son ami, je lui ai montré que l’affection que je lui portais était sincère.  Et ça, même si la relation ne dépasse jamais le stade de l’amitié, c’est la base de toute bonne relation.

Et vous savez quoi?  Je suis encore plus heureux qu’elle n’ait pas cédé à mes avances tandis que j’étais encore dans la période charme de la nouveauté.  Parce qu’en profitant d’un moment dans lequel elle n’était pas certaine de ses sentiments envers moi, je n’aurais jamais su si elle m’aimait vraiment ou si je l’avais manipulée à le croire.  Tandis que là, en tombant en amour avec moi alors que j’étais ami seulement, nous sommes tous les deux certains que ses sentiments sont réels.

Raison de plus pour être heureux d’avoir été friendzoné.

Passager clandestin

Avril 1981. J’ai 12 ans et je suis en secondaire I.  Ce jour-là, il y avait une activité de sortie au Musée de la Civilisation à Ottawa. (Aujourd’hui Musée Canadien de l’Histoire)  Le voyage ne coûtait que $2.00.  En arrivant à la Polyvalente, je vois que les étudiants de mon âge, au lieu d’entrer dans l’école, sont réunis devant des bus scolaires.   Dans la foule, j’aperçois mon bon copain Carl.  Je le salue et le rejoins.  Il me dit:

« Hey! J’étais pas sûr si t’allais venir, finalement. »
« Euh… C’est que, j’avais complètement oublié cette sortie-là.  Je viens juste de m’en rappeler, en vous voyant icite devant les bus. »
« Ça veux-tu dire que tu t’es pas inscrit? »
« Exactement! »
« Fuck! »

La déception de Carl fait écho à la mienne.  Les profs qui vont surveiller les groupes de chaque bus arrivent avec leur liste de noms.  Il y aura deux profs par bus.  Ils commencent à nommer les étudiants.  J’ai soudain une idée.  Je dis à Carl:

« Coudonc, j’pense à ça…  Les profs prennent les présences du monde qui sont supposés être là.  Mais pas du monde qui sont PAS supposés y être, exact? »

Carl me regarde d’un air amusé.

« Ho! Ho! J’pense que j’te vois venir. »
« Exactement: J’ai juste à embarquer avec toi, et hop! Visite gratos! »

Carl a toujours aimé mon sens de la débrouillardise.  Aussi il a approuvé mon plan. Je suis donc monté avec lui dans son bus.  Coup de chance, ce groupe était surveillé par deux profs que je n’avais jamais eu.  Ils ne me connaissaient donc pas.  Ainsi, ils ne vont pas remarquer ma présence clandestine.  Tous les gens sur la liste sont là, la porte du bus se ferme et nous partons.  Et moi, à défaut de voler, le petit Robin des Bois en moi est bien fier de voir qu’il suffit d’un peu de logique et de toupet pour arnaquer le système et sauver quelques dollars.

La visite du musée se déroule sans histoires, si on ne compte pas une alarme d’incendie qui nous a fait évacuer la place et attendre dehors sous une fine pluie une bonne demie-heure, avant de pouvoir y retourner.

À la fin de la visite, je remonte dans le bus avec Carl, très fier de ce voyage aux frais de la Poly.  Nous reprenons nos places.  Les deux profs entrent.  L’un des deux nous dit:

« Est-ce que tout ceux qui sont ici sont arrivés dans ce même autobus? »

Les jeunes passagers répondent à l’affirmative.  Le prof poursuit:

« C’est parce que pour sauver du temps, au lieu de prendre les présences, on va juste vous compter. »

Vous pouvez imaginer le choc que j’ai ressenti d’entendre ça. J’ai fait mine de rien, mais intérieurement j’avais les quételles, comme on dit par chez nous. L’un des profs reste en avant et compte les noms sur sa liste, tandis que l’autre avance en nous comptant physiquement. La liste comporte 37 élèves.  Le bus en a 38.

« Okay, y’en a un de trop! Est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui est arrivé dans un autre autobus? »

Silence total. C’est sûr que, techniquement, puisque je suis arrivé dans ce bus, je n’avais pas à répondre à sa question.  N’empêche que j’étais inquiet.  Carl, assis à mes côtés, ne m’aurait jamais vendu.  Mais tout de même, c’était malaisant.  Tandis que les profs tentaient de comprendre cet illogisme, je choisis de ne pas me dénoncer. Déjà que j’étais souvent objet de ridicule pour toutes sortes de raisons, je ne voulais pas être exposé devant ces quarante personnes en tant que loser dont la minable tentative d’arnaque a ratée. Sans compter les conséquences possibles que je pourrais subir de la part de l’école pour avoir participé à une activité sans la payer.

Je décide que s’ils tiennent à me trouver, ils vont devoir y mettre de l’effort.  À mon grand dam, c’est justement ce qu’ils comptent faire.  L’un des profs sort et va vérifier auprès des autres bus pour voir s’il leur manque quelqu’un.  Eh non, tous les autres groupes sont complets.  Le prof revient et remonte dans le bus. Ils recomptent les noms sur la liste, ils recomptent les têtes. rien à faire, c’est encore 38 présents sur 37 noms.

« On va en avoir le coeur net. On va prendre les présences. Quand vous entendrez votre nom, levez-vous. »

Oh shit! Comme dit le cliché, va falloir jouer serré. Le prof qui a la liste commence à lire les noms.  Les étudiants nommés se lèvent.  J’angoisse!  Voyant qu’ils sont au trois quart de la liste, je décide de prendre une chance.   Je regarde attentivement les deux profs. Dès qu’ils posent tous les deux leurs regards sur la liste, je profite de leur moment d’inattention pour me lever, en espérant de tout coeur que personne derrière moi  n’ira remarquer ma manoeuvre, ni me dénoncer.  Alors que le prof nomme le dernier sur la liste, je suis soulagé de voir que mes craintes ne se réalisent pas.

« Ok, est-ce qu’il y a quelqu’un d’encore assis? »

Comme tout le monde, je regarde aux alentours.  Mais non, tout le monde est debout. Le contraire m’eut étonné. Le prof qui tient la liste pousse un soupir sec d’exaspération.  Il donne la liste à son collègue et dit:

« Tiens!  Toi, tu vas les nommer.  Moi je vais aller au fond du bus les surveiller.  Attends que je te dise « OK » pour rayer leurs noms et nommer le suivant.  Pis vous autres, à chaque fois que vous entendrez votre nom, vous vous assoirez.  On va ben finir par comprendre! »

Le prof passe à côté de moi et va à l’arrière.  Cette fois, je sens que c’est la fin.  J’espère quand même un miracle, mais je ne vois vraiment pas comment je vais pouvoir m’en tirer cette fois-ci.  Ça commence.  À chaque fois qu’un élève est nommé, il s’assoit. À chaque élève qui s’assoit, le prof d’en arrière dit « OK! »  Le prof d’en avant raye le nom sur la liste.  Puis il lit le nom suivant, et ainsi de suite. Impossible pour moi de surveiller le regard du prof arrière, donc impossible de profiter d’un moment d’inattention. Cette fois, je n’y échapperai pas.

le p’tit gars debout sur le siège en avant de moi entend son nom et commence à s’asseoir. Le prof avant remet son regard sur la liste, en attendant que le prof arrière lui dire « Ok! »  En une fraction de seconde, alors que le gars devant moi amorce son mouvement de s’asseoir, je me dis qu’avec le prof de devant qui détourne son regard, et le prof derrière qui ne voit peut-être pas le gars devant moi car je le cache, j’ai peut-être une chance. Je prends ma décision en un éclair et j’amorce mon mouvement d’assoyage juste une demie-seconde après le gars devant moi.

« OK! »

OMG!  ÇA A FONCTIONNÉ!  J’en ai des sueurs froides.

Comme je l’espérais, après cet ultime essai, les deux profs qui ne comprenaient absolument rien à cette incongruité mathématique ont déclaré forfait.

« Dans le fond, tous les élèves de la liste sont là, et c’est ça qui compte. »

Jamais une parole de prof ne m’a autant soulagée.  L’autobus part.  Je respire.  Du moins, jusqu’à ce que Carl me glisse dans l’oreille:

« J’espère pour toi qu’une fois revenus à la poly, ils ne vont pas nous nommer avant de nous permettre de descendre du bus. »

Pour tout le reste du voyage, j’ai vécu dans l’angoisse que la prédiction de Carl se réalise.  Heureusement, il n’en fut rien.  Je m’en suis tiré à bon compte, mais avec une trouille bleue foncée. Plus jamais je n’ai essayé de de refaire un truc de ce genre-là à l’école.

 

Quelques Airs Disfonction’Noël II

Parce que j’ai déjà parodié quelques chansons de Noël l’année dernière, je récidive cette année avec:

Faits Divers
Sur l’air de « C’est l’hiver » (Let It Snow)

Nous glissons sur la neige blanche
Fonçant dans les sapins verts
On a négligé de mettre nos
Pneus d’hiver, pneus d’hiver, pneus d’hiver!

En pelletant avec trop d’ardeur
Un monsieur fait une crise du coeur
une autre victime de l’hiver
Quel calvaire, quel calvaire, quel calvaire!

Le Bon Dieu dans son paradis
Doit s’amuser à rire de nous
Car lui il est bien à l’abri
Pendant qu’on se casse le cou

En glissant sur la neige blanche
Mémé tombe sur son derrière
Ça lui a fracturé la hanche
C’est l’hiver, c’est l’hiver, c’est l’hiver!

Le Party d’Bureau est Ce Soir.
Sur l’air de « Père Noël Arrive ce Soir »

On est vendredi
Tu t’en vas chez toi
Tu crois qu’t’as fini
Mais ce n’est pas l’cas
Le party d’bureau est ce soir

Le boss est gentil
Même si toute l’année
C’est rien qu’un pourri
Qui aime vous faire chier
Le party d’bureau est ce soir

Deux tickets d’alcool gratis
Tirages à toutes les heures
Le repas a cinq services
Et est servi en cinq heures

Voici le DJ
Pour mettre de l’entrain
Il joue des tounes des
Années 80
Le party d’bureau est ce soir

Si certains abusent
Des consommations
C’est juste une excuse
Pour agir en con
Au party de bureau ce soir

Et bien que ça n’te tentes pas
Tu restes jusqu’à la fin
Enfin tu rentres chez toi
À trois heures du matin.

Tu es convaincu
Qu’t’as pas eu l’air plouc
Jusqu’à c’que t’ais vu
Les photos sur Facebook
Du party d’bureau de ce soir

Ta blonde demand-e
Des explications
Et tu songes à re-
mettre ta démission
Suite au party d’bureau d’ce soir

 

Aglagla
Sur l’air de « Falala »

Le mois d’décembre est commencé
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Dehors, la nature est congelée
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Pour sortir, faut bien s’habiller
Aglagla, aglagla, glaglagla
Pour éviter de se les geler
Aglaglaglagla-glagla-glagla

Les bords des fenêtres ont des fissures
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Qui laissent pénétrer la froidure
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Qui descends la température
Aglagla, aglagla, glaglagla
Et qui fait monter la facture
Aglaglaglagla-glagla-glagla

Déglacer l’auto prend une heure
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Et quand on entre à l’intérieur
Aglaglaglagla-glagla-glagla
C’est comme dans un congélateur
Aglagla, aglagla, glaglagla
C’est long avant qu’y’aille la chaleur
Aglaglaglagla-glagla-glagla

Il y en a que l’hiver réjouit
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Qui font du patin et du ski
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Mais qui finissent quand même au lit
Aglagla, aglagla, glaglagla
Avec grippe, rhume ou pneumonie
Aglaglaglagla-glagla-glagla

On veux pu d’bottes ni de manteaux
Aglaglaglagla-glagla-glagla
Ni du Celsius en bas d’zéro
Aglaglaglagla-glagla-glagla
L’été s’ra là bien assez tôt
Aglagla, aglagla, glaglagla
Pour qu’on puisse chiâler qu’il fait chaud
Aglaglaglagla-glagla-glagla

 

Grosse Ballade en Auto
Sur l’air de  « Promenade en traineau »

Il est très tôt, mon père nous amène
Chez les grands-parents.
Y’é pas trop sûr du chemin, on y va
Seulement une fois par an.
En voulant dépasser un aut’char
Mon père manque sa sortie
Nous qui devions nous rendre à Brossard
On s’retrouve à Granby.

Vire à gauche, vire à droite, vire à gauche, ohé
Où est-ce qu’on est?
Mon père y commence à s’énerver,
Sens unique, cul-de-sac, rue barrée, ohé.
On est égaré
Partout où on va, c’est de l’inconnu
On est bien perdus

Ma mère suggère qu’on aille au garage
Pour se renseigner
En entendant ça, mon père y s’enrage
Ma mère l’a insulté
Y’é capab’ de s’débrouiller tout seul
Et de trouver l’bon ch’min
mais comme y r’garde pas la route quand y gueule
On fonce dans un sapin

On avance, on recule, rien à faire, le char est… Coincé.
Il faut caller un towing qu’y vienne nous dé… gager.
Mon père est enragé, y dit que c’est d’not’ faute si le char est pogné
Si on est dans l’banc d’neige, c’parce qu’on l’a énervé.

Finalement, on réussit à trou-
ver la bonne sortie
On arrive enfin chez mes grands-parents
vers seize heures et demie
Ils disent que cette année on est tôt
et que c’est très bien.
Mais c’qu’y savent pas, c’est qu’on est partis d’chez nous
à six heures du matin
Mais c’qu’y savent pas, c’est qu’on est partis d’chez nous
à six heures du matin
Mais c’qu’y savent pas, c’est qu’on est partis d’chez nous
à six heures du matin