Témoignage d’un ex-harceleur obsessionnel

Aujourd’hui, une amie partagé son désarroi sur sa page de Facebook.  (Appelons-là Rose, puisque c’est la couleur de ses cheveux.)  Tous les matins, lorsque Rose se rend au travail via transports en commun, il y a un homme qui la suit. Il se place près d’elle, la regarde à la dérobée, se rapproche afin de se placer dans son champs de vision. Il est évident que cet homme a un horaire de travail semblable à Rose, d’où leur utilisation des mêmes transports publics aux mêmes heures. Dans de telles conditions, que la chose se produise à quelques reprises, c’est normal. Sauf que ce manège qu’il lui fait, c’est au quotidien. En fait, ça fait plusieurs mois que ça dure. On ne peut plus parler ici d’une coïncidence.

La réaction de Rose? Elle freake, évidemment. Qui est cet homme? Pourquoi agit-il ainsi? Qu’est-ce qu’il lui veut? Non seulement elle en a marre de cette situation, elle commence à en avoir peur. D’où son statut Facebook où elle en parle. Les réponses de ses contacts sont majoritairement du même avis, soit prendre les devants, aborder l’homme et lui dire de façon claire et précise de cesser d’agir ainsi avec elle, sinon elle devra porter plainte aux autorités pour harcèlement. Les suggestions de la procédure varient selon les personnes : L’un lui propose de l’aborder pour lui dire que quoi qu’il lui veuille, elle n’est pas intéressée.  Un autre dit que le mieux serait de le confronter avec amis témoins et caméra pour tout filmer.  Et un autre lui suggère de juste faire une scène publique en lui hurlant dessus sans ménagement de lui foutre la paix sinon police.  C’est bien joli, mais à quel genre de réaction s’expose t-elle?

J’ai voulu la rassurer en lui écrivant moi-même un commentaire. Or, celui-ci a vite viré en roman. C’est là que j’ai eu l’idée d’en faire ce billet de blog. Car après tout, Rose n’est pas la seule à qui ce genre de situation arrive. Aussi bien que ça serve à tous. Ça va comme suit :

Laisse-moi te rassurer : Il y a 95% de chances pour que ton gars ne soit rien d’autre qu’un grand malaisé. Il n’est probablement pas un maniaque, et encore moins un dangereux. Si je me permets de l’affirmer, c’est que je suis moi-même un ex-stalker dans ce genre-là. Je l’ai été jusqu’à ma mi-vingtaine. Et ce que tu racontes, comment ce gars agis, je l’ai déjà fait.

J’ai toujours été d’un naturel timide, mal à l’aise en société, ne se sentant pas vraiment à ma place, peu importe où j’étais. Et d’après ce que j’ai pu constater, autant par expérience personnelle que par observation chez mes collègues bédéistes, c’est que les gars dans ce genre-là sont tout naturellement attirés par les filles marginales. Voilà pourquoi les geek nerds blancs sont à ce point reconnus pour tripper surtout sur les filles asians, noires, punks, goths… Dans de telles conditions, une fille aux cheveux roses, ça les attire automatiquement.  Elle devient pour eux, comme j’en ai déjà parlé dans un autre billet, la mystérieuse charmeuse.

 Eh oui, ce genre de gars se retrouve beaucoup chez les artistes en général, et les dessinateurs en particulier. Normal! Le dessin est une activité solitaire. On ne devient pas bon là-dedans en étant populaire socialement. Et c’est justement pour pallier à ce manque de vie sociale que l’on se jette dans les arts : Pour se faire voir et admirer via nos oeuvres, pour que ce soit les autres qui viennent à nous.

 Si ce gars est le moindrement comme mes collègues et moi sommes et/ou étions, tu ne risques rien. Son insistance à être près de toi, c’est juste parce qu’il veut t’aborder mais n’osera jamais le faire. Alors il est porté d’instinct à aller se mettre sur ton chemin, dans ton champ de vision, en espérant que quelque chose arrive pour que ce soit toi qui l’aborde. C’est tout!

Tu trouves ça quand même creepy et malaisant? Ben t’es pas la seule, parce que lui aussi! Crois-moi, le gars est parfaitement conscient de son problème, et ça le fait chier. Il aimerait pouvoir aborder les autres comme le font les gens normaux, sans avoir à passer par mille ruses compliquées. Mais voilà, il n’y peut rien. Les gens normaux ne peuvent pas s’imaginer à quel point il est difficile d’être un timide malaisé. Et justement, essaye de te mettre à sa place. Tu passes des semaines, des mois, à espérer un simple échange de paroles banales, un petit quelque chose, n’importe quoi, histoire de voir si vous êtes compatibles. Et là, sans prévenir, brusquement, la personne de tes rêves se retourne et hurle dans ta face DÉCALISSE TABARNAK OU JE TE CRISSE LA POLICE AU CUL POUR HARCÈLEMENT, MAUDIT MALADE MENTAL DANGEREUX!!! Imagine le choc d’être non seulement rejeté sans avoir eu la chance de lui dire un mot ou de poser un geste, mais en plus tu te fais accuser d’avoir envers elle les intentions les plus dégueulasses, intentions que tu n’as en réalité jamais eues. Et comme si ça ne suffisait pas, tu vis ensuite l’injustice de ne pas avoir le droit de lui expliquer, de clairer ton nom et ta réputation, parce que maintenant toute tentative de la contacter sera reçue et traitée comme étant du harcèlement. Je l’ai vécu. Ces sentiments et émotions sont dévastateurs. Je ne souhaite ça à personne. Bon, à part peut-être à mon pire ennemi, mais c’est juste parce que je suis enfoiré et méchant.

Ce que je te conseille de faire? Ce qui aurait marché avec moi à l’époque : Aborde-le et fais-lui passer en douce le message comme quoi il perd son temps à t’espérer. Comment? De la façon la plus banale qui soit : Tu lui demande l’heure. Dès qu’il te la donne, tu le remercie, en expliquant ensuite que si tu n’as pas accès toi-même à l’heure, c’est parce que la pile de ton cellulaire / iPhone / Android / whatever est morte car tu as oublié ton fil chez les parents de ton amoureux après le souper de famille de la veille. Et voilà! Non seulement tu lui as dit ce que tu as à dire, tu épargnes son orgueil car tu lui as évité l’humiliation d’avoir été pris en flagrant délit de t’admirer, et d’avoir été repoussé pour ça.  Il considère alors s’en être tiré à bon compte, et ne nourrira ainsi aucun sentiment négatif envers toi.

À partir de là, c’est de deux choses l’une: Ou bien tu  auras maintenant quelqu’un avec qui faire de la conversation amicale le matin en route vers le boulot, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Ou bien, plus probable, il va désormais t’éviter et passer à autre chose.  En tout cas, c’est ce que mes collègues bédéistes et moi faisions, à chaque fois que l’on apprenait que la cible de notre attirance était hors de notre atteinte. Et quoi de plus hors d’atteinte qu’une fille qui est officiellement casée au vu et su de toute la famille?

Je ne dis pas que c’est la faute de Rose et qu’elle n’avait qu’à laisser ses cheveux naturels au lieu de les teindre de façon à attirer les harceleurs obsessionnels. Et je ne dis pas non plus que tous les harceleurs silencieux ne sont que des timides inoffensifs. Il y a l’autre 5% qui, en effet, est constitué de véritables dérangés capables d’assassiner l’objet de leur admiration. Je pense à Mark David Chapman au sujet de John Lennon, ou encore Robert J. Bardo envers la comédienne Rebecca Shaeffer. Mais ceux-ci ne représentent qu’un faible pourcentage, et ils n’en sont arrivés à cette extrémité qu’après de longues années d’admirations, dans lesquels ils ont eu le temps de passer de simples fans à carrément fanatiques. Raison de plus pour y couper court le plus tôt possible, et pour le faire de façon à lui faire croire que ce sont les circonstances et non toi qui vous séparent.

Quant à moi, il m’a fallu beaucoup d’introspection et un très long travail sur moi-même pour cesser d’agir comme l’admirateur de Rose. Mais sans vouloir me vanter, ce n’est pas donné à tout le monde car il faut d’abord reconnaître que l’on a ce problème, et ensuite il faut avoir la volonté d’y travailler. Mais bon, au moins, ça aura eu le mérite de me permettre de partager avec vous ce qui se passe dans la tête de la majorité des hommes qui agissent ainsi.

Pour terminer, je vous offre ce que l’on pourrait qualifier de chanson thème de la mentalité du harceleur obsessionnel, Voyeur, de mon  groupe favori des années 90, French B.

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Et, ma foi, si vous tenez absolument à aller dès le départ pour l’option policière et/ou légale, voici des adresses utiles au sujet de ce genre de harcèlement au Québec, en France et en Belgique.  Mais dans tous les cas, on va vous dire qu’avant de porter plainte, il faut d’abord lui faire savoir que son comportement vous dérange, car c’est seulement s’il continue ensuite que c’est considéré comme étant du harcèlement.  Donc, dans un cas comme dans l’autre, il vous faut lui parler.

Fuckfaces gonna hate

Je me moque souvent de Facebook, ou du moins du comportement cliché de certains de ses membres. Alors aujourd’hui pour contrebalancer je vais me moquer de ceux qui ont choisi délibérément de haïr Facebook, pour rien d’autre que la très pertinente raison que C’est populaire donc c’est d’la merde, gneu-heu!

Il était une fois une comédienne du nom de Jessica Barker.  En 2007, histoire d’essayer de se démarquer du reste de l’humanité, Jessica décida de ne pas s’inscrire sur Facebook, qui venait d’atteindre 50 millions d’abonnés. Jusque là, rien à redire. À chacun ses choix personnels.  Mais voilà, ne pas aimer Facebook ne lui suffisait pas.  Elle décida de haïr Facebook.  Et pour pouvoir bien rentrer de force sa haine dans la gorge de tous les passants, elle décida d’imprimer, arborer et vendre des T-shirts Fuck Facebook.  Un peu comme les homophobes américains qui, non satisfaits de vivre leurs vies d’hétéros, manifestent avec leurs pancartes GOD HATES FAGS.  Et pour se faire de la pub, elle demanda à l’auteure Raphaële Germain et aux comédiens Guillaume Lemay-Thivierge, Vincent Bolduc et Patricia Paquin de les porter fièrement avec elle pour un photoshoot. 

Quatre ans plus tard, en 2011.  Facebook a maintenant 500 millions d’abonnés.  Guillaume Lemay-Thivierge y a même sa page officielle.  Quant à Jessica, selon cet article signé Nathalie Petrowski, elle se tient toujours en marge du populaire réseau social et continue d’affirmer que Facebook n’est qu’une mode passagère qui disparaitra de la surface de la terre d’ici quelques années.

Quatre autre années plus tard, aujourd’hui, 2015.  Facebook compte 1,35 milliards d’abonnés.  Patricia Paquin y a elle aussi sa page officielle.  Et Guillaume Lemay-Thivierge, en plus de sa page officielle, y a maintenant sa page personnelle

Quant à Jessica Fuck Facebook Barker, devinez?

En conclusion, il est fascinant de voir comment une photo arrive parfois à capturer à la perfection la personnalité de ceux que l’on y retrouve, au moment où celle-ci a été prise.


6 options que l’on aimerait bien avoir sur Facebook

OPTION 1 : Recevoir une notification lorsque l’on reçoit un message dans le dossier « Autre ».
Comme bien des gens, c’est par hasard que j’ai découvert qu’existait ce dossier.  En fait, je l’ai découvert quand une amie perdue de vue de longue date l’a elle-même découvert, et m’a écrit ceci:

D’après ce que j’ai pu voir dans ma boite Autre, c’est là que se retrouvent les messages que nous ont écrit les gens qui ne sont pas nos amis FB.

Faisabilité de la chose: En fait, techniquement, on la reçoit, cette notification.  C’est juste que contrairement qu’au sujet des messages envoyés dans la boite de réception, elle est très discrète:

OPTION 2 : Pouvoir se réconcilier en douce.
Mise en situation : Un contact FB a fait/dit/écrit quelque chose qui vous a offensé. Vous retirez donc cette personne votre liste d’amis. Parce que fuck le concept de la discussion entre deux personnes civilisées.

Plus tard, vous réalisez que dans le feu de l’action, vous avez complètement oublié quelques détails importants au sujet de votre relation avec cette personne. Par exemple, que vous êtes obligé de la revoir car elle fréquente quelqu’un qui vous est proche, ou bien qu’elle vous a emprunté votre précieux coffret de la série Twilight autographié par Paul McCartney. Voyant que vous avez peut-être agi un peu vite, vous lui refaite une demande d’amitié FB. Et c’est là que l’étron percute quelque peu le ventilo, puisque c’est en lui demandant de vous rajouter qu’elle comprend que vous l’avez enlevée.

Voilà pourquoi il serait bon qu’un bouton Réconcilier apparaisse sur le profil de ceux que vous avez retirés de votre liste d’amis. Vous pourriez ainsi redevenir amis avant même qu’elle sache que vous ne l’étiez plus, ce qui éviterait quelques drames.

(On le voit mal mais le pictogramme est un symbolique pot cassé)

Faisabilité de la chose: Pourquoi pas? Cependant, histoire d’éviter les abus à la je-vais-cesser-d’être-ami-avec-cette-personne-et-utiliser-le-bouton-Réconcilier-pour-l’espionner-par-surprise-plus-tard, il faut s’attendre à ce que Facebook y mette certaines conditions. Genre:

  • Vous n’avez que 48 heures pour changer d’idée. Passé ce délai, le bouton Réconcilier disparait et vous devrez vous remettre amis à la dure.
  • Le bouton Réconcilier n’apparaitrait pas sur le profil d’une personne que vous aurez mis dans votre liste de bloqués.
  • L’Option Réconcilier ne fonctionne qu’une seule fois par ex-ami, pour éviter qu’un utilisateur contourne le concept en allant espionner un ex-ami-devenu-ennemi à tous les 48 heures.

OPTION 3 : D’autres types de relations.
Parce que parfois, votre situation est tellement compliquée que même C’est compliqué n’arrive pas à la décrire adéquatement.

Faisabilité de la chose: Pas sûr! Parce que soyons franc, si votre situation de couple n’est pas couverte par les options actuelles, est-ce vraiment le genre de relations dont vous voulez parler en public?

OPTION 4 : Un logiciel de reconnaissance faciale.
Lorsque quelqu’un poste une photo dans laquelle vous apparaissez et que cette personne vous y identifie, vous recevez aussitôt une notification qui vous permet de choisir si vous voulez ou non avoir votre nom attaché à cette image. Sauf que… Qu’arrive-t-il lorsque l’on poste une embarrassante photo de vous sans vous y identifier? Ou pire encore : Que l’on vous y identifie en texte, mais pas en lien? Tout le monde se moque de vous dans votre dos et vous êtes le dernier à le savoir. Et c’est là qu’une telle option serait utile, en vous envoyant une notification dès que le logiciel vous reconnait la binette.

Faisabilité de la chose: Oui, ce serait possible. Sauf que quand on voit les résultats sur les sites qui utilisent ce genre de logiciel, on risquerait de recevoir pas mal de fausses alertes.

OPTION 5 : Un compteur de visiteurs / une liste de visiteurs
Je suis sur Facebook depuis janvier 2006 et ça fait depuis ce temps-là que je vois des gens tenter de mettre cette fonction sur leur page et/ou la demander à FB. Neuf ans plus tard, on ne l’a toujours pas. Ça n’a pourtant pris que quelques mois aux programmeurs de FB pour introduire la fonction hashtag, à force de voir les membres l’utiliser ironiquement en référence à Twitter. Alors pourquoi ne pas rajouter cette fonction si longtemps demandée?

Faisabilité de la chose: Nulle! Pourquoi? Pour la même raison pour laquelle ils refusent de nous donner l’option suivante qui est … :

OPTION 6 : Le bouton Dislike / Je n’aime pas.
Combien de fois avons-nous vu le commentaire « Où est le bouton dislike / Je n’aime pas? » de la part de quelqu’un qui dislike / n’aime pas ce que vient de poster un facebookiste? Alors qu’est-ce qu’ils attendent pour nous le donner?

Faisabilité de la chose: Ça n’arrivera jamais, ni cette option, ni la précédente, et c’est pour une simple et banale raison de marketing.

C’est que les proprios et programmeurs de Facebook ne sont pas fous. Depuis qu’internet est dans nos foyers, ils ont bien dû voir les conséquences de ces options sur les autres sites qui, eux, les offrent. Oui, ça flatte l’Ego d’avoir un compteur qui divulgue le nombre de visites que l’on a. Sauf que si vous voyez que vous avez quotidiennement entre zéro et une visite par jour, vous allez perdre intérêt à Facebook et partir. Et ça, ils veulent l’éviter.

Quant à savoir qui vous a visité, il y aura toujours quelqu’un qui va utiliser cette fonction pour humilier un autre.  Par exemple en l’accusant de harcèlement ou de stalking, avec comme preuve à l’appui une capture d’écran mise en public démontrant son nombre de visites. Et en sachant qu’une seule visite peut être suffisante pour offenser quelqu’un qui a décidé de vous prendre en grippe, ça engendrerait du drame à la tonne métrique. Plus personne n’oserait aller voir la page des autres par peur du ridicule et autres représailles. Ce qui engendrerait un autre problème: Ceux qui frustrent en voyant que leurs amis et/ou conjoints ne visitent pas leur page assez souvent. Voyant que l’on peut être dans le tort, et ce que l’on visite ou non, on finirait par trouver Facebook chiant et partir. Et ça, ils veulent l’éviter.

Quant au bouton Dislike / Je n’aime pas, il n’y a rien de mieux pour pourrir l’ambiance d’un site public que d’avoir une option qui permet en un simple clic de frustrer les autres et déclencher les hostilités. On finirait par s’écoeurer de Facebook et partir. Et ça, ils veulent l’éviter.

Bref, si Facebook est devenu le site le plus populaire au monde, c’est en enlevant à ses membres l’opportunité de poser des gestes abusifs. Comme par exemple débloquer quelqu’un pendant quelques minutes, le temps de l’espionner, avant de le bloquer de nouveau. Juste le fait d’imposer 48 heures de délai durant lequel le bloqueur peut être vu par le bloqué, c’est suffisant pour lui enlever l’envie de jouer à ça.


Ce qui fait que techniquement on ne peut même pas en vouloir à Facebook de nous enlever ces libertés, puisque ça signifierait que nous sommes frustrés de ne pas pouvoir déranger les autres.

Preuve de plus comme quoi Facebook fait tout pour éviter les sentiments négatifs: Avant, si une personne qui nous a bloqué écrivait un commentaire sur la photo ou le statut d’un ami commun, on ne pouvait pas voir son commentaire.  Par contre, on pouvait voir la réponse de notre ami commun, et ainsi comprendre que quelqu’un quelque part nous a bloqué.  Depuis peu, on peut répondre directement aux commentaires individuels.  Alors si une personne qui nous a bloqué écrit à un ami commun, on ne voit ni son commentaire ni la réponse de l’ami.  Donc, pas de frustration de voir que X nous a bloqué, ni de sentiment de trahison de voir que Y continue d’être amical avec.

Ainsi, plus l’expérience Facebook reste positive, moins il y a de drames, et moins leurs membres ressentent l’envie de quitter la place pour chercher mieux ailleurs, chose que l’on voit trop souvent dans les forums. Et ça marche, car malgré les efforts de Tumblr (420 millions de membres), de Google+ (300 millions) ou de Ello (1 million), pour s’afficher en tant que comme-Facebook-mais-en-mieux, le nombre de leurs abonnés restent ridicule comparé à Facebook et leur 1.35 milliards de membres. Et plus il y a de membres, plus cher ils vendent leurs espaces pub. Pas étonnant qu’ils tiennent à ce que les membres restent.

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Source des statistiques : The 800+ Top Social Medias Stats

Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (5 de 5)

Pourquoi les hommes qui sont la cible de harcèlement sexuel féminin ne sont pas portés à en parler?
Les raisons sont multiples. Voici celles que j’ai personnellement vécues.

RAISON 1: Lorsqu’il y a dénonciation, la fille inverse toujours les rôles.
Dans le fond, je peux comprendre.  Il n’y a pas pire salisseur de réputation qu’une accusation de harcèlement sexuel.  Heureusement pour elles, nous vivons dans un monde où le harcèlement sexuel de l’homme envers la femme est beaucoup plus reconnu que l’inverse. Intervertir les rôles a donc le double effet de blanchir Madame et de lui permettre de se venger contre ce sale prétentieux qui se croit trop bien pour elle. Ainsi ..:

  • Dans le billet précédent, je raconte comment Manon me traite de menteur quand je dis à nos trois collègues que c’est elle qui a pris ma main pour lui mettre sur un sein.
  • Dans Sept Semaines en Appartement, je raconte à quelques reprises comment Cynthia, la blonde-par-moments d’un ami, m’a dragué. Elle a été tellement insultée de mon refus qu’elle est allé raconter que c’est moi qui l’a harcelé.
  • Dans le même roman autobio, ma nouvelle cousine par alliance m’a fait des propositions sexuelles crues et osées pendant quatre ans. Le jour où j’en ai eu assez et que je lui ai fait savoir clairement que ça n’arrivera jamais, elle est allé tout raconter à ma famille… Mais en inversant qui a harcelé qui.

RAISON 2: En matière de harcèlement sexuel, l’homme a zéro crédibilité.
La preuve, c’est que dans les exemples précédents deux choses se sont passées.  Certaines, comme ma cousine, ont été crues sur paroles.  Pour les autres, même s’il n’y avait pas de preuves, ou bien si leur histoire ne tenait pas debout, ou bien même si les gens qui me connaissaient trouvaient que ça ne semblait pas crédible étant donné ma personnalité, il vient un moment où, à force d’entendre les mêmes histoires, on finit par se dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Donc, que si je suis aussi souvent accusé de harcèlement, c’est qu’il doit bien y avoir une raison.

RAISON 3: Les gens s’attendent à ce que l’on se comporte comme une victime.
J’ai été harcelé sexuellement, donc je devrais ressentir de la peur et du traumatisme.  Sinon, je ne suis pas crédible. 

RAISON 4: Les gens s’attendent à ce que l’on ne se comporte PAS comme une victime.
Je suis un homme, donc je ne devrais pas ressentir de la peur et ni traumatisme.  Si oui, je ne suis pas crédible.

RAISON 5: C’est traité comme étant une tentative d’invalider la souffrance de la femme.
Essaye de te plaindre contre le harcèlement sexuel féminin lorsque tu es un homme, et tu te feras vite répliquer « Oh, pitié, pooOOOooovres hommes et leurs Male Tears. Que les oppresseurs cessent de se plaindre, juste pour descendre les féministes.  Ce ne sont pas eux qui ont à subir l’objectivation des femmes, la culture du viol, le plafond de verre et à la différence de salaire à travail égal.  Un homme harcelé par une femme, c’est une exception.  Une femme harcelée par un homme, c’est la norme. »  Il semblerait donc que dans ce cas-ci en particulier, si tu ne vis pas pire qu’elles, tu dois te taire.

RAISON 6: Ça sonne comme de la vantardise.
Comparez un gars qui se vante que plein de filles lui courent après et lui font des propositions sexuelles, avec un gars qui se plaint que plein de filles lui courent après et lui font des propositions sexuelles.  Où est la différence? À part pour le fait que l’un aime ça et que l’autre prétend trouver ça malvenu, ça reste quand même deux gars qui racontent que plein de filles lui courent après et lui font des propositions sexuelles. Et puisque c’est quelque chose que beaucoup de gars souhaiteraient, ben voilà, on voit le plaintif comme un vantard qui essaye hypocritement de faire dans la victimisation. Et quoi de plus pathétique et enrageant que quelqu’un qui se plaint de quelque chose que tout le monde souhaiterait avoir et/ou être.

RAISON 7: En parler, ça fait de toi un misogyne.
Il y a quelques années, j’avais mis en ligne un roman autobiographique qui racontait les grandes lignes des abus que j’ai eu à subir pendant seize ans de la part d’une fille qui avait lâché la pilule en secret afin de me coincer dans une relation.  Bien que j’ai reçu quelques témoignages de sympathie (toutes de la part de femmes me rassurant qu’elles ne sont pas toutes comme ça), la majorité des autres commentaires (à 90% des hommes) ressemblaient à ceci:

 Et ça, c’est sans compter les fois où on a dit à mon sujet qu’il fallait se méfier de moi car ce livre, rempli de rancoeur et de frustration contre la femme, c’était du  Marc Lépine tout craché.  Je ne faisais pourtant que raconter des faits réels en toute objectivité.  Donc, selon cette logique, si une fille me fait subir du harcèlement sexuel, en parler signifie que je parle contre la fille, donc que j’ai un discours antiféministe, donc que je suis potentiellement un tueur en série misogyne. Eh oui!

RAISON 8: Pourquoi moi?  Ou : Une autre raison d’être non-crédible.
Ce ne sont pas tous les gars qui subissent le harcèlement sexuel féminin. Et comme je vous l’ai déjà montré en photo à la fin de la 1e partie, j’étais loin de ressembler au mannequin mâle de la photo ci-dessus. Alors pourquoi moi en particulier?  Juste poser cette question, c’est un argument valable pour enlever toute crédibilité à mon témoignage.

… Du moins à première vue car au contraire, c’est justement l’une des raisons expliquant pourquoi je fus la cible de ce harcèlement.  J’en suis arrivé à cette conclusion il y a quelques années grâce à ma bonne amie Stéphanie.  Un jour, je lui ai demandé pourquoi elle me faisait toutes ces confidences intimes qui, dans certains cas, pouvaient être interprétées comme de la drague sous-entendue.  Sa réponse:

« Tu n’as pas un comportement intimidant.  Tu es inoffensif.  Ça met une fille à l’aise. »

Puisque je suis passif, j’attire tout naturellement des gens actifs.  Puisque je ne suis ni manipulateur ni contrôlant, je donne l’impression que je peux être manipulé et contrôlé.  Puisque je suis inoffensif, j’attire tout naturellement des gens offensant.  Et puisque je ne représente aucun danger, j’encourage tout naturellement les autres à prendre des risques avec moi.

C’est le principe de l’anneau de Gygès. À partir du moment où les gens se rendent compte que leurs gestes n’auront pas de conséquences, il y en a qui se permettent alors les pires excès, incluant certains que l’on n’aurait jamais pu imaginer de leur part. En philosophie, l’anneau de Gygès dénonce le fait que des concepts moraux tels que le respect, l’honnêteté, la bonté et la retenue ne sont pas des traits de caractères naturels chez l’être humain mais bien des règles que l’on ne suit que par peur des conséquences sociales.  Voilà pourquoi plus une personne est riche et/ou puissante, plus on tolère ses gestes immoraux, moins elle craint les conséquences, moins elle a de retenue, et plus elle commet des excès et des abus.  Comme par exemple tous ces politiciens au Québec qui font impunément du harcèlement sexuel

Pourquoi certains sont harcelés et d’autre pas?
À l’école, lequel est toujours la cible des  intimidateurs les plus violents?  C’est le plus timide des non-violents.  Donc celui de qui on s’attend le moins à subir des conséquences.  C’est pareil ici.  Mon attitude calme, passive, sans histoire, lance autour de moi un message que les gens captent au niveau de l’inconscient comme quoi on peut tout me faire subir sans risques. Voilà pourquoi j’attire autant d’abuseurs et de conflictuodépendants: Ils font l’erreur de confondre mon respect et ma patience pour de la soumission.  D’où le gros scandale qu’ils font lorsque je me défends.

Hélas, dans le cas du harcèlement sexuel de la part de femmes envers les hommes, il est très difficile de s’en défendre.  Dès qu’on parle de harcèlement sexuel, l’opinion publique va toujours déclarer l’homme coupable, même sans savoir un seul mot de l’histoire. Raison de plus pour ces femmes de se savoir à l’abri des conséquences. 

Donc, en résumé: Ces femmes sont face à un garçon calme, sans histoires, qui n’est pas intimidant, même au niveau physique car il n’est ni fort ni beau.  Aucune conséquence à craindre de sa part, et aucune conséquence à craindre non plus de la part de l’opinion publique.  Alors dans de telles conditions, s’il leur prend l’envie de lui faire subir du harcèlement sexuel, pourquoi est-ce qu’elles s’en gêneraient?

Quel est le but de ce témoignage en cinq parties?
Mon but en écrivant ceci n’était ni de m’en plaindre, ni de faire pitié.  Je voulais juste démontrer trois choses:

  1. Que contrairement à ce que l’on essaye de nous faire croire, ce comportement n’est pas exclusivement quelque chose de masculin. 
  2. Qu’il y a plusieurs raisons pourquoi les hommes gardent le silence sur le harcèlement sexuel féminin dont ils sont victimes.
  3. Que même si les hommes ne vivent pas les mêmes conséquences que les femmes suite au harcèlement, ils en subissent quand même, des conséquences.  Elles n’en sont pas moins négatives, et peuvent parfois s’avérer dévastatrices.

Voila!

Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (4 de 5)

Voici une anecdote qui m’est revenue en tête peu après avoir écrit le premier billet. Ça implique Manon, la jeune collègue de travail que j’avais au Dunkin Donuts, celle qui jouait à l’agace non-stop. Un soir, elle vient me rejoindre dans la cuisine. Elle me demande de me placer face à elle. Je le fais. Elle lève sa main et la met à plat, la paume face à moi, comme si elle me faisait stop. Elle me dit :

« Met ta main comme ça. »

Sans trop comprendre où elle veut en venir, je m’exécute : Je lève ma main et la met à plat, la paume face à elle, comme si je lui faisais stop. Aussitôt, elle m’agrippe le poignet et elle tire mon bras vers elle, envoyant ma main sur l’un de ses seins. Tout en maintenant ma main en place, elle crie aux deux caissières et à la pâtissière :

« HEILLE, REGARDEZ L’ESTIE D’COCHON QUI ME POGNE LES TOTONS!!! »

Les trois filles regardent dans notre direction, les yeux écarquillés et la bouche bée. Je tire mon bras mais elle le retient sur place à deux mains, en disant :

« Ne-non! Tu t’es fait prendre la main sans l’sac. Assume tes cochonneries! Ha! Ha! Ha! »

Les trois autres filles nous regardent sans trop y croire.  L’une rit aux éclats.  La seconde a l’air de se demander si c’est une farce ou bien si c’est vrai.  La 3e, amusée, joue le jeu en y rajoutant sa propre fausseté :

« Ça m’surprend pas de lui, l’maudit vicieux, y’é tout l’temps en train d’essayer de r’garder en d’sous d’nos jupes. »
« Pour vrai? »
demande la seconde, sérieusement surprise par cette affirmation.

En panique, j’arrive à arracher mon bras de l’étreinte de Manon.

« NON MAIS ÇA VA PAS!? C’est elle qui a pris ma main pis qui me l’a posée sur elle de force. »
« Hostie de menteur! », répond Manon, amusée.
« Ouain, prends pas tes fantasmes pour des réalités. »  dit la 3e, avant de conclure avec: « Heille, Manon, faudrait pas que ton chum apprenne ça, jaloux pis violent comme il est. »

Je retourne calmement à ma table de travail, en soupirant, disant à Manon avec un air abattu:

« T’as pas d’allure! »
« C’est toé qui m’pogne les boules pis c’est moé qui a pas d’allure? T’as du front en estie, toé. Ha! Ha! »

Je me remet au travail sous les derniers rires et commentaires des  filles, qui retournent elles aussi au boulot.  Bien que j’arrive aisément à afficher une attitude extérieure calme, je suis simultanément envahi depuis les vingt dernières secondes par plusieurs sentiments aussi négatifs que violents:

PANIQUE! je viens de me faire plonger de force dans une situation qui ne peut être que négative pour moi et mon seul réflexe est de désespérément essayer de fuir, de m’en sortir.  Mais je n’arrive pas à trouver la sortie.  

TRAHISON! J’ai fait ce que Manon m’a dit de faire, sans jamais penser qu’elle pouvait chercher à me faire du tort, lui faisant d’instinct confiance.  Elle en a profité pour me faire ce sale tour.

INJUSTICE!  C’est elle qui ne cesse de me harceler sexuellement, et c’est moi qui passe pour le harceleur. Moi qui me suis toujours fait un point d’honneur a respecter la femme, à ne jamais faire de remarques déplacées, à ne jamais poser le moindre geste malvenu.  En quelques secondes, Manon a su démolir une vie entière d’efforts à me forger une bonne réputation.  Elle a réussi à me faire passer pour ce que je ne suis pas, pour ce que je n’ai jamais été.

ANGOISSE!  Qu’est-ce qui va arriver, maintenant?  Quelles seront les conséquences de son geste?  Il est évident que nos trois collègues, amusées par la scène, vont raconter ça à d’autres.  Et si, même celles qui ont compris que c’était un piège orchestré par Manon, considèrent que ce serait plus amusant de dire que c’était vraiment moi qui lui a fait des attouchements de mon propre chef? Si ça vient aux oreilles du patron, je risque de perdre mon emploi.  Et si quelqu’un met de la pression à Manon pour qu’elle porte plainte à la police?  Si elle ne veut pas avouer avoir inventé, elle sera bien obligé de la déposer, cette plainte.

PEUR! Et même si ça ne se rend pas jusqu’à la police, il est évident que l’une de nos collègue connait assez bien le chum de Manon pour savoir qu’il est possessif et violent.  Qu’est-ce qui va m’arriver si elle lui dit?

ABERRATION!  Alors c’est ça, notre récompense, lorsque l’on respecte la femme? Se faire manquer de respect en retour?  Voir sa réputation se faire salir?  Se faire planer la menace d’un renvoi ou de voies de faits? Un prédateur avec une attitude irrespectueuse ne va jamais subir de telles choses de la part des femmes.  Normal, elles ont peur de lui alors elles n’iront surtout pas le provoquer.  Est-ce que ça signifie que pour ne pas se faire donner une réputation de salaud, il faut vraiment être un salaud?  La seule façon d’obtenir le respect des femmes, ce n’est pas en les respectant mais bien en les intimidant?  C’est aberrant!  Je ne peux pas y croire.  Pourtant, après ce que je viens de vivre…     

SESPOIR! Si je reste, je continue de subir le harcèlement de Manon, en plus de voir ma réputation se faire entacher. Si je fuis la situation en donnant ma démission, c’est comme si je donnais un aveu de culpabilité, sans compter que rien ne garantit que je me retrouverai du boulot de sitôt.   Si je tente de rétablir les faits, ce sera la parole d’une faible femme, et de trois témoins, contre un salopard d’homme. Qui va me croire?  Personne!  Qu’est-ce que je peux y faire?  Rien!

 Je disais, dans le billet précédent, que mon statut d’homme faisait que je ne ressentais pas la peur de me faire violer puisque je ne crois pas qu’il soit possible de me forcer à avoir des relations sexuelles contre mon gré.  Eh bien j’ai appris que ce n’est pas parce que seul l’homme est capable physiquement d’agression sexuelle que ça le met automatiquement à l’abri des problèmes moraux, légaux et même physiques reliées au harcèlement sexuel en milieu de travail.  Selon la réputation sociale acceptée par tous, l’homme est fort et la femme est faible.  À cause de la faiblesse de la femme, tout le monde va la croire si elle se plaint de harcèlement sexuel contre un homme.  Et parce que l’homme est trop fort pour elle, alors la loi, la police, et même d’autres hommes seront toujours là, derrière elle, prêts à l’écraser pour elle.  Ainsi, la faiblesse de la femme est sa force.  Et la force de l’homme est sa faiblesse.

Ah, mais j’oubliais: Penser ceci, même après ce que Manon m’a fait vivre, ça fait de moi… Un misogyne!  Chose de plus à rajouter à mon désespoir comme quoi dans une situation de harcèlement sexuel au travail de la part d’une femme, l’homme ne peut absolument pas s’en tirer.

À CONCLURE.

Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (3 de 5)

Comment un homme vit-il le harcèlement sexuel en milieu de travail de la part de femmes?
Je ne peux répondre au nom de tous les chromosomes Y, mais voici la chose dans mon cas personnel.

Quels ont été mes sentiments en subissant ce harcèlement?
Tout de suite, je peux dire que jamais je n’ai ressenti de la peur au niveau physique. En tant que gars, je me savais à l’abri du viol. J’avais beau être maigre et faible, j’aurais été extrêmement étonné qu’une fille arrive à me forcer physiquement au coït. Juste la façon dont j’ai bousculé Sharon lorsqu’elle m’a agrippé pour me faire des attouchements, ça l’a prouvé. C’est mon privilège masculin, je suppose.

Pour le reste, mes sentiments étaient variés. C’était du cas par cas.

  • Pour Manon (22 ans, mince, jolie malgré un gros nez, habite avec son chum) : Amusé les premières semaines.  Puis humilié.  Puis irrité pour les mois qui suivirent.
  • Pour Sharon (26 ans, grassette, habite avec son chum chez la mère de ce dernier) : Ennuyé au début.  Frappé d’horreur en la voyant prête à me faire connaitre ses intentions.  Choqué, insulté et fâché par son agression physique.
  • Pour Kim (19 ans, petite grosse laide) Insulté qu’elle répande de fausses rumeurs à mon sujet en milieu de travail.  Choqué, insulté et fâché par son agression physique.  (le pied sous la table) Humilié qu’elle me la fasse subir alors que j’étais assis à côté de ma blonde.
  • Pour Sylvie (La petite frisée timide) Amusé les premiers temps, puis dérangé après m’être rendu compte que ça ne mènerait à rien, puis humilié et fâché de voir qu’elle m’avait caché son statut de couple depuis le début.
  • Pour Hélène (21 ans, la superbe métisse) Irrité de savoir depuis le début que ce ne serait que des agaceries, dégoûté de certains de ses récits.
  • Pour Isabelle (24 ans, mince et jolie blonde à gros seins) : Déçu de recevoir sans cesse des avances inutiles de la part d’une fille qui me plait, puisque son statut de couple m’empêchait d’y répondre.  Extrêmement déçu qu’elle me dise qu’elle avait déjà trompé son chum puisque ça signifiait que, contrairement à ce que j’espérais, je n’étais pas si spécial pour elle.
  • Pour Christine (23 ans, belle, grande, athlétique) : Surpris mais ravi.  Il faut dire que dans son cas, ça n’a jamais été du harcèlement.
  • Pour Rhonda (50 ans, petite grosse laide) : Fortement ennuyé, et frustré que mon refus se mérite des conséquences.
  • Pour Gréta (Ma voisine de 50 ans qui avait l’air d’en avoir 80) : Ennuyé, dérangé, exaspéré, insulté, violé dans ma vie privée, excédé, enragé, totalement écoeuré et dégoûté, au point où elle fut un facteur important de ma démission.  C’est qu’elle m’a fait endurer ça non-stop pendant deux ans.

Comment ai-je vécu ces situations?
Avec beaucoup d’interrogations. N’ayant ni la personnalité ni les instincts d’un prédateur, il m’est à peu près impossible de me mettre à la place de ces femmes, et ainsi de pouvoir comprendre ce qui les motivait à agir ainsi.

Parfois, j’avais l’impression que ces filles avaient une curieuse idée de ce qu’un homme était supposé être. Par exemple, dans le cas de Manon et Kim, il n’y avait aucun doute dans leur tête : Si un gars ne harcèle pas sexuellement ses collègues féminines, alors il est gai. Impossible pour elles de croire qu’un gars hétéro ne puisse pas ressentir l’envie de coucher avec elles. Impossible pour elles de croire que même s’il en ressent l’envie, il soit capable d’agir en gentleman et se retenir. Et impossible pour elles de croire que s’il est en couple, il puisse être fidèle.  Dans le cas de Manon en particulier, le concept de l’homme non-harceleur lui semblait tellement étranger qu’elle cherchait d’instinct à faire de moi l’allumé qu’elle s’attendait que je sois. Sinon, pourquoi me provoquer sans cesse sexuellement alors qu’elle n’avait aucune intention d’aller jusqu’au bout? Je peux juste théoriser.

  • Théorie 1: Je suppose que dans son univers, tous les hommes étaient des prédateurs. N’ayant pas appris à dealer avec un gars respectueux, j’imagine qu’il était plus facile pour elle de tenter de me transformer en ce qu’elle connaissait déjà, plutôt que d’essayer de comprendre qu’un gars puisse ne pas être comme ça.
  • Théorie 2: Ayant trouvé en moi un gars non-intimidant, elle pouvait jouer à l’agace sans craindre de représailles, alors elle s’y donnait à fond.
  • Théorie 3: Elle avait sans cesse besoin de se rassurer sur sa capacité de séduire.
  • Théorie 4: Elle avait sans cesse besoin de se rassurer sur sa capacité d’avoir le contrôle.  Genre: Elle m’allume pour me rapprocher, elle se sert du fait qu’elle a un chum pour me repousser.  Je suis le yoyo, elle m’a à sa main.

Vous savez ce qui me surprend le plus? C’est que cinq des sept filles du Dunkin Donuts se foutaient complètement du statut de couple. Manon, Sylvie, Sharon et Isabelle avaient chacune un chum, et Kim m’a fait des attouchements sous la table tandis que moi j’étais en couple, avec ma blonde assise à côté de moi.  Au nombre de fois où on m’a conditionné à penser qu’aucune fille n’agissait ainsi, ça me donnait un choc à chaque fois.

Oui mais… N’étais-je pas supposé aimer ça?
J’étais un jeune homme de 22-23-24 ans. J’étais au sommet de la force de mes hormones. J’étais fringuant. Je ne pensais qu’au sexe. J’étais furieusement en manque. Je me plaignais de ne pas être capable de me trouver une blonde. Je n’étais ni assez beau ni assez riche pour plaire. Alors en effet, tout ce harcèlement sexuel de la part de ces filles, n’étais-je pas supposé aimer ça?

Je ne mentirai pas : Au début, mon Ego de loser chronique appréciait être la cible de ces désirs amoureux et/ou sexuel. Sauf que j’avais certains principes. Toute ma vie jusque-là, je ne voulais rien faire avec une fille déjà en couple. D’abord parce que je me mettais à la place du pauvre gars qui, par ma faute, subirait un cocufiage, chose que je n’aimerais pas vivre moi-même. Et surtout, je ne voulais pas d’une simple aventurette mais bien d’un couple stable. Ces filles déjà en couple ne pouvaient pas m’offrir ça. Et la seule fois où j’ai choisi de céder à la tentation d’être l’amant d’une fille casée, en disant à Manon que je voulais bien si elle était sérieuse, elle a refusé et a continué de tout faire pour m’allumer, sachant maintenant que ça me faisait de l’effet. Ceci m’a démontré de manière cinglante que le prix à payer pour déroger de mes principes, c’était l’humiliation.

Et comme j’en ai déjà parlé ici et surtout , les gars ont cette réputation de ne vivre que pour le sexe et de vouloir fourrer tout ce qui bouge.  Donc, à part pour Manon et Hélène qui ne faisaient ça que pour m’agacer, je suppose que dans la tête des autres, le fait de s’offrir sexuellement aurait dû me séduire automatiquement. Donc, en ne répondant pas positivement à leurs avances, c’est comme si je leur disais Je coucherais avec n’importe qui sauf toi.  Pas étonnant alors qu’elles le prenaient si mal.  Certaines se sont senties humiliées, elles ont réagi en démissionnant.  Certaines se sont senties insultées, elles ont réagi en me faisant des problèmes au travail. Certaines étaient incapable de dealer avec le rejet, alors elles continuaient de me harceler comme si de rien n’était, mais surtout comme si je ne leur avais jamais dit non.  Et il y en a même une qui a choisi de se venger en me coinçant dans une relation dans laquelle elle pourrait me faire payer non-stop dans tous les sens du terme.  (Très longue histoire, pour un autre jour.)   

Dans quelles situations peut-on vraiment parler de harcèlement?
Il y a quelques années, j’ai écrit une pensée qui, bien que cynique, n’en demeure pas moins un fait : Quelle est la différence entre flirter et être obsédé de façon malsaine et malvenue? Simple : Si ta cible apprécie tes attentions, c’est le premier. Sinon, c’est le second. En sachant que c’est la personne qui reçoit l’attention qui a le pouvoir de te coller l’étiquette de séducteur ou de harceleur, alors draguer au travail est un sacré gros risque à prendre. 

Le problème, c’est que la seule façon de savoir si cette attirance est réciproque (ou si elle peut le devenir), c’est qu’il faut d’abord que l’autre le sache. C’est ce qui m’est arrivé avec Christine. J’étais célibataire, elle était très attirante, j’étais en manque de sexe, elle m’en offrait. Je n’aurais pas fait les premiers pas vers elle puisque jamais je n’aurais pu imaginer qu’elle puisse me trouver de son goût. Mais dès que j’ai su que c’était le cas, j’ai dit oui. Puisque j’ai accepté, on ne saura jamais si elle m’aurait harcelé ou non. Mais j’en doute. La façon dont elle a planifié son approche démontrait qu’elle était bien plus sérieuse et mature que les quatre autres. Juste pour ça, je suis certain que si j’avais refusé, on n’en n’aurait plus jamais parlé et on aurait continué d’être collègues de travail sans plus.

Et c’est ça la différence! Il n’y a pas de mal à faire savoir à un/e collègue de travail qu’il/elle nous intéresse. Mais si cette personne répond négativement, ou bien ne répond pas du tout, et que l’on insiste, alors ça devient du harcèlement.

 

Prochain billet: Comment une collègue a faite elle-même les attouchements dont elle m’accuse.

Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (2 de 5)

Bon, ça a l’air que j’ai exagéré au billet précédent en disant que ça fait 25 ans que je subis le harcèlement sexuel en milieu de travail de la part de femmes. Oui, ça fait depuis 25 ans, mais ça ne fait pas 25 ans non-stop. Entre 1993 et 2010, je n’en ai pas subi, pour la simple et bonne raison que je n’ai presque pas eu de milieu de travail classique.  Durant cette période, j’ai été sur le BS, puis aux études, avant de gagner ma vie en tant qu’auteur et/ou scénariste, ce qui est un travail solitaire que l’on fait généralement à partir de chez soi.

Cette précision étant faite, continuons là où le dernier billet s’est terminé.  J’ai déjà couvert la période 1990-1992, voici la suite:

1993-1995 : Je suis sur le BS avec la mère de mes enfants. J’ai reçu des avances non-sollicitées d’une des amies de celle-ci durant cette période, mais ce n’était pas en milieu de travail. En plus, c’était juste une ruse de sa part pour essayer de nous séparer.  Longue histoire.
1995-1997 : Le cégep, de retour aux études. Beaucoup de filles m’ont fait des avances, j’ai accepté certaines, j’en ai décliné d’autres. Et bien que certaines histoires avaient un petit côté harcèlement de leur part après qu’elles furent frustrées, comme Océane de qui j’ai refusé les avances parce qu’elle était en couple, c’était à l’école et non au travail, donc ça ne compte pas.
1997-2000 : Travail pour la page web d’Air Canada. Une seule collègue femme (et récemment fiancée) de jour, et aucune de soir, donc zéro harcèlement durant cette période.
2001-2008 : Dessinateur et scénariste pour le magazine Safarir, travaillant de chez moi, donc zéro harcèlement durant cette période. Du moins, pas au travail.
2008 : Pendant Défi Diète 2008, nous devions animer un blog sur Canoë.com. Une des programmeuse/modératrice du site m’a fait des avances que j’ai refusées. Elle a détruit mon blog. Techniquement, ne compte pas comme du harcèlement sexuel au travail, mais tout de même.
2008-2010 : Travail à mon compte, donc aucun collègue.

… et c’est là, en avril 2010, que j’ai décidé de lâcher la vie d’artiste et de me remettre au travail physique. Et que presque aussitôt, le harcèlement féminin a recommencé. La meilleure, c’est que je ne pouvais pas m’imaginer qu’une telle chose puisse m’arriver puisque je travaillais dans un garage de bus. Pourtant…

Rhonda, une collègue de travail d’origine haïtienne.  Elle fait moins de 5 pieds de haut, est obèse, unilingue anglaise, crie au lieu de parler, se rase la tête, a 5 enfants et a 50 ans. Bref, ce n’est pas comme si elle avait de quoi m’intéresser.

SEMAINE 1: Elle est amicale et a un comportement normal.
SEMAINE 2: Elle veut savoir si j’ai une blonde.
SEMAINE 3: Elle commence à parler de sexe.
SEMAINE 4: Elle m’envoie de subtiles invitations à se voir hors du travail qu’elle lance ici et là au fil des conversations.
SEMAINE 5: Tandis que je suis à l’extérieur du bus à faire le plein de lave-vitres, elle est à l’intérieur pour nettoyer les fenêtres. Elle cogne pour attirer mon attention. Je la regarde. Sur la fenêtre, elle dessine un cœur transpercé d’une flèche avec sa bombonne de nettoyant en mousse. Je me facepalme mentalement.  Dès qu’elle sort du bus, je lui dis : « Je ne dirai pas à ma blonde que tu me dessine des cœurs, je ne pense pas qu’elle apprécie. » Ça lui a donné un choc.

« T’as une blonde? Bullshit! Depuis quand? »
« Deux semaines! »
« C’est quoi son nom? »
« Nadia! »
« Pourquoi tu m’en a jamais parlé? »

« Tu ne me l’as pas demandé. »
« Fuck you! »

Vrai, j’avais depuis peu une amie nommée Nadia, mais nous n’étions pas un couple.  Ce petit mensonge a néanmoins calmé Rhonda, du moins sur les avances sexuelles, pendant un bon mois. 

Puis, sans même me demander si j’étais encore en couple ou non, voilà qu’elle recommence.  D’abord en me parlant de sa vie sexuelle avec son amant.  Puis, en me posant des questions, du genre si j’avais déjà essayé une black. Puis, en me faisant des remarques sexuelles à la blague, sauf qu’il était évident que plus le temps passait et moins c’était des blagues. 

Nous prenions notre heure de pause dans de grands bus confortables. Un jour, elle me dit en y montant: « Ok, je vais faire un somme.  Profites-z-en pas pour me violer. »

Deux jours plus tard, elle me dit: « Tu sais, quand la fille est consentante, c’est pas un viol! »

La semaine suivante, elle me dit: « Si tu me laisse dormir une heure de plus, je te fais une pipe à mon réveil. » 

À force de rester impassible ou à refuser ses offres, elle a fini par comprendre.  Elle a aussi viré en mode full bitch parce que bon, c’est bien connu que l’enfer n’est rien comparé à la furie d’une femme repoussée, ou quelque chose comme ça.

Tout de suite après, c’est Enrique qui a pris la relève.  Fils gai de mon chef de quart, il refusait de s’arrêter au fait que je suis hétérosexuel.  Mais bon, dans son cas, le fait que c’était un homme, j’ai pu lui régler son cas rapidement en l’engueulant publiquement sans retenue et le menacer de plainte et poursuites, chose que je ne pouvais pas vraiment faire contre une femme.  Enfin, oui, je le pouvais, mais je n’aurais juste pas été pris au sérieux.

Bref, lorsque je suis arrivé à un point où d’un côté j’avais à subir ceci, et que de l’autre mes possibilités d’avancement dans ce boulot étaient nulles, j’ai remis ma démission. 

2012-2014: À mon boulot suivant en tant que concierge résident, j’ai eu une voisine nommée Gréta, 50 ans, petite, maigre, ridée comme si elle avait 80 ans. Elle m’a harcelé non-stop de ma première semaine là jusqu’à mon départ deux ans plus tard.  Pas une semaine ne se passait sans qu’elle vienne cogner à ma porte, tentant de s’introduire chez moi sous divers prétextes, me couvrant de cadeaux variés (généralement des plats déjà commencés), me faisait aller chez elle pour toutes sortes de boulots dont la majorité n’étaient pas relatifs à mon travail, me lançant sans cesse des invitations, et s’arrangeant toujours pour se trouver sur mon chemin puisqu’elle m’épiait assez pour connaitre mon horaire.  Par deux fois je l’ai sommé d’arrêter, allant même jusqu’à m’en plaindre à la direction en leur demandant d’envoyer désormais mon collègue à chaque fois qu’elle signalerait un problème chez elle.  Un jour, dans le corridor, elle va même me dire: « Hier, je suis allé te voir mais avant de cogner j’ai écouté et j’ai entendu des gémissements.  C’est bien, de voir que tu t’occupes de ta blonde au lit! » Ce n’était pas une collègue de travail, mais ça restait du harcèlement en milieu de travail, avec une touche sexuelle qui me hérissait.

2014-2015: Je suis concierge résident dans une tour à condos de l’Île-des-Soeurs.  Dès que j’ai vu Rita, la réceptionniste de l’immeuble, et que je l’ai entendu parler, j’ai tout de suite su son genre : 40 ans, ex-belle, désespérée de se trouver un chum, au point où elle voit chaque nouveau collègue comme un potentiel. Dès le départ je lui ai parlé de long en large de ma relation de couple.  Ça m’a permis de la tenir à distance, et de la voir s’essayer sur les nouveaux à chaque fois qu’il y en a un, et leur causer du trouble dès que ça ne marche pas.  Mon statut de couple stable coulé dans le béton ne l’a cependant pas empêché, un jour où elle me racontait sa version de ses déboires avec un collègue, de me rajouter: « Dans le fond, c’est un gars exactement dans ton genre dont j’aurais besoin. »  Une façon subtile d’insister, en me passant le message comme quoi elle me veut encore malgré mon statut de couple, et qu’elle sera mienne si j’y met fin.

LA SUITE: Quelques réflexions sur ces situations.