Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (3 de 5)

Comment un homme vit-il le harcèlement sexuel en milieu de travail de la part de femmes?
Je ne peux répondre au nom de tous les chromosomes Y, mais voici la chose dans mon cas personnel.

Quels ont été mes sentiments en subissant ce harcèlement?
Tout de suite, je peux dire que jamais je n’ai ressenti de la peur au niveau physique. En tant que gars, je me savais à l’abri du viol. J’avais beau être maigre et faible, j’aurais été extrêmement étonné qu’une fille arrive à me forcer physiquement au coït. Juste la façon dont j’ai bousculé Sharon lorsqu’elle m’a agrippé pour me faire des attouchements, ça l’a prouvé. C’est mon privilège masculin, je suppose.

Pour le reste, mes sentiments étaient variés. C’était du cas par cas.

  • Pour Manon (22 ans, mince, jolie malgré un gros nez, habite avec son chum) : Amusé les premières semaines.  Puis humilié.  Puis irrité pour les mois qui suivirent.
  • Pour Sharon (26 ans, grassette, habite avec son chum chez la mère de ce dernier) : Ennuyé au début.  Frappé d’horreur en la voyant prête à me faire connaitre ses intentions.  Choqué, insulté et fâché par son agression physique.
  • Pour Kim (19 ans, petite grosse laide) Insulté qu’elle répande de fausses rumeurs à mon sujet en milieu de travail.  Choqué, insulté et fâché par son agression physique.  (le pied sous la table) Humilié qu’elle me la fasse subir alors que j’étais assis à côté de ma blonde.
  • Pour Sylvie (La petite frisée timide) Amusé les premiers temps, puis dérangé après m’être rendu compte que ça ne mènerait à rien, puis humilié et fâché de voir qu’elle m’avait caché son statut de couple depuis le début.
  • Pour Hélène (21 ans, la superbe métisse) Irrité de savoir depuis le début que ce ne serait que des agaceries, dégoûté de certains de ses récits.
  • Pour Isabelle (24 ans, mince et jolie blonde à gros seins) : Déçu de recevoir sans cesse des avances inutiles de la part d’une fille qui me plait, puisque son statut de couple m’empêchait d’y répondre.  Extrêmement déçu qu’elle me dise qu’elle avait déjà trompé son chum puisque ça signifiait que, contrairement à ce que j’espérais, je n’étais pas si spécial pour elle.
  • Pour Christine (23 ans, belle, grande, athlétique) : Surpris mais ravi.  Il faut dire que dans son cas, ça n’a jamais été du harcèlement.
  • Pour Rhonda (50 ans, petite grosse laide) : Fortement ennuyé, et frustré que mon refus se mérite des conséquences.
  • Pour Gréta (Ma voisine de 50 ans qui avait l’air d’en avoir 80) : Ennuyé, dérangé, exaspéré, insulté, violé dans ma vie privée, excédé, enragé, totalement écoeuré et dégoûté, au point où elle fut un facteur important de ma démission.  C’est qu’elle m’a fait endurer ça non-stop pendant deux ans.

Comment ai-je vécu ces situations?
Avec beaucoup d’interrogations. N’ayant ni la personnalité ni les instincts d’un prédateur, il m’est à peu près impossible de me mettre à la place de ces femmes, et ainsi de pouvoir comprendre ce qui les motivait à agir ainsi.

Parfois, j’avais l’impression que ces filles avaient une curieuse idée de ce qu’un homme était supposé être. Par exemple, dans le cas de Manon et Kim, il n’y avait aucun doute dans leur tête : Si un gars ne harcèle pas sexuellement ses collègues féminines, alors il est gai. Impossible pour elles de croire qu’un gars hétéro ne puisse pas ressentir l’envie de coucher avec elles. Impossible pour elles de croire que même s’il en ressent l’envie, il soit capable d’agir en gentleman et se retenir. Et impossible pour elles de croire que s’il est en couple, il puisse être fidèle.  Dans le cas de Manon en particulier, le concept de l’homme non-harceleur lui semblait tellement étranger qu’elle cherchait d’instinct à faire de moi l’allumé qu’elle s’attendait que je sois. Sinon, pourquoi me provoquer sans cesse sexuellement alors qu’elle n’avait aucune intention d’aller jusqu’au bout? Je peux juste théoriser.

  • Théorie 1: Je suppose que dans son univers, tous les hommes étaient des prédateurs. N’ayant pas appris à dealer avec un gars respectueux, j’imagine qu’il était plus facile pour elle de tenter de me transformer en ce qu’elle connaissait déjà, plutôt que d’essayer de comprendre qu’un gars puisse ne pas être comme ça.
  • Théorie 2: Ayant trouvé en moi un gars non-intimidant, elle pouvait jouer à l’agace sans craindre de représailles, alors elle s’y donnait à fond.
  • Théorie 3: Elle avait sans cesse besoin de se rassurer sur sa capacité de séduire.
  • Théorie 4: Elle avait sans cesse besoin de se rassurer sur sa capacité d’avoir le contrôle.  Genre: Elle m’allume pour me rapprocher, elle se sert du fait qu’elle a un chum pour me repousser.  Je suis le yoyo, elle m’a à sa main.

Vous savez ce qui me surprend le plus? C’est que cinq des sept filles du Dunkin Donuts se foutaient complètement du statut de couple. Manon, Sylvie, Sharon et Isabelle avaient chacune un chum, et Kim m’a fait des attouchements sous la table tandis que moi j’étais en couple, avec ma blonde assise à côté de moi.  Au nombre de fois où on m’a conditionné à penser qu’aucune fille n’agissait ainsi, ça me donnait un choc à chaque fois.

Oui mais… N’étais-je pas supposé aimer ça?
J’étais un jeune homme de 22-23-24 ans. J’étais au sommet de la force de mes hormones. J’étais fringuant. Je ne pensais qu’au sexe. J’étais furieusement en manque. Je me plaignais de ne pas être capable de me trouver une blonde. Je n’étais ni assez beau ni assez riche pour plaire. Alors en effet, tout ce harcèlement sexuel de la part de ces filles, n’étais-je pas supposé aimer ça?

Je ne mentirai pas : Au début, mon Ego de loser chronique appréciait être la cible de ces désirs amoureux et/ou sexuel. Sauf que j’avais certains principes. Toute ma vie jusque-là, je ne voulais rien faire avec une fille déjà en couple. D’abord parce que je me mettais à la place du pauvre gars qui, par ma faute, subirait un cocufiage, chose que je n’aimerais pas vivre moi-même. Et surtout, je ne voulais pas d’une simple aventurette mais bien d’un couple stable. Ces filles déjà en couple ne pouvaient pas m’offrir ça. Et la seule fois où j’ai choisi de céder à la tentation d’être l’amant d’une fille casée, en disant à Manon que je voulais bien si elle était sérieuse, elle a refusé et a continué de tout faire pour m’allumer, sachant maintenant que ça me faisait de l’effet. Ceci m’a démontré de manière cinglante que le prix à payer pour déroger de mes principes, c’était l’humiliation.

Et comme j’en ai déjà parlé ici et surtout , les gars ont cette réputation de ne vivre que pour le sexe et de vouloir fourrer tout ce qui bouge.  Donc, à part pour Manon et Hélène qui ne faisaient ça que pour m’agacer, je suppose que dans la tête des autres, le fait de s’offrir sexuellement aurait dû me séduire automatiquement. Donc, en ne répondant pas positivement à leurs avances, c’est comme si je leur disais Je coucherais avec n’importe qui sauf toi.  Pas étonnant alors qu’elles le prenaient si mal.  Certaines se sont senties humiliées, elles ont réagi en démissionnant.  Certaines se sont senties insultées, elles ont réagi en me faisant des problèmes au travail. Certaines étaient incapable de dealer avec le rejet, alors elles continuaient de me harceler comme si de rien n’était, mais surtout comme si je ne leur avais jamais dit non.  Et il y en a même une qui a choisi de se venger en me coinçant dans une relation dans laquelle elle pourrait me faire payer non-stop dans tous les sens du terme.  (Très longue histoire, pour un autre jour.)   

Dans quelles situations peut-on vraiment parler de harcèlement?
Il y a quelques années, j’ai écrit une pensée qui, bien que cynique, n’en demeure pas moins un fait : Quelle est la différence entre flirter et être obsédé de façon malsaine et malvenue? Simple : Si ta cible apprécie tes attentions, c’est le premier. Sinon, c’est le second. En sachant que c’est la personne qui reçoit l’attention qui a le pouvoir de te coller l’étiquette de séducteur ou de harceleur, alors draguer au travail est un sacré gros risque à prendre. 

Le problème, c’est que la seule façon de savoir si cette attirance est réciproque (ou si elle peut le devenir), c’est qu’il faut d’abord que l’autre le sache. C’est ce qui m’est arrivé avec Christine. J’étais célibataire, elle était très attirante, j’étais en manque de sexe, elle m’en offrait. Je n’aurais pas fait les premiers pas vers elle puisque jamais je n’aurais pu imaginer qu’elle puisse me trouver de son goût. Mais dès que j’ai su que c’était le cas, j’ai dit oui. Puisque j’ai accepté, on ne saura jamais si elle m’aurait harcelé ou non. Mais j’en doute. La façon dont elle a planifié son approche démontrait qu’elle était bien plus sérieuse et mature que les quatre autres. Juste pour ça, je suis certain que si j’avais refusé, on n’en n’aurait plus jamais parlé et on aurait continué d’être collègues de travail sans plus.

Et c’est ça la différence! Il n’y a pas de mal à faire savoir à un/e collègue de travail qu’il/elle nous intéresse. Mais si cette personne répond négativement, ou bien ne répond pas du tout, et que l’on insiste, alors ça devient du harcèlement.

 

Prochain billet: Comment une collègue a faite elle-même les attouchements dont elle m’accuse.

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