Pour une fois, c’est dans le but de les défendre que je vais parler des soi-disant bons gars. Parce que, peu importe qui on est et ce que l’on est, personne ne mérite d’être affligé d’une réputation trompeuse, surtout si elle est négative. Et il se trouve que le soi-disant bon gars en a toute une, de réputation négative, qui est à l’extrême opposé de la vérité.
Situation classique : Le soi-disant bon gars aime une fille en secret. Il se comporte avec elle de façon totalement asexuée, il se prétend être son ami le plus proche, et la couvre de gentillesse et de cadeaux. Puis, la fille rencontre un mec qui, aux yeux du soi-disant bon gars, est un néandertalien plein de défauts qui ne la mérite pas, et il réagit en chialant que « Les filles disent vouloir un bon gars, mais dès qu’il y en a un qui la maltraite, elle va le récompenser en lui donnant du sexe! »
Conclusion logique : Les soi-disant bons gars sont des hypocrites qui se disent romantiques, alors qu’ils considèrent que les filles devraient leur donner du sexe en récompense d’être gentil avec elles.
L’image suivante provient de l’excellent blog BD de Mirion Malle qui dénonce exactement ça:
Je comprends pourquoi la majorité des filles en arrivent à cette conclusion. Mais voilà: Et si je vous disais que cette conclusion est erronée? Si je vous disais qu’au contraire, le sexe n’est pas ce que les soi-disant bons gars désirent en premier dans la relation? Si je vous disais qu’ils ont plutôt tendance à s’auto-castrer? Enfin, si je vous disais en plus que c’est dans l’espoir de plaire aux filles qu’ils le font, me croiriez-vous? Probablement pas! Voilà pourquoi, comme d’habitude, je vais piger autant dans mes observations des autres que dans mes expériences personnelles afin de vous expliquer ce curieux phénomène.
Pourquoi le soi-disant bon gars chercherait-il à s’auto-castrer? Parce qu’à chaque fois qu’il entend des femmes parler du désir sexuel des hommes, c’est toujours pour s’en plaindre. On en dit que « La libido masculine fait de tout homme un obsédé, un pervers, un adultère. La libido masculine fait de lui un gars qui ne pense qu’avec sa queue, qui ne voit les femmes que comme un orifice dans lequel se vider, et qui refuse de porter le condom, ce qui fait de lui un distributeur de maladies transmises sexuellement et/ou un irresponsable qui met une femme enceinte pour ensuite la planter là et fuir ses responsabilités. La libido masculine est la raison pourquoi les femmes se font exploiter dans la porno, les bars de danseuses, la prostitution. La libido masculine est à l’origine de tous les crimes contre les femmes et les enfants: Les agressions verbales, la violence, le viol, l’exploitation et l’esclavagisme sexuel, la pédophilie. » Devant un tel constat accusateur, le soi-disant bon gars ne peut qu’arriver à une conclusion: Toutes les femmes ont horreur du désir sexuel en général et de la libido masculine en particulier. Donc, s’il veut plaire aux femmes, il doit réprimer en lui-même tout désir sexuel.
Les hommes ont donc cette réputation de ne vivre que pour le sexe. Alors quand un gars déclare à une fille une flamme non-sollicitée et surtout non-réciproque, un des trucs qui vient en tête à la fille pour le repousser, c’est de lui faire croire qu’elle n’aime pas du tout le sexe.
Face à ceci, un gars normal va en arriver à l’une de ces deux conclusions :
- Ou bien elle lui raconte des conneries car elle n’ose pas lui dire clairement qu’il ne lui plait pas.
- Ou bien elle dit la vérité et il en sera quitte pour continuer à avoir une vie sexuelle constituée de séances solitaires de passe-poignet, même s’il est en couple avec elle, ce qui serait quelque peu ridicule.
D’une façon comme d’une autre, il est évident que la fille ne veut pas de lui. C’est suffisant pour qu’il laisse tomber.
Le soi-disant bon gars, par contre, ne va pas abandonner aussi facilement. Ce n’est pas de l’obstination. C’est juste que, pour les raisons citées plus haut, il croit sincèrement qu’aucune fille n’aime le sexe. Alors même si la frigidité prétendue de la fille n’est qu’une excuse mensongère, il va y croire. Et voilà pourquoi il arrivera à la conclusion que pour plaire aux filles, il faut être asexué.
On ne peut pas blâmer la fille de prétendre être frigide au lieu de lui dire les raisons réelles pourquoi il ne lui plait pas. Comme je le dis dans un de mes vieux billets intitulé La difficulté de dire « Non merci! », il est beaucoup plus simple de servir une excuse bidon qui nous déresponsabilise, que de dire la vérité et mal paraître. Alors si le soi-disant bon gars se fait juste servir l’excuse mensongère du dégoût du sexe par les filles qui ne veulent pas de lui, pourquoi croirait-il que c’est faux? Il pense donc que, pour les filles, les choses doivent se dérouler dans cet ordre:
- Se rencontrer.
- Devenir amis.
- Devenir amis très proches.
- Devenir amoureux.
- Être en couple.
- Se désirer sexuellement.
- Faire l’amour parce qu’on est en amour.
Comme vous voyez, le soi-disant bon gars n’est pas assez cave pour croire que les filles vont détester le sexe pour toujours. C’est juste qu’il pense que ce processus demande à la fille entre quelques mois et quelques années. Il voit la sexualité comme étant l’accomplissement final logique de la relation qu’il a amorcé avec elle. Une relation qui y aboutira éventuellement, pour peu qu’il réussisse à dépasser l’étape 3.
Et c’est comme ça que, quand la fille finit par avoir une relation normale avec un gars normal, le soi-disant bon gars ne comprends pas. Il la voit s’intéresser à un gars, sortir avec et/ou coucher avec lui alors que ça ne fait même pas un mois qu’ils se connaissent. Évidemment, une fois la période « charme de la nouveauté / je suis conciliant dans le but de séduire » est passée, le naturel de la fille et de son nouveau mec remontent à la surface. Ils commencent à se connaître vraiment, et c’est là que les incompatibilités surgissent. Mais bon, la relation est déjà amorcée, alors ils continuent d’être en couple et de coucher ensemble. Pendant ce temps-là, la fille se plaint de tel ou tel truc en espérant que son mec change pour le mieux, ce qui n’arrive pas toujours. Le soi-disant bon gars s’étant taillé une place auprès de la fille en tant qu’ami proche et confident, c’est donc à lui qu’elle se confie de ses déceptions de couple.
Et voilà ce qui amène le soi-disant bon gars à frustrer. Le fait qu’elle sorte avec un gars sans qu’ils aient d’abord eu à apprendre à se connaître à fond, le fait qu’elle couche avec sans qu’il ait eu à attendre des mois ou des années, le fait qu’elle se plaint de lui mais continue à l’aimer / être en couple /coucher avec lui, ça dépasse l’entendement du soi-disant bon gars. Et voilà pourquoi, dans son incompréhension, il ne peut qu’en arriver qu’à la conclusion suivante: « Alors c’est ÇA que ça prend pour qu’une fille ait envie de sexe? Il faut la maltraiter? Sois gentil avec elle et elle te friendzone, mais agis en salaud et elle te récompense avec du sexe? »
Pourquoi est-ce que le soi-disant bon gars associe t-il sexe avec récompense? C’est tout simple: Aux yeux du bon gars…
- Un gars qui est salaud avec les filles mérite d’être puni pour son comportement. Et la punition appropriée dans ce cas-ci, c’est: Ne recevoir ni amour ni sexe de la part des filles.
- Si la fille se plaint du gars, alors le gars est un salaud.
- Malgré le fait qu’elle s’en plaint, elle continue de sortir et coucher avec lui.
- Recevoir de l’amour et du sexe est-il une punition pour un gars? Bien au contraire.
- Donc, techniquement, si c’est le contraire d’une punition, alors c’est une récompense.
Si le soi-disant bon gars s’en plaint, ce n’est pas parce que son but dès le départ était de recevoir du sexe en récompense pour sa gentillesse. C’est plutôt parce qu’il est sous le choc de voir que le comportement de la fille entre en contradiction totale avec tout ce qu’elle a toujours prétendu être, ce qui le fait passer par toute une gamme d’émotions négatives: Sentiment de trahison, d’avoir été trompé, colère, révolte … Et en constatant que la majorité des filles vivent leurs amours et leur sexualité de la même façon que son amie avec son mec, il en vient à la conclusion que « Les femmes, c’est toutes des salopes! » Non pas parce qu’elles le sont vraiment, mais bien parce qu’il a commis l’erreur de mettre les femmes sur un piédestal de sainteté et de pureté trop irréaliste pour être vrai.
Et voilà! Ceci n’excuse évidemment pas le comportement négatif des soi-disant bons gars envers les filles. Mais ça l’explique.
Quelques exemples antérieurs des comportements dont je parle dans ce billet:
Filles utilisant la fausse frigidité comme excuse pour tenir le gars à l’écart:
Dans Salomé, portrait d’une sociopathe, le 18e paragraphe raconte comment elle m’a fait accroire être peu portée sur le sexe. Un mois plus tard, et pour les années à venir, elle s’est au contraire montré très active sexuellement avec les autres hommes, ne ressentant avec eux aucun des blocages qu’elle me disait avoir.
Dans le paragraphe On ne peut pas l’être et le faire situé au milieu de mon billet Mieux vaut se taire que de dire des niaiseries, je parle de cette fille avec qui j’ai eu une relation de couple platonique pendant plus de deux ans, car elle considérait que la sexualité allait prendre la place des sentiments et de l’amitié. Elle a fini par m’expliquer, après la rupture, qu’en réalité, tout ce temps-là, elle espérait que le manque de sexe me pousse à mettre fin à la relation. Dans sa relation suivante, ils sont rapidement passés au lit et leur couple a duré trois an et demi.
Gars qui s’auto-castre en croyant sincèrement que tel est ce que recherchent les filles:
Dans le premier billet de la série Comment le fait d’être un bon gars a ruiné ma vie sociale, amoureuse et sexuelle, je raconte comment je suis resté totalement asexué dans le lit d’une fille qui m’avait invité chez elle « en tant qu’ami seulement », et ce peu importe les signes qu’elle me donnait par la suite comme quoi elle voulait plus que ça.
Dans le second billet, une fille m’intéresse, mais dès que j’apprends qu’elle a couché avec un autre, elle est automatiquement devenue une salope à mes yeux et je n’en voulais plus dans ma vie, même pas en tant qu’amie.
Et dans le 3e billet, je suis très bon ami avec une fille qui m’intéresse mais qui est en couple, bien qu’elle m’ait dit qu’elle ne l’aime plus. Lorsqu’elle s’est offerte à moi, je n’ai vu la chose que comme un écart de conduite de sa part, et j’ai très sincèrement cru qu’elle me serait reconnaissant plus tard que je lui dise non.
Le sexe en guise de récompense:
Dans le billet Un rendez-vous traumatisant, je raconte comment la fille n’a pas cessé de m’insulter et de me rabaisser tout le long de notre rencontre. À la fin de la soirée, elle m’invite chez elle. Refusant de récompenser son attitude de merde en lui donnant du sexe, je décline. Sa réaction de frustrée renforce ma conviction comme quoi j’ai bien fait.
Ping : La libido masculine, source de tous les maux | Mes Prétentions de Sagesse
Ping : Le harcèlement sexuel en milieu de travail… Au féminin! (3e partie) | Mes Prétentions de Sagesse
Ping : Le fameux « Hommage aux Bons Gars … et ce que j’en dis ! | «Mes Prétentions de Sagesse