10 trucs que j’ai appris au sujet des riches en emménageant dans un édifice à condos de luxe

Il y a trois façons d’habiter dans un château : Naître une royauté, épouser une royauté ou servir la royauté. Ce dernier cas est le mien. Évidemment, puisqu’il n’y a pas de famille royale au Québec, il faut comprendre que ceci n’est qu’une figure de style que j’utilise afin de décrire ma situation actuelle. Car comme je l’ai raconté dans le billet Elle dit un truc et fait le contraire, ma vie a récemment eu droit à un upgrade :

    • J’ai passé d’un immeuble en béton de 22 étages à une tour de verre de 32.
    • J’ai passé d’un appartement à un condo.
    • J’ai passé d’un 3½ à un 4½½. Non, le second ½ n’est pas une faute de frappe, il y a deux salles de bain.
    • J’ai passé du vieux quartier Notre-Dame-de-Grâces aux nouveaux quartiers de l’Île-des-Sœurs.
    • J’ai passé d’un croisement de boulevards dans un quartier urbain d’où émane un constant bruit de circulation automobile et de sirènes de police, pompier et ambulance, à un très calme et silencieux quartier riverain.

  • Et surtout, j’ai passé de concierge dernier embauché, donc le gars avec le moins d’expérience, donc le plus incompétent aux yeux des patrons et collègues, à homme d’expérience et premier embauché, ce qui me mérite le poste de surintendant, soit la plus haute autorité de l’édifice après le gestionnaire.

Derrière cette liste de vantardises se cache une profitable leçon : Lorsque l’on a appris tout ce qu’il y avait à apprendre de notre environnement, lorsque l’on y a vécu tout ce qu’il y avait à y vivre, lorsque l’on arrive à un point où ne peut pas aller plus loin, il ne reste plus qu’à partir et continuer notre vie ailleurs. Ce n’est pas un signe d’instabilité. C’est au contraire se donner la chance de poursuivre notre évolution personnelle, chose pour laquelle notre environnement actuel nous fait obstacle. Car comme je le dis déjà dans le billet Les revoir? Pourquoi pas! Les re-fréquenter? Surtout pas!, il est bon de s’éloigner de ceux qui nous ont d’abord connus en tant que version inférieure de ce que nous sommes devenus. Car peu importe à quel point on s’améliore, dans leur tête on sera toujours tels qu’ils se sont habitués de nous voir, et ils seront instinctivement portés à nous garder dans cet état d’infériorité.

Très vieil exemple classique: Après plusieurs années à parcourir la Terre Sainte en tant que guérisseur et prophète respecté, Jésus est retourné à Nazareth, sa ville d’origine. Au lieu de l’écouter, les résidents s’en moquaient et le méprisaient. Pour eux, il n’était pas le fils de Dieu capable de changer l’eau en vin, multiplier la nourriture, marcher sur l’eau, guérir les malades et ressusciter les morts. Il n’était que le fils du charpentier, rien de plus. En constatant la réaction de ses compatriotes à son endroit, Jésus dit alors: « Nul n’est prophète en son pays. », une phrase encore valable aujourd’hui.

Mais je m’égare, comme d’habitude. Le véritable sujet de ce billet, c’est de décrire avec un brin d’humour le choc culturel que j’ai ressenti à passer de la classe pauvre/moyenne à la classe riche. Ou du moins, à l’environnement de la classe riche, car je suis loin de faire leur salaire. J’ai beau me vanter que j’ai mon condo à l’île-des-Sœurs, la seule raison pourquoi je l’ai est parce que mes patrons me le fournissent car mon poste me demande à être résident de l’édifice. Ce n’est pas comme si j’avais de la classe.

Donc, voici ce que j’ai appris au sujet des riches depuis que je suis ici:

1) Les riches sont allergiques à la lumière électrique.
Les trois dernières semaines où j’ai habité au coin de Cavendish et Sherbrooke Ouest, je débutais ma journée de travail en allant mettre du chlore dans la piscine intérieure située au 22e étage. De là, par les immenses vitrines, je contemplais au loin les tours à condos où j’allais bientôt travailler et habiter. Sauf que, phénomène bizarre, la nuit, ces tours étaient invisibles. Je me serais attendu à ce que de si grandes tours se voient de loin avec leurs lumières. Mais non, camouflage nocturne total. J’ai vite compris pourquoi en aménageant : J’ai un luminaire de plafond qui éclaire la grande pièce qui est à la fois la cuisine, la salle à dîner et le salon, et celui-ci a une puissance qui n’a pas l’air de dépasser les 7 watts. Mieux encore : aucune des deux chambres à coucher n’a le moindre éclairage, ni au plafond ni au mur. Pour finir, le plancher est noir mat. Il absorbe donc la lumière au lieu de la refléter.

Inversement, les placards et garde-robes ont chacun leur interrupteur et leur ampoule de 20 000 watts.

2) Les riches sont apparemment exhibitionnistes.
Un mur de verre? Signe de richesse! Une baignoire de verre? Signe de grande classe. Les deux combinés ensemble? Euh… Signe comme quoi on aime montrer ses fesses à tout le quartier quand on se lave? Je ne vois pas comment autrement expliquer ceci:

3) Les riches appliquent la ségrégation entre les bains et les douches.
Comment? Vous, les pauvres, prenez une douche dans votre bain? Ah, comme c’est mignon. Ici, le bain est dans une salle de bain, tandis que la douche est dans l’autre.

Une salle de douche, donc!?

4) Les riches font leur p’tits besoins avec classe.
Non mais regardez-moi cette bécosse.

1) Un petit bouton pour envoyer un petit jet d’eau pour le petit pipi + un gros bouton pour envoyer un tsunami pour la grosse commission.
2 + 3) Et tandis que les pauvres ont à souffrir le siège et le couvercle qui tombe avec un BANG, ici on bénéficie d’un couvercle et d’un siège à freins d’air qui les fait doucement se poser comme une plume.

5) Les riches démontrent leur classe en mangeant comme des pauvres.
En le constatant via les commerces autour, j’ai réalisé que dans le fond, l’Histoire de la Gastronomie ne raconte que ça :

Un pauvre employé de bergerie n’a qu’un vieux pain sec et du fromage pour diner tandis qu’il garde les moutons. Afin de le ramollir et le rendre comestible, il fait fondre son fromage dans une casserole au-dessus du feu et y trempe son pain. Les riches voient ça, font pareil et appellent ça « fondue ».

Un pauvre n’a rien d’autre à manger que du vieux fromage tellement passé-date qu’il pue le pied fongique en stade avancé. Les riches s’en emparent et qualifient ces fromages de « raffinés ».  Et si, eu lieu de puer, il est envahi de larves? Les riches appellent la chose « Camembert ».

Les paysans d’Europe sont tellement pauvres qu’ils en sont réduits à manger des escargots. Les homards et les crabes capturés par accident dans les filets de pêches sont vus comme étant tellement bas de gamme que les pêcheurs les donnent à l’État qui s’en sert pour nourrir les prisonniers. Les riches s’en emparent, les noient dans du beurre à l’ail pour compenser le fait que ça ne goûte pas grand chose, et en font un plat de classe.

Un pauvre boit son café froid et mange sa soupe au légume froide? C’est un BS trop cassé pour se payer l’électricité. Un riche boit son café froid et mange sa soupe au légume froide? Il savoure son Café Glacé tout en dégustant sa Gaspacho avec classe.

6) Les riches se foutent de payer plus cher que les pauvres pour les mêmes trucs.
On s’en doutait mais j’en ai vécu personnellement la preuve en achetant à manger. Il y a une semaine, au IGA de l’Île-des-Sœurs, un sac (réutilisable) et demi m’a coûté $91.00. Hier, au Maxi de Verdun, j’ai rempli quatre sacs (réutilisables) pour $123.00.

7) Les riches aiment automatiser tout.
La première fois que j’ai utilisé les toilettes publiques de l’édifice, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de crochet pour suspendre mon manteau. Alors j’ai fait ce que je fais d’habitude dans ce temps-là: J’ai déposé mon manteau dans le lavabo. Mal m’en pris! Juste au moment où j’ai constaté que ce lavabo n’avait pas de poignées eau chaude / eau froide de chaque côté du robinet, un jet d’eau tiède en a jailli, imbibant mon manteau.

8) Les riches recyclent plus et jettent moins.
À mon ancien logis/travail, à tous les lundis, on ne mettait qu’entre douze et seize bacs à recyclage au chemin. Ici, c’est entre quarante-quatre et cinquante. Vous allez dire « Ouais mais y’a dix étages de plus alors c’est logique ».  Alors comment expliquez-vous que là-bas on remplissait entre cinq et sept containers à déchets par semaine, alors qu’ici c’est deux?

9) Les riches démontrent leur classe en décorant comme des pauvres.
Sérieux là, Il y a dix ans, quand j’habitais un vieil appartement délabré, je faisais exactement ça, utiliser de vieux objets abimés et brisés comme meubles, accessoires utilitaires et décorations. J’étais vu comme un BS, un redneck pas d’classe. Aujourd’hui, après m’être débarrassé de tout ça depuis longtemps, qu’est-ce que je vois? Que dans les condos, ces vieilleries sont appelées vintage, ces décorations sont qualifiées de chic, que des cochonneries qui ne valent rien chez les pauvres se vendent une fortune chez les riches, et que d’avoir le même comportement que j’avais il y a une décennie est maintenant considéré comme décorer avec goût. WTfuckingF???
1) Un vieux panier d’osier cloué au mur en guise de porte-papier-cul.
2) Une vieille échelle repeinte en blanc avec la peinture qui s’écaille en guise de porte-serviette.
3) Plein de vieilles règles en bois en guise de cadre de miroir.
4) Des plaques d’immatriculations, repeintes dorées pour faire chic, je suppose.
5) Poignées dépareillées
6) Tapis posé tout croche par terre.
7) (Dans le reflet du miroir) Crochets de patères sur poutrelles de soutien tout croches.
8) Une… Branche? UNE FUCKING BRANCHE D’ARBRE?

Un vieil escabeau délabré + trois planches Ikea qui ne fittent pas pantoute avec.

Comme si l’escabeau ne suffisait pas, de la ficelle en jute pour colis pour suspendre le tout? N’importe quoi!

Le genre de truc que l’on ferait temporairement après un déménagement. Ici, c’est permanent.

10) Les riches démontrent leur classe en n’ayant aucun sens pratique dans l’architecture.
Architecture n’est peut-être pas le mot approprié. N’empêche que, regardez-moi ça :

Allez, soyons sérieux, une bibliothèque au-dessus du bain? Avec tout ce que ça implique :

  • Impossibilité de remplir les rayons sans mettre un escabeau dans le bain, puisqu’il n’y a que 3 cm de rebord entre les étagères et la flotte.
  • Risque que le livre tombe à l’eau et se ruine.
  • Le livre sera, de toute façon, mouillé à être manipulé par des mains humides.
  • Si je me fie à la hauteur de la toilette, une personne de taille moyenne qui étire le bras ne peut atteindre que la 3e tablette, maximum. Elle fait quoi alors pour atteindre les deux premières? Elle grimpe le rebord, glisse, a le réflexe de s’accrocher à la bibli, qui lui tombe dessus?

Mais bon, je suppose qu’être écrasé par quatre tonnes de bouquins dans un jacuzzi, il n’y a pas plus classe comme mort.

Je ne me moque pas, je constate. Et ce que je constate, c’est que dans un nouvel environnement, les choses ne sont pas nécessairement meilleures ou pires que ce à quoi on était habitué jusque là. Elles sont juste différentes, voilà tout. On s’y fait!

… Enfin, j’espère.

L’influence de la personnalité sur les relations et conditions de travail.

Bienvenue aux étudiants en Science de Gestion du Lycée Léonard de Vinci.  Le document qui suit présente l’analyse d’une situation professionnelle où différentes réponses fournies à l’employeur modifie sa perception de l’employé.

Il y a trois moments dans la vie où l’on montre sa véritable personnalité:

  • Lorsque enfant, alors que l’on n’a pas encore assimilé les règles de vie en société.
  • Sous l’influence de l’alcool, puisque l’alcool diminue les inhibitions et la retenue.
  • En situation conflictuelle, car rien ne vaut une situation aussi injuste que désagréable pour faire ressortir notre vrai visage.

Dans ce dernier cas, la façon dont ont réagit face à un conflit en milieu de travail aura une influence sur nos relations et conditions de travail. Par exemple :

LA SITUATION : Un concierge travaille dans un édifice à logements. Il est presque à court de sacs poubelle. Il le signale à son patron, puisque c’est ce dernier qui s’occupe de les commander. Le patron, ayant beaucoup de choses à penser dans son travail d’administrateur de building, oublie.

Quelques jours plus tard, au matin, pénurie de sacs. Impossible de faire la tournée des poubelles. Le patron n’étant pas encore arrivé, le concierge remet les poubelles à plus tard et passe à la suite de son travail. Quelques heures plus tard, le patron arrive et, faisant sa ronde matinale, constate que les poubelles n’ont pas été changées. Le patron a horreur de l’incompétence et est prompt à se fâcher.  Alors de voir que la première tâche du matin n’est pas faite, ça le met en rogne.

L’ACTION : Le patron convoque son employé et lui dit sèchement que les poubelles ont besoin d’être changées, première chose au matin, et que l’incompétence n’est pas tolérée ici.

À partir d’ici, le concierge peut avoir huit différentes réactions.

RÉACTION 1, la réponse claire : Le concierge dit d’un ton neutre : « Pas d’problème! Dès que je reçois les sacs. » Le patron se rappelle soudain qu’il a oublié d’en acheter. Il dit alors au concierge qu’il s’occupe de voir ce qui ne va pas avec la commande, et le laisse aller continuer son boulot.

Ce que le patron entend : « Pas d’problème! Dès que je reçois les sacs. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un gars qui fait son boulot, rien de plus, rien de moins, pour peu qu’il ait ce dont il a besoin pour le faire.

La conséquence : Le patron commande les sacs, les donne au concierge, celui-ci ramasse les poubelles, voilà, on oublie tout, l’incident est clôt, tout va bien, circulez y’a rien à voir.

RÉACTION 2, la soumission : Le concierge ne dit rien. Il sait très bien que ce n’est pas de sa faute s’il n’a plus de sacs. Il ne sait pas si c’est le patron qui a oublié de faire la commande, ou si celle-ci n’est pas encore arrivée. Mais plutôt que de lui en parler, il se contente de répondre « Oui monsieur! » et repart faire son boulot, sans jamais lui en rappeler la pénurie. Le lendemain le patron constate qu’il y a le double des déchets.  Il explose et demande au concierge pourquoi il n’a toujours pas fait son boulot. Le concierge répond: « Ben, j’attends encore ma commande de sacs. » Le patron réalise qu’il est lui-même la cause du problème, d’avoir oublié de commander les sacs. Il demande au concierge pourquoi il ne lui a pas dit hier. Le concierge lui répond timidement qu’il ne le lui avait pas demandé.

Ce que le patron entend : « Je suis incapable de vous dire ce qui ne va pas dans le travail, alors c’est à vous de penser à tout. Incluant deviner quelles questions me poser, et deviner quand le faire. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un gars qui va faire tout juste ce qu’on lui demande, rien de plus. Techniquement irréprochable, n’empêche que ça signifie qu’on ne peut pas s’y fier en cas de pépin, car il va considérer que tout ce qui est au-delà de sa définition de tâches n’est pas son problème.

La conséquence : Le patron se sent un peu humilié d’avoir insulté l’autre pour sa propre erreur. Mais il considère tout de même que c’était au concierge de le lui rappeler. Il est donc en rogne contre le concierge, qu’il voit désormais comme étant un idiot. Dans le meilleur des cas, ça ne changera rien à ses relations et conditions de travail. Dans le pire des cas, ça peut avoir des conséquences fâcheuses. Tout dépend de la personnalité du patron et à son potentiel de rancune et de mesquinerie. Une chose est certaine, l’employé lui a démontré être du genre à prendre les abus, même ceux non-mérités. Ce comportement n’attire pas le respect, et encore moins les promotions à des postes de pouvoir.

RÉACTION 3, la victimisation passive-agressive : Les choses se passent exactement comme dans la réaction précédente, c’est à dire que le patron engueule l’employé qui ne dit rien.  Mais le lendemain, au moment où le patron demande pourquoi le concierge ne lui a pas dit la veille au sujet des sacs, ce dernier répond avec un air neutre : « Si vous aviez vraiment voulu savoir pourquoi il m’était impossible de ramasser les déchets, vous m’auriez posé la question hier. Mais à ce moment-là, la seule chose qui vous intéressait, c’était de m’engueuler et me traiter d’incompétent. Et puisque ce n’est pas à moi de dire à mon patron comment faire son boulot, je vous ai écouté sans protester. C’est ce que je suis supposé faire, non? »

Ce que le patron entend : « Tu préfères rabaisser les autres sans savoir de quoi tu parles, plutôt que de t’assurer du bon rendement du travail. En plus de ne pas avoir passé la commande des sacs tels que tu étais supposé, donc tu essayes de me blâmer pour ton erreur. Alors, de nous deux, l’incompétent, c’est plutôt toi. Contrairement à moi, qui fait ce qu’il a à faire et respecte les autres. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un passif-agressif qui va faire tout juste ce qu’on lui demande, rien de plus, en attendant chaque occasion de prouver qu’il est le seul de la boite à être compétent, parfait et irréprochable, ce qui est culotté puisqu’il n’est que simple concierge.

La conséquence : Le patron est furieux et en veut à son employé de l’avoir humilié ainsi. Il considère que ce genre d’employé ne mérite ni augmentation ni avancement, et cherchera la première bonne excuse pour le congédier.

RÉACTION 4, les accusations :  L’employé répond alors: « Je vois! Alors c’est comme ça que ça marche, ici? Vous me blâmez moi alors que c’est vous qui n’avez pas passé la commande de sacs? »

Ce que le patron entend : « Vous êtes un salaud qui cherche tellement à harceler ses employés, que vous n’hésitez pas à être malhonnête en créant vous-même le problème, afin de vous donner une excuse pour leur faire des reproches. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un salopard qui cherche à le faire passer pour un être mesquin et abusif, qui aime descendre les autres pour son plaisir personnel.

La conséquence :  Non seulement le patron est-il humilié, il est furieux que cet employé cherche à le dépeindre pire qu’il est. Aucun patron ne peut supporter de se faire humilier de la sorte, surtout par le plus bas employé de la boite.  Aussi, il considère que ce genre d’employé ne mérite ni augmentation ni avancement, et cherchera la première bonne excuse pour le congédier.

RÉACTION 5, la plainte : Le concierge ne dit rien sur le coup.  Mais dès qu’il est sorti du bureau, il raconte à tous ses collègues comment le patron a essayé de le blâmer pour une erreur qu’il a fait lui-même.

Ce que le patron entend : Il entend, via la rumeur qui lui revient aux oreilles, ce que l’employé raconte sur lui.

Désormais, son opinion de l’employé est : Un fauteur de troubles qui cherche à monter tous les employés contre lui.  Un lâche qui préfère parler contre lui dans son dos au lieu de lui dire en face le problème qu’il a avec lui.

La conséquence : Le patron est furieux de voir que cet employé cherche à monter la boite contre lui, et puisque ça met en risque le rendement de la boite, le concierge sera aussitôt congédié.

RÉACTION 6, la colère : Le concierge ne prends pas de se faire blâmer pour l’erreur d’un autre et il ne lui fait pas envoyer dire : « Non mais dis-donc, commence par faire ton propre boulot correctement en les commandant, ces # »/$%?& de sacs. »

Ce que le patron entend : « Ta gueule, pauvre incompétent! »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un être brusque, sans manières, impoli.

La conséquence :  Le patron cessera de l’apprécier et risque de lui garder rancune, ce qui va pourrir à coup sûr l’atmosphère de travail.

RÉACTION 7, la confrontation en contre-attaque hautaine : Calmement, le concierge dit  « Bon! » , dépose ce qu’il tient, se tire une chaise et s’assoit face au patron. Puis, posément, d’un air sérieux et paternaliste, il dit :  « D’habitude, quand je passe la commande pour des sacs, ça prend trois jours avant de les recevoir.  Là, tel que supposé, je vous ai signalé la semaine dernière que j’allais bientôt en manquer. Comment se fait-il que je ne les ai pas encore reçus? Est-ce que vous avez passé la commande, tel que je vous l’ai demandé? Non? Je vois!  Comment dites-vous? Pour qui je me prends? Eh bien, je me prends pour un employé qui se fait engueuler et traiter d’incompétent par celui qui a commis l’erreur pour laquelle il se permet de m’insulter. Pourquoi? Est-ce que je devrais me prendre pour autre chose? Non, je ne vous porte pas de jugements, j’essaye juste de comprendre. »

Ce que le patron entend : « Tu es un con, un incompétent, de mauvaise foi, je vaux cent fois mieux que toi, et j’espère que tu as bien appris ta leçon. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un prétentieux qui ne cherche qu’à l’humilier. Un snob à descendre et à écraser. Un loser qui se prend pour meilleur que tout le monde alors qu’il n’est même pas foutu de faire autre chose de sa vie que d’être simple concierge. Une personne à éliminer de son entourage le plus rapidement possible, peu importe comment.

La conséquence : Lorsque la personne devant toi a le pouvoir sur ta réussite ou ton échec, ce n’est jamais une bonne idée de lui montrer qu’elle ne vaut pas mieux que toi. Ou pire encore : Que tu vaux mieux que lui. Surtout pendant qu’il est en train d’encaisser l’humiliation de constater qu’il était dans l’erreur de te blâmer.

RÉACTION 8, la collaboration : Le concierge dit d’un ton intéressé et actif : « Oui, je ne sais pas ce que la compagnie des sacs ont fait de notre commande, mais ils ont l’air de nous avoir oubliés.  Ce serait probablement une bonne idée de les rappeler pour voir ce qui ne va pas.  Vous me direz quand on les auras, que je puisse m’y mettre au plus vite. Merci beaucoup! »

Ce que le patron entend : « J’ai tellement confiance en toi et en ta compétence, que jamais je n’ai pensé que le problème puisse venir de ton bord. Ce sont les autres qui nous posent ce problème. Je suis reconnaissant de ce que vous faites pour moi. Je ne demande qu’à faire mon boulot le mieux possible et je reste dispo pour toute urgence. »

Désormais, son opinion de l’employé est : Un bon employé, un excellent collaborateur, une personne sympathique.

La conséquence : Le patron sait très bien que c’est lui-même qui a commis l’erreur, ici. Aussi, il est heureux de s’en tirer à si bon compte avec son orgueil et sa réputation intacte. Et inconsciemment, puisque cette bonne humeur est associée avec l’image de cet employé, il l’aura toujours en haute estime, surtout s’il continue d’agir ainsi. Et ça, ça attire le respect, la confiance, les avancements, les augmentations et les meilleures conditions de travail.

Il y en a qui, en lisant ceci, se seront reconnus dans l’une des sept premières situations. Ceux-là vont s’en défendre en disant qu’ils ont tout de même eu raison d’agir ainsi, puisque c’est le patron et non l’employé qui est fautif ici.  C’est vrai! En fait, les huit employés ont eu raison d’agir comme ils l’ont fait. Mais là n’est pas la question.

Un patron est un être humain, comme tout le monde, avec les mêmes travers, les mêmes défauts, le même potentiel de faire des erreurs. C’est juste qu’il occupe un poste plus élevé que nous, avec beaucoup plus de responsabilités, de choses à penser, de pression et de stress. Alors d’un côté il a un employé qui est conciliant, responsable, qui lui facilite la tâche, qui épargne son orgueil en l’aidant à corriger son erreur au lieu de l’utiliser pour l’humilier. Bref, un employé qui travaille pour lui et non contre lui. Et de l’autre côté, il en a six qui font le contraire, et un qui est irréprochable mais qui n’apporte rien de plus au boulot que ce qui lui est demandé. Dans de telles conditions, il n’est pas difficile de voir lequel des huit se rend le plus utile, a le plus de potentiel d’attirer le respect, les avancements, les augmentations et les meilleures conditions de travail.

L’harmonie et la réussite au travail, ce n’est pas une question d’avoir raison, surtout quand c’est pour démontrer clairement à la personne qui signe ton chèque de paie que c’est un con. Surtout si c’est vrai. Je n’aime pas citer les proverbes, mais il y a tout de même une raison pourquoi il en existe un qui déconseille de mordre la main qui vous nourrit. Sans pour autant être un lèche-cul, il y a moyen d’établir un respect mutuel entre le patron et l’employé.

Et cette méthode vaut aussi dans n’importe quelle autre relation interpersonnelle.

Être accro à l’idée de plaire

Je vais vous faire une confidence quelque peu embarrassante.  Vers 2002-2003, j’ai écrit un livre que n’ai jamais envoyé chez un éditeur, faute d’en trouver un dont la ligne éditoriale aurait correspondu avec le sujet.  De ce manuscrit de 229 pages, en voici la première:

Avec le temps, beaucoup d’aspects de ce que j’y ai écrit ont changé et ont cessé d’être valable. (Incluant mes coordonnées.)  Au fil des années, afin de ne pas tout perdre, il m’est arrivé de modifier et recycler quelques articles contenus dans ce projet de livre.  Environs le ¾ du manuscrit fut transformé pour devenir ces billets de blog:

La difficulté de dire « Non merci! » (Titre Original dans le Livre: Pourquoi nous mentent-elles? Les vraies raisons.)
Ce que les filles disent -VS- ce que ça veut dire.  (T.O.L: Décoder le langage féminin)
Les mensonges de la rupture.  (T.O.L: Décoder le langage féminin… Lors de la rupture.)
Échanger une prison contre une autre.
Salomé: Portrait d’une sociopathe.  (T.O.L: Salomé, celle qui obtient tout ce qu’elle veut.)
Les gaffes du premier rendez-vous.  (T.O.L: Les erreurs à ne pas faire.)
L’impuissance de voir une amie délibérément abusée. (T.O.L: Plus je lui ouvre les yeux sur le comportement abusif de son chum et plus elle s’éloigne de moi.  Pourquoi?)
Comment le fait d’être un bon gars a ruiné ma vie sociale, amoureuse et sexuelle, (1ère partie) (T.O.L: Daniella, ou: As a friend!)
Comment le fait d’être un bon gars a ruiné ma vie sociale, amoureuse et sexuelle, (3e partie) (T.O.L: Océane. Comment peut-on être encore aussi naïf à 28 ans?)
TARD ne vaut pas toujours mieux que JAMAIS.
L’analyse malvenue.  (T.O.L: Toi, t’es le genre de fille qui…)
Déclaration d’amour? Grosse erreur.  (T.O.L: Condamné par sa propre bouche.)
La malédiction du bon gars gentil et sauveteur. (T.O.L: l’ingratitude de la fille en détresse.)
Le pire des gars qui soit: Le Bon Gars
.  (T.O.L: Être un gars correct, ou seulement être un gars qui ne fait rien de pas correct.) ‘
Autopsie du Loser.  (T.O.L: Autopsie du Loser.  Êtes-vous votre propre pire ennemi?)
Le Chum idéal? Vraiment?  (T.O.L: Le gars idéal? Y’en a qui s’en font accroire pis pas à peu près!)
L’ÉCHELLE DE KEV, pour mesurer l’appétit sexuel de votre copine.
Misogyne? Moi?  (T.O.L: En guise de conclusion.)

Originalement, le message contenu dans ces textes disait « Dans telles situations, les filles agissent comme ça, et puis voilà, faut pas chercher à comprendre, c’est comme ça et pas autrement, faut l’accepter où se faire rejeter. » C’est qu’à l’époque, bien que j’étais déjà observateur, je n’avais pas encore acquis un haut niveau de sagesse.  Bref, c’était peut-être un pas dans la bonne direction, il reste que ce n’était qu’un pas.  Et un seul pas, ça ne va pas loin. Aussi, les modifications que j’ai apporté à ces textes avant de les reprendre sur ce blog sont surtout au niveau de la compréhension.  C’est à dire que maintenant j’explique le comment et le pourquoi de tels comportement au lieu de simplement les dénoncer.  J’ai aussi constaté avec les années que bon nombre de ces comportements sont unisexes.

Pour le billet d’aujourd’hui, j’expérimente une approche différente: Je reprend un autre texte de ce manuscrit en le laissant tel quel.  Et à la fin de celui-ci, j’apporterai corrections et compléments requis.   C’est parti:

Accros à l’idée de plaire
Cesser de vouloir une fille, c’est l’insulter? WTF?

Dans le chapitre Pourquoi nous mentent-elles? Les vraies raisonsj’ai parlé de l’incapacité de certaines filles de pouvoir dire à un gars de façon directe et précise qu’il ne l’intéresse pas au-delà de la simple amitié.  Or, j’ai appris à mes dépens que si c’est une bonne chose de réussir à décrocher d’une fille qui ne veut rien savoir de nous, ce n’est vraiment pas une bonne idée de le lui faire savoir.

En vingt ans de fréquentations féminines diverses, il m’est arrivé à au moins quatre reprises de vivre la situation suivante : Je suis attiré émotivement ou sexuellement par une fille, et je lui fais savoir.  Me demandant de patienter car elle ne peut accéder à ma demande pour l’instant, elle me fait staller durant une période allant de quelques semaines à quelques mois, soit parce qu’elle n’est pas prête à ça pour le moment, ou bien parce qu’elle a un chum.  J’ai beau être patient, il vient un moment où un gars se rend compte qu’il attend en vain. Par exemple, quand tu lui as déclaré ta flamme pendant qu’elle est célibataire, qu’elle te demande de patienter, puis qu’ensuite elle commence à sortir avec un autre gars tout en sachant que toi tu trippes sur elle, c’est généralement un bon signe comme quoi tu perds ton temps.  Dans ce temps là, puisque je vois bien que la fille n’est pas intéressée, je réalise que ça ne sert à rien d’insister puisque ça me fait attendre quelque chose qui n’arrivera jamais, tandis qu’elle a à subir mon désir non sollicité.   Quant à son chum, c’est jamais l’fun de savoir qu’on a un rival, qu’il ait des chances ou non.

Aussi, pour nous rendre service à tous, je me fais une raison et j’oublie ça.  Afin de la rassurer,  je lui fais savoir qu’elle peut enfin me voir sans avoir peur que je la viole, car mon intérêt pour elle a complètement disparu, à part la simple amitié que l’on a déjà.

La réaction de ces filles face à mes paroles qui se voulaient sincèrement rassurantes ?  Elles ont frustré, m’ont insulté, calomnié, m’ont évité, ont inventé plein d’écoeuranteries à mon sujet pour me descendre aux yeux des autres, et j’en passe et des pires.

 What the fuck ?

 Le plus frustrant, c’est que non seulement je prends la peine d’être assez compréhensif pour décrocher d’elles, j’accepte le fait qu’il ne se passera rien entre nous et je me retire dans le calme, l’harmonie et la dignité, tout en voulant continuer la relation amicale, plutôt que de frustrer après et de les traiter de toutes sortes de noms. Logiquement, si elle n’a pas envie de moi au-delà de l’amitié, la nouvelle comme quoi elle n’a plus rien à craindre de mes envies non-partagées ne peut qu’être accueillie positivement, non ?  Décrocher et te le faire savoir, n’est-ce pas la réaction idéale que peut avoir quelqu’un qui ne t’intéresse pas ?  Alors pourquoi une telle réaction ? Pourquoi ces filles m’ont-elle traité comme si je leur avait fait le pire des affronts alors que tout ce que j’ai fait c’est de les libérer d’un poids inutile ?

Quelle fut mon erreur ?  Mon erreur fut de réagir comme un gars, donc en utilisant la logique pour contrôler mes sentiments.  Or, au sujet des sentiments, rares sont les femmes qui font appel à la logique.  Ce n’est pas parce qu’une situation est meilleure pour tout le monde que ça signifie que cette solution va automatiquement lui plaire.

Les valeurs que véhiculent la société font que la femme ressent le besoin de plaire et de séduire afin de se sentir valorisée.  C’est sûr que de nos jours, une femme peut se trouver valorisée autrement, que ce soit dans sa carrière ou dans son rôle de membre actif de la société, de par son intellect, ou même comme mère modèle.  Hélas, pour celle qui n’a pas l’étoffe d’une femme de tête, de carrière ou de famille, son potentiel séducteur est pas mal tout ce qui lui reste pour se valoriser.  Je pense, par exemple, aux grosses dans les sites de rencontres, qui ne font rien d’autre que de passer leurs journées et leurs soirées devant leur webcam, en déshabillé transparent, à jouer la carte de la fille facile en offrant du sexe à tous les hommes, même ceux qui ne lui plaisent pas, juste pour avoir leur attention et leur affection.  Dans de telles conditions, lui faire savoir qu’elle a baissé sur notre échelle de désir, ça équivaut à lui dire qu’elle ne vaut pas grand chose.  Et ça, c’est insultant.

La dernière avec qui ça m’est arrivé était une belle jeune fille de 26 ans, le genre a avoir l’embarras du choix et à vouloir le garder.  Voyant que je n’avais aucune chance, je l’ai rassurée que j’avais décroché.  Elle me faisait la belle façon en face, tout en écrivant dans son journal personnel online que j’étais rien qu’un hypocrite plein d’marde qui lui joue dans l’dos. Confrontée aux écoeuranteries qu’elle écrivait en public à mon sujet, elle m’a donné comme explication que, puisque j’avais perdu tout désir charnel pour elle, il était donc évident que je ne voulais plus rien savoir d’elle, même en ami. (Et on dira après ça que seules les femmes sont la cible de préjugés sexistes.)  Et puisque dans son raisonnement, lorsque l’on n’est pas ami on est ennemi, alors elle ne se gênait pas de me traiter comme tel, du moins dans son journal.

Un conseil en passant, pour les auteurs de blogs : Un journal personnel ne peut pas être à la fois ONLINE et SECRET.  C’était la 4e fois qu’elle perdait des amis parce qu’ils avaient découvert de cette façon ce qu’elle pensait d’eux. Y’en a qui n’apprennent jamais.

Comment ne pas faire cette erreur ?  Sans pour autant faire exprès de continuer d’entretenir faussement chez elle l’idée que tu trippes dessus, la meilleure chose à faire est de fermer ta yeule.  Mieux vaut que ton manque de désir pour elle reste nébuleux, plutôt que d’avoir sa frustration pour toi qui soit claire.

J’en vois déjà qui vont s’objecter du fait que quand une fille repousse un gars, il faut l’accepter, mais quand c’est un gars qui repousse une fille, elle ne l’accepte pas.

Est-ce que c’est injuste?  Oui!
Est-ce que c’est immature comme réaction et comme comportement féminin?  Oui!
Qu’est-ce qu’on peut y faire?  Rien!

 Celui qui se donnerait comme mission d’éduquer les filles sur ce point et de les forcer à faire face à la réalité de l’injustice de ce comportement doit s’attendre à passer une longue vie solitaire, s’il croit vraiment pouvoir à lui tout seul changer la mentalité de 50% de la population.  Alors c’est toi qui as le choix :  Si tu veux jouer, il va falloir accepter leurs règles, sinon tu vas passer le reste de ta vie à devoir t’amuser tout seul dans ton coin.

Attendrissant, non, ce petit côté frustré, misogyne et passif-agressif que l’on peut déceler dans ce texte? Il ne faut pas m’en vouloir.  D’abord, parce qu’en 2002, j’étais encore ignorant.  Et ensuite, non seulement j’y démontrais que je m’étais résigné à jouer selon les règles injustes établies par les femmes, j’invitais les autres hommes à en faire autant. On ne peut donc pas nier que j’avais l’esprit ouvert.  Ignorant, d’accord, mais tout de même ouvert.  De toutes façons, au nombre de fois où on m’a cité Oscar Wilde avec son « Les femmes sont faites pour être aimées, pas pour être comprises. », je m’étais également résigné au fait que personne ne nous demandait de comprendre pourquoi une fille tenait à avoir l’affection de gars qui ne l’intéressaient pas.  Je devais juste l’accepter.

Et nous voici au moment où je vous fais ma confidence embarrassante. Non, ce n’est pas le fait que j’ai un jour écrit un tel livre.  C’est le fait que six ans après avoir écrit l’article reproduit ci-haut, j’ai moi-même adopté l’attitude que j’y dénonce.

Janvier 2008, je m’inscris à Défi Diète.  J’ai déjà raconté cette histoire alors on n’y reviendra pas. Il suffit juste de voir les résultats…
… et de savoir que pour la première fois de ma vie, je plaisais avec mon physique. 

Ça a débuté de façon anodine, sur le blog de Défi Diète que les participants étaient encouragés à écrire sur (le maintenant défunt) Espace Canoë.  Lorsque j’y ai posté mes photos post-défi, plein de gens que je ne connaissais pas m’ont écrit des commentaires positifs.  Les gars étaient impressionnés.  Les filles disaient me trouver beau.  Et gars comme filles m’exprimaient ne pas croire que j’allais avoir 40 ans au milieu de cet été-là.

Peut-être par manque d’habitude ou peut-être pour cause d’Ego déjà naturellement porté à trop se gonfler, ces flatteries me sont vite montées à la tête.  Plus je recevais de compliments, plus ça me faisait du bien et plus je voulais en avoir.  C’était une drogue.  Voilà pourquoi je n’ai de ma vie jamais autant fait preuve de narcissisme que durant les mois de juin, juillet et aout 2008.

À la recherche d’autres flatteries, je suis allé dans les quelques forums que je fréquentais et j’y ai posté un résumé de mon parcours dans les section sports/santé/bien-être, avec photos à l’appui, bien entendu.  Ça n’a pas trainé: Témoignage d’étonnement, mots d’admiration, et surtout des compliments de la part de filles qui ne m’avaient jusque-là jamais donné que leur indifférence.  Je m’inscris à d’autres forums et je retourne sur ceux que j’avais abandonné depuis des années, incluant un créé par et pour des femmes ayant de l’embonpoint mais où les messieurs étaient les bienvenus.  J’ai poursuivi ma lancée en allant m’afficher sur de mes blogs inactifs sur MySpace.  J’ai même poussé la chose jusqu’à aller m’inscrire sur plusieurs sites de rencontres.  Sans pour autant dire sur ma fiche que j’étais en couple, je prenais néanmoins la peine d’y écrire que je n’étais là que pour amitié seulement.  C’est que je me doutais bien que ça allait m’attirer beaucoup plus de compliments et d’attention que si je disais que j’avais déjà une blonde. 

De celles qui venaient à moi d’elles-même, je buvais les compliments et l’attention, toujours en y répondant d’un air faussement naïf, les poussant à continuer, à me multiplier les témoignages d’affection, me laissant désirer.  Beaucoup m’offraient leur adresse MSN (Version préhistorique de Skype, mais dans le style de la messagerie Facebook.) afin de jaser en privé.  J’en acceptais certaines, j’en refusais d’autres.  Je jouais le jeu du naïf qui ne se rend pas compte qu’il se fait draguer.  Et j’étirais la sauce autant que possible, jusqu’au moment où la fille, désespérée de me voir réagir, finissait par me dire clairement que je lui plais et/ou qu’elle me désire sexuellement.  C’est là que, à mon grand regret, j’ai eu à mettre les choses au clair avec elles et que j’ai eu à les repousser.  Et si je dis que c’était à mon grand regret, c’est parce que ça signifiait que ça allait diminuer l’attention et les compliments que j’allais recevoir.

Hélas, se faire repousser, peu de gens le prennent bien.  Surtout quand l’autre n’a jamais été clair et t’a laissé rêver à son sujet.  J’ai eu droit à tout: De la déprime à la colère noire, des crises de larmes aux crises d’hystéries, des lettres d’amour aux mails d’insultes, de celles qui m’ont instantanément banni et oublié à celles qui sont restés accrochés sur mon cas en me stalkant partout jusqu’à un an et demi plus tard.  Ayant eu la stupidité d’avoir joué ce jeu avec une des programmeuses/modératrices d’Espace Canoë, elle a commencé par m’en interdire l’accès en changeant le mot de passe de mon blog, avant de le détruire pour de bon la semaine suivante. Du côté des forums, il n’était pas rare que des gens soient membres de plusieurs de ceux-ci, alors partout où j’allais, il y en avait au moins un qui me connaissait, ne serait-ce que de (mauvaise) réputation, et en parlait aux autres.  Rendu en septembre 2008, tout le monde s’était passé le mot et voyait clair dans mon jeu.  Les seules personnes à me manifester encore de l’intérêt, c’était pour me démolir.  Les autres m’ignoraient avec mépris. 

Pendant 90 jours, je me suis comporté exactement comme ces femmes que je dénonçais six ans plus tôt dans mon texte, en désirant avoir l’amour et l’attention de gens à qui je n’aurais jamais rendu la pareille.  Après ces trois mois de rêve à me faire idolâtrer, j’étais redevenu un moins que rien.  Je ne suis pas un haineux de nature, alors je ne me suis pas mis à haïr ces femmes et ces filles pour avoir commis le crime de cesser de m’aimer.   N’empêche que ça m’a rendu très déprimé.

C’est là que j’ai appris qu’il est facile de juger quelqu’un pour son comportement égoïste et illogique.  Mais quand on se met à la place de cette personne, même si ce comportement reste égoïste et illogique, on peut quand même mieux comprendre ce qui la pousse à agir ainsi.  Peut-être pas l’accepter, mais au moins le comprendre.