Le respect dès le départ nous évite les déboires. (1 de 3)

Cet article est au sujet de relations naissantes entre un homme et une femme, tous deux hétéros.  Puisque je parle de mon expérience personnelle, cet article sera relaté d’un point de vue masculin. Mais je vous fais confiance, vous saurez adapter la chose à d’autres situations.

Comme vous le savez, depuis quelques temps, je suis de retour sur les apps et sites de rencontres. Et tout récemment, en l’espace de trois jours, j’ai annulé deux rencontres. Ce qui porte à trois le nombre de rendez-vous que j’ai eu à annuler en un mois. Et dans chacun de ces cas, si j’ai laissé tomber, c’était pour une seule et même raison : le manque de respect.

Loser s’écrit avec un seul O, loser !

Que me valait donc cette insulte totalement gratuite ?
Cette femme connaissait l’existence de mon blog depuis quelques semaines. Et parmi les nombreux billets qu’elle y a lu, il y avait mon grand classique Autopsie du Loser. J’ai écrit ce billet en 2010, il y a 15 ans. Son origine remonte au début des années 90, lorsque je me suis mis à réfléchir sur tout ce qui n’allait pas chez moi, en me comparant aux winners, ou du moins aux non-losers. Il s’agit donc d’une longue auto-analyse qui s’est étendue sur une décennie complète. Rendu au 21e siècle, le loser en moi était mort. D’où le « Autopsie » du titre. Et c’est quelque chose que je dis très clairement à la fin du billet.

C’est en référence à ce billet que mon interlocutrice a décidé de me lancer un jugement de valeur. Mais elle l’a fait non pas en se basant sur celui que je suis aujourd’hui, mais plutôt sur celui que j’étais il y a plus de trente ans.

En plus, il a fallu que ce soit moi qui trouve la raison de son insulte.

Qu’est-ce que ce comportement dit au sujet de cette femme ?
Dès le départ, voyons ce choix qu’elle a fait. Des 548 billets que l’on retrouve sur ce blog, celui auquel elle a choisi de faire référence, c’est celui où je décris le loser que j’étais autrefois. Et par autrefois je veux dire au siècle dernier. Littéralement !

Ensuite, si elle avait voulu me complimenter, ça aurait été simple. Il lui aurait suffi de dire « pour un ex-loser. » Ce qui aurait vraiment fait référence au sujet du billet. Mais non ! Comme tant d’autres, il était important pour elle de me manifester son mépris. Et surtout de s’en justifier.

Ce qu’elle me dit: Beau bonhomme.
Ce qu’elle dit vraiment: Tu as une chance de te retrouver dans mon lit. Alors tu feras mieux d’accepter l’insulte qui va suivre.

Ce qu’elle me dit: Pour un Looser.
Ce qu’elle dit vraiment: Ta seule valeur à mes yeux est dans ton physique. Alors si tu ne veux pas perdre ça aussi, sois beau et ta gueule.

Ce qu’elle me dit: C’est une blague.
Ce qu’elle dit vraiment: Ce qui me fait rire, c’est de te rabaisser.

Ce qu’elle me dit: Je ne dirais pas ça si je le pensais.
Ce qu’elle dit vraiment: J’essaye de te gaslighter de manière à toujours pouvoir rester floue sur mes intentions.

Ce qu’elle me dit: Je suis souvent 2e degré.
Ce qu’elle dit vraiment: Je veux que tu acceptes sans broncher mes insultes présentes et futures. Et si jamais tu te sens insulté, alors c’est toi le cave, de ne pas comprendre que c’est du second degré.

Ce qu’elle me dit: Ce mot ne me serait jamais venu (en tête) sinon.
Ce qu’elle dit vraiment: Que c’est de ma faute. Ce qui démontre qu’elle ne veut prendre aucune responsabilité pour ses faits, gestes et paroles. Au même titre qu’un agresseur sexuel qui va blâmer sa victime, en affirmant qu’elle s’habillait trop sexy, ce qui l’a provoqué à l’agresser.

Pourquoi certaines femmes agissent-elle ainsi ?
D’où est-ce que ça vient, au juste, ce réflexe de manifester du mépris envers l’homme à qui elles démontrent ressentir de l’intérêt ? Un power trip ? La curiosité de voir à quel point le gars va accepter de se faire rabaisser et humilier, en échange d’une promesse vide de vagin à sa disposition ? Est-ce pour elles une manière de bien nous faire comprendre que dans le contexte des sites de rencontres, ce sont elles qui ont le beau jeu ? Pour nous, les gars hétéros, les propositions sexuelles sont rares comme l’or. Mais pour elles, c’est commun comme le gravier. Elles savent très bien que si l’homme ne tolère pas leur manque de respect, c’est lui et non pas elle qui aura de la difficulté à se trouver une autre partenaire. Ainsi, dès le départ, elles fixent le tarif. Le prix d’entrée entre ses cuisses, c’est l’humiliation, la soumission morale.

Et ça, c’est un prix que je considererai toujours comme étant trop élevé pour ma bourse.

Ce qui est ironique, c’est que lorsqu’elle a découvert mon blog, elle a dit qu’elle aurait de la difficulté à se sentir à l’aise en ma présence. Parce qu’elle ne pourra pas s’empêcher de se demander si j’analyse ses paroles et son attitude. Et que ça la porterait à vouloir se justifier sur tout. Plutôt étrange alors, qu’elle s’est ensuite comportée comme elle l’a fait.

Voyez avec quelle désinvolture elle accepte mon départ. Je refuse de me plier à ses règles de dominance ? Alors je suis expulsé du jeu. Ce qui en dit long au sujet de la valeur que je pouvais avoir à ses yeux.

On pourrait croire que mon analyse de chacune de ses phrases puisse être biaisée. Peut-être. N’empêche que ce n’est pas mon opinion qui parle. C’est mon expérience. Je pourrais donner des dizaines d’exemples, vécues de mon enfance jusqu’à mes 26 ans. Mais je vais me contenter d’une seule, la pire.

L’importance d’établir ses limites dès le départ.
Au début de la décennie 90, je n’avais rien pour plaire aux filles. Ni du physique ni de la personnalité. Pauvre, maigre, laid, inéduqué, sans diplôme de secondaire V, donc sans avenir… Et une libido à tout casser.

La seule fille qui me donnait de l’attention, c’était pour se moquer, me rabaisser, m’insulter, m’humilier. Mais toujours elle le faisait sur le ton de la blague, avec le sourire, sous des prétentions d’amitié et de complicité. Au niveau du subconscient, le message était clair. Ou bien j’acceptais d’être mal accompagné. Ou bien je finirais ma vie seul.

Ça commence subtilement.
Je fais une petite blague pour détendre l’atmosphère. Elle en rit, en disant « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » … Insulte, et aussi infantilisation. De la part d’une fille plus jeune que moi de 5 ans, rien de moins. Le tout dans la joie et la complicité pour bien m’imprégner de l’idée que ses paroles rabaissantes sont en fait un signe d’appréciation, pour la bonne humeur que je lui procure.

Un jour, je fais une petite erreur sans importance, genre oublier le lait sur la table après déjeuner. Sur un ton sarcastique, j’y ai droit. « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

Au resto, au buffet chinois. Il y a une petite flaque par terre. J’y glisse et échappe mon assiette, qui se brise en répendant son contenu autour. Elle éclate de rire, en s’exclamant devant tous les clients : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

Un jour, je me fais voler mon portefeuille, qui contenait l’argent du loyer. Elle m’engueule en ne manquant pas de commenter : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

J’avais beau être désespéré, même moi j’avais mes limites, et elle était en train de les faire atteindre. Et elle a dû le deviner. Voilà pourquoi elle a lâché la pilule sans m’en parler, afin de me coincer dans la relation via paternité imposée. Nul doute que sa pensée envers moi était « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » de voir que j’étais tombé dans un piège aussi grossier.

Et ceci fut une leçon que j’ai apprise à la dure.
Au début d’une relation, les gens seront portés à te tester, histoire de voir jusqu’à quel point ils peuvent te manquer de respect. C’est vrai dans les relations intimes, et c’est tout aussi vrai dans les relations amicales, que dans les relations professionnelles. Voilà pourquoi il est important d’établir dès le départ, et ce de manière claire, les limites de ce que tu vas tolérer ou non. Il ne s’agit pas d’exploser au moindre petit signe qui puisse être interprété comme étant une injure. Réagir ainsi ne réussira qu’à te donner une image de fou furieux susceptible au max. Mais il y a moyen de juste dire « Non ! Désolé, ça c’est un commentaire rabaissant, et ça ne passe pas. »

Généralement, la personne fautive va se rétracter. Parfois en te faisant ses excuses. Mais plus souvent, ce sera en se justifiant comme quoi elle n’avait aucune intention malveillante. Hey, elle va peut-être réagir avec furie, en te traitant de susceptible. Peu importe ! Ne discute pas. À ce point-ci, l’important, c’est que le message soit passé. À partir de là, dans 90% des cas, la personne ne recommencera pas. Et ce, parce que tu as su établir dès le départ que tu n’es pas son chien, et que tu n’as pas à accepter d’être traité comme tel. Et surtout, tu l’as fait avant qu’elle prenne cette habitude avec toi.

À partir de ce moment-là, deux choses peuvent arriver.

  1. La personne cesse de te manquer de respect. Ce qui est positif.
  2. La personne sort de ta vie. Ce qui est positif.

Et si la personne reste dans ta vie, et persiste à te manquer de respect ?
Il arrive parfois que la personne dise quelque chose qui t’offense,. Tu lui explique pourquoi ça t’offense. Elle dit qu’elle comprend, et jure de ne plus le refaire. Mais elle récidive. Ou pire, encore, elle le fait de manière juste assez subtile pour ne pas utiliser les mots qui te heurtent, mais qui te communiquent quand même l’idée offensante. Que faire dans ce temps-là ?

Ce sera le sujet du prochain billet.

À SUIVRE

La responsabilité, l’irresponsabilité et la SURresponsabilité.

Avez-vous déjà remarqué que ceux qui vont vous accuser de jouer à la victime, ce sont les mêmes personnes qui vont vous reprocher d’avoir fait ce que vous aviez à faire pour ne plus en être une ?

La semaine dernière, j’écrivais une série de deux billets de blog au sujet d’Ariane, une ex-amie et ex-collègue de travail. J’ai raconté que, suite à avoir eu à endurer ses insultes pendant trois heures et demie dans mon auto, j’ai mis fin à la relation. Je ne l’ai pas confrontée. Je n’ai pas tenté d’ouvrir le dialogue. Je suis juste parti sans même lui dire au-revoir. Je l’ai bloquée de partout, la bannissant de ma vie pour toujours.

J’ai reçu en privé un commentaire d’un lecteur qui, après avoir lu ce billet, me reprochait mon évitement de la confrontation, et surtout ma fuite, tout en affirmant que je n’avais qu’à dire à Ariane un truc du genre de « Je ne me sens pas respecté » ou bien « Cette communication ne me convient pas » pour que tout s’arrange.

Il se trouve que tenter d’ouvrir le dialogue en m’exprimant de manière neutre et objective sur le sujet, c’est exactement ce que j’ai fait toute ma vie, et ce depuis que j’ai dix ou onze ans. Et à chaque fois, sans la moindre exception, ça n’a fait qu’empirer les choses. Car lorsque l’on exprime à l’autre nos sentiments de malaise face à son comportement, on lui dit en fait que son comportement est inacceptable. Ce qui l’insulte. Ce qui provoque chez l’autre une explosion de colère. Ce qui met fin à la relation de toute façon. Sauf que dans ce cas-ci, ça y met fin dans la haine. En 2015, j’ai fait cette petite BD qui représente parfaitement la chose.

Il y a d’ailleurs trois cas dans lesquels mes tentatives d’en discuter entre adultes matures ont dégénérés en croisades ouvertes contre moi qui perdurent depuis les 11, 21 et 22 dernières années. Car oui, on me rapporte souvent que ces gens continuent régulièrement de parler en mal à mon sujet à qui veulent (ou non) l’entendre. Ce qui est ironique, c’est que dans les trois cas, ces personnes sont trop orgueilleuses pour reconnaître les vraies raisons de notre conflit. L’expliquer, ça les obligerait à avouer publiquement leurs torts. Ainsi, pour justifier leur acharnement, elles sont obligées d’inventer toutes sortes de raisons bidon, en me collant des défauts, faits et gestes qu’elles sont les seules à voir en moi. Ce qui ajoute une couche d’ironie supplémentaire, c’est qu’en agissant ainsi, ces personnes démontrent posséder elles-mêmes de bien pires défauts que ceux qu’elles m’inventent.

La raison pourquoi il est impossible de dialoguer objectivement avec ce genre de personnes, c’est qu’on ne peut raisonner qu’avec des gens raisonnables. Si la personne avait été raisonnable, elle n’aurait pas créé ce conflit pour commencer. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’elle devienne soudainement raisonnable si on lui remet ses abus en face.

Il y a une école de pensée qui affirme que chaque personne est responsable de ce qu’elle subit. Là où cette doctrine démontre avoir zéro logique, c’est que si tu prends sur toi la responsabilité des agressions que tu reçois, ça signifie automatiquement que tu déresponsabilise ton agresseur. Comment peut-on à la fois affirmer qu’il faut être responsable, tout en surresponsabilisant l’un afin de déresponsabiliser l’autre?

Ce réflêxe social qui est hélas beaucoup trop répandu, provient d’une logique qui va comme suit: Ça prends deux personnes pour créér un conflit. Traduction : Tant et aussi longtemps que tu vas endurer les abus avec le sourire tout en fermant ta gueule, tout ira bien. Mais à partir du moment où tu refuses d’en subir davantage, alors là, c’est TOI qui cause la merde.

En 2014, lorsqu’il a été poursuivi en justice pour propos haineux, Gab Roy (et ses supporters) avait le même discours.

Et un an plus tard, il entrait en prison pour agression sexuelle sur une fille de 15 ans.

En 2016, même chose avec l’humoriste (?) Mike Ward.

Et rappelez-vous en 2017, lorsque Gilbert Rozon a été accusé d’agression sexuelle par plusieurs femmes, beaucoup ont jeté le blâme sur ces femmes, les tenant pour responsables de la débâcle de l’empire Rozon qui a suivi.

Pourquoi est-ce que ce serait la responsabilité de la personne qui subit, de porter seule tout le poids de l’harmonie de la relation? J’en reviens à Ariane. Certains diront que la vitesse à laquelle j’ai mis fin à notre amitié, ça démontre que celle-ci n’avait pas grand valeur à mes yeux. Étrangement, ils ne leur viendra jamais en tête de se demander quelle valeur notre amitié avait aux yeux d’Ariane, pour avoir passé trois heures et demie à me faire subir ses insultes non-stop, et ce sans la moindre raison valable. Elle est où, sa responsabilité, là-dedans?

À l’été de 2012, je m’exprimais déjà sur le sujet, en utilisant des personnages de Rage Comics d’internet. À commencer par cette citation faussement attribuée à Marylin Monroe.

Je me suis également attaqué à cette pensée gaslight-ogène qui semble avoir été créee dans le but de manipuler les gens à endurer les abus qu’ils subissent dans les relations de couple.

Et ça vaut tout autant pour les relations d’amitié.

Et je ne suis pas le seul à le dire.

Source: https://www.avancersimplement.com/la-culpabilite/

L’un des premiers billets de ce blog a pour titre Insulter en prétendant que c’est de l’humour, et a été écrit en juillet 2009. J’y donne quelques exemples vécus de gens qui faisaient partie mon entourage, qui faisaient sans cesse des remarques rabaissantes, blessantes, condescendantes, toujours en affirmant qu’il ne s’agit que de blagues, et que je serais vraiment susceptible de leur en tenir rigueur. Là encore, même si ces remarques se prétendaient être « des jokes sans importance entre bons amis », le fait de leur demander poliment d’arrêter a déclanché de violentes hostilités. Ce qui, ironiquement, démontrait clairement deux choses. De un, contrairement à ce qu’ils affirmaient, avoir le droit de rabaisser autrui avait beaucoup d’importance pour eux, au point de piquer des crises d’hystéries si on leur refusait ce droit. Et de 2, par leur réaction, le fait que le plus susceptible de nous deux, ce n’était certainement pas moi.

Ça m’a pris 45 ans d’essais à tenter d’ouvrir le dialogue lorsque je vivais cette situation, et à échouer à tout coup, pour enfin apprendre la leçon qui suit: Face à ce genre d’individu, tenter d’en discuter ne sert à rien. Il n’y a que deux voies que l’on puisse prendre.

  1. La voie de la confrontation. Conséquences : on transforme une amitié en haine féroce, et un(e) ami(e) en ennemi acharné(e) qui tentera de te causer du tort dans ta vie sociale, dans ton travail, dans ta famille, dans ton couple, pendant des mois, des années, voire des décennies.
  2. La voie de la fuite et du ghosting. Conséquences : On passe pour un susceptible, voire un lâche, aux yeux de notre agresseur. Mais ça finit là.

Voilà pourquoi je ne tente plus de dialoguer et que je prends maintenant la voie de l’évitement. Parce que cette situation négative dans laquelle l’autre t’entraine sans ton consentement, c’est la raison pourquoi existe le proverbe « De deux maux, il faut choisir le moindre. » Quand tu ne peux pas éviter les dégats, ton choix se résume à les limiter, ou à les empirer.

S’accrocher à une relation toxique, c’est affirmer que notre estime de soi est tellement basse que l’on a l’impression que l’on ne mérite pas mieux. On démontre que l’on se croit tellement loser et désespéré, que notre choix se limite à endurer les abus, ou bien passer sa vie seul. C’est faux. Il y a là, ailleurs, des gens respectueux. J’ai plusieurs amis de longue date qui le sont. Ils sont là, ils existent. Il suffit juste de les trouver. Chose qui n’arrivera pas si tu t’obstines à rester dans une relation dans laquelle l’autre ne cessera jamais d’être ce qu’il est : un agresseur qui t’a choisi comme cible pour ses comportements merdiques, et de qui tu restes la victime volontaire.

Et c’est là où elle se situe, ta responsabilité. Envers toi-même. Devenir ton agresseur, c’est son choix. Ne pas rester sa victime, c’est le tiens.

Je terminerai avec cette phrase que j’ai lu quelque part sur le net: Personne n’a jamais ressenti le besoin de rabaisser quelqu’un qui lui était déjà inférieur. Alors si une personne tente sans cesse de te rabaisser sans raison valable, sans argument pertinent et surtout sans provocation, sache que ça en dit bien plus sur sa propre valeur que sur la tienne.

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Y’A LIENS LÀ

Depuis que ce blog existe, nombreux sont les billets au sujet des gens déraisonnables qui vont te rabaisser et te faire subir encore pire si tu oses leur tenir tête. J’ai réuni la majorité d’entre eux sous ce lien: SÉRIE : La Conflictuodépendance.

L’approche négative et la manipulation (1 de 2)

Intro 1 : Le but premier de ce billet n’est pas de vénérer la manipulation. C’est d’en dénoncer les techniques.

Intro 2: Il existe une organisation sportive américaine nommée Special Olympics réservée aux enfants et adultes ayant une déficience intellectuelle. En 2017, il y a eu cet échange sur le mur du Facebook d’Arnold Schwarzenegger. Je vous l’ai traduit.

Cette capture d’écran, ou du moins sa version originale Anglaise, se promène sur Internet depuis mars 2017. Et ceci démontre plusieurs choses, La première, c’est que contrairement à ce qu’affirme Arnold, grâce au contenu négatif de son message, personne ne l’oubliera jamais.

Et ceci m’a fait réaliser que c’est justement grâce au contenu négatif de son commentaire que ce type a su attirer sur lui l’attention d’Arnold Schwarzenegger. Il doit bien y avoir des centaines, des milliers de personnes qui lui ont écrit des commentaires positifs. Arnold n’a répondu à aucun d’entre eux. Par contre, il suffit qu’une personne lui écrive un commentaire teinté d’ignorance et de négativité, alors , il ne peut s’empêcher de répondre.

Ce qui signifie que si, quelques temps plus tard, ce même troll était revenu lui dire qu’il a réfléchi, qu’il a suivi sa suggestion, et qu’il avait réalisé ses torts, alors sûrement qu’Arnold lui répondrait quelque chose de positif, ce qui amorcerait le dialogue entre eux.

En conclusion, la négativité d’un troll est potentiellement plus efficace pour se rapprocher d’une vedette internationalle, que le positif de la part d’un fan. Mais bon, ce n’est pas d’hier que je connais ce navrant principe. J’en parle pratiquement depuis la création de ce blog. Un exemple au hasard: mon billet 40 gars typiques de sites de rencontres.

Intro 3 : Comme je crois l’avoir déjà écrit ici dans un billet précédent, depuis deux ans, je vais régulièrement me faire un compte sur Facebook rencontre. En général, au bout de quelques semaines à quelques mois, je perds intérêt et je le ferme. Par conséquent, à chaque fois que j’en ouvre un autre, je revois beaucoup des mêmes candidates que j’avais vu lors de mes tentatives précédentes.

Intro 4 : Tout le long de ma vie, j’ai souvent été exposé aux manigances de gens qui voulaient me contrôler et/ou tirer un quelconque profit à mes dépends. Par conséquent, je connais toutes les techniques de manipulation. C’est juste qu’avant cette semaine-là, il ne m’était jamais venu en tête de les utiliser moi-même dans un contexte de rencontres.

Ainsi, ai-je eu l’envie de me livrer à une petite expérience. Ce qui nous amène au sujet de ce billet : L’approche négative et la manipulation.

À chaque fois que je suis sur Facebook Rencontres, l’app me montre ce profil qui me plaît à tout coup.

Afin de protéger son identité, sa photo a été remplacée par une image créée par intelligence artificielle.

Cette femme me plait pour trois raisons. Les voici par ordre d’importance:

  1. Elle est professeure de littérature. On ne se mentira pas, en région éloignée, pour la majorité de la population, « culture » est un mot qui évoque surtout les champs de maïs et de patates. Aussi, l’idée de rencontrer une femme encore plus cultivée que moi n’est pas pour me déplaire.
  2. Elle a onze ans de moins que moi. J’ai 56 ans. Je ne les fais pas car je me tiens en forme et en santé. Ce n’est malheureusement pas le cas de la majorité des femmes célibataires de ma génération, qui ont passé leur jeunesse à se négliger et se soumettre à des abus de toutes sortes. En fait, même pour ses 45 ans, elle parait très bien.
  3. Elle habite dans la même ville que moi. Ma dernière relation sérieuse habitait à une heure trente de route. Je trouvais ça plutôt long. Et si j’avais sauté sur l’opportunité d’avoir une relation avec Noémie au printemps dernier, c’eut été deux heures quinze. Alors un aller-retour la même journée, c’est toute une perte de temps.

La première fois que j’ai vu son profil,je me suis contenté d’appuyer sur le coeur. Elle n’a pas répondu.

La seconde fois que je suis tombé sur son profil, je suis allé modifier la photo principale sur le mien. J’en ai mis une sur laquelle je tiens fièrement un exemplaire de mon livre, Le sucre rouge de Duplessis. Puis, je suis allé mettre un commentaire sur une de ses photos, ce qui déclanche un LIKE automatiquement. J’ai écrit « Tu es prof de littérature. Je suis auteur. Nous sommes faits pour nous entendre. » Mais là encore, aucune réponse de sa part.

La troisième fois que FB Rencontres m’a montré son profil, j’y étais revenu avec un nouveau compte avec de nouvelles photos. Cette fois, je décide d’y aller avec une stratégie totalement différente : l’approche négative. On verra bien si celle-la aura plus de succès que mes précédentes. Mais attention, je le fais dans la subtilité. J’écris ce commentaire sur sa photo principale.

Je m’arrange de façon à ce que l’intention de ce premier message ne soit pas clair. Ainsi, tout dépendant de son humeur, elle pourrait le prendre à la négative.

Comme de fait :

Et voilà ! Elle l’a pris comme une attaque personnelle. Elle ne pouvait pas laisser passer ça sans répliquer. Et elle le fait en beauté. Exactement comme Arnold avec son troll.

Maintenant que le dialogue est ouvert, il ne me reste plus qu’à jouer habilement de mes cartes. Pour ce faire, pas question pour moi d’être sur la défensive. Un homme qui se montre offensé est un faible et un irritant. Je ne dois pas non plus adopter une attitude condescendante. Ça dépeint comme étant un orgueilleux et un fake. Et je ne dois surtout pas me confondre en excuses et implorer son pardon. Ça ferait de moi un minable. La meilleure attitude à avoir face à son commentaire, c’est la compréhension et l’ouverture d’esprit.

Je n’essaye pas de l’éblouir en parlant comme un dictionnaire, mais le simple fait que j’utilise le terme question réthorique lui démontre que j’ai une certaine éducation. Je ne prétend pas être à son niveau littéraire, mais si j’ai eu à lire ce roman au cégep, ça signifie que j’ai moi-même étudié en Lettres, ce qui sera perçu par son inconscient comme un bon point en commun entre nous. Sinon, mes paroles sont celles d’un homme poli, raisonnable, qui reconnait ses torts. À côté de ça, elle fait piètre figure, avec sa réponse brusque dans laquelle elle démontre n’avoir rien compris de mon approche.

Ma conclusion à ce message, « Merci d’avoir répondu et bonne journée » , indique que je m’attends à ce que la discussion se termine là. Ce qui lui passe en sous-entendu l’idée que je suis prêt à mettre fin à nos communications avec cette image négative que j’ai à son sujet. Si elle a le moindre orgueil, elle ne voudra pas me laisser sur cette impression.

Et effectivement…

Voyez vous ça. Malgré le fait qu’elle reconnait ses torts, elle s’en justifie en étant vraiment bloquée sur l’idée que mon message était une attaque. Voilà qui va me servir au-delà de mes espérances.

Vous connaissez la technique du negging? C’est démontrer à l’autre qu’elle pourrait bien nous plaire, sauf qu’elle n’a pas tout à fait ce qu’il faut pour y arriver. Lorsque c’est fait de façon habile, le negging provoque chez l’autre le réflexe de vouloir nous prouver qu’au contraire, elle a ce qu’il faut. Autrement dit, c’est manipuler l’autre de manière à lui donner l’envie de vouloir nous plaire.

Avec son accusation d’avoir attaqué son travail et sa discipline (qui la passionne), elle me donne la plus pertinente des raisons de la soumettre au negging. Le défi ici est de faire ça sans lui donner l’impression que je lui porte un jugement.

Laisse-moi te traiter de bitch sans clairement te traiter de bitch.

Cette subtilité est atteinte ici juste en choisissant bien mes mots. Si j’avais écrit « Tu as perçu ça comme étant attaquer ton travail », ça aurait été un reproche. Mais en optant pour dire « C’est perçu comme étant attaquer ton travail », j’expose seulement un fait.

Et pour bien m’assurer qu’elle ne le prenne pas comme un reproche, j’ajoute ceci:

Le sentiment qui passe en douce dans ce message est « Tu ne mérites pas d’être en couple car tu es du genre à avoir des soupçons négatifs contre autrui sans raisons valables. » Et ça, c’est quelque chose qu’elle voudra certainement me prouver comme étant faux. Il n’en tient qu’à moi de lui en donner l’opportunité.

Une technique que maîtrisent les plus grands manipulateurs, c’est de reconstruire l’orgueil de la femme tout juste après l’avoir détruit. Ainsi, en ayant compris qu’elle tire fierté de son éducation et de sa culture, c’est sur ces points que je la valorise.

Les hommes ont tous cette réputation d’obsédés sexuels, surtout les célibataires d’apps de rencontres. Alors lorsqu’un homme fait comprendre à une femme que même sexuellement il n’en veut pas, elle a de quoi se taper une sérieuse remise en question. En lui laissant la porte ouverte avec mon offre d’amitié, je lui donne l’opportunité de se racheter. De plus, en tant que femme éduquée, il est évident qu’elle a eu droit à plus que sa part d’ignorants qui l’ont approchée. En lui disant que c’est moi-même ce que j’ai vécu ici, je lui démontre que nous avons ça en commun.

Enfin, je conclus humblement, sans lui mettre de pression, et en lui faisant même des excuses.

Comment réagira-t-elle ? Est-ce qu’elle verra clair dans mon jeu ? Ou bien se laissera-t-elle manipuler aussi docilement que je me l’imagine ?

À CONCLURE

Nice Guy, Bad Boy, Fille Conne… Tout dépend du point de vue.

Depuis quelques années, cette image est partagée sur Facebook et autres médias sociaux.

C’est le genre de trucs que partagent les Nice Guys pour exprimer leur désarroi face à la connerie des femmes. Et j’avoue qu’il fut un temps où j’aurais moi-même diffusé une telle image dans ce même but. Mais voilà, à l’aube de mes 56 ans, il se trouve que dans ma vie, j’ai été tour à tour chacun de ces trois personnages.

Comme la fille, j’ai désiré une personne qui ne voulait pas de moi. Lorsqu’on a quelqu’un dans la peau, on l’a. C’est comme ça. On a l’impression que c’est lui/elle qui est la bonne, et personne d’autre. Alors on prend chaque opportunité qui se présente pour essayer et réessayer de faire naître l’intérêt chez l’autre.

Avec le temps, j’ai vu la chose avec logique. Il y a huit milliards d’humains sur terre. Ça signifie quatre milliards de femmes. Même en enlevant les moins de 25 ans et les plus de 50, les lesbiennes, les asexuelles, les aromantiques, celles en couple, celles qui ne parlent ni français ni anglais, et celles avec qui il n’y a aucune compatibilité dans la personnalité ni les goûts, il reste tout de même quelques millions de potentielles chez qui je peux trouver exactement ce qui m’attirait chez l’autre. Dès que j’ai eu cette révélation, j’ai cessé de perdre mon temps sur des causes perdues.

Comme le Nice Guy, j’étais instinctivement porté à me proposer comme le sauveur de ces filles en détresse. Même si mes intentions étaient pures, à mes yeux du moins, j’ai fini par réaliser que ce comportement était une conséquence de la faible estime que j’avais envers moi-même. Aller vers une femme bien portante, c’eut été m’exposer au risque qu’elle ne me trouve pas à la hauteur. Tandis que si une femme vient d’être blessée par un homme, je peux lui démontrer que je vaux mieux que lui, moi. C’est à cause que, inconsciemment, je croyais que la seule façon pour moi de me démarquer en bien des autres gars, c’était uniquement en me comparant à pire que moi.

Bien que ne m’en rendais pas compte moi-même, il y a un côté passif-manipulateur à ceci. Car même si on ne le dis pas dans ces mots, il reste que par nos agissements, on tente de passer à la fille le message suivant: « Ou bien tu m’aimes, moi, celui qui te traite bien. Ou bien tu aimes l’autre, celui qui te traite mal. Est-ce que tu aimes être maltraitée? Ou bien as-tu l’intelligence de faire le bon choix? »

Enfin, comme le Bad Boy, j’ai… En fait, pourquoi le dépeindre comme un Bad Boy? C’est juste un gars qui se fait approcher par une fille qui ne l’intéresse pas, et qui le lui fait savoir. J’ai vécu ça. Et comme lui, je lui ai fait comprendre que non, désolé, je ne ressens pas ça pour elle. Depuis quand est-ce un crime, de ne pas resentir d’attirance pour une personne en particulier? Si on inversait les sexes, tout le monde condamnerait la personne qui insiste en l’accusant de harcèlement.

En partageant cette image, le sentiment que l’on essaie de transmettre ici est :

  • La fille est conne.
  • Les bons gars finissent dernier.
  • Le bel homme est un salaud qui ne mérite pas l’attention que les femmes lui portent.

Alors que la réalité est :

  • La fille est victime d’un désir qui l’aveugle à la réalité.
  • Le soi-disant bon gars est, à sa manière, un prédateur puisqu’il ne se rabat que sur celles qui sont blessées, dans l’espoir de les manipuler.
  • Le bel homme n’a rien demandé. Il est la cible d’un désir non-sollicité et non partagé. Et plutôt que de jouer avec les sentiments de la fille, il lui démontre clairement qu’elle ne doit rien s’attendre de lui. Ce qui fait que de ces trois personnages, il est le seul à être irréprochable.

Lorsque l’on comprend le point de vue de chacun, ceci change totalement la perspective.

Ma brève carrière en design d’animation 3D

Tel que quasi-annoncé dans le billet précédent, j’ai pris une résolution du nouvel an au sujet de ce blog. Désormais, chaque texte relatant un fait vécu et/ou observé aura comme conclusion les leçons de vie que j’en aurai tiré. 

Cette anecdote remonte au début des années 2000. 
À plusieurs reprises depuis la création de ce blog, j’ai parlé de mon bon copain Carl. Ça faisait près de quatre ans que je ne le fréquentais plus. Après m’avoir retracé par le net, il m’apprend qu’il travaille sur une série créée par l’un de nos bédéistes québécois, Raymond Parent. Le titre temporaire de la série est Les Poaros, puisque les personnages ont un physique en forme de poire. Au final, la série portera le titre de Klootz. Ce mot ne voulant rien dire, ça en fait un titre universel.

Si Carl m’appelle, c’est pour m’offrir une place dans l’équipe de réalisation, en tant que designer graphique. 

Je le remercie d’avoir pensé à moi. Mais je lui dis que moi aussi j’ai évolué côté carrière. Je gagnais ma vie en tant qu’auteur et scénariste, entre autres pour les magazines Safarir et Summum. Il n’y a donc que dans l’écriture que je veux travailler.  Je me suis cependant laissé convaincre par ma conjointe qu’il valait mieux accepter. Ça me permettrait d’avoir un pied dans la place, ce qui me donnera l’opportunité de leur proposer mes services comme auteur plus tard. Carl est ravi. Il me donne donc une liste de 56 objets à produire.

Ce travail ne demande aucune formation en 3D. Il faut simplement que je dessine chaque objet demandé sous différents angles. Ces images servent de guide aux graphistes qui les refont en 3D, avant de les refiler aux animateurs. Carl me dit que ma présence n’est pas requise aux studio d’animation. De toute façon, on ne me demande que des dessins en noir et blanc. Il va s’occuper lui-même d’en choisir les couleurs et les indiquer à son équipe. Je travaille donc de chez moi, ce qui me convient.

Au lieu de simplement produire ce qui m’est demandé en apportant des dessins génériques, je me met à fond dans l’esprit des BD et des dessins de Raymond Parent. Ainsi, c’est avec un style proche du sien que je produis une gourde, une mitrailleuse, un canon, un casque de sécurité rond et un carré, etc.

Et on verra tout ça apparaître dans les épisodes.

Je pousse ensuite la chose à en proposer certains gags visuels de mon propre chef. Par exemple, dans la liste, on me demande une boite dans laquelle un magicien va scier un spectateur en deux. Non seulement je donne à la boite la forme d’un cercueil, j’y ajoute une ligne pointillée à découper.

Deux gags visuels qui sont présents en version colorée et animée.

Mieux encore : Je me permets même de faire un peu de zèle, en y ajoutant de mes propres suggestions. Par exemple, dans une série de sketchs où les personnages sont des cowboys, je suggère trois choses : La moustache et le chapeau noir pour le personnage qui est toujours grognon, ainsi qu’un poster WANTED pour ce dernier, où son visage sera dessiné à l’ancienne. 

Bien que non-sollicitées, ces propositions ont été acceptées.

Autre suggestion accompagné d’un dessin non-sollicité : évoquer la chaleur du désert en montrant deux oeufs et du bacon qui cuisent sur un rocher. Le tout rappelant la forme d’une tête de mort et deux os croisés.

Dans cet épisode, ils ont ajouté une scène rien que pour y inclure ce gag. Juste pour ça, on peut dire que j’ai contribué au scénario. 

Et ceci démontre que dès le départ, ma relation avec cette boite d’animation allait être bien plus que simple pousse-crayon.  Je m’infiltrais dans le processus créatif, et j’y étais le bienvenu. Voilà qui augurait bien pour mon avenir dans les séries animées en général, et au au sein de cette boite en particulier. Une nouvelle carrière prometteuse et lucrative s’ouvrait à moi. Et tout ça grâce à Carl.

Mais pourquoi avais-je coupé tout contact avec Carl quatre ans plus tôt? 
J’ai rencontré Carl au tout début de notre école secondaire alors que nous avions tous les deux douze ans. Tous deux passionnés d’humour et de BD, nous sommes vite devenus inséparables. Mais peu à peu, un espace s’est creusé entre nous. Malgré nos nombreux points en commun, nous étions à l’extrême opposé sur des aspects qui sont importants dans nos années de jeunesse. 

  • Il était beau. J’étais laid. 
  • Les filles lui couraient après. Avec moi, si elles courraient, c’était pour me fuir. 
  • Il avait toujours de l’argent. J’en avais rarement. 
  • Son père était gérant de banque. Le mien était le chômeur du village. 
  • Son père lui a payé des cours de conduite à 17 ans. J’ai payé moi-même les miens à 26. 
  • Il venait d’une bonne famille, et ses connexions lui assuraient un bon avenir. Tandis que le mauvais nom de mon père m’a toujours porté ombrage. 

Mais surtout, autant Carl avait-il une chance infernale qui lui collait au cul, autant avais-je au contraire une poisse pas possible. Il n’y a qu’à lire le billet précédent, dans lequel je raconte comment j’ai essayé pendant deux ans d’entrer au Collège Dawson en vain, alors que Carl y a étudié deux ou trois ans sans le moindre obstacle.

Mais surtout, sa chance inouïe me portait souvent préjudice. Car à force d’être ensemble, le hasard détournait vers lui des choses qui auraient dû me revenir. J’ai deux exemples en particulier qui remontent à l’époque de l’école secondaire. 

Exemple 1. On m’avait demandé de réaliser des affiches pour une activité caritative scolaire. En retour, j’allais pouvoir y participer au lieu d’aller en classes. J’ai fait les affiches. Bien que Carl n’avait rien fait pour eux, c’est lui et non moi qui a été inclut dans l’activité. Et c’est son nom et non le mien qui figura dans le journal dans la liste des gens à remercier. 

Exemple 2. Durant l’année scolaire, j’ai publié 14 articles et BD dans le journal étudiant. Carl n’y avait participé que deux fois. Chaque participation nous donnait droit à un coupon pour un tirage en fin d’année. Il y avait une bourse de $100 et chaque nom pigé remportait $5. Mon nom est sorti deux fois. Et le nom de Carl, cinq fois. Pour deux participations. Toujours habitués à nous associer et/ou à nous confondre, les profs avaient également donné 14 billets à Carl. Il s’emparait donc injustement du quart de la bourse à lui tout seul. 25$ en 1983, c’est un peu plus de $100 en argent de 2024.  Une somme appréciable lorsque l’on a 14 ans.

Dans les deux cas, même en sachant très bien qu’il récoltait le fruit de mes efforts, fruits qu’il n’avait nullement mérité, jamais il n’a tenté de rétablir la vérité auprès des profs. Pourquoi l’aurait-il fait? Quand le destin fait de toi un tel winner à 14 ans, il est évident que tu veux juste en profiter. Et tant pis pour le pauvre loser qui sera privé de ce qui lui revient de droit. Ce n’est pas de ta faute à toi si les profs n’ont pas été capables de faire leur travail correctement.

Même lorsque l’on n’évoluait pas dans le même milieu, le fait de vivre des situations semblables se terminait toujours de manière positive pour lui et négative pour moi. Par exemple, alors que nous étions dans la fin de la vingtaine, nous travaillions chacun pour deux grandes compagnies d’informatique.  Moi c’en était une qui créait et gérait des pages web pour de grandes compagnies. Tandis que lui travaillait pour une boite d’animation 3D. Presque en même temps, nous avons eu des problèmes similaires, sous la forme de nos chefs d’équipe qui nous faisaient subir leur harcèlement moral au travail, allant même jusqu’à saboter nos boulots pour se trouver des raisons pour nous descendre.  Nous avons chacun porté plainte à nos grands patrons.  Dans mon cas personnel, ça a juste empiré mon problème car les dirigeants se tiennent entre eux. Et j’ai continué d’en subir jusqu’à ce que je sois obligé de démissionner.

Mais dans le cas de Carl, son patron a pris son problème au sérieux. Il a observé comment Carl et son chef d’équipe travaillaient. Il a vu que Carl faisait un bon travail irréprochable. Et il a vu que le chef, en sabotant le travail de Carl, sabotait toute l’équipe, et ainsi affectait négativement le rendement de la boite.  Il a donc mis le chef à la porte. Et il a donné son poste à Carl. 

Et quel a été le tout premier contrat à se retrouver sur le nouveau bureau de Carl? Le JourNul de François Pérusse.  Eh oui !  Alors que pour les animateurs normaux ça prend des années, voire des décennies avant de tomber sur LE contrat qui va leur apporter succès et richesse, Carl voit ça lui tomber dessus à la seconde même où il entre en poste.

Après ce coup-là, j’ai tout simplement cessé de lui donner signe de vie. Ce gars-là était juste trop chanceux.  Ce n’était pas un problème d’envie ni de jalousie de ma part.  C’était la reconnaissance du fait que Carl et moi ne vivions pas du tout dans le même monde, et que jamais je ne ferai partie du sien.  À ses yeux, ce qui venait de se passer à son travail, ça n’avait rien d’exceptionnel. Pour lui, c’était Business as usual.  Par conséquent, pour lui, les gens comme moi qui ont à travailler dur et à se battre pour une réussite qui parfois nous échappe malgré tout, ce sont des incompétents, des ratés, des gens qui ne veulent pas vraiment réussir. Me tenir avec lui, c’était me faire influencer à croire que son destin exceptionnel était la norme. La norme pour tous, sauf moi! Ça déformait ma perception de la réalité, mettant sur mes épaules une pression morale inutile, néfaste et toxique.

En cessant de le fréquenter, j’ai cessé de me comparer à lui, j’ai pu constater que ma réalité était bien plus semblable à celle de la moyenne des hommes qu’à la sienne, et j’ai enfin pu évoluer à mon rythme.  Et ce qui ne gâchait rien, c’est que lorsque je rencontrais une fille, il n’était plus là pour détourner son attention et/ou me rabaisser afin de la dissuader d’être plus que simple amie avec moi.  Il est vrai qu’il m’avait toujours connu comme ayant des difficultés avec ma vie amoureuse.  Me voir heureux en couple aurait brisé le statu quo auquel il était habitué.

Avec les années, j’ai eu quelques belles réussites.  Je suis retourné aux études, au Cégep, où j’ai joint le journal étudiant. On m’y a offert le poste de rédacteur en chef sans même que je ne m’y porte candidat.  J’ai habité aux résidences étudiantes où, après avoir jasé quelques minutes avec le propriétaire, il m’a spontanément offert le poste de superviseur de la place.  J’ai créé le premier texte viral humoristique québécois d’internet. J’ai fondé MensuHell, j’ai été publié dans SafarirSummumLe Journal de Montréal, ce qui m’a donné ma propre page sur Wikipedia. Je me suis également amélioré physiquement.  J’ai perdu du poids et pris du muscle. Je me suis mis à la course à pieds, pouvant courir 200 mètres le premier jour avant de tomber épuisé-mort, et quatre mois plus tard je courrais 5 km ininterrompus. Ça m’a permis de voir que dans le fond, quand je m’y mettais, je n’étais pas un loser.  C’est juste que, comparé à Carl et sa chance infernale, n’importe qui avait l’air d’en être un.

Et c’est là, quatre ans plus tard, que Carl m’a recontacté pour m’offrir du travail sur la série Klootz.  Étant donné notre historique, j’étais réticent à l’idée de le ramener dans ma vie. Mais ma conjointe m’a convaincu que je n’étais qu’un pauvre parano qui s’imagine que tout le monde cherche à lui nuire. Et que si je tiens tant que ça à laisser passer l’opportunité d’avoir un ami haut placé pouvant me donner un bon poste et un bon salaire, alors ça prouverait non seulement je n’ai jamais cessé d’être un loser, mais je démontrerais que j’en suis moi-même la cause.  Y’a rien comme des paroles encourageantes de la part de la femme qui t’aime pour t’aider à prendre les bonnes décisions. Il est vrai que Carl et moi étions maintenant des adultes dans la mi-trentaine.  Il a sûrement pris de la maturité.  Qui sait, il est possible qu’il ait décidé de m’amener dans son monde et me donner le coup de pouce nécessaire pour m’y tailler une place.

Au début, Carl était impressionné de mon parcours, autant côté social que carrière que physique.  Cependant, il a totalement refusé d’accepter l’un de mes changements, en me disant « Si tu penses que m’as t’appeler « Steve Requin ! » … Pour moi tu seras toujours Jon-Son! »  Ce surnom qui date de notre école secondaire se prononce comme si on inversait les syllabes du mot songeons. C’est une façon de prononcer caricaturalement à la française mon vrai nom de famille qui est Johnson.  Disons que je n’étais pas très chaud à l’idée de me faire recoller ce nom qui représente toute la période loser de ma vie que j’ai réussi à mettre derrière moi à force de travail.  Mais bon, je savais que les gens étaient désemparés face aux changements de ce qui les entourent.  Et moi, j’avais changé radicalement.  Aussi, qu’il s’accroche à un détail aussi anodin que le surnom sous lequel il m’a toujours connu, je ne voyais pas en quoi ça pourrait me causer préjudice.

À la seconde même où j’ai accepté son offre d’emploi, les choses sont redevenues telles que lorsque je le fréquentais. Il ma demandé combien de temps est-ce que ça me prendrait pour lui fournir 56 dessins d’objets et 3 décors.  Songeant à comment je pouvais coordonner la chose avec mes autres contrats, je lui répondu trois semaines. Il me réplique   sèchement que c’est beaucoup trop long puisqu’il lui faut ça dans 10 jours maximum.  Il rajoute qu’il est désappointé puisque, de la manière dont je lui parlais, je lui avait laissé l’impression erronée que j’étais un professionnel.

C’est là que j’ai compris que son insistance à s’accrocher à mon vieux surnom de loser n’avait rien d’anodin.  Il agissait vraiment de manière à me recoller cette image qu’il avait toujours connu de moi, celle avec qui il était à l’aise.  S’il avait vraiment voulu être amical et conciliant, il m’aurait dit « Hey, j’ai besoin de 56 dessins et 3 décors dans 10 jours.  Penses-tu que tu peux faire ça? »  À ce moment-là, j’aurais dit oui et je me serais arrangé avec mes autres boulots.  Mais là, il m’a tendu un piège afin de nous démontrer dès le départ que j’étais un incompétent.

Tel que j’ai raconté plus haut, je lui ai fait ses dessins dans les temps convenus, incluant mes propres suggestions.  Pour les objets, rien à redire.  Par contre, pour les décors, bien que j’avais suivi à la lettre les instructions de Carl, sa patronne n’était pas satisfaite.  Alors qu’elle me faisait part des raisons pourquoi mes décors suçaient des culs de babouins, Carl m’a regardé avec un petit sourire condescendant et il a dit devant elle :

« Sacré Jon-Son! Toujours égal à lui-même! Tu changeras jamais! » 

Si j’avais encore des doutes comme quoi il cherchait à me (re)coller une image de loser, ces paroles et son attitude me les ont définitivement ôtés.

Dès que les décors ont été refaits, j’ai été payé.  Non pas avec un chèque au nom de la boite, mais bien par chèque personnel.  Un geste qui signifie deux choses très claires.  De un, je n’ai jamais été à l’emploi de cette boite. (Je n’avais d’ailleurs jamais signé de contrat avec eux.) Et de deux, jamais je n’en ferai partie.  J’en ai eu la confirmation lorsque j’ai vu les épisodes de la série pour laquelle Carl m’a fait travailler.  Bien que tous mes designs et toutes mes suggestions ont été utilisées, jamais ne retrouve-t-on mon nom au générique.

Voyez vous-mêmes !

Non seulement Carl avait-il stoppé mon évolution, il s’arrangeait pour me faire régresser. S’il avait fait subir ça à n’importe quel de ses employés, celui-ci aurait pu démissionner et se retrouver du travail dans une boite concurrente. Mais moi, sans avoir de formation, n’ayant été embauché que par contact, n’ayant même pas droit à avoir mon nom au générique pour prouver mon expérience, je n’avais pas cette opportunité. Si je voulais travailler en animation 3D, mon choix se limitait à rester avec eux, c’est à dire continuer d’être exploité, insulté, rabaissé, tout en me faisant ôter toute possibilité d’avancement et même d’obtenir un salaire décent. Ou bien démissionner, ce qui me fermerait les portes de l’animation 3D pour toujours.

Devant ces faits, ma conjointe a bien été obligée de reconnaitre que ma relation avec Carl était toxique. Cette fois, elle était d’accord lorsque je lui ai annoncé mon intention de cesser de travailler pour la boite et prendre de nouveau mes distances avec lui

Les leçonsde vie que j’en ai tiré.
Je dois avouer que je ne les ai pas tirées immédiatement après avoir vécu cette aventure-là en particulier. Mais il m’est arrivé de vivre des situations qui étaient semblables sur certains points. Et c’est en les comparant que j’y ai vu certaines constantes.

LEÇON 1 : Les gens ne changent pas, surtout lorsqu’il s’agit de leurs défauts.
Je sais que c’est un paradoxe, puisque ce blog est justement consacré aux changement et à l’amélioration de soi. N’empêche que s’il y a une constante chez les gens, c’est que chacun nait avec sa personnalité distincte, et que celle-ci ne change pratiquement jamais durant le cours de son existence. La personne peut reconnaître ses défauts. Elle peut les combattre. Elle peut modifier son comportement afin de le rendre acceptable socialement. Mais au fond, elle sera toujours ce qu’elle a toujours été. Alors quand la personne ne reconnait pas comme tel l’un de ses défauts, l’idée de changer ne lui viendra jamais à l’esprit.

C’est pour souligner ce fait que je suis allé chercher deux anecdotes d’école secondaire qui précèdent de vingt ans son offre d’emploi pour Klootz. À 14 ans, Carl n’avait aucun scrupule à récolter le fruit de mes efforts. Et il n’avait aucun problème avec l’idée que je ne sois pas crédité pour ceux-ci. Et il avait encore moins de problème à recevoir beaucoup plus d’argent que moi pour un travail que j’ai effectué seul. En me faisant revivre à 34 ans ce qu’il m’a déjà fait endurer à 14, il démontrait ne pas avoir changé du tout.

LEÇON 2 : Beaucoup de tes proches refuseront de te voir évoluer.
Quand on a des amis, c’est parce que ceux-ci nous acceptent tel que l’on est.  Ils sont confortables avec nous et avec ce que nous sommes.  Hélas, pour celui qui vit misérablement pour cause de faible revenu, ça signifie que c’est comme ça que son entourage l’apprécie. C’est le rôle qu’on lui a assigné dans le groupe. Toute tentative d’en changer va les mettre hors leur zone de confort.  Leur premier réflexe sera alors de tenter de garder les choses telles qu’elles ont toujours été. Quitte à le saboter, de manière à ce qu’il reste à sa place. Comme Carl qui faisait en sorte de refaire de moi le loser à faible revenu qui vit misérablement, tel qu’il m’avait toujours connu. 

LEÇON 3 : Le manipulateur va toujours te rabaisser pour pouvoir t’isoler, tout en se mettant en position d’indispensable.
Carl m’offre un travail prestigieux. Je lui dois ma reconnaissance. Carl se montre aussitôt déçu de moi. Je ne veux surtout pas décevoir celui qui m’a fait une telle faveur. Alors je fais l’effort de faire ce qu’il me demande. Et j’en fais même plus. Et je le fais si bien que toutes mes suggestions non-sollicitées ont été acceptées par l’équipe de production.

Le problème, c’est que si ses collègues et patrons voient que j’ai ce qu’il faut pour faire partie de la boite, ils vont m’y inclure. Donc, Carl va cesser d’être indispensable pour moi. Il perdra le contrôle qu’il s’est donné sur ma carrière, et par extension sur moi. Il doit donc me remettre à ma place. Celle que j’ai toujours eue à ses yeux.

Pour ce faire, il me donne ensuite de mauvaises instructions pour les décors. Puis il expose mes mauvais décors à sa patronne, dans le but que celle-ci me juge indigne de travailler là. Et pour que ça soit bien clair pour moi, il arrange ensuite une rencontre pour qu’elle puisse me rabaisser en personne sur mon travail minable. Et il en rajoute une couche en me rabaissant lui-même auprès d’elle, et ce devant moi, afin de s’assurer que je comprenne que non, je n’ai pas et je n’ai jamais eu ce qu’il faut pour faire partie de la boite. De tous ces gens, seul Carl a la générosité de me tolérer pour mon évidente incompétence. Alors même si je ne reçois rien, je lui dois tout.

Et voilà comment il peut me conditionner à trouver normal le fait que je dois toujours faire plus que ce qui m’est demandé, que je ne sois pas crédité pour mon travail, et que celui-ci me rapporte si peu. Et je dois le remercier car il m’est indispensable, puisque ce n’est qu’à travers lui que je peux vivre la fierté de voir mon travail passer à la télé. 

LEÇON 4 : Beaucoup de gens font semblant de vouloir t’aider, mais en réalité ils ne cherchent qu’à s’aider eux-mêmes.
Dans un précédent billet, je racontais comment une amie m’avait offert la colocation afin de me rendre service car je venais de me séparer d’avec Karine. En réalité, elle cherchait juste un larbin pour s’occuper de l’appartement, de ses animaux et aussi pour payer le loyer puisqu’elle partait vivre chez son nouvel amoureux. Ici, le principe est le même. Carl me rend service en m’incluant dans son travail d’animation 3D, mais je me retrouve à faire son travail à sa place. Puis, sans me nommer, il présente mes designs et mes idées à ses patrons. Et c’est lui qui récolte le prestige et le gros salaire. 

Et la plus difficile à digérer :

LEÇON 5 : L’entourage de l’arnaqueur / profiteur / manipulateur va toujours prendre son parti contre toi.
Si tu racontes ce qui est arrivé, si tu exposes ses faits et gestes, même si tu apportes des preuves solides, son entourage aura l’une (ou plusieurs) de ces réactions.

  • Nier que c’est arrivé, peu importe l’évidence apportée.
  • Te rabaisser en te qualifiant de rancunier qui vit dans le passé incapable de décrocher de ses petites frustrations.
  • Te faire porter seul la responsabilité de ce qu’il t’a fait subir, en te disant un truc dans le style de : « Si tu le savais qu’il était comme ça, et que tu es quand même retourné t’exposer à ça, alors c’est ton problème. C’était à toi de faire les bons choix. »
  • Certains vont se montrer un peu plus ouvert. Ils vont reconnaître tes preuves de son mauvais comportement, mais ils vont répondre un truc comme « Ok, wow! Je suis surpris. Je n’aurais jamais imaginé ça de lui. » … Pour ensuite continuer de le fréquenter en l’estimant tout autant qu’avant, comme s’il n’avait jamais rien fait de mal.

Aussi tordue soit-elle, il y a une logique derrière ces réactions : Qu’est-ce que ça apporterait à son/sa conjoint/e, à sa famille et à ses amis de se mettre en froid avec lui, pour prendre ton parti ? Rien ! Ça peut seulement leur causer des ennuis. Il y va donc de leurs propres intérêts de continuer de le soutenir. Et de te bannir de leur bel univers harmonieux, puisque tu ne fait rien d’autre que d’y apporter de la merde, avec tes revendications négatives.

Lorsque l’on a quelqu’un comme ça dans sa vie, la meilleure chose à faire est de la maintenir à distance. Ou mieux encore, si on le peux, couper tout contact avec cette personne.

Le Grand Génie inconnu… Et qui va le rester.

Si vous travaillez dans les arts, que ce soit comme illustrateur, photographe, musicien, cinéaste ou autre, alors vous avez inévitablement rencontré le spécimen suivant.  Il n’a jamais travaillé dans votre domaine, mais il vous arrive avec l’idée du siècle, un truc capable de rejoindre chaque homme, femme, enfant, trans et minéral sur terre.  Il faut juste que vous lui réalisiez son projet.  Oh, il n’a pas d’argent pour vous payer.  Mais qu’importe, puisque son idée vaut une fortune.  Il vous paiera plus tard, dès que son projet sera sur le marché et que les milliards commenceront à s’engranger. 

On a beau rouler des yeux, il reste que, qui sait, peut-être que son idée vaut la peine qu’on y jette un œil.  Vous demandez à en savoir plus.  Il recule alors et refuse catégoriquement.  Il n’est pas question qu’il vous dise quoi que ce soit de son idée géniale, VOUS ALLEZ LA LUI VOLER!  No-non, d’abord, vous devrez signer le contrat qui va vous lier légalement à lui, vous obligeant à réaliser son projet, tout en vous engageant à respecter la clause de confidentialité.  C’est seulement ensuite, qu’il vous dira de quoi il s’agit.  Deal?  Évidemment, vous refusez de signer. Personne ne serait assez fou pour aller s’engager dans un contrat légal sans savoir en quoi consiste le travail qui lui sera demandé. Il repart donc, en vous traitant de tous les noms, vous maudissant pour votre étroitesse d’esprit, gueulant comme quoi les artistes se plaignent d’être pauvres, mais dès que quelqu’un est prêt à se pencher charitablement sur eux pour les sortir de la misère, ils refusent.  Ça prouve donc une chose : Si les artistes sont pauvres et méconnus, c’est parce qu’ils le veulent.

Bon, le second paragraphe arrive plus rarement que le premier.  N’empêche que, dans un cas comme dans l’autre, en général, on décline.  Tant qu’à travailler sans garantie de revenus, aussi bien consacrer notre temps et nos énergies sur nos propres projets. 

Eh bien moi, à quelques reprises, j’ai commis l’erreur de laisser sa chance à une telle personne. Il est vrai que dans leurs cas, ile n’avaient pas laissé le projet au stade de mystère. Expliqué en détail, celui-ci semblait exceptionnellement prometteur.

Maintenant, si je dis que c’était une erreur, c’est parce que je me suis rendu compte en travaillant avec eux que le fait d’être capable de produire un concept viable, ça ne veut pas dire pour autant que la personne aura une attitude professionnelle.  Par conséquent, je n’ai pas su saisir à temps les signes qui auraient dû me sonner une alarme dans la tête.  Ou lever un Red Flag, comme le dit l’expression populaire. Mais d’un autre côté, perdre mon temps avec eux, ça m’a permis d’apprendre à la dure à les reconnaître, ces signes, 

RED FLAG : Il est hargneux à la limite du haineux.
Visitez son Facebook, ça va se voir tout de suite.  Alors que certaines personnes vont poster des nouvelles dénonçant des abus de toutes sortes, lui va prendre une nouvelle anodine, genre « Facebook atteint 2 milliards d’utilisateurs », et la postera en écrivant un truc du style de « Je chie sur Zuckerberg! » Et regardez ce qu’il a mis dans sa section des citations.  Dans toute l’histoire de l’humanité, des milliers de gens ont dit des millions de choses positives et inspirantes.  Or, lui, il a mis un truc du style de « Je ne tuerai jamais personne, sauf si la personne me fait chier. (Trey Parker) »

Pourquoi est-ce un problème?
Lorsqu’une citation nous accroche, c’est parce que celle-ci nous parle. Parce qu’elle s’accorde avec nos valeurs profondes. Parce qu’elle est le reflet de notre personnalité. Parce qu’on s’y reconnait, ne serait-ce qu’au niveau du subconscient. Dans le cas de cette citation en particulier, sans pour autant croire que la personne qui l’a mis sur son Facebook serait capable de se rendre jusqu’au meurtre, il reste que ça démontre une personnalité revancharde. Le genre de personne qui cherche toujours une excuse pour se justifier dans son désir d’attaquer autrui. Quitte à provoquer soi-même le conflit, même si on ne trouve que des détails anodins pour le faire.   Quand la personne est comme ça, nul n’est à l’abri de ses attaques et de ses campagnes de salissage. Incluant ls gens qui ont le pouvoir de faire de vos projets un succès.

RED FLAG : Il vous dit « J’aimerais ça, faire __________! »
« J’aimerais ça, savoir dessiner. »   « J’aimerais ça, jouer de la guitare. »   « J’aimerais ça, perdre du poids. »  Constatez que dans tous les cas, jamais il ne dit qu’il aimerait apprendre à dessiner, apprendre à jouer de la guitare, apprendre ce qu’il faut faire pour perdre du poids.

Pourquoi est-ce un problème?
Déjà là, inconsciemment, il vous dit qu’il n’est pas prêt à investir l’effort requis pour apprendre.  De toute façon, quelqu’un qui veut vraiment savoir dessiner ou jouer d’un instrument, il dessine et il joue.  Mal, certes, mais il le fait, par lui-même, et c’est comme ça qu’il apprend.  Et puis, ça fait quoi, 25 ans que Google est notre ami?  Quand une simple recherche peut nous donner des centaines de sites avec tous les renseignements requis pour atteindre notre but, on n’a aucune excuse pour demander à un autre de le faire à notre place.

RED FLAG : Ses projets demandent plus de ressources qu’il n’en a accès.
Avoir l’idée du siècle, c’est facile. La réaliser, un peu moins.

Pourquoi est-ce un problème?
S’il ne vous propose que des projets qui sont hors de sa portée, alors il est évident qu’il perd son temps et qu’il va vous faire perdre le vôtre.

RED FLAG : Il a des attentes irréalistes… Et il les délègue. 
Je me souviens de l’un d’eux pour qui on tournait un court sketch. Il s’était mis en tête que son projet méritait d’avoir des commanditaires. Il m’a donc chargé d’aller visiter les commerçants du quartier pour leur demander de l’argent en échange de publicité dans notre sketch. J’ai particulièrement aimé son « Va voir le gérant du McDo et demande-lui 2 ou 3 containers de 5 litres de café gratuit pour l’équipe de tournage. »

Pourquoi est-ce un problème?
Le problème réside surtout dans le fait que son implication dans les aspects les plus difficiles du projet se limite à dire aux autres de les faire. Cette manière de travailler ne sert qu’à lui. Car si tu réussis, alors il en prend le crédit puisque ça prouve qu’il est un excellent directeur. Et si tu échoues, alors il s’en lave les mains puisque c’est ta faute et non la sienne.

RED FLAG :  Il n’a aucune expérience du milieu, donc il n’a aucune idée de ce que son projet implique en dépenses, en temps et en travail.
J’en ai rencontré un comme ça. Le gars avait un projet de pièce de théâtre qui, et je cite, allait arranger les erreurs qui sont trop souvent commises sur scène, et qui ennuient le spectateur. Les erreurs, selon lui, résidaient dans le fait qu’il n’y avait qu’un décor, s’il y en a pour commencer. Et ensuite, de un à six comédiens, ce n’est pas suffisant. Il me parle alors de son projet de pièce dans lequel le personnage voyagerait à travers des dimensions parallèles, et rencontrerait huit peuples extraterrestres différents. Et il prévoyait plus de 20 décors géants et mobiles, actionnés par des gens derrière le décor. Du jamais vu!

Pourquoi est-ce un problème?
Si c’est du jamais vu, c’est qu’il y a une raison. Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi un humoriste ne fait ses tournées qu’avec un minimum de gens, d’accessoires et de décor? C’est parce que plus le spectacle est élaboré, plus ça coûte cher, et plus petit est son revenu. Voilà pourquoi il n’est pas rare que l’artiste fait sa tournée seul dans son véhicule, et souvent dort dedans. Comme ça, ses dépenses se limitent à l’essence, sa nourriture et la location de la salle de spectacle et les employés sur place (son, éclairage, régie de plateau).

Alors l’autre, là, avec ses 20 décors à transporter qui vont nécessiter 2-3 camions et 40-à-50 personnes à loger, nourrir et payer, il faudrait qu’il fasse salle comble au stade olympique (location du stade: $12 000 par jour) pour commencer à faire des revenus.

RED FLAG : La qualité de son travail n’est pas à la hauteur des échantillons de son CV.
Un gars m’a amené une BD qu’il avait fait. Le dessin était amateur, mais ça importait peu car l’idée était de me montrer ce qu’il savait faire en tant que scénariste. Et en effet, c’était un bon scénario, bien monté, qui suit une formule populaire. Bizarrement, la qualité de tout ce qu’il m’a pondu par la suite allait de nulle à médiocre. Et pour cause: Ce ne sera que quelques années plus tard que je constaterai que le scénario de sa première BD avait été plagiée d’un comic de la série Archie.

Et il avait remplacé tous les personnages par des gens qu’ils connaissait… Sans leur demander.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que quand on investit temps et argent dans les projets des autres, encore faut-il que le projet en question soit rentable. Et il n’y avait rien à tirer des merdes qu’il était capable de produire par lui-même.

RED FLAG : Il plagie. (Encore faut-il s’en rendre compte dès le départ)
J’ai eu un scénariste extraordinaire qui est venu me voir à ma table lors d’un événement BD avec l’idée du siècle : Des albums qui vont parodier les films de la série Star Wars. Son raisonnement était simple et contenait une bonne part de logique : « C’est le principe de Weird Al Yankovic. Si tu produis une oeuvre originale, tu ne sais pas si elle va réussir à plaire au grand public. Tu peux perdre plusieurs années là-dessus. Tandis que si tu prends Star Wars, tout le monde connait ça, Et puisque tout le monde aime l’humour, alors voilà, succès assuré. »

Puis, il me donne les grandes lignes de son scénario et des blagues de sa parodie de Star Wars. Et il se trouve que je les connaissais toutes. Il n’a fait que reprendre celles des parodies de Star Wars publiées dans le magazine Mad.

Pourquoi est-ce un problème?
C’est quand même ironique que celui-là même qui me sort l’argument de « ne pas perdre mon temps à dessiner une série sans savoir si elle sera populaire ou non » tient à me faire perdre mon temps à dessiner une série qui sera impopulaire pour cause de plagiat total.

RED FLAG : Il brûle des étapes.
Un ancien collaborateur était tellement pressé de réaliser son projet qu’il nous a fait commencer à filmer avant même d’avoir fini le premier tiers de son scénario.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que quand il se remettait à l’écriture du scénario, il trouvait toujours une nouvelle idée géniale demandant de réécrire les scènes déjà tournées.  Ce qui signifiait qu’il avait passé plusieurs jours à faire travailler bénévolement trois comédiens, une preneuse de son, une perchiste, deux caméraman et un accessoiriste.  … Pour rien !

RED FLAG : Sa façon de résoudre un problème, c’est insister jusqu’à ce que l’autre cède.
Autrement dit, ne pas respecter les limites de l’autre.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que dans le langage légal, il y a un mot qui décrit ce genre d’insistance: Harcèlement.

RED FLAG : Il devient votre coach / manager sans vous en parler, et prends en votre nom des obligations sans vous demander votre avis.
Revenons à mon cinéaste amateur. Histoire de pouvoir les utiliser plus tard dans ses projets, il s’est lié d’amitié avec une équipe de tournage. En entendant qu’il leur manquait un acteur, il a sauté sur l’occasion pour bien paraître à leurs yeux: il leur a vendu mes services en vantant une grande expérience sur scène que je n’avais même pas. Il est vrai que j’ai été plusieurs fois figurant muet dans des films et séries télé, mais là s’arrêtait mon expérience. C’est tout fier de lui qu’il m’annonça que l’équipe de tournage m’attendrait le lendemain matin. Mon choix se limitait donc à refuser et décevoir tous ces gens qui comptaient sur moi, ou bien le faire.

Pourquoi est-ce un problème?
Ce genre de personne ne voit pas que tu as une vie, des obligations, des projets. Il ne lui vient pas à l’idée que si tu n’exerces pas le métier d’acteur, c’est parce que tu n’as aucun intérêt ni talent dans ce métier. Tous ces détails ne lui importent pas. Dans sa vision étroite et narcissique, les gens sont comme des choses : disponibles pour lui à tout moment pour qu’il les utilise à sa guise.

RED FLAG : C’est le Messie.
À l’entendre, tous les gens impliqués dans son projet lui seront reconnaissant car ce sera grâce à lui s’ils seront reconnus par la suite dans le métier.  J’en ai même eu un, une fois, qui comptais offrir un rôle à Dominique Michel qui, et je cite, « Sera heureuse de travailler gratuitement pour nous puisque ça va la ramener aux yeux du public et redémarrer sa carrière. »  Je suppose que ça peut être possible, si on ne tient pas compte du fait que non seulement notre grande comédienne qui avait à ce moment-là 78 ans avait volontairement prise une retraite bien méritée, elle l’aurait prise quinze ans plus tôt si elle n’avait pas été fraudée par son comptable. 

Pourquoi est-ce un problème?
Premièrement, il n’y a rien de plus dangereux que de s’associer à quelqu’un qui croit qu’on lui devra quelque chose.  Et ensuite, son raisonnement au sujet de Dominique Michel prouve qu’il n’a fait aucune recherche à son sujet avant d’en arriver à ses conclusions erronées.  

RED FLAG : Il ne prend aucune critique négative. Et au lieu d’apprendre de ses erreurs, il les justifie.
Nous avions tourné un sketch de 15 minutes écrit et co-joué par mon collaborateur. Suite à une critique négative dans lequel on l’avait qualifié de maillon faible du tournage, il me demande ce qui ne va pas dans son jeu et son scénario.  Il s’en suivit alors l’échange suivant :

LUI : « Qu’est-ce qu’y veut dire en prétendant que mes paroles ne sonnent pas naturelles? »
MOI :  « Ben, prend juste la scène où tu réponds au téléphone.  Tu dis « Comment vas-tu? »  Ça aurait sonné plus naturel de dire « Comment ça va? »
LUI : «  Ben là!  C’est comme ça que je parle dans la vraie vie! »
MOI : « OK, je peux bien comprendre.  Mais quand on est un acteur, on doit savoir changer notre vocabulaire selon le personnage que l’on joue! »
LUI : « Mais c’est pas un personnage! C’est moi!  Pourquoi tu penses que je joue sous mon vrai nom? »
MOI : « Ok! Mais les gens ne savent pas comment tu parles dans la vraie vie. »
LUI : « Ben là! C’est à eux-autres de comprendre. »

Pourquoi est-ce un problème?
Je crois que nous sommes tout familiers avec le proverbe qui dit que ceux qui oublient l’histoire sont condamnés a la répéter. Peu importe la raison pourquoi il parle de manière non-naturelle, il reste qu’il parle de manière non-naturelle, et que ça dérange le public et les critiques. Puisqu’il nie le problème au lieu de le corriger, le problème va se répéter, ainsi que les critiques négatives qui vont en résulter.

RED FLAG : Il est plus revanchard que travaillant.
La semaine qui a suivi la projection publique de notre sketch, nous avons eu droit à quelques critiques suivies de quelques entrevues. Ensuite, nous devions travailler sur notre projet suivant. Il m’était malheureusement impossible de le faire se concentrer sur notre travail. Il relisait sans cesse chaque critique négative en gueulant contre. Et il lisait les commentaires des lecteurs en bas de chaque article. Il prenait en note chaque nom ou courriel accompagnant chaque commentaire négatif pour les retracer sur Facebook. Et de là, trouver leur emploi, leur numéros de téléphone et autres adresses, ce qui lui permettait parfois de trouver leurs comptes sur Kijiji et autres sites où l’on trouve les véritables coordonnées de la personne. Et il parlait de ses plans d’écrire aux employeurs, aux conjoints, aux familles de ces gens, pour écrire les pires mensonges à leur sujet, afin de ruiner leurs carrières et vies sociales. Et ses idées d’aller passer à toute vitesse sur leurs rues en lançant au passage des projectiles à travers leurs fenêtres, ou leur faire subir un vandalisme quelconque.

J’ai tenté de le dissuader en lui disant que l’enquête saura démontrer que ces gens auront tous le même point en commun: nous avoir avoir critiqués. Et cela fera de nous les premiers suspects. Sa réponse m’a donné froid dans le dos: « Oui, mais ça ne veut rien dire. Ça pourrait être un de nos fans qui qui se serait senti insulté que ces gens-là rabaissent ses idoles, et qui aurait fait ça pour nous défendre! »

Pourquoi est-ce un problème?
Premièrement, il y a qu’il mettait tout son temps et tous ses efforts dans ses plans de revanche contre ceux qui avaient commis le crime de ne pas nous adorer, plutôt que de travailler sur notre projet suivant. Une sacrée perte de temps. Et ensuite, son commentaire démontre clairement qu’à ses yeux, le public était supposé nous idolâtrer (l’idolâtrer LUI, en fait). Quiconque faisant le contraire méritait les pires rétributions. Sérieusement!

Disons que je n’avais pas tellement envie d’écrire mes projets futurs à partir d’une cellule de prison. Un caprice comme ça.

RED FLAG : Il règle ses comptes dans son oeuvre.
Il n’aimait pas sa prof de maths de son secondaire IV.  Il en a fait un personnage ridicule dans un de ses sketchs.  Et comme si ça ne suffisait pas, il a fait un truc que je ne pouvais pas imaginer qui puisse venir à l’esprit de quelqu’un rendu à 37 ans.  J’avais une console de jeu Wii.  Dans Wii Sports, il a fait un avatar de cette prof, qu’il jouait en faisant exprès de tout rater, pour ensuite nous montrer son score minable afin que l’on en rit avec lui.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce qu’il y a une sacrée différence entre un simple règlements de compte et une obsession malsaine. Ça faisait 21 ans qu’il n’avait plus revu cette prof, et il avait encore l’esprit coincé sur elle. S’il est capable de faire ça pour elle, attends-toi à y avoir droit toi aussi, le jour où ses conneries vont vous séparer.

RED FLAG : Sa fierté est mal placée.
Je ne me souviens plus si c’était sa dette de carte de crédit ou son prêt étudiant.  Toujours est-il qu’il était endetté de quelques milliers de dollars, et qu’il avait réussi à convaincre son nouveau conjoint, un jeune homme riche, de la payer pour lui.  Ceci fait, il racontait ensuite fièrement comment il a surpris la conseillère financière lorsqu’il a dit qu’il remboursait tout en un seul paiement, alors qu’elle voulait lui proposer des versements mensuels. Et il n’avait aucune honte de nous dire que son conjoint avait payé ses dettes à sa place.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que se vanter d’une telle chose, c’est montrer à tous que nous n’avons aucune hésitation à exploiter financièrement les gens qui nous entourent. Bonne chance pour te trouver des collaborateurs sérieux après ça.

RED FLAG : Seules les apparences comptent pour lui.
C’était à l’époque où Candy Crush était un jeu très populaire sur Facebook.  Il avait trouvé sur le net un cheat code qui jouait à sa place et qui multipliait le score par dix.  Et non seulement était-il fier de dire qu’il avait l’intelligence de l’avoir trouvé et utilisé, il se vantait fièrement des scores de quelques millions qu’il obtenait.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que se vanter d’une telle chose, c’est montrer à tous que nous sommes fiers d’être des tricheurs, des arnaqueurs, des menteurs, des bullshiteux. Bonne chance pour te trouver des collaborateurs sérieux après ça.

RED FLAG : Il se met en vedette partout.
En 2011 est sorti le film québécois Funkytown dans lequel l’action se passe dans les années 70, autour de la discothèque montréalaise Starlight. Ce gars-là a réussi le tour de force d’aller interviewer les ex-propriétaires du véritable Starlight, et de les convaincre de s’associer avec les propriétaires actuels de la place pour une soirée nostalgie, avec les employés et clients de l’époque. Et il a produit un DVD de cette soirée. Jusque-là, chapeau, admirable travail.

Mais voilà, sur la pochette du DVD, il n’a rien mis qui en représente le sujet. Il n’a pas mis une photo extérieure de la disco. Il n’a pas mis une photo des gens qui s’amusent à l’intérieur. Il n’a pas mis la photo des propriétaires. Non ! C’était une photo de lui-même, tenant un micro. Pour se justifier, il disait que ça représentait bien le contenu, puisque tout le long, il est là à interviewer les clients, le personnel et les propriétaires.

Pourquoi est-ce un problème?
Imaginez l’affiche du film Star Wars qui ne serait qu’une photo de Georges Lucas. Ou l’affiche de la pièce Les Belles Soeurs, qui ne serait qu’une photo de Michel Tremblay. Ou de Starmania, qui ne serait qu’une photo de Luc PLamondon. Impensable ! Ça ne représente en rien le contenu de l’Oeuvre. Et encore, Lucas, Tremblay et Plamondon sont connus du grand public, EUX ! Ce qui n’était fichtrement pas le cas du reporter.

RED FLAG : Il demande des garanties de succès avant d’avancer, et ce sans avoir fait ses preuves.
J’ai connu un loser de ce genre-là, qui nous a cassé les oreilles pendant deux mois sur Facebook, comme quoi il était en pleine rédaction d’une histoire d’horreur. On parle ici d’un inconnu avec zéro expérience dans le milieu de l’écriture de roman ou du cinéma.  Je le précise car le premier mois, c’était sous forme de roman. Puis, le mois suivant, réalisant qu’il y a plus d’argent à faire avec un film qu’un livre, il a réécrit son projet sous forme de scénario. Puis, découragé par le temps qu’il a perdu à réécrire ce qu’il avait fait plutôt que d’avancer dans son histoire, il a demandé à ses contacts FB s’il y en avait parmi eux qui avaient des connexions dans le monde du cinéma, afin qu’il puisse leur présenter ce projet à qui il manque encore les trois quarts.  Car, disait-il, « Je ne vais pas perdre mon temps à écrire un film si personne ne va le tourner. » Deux semaines plus tard, puisqu’aucun cinéaste ne l’a contacté, il a jeté furieusement son projet aux poubelles, en gueulant contre l’étroitesse d’esprit du milieu.

Pourquoi est-ce un problème?
Ce qu’il démontre ici, c’est que sa passion, ce n’est pas l’écriture ou le cinéma. C’est de chercher la manière la plus rapide de devenir riche et célèbre. C’est la raison pourquoi il n’arrive pas à se brancher sur un projet.

RED FLAG : Il confond avoir du succès avec avoir une personnalité désagréable.
Un ex collaborateur avait pour son dire que les grandes vedettes telles Prince ou Madonna, ou même notre Michelle Richard nationale, étaient reconnues pour avoir de grands caprices et être désagréables.  Il en est aussitôt arrivé à la conclusion que si l’on veut avoir un succès semblable au leur, il fait agir comme eux. Il se permettait donc d’être exigeant, capricieux et chiant avec ses collaborateurs et ses contacts.

Pourquoi est-ce un problème?
Dose de réalité : Tu n’es pas une vedette populaire avec 30-40-50 ans de carrière derrière toi.  Tu n’es pas un grand nom qui, posé en tête d’affiche, va attirer les foules.  Tu es un inconnu qui n’a pas encore fait ses preuves.  En agissant ainsi, tout ce que tu prouves, c’est que tu n’es pas le genre de personne avec qui on a envie de travailler. Une grande vedette peut se permettre des exigences et des caprices car elles sont irremplaçables.  Toi? Non!

RED FLAG : Au premier accroc entre vous deux, il te bannit de son univers et tente de s’emparer du tiens.
Après trois ans de collaboration, nous n’avions réussi que deux de ses huit projets. Et même ceux-là étaient en perte de vitesse, à cause que ses conneries nous sabotaient sans cesse. Il m’a alors m’a demandé ce qui n’allait pas dans ses projets. Heureux de voir qu’il était enfin prêt à entendre raison, je lui ai démontré point par point, en suggérant une ou plusieurs solutions pour chacun des cas. Insulté dans son orgueil, il me bloqua aussitôt de partout. C’en était fini de notre collaboration.

Quelques temps plus tard, il a fait une soirée chez lui dans lequel il a invité tous nos collaborateurs et la majorité de mes amis. Et il a pris une photo de groupe, qu’il a mis en bannière sur son Facebook, de façon à bien me mettre en face le fait qu’il tentait de me les enlever. Ils n’ont pas été dupes longtemps. Il a ensuite tenté de me faire perdre mon emploi en écrivant à mes patrons, ce qui a foiré car ces derniers ne me reconnaissaient en rien dans ce qu’il leur a écrit. Il a ensuite essayé de refaire les projets que nous avions réussis, cette fois sans moi. Mais il n’a jamais trouvé quelqu’un pouvant faire aussi bien que moi et/ou étant capable d’endurer sa personnalité toxique. Aux dernières nouvelles, tout en se faisant vivre par son conjoint, il s’est recyclé en tant qu’auteur. En auto-édition, bien sûr, puisqu’aucun éditeur sérieux et reconnu ne peut s’intéresser à ce qu’il écrit.

Pourquoi est-ce un problème?
Le véritable problème, c’est le fait que j’ai ignoré toutes les alarmes précédentes. Parce que rendu à ce point-ci, le dommage est déjà fait.

Et j’aurais eu plusieurs autres RED FLAG dans ce genre à vous présenter: Il brûle des ponts, il fait dans l’auto-Sabotage, il fait dans l’auto-victimisation, pour attirer la sympathie, il cherche à faire de son entourage son armée personnelle, non pas pour combattre avec lui mais plutôt pour combattre à sa place, etc. Une chose demeure sure, et c’est que lorsque quelqu’un a ce qu’il faut pour faire partie d’un milieu artistique, alors il fait déjà partie de ce milieu. S’associer avec quelqu’un qui n’a ni le talent ni les accomplissements ni la connaissance ni la personnalité requise, c’est une perte de temps.

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LIENS.


J’ai déjà consacré un billet de blog au sujet de l’une de ces personnes: Clément Beaucitron, loser sans emploi. 

Pour fuir ce genre de collaboration foireuse, j’ai appris à reconnaitre 40 signes pour détecter une personne conflictuodépendante.

L’orgueilleux complexé, cet ennemi inévitable et éternel.

N’accepte jamais de te faire rabaisser par quelqu’un de ton entourage, surtout en blagues.  Parce qu’en l’acceptant, tu lui passes le message comme quoi tu es d’accord pour être dans une relation abusive dans laquelle tu seras la victime éternelle de ses remarques rabaissantes. Et pire encore, ça passe le message à tout ton entourage comme quoi il est normal de te manquer de respect et d’abuser de toi.

La raison pour laquelle je dis surtout en blagues plutôt que même en blagues, c’est parce que toute personne qui ressent le besoin vital de rabaisser un ami va immanquablement utiliser l’humour comme véhicule pour ses insultes, dans le but de les rendre acceptables.  On désigne généralement cette pratique sous le nom de sarcasme.  Or, qu’est-ce que c’est, dans le fond, qu’un sarcasme, hm?  C’est une remarque que l’on fait dans le but de déstabiliser l’autre, de l’insulter en douce, d’exercer un certain pouvoir sur lui, voire de manifester un genre de contrôle. 

Il est normal d’user de sarcasmes contre un ennemi, une connaissance quelconque ou un étranger.  En revanche, le sarcasme n’a pas sa place dans une relation d’amitié. Il y a une différence entre la simple taquinerie légère et la remarque condescendante lourde. Peu importe si cette remarque est dite avec sérieux ou sur le ton de la blague, ça ne change rien au fait que :

  1. Cette idée négative à ton sujet lui est venue en tête.  Un véritable ami n’aura jamais ce genre de pensée pour toi.
  2. C’est une remarque rabaissante, donc une insulte. Une personne respectueuse n’insulte pas les autres, et encore moins celui de qui il se prétend l’ami.
  3. S’il ne peut s’empêcher de t’exprimer cette chose négative qu’il pense de toi, c’est parce qu’il est très important pour lui de te convaincre que tu es aussi inférieur qu’il a besoin que tu sois.

Quel genre de personne agit ainsi avec son entourage, incluant ceux et celles qu’elle prétend apprécier et/ou aimer?  En deux mots : L’orgueilleux complexé.  Ou l’orgueilleuse complexée si c’est une femme. Mais pour alléger le texte, je vais m’en tenir au genre masculin.

L’orgueilleux complexé est ainsi nommé car il s’agit d’une personne qui, pour diverses raisons, ressent un profond complexe d’infériorité.  Au niveau de l’inconscient, il n’a pas l’impression qu’il est à la hauteur des autres, et il ne croit pas non plus avoir ce qu’il faut pour s’élever à leur niveau.  Ce complexe d’infériorité combiné à ce sentiment d’impuissance à y changer quelque chose est insupportable pour son orgueil.  Aussi, par instinct de survie moral, il développe le réflexe compensatoire de se penser meilleur que les autres. Mais puisqu’il n’a aucune raison valable de le croire, la seule façon pour lui de confirmer cette pensée, c’est en rabaissant les autres plus bas que lui. 

Pour ressentir le besoin de te rabaisser, il faut qu’il te considère instinctivement comme étant supérieur à lui. Or, quand une personne a un complexe d’infériorité, tout le monde lui semble supérieur. Incluant ses amis.

Non seulement l’orgueilleux complexé te rabaisse sur la moindre chose que tu fais, dis, aime, etc, son besoin de te trouver des défauts le pousse à t’en inventer : Soupçons fantaisistes, sous-entendus aberrants, interprétations négativement biaisée des faits, opinions impertinentes. Ceci créé une dynamique dans laquelle il se place en position supérieure, en tant que personne à qui tu as toujours des comptes à rendre. Ce qui l’encourage encore plus à se moquer de toi avec condescendance.

À ce sujet, l’orgueilleux complexé tentera parfois de se justifier, en disant que ses blagues insultantes à ton sujet, c’était seulement un test qu’il te passait.  C’était pour voir le genre de personne que tu es vraiment.  Pour voir si tu es fort, capable d’en prendre, ou un snowflake fragile.  Effectivement, il te teste sans cesse. Sauf qu’en réalité, c’est pour voir jusque où il peut aller pour satisfaire son besoin de te trainer dans la boue.  Et parfois, histoire de te t’encourager à endurer, il te dira la phrase classique « Quand on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose. »  Une phrase qui exprime clairement que la seule et unique valeur que tu as à ses yeux, c’est en tant que sujet de ridicule.

Rabaisser les autres est tellement important pour le bien-être moral de l’orgueilleux complexé que ça lui est nécessaire, voire même vital.  La preuve, c’est qu’au moment où tu lui étales en face ce comportement négatif, il va se sentir envahi par un grand sentiment de malaise comparable à celui d’un claustrophobe réalisant qu’il se fait enterrer.  Alors qu’une personne normale va s’excuser si tu lui dis qu’il t’a blessé, l’orgueilleux complexé va prendre tes paroles comme une attaque personnelle et il va te péter une crise d’hystérie. Il contre-attaque promptement en te lançant des jugements négatifs, en t’accusant d’être susceptible, frustré, insécure, fragile

C’est ce qu’on appelle faire de la projection. Car en effet, en agissant de la sorte, c’est plutôt lui qui fait preuve de ce dont il t’accuse.  Être insulté de se faire demander d’arrêter ses abus, c’est être susceptible.  En lui demandant de cesser de t’abuser, tu le frustres dans son besoin de le faire.  D’ailleurs, ce besoin constant de rabaisser les autres plus bas que soi, il n’y a pas plus grand signe d’insécurité.  Enfin, faut-il être fragile pour péter un câble, juste parce qu’on lui demande de s’abstenir d’insulter autrui.

Face à ton refus de subir ses abus, son réflexe d’inverser les rôles fera qu’il se donne l’image de la victime tout en t’accusant toi d’être la personne toxique du duo puisque, prétend-t-il, tu essaies de le faire passer pour le méchant. Cette petite BD que j’ai fait il y a quelques années illustre bien ce phénomène.

Aux yeux de l’orgueilleux complexé, ce que tu lui as fait est tout simplement impardonnable. Ça fera de lui ton ennemi acharné pour le reste de ses jours.  Ça peut sembler exagéré à dire, ça n’en demeure pas moins un fait.  Il ressentira pour toi une haine féroce et une rancoeur éternelle qui le poussera à parler et agir contre toi pendant dix, vingt, trente ans après cette seule et unique confrontation entre vous deux.  Une dans lequel ton seul crime a été de dire non à ses abus.

L’une des choses dont l’orgueilleux complexé a besoin pour sa survie morale, c’est l’appui et le support des autres.  Voilà pourquoi il tentera de convaincre votre entourage commun de lui servir d’armée personnelle dans sa croisade contre toi.  Pour ce faire, il va médire éternellement à ton sujet.

Le plus pathétique dans tout ceci, c’est qu’à ceux qui lui demanderont ce qu’il te reproche au juste, jamais l’orgueilleux complexé ne dira la vraie raison.  C’est parce qu’en tant qu’orgueilleux, il est incapable d’avouer ses torts et ses travers. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’il explique que « Je prends très mal le fait qu’il voit bien que je suis un complexé qui a besoin de rabaisser les autres afin de me sentir mieux avec moi-même. »  Pour se justifier, il est donc obligé de t’inventer toutes sortes de défauts que tu n’as jamais eu, te prêtant des motivations que tu n’as jamais ressentis, en t’accusant de gestes que tu n’as jamais commis. Trois choses dans lesquelles vos amis en commun ont bien du mal à te reconnaître.

Et voilà pourquoi dans le titre de ce billet, je dis que c’est un ennemi inévitable et éternel.  Inévitable parce que l’on n’a hélas aucun contrôle sur les gens que le hasard met sur notre chemin. Et éternel, parce qu’une fois que l’orgueilleux complexé est dans ta vie, tu n’as que deux choix : Le subir en tant qu’ennemi qui s’affiche en tant qu’ami et qui met beaucoup d’efforts pour te descendre avec joie.  Ou bien le subir en tant qu’ennemi qui s’affiche comme tel et qui met beaucoup d’efforts pour te descendre avec haine.

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Pour lire davantage sur le sujet:


Il y a beaucoup de similitude entre le comportement d’un orgueilleux complexé et celui d’une personne conflictuodépendante (pour qui le bien-être dépend des conflits), au point qu’une personne peu très bien être les deux à la fois. Voyez le billet 40 signes pour détecter d’avance une personne conflictuédépendante, et voyez si ça s’applique.

Puisqu’il s’agit de rabaisser autrui pour se sentir mieux avec soi-même, voici 9 sujets insignifiants qu’utilisent certaines personnes pour se sentir supérieures aux autres.

En rapport à ce que je dis plus haut, voici une explication de ce qu’est Le réflexe compensatoire.

Et ici, j’explique pourquoi ces gens ont recours à La prétention par réflexe de survie.

Et ici, vous avez le liens vers tous les autres billets de la SÉRIE: La conflictuodépendance 

Que feriez-vous à ma place?

Il y a quatre ans, lorsque je travaillais pour La Firme, mon premier contrat était de numériser des documents pour la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.  C’est en ayant accès à ces archives que j’ai pu créer ma page Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois qui a plus de 7 400 abonnés au moment où j’écris ces lignes. J’ai encore de bons contacts avec certains de mes ex-collègues de la BAnQ. 

Ce qui suit est ma conversation d’hier avec l’un d’eux.  Le tout est reproduit (et condensé) avec sa permission.  Afin d’en faciliter la compréhension, j’inclurai des images que je n’avais pas sous la main au moment de l’échange original.

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LUI: Les bibliothèques mettent à la disposition du public des postes internet.  Ça fait plusieurs années que l’on reçoit des plaintes à l’effet que des gens les utilisent dans des buts illicites.  La BAnQ a décidé d’y mettre fin.  Puisque tout ce qui se passe sur ces ordinateurs publics est enregistré, on nous a chargé d’y retracer les usagers qui en font un usage illégal et criminel.  Par exemple, si on entre « pornographie juvénile » on voit tout de suite quel usager a écrit ces mots, à quelle bibliothèque, sur quel terminal, à quel jour et à quelle heure. Il ne reste plus qu’à scruter à la loupe le backlog des activités de cette personne sur ces ordis.

MOI: D’accord.

LUI: Est-ce que tu connais un gars nommé K███ B███████ ?

MOI: Bah ouais!  C’était un collègue, du temps où je faisais de la bande dessinée.

LUI: De novembre à janvier dernier, il a vandalisé à de très nombreuses reprises ta page sur Wikipedia, la française et l’anglaise.

Cliquez pour agrandir.

MOI: Ah bon?

LUI: Il a commencé par t’accuser de violence conjugale.  Attend, je vais t’envoyer d’autres images.

LUI: Avant de changer ça pour attouchements sur des enfants.

LUI: Pour finalement prétendre que tu aurais fait de la prison en 1995 pour possession de pornographie juvénile. 

LUI: C’est justement parce qu’il a écrit ça que son nom est apparu dans nos recherches.

MOI: Je n’ai jamais fait de prison, pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais fait de violence conjugale, ni d’attouchements sur des enfants, et je n’ai jamais possédé de porno juvénile non plus.

LUI: Voilà pourquoi il n’avait aucune preuve à apporter. Les modérateurs de Wikipedia ont effacé plusieurs fois ses modifications.  Il a écrit à l’un d’eux personnellement en lui jurant que tu avais fait ce dont il t’accuse.  Et dans le même message, il menace d’utiliser les réseaux sociaux afin de continuer de salir ta réputation le plus possible.

Cliquez pour agrandir.

MOI: Oui mais plusieurs personnes utilisent vos terminaux. Comment savez-vous que c’est bien K███ B███████ qui a fait ça?  Par sa carte de bibliothèque quand il se logue?

LUI: Ça ne suffirait pas.  Trop de gens écrivent leur NIP dessus.  Ça leur permettrait de prétendre s’être fait voler leur carte.  Mais puisqu’ils se loguent dans leur Facebook et leur courriels officiels en même temps qu’ils posent ces gestes illégaux, là ils ne peuvent plus prétendre qu’ils sont victimes d’une erreur sur la personne. 

(Sur ce, il m’envoie une capture d’écran de la page Facebook de K███ B███████, que je ne vous montrerai pas ici pour des raisons évidentes.)

LUI : C’est bien lui?

MOI : C’est son style de dessin en tout cas.  À partir de quelle bibliothèque est-ce qu’il a modifié mon Wiki?

LUI : La Grande Bibliothèque du métro Berri-UQÀM à Montréal.

MOI : Ce qui fait du sens puisqu’il habite à quelques minutes de marche de là. Qu’est-ce que vous allez faire avec ces renseignements?

LUI : On va envoyer les dossiers au département de sécurité qui va vérifier les caméras du lieu, de la date et de l’heure qui correspondent au moment où les contrevenants ont utilisé du matériel gouvernemental (les ordis de la BAnQ) à des fins criminelles (Dans son cas, harcèlement, intimidation et atteinte à la réputation), et ça leur donne un visuel des contrevenant pour compléter les dossiers.  Il ne leur reste plus qu’à envoyer le tout aux autorités. 

MOI: D’accord.  Et comment allez-vous procéder aux arrestations des contrevenants?  Ça va être chez eux?  Ou aux bibliothèques, la prochaine fois qu’ils s’y loguent?

LUI: Je n’ai pas la liberté d’en parler.  Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire avec ça?  K███ B███████ affirme clairement qu’il répand ces mensonges partout, pas juste sur ton Wiki.

MOI: Je peux facilement m’en disculper.  Afin de pouvoir occuper un travail de haute sécurité, j’ai eu à me procurer un document produit par la GRC qui déclare que je n’ai pas de dossier judiciaire.  Je ne peux donc pas avoir fait de prison.

MOI: Remarque, je suppose qu’il y en a qui vont dire que j’aurais pu recevoir un pardon.

LUI: Non. La GRC inscrit les pédophiles sur Le Registre national des délinquants sexuels (RNDS) et ça les suit toute leurs vies. Si tu en avais été trouvé coupable, tu n’aurais jamais pu obtenir un pardon.

MOI: De plus, en 1993-94-95, j’étais de retour aux études au Centre Saint-Paul pour finir mon secondaire. Ensuite, en 1995-96-97, je poursuivais mes études au Cégep André-Laurendeau.  Et j’ai les relevés de notes du Ministère de l’Éducation avec les dates pour le prouver. 

MOI: Et de août 1997 à avril 2000, j’étais employé à CGI, ce que confirment mes rapports d’impôts. 

MOI: Alors contrairement à ce qu’il jure aux modérateurs de Wikipedia, je ne pouvais pas « être en prison pour dix-huit mois à partir de 1995 », comme il dit.

LUI: Effectivement.

MOI: De toute façon, en 1995, j’étais très actif dans le monde de la BD.  Si j’étais disparu pendant un an et demi pour faire de la prison, ça se serait su.

LUI: Mais est-ce que tu compte passer ta vie à trainer avec toi ton papier de la GRC, ton relevé de notes et tes déclarations d’impôts pour te blanchir de cette accusation à chaque fois que tu vas rencontrer quelqu’un?  Ça n’a pas de sens.

MOI : Ouais, j’avoue!

LUI : Pourquoi est-ce qu’il te fait subir ça?  Et pourquoi cette accusation-là en particulier?

MOI: Le simple fait qu’il a rédigé 2-3 accusations différentes sur Wiki avant de s’arrêter sur celle-là démontre quelque chose que mes proches ont déjà constaté depuis des années : il ne sais pas de quoi m’accuser. Il ne trouve rien de pertinent à me reprocher, alors il est obligé d’inventer: violence, obsession sexuelle, misogynie… Tu sais que Flavie a toujours été une militante féministe engagée. Je n’aurais certainement pas pu être en couple avec elle de 2013 à 2018 si j’étais tel que K███ B███████ me dépeint.

LUI: Ha! Ha! C’est vrai.

MOI : Et pourquoi cette accusation-là en particulier? Parce que nous sommes à l’époque de #DénonceTonPorc, #MoiAussi, #OnVousCroit. Face à ce genre d’accusations, pas besoin de preuves, tout le monde est porté à le croire. C’est à l’accusé de faire la preuve de son innocence. 

LUI: Et même quand il la fait, il reste toujours un doute dans la tête des gens.

MOI: Voilà! Quant à savoir pourquoi il est sur mon cas, aucune idée.  On a été amis de 1997 à 2003.  Il a décidé à ce moment-là de faire un 180 degrés en commençant à s’attaquer à ma réputation, et il n’a jamais arrêté depuis.  Je n’ai jamais su pourquoi.  Remarque, je n’ai jamais posé la question non plus.

LUI: Depuis 2003? Mais il a quel âge?

MOI: Il a deux ans de plus que moi, ça lui en fera donc 57 le mois prochain.

LUI: HEIN? T’es pas sérieux? Il agit encore comme ça à son âge?  Et ça fait 20 ans?  Pas non-stop, quand même?

MOI: Oui!  Au fil des années, sans que je ne le demande, quelques uns de nos amis en commun m’ont envoyé des captures d’écran de ce qu’il écrit à mon sujet.  J’ai pu voir que c’est quelque chose de régulier chez lui.

Contexte : J’étais à une table avec quatre amies, et je n’ai jamais bougé de là.  Tandis que lui se levait souvent de sa table pour aller déambuler autour de nous.
Contexte : Roosh V était un influenceur extrêmement misogyne.
Contexte: Il a écrit un roman à clé afin de « faire des révélations sur certains auteurs de BD« , auteurs qu’il liste ici.

MOI : Et ce n’est pas la première fois qu’il s’affiche comme étant désireux de « répandre la vérité » à mon sujet.

MOI : Ceux qui m’ont envoyé ces captures d’écran sont très amusés par les conflits.  Je suppose qu’ils s’attendaient à une réaction de ma part.  Ils ont dû être déçus.

LUI: Qu’est-ce que tu as fait?

MOI: Rien! Tu connais la méthode classique que tous les adultes recommandent à chaque enfant et ado qui est victime d’un harceleur? « Laisse-le faire, ne réagis pas, et il va finir par se lasser et s’arrêter. »  Ben voilà, depuis le début, je suis cette consigne à la lettre.

LUI: T’es pas sérieux?  Ça fait 20 ans que tu l’ignores, ET IL N’ARRÊTE PAS? Rendu à ce point-ci, on ne peut plus parler de harcèlement.  Il y a longtemps que ça a passé au stade de l’obsession malsaine et dangereuse.  Le gars a un sérieux problème mental.

MOI: Je ne crois pas que toi ou moi sommes qualifiés pour émettre ce genre de diagnostic.

LUI: Pas besoin d’être un psy pour voir que son comportement n’est pas normal, franchement. Ça se voit tout seul. Porte plainte, dénonce-le, poursuis-le.

MOI: Ça ne servirait à rien.  Le gars vit en dessous du seuil de la pauvreté.  Ce n’est pas comme s’il pouvait me payer des dommages et intérêts.

LUI: Je ne parle pas d’une poursuite au civil.  Je parle d’une poursuite au criminel.

MOI: C’est quoi la différence?

LUI: Une poursuite au civil, c’est lorsqu’un citoyen se sent lésé et poursuit une personne ou une entreprise afin d’obtenir réparation et compensation financière.  Une poursuite au criminel, c’est quand une personne a commis un crime.  À ce moment-là, cette personne est poursuivie en Justice par La Couronne (Le Gouvernement) qui se chargera de faire la preuve de sa culpabilité, et qui appliquera la sentence appropriée.

MOI: D’après ce que tu me dis, vous montez déjà un dossier sur lui pour utilisation illicite de matériel gouvernemental à des fins criminelles.  Je n’ai pas besoin d’en rajouter sur son dossier.

LUI:  Oui, mais ça va nous prendre quelques temps avant de passer à travers ça.  T’as pas idée du nombre de dossiers que l’on a accumulé depuis janvier.  Et dans son cas, à part d’être banni à vie de la BAnQ, il n’aura qu’un dossier judiciaire sans possibilité de demander pardon avant cinq ou sept ans.  

MOI: Bon ben voilà.  Il est trop pauvre pour avoir internet, alors ça règle mon problème.

LUI: Penses-tu vraiment qu’un gars qui a passé 20 ans à te harceler et à attaquer ta réputation va cesser tout geste contre toi s’il perd son accès au net?  S’il ressent à ce point-là l’impulsion de te nuire, il sera incapable de s’arrêter là.  Sauf que s’il ne peut plus le faire en virtuel, il ne lui restera plus que le réel.  Demande à n’importe quel psychologue, il te dira que tu te mets en danger, à rester passif comme tu le fais.

MOI: Qu’est-ce que tu suggères?

LUI: Avec les preuves que tu as déjà et celles que je te donne qui sont officielles car elles proviennent de la BAnQ, tu as harcèlement, atteinte à la réputation, menaces, intimidation.  Il s’agit de crimes reconnus par la loi.  Ce n’est pas une opinion, ce sont des faits.

MOI: Je ne sais pas trop…

LUI:  Une chose est sure, c’est qu’il aura droit à une évaluation psychologique.  Ça, personne ne peut nier qu’il en a besoin.  C’est anormal d’être obsédé à ce point-là sur toi.  Surtout si tu n’as jamais rien fait pour le provoquer.  Et ce, je le répète, PENDANT VINGT ANS.

MOI: M’ouais…

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Alors voilà la chose.  Comme vous le voyez, c’est un sujet assez sérieux. Et c’est la raison pour laquelle j’ai besoin de votre opinion. 

Que feriez-vous à ma place?

Une allégation mensongère vaut bien une plainte officielle

Après sept mois à mon travail comme préposé aux bénéficiaires dans un CHSLD, j’ai enfin eu droit à mon premier antagoniste. Julien, mi-trentaine, est infirmier auxiliaire. Comme moi, il fait partie d’une agence qui place des travailleurs de la santé là où il y a grand manque de personnel.

Bien qu’il soit à ce poste depuis seulement deux mois, j’ai pu rapidement voir quel genre de personne est Julien: Un pervers narcissique passif-agressif doublé d’un conflictuodépendant. Le genre à toujours chercher à prendre les autres en défauts, histoire de les rabaisser plus bas que lui.

Son narcissisme se voit jusque dans sa manière de s’habiller. Au travail, nous avons la chance d’avoir un réglement très souple en matière d’uniforme: On porte ce que l’on veut, pourvu que ça soit sobre. 95% de ceux qui travaillent à ce CHSLD choisissent de s’habiller en uniforme, de manière à montrer qu’ils sont des travailleurs du milieu de la santé. Et ça inclut les employés du ménage. Tandis que Julien choisit de s’habiller en T-shirts moulants, de manière à montrer qu’il a un beau corps d’athlète. Déjà là, dans l’image qu’il choisit de projeter autour de lui dans son milieu de travail, on voit où est sa priorité.

À quelques reprises, j’ai vu Julien s’adresser à des collègues préposés en leur posant des questions pièges, dans le but de mettre le doute au sujet de leur vitesse, leur intégrité, leur professionalisme ou leur honnêteté. Et en bon manipulateur irresponsable, jamais il ne va affirmer quoi que ce soit. Toujours, il va poser des questions embêtantes qui retournent tout contre son interlocuteur. Des questions du genre de : « Qu’est-ce qui te fait affirmer que tu es à l’heure dans ton travail? Qu’est-ce que tu perçois là-dedans comme étant un travail bien fait, selon le document officiel? Est-ce que tu as consulté ce document? Qu’est-ce qu’il disait? Pourquoi, selon toi, est-ce que la version que j’ai dans les mains en ce moment diffère de ce que tu viens de me dire? »

Vous voyez le genre de chiant.

Non seulement ai-je l’habitude de ce genre de personnes, j’ai appris avec les années comment leur tenir tête. Et c’est une bonne chose, car tel que je l’avais prévu, il a fini par me prendre pour cible.

Cette lettre que j’ai écrite à la direction du CHSLD est auto-explicative. J’ai seulement changé les noms.

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Samedi le 8 avril 2023

Bonjour.

Mon nom est Stéphane et je suis préposé à ce CHSLD depuis le 1er septembre 2022. Je vous écris cette lettre uniquement parce que je ne connais pas votre emploi du temps, afin de vous permettre de nous fixer une rencontre lorsque ça vous conviendra.

Je veux déposer formellement une plainte contre l’infirmier Julien pour atteinte à ma réputation, intimidation, et harcèlement moral, bien que nous n’en sommes qu’au début dans ce dernier cas.

J’ai pris une semaine afin de consulter des gens et à bien réfléchir afin de ne pas prendre cette décision à la légère.

Alors voici les incidents dont il est question.

Le soir du 1er ou du 2 avril 2023, je travaillais au 2e étage à l’est.  Il était environ 18h30.  Ma collègue Chantal était partie souper.  J’étais dans la chambre de Monsieur Gilles que je venais tout juste de terminer de changer et de coucher.

Alors que je m’apprêtais à sortir de la chambre, l’infirmier Julien est venu m’y rejoindre.  Il m’a demandé si j’étais à l’heure dans mon travail, avec les résidents dont je devais m’occuper.

Par observation autant que par expérience, j’ai pu constater à de nombreuses reprises par le passé que Julien cherche toujours à prendre les préposés en défaut, et qu’il le fait avec des questions pièges de ce genre-là.  Voyant clair dans son jeu, je lui ai calmement répondu que le simple fait qu’il me pose cette question, ça signifie que lui, croit que je suis en retard.

Il me répond qu’en effet, depuis le temps que je travaille ici, il est inacceptable que je prenne autant de temps à faire mon travail.  Voilà une accusation qui me surprend car lorsque je travaille de soir, le dernier résident est toujours couché entre 21h30 et 22h, ce qui est dans les temps. 

Il me demande ensuite quelles sont les personnes que je dois faire après monsieur Gilles.  Je lui réponds que Chantal m’en a écrit la liste avant qu’elle parte souper, que cette liste est sur le comptoir de la cuisine, et que nous pouvons aller la consulter ensemble s’il le veut.  Plutôt que de suivre ma suggestion, il me demande si j’ai pris connaissance des nombreuses plaintes qu’il y a eu à mon sujet, en rapport à la qualité de mon travail de soir la veille.

En désignant monsieur Gilles derrière moi, je lui ai répondu, toujours aussi calme : « Ah bon?  Comme tu peux voir, monsieur est changé, il est couché, abrié, le lit est baissé, le bon nombre de ridelles sont montés, il a sa clochette d’alarme à portée de la main, les lumières sont fermées, la télé est éteinte. Et s’il y avait eu un détecteur de mouvement, je l’aurais allumé.  Alors qu’est-ce que tu perçois comme étant de la mauvaise qualité au travail ? »

Pour toute réponse, il lève la main vers moi en faisant signe de STOP et dit : « Je ressens beaucoup d’agressivité dans tes paroles. Je me vois obligé de te laisser le temps de te calmer, et on pourra poursuivre la discussion plus tard. »

J’étais abasourdi par cette accusation.  En 54 ans d’existence, je vous assure que c’est la première fois de ma vie que l’on m’accuse d’être une personne agressive.

J’insiste tout de même afin qu’il réponde à ma question.  Il me dit alors que l’on aurait observé des chaises bassines dont les roues n’étaient pas sous frein, et des résidents couchés sans jaquettes.  Je me souviens qu’en effet, la veille, au 2e étage, Madame Juliette avait elle-même enlevé sa jaquette au lit.  Mais sinon, à part ceux qui ont leurs propres pyjamas, les seuls résidents qui dorment sans jaquette le font par habitude et à leur propre demande.  Comme monsieur Albert, par exemple.   Quant aux chaises bassines sans frein dans les chambres, il est impossible que j’en sois la cause.  Par préférence personnelle, je les ai toujours déplacées en les soulevant parce que c’est plus rapide que d’enlever et remettre les freins aux quatre roues. Cette accusation de sa part est donc totalement fantaisiste.

Mon premier réflexe fut de lui faire cette précision.  Mais ne voulant pas passer pour un agressif, je suis resté silencieux.

Au retour de Chantal je vais souper. À mon retour de souper, Virginie, l’infirmière auxiliaire, me passe le message comme quoi l’infirmier Julien veut que j’aille coucher Madame Françoise. Or, cette dame, c’est l’équipe du Centre qui s’en occupe, alors que moi je suis à l’Est.  Je me renseigne auprès de Chantal qui me confirme qu’en effet, elle appartient à l’équipe du Centre.

Je vais voir Julien pour le lui dire. Il insiste comme quoi c’est à moi de faire Madame Françoise, et qu’il serait bon que je consulte le plan de travail afin que je sache bien comment faire le mien, depuis le temps que je travaille là.

Ses commentaires sont aussi rabaissants que mensongers.  Mais ne voulant pas passer encore une fois pour un agressif, je ne m’obstine pas et me dirige vers la chambre de Madame Françoise. Une fois arrivé, je vois que Rachid et Tonio, mes deux collègues de la section du Centre, y sont déjà.  Ils me confirment que ce sont bien eux qui doivent s’en occuper.

Je leur ai demandé de venir avec moi confirmer la chose auprès de Julien, ce qu’ils ont fait.  … Ce qui permet maintenant à Julien de dire que je me suis mis en gang contre lui.

Je considère que je suis une personne qui a l’esprit ouvert, en plus d’être un solutionnaire.  J’ai toujours écouté les critiques et les commentaires puisque ça me permet de m’améliorer, autant dans mon comportement que dans la qualité de mon travail.  Aussi, au lieu de rejeter les accusations de l’infirmier Julien, je me suis dit que c’était peut-être vrai, que j’ai un comportement agressif sans m’en rendre compte.  Peut-être que personne n’avait osé me le dire avant lui ?  Aussi, dès le lendemain et pour les jours qui ont suivi, je suis allé consulter, un par un, huit de mes collègues de travail.  Je leur ai demandé si je suis une personne agressive.  Ou bien si mes réponses démontrent de l’agressivité lorsqu’on me corrige dans mon travail.  En sept mois à travailler ici, si tel est le cas, ils ont bien dû le remarquer.

Ces gens sont l’infirmière Barbara, ainsi que les préposés Andréane, Brigitte, Bertrand, Raoul, Annie, Pascale, et Marie-Lise.  Ils étaient tous surpris de cette accusation. Ils m’ont au contraire rassuré que j’étais calme, doux, harmonieux, que l’on ne m’a jamais entendu protester, et que je faisais bien mon travail à partir du moment où on me disait quoi faire. 

Cependant trois d’entre eux m’ont fait réaliser quelque chose.  Lorsque Julien a vu que je ne tombais pas dans le piège de ses abus, il m’a fait miroiter un abus encore pire, en m’accusant d’être une personne agressive.

Ne pas oser protester face à ses abus (mensonges sur mon travail) sous la menace d’être victime d’un encore plus grand abus (atteinte à ma réputation), il y a un terme pour ça : intimidation. Ce qui est illégal.

Et puisqu’il me donne déjà la réputation d’être agressif : Atteinte à la réputation.  Ce qui est illégal.

Enfin son insistance à me chercher des problèmes, quitte à les inventer et à les créer lui-même, et ce à répétition, comme il l’a fait le soir du 1er ou du 2 avril, c’est du harcèlement moral au travail.  Ce qui est illégal.  D’accord, ce n’est qu’à ses débuts.  J’ai eu la chance de ne pas avoir à travailler avec lui depuis ce soir-là, alors ça ne s’est pas reproduit. N’empêche que ça vient de commencer.  Et que je crains que ça se reproduise.  Et craindre quelqu’un, c’est subir de l’intimidation.  Ce qui est illégal.

Je vous assure que ce n’est pas une question d’orgueil blessé de ma part.  Si j’ai commencé par interroger l’infirmière Barbara, c’est parce qu’elle est non seulement directe, elle est brusque. À plusieurs reprises à mes débuts, elle me disait quoi faire en me reprochant de tourner en rond.  Cependant, vous ne me verrez jamais porter plainte contre elle.  Car contrairement à Julien, lorsqu’elle a quelque chose à dire contre moi, c’est la vérité.  Elle me le dit directement au lieu de me poser des questions pièges.  Elle n’essaye pas de me faire passer pour ce que je ne suis pas. Elle ne me fait pas de menace. Elle est sévère mais honnête. C’est quelque chose que j’apprécie chez les gens, puisque ça me permet de m’améliorer. Chose qui n’est pas le cas avec le comportement de Julien envers moi.

Croyez-moi que je suis désolé d’en arriver là.  Mais les abus de Julien, tels que décrits ici, n’ont pas leur place dans ce milieu de travail.

Je suis disponible pour vous rencontrer lorsque cela vous conviendra, afin de pouvoir déposer ma plainte comme il se doit.
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Et j’ai signé. Et j’ai mis le tout dans une enveloppe. Que je suis allé déposer au bureau des ressources humaines. Les conséquences n’ont pas tardé. Le jour suivant, la directrice me dit qu’elle a pris compte de ma lettre et que ma plainte allait être traitée comme il se doit.

Comment tenir tête efficacement à un pervers narcissique en milieu de travail?
Il s’agit de faire comme dans ma lettre. À partir du moment où il commence, il faut lui montrer immédiatement que l’on voit clair dans son jeu. C’est ce que j’ai fait en lui disant « Le simple fait que tu me poses cette question, ça signifie que TOI, tu crois que je suis en retard. » Ceci le désempare car ça l’expose comme l’hypocrite qu’il est, ça lui montre que je ne suis pas dupe, et ça détruit immédiatement le plan qu’il s’était monté en tête contre moi.

Ensuite, pour lui enlever le contrôle de la situation, il ne faut ne pas répondre à ses questions. On lui donne plutôt des réponses différentes de ce qu’il cherche à nous faire dire. Comme j’ai fait lorsqu’il m’a demandé de qui est-ce que je devais m’occuper par la suite. Si je lui avais récité ma liste de noms, ça lui aurait donné l’opportunité de m’obstiner sur les gens à faire, ou sur l’ordre dans lequel je devais les faire. En lui répondant plutôt que Chantal m’avait établi une liste, et que cette liste était dans une autre pièce, je lui ai enlevé toute opportunité de me prendre en défaut. La preuve que sa question n’avait pas d’autre but que ça, c’est qu’il a décliné mon invitation d’aller la consulter ensemble.

Enfin, pour déstabiliser complètement le narcisse, on conclut en lui servant une preuve de sa bullshit. Ce que j’ai fait en lui démontrant que je fais bien toutes les étapes de mon travail. Et pour le piquer encore plus, je lui renvoie sa propre tournure de phrase embêtante qu’il aime tant utiliser, soit « Qu’est ce que TOI tu perçois comme étant…? » Pour quelqu’un qui ne veut prendre aucune responsabilité pour ses accusations bidon, être obligé de donner son opinion le place dans une inconfortable position.

Rendu là, le narcisse cherchera aussitôt à faire cesser la situation. Ce qu’il a fait, en me lançant son accusation farfelue d’agressivité. Or, cette pratique a un nom officiel : Gaslighting, une technique qui consiste à déformer la réalité en affirmant mensongèrement à son interlocuteur que ce dernier perçoit les choses de manière erronée. Dans ce cas-ci, en affirmant que je perçois que mon explication est objective, alors qu’elle est un signe d’agressivité. Le gaslighting est reconnu comme étant une tactique très prisée chez le pervers narcissique. En général, il l’utilise dans le but d’invalider la défense de son interlocuteur. Mais ici, c’était surtout dans le but de me faire taire, puisqu’il ne pouvait plus endurer de se faire remettre ses propres travers en face.

Puis, il tentera de fuir cette situation qui a échappé à son contrôle. Chose qu’il a exprimé en disant qu’il reviendra quand je serai calmé. C’est le bon moment de l’en empêcher, en lui rappelant que s’il est venu me voir, c’est parce qu’il avait quelque chose à me dire. Trop orgueilleux pour accepter d’être ainsi pris en défaut, mais désemparé et pressé de mettre fin à cette conversation qui le rend inconfortable, il dira probablement n’importe quoi avant de se replier. Exactement ce qu’il a fait, avec ses accusations de chaises aux roues non-verrouillées et de jaquettes non-mises.

À partir de ce point, la meilleure stratégie, c’est de (re)devenir passif et le laisser partir digérer cette humiliation. Pour le pervers narcissique, lui exposer que l’on voit clairement que son comportement est aussi prévisible que bidon, il n’y a pas de pire affront pour son orgueil. Il sera envahi par une impulsion incontrôlable de riposter, de se venger. Mais puisque son jugement est obscurci par sa frustration, il commettra des erreurs grossières lorsqu’il appliquera ses abus. Comme ici, alors qu’il me rajoute la tâche de m’occuper de Mme Françoise, sans avoir songé une seule seconde que tous mes autres collègues de l’étage sauraient que c’était Tonio et Rachid qui lui étaient assignés. Et que, par conséquent, ils me feraient d’excellents témoins contre lui.

Rendu à ce point, il serait tentant de continuer de lui mettre de la pression par des commentaires cinglants. Par exemple en lui retournant ses arguments favoris, comme quoi, avant de m’assigner des gens que je n’ai pas à faire, il devrait consulter le plan de travail. En ajoutant que depuis le temps qu’il est à cet emploi, il est supposé connaître son travail, en sachant quel résident est assigné à quel préposé. Or, aussi tentant que ça puisse être, il faut s’en abstenir car ça serait une erreur stratégique. Et voici pourquoi :

Ce qu’il y a de plus risible chez un pervers narcissique, c’est que dès qu’il voit que tu ne le laisse pas faire de toi la victime de ses abus, alors il inverse aussitôt la situation, en déclarant aux autres dans ton dos que c’est lui qui est la victime de tes abus. Aussi, la dernière chose à faire, c’est de lui donner de vraies raisons de se plaindre de toi. En restant passif contre lui, il sera donc obligé de mentir, d’inventer, d’exagérer et de déformer les faits, juste pour avoir quelque chose à te reprocher. Bref, de tenter de gaslighter les autres à ton sujet. Comme ici, lorsqu’il se plaint que je suis agressif et que je me ramasse des gens pour me mettre en gang pour l’intimider.

Or, en agissant ainsi, il m’a m’a donné lui-même les munitions requises pour le descendre, car il m’a permis de l’accuser avec pertinence d’atteinte à la réputation, d’intimidation et de harcèlement moral au travail. Toutes des choses qu’il n’aurait pas faites si je l’avais laissé me rabaisser avec ses questions pièges plutôt que de lui tenir tête dès le départ.

À ce point-ci, on peut quasiment dire que je l’ai influencé, voire même manipulé, à agir envers moi de manière à ce qu’il me donne des raisons pertinentes de déposer ces trois chefs d’accusations graves contre lui à la direction. Possible! Mais il ne faut juste pas oublier que s’il n’était pas un pervers narcissique, alors il n’agirait pas ainsi, peu importe la provocation. Il ne fait donc que récolter les conséquences bien mérités de ses gestes inacceptables.

Ah, et la raison pour laquelle j’ai déposé plainte par lettre plutôt qu’en prenant rendez-vous pour le faire en personne et de vive voix, c’est parce que les paroles s’envolent mais les écrits restent. En personne, j’en aurais oublié en le racontant. Et la direction en aurait oublié après m’avoir écouté. Et s’ils avaient pris des notes pour mettre à son dossier, celles-ci auraient été bien minces. Tandis que là, il s’agit d’un document clair et exhaustif, déjà imprimé, qu’ils ont simplement mis à son dossier. La Direction apprécie toujours qu’on leur facilite la tâche.

Le plus grand paradoxe du pervers narcissique, c’est qu’autant il a besoin d’un public à qui divulguer vos défauts, autant il a profondément peur que ses propres défauts soient révélés à ce même public. Ce qui signifie, second paradoxe, que plus il intimide sa victime, plus il la craint. Et c’est normal. Personne ne connait mieux le comportement abusif du pervers narcissique que sa victime. Et ceci la rend dangereuse pour lui. Car comme je le répète sans cesse: Le plus grand complice de ton agresseur, c’est ton propre silence. Et face à un tel comportement, je ne suis pas homme à garder le silence.

J’aurais donné gros pour voir sur son visage le choc que ça a dû lui faire, d’apprendre par la Direction que non seulement ai-je porté plainte contre lui, j’ai passé une semaine complète à en discuter avec huit de nos collègues. Et que aucun d’entre eux ne sont d’accord avec l’image qu’il colporte de moi. Ce qui signifie qu’au moment de cette rencontre, il devait bien se douter que les ragots ont eu le temps de faire leur chemin, donc que la majorité du personnel et de l’administration étaient fort probablement au courant de ses agissements. Et il ne peut même pas retourner la situation contre moi en m’accusant d’atteinte à sa réputation, puisqu’il y a eu des témoins pouvant corroborer le trois quart de ce que j’ai dénoncé. Sans oublier les autres préposés qui ont été sa cible, avant que ce soit à mon tour.

Pour l’instant, le CHSLD le garde car il y a grand manque de personnel. Mais puisqu’il est un employé d’une agence, et non un employé du CHSLD, il n’est pas membre du syndicat, et n’a donc personne pour le protéger. Il sait très bien qu’à la prochaine plainte qu’il y aura à son sujet, fut-elle de moi ou d’un autre, il sera renvoyé sans autre forme de procès.

Depuis ce jour, lorsque l’on se croise, il ne me parle pas et il ne me regarde pas. Et s’il arrive que nous sommes dans la même pièce en présence d’autres personnes et qu’il a à prendre la parole, son ton de voix est beaucoup plus doux qu’à son habitude.

S’il a passé de loup à agneau, c’est parce que j’ai su lui démontrer, et ce dès les premiers instants où il a tenté de m’imposer ses abus, que ce comportement ne passait pas avec moi.

C’était son choix de devenir mon agresseur. Mais c’était mon choix de ne pas devenir sa victime.

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Update. Depuis le 15 juin, il n’est plus à l’emploi du CHSLD. Je n’en connais pas les raisons. Mais ma plainte a dû y être pour quelque chose.

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Y’A LIENS LÀ

Il y a 15 ans, j’ai écrit un billet de blog intitulé Commettre l’erreur de pardonner. Celui-ci explique clairement que le principe du pardon est une mentalité de lâche, et que celle-ci ne fait qu’encourager les abus à continuer. Et je le fais en démontrant avec logique comment chaque argument pro-pardon n’a rien de pertinent.

L’autre rupture qui régla tous mes problèmes, 2 de 3 : l’évolution est une route solitaire

On connait tous l’histoire classique de celui ou celle qui rate plusieurs opportunités de faire quelque chose de bien de sa vie, et qui blâme les autres pour ses échecs en les accusant d’être la source de tous ses problèmes. Ceci est ce genre d’histoire.  Voilà pourquoi le sous-titre de ce billet est l’évolution est une route solitaire.  Parce que ce n’est pas une théorie.  C’est un fait vécu.

À ceci près que d’habitude, la personne qui lance le blâme est en situation d’échec.  Tel que vu dans le billet précédent, ce n’est plus mon cas.  J’ai un travail que j’aime, dans lequel je suis compétent, avec un excellent salaire.  Travail qui m’oblige à avoir une auto (gage de réussite dans mon cas personnel) au point où celle-ci et son utilisation me sont partiellement remboursés.  À 54 ans, je commence enfin à vivre la vie normale d’un adulte normal.

D’accord, il a fallu un hasard inouï pour que cette opportunité de travail me tombe dessus. Et sur Facebook Rencontres en plus.  N’empêche que ce travail correspond en tout point à la formation que je suis allé chercher il y a deux an et demi, et à l’expérience que j’ai ensuite acquise dans le domaine.  C’est l’une des rares fois dans ma vie où j’ai vécu le proverbe Aide toi et le Ciel t’aidera

Donc, Pourquoi l’évolution est-elle une route solitaire?
Dans le meilleur des mondes, toute personne doit sa réussite à l’aide que lui a apporté son entourage.  Encouragements, aide financière et matérielle, coup de main, etc.  Du moins, c’est ainsi que ça se passe dans le monde présenté en fiction dans les livres, à la télé, au cinéma. Et aussi par les Beatles avec I’ll get by with a little help from my friends.

Or, dans la réalité, les choses ne se passent que rarement ainsi.  En parcourant certains de mes billets on peut constater que dans les faits, l’entourage est au contraire un obstacle à l’évolution. Par exemple: (Les liens ouvrent un nouvel onglet)

Dans Général Menteurs, le post-scriptum: L’allergie aux changements, je raconte comment la mère de mes enfants, rencontrée alors que je commençais ma vingtaine au bas de l’échelle, a tout fait pour m’empêcher d’évoluer. En voici un extrait:

Quand on part de rien, on est entouré de gens de rien.  Et dans mon cas, « partir de rien », c’était avoir un travail au salaire minimum qui ne demandait pas d’expérience.  Je suis devenu pâtissier dans un Dunkin Donuts.  Pendant les deux ans et demi où j’ai exercé ce métier, j’ai constaté que 80% de mes collègues de travail n’avaient même pas leur secondaire III, et parmi eux la moitié avaient un dossier judiciaire.  Pour eux, travailler au Dunkin, c’était le maximum qu’ils pouvaient atteindre.

Et c’était le cas de Kim.  Alors quand on a commencé à sortir ensemble, elle s’attendait à ce que je sois un gars sans avenir, comme la majorité de nos collègues.  Mais en voyant que j’avais de l’ambition, elle craignait que je m’élève au-dessus d’elle.  Ne pouvant pas elle-même s’élever au-dessus de sa classe d’origine, il lui était donc logique que si je m’élève, je la quitte.  Elle a donc lâché la pilule sans m’en parler, pour me forcer par responsabilité paternelle à rester avec elle, dans les bas-fonds.  Parce qu’il était plus facile pour elle de faire en sorte que les choses restent comme elles le sont, plutôt que d’accepter que ça puisse changer. Même si ce changement était une amélioration. 

Et lorsque je suis retourné aux études, histoire de ne pas élever nos enfants dans la pauvreté, même chose.  Maintenant diplômé, je pouvais aspirer à de meilleurs emplois, donc un meilleur salaire.  Mais au lieu d’accepter que je puisse changer notre vie pour le mieux, elle a préféré tout saboter pour que les choses restent comme elles sont.  Elle aurait pu m’aider à nous construire, elle a préféré me détruire. Et elle l’a fait en me laissant le choix entre cesser les études, ou me faire expulser de la maison par la police sous des accusations mensongères.  J’ai choisi d’évoluer. 

Ne l’acceptant pas, elle passera les deux décennies suivantes à utiliser les enfants et la pension alimentaire pour toujours m’empêcher de m’élever au-dessus des conditions de vie d’un pauvre.  Ce qui fait que même lorsque je gagnais le double du salaire minimum, j’avais encore moins d’argent pour vivre que lorsque j’étais au Dunkin.  Quant à elle, étant sur le BS, son chèque était amputé du montant de ma pension, par conséquent elle continuait de vivre dans la pauvreté à laquelle elle était habituée. 

Et dans Général Menteurs 10e partie: 21 ans plus tard, l’exorcisme, je raconte comment, à l’aube de mes 30 ans, je me fais une amoureuse d’une famille riche. Ça se passe juste au moment où je termine mes études et me trouve un bon emploi qui me rapporte dès le départ le double du salaire minimum. Mon beau-père est un patron très haut placé chez GM, d’où sa fortune. Dans un monde idéal, il aurait été impressionné par mon évolution, et il m’aurait même offert un emploi encore meilleur que celui que j’occupais. Mais lui, en apprenant mes origines de pauvre, il a décidé que je n’étais pas l’homme qu’il faut à sa fille. Afin de me remettre à ma place, il utilise son influence de manière à me faire perdre mon emploi, me prend dans une arnaque qui me ruine financièrement, et me provoquer une dépression. Cette anecdote est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai refusé de me procurer une automobile avant mes 54 ans.

Et comme je dis dans Témoignage d’un ex-gros, 1 de 2, même lorsque tu entreprends quelque chose d’aussi positif à tous les niveaux que de te mettre en forme et perdre du poids, aucune personne de ton entourage ne va t’encourager à atteindre ton but. Dans le meilleur des cas, tu auras droit à une opinion neutre dans le style de « L’important c’est que tu te sentes bien dans ta peau. » Mais sinon, ils tenteront tous te convaincre de rester tel que tu es.

Quatre des quatorze billets de ma série Pas obligé de rester loser expliquent que pour réussir son évolution personnelle, il faut inévitablement se débarrasser de son entourage. Les billets sont :

1e partie: Le mythe du winner où j’explique que le fait d’avoir un winner comme meilleur ami ne te garantit pas de devenir winner toi-même. En fait, c’est l’inverse, puisque son statut de winner fait qu’il s’empare (ou qu’on lui donne) le peu de wins qui te seraient revenus de droit.

Dans la 4e partie: La nécessité de changer d’amis, je démontre que lorsque l’on a des amis, c’est parce que ceux-ci sont confortables avec nous et avec ce que nous sommes.  Hélas pour le loser, ça signifie qu’ils connaissent ton statut de loser, et c’est comme ça qu’ils t’apprécient. C’est le rôle qu’ils t’ont assigné dans le groupe, et toute tentative d’en changer ne fera que les déranger, puisque ça les tirera hors de leur zone de confort.  Leur premier réflexe sera alors de tenter de garder les choses telles qu’ils les ont toujours connues, en te sabotant et en te rabaissant.

Et si j’ai intitulé la 7e partie: Les revoir? Pourquoi pas! Les re-fréquenter? Surtout pas!, c’est parce que j’ai moi-même brièvement re-fréquenté dans un cadre professionnel mon ex-meilleur ami Carl, après plusieurs années d’évolution sociale, éducatrice et professionnelle. Dès le départ, il me re-colle mon ancien surnom de loser, puis s’arrange pour m’en donner la réputation auprès de sa patronne. Et mon travail, bien qu’utilisé, ne m’a jamais été crédité, m’empêchant de grimper les échelons dans le domaine.

Enfin, dans la 13e partie: se tenir loin des autres losers, je démontre que si les winners vont saboter ton évolution afin de t’empêcher de les rejoindre, les losers vont saboter ton évolution dans le but que tu ne les quitte pas. Deux motivations différentes pour un seul but : te garder à ta place.

À force de vivre ce genre de situation, on finit par se rendre compte à quel point les gens qui nous entourent ont le pouvoir de décision sur notre réussite et nos échecs.  Un pouvoir dont ils se sont emparés sans notre consentement, et dont ils usent et abusent sans retenue ni considération. Alors quand je dis que pour évoluer de manière positive il faut se débarrasser de son entourage, c’est qu’il faut VRAIMENT se débarrasser de son entourage pour réussir.

Et ce n’est pas que dans mon cas personnel.  Il y a quelques années, Eric Abramovitz, l’un de nos plus talentueux clarinettistes canadien, a défrayé les manchettes de la Presse mondiale, alors qu’il avait été accepté au conservatoire Colburn à Los Angeles, le plus prestigieux et contingenté en Amérique.  Les étudiants admis dans cet établissement se voient offrir une chambre et reçoivent une bourse d’étude complète ainsi qu’une allocation pour les repas. Sa copine, ne voulant pas qu’il quitte Montréal pour la Californie, s’est fait passer pour lui en déclinant l’offre. 

Voir l‘article complet sur La Presse

Ce n’est que deux ans plus tard qu’Abramovitz, cette fois célibataire, a repassé une audition devant le même professeur qui lui a fait la première offre.  Ce dernier lui a demandé pourquoi il l’avait décliné, et c’est ainsi que la vérité fut mise à jour.

En fait, même être dans un couple harmonieux, ça peut être suffisant pour t’empêcher d’avancer dans la vie. Tel que démontré dans mon billet précédent, si ma relation avec Mégane avait continué, j’aurais fini ma vie en travaillant dans une chaine de production dans un abattoir de dindons, dans un village que je ne pourrais jamais quitter, avec un salaire me rapportant à peine plus que le chômage. En devenant célibataire, ça m’a libéré de toute attache, ce qui m’a permis de partir à l’aventure, décrochant au loin un travail qui me rapporte le triple du salaire minimum. L’amour me gardait pauvre et sans avenir. Le célibat m’a rendu prospère, avec mobilité et avenir. Ça a beau ne pas être politically correct à dire, les faits sont les faits.

Au mois de mai dernier, il a fallu que je me débarrasse de la plus grande source de sabotage de ma vie : mes propres parents. Ça n’a pas été quelque chose de facile à faire. Et ça l’est encore moins d’en parler, car l’un des plus grands tabous social est d’être un enfant ingrat. Mais quelle gratitude puis-je ressentir envers des gens qui ont toujours tout fait pour me faire perdre conjointes, amis, vie sociale, appartements, emplois, santé, argent et réputation?

Vous connaissez peut-être le phénomène des parents hélicoptères. Il s’agit de parents qui supervisent étroitement la vie de leurs enfants, en intervenant sans cesse dans celle-ci. Mais alors que les parents hélicoptères surprotecteurs normaux ont comme but la réussite de leur progéniture, les miens au contraire n’ont toujours eu comme but que de m’isoler et me faire tout perdre, afin que je reste éternellement dépendant d’eux.

Or, pardonnez mon manque de modestie, mais je suis mille fois plus évolué, intelligent et débrouillard que les boomers pauvres et inéduqués qui me servent de parents. Ainsi, la seule manière pour que je puisse dépendre d’eux, ça serait en étant socialement plus bas qu’ils le sont. Dans mon cas personnel, ça signifie, comme je le dis plus haut, perdre conjointe, amis, vie sociale, logis, emploi, santé, argent et réputation. Il n’y a que là qu’ils puissent intervenir en se donnant le beau rôle, celui de bons parents qui aident leur fils unique, en l’hébergeant. Consciemment ou non, ils sont certainement arrivés à cette conclusion. Ça expliquerait pourquoi ils m’ont fait vivre cette situation quatre fois.

Le plus pathétique dans ce comportement, c’est qu’ils ne se rendent probablement même pas compte qu’ils agissent ainsi. Car, désolé encore, ils sont juste trop stupides pour être capables de planifier de si élaborées manœuvres de manipulation. N’empêche que dès qu’ils rencontrent quelqu’un que je côtoie, ils déduisent instinctivement ce qu’ils doivent lui dire afin de s’assurer que cette personne décide désormais de me tenir à l’écart.

Vous voulez des exemples? J’en ai cent. J’en ai mille! Mes prétentions de sagesse est un blog dans lequel j’ai écrit plus de 500 billets depuis sa création en avril 2009. Eh bien, je pourrais en créer un autre, que j’intitulerais Un câble d’acier ombilical, dans lequel je raconterais tous les agissements que je leur reproche, et la quantité de texte serait encore plus volumineuse. Et je n’exagère pas. Mais pour l’exemple, je ne vais donner que l’un des plus récents et des plus aberrants : Mon déménagement de Montréal vers Sherbrooke.

Dans ma série de quatre billets Le jour où tout a basculé, j’avais raconté que depuis 2016, j’étais surintendant dans une usine de portes et fenêtres. Jusqu’au 15 février 2018, alors qu’une chute dans un escalier verglacé m’a fendu la vertèbre T5, juste entre les omoplates, m’interdisant tout travail physique pour au moins huit mois. J’aurais pu passer tout ce temps à glander en vivant sur 51% de mon salaire, tel que me l’allouait mon chômage de maladie. J’ai préféré évoluer. Puisque la position assise était la plus confortable pour moi, j’ai décidé de me trouver un travail de bureau. En mai, j’en ai décroché un, à La Firme de Sherbrooke. Car tel que décrit dans le 3e billet, malgré mon CV de concierge, j’ai su les impressionner lors de l’entrevue d’embauche. Mon meilleur emploi et salaire jusque-là.

Ce que je me suis abstenu de préciser dans ces billets, c’est que je réalisais enfin mon vieux rêve. Recommencer ma vie dans une ville inconnue, ce qui me permettrait de prendre ma mesure en partant de rien, et surtout à l’abri de la supervision parentale. Évidemment, il a bien fallu que je leur annonce que je déménageais.

Le lendemain, ma mère m’appelle toute heureuse, pour m’annoncer qu’ils ont remis leur loyer et qu’ils vont me suivre à Sherbrooke. Là-bas, loin de leurs familles et amis, j’allait être leur seule et unique vie sociale. Le rêve de toute une vie venait de se transformer en cauchemar avant même d’avoir commencé.

Mon séjour a débuté avec eux qui se sont imposés chez moi, y habitant pendant les six premières semaines. Dans cette période, ils ont réussi à me mettre en froid avec le concierge en allant plusieurs fois vider la litière à chats dans mon bac de recyclage. Et avec mes voisins d’en dessous, en allant vider le porte-poussière par-dessus mon balcon, sur leur linge propre qui séchait sur la corde. Malgré toute ma patience et mon self-control, je n’arrivais pas toujours à garder mon calme face à cette exaspération que je subissais de manière quotidienne dans mon propre logis.

J’ai pris bien soin de leur trouver un appartement éloigné, à 11 km de là. Afin de prolonger leur séjour chez moi, mon père est allé rencontrer mon propriétaire et il lui proposa ses services pour pas cher, afin de rénover mon appartement. Il a fallu que j’intervienne en disant clairement à mon propriétaire que je paye pour occuper un logement et non un chantier, et que je refuse que soient entrepris de tels travaux pendant que j’y habite. Ça fait six semaines que je suis envahi, ça suffit! De par mon passé de concierge, je suis très au fait des lois de la Régie du Logement (Aujourd’hui le Tribunal Administratif du Logement) Le proprio m’a fait ses excuses. Pour sa défense, mon père lui avait dit mensongèrement que je le savais et que j’étais d’accord.

Malgré mes efforts pour les garder loin de chez moi, qu’est-ce que 11 km quand on a une auto et tout son temps libre parce que retraités? Ils ont continué de m’imposer leur présence partout, comme ils ont toujours eu l’habitude de faire : Chez moi évidemment. Mais aussi à l’épicerie, puisque j’habitais près d’un Maxi. Et aussi à mon gym, où je devais servir de coach à mon père, ce qui ne me laissait pas le temps de m’entrainer. Là encore, faisant obstacle à une facette de mon évolution.

Il était fichu, mon beau plan pour refaire ma vie correctement en repartant à zéro. Comment voulez-vous que je puisse me faire une vie sociale et amoureuse avec mes parents qui me collent au cul?

Ils allaient même m’attendre de leur propre chef dans le parking de mon travail. Et ils s’y présentaient plusieurs heures avant que je termine, ce qui leur permettait d’aller jaser de moi à mes collègues et patrons lorsque ceux-ci sortaient diner ou en pause cigarette. Et c’est comme ça qu’ils ont pourri ma réputation auprès d’eux, ce qui a provoqué mon renvoi en janvier 2020, après un an et neuf mois à cet emploi.

Entretemps, je m’étais fait une copine d’une manière dans laquelle mes parents ne pouvaient pas intervenir. Un an plus tôt, Nathalie, une ancienne camarade d’école de mon Mont-Saint-Hilaire d’origine m’avait retracé sur Facebook, et on est devenus amants, puis couple officiel. Et ceci me donna une issue de secours afin de ne pas redevenir dépendant de mes parents en perdant mon emploi, alors qu’elle et son fils m’invitèrent à aller vivre avec eux.

Durant les cinq mois où nous avons cohabité, il m’est arrivé à quatre reprises de sortir seul pour une ballade à pied. Sur ces quatre fois, avant même que j’ai eu l’occasion de parcourir cent mètres, il y en a trois où j’ai croisé mes parents qui passaient dans le coin. Oui, alors que j’habitais à St-Hilaire, et qu’ils habitaient toujours à Sherbrooke, à 130 km de là.

Ils ont toujours prétendu que leur présence en région était à cause de rendez-vous à la ville voisine de Beloeil. Par conséquent, nos rencontres près de chez Nathalie n’étaient que le fruit du hasard. Je veux bien croire qu’en effet, ils ont toujours continué de garder les mêmes cliniques, médecins, pharmaciens. Mais qu’ils se trouvent dans ma ville, sur mon chemin, trois des quatre rares fois où je sors seul, par hasard? Alors qu’ils habitent encore à Sherbrooke qui est, je le répète, à 130 km de là? C’est un peu gros comme coïncidence, vous ne trouvez pas?

Du reste, je n’ai en effet habité chez Nathalie que pendant cinq mois. Soit jusqu’à ce que mes parents, Nathalie et mon beau-fils se rencontrent. Devant moi, mes parents étaient courtois. Mais lorsque l’on m’envoyait chercher des choses à l’épicerie ou au restaurant, ils en profitaient pour raconter les pires vacheries à mon sujet à Nathalie et son fils. Entre autres, en se plaignant comme quoi « À Sherbrooke, on faisait tout pour lui, et il nous faisait l’air bête et il nous engueulait. »

En trois petits visites étalées sur deux semaines, mes parents leur ont raconté tellement de merde à mon sujet que mon beau-fils en est venu à me craindre. Quant à Nathalie, face à de telles révélations, elle en arriva à la conclusion que pendant un an et demi, ma personnalité positive, chaleureuse et altruiste n’était qu’une facette. De la manière dont mes parents m’ont dépeint, j’étais une bombe à retardement qui risquait de leur exploser dessus sans préavis à la moindre contrariété. Le défunt mari de Nathalie, le père de son fils, était un homme violent, et ils craignaient par-dessus tout de retomber dans le même genre de situation avec ce même genre d’homme à la maison. Et à quoi s’attendre d’autre d’un fils ingrat de 51 ans qui traite si mal ses propres parents?

Après dix-huit mois de relation harmonieuse et sans histoire, dont les cinq derniers à cohabiter, ni Nathalie ni son fils ne pouvaient endurer l’angoisse que mes parents ont fait naître en eux à mon sujet. Ils m’ont donc jeté à la rue.

21 juin, le premier jour de l’été 2020, à un mois de mes 52 ans. Assis sur ce banc de parc, je contemple la merde qu’est devenue ma vie, en me demandant bien comment est-ce que j’ai pu en arriver là après tous les efforts que j’y ai mis. Encore une fois, cette vie adulte normale j’avais tant travaillé pour me construire venait d’être détruite. Conjointe. Logis. Carrière. Argent. Réputation. J’avais tout perdu. Il m’était déjà arrivé à trois reprises par le passé d’être obligé de repartir ma vie à zéro. Mais là, c’était la première fois que je me retrouvais itinérant. J’avais toujours l’option de retourner vive chez mes parents, comme les fois précédentes. Mais ça aurait signifié abandonner mes cours de formation de préposé aux bénéficiaires, à cause de la distance entre mon école et le logement de mes parents.

Et c’est là, soudainement, que je prends conscience de cette réalité que j’étais jusque-là trop naïf pour remarquer: Ça ferait quatre fois, depuis le début de ma vie adulte, que je suis obligé d’aller retourner vivre chez mes parents. Ce n’est pas normal. Il peut arriver dans la vie de certaines personnes qu’un malheur les y oblige à une occasion. Mais quatre fois? Je répète, CE N’EST PAS NORMAL!

Et c’est là que je réalise enfin que mes parents ont toujours tout fait pour détruire ma vie, de manière à ce que je reste éternellement dépendant d’eux. C’est ce qu’ils ont toujours fait par le passé, et c’est ce qu’ils viennent de refaire. Et si je retourne chez eux de nouveau, je devrai en plus abandonner mes cours de formations de préposé aux bénéficiaires, ce qui m’empêchera définitivement de faire quelque chose de ma vie à partir de ce point.

Ils ont détruit mon passé. Ils ont détruit mon présent. Ils ne détruiront pas mon avenir. Plutôt la rue que de retomber entre leurs mains.

Et c’est ainsi que commencèrent mes 40 jours d’itinérance de l’été de 2020. Ce qui devint l’une des plus positives et fantastiques expériences de ma vie. Une expérience qui m’a enfin permis de prendre ma mesure, sur ma vaillance, ma débrouillardise, et surtout mon esprit aventurier jusque-là sans cesse réprimé. Une expérience qui m’a mis dans la meilleure forme de ma vie, physiquement mais surtout moralement.

N’empêche… Dans les familles normales, les parents vont vanter les qualités de leur progéniture en public, et lui parler en privé de ce qu’ils lui reprochent. Avec eux, ça a toujours été l’inverse. Parce que leur amour pour moi est tellement égoïste, qu’ils sont prêts à tout afin de s’assurer que je ne les quitterai jamais. Et être prêt à tout, dans leur cas, ça signifie faire en sorte que je perde tout ce qui puisse me rendre indépendant d’eux. Ça signifie m’isoler totalement du reste du monde. C’était le cas lorsque j’étais enfant. C’était le cas lorsque j’étais adolescent. C’est encore le cas depuis que je suis adulte. Et c’était toujours le cas à ce moment-là, à l’aube de mes 52 ans.

Mes propres parents. Les gens sur qui nous somme supposés compter toute notre vie pour nous soutenir et nous aider à évoluer. Sous leur façade de bons parents catholiques irréprochables, ils ont passé ma vie à abuser de ma confiance en étant pour moi les plus hypocrites de mes pires ennemis. Ceci est le plus triste constat de ma vie.

J’ai tenté de leur en parler. J’ai même écrit plusieurs textes que je leurs ai remis. Mais ma mère est trop orgueilleuse pour reconnaitre ses torts. Elle a juste passé les textes à la déchiqueteuse. N’empêche que mon message était passé. Aussi, pour les deux années qui ont suivi, j’ai espéré que les choses allaient changer pour le mieux. Mais encore une fois, j’étais trop naïf. On ne peut pas changer du jour au lendemain les mauvaises habitudes que l’on a ancré en soi pendant plus de 50 ans.

Le 3 mai 2022, ma patience ayant atteint ma limite finale, j’ai renié mes parents. Et mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir fait il y a trente ans. Mais voilà, je suis un naïf de nature. Juste parce que je suis capable d’évoluer pour le mieux, j’ai toujours stupidement cru que c’était pareil pour tout le monde. Ce qui démontre au fond à quel point je suis modeste, puisqu’à mes yeux je n’avais rien de spécial de le faire. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence. La majorité des gens sont incapables d’évoluer, et une encore plus grande quantité de gens ne veulent même pas faire l’effort d’essayer. Parce qu’il est beaucoup plus facile de rabaisser les autres plus bas que soi, que de mettre le temps et l’effort de s’élever à leur niveau.

Flavie, mon ex avec qui j’ai toujours de bons contacts et avec qui on se partage toujours la garde de nos deux chats à l’occasion, me l’a dit elle-même, que depuis que j’ai coupé tout contact avec mes parents, ma vie a pris un tournant positif radical.

Et voilà pourquoi le titre de ce billet s’intitule L’autre rupture qui régla tous mes problèmes, puisqu’il s’agit cette fois de ma relation avec mes parents. Et pour tous les exemples concrets que je donne dans ce billet, je peux me permettre d’affirmer, comme le dit le reste du titre, que le chemin de l’évolution est effectivement une route solitaire. Parce que pour pouvoir enfin évoluer de manière à atteindre une vie normale avec le revenu normal d’un adulte normal, il a fallu que je sois sans parents ni amis ni conjointe pour me retenir. Pour me remettre à ma place. Une place qu’ils ont choisi pour moi et qu’ils ont passé ma vie à m’imposer.

En dénonçant tout ceci, je contreviens à la règle biblique et sociale disant qu’il faut honorer son père et sa mère. Mais dans la réalité, baiser sans protection, ça ne transforme pas automatiquement un enfoiré en figure irréprochable de sainteté. Ça ne fait que lui rajouter le titre de parent. Du reste, si les parents étaient tous irréprochables, la DPJ n’existerait pas, hm!?

C’est bien beau de m’être débarrassé de ceux qui ont toujours saboté ma vie et qui m’ont empêché d’évoluer. Mais ce n’est que la moitié du problème. Je dois maintenant m’assurer de ne pas prendre leur relève en me sabotant moi-même inconsciemment. Aussi, dans le 3e et dernier billet de cette série, j’expliquerai comment je fais en sorte de m’assurer de ne pas perdre cette nouvelle vie, la meilleure que j’ai réussi à me construire jusqu’à maintenant.