D’abord, offrons-nous un moment de détente et tapons-nous la version française de la page du dimanche de la série Peanuts, du 8 aout 1965.


Qu’est-ce qu’on rigole!
Bon! Passons maintenant aux choses sérieuses. La raison pour laquelle j’ai remis sur le net, après cinq ans d’absence, une version retravaillée de Geneviève la coloc de l’enfer, c’est parce que je me suis rendu compte que cette dernière avait posé exactement les mêmes gestes que d’autres personnes conflictuodépendantes dont j’ai déjà parlé ici dans plusieurs de mes textes.
Dans le second billet de cette série, je reproduis une scène tirée de ma série Fantasme -VS- réalité: Le ménage à trois dans laquelle une fille nommée Tamara a un tel comportement. Dans un autre billet intitulé Un rendez-vous traumatisant, ma blind date me joue cette scène:
Et ça continue comme ça, jusqu’au moment où elle décide de donner un virage sexuel à la conversation. Elle le fait avec cette question:
ELLE: T’as-tu déjà baisé avec des gars?
Et voilà! LA conversation classique que j’ai eu à subir des dizaines de fois par le passé. Je la connais tellement par coeur que je peux prévoir exactement ce qui va se passer, à quelques variantes près. Et c’est parti pour un autre tour:
MOI: Non, je ne suis pas gai.
ELLE: Comment tu le sais?
MOI: J’ai couché avec 20 filles, zéro gars, et j’ai 4 enfants
ELLE: Avoir des enfants, c’est pas une preuve. Tu peux être bisexuel.
MOI: Non, chu hétéro.
ELLE: Tu peux pas en être sûr à 100%.
MOI: Ben oui j’peux. Je sais que j’aime les femmes, et je sais ce que je n’aime pas les hommes. Par conséquent, je sais que chu hétéro.
ELLE: Comment tu peux savoir que t’aimes pas ça si tu l’a jamais fait?
MOI: Je le sais parce que les hommes ne m’attirent pas.
ELLE: Ça veut pas dire que t’aimerais pas ça.
MOI: J’aimerais pas ça parce que l’idée de me faire toucher par un homme dans un but sexuel, c’est suffisant pour me faire perdre ma libido. Je me souviens de la première fois où je me suis retrouvé dans une soirée orgiaque. Pour la première fois de ma vie, ce soir là, j’ai eu des problèmes d’érection. La présence d’autres gars tout nus me dérangeait.
ELLE: Je trouve que tu te défend beaucoup. Qui c’est que t’essayes de convaincre ici? Moi, ou bien toi-même?
Vous voyez le genre de mentalité? Si tu ne te défends pas, c’est parce que tu l’es. Si tu te défends, ça veut dire que tu l’es, mais essaye de le cacher. Peu importe ce que tu leur dis, à ces filles-là, rien ne leur fera changer d’idée à ton sujet.
L’expérience m’a appris une chose importante dans ce genre de situation: Quand une fille insiste à mort comme quoi tu es bi, si tu ne veux pas gâcher la soirée, alors dis-lui ce qu’elle veut entendre. La date ayant déjà assez mal commencé comme ça à mon goût, ça ne me tente pas d’en rajouter en la contrariant. Je lui donne donc ce qu’elle veut:
MOI: Oui, une fois, quand j’habit…
Elle fait immédiatement une moue de dégoût et m’interrompt en disant:
ELLE: YARK! T’es ben dégueulasse!
…
Eh oui, son insistance à me faire avouer une relation fifosexuelle n’était pas pour tester mon ouverture d’esprit. C’était juste dans le but de pouvoir me descendre verbalement encore une fois. J’ai déjà subi des attaques totalement gratuites dans le passé, mais c’était la première fois qu’on prenait la peine de mettre autant d’effort pour me tendre un tel piège.
Et dans cet autre billet de la série Harceler Nathalie, mon père me joue sa version de la chose:
Comme d’habitude, dès qu’il me voit, il me tombe dessus en gueulant. Et moi, tout en marchant vers la porte de l’escalier qui mène à ma chambre, je réponds avec calme :
PÈRE : Veux-tu ben m’dire où c’est que t’étais allé trainer, encore?
MOI : À Montréal!
PÈRE : T’as pas une crisse de cenne pis tu t’en va dépenser à Montréal?
MOI : Non, je suis allé porter mes dessins à Échec et Maths, et recevoir ma paye.
PÈRE : Tu vas jamais rien faire de bon dans’ vie avec tes p’tits crisses de dessins.
MOI : Je fais de l’argent, c’est déjà ça.
PÈRE : « J’fais d’l’argent, j’fais d’l’argent! » Han han! Toutte pour pas travailler.
MOI : Si tu le dis!
PÈRE : Je l’sais moé c’est quoi qu’tu veux faire.
MOI : Bon ben dis-moi le, comme ça moi aussi je vais le savoir.
PÈRE : TU VEUX PAS TRAVAILLER, CALICE! TU VEUX JUSTE TE FAIRE VIVRE PAR LES AUTRES EN TE POGNANT L’ CUL!
La perche qu’il me tend est beaucoup trop belle pour ne pas être attrapée à 2 mains. Je m’arrête, je me retourne et le regarde. Puis, de façon calme, hautaine et méprisante, je lui réponds :
MOI : J’en connais un autre, moi, qui ne travaille pas, pis qui se fait vivre par les autres en étant su’l’BS.
Sur ce, je me retourne et descends l’escalier tranquillement, sans me presser. Après quelque secondes de silence dans lequel il n’a pas l’air de croire que j’ai pu oser lui répondre de cette façon, il se met à m’engueuler d’une tirade composée majoritairement de mots d’église. Ça me passe 10 pieds par-dessus la tête.
Le soir venu, ma mère vient me rejoindre dans ma chambre alors que je travaille sur d’autres illustrations. Elle me parle doucement, timidement, voire même un peu inquiète.
MÈRE : Ton père m’a dit que tu l’avais niaisé aujourd’hui parce qu’y’é su’l’BS…
MOI : Pardon? C’est lui qui m’accuse faussement de ne pas travailler. Tu le vois bien, je dessine, là, et je suis payé pour ça. Si c’est pas du travail, c’est quoi?
MÈRE : Je l’sais ben! Mais tu devrais pas faire exprès pour le provoquer.
L’injustice de cette nouvelle accusation me pique au vif.
MOI : Le provoquer? Moi, le provoquer? C’est lui qui vient me chercher, qui me tombe dessus en m’accusant de pas travailler alors que c’est même pas vrai… Pis c’est moi qui le provoque LUI?
MÈRE : Tu lui as répondu!
MOI : J’ai juste dit la vérité.
MÈRE : T’aurais pu rester poli!
« Être poli! » Une façon polie (justement) pour les parents de dire « Farme ta yeule! » quand ils sont trop orgueilleux pour être capable de reconnaître que tu as raison et qu’ils ont tort.
MOI : Pis lui, il l’est-tu, poli, avec moi? Toujours à me traiter de p’tit crisse de paresseux qui fera rien de bon dans’ vie pis qui va passer sa vie su’l’BS alors que lui-même y’a passé le trois quart de sa vie su’l’BS ou sur le chômage.
MÈRE : Je l’sais ben, mais r’garde… Tu l’sais que c’est un chialeux. Y’é d’même, y va pas l’changer à l’âge qu’y’ést rendu. C’t’à toi d’être le plus intelligent des deux pis de le laisser parler sans t’en occuper, pis y va arrêter.
Non mais c’est quoi ce raisonnement de merde? Elle est déconnectée de la réalité ou bien quoi?
MOI : Non! Toute ma vie, je me suis écrasé pis je t’ai vu t’écraser devant lui. Pis y’as-tu arrêté? Jamais! Si personne ne lui répond, si personne ne lui dit jamais « Heille, ça suffit! », il va jamais arrêter.
MÈRE : Tu vas juste empirer la situation. Regarde, t’es pas si pire que ça. Ça fait 21 ans que tu l’endures, alors que moi ça en fait 23.
MOI : Non : Toi tu l’as juste enduré la moitié de ta vie. Alors que moi c’est ma vie complète. Y’a des limites, il faut que ça arrête!
MÈRE : Écoute, sois plus intelligent. Fais-le pour moi, ok? Tu l’sais que chus pas capable de vivre dans’ chicane.
Geneviève la coloc de l’enfer contient deux exemples. Le premier, dans la scène où nous traversons la ville en auto:
Une journée en particulier, je me suis vite rendu compte qu’elle essayait juste de me faire frustrer. Histoire de voir à quel point, j’ai décidé de faire exprès pour répondre à chacune de ses attaques par une phrase dite avec calme, zen et sans contradiction.
« Qu’est-ce que tu fais, là? Tasse-toé, j’viens de te dire de tourner icite. »
« Je ne peux pas, c’est un sens unique, tu vois la pancarte!? »
« Ben t’es donc cave. Pourquoi t’es pas arrivé deux rues plus à gauche d’abord? »
« C’est fermé pour travaux. »
« Franchement, si tu le savais que c’était fermé, pourquoi t’allais par-là tantôt? »
« J’ai seulement appris que c’était bloqué quand j’ai vu les panneaux de détour. »
« Ben oui, pis tu nous as pognés dans le trafic. »
« Désolé, la prochaine fois je me renseignerai. »
« Hostie qu’c’est con d’passer icite. »
« Possible! Mais c’est le seul chemin que je connais pour me rendre. »
« Tu connais pas grand chose. »
« Eh non. Hélas, je n’ai pas la connaissance des rues de Montréal d’un chauffeur de taxi. »
« Pas besoin d’être chauffeur de taxi. Lucien, lui, il sait par où passer pour se rendre partout rapidement. »
« Ah ça c’est normal, Lucien conduit dans Montréal depuis des années, soit bien plus longtemps que moi. »
« Pas rapport! J’conduis pas pis moi aussi j’le sais. »
« Excellent! Comme ça, grâce à toi, on ne pourra pas se perdre. »
« Bon! Bon! Bon! Ga’ lé là si y’é frustré! »
À celle-là, bien que je continue de parler calmement avec un petit sourire, je ne peux m’empêcher de lui lancer un petit sarcasme.
« Frustré ? Hum… Oui, je suppose qu’entre toi qui ne cesse de me lancer des insultes et moi qui te réponds calmement, j’imagine qu’en effet c’est moi, le frustré, ici. Oui, tu as parfaitement raison. »
Elle hausse le ton.
« Tu l’sais-tu c’est quoi ton vrai problème, toé? C’est que ça t’fais chier de voir qu’une fille sache mieux que toé comment se diriger en ville! »
Ok, wow! Je sais qu’il y a des gens qui ont une haute estime de leurs propres opinions. Et moi le premier. Par contre, qu’une personne se croit tellement dans son droit de rabaisser un autre qu’elle considère que la seule raison pourquoi il se défend, c’est parce qu’il a des préjugés contre le sexe opposé? Je n’avais encore jamais vu ça. Ou bien j’accepte ses insultes, ou bien je suis misogyne…
Et la seconde, dans ce qui sera notre dernière confrontation. En résumé: Elle voit que j’ai écrit une lettre. Elle passe douze minutes à m’empoigner et me frapper et essayer de me l’arracher des mains. Je me réfugie dans la salle de bain. Elle passe huit autres minutes à tenter de forcer la serrure et à défoncer la porte. Je n’ai d’autre choix, pour faire cesser ce cirque, de déchirer la lettre et l’expédier dans la toilette. Nous avons ensuite cet échange, qui commence lorsqu’elle me dit:
« Ayoye! Préférer déchirer pis flusher la lettre plutôt que de me laisser la voir. Hostie que t’es bébé, man. C’est vraiment pas la maturité qui t’étouffe. »
« Me faire sermonner sur la maturité par quelqu’un qui a passé vingt minutes à essayer de voir du courrier qui ne la concerne pas. Tu peux ben parler! »
« T’es malade, man! »
« Moi, chus un malade? »
« Pour préférer déchirer pis flusher une lettre plutôt que de laisser une autre personne la voir, faut être malade mental en tabarnak. »
« S’cuse, mais aux dernières nouvelles, c’est pas moi qu’on a été obligé d’enfermer pendant trois mois à Douglas. »
Mes paroles lui font l’effet d’une gifle. Elle ouvre la bouche en écarquillant les yeux. Après deux où trois secondes dans lesquelles elle n’a pas l’air de croire que je viens de lui dire ça, elle se met à gueuler.
« Hostie de chien! Hostie de calice de tabarnak de chien sale! T’as pas d’affaire à me dire des écoeuranteries de c’te genre-là. Tu t’penses ben bon, hein, d’attaquer une fille sur ses points faibles? Hein? Tu penses-tu que chus fière d’avoir perdu l’été de mes dix-huit ans, enfermée dans un hôpital psychiatrique parce que j’étais trop décrissée moralement pour être même capable de manger? J’AI FAITE UNE DÉPRESSION, CALICE! C’est drôle, hein? C’est drôle de niaiser une fille sur la période où elle n’a jamais été aussi bas de toute sa vie? Ça t’aides-tu à te sentir supérieur, de varger sur une fille pendant qu’elle est à terre? »
Elle éclate en sanglots.
« TIENS, T’ES CONTENT, LÀ? TU M’FAIS BRAILLER, TABARNAK! »
Sur ce, elle tourne les talons et entre dans sa chambre, fermant la porte dans un vacarme, et se met à pousser des hurlements qui ne sont entrecoupés que par des sanglots qu’elle pousse avec force. Je n’arrive pas à croire la scène surréaliste qu’elle vient de me jouer. Pour être certain que j’ai bien saisi la situation, je me la résume à voix basse.
« Elle vient dans ma chambre, me chercher querelle, et elle réagit comme si c’était moi l’agresseur. Elle m’a attaqué physiquement, je me suis défendu verbalement, et elle agit comme si je l’avais frappée. Elle me traite de malade mental alors que c’est elle qui a été suivie en psychiatrie. Elle ne se gêne pas pour me lancer un nombre incalculable d’insultes et des fausses accusations, mais quand je lui dit une seule vérité objective, ça fait de moi un écoeurant de chien sale. Où bien j’accepte ses abus et elle me traite en loser, ou bien je ne les accepte pas et elle me traite en agresseur. Elle vient toujours me chercher pour déclancher la confrontation, et quoi que je fasse, elle s’arrange pour me donner le mauvais rôle. »
Quels sont les points communs de ces six exemples? Le fait qu’ils passent par les dix étapes suivantes:
ÉTAPE 1: Cherche la querelle à une personne calme et sans histoire.
Tamara: Je voyage dans l’auto, calme et silencieux.
Mon père: Je rentre chez moi du travail.
La fille du rendez-vous: On jase de choses et d’autres.
Geneviève (en auto): Je conduit une auto.
Geneviève (la lettre): J’ai écrit une lettre qui ne la concerne pas.
Lucy: Charlie Brown fait juste se tenir là en regardant ailleurs.
Bah ouais, pourquoi croyez-vous que j’ai mis cette BD en haut de cette page? Ça a beau être un exemple fictif, il représente très bien le sujet.
ÉTAPE 2: Le motif utilisé pour démarrer les hostilités est tellement anodin qu’il en est insignifiant.
Tamara: Elle me demande si je suis bi.
Mon père: Je reviens de Montréal.
La fille du rendez-vous: Elle me demande si j’ai eu une expérience homosexuelle.
Geneviève (en auto): Il y a des rues fermées pour travaux
Geneviève (la lettre): Elle veut savoir ce que j’écris et à qui.
Lucy: Charlie Brown est peut-être d’accord avec elle.
ÉTAPE 3: Devant le refus de l’autre à entrer dans le conflit, insiste.
Je pense qu’il est inutile de reproduire de nouveau les dialogues, je suis sûr que vous vous souvenez de comment ils insistaient. Verbalement pour la plupart, mais aussi physiquement dans le cas de Geneviève avec la lettre. Et Lucy aussi, dans l’image 4.
ÉTAPE 4: Envoie des accusations farfelues en prétendant connaître les motivations cachées de l’autre.
Tamara: « Ah, moi, le monde qui ont des préjugés! »
Mon père: « Je l’sais moé c’est quoi qu’tu veux faire. TU VEUX PAS TRAVAILLER, CALICE! TU VEUX JUSTE TE FAIRE VIVRE PAR LES AUTRES EN TE POGNANT L’ CUL! »
La fille du rendez-vous: « Qui c’est que t’essayes de convaincre ici? Moi, ou bien toi?«
Geneviève (en auto): « Ça t’fais chier de voir qu’une fille sache mieux que toé comment se diriger en ville! »
Geneviève (la lettre): Tu t’penses ben bon, hein, d’attaquer une fille sur ses points faibles? » « Ça t’aides-tu à te sentir supérieur, de varger sur une fille pendant qu’elle est à terre? »
Lucy: Prétend que Charlie Brown l’insulte.
ÉTAPE 5, et celui-ci est non seulement le plus illogique de tous, c’est à partir de ce point que l’on voit qu’il s’agit de conflictuodépendance et non d’une simple querelle banale: Accuse mensongèrement l’autre de quelque chose dont il est lui-même coupable et/ou honteux.
Tamara: Elle m’accuse d’avoir l’esprit fermé aux préférences sexuelles des autres, ce qui est faux dans mon cas et vrai dans le sien, et elle le sait.
Mon père: Il m’accuse de ne pas travailler et d’être un BS en puissance, ce qui est faux dans mon cas et vrai dans le sien, et il le sait.
La fille du rendez-vous: (Dans le billet et non dans l’exemple donné ici) Elle m’accuse de vouloir la baiser, ce qui est faux dans mon cas et vrai dans le sien.
Geneviève (en auto): Elle m’accuse de frustrer, ce qui est faux dans mon cas et vrai dans le sien, et elle le sait.
Geneviève (la lettre): Elle m’accuse d’avoir des troubles psychiatriques, ce qui est faux dans mon cas et vrai dans le sien, et elle le sait.
Lucy: Accuse Charlie Brown de provoquer les hostilités, ce qui est faux dans le cas de Charlie et vrai dans le sien. et elle le sait.
ÉTAPE 6: … et ainsi, consciemment ou non, manipule l’autre à l’attaquer sur ce point faible et/ou honteux.
Tamara: Lorsque je lui répond: « En fait, il me semble que la première chose qu’on est supposée démontrer quand on a un esprit ouvert, c’est avoir du respect pour les gens qui sont différents de nous. Par exemple: Toi t’es bi. Donc t’es différente de moi qui suis straight. Moi, je respecte ton orientation sexuelle et je ne la questionne pas, même si elle est différente de la mienne. Pourquoi est-ce que faire pareil avec les autres, c’est si difficile pour toi? «
Mon père: Lorsque je lui répond: « J’en connais un autre, moi, qui ne travaille pas, pis qui se fait vivre par les autres en étant su’l’BS. »
La fille du rendez-vous: Inapplicable car je ne l’ai pas confrontée sur le sujet. par contre, dans le billet, elle commence par me dire qu’elle ne me dévoilera pas où elle reste puisque je pourrais être un violeur. Alors quand elle m’invite à aller chez elle, je décline.
Geneviève (en auto): « Frustré ? Hum… Oui, je suppose qu’entre toi qui ne cesse de me lancer des insultes et moi qui te réponds calmement, j’imagine qu’en effet c’est moi, le frustré, ici. Oui, tu as parfaitement raison. »
Geneviève (la lettre): « S’cuse, mais aux dernières nouvelles, c’est pas moi qu’on a été obligé d’enfermer pendant trois mois à Douglas. »
Lucy: Charlie Brown la frappe.
ÉTAPE 7: Se victimise en se plaignant comme quoi l’autre l’a l’attaqué sur ce point faible et/ou honteux..
Tamara: Mon amante m’a dit à ce sujet: « C’est parce que pour elle, le fait que tu lui ais dit que t’étais straight, sans vouloir essayer autre chose, c’est comme si tu lui disais que c’t’une salope d’être bi. »
Mon père: Ma mère m’a dit à ce sujet: « Ton père m’a dit que tu l’avais niaisé aujourd’hui parce qu’y’é su’l’BS… »
La fille du rendez-vous: Inapplicable puisque je ne l’ai pas confrontée, ni l’ais-je revu par la suite.
Geneviève (en auto): Inapplicable ici, mais elle se rattrape au centuple dans:
Geneviève (la lettre): « T’as pas d’affaire à me dire des écoeuranteries de c’te genre-là. Tu t’penses ben bon, hein, d’attaquer une fille sur ses points faibles? Hein? Tu penses-tu que chus fière d’avoir perdu l’été de mes dix-huit ans, enfermée dans un hôpital psychiatrique parce que j’étais trop décrissée moralement pour être même capable de manger? J’AI FAITE UNE DÉPRESSION, CALICE! »
Lucy: « Ça suffit, Charlie Brown, j’en ai assez de tes insultes! » alors que c’est elle qui a amené le sujet.
ÉTAPE 8: Fuit le conflit qu’il/elle a lui/elle-même créé.
Tamara: Fuit la discussion en mettant de la musique à tue-tête.
Mon père: Pas dans cette confrontation-là puisque c’est moi qui a quitté la pièce. Mais dans la précédente, lors de l’incident de la TV, il est parti dehors au lieu de répondre à ma réplique.
La fille du rendez-vous: Inapplicable puisque je ne l’ai pas confrontée, ni l’ais-je revu par la suite.
Geneviève (en auto): Inapplicable ici, mais elle se rattrape au dans:
Geneviève (la lettre): … en allant s’enfermer dans sa chambre.
Lucy: S’enfuit en courant.
ÉTAPE 9: Cherche à rallier leur entourage commun contre l’autre.
Tamara: S’en est plaint à mon amante.
Mon père: S’en est plaint à ma mère.
La fille du rendez-vous: Inapplicable car nous n’avions pas de contacts en commun.
Geneviève (en auto et au sujet de la lettre): S’était plaint à Cassandra, notre coloc.
Lucy: Peut être applicable, si on prend le fait qu’elle a l’air de se plaindre à quiconque pouvant l’entendre lorsqu’elle hurle « IL m’a frappé! », au lieu de s’adresser directement à Charlie Brown en disant « TU m’as frappé! »
ÉTAPE 10: Cherche à rendre l’autre coupable de s’être défendu, et (s’il le peut) le punit pour l’avoir fait.
Tamara: Ça a abouti à ma rupture avec mon amante.
Mon père: Ma mère m’a sermonné, me traitant d’indélicat, d’impoli, et me sommant de continuer à endurer les abus de mon père sans rien dire, sinon ce sera de ma faute s’il lui fait vivre de la chicane.
La fille du rendez-vous: Inapplicable puisque j’ai coupé tout contact avec elle.
Geneviève (en auto): M’accuse d’être misogyne.
Geneviève (la lettre): « TIENS, T’ES CONTENT, LÀ? TU M’FAIS BRAILLER, TABARNAK! »
Lucy: Lui fait faire une crise de culpabilité, et lui casse la gueule en beauté.
Mais pourquoi est-ce que tous ces gens qui ne se connaissant pas et qui viennent tous de milieu différents agissent de la même façon? C’est qu’à la base, ils ont tous Le même point commun:
POINT COMMUN DE BASE: Toutes ces personnes semblent souffrir de basse estime de soi-même, soit de façon naturelle, soit provoquée par leur entourage.
Tamara: Est une ex-abusée sexuelle et domestique, qui a quatre enfants de quatre pères différents.
Mon père: Était un bâtard, à une époque où ça dérangeait le village, qui l’ont donc méprisé durant toute sa jeunesse. (Les années 1940-50.)
La fille du rendez-vous: Je ne l’ai pas connu assez pour le savoir. Cependant, il est possible qu’elle souffrait de complexes en rapport à son physique, que je décris dans le billet: « (elle avait un surplus de poids et ) était une géante de plus de six pieds avec des épaules comme un joueur de football. Je ne fais que 5’7″ et j’étais loin d’être un athlète. Et bien qu’elle était quand même trop petite pour souffrir de gigantisme, elle en avait quand même quelques caractéristiques physiques, comme le front large, le menton surdéveloppé et un sourire qui montre deux fois plus de gencives que de dents. «
Geneviève: Abusée et rabaissée par son entourage, a fait un séjour en hôpital psychiatrique.
Lucy: Inapplicable puisque c’est un personnage fictif.
Voilà pourquoi on dirait que leur bien-être dépend de leur capacité à rabaisser les autres plus bas qu’eux, ce qui expliquerait pourquoi ils réagissent aussi mal lorsqu’on leur en empêche. Ils sont dépendants de ces conflits, donc conflictuodépendants.
Il y a des situations conflictuelles qui nous permettent d’en apprendre plus sur soi-même, ainsi que dans nos rapports avec les autres. Je l’ai déjà démontré au début du second billet lorsque je liste les trois raisons qui poussent les gens à initier un conflit. Ainsi, si l’on prétend que tous ceux qui viennent nous chercher conflit, sans exception, sont conflictuodépendants, c’est croire qu’il est impossible que l’on soit dans le tort, et c’est démontrer que l’on souffre de narcissisme.
Par contre, quand quelqu’un cherche à descendre un autre plus bas que lui-même, et qu’il le fait en passant à travers les 9 premières étapes décrites ici, alors là, il est pertinent d’affirmer que nous avons affaire à une personne qui souffre de conflictuodépendance.
PS: Pour conclure cette étude, j’aurais aimé publier une BD tirée de l’album autobiographique Les Professionnels de Carlos Gimenez, dans lequel il décrit un ex-collègue de travail qui a exactement le profil-type d’un conflictuodépendant. Puisque l’histoire se passe en Espagne dans les années 60, ça montre que ce genre de personnalité est universel et intemporel. Hélas, suite à mon déménagement récent, je ne ai pas encore retrouvé l’album. Mais ça ne saurait tarder.
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