Geneviève la coloc de l’enfer, 9e partie: La conclusion.

De juin 1998 à juillet 2004, dans ce nouvel appartement, j’y ai vécu dans la paix et l’harmonie, aussi bien lorsque j’y ai vécu seul, que quand Karine, ma blonde suivante, est venu m’y rejoindre. Et même aujourd’hui, seize ans après la fin de ma colocation avec Geneviève, pas une seule fois n’ai-je ressenti une telle colère ni n’ai-je eu envie de vengeance ou de vandalisme.

Oui, je prends la responsabilité pour avoir commis ces gestes. N’empêche que si ça ne m’est qu’arrivé qu’une seule fois dans ma vie, et ce après deux ans et demi d’abus, ça prouve qu’agir de la sorte, ce n’est pas quelque chose de naturel en moi. Il a vraiment fallu que l’on me provoque et que l’on me pousse à bout.

En tout cas, si elle traitait son entourage de cette façon, je comprends mieux pourquoi elle a été abusée en retour. En fait, si ça se trouve, elle n’a peut-être jamais vraiment été abusée. Elle a probablement fait comme à la fin de notre dernière confrontation, celle au sujet de l’enveloppe, soit de piquer une crise en faisant comme si c’était elle la victime, et ce juste parce qu’on l’empêchait d’abuser les autres.

Si on s’donnait rendez-vous dans dix ans!? En juin 1997, toute la bande du journal Vox Populi avait décidé de s’inspirer de la chanson de Bruel en suggérant que l’on se donne rendez-vous dans dix ans. C’est ma suggestion de l’endroit et de la date qui a été choisie. D’abord, puisqu’il était impossible de savoir si tel bar ou tel resto allait encore exister une décennie plus tard, j’ai choisi la porte d’entrée principale du cégep comme point de rencontre. Et de là, on décidera où aller. Quant à la date, c’est tout simple : Le 20 juillet 2007 à huit heures et sept minutes du soir. Ou plus simplement : 20-07, 2007, 20:07. Impossible à oublier, même si on perd notre carton d’invitation.

Les années passent.  La date arrive. À ma grande déception, nous ne sommes que cinq : Sophie et JF du journal étudiant, Lucien, Geneviève, et moi. Et cette chère ex-coloc était accompagné d’un bébé, sa plus récente fille. Bien que Geneviève est jasante et amicale, je vois tout de suite qu’elle garde une certaine distance avec moi.

Lucien et moi sommes piétons. Aussi, lorsque l’on choisit l’endroit pour notre souper, il reste à savoir qui va embarquer dans quel véhicule. Il me semble évident que Geneviève ne voudra pas que j’embarque avec elle. Mais en même temps, pour autant que les trois autres le sachent, Geneviève et moi sommes ex colocs, ex tout court et bons amis.  Ils vont donc trouver étrange que je choisisse l’autre véhicule. Aussi, pour éviter les tensions si je voyage avec Geneviève et les questions si je ne le fais pas, je ruse en jouant la chose à pile ou face, en faisant semblant que ça me fait prendre l’autre véhicule. J’embarque avec mes deux autres amis, et Lucien n’est que trop heureux de se retrouver à voyager seul avec celle qui l’a déviergé dans ma chambre une décennie plus tôt.

Sophie, JF et moi arrivons les premiers. On se trouve une table à six places. Afin de tester Geneviève, pour voir si elle veut vraiment me tenir à distance ou bien si je me l’imagine,  je décide d’utiliser nos places à table. Voici comment je procède : Je m’assois en premier à la chaise au coin. Ceci oblige mes deux amis à s’asseoir en face de moi. Ça laisse donc les deux chaises à côté de moi libres.

Geneviève étant mère, elle va logiquement vouloir installer son bébé à côté d’elle. Elle n’aura donc pas le choix de s’asseoir de mon côté de la table. Alors si elle s’assoit directement à côté de moi sur la chaise libre 1, ça veut dire que je me trompais et qu’elle ne m’en veut pas. Par contre, si elle place sa fille entre nous deux et s’assoit sur la chaise libre 2, alors ça signifiera que j’avais raison.

Lorsqu’ils viennent enfin nous rejoindre, Geneviève dépose sa fille de mon côté, sur la chaise libre 2.

« Eh bien! » me dis-je. « Ça a l’air que je me trompais, après tout. Elle ne cherche pas à m’éviter. »

En fait, elle cherchait à m’éviter encore plus que je ne le croyais.  Je le constate avec  surprise alors que je la vois aller s’asseoir non pas à côté de sa fille, mais bien en face d’elle, sur la chaise libre 3, soit à l’autre extrémité de la table.  Plus de doute possible, cette fille tient à rester éloignée de moi.

Le souper se déroule de façon cordiale, amusante et positive.  Puis, au bout de deux heures, Geneviève nous annonce qu’elle doit repartir car la route est longue jusqu’à Québec, où elle habite maintenant.  On la salue et elle part.  Dès que l’on voit sa minivan disparaître, Lucien se tourne vers moi et me dit à voix basse:

« Ça paraissait pas, là, mais Geneviève était vraiment en tabarnak après toi. »
« Ah oui?  Comment ça? »
« Tantôt dans sa van, quand qu’on s’en v’nait icite, elle m’a dit qu’une fois elle te cherchait sur Google, pis ‘est tombée sur une page web que t’as faite, pis que t’avais écrit un texte sur elle, pis que ça l’avait faite crissement chier. »

En effet, la première version de Geneviève la coloc de l’enfer fut l’un des nombreux textes disponibles sur La Zone Requin tout le long où cette page a existé, de 2003 à 2009.  Voilà qui explique son attitude distante. 

Je croyais que dix ans de plus lui auraient rapporté un peu de maturité.  Je me trompais.  Et je ne dis pas ça seulement parce qu’elle m’a tenu rigueur pour mon texte.  C’est que, une heure plus tôt, pendant le repas, en discussion avec JF, elle lui a dit quelque chose que j’ai trouvé plutôt aberrant:

« Oui, mon bébé, c’est mon 3e enfant.  Ce qui me fait chier, c’est que j’ai toujours voulu avoir un garçon, pis que j’ai eu rien que des filles. Mais là, mon chum, y trouve que trois, c’est ben suffisant, y’en veut pu d’autres. »
« Fa que tu va y renoncer. »

« Ben là, j’va pas me sacrifier pour lui.  Non, je vais m’essayer une dernière fois. »
« Pis ton chum? Comment tu vas le convaincre d’en avoir un autre? »
« Y’é pas obligé de l’savoir.  J’va juste lâcher la pilule sans lui dire. »

Aujourd’hui, six ans plus tard, je viens d’aller jeter un oeil à son Facebook, auquel j’ai accès même si nous n’y sommes pas amis car il est ouvert à tous.  Ça m’a permis de voir qu’elle a vraiment mis son plan à exécution.  Elle l’a eu, son 4e enfant.  Pas de chance, elle qui voulait tant avoir un garçon, c’est encore une fille.  Je ne sais pas si ça l’a déçu ni à quel point.  Tout ce que je sais, c’est que l’on peut voir ceci sur son mur:

Avec les déboires que j’ai eu avec la mère de mes enfants lors de notre séparation, je suis très bien placé pour savoir que peu importe les agissements de la mère, la loi lui accorde toujours la garde des enfants.  Dans de telles conditions, je n’ose imaginer ce que Geneviève a bien pu faire pour perdre la garde de sa cadette. 

Comme quoi les gens qui ont ce genre de personnalité ne changent pas et ne changeront jamais. Toxique un jour, toxique toujours.

4 réflexions au sujet de « Geneviève la coloc de l’enfer, 9e partie: La conclusion. »

  1. Ayant lu cette histoire du temps de la Zone Requin, je pensais comme toi qu’elle aurait pu maturer avec le temps. Malheureusement, on a la preuve que s’il y a des gens qui ont su évoluer dans le bon sens avec le temps, on a le parfait exemple opposé.

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  4. Tu as un excelllllllent caractère, j’ai voulu la tuer tout le long. Mais bon la « vengeance » était vraiment bonne, ça amoindrit la frustration que j’ai contenue depuis le début. Encore une fois, c’était super bon. Merci 🙂

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