L’orgueilleux complexé, cet ennemi inévitable et éternel.

N’accepte jamais de te faire rabaisser par quelqu’un de ton entourage, surtout en blagues.  Parce qu’en l’acceptant, tu lui passes le message comme quoi tu es d’accord pour être dans une relation abusive dans laquelle tu seras la victime éternelle de ses remarques rabaissantes. Et pire encore, ça passe le message à tout ton entourage comme quoi il est normal de te manquer de respect et d’abuser de toi.

La raison pour laquelle je dis surtout en blagues plutôt que même en blagues, c’est parce que toute personne qui ressent le besoin vital de rabaisser un ami va immanquablement utiliser l’humour comme véhicule pour ses insultes, dans le but de les rendre acceptables.  On désigne généralement cette pratique sous le nom de sarcasme.  Or, qu’est-ce que c’est, dans le fond, qu’un sarcasme, hm?  C’est une remarque que l’on fait dans le but de déstabiliser l’autre, de l’insulter en douce, d’exercer un certain pouvoir sur lui, voire de manifester un genre de contrôle. 

Il est normal d’user de sarcasmes contre un ennemi, une connaissance quelconque ou un étranger.  En revanche, le sarcasme n’a pas sa place dans une relation d’amitié. Il y a une différence entre la simple taquinerie légère et la remarque condescendante lourde. Peu importe si cette remarque est dite avec sérieux ou sur le ton de la blague, ça ne change rien au fait que :

  1. Cette idée négative à ton sujet lui est venue en tête.  Un véritable ami n’aura jamais ce genre de pensée pour toi.
  2. C’est une remarque rabaissante, donc une insulte. Une personne respectueuse n’insulte pas les autres, et encore moins celui de qui il se prétend l’ami.
  3. S’il ne peut s’empêcher de t’exprimer cette chose négative qu’il pense de toi, c’est parce qu’il est très important pour lui de te convaincre que tu es aussi inférieur qu’il a besoin que tu sois.

Quel genre de personne agit ainsi avec son entourage, incluant ceux et celles qu’elle prétend apprécier et/ou aimer?  En deux mots : L’orgueilleux complexé.  Ou l’orgueilleuse complexée si c’est une femme. Mais pour alléger le texte, je vais m’en tenir au genre masculin.

L’orgueilleux complexé est ainsi nommé car il s’agit d’une personne qui, pour diverses raisons, ressent un profond complexe d’infériorité.  Au niveau de l’inconscient, il n’a pas l’impression qu’il est à la hauteur des autres, et il ne croit pas non plus avoir ce qu’il faut pour s’élever à leur niveau.  Ce complexe d’infériorité combiné à ce sentiment d’impuissance à y changer quelque chose est insupportable pour son orgueil.  Aussi, par instinct de survie moral, il développe le réflexe compensatoire de se penser meilleur que les autres. Mais puisqu’il n’a aucune raison valable de le croire, la seule façon pour lui de confirmer cette pensée, c’est en rabaissant les autres plus bas que lui. 

Pour ressentir le besoin de te rabaisser, il faut qu’il te considère instinctivement comme étant supérieur à lui. Or, quand une personne a un complexe d’infériorité, tout le monde lui semble supérieur. Incluant ses amis.

Non seulement l’orgueilleux complexé te rabaisse sur la moindre chose que tu fais, dis, aime, etc, son besoin de te trouver des défauts le pousse à t’en inventer : Soupçons fantaisistes, sous-entendus aberrants, interprétations négativement biaisée des faits, opinions impertinentes. Ceci créé une dynamique dans laquelle il se place en position supérieure, en tant que personne à qui tu as toujours des comptes à rendre. Ce qui l’encourage encore plus à se moquer de toi avec condescendance.

À ce sujet, l’orgueilleux complexé tentera parfois de se justifier, en disant que ses blagues insultantes à ton sujet, c’était seulement un test qu’il te passait.  C’était pour voir le genre de personne que tu es vraiment.  Pour voir si tu es fort, capable d’en prendre, ou un snowflake fragile.  Effectivement, il te teste sans cesse. Sauf qu’en réalité, c’est pour voir jusque où il peut aller pour satisfaire son besoin de te trainer dans la boue.  Et parfois, histoire de te t’encourager à endurer, il te dira la phrase classique « Quand on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose. »  Une phrase qui exprime clairement que la seule et unique valeur que tu as à ses yeux, c’est en tant que sujet de ridicule.

Rabaisser les autres est tellement important pour le bien-être moral de l’orgueilleux complexé que ça lui est nécessaire, voire même vital.  La preuve, c’est qu’au moment où tu lui étales en face ce comportement négatif, il va se sentir envahi par un grand sentiment de malaise comparable à celui d’un claustrophobe réalisant qu’il se fait enterrer.  Alors qu’une personne normale va s’excuser si tu lui dis qu’il t’a blessé, l’orgueilleux complexé va prendre tes paroles comme une attaque personnelle et il va te péter une crise d’hystérie. Il contre-attaque promptement en te lançant des jugements négatifs, en t’accusant d’être susceptible, frustré, insécure, fragile

C’est ce qu’on appelle faire de la projection. Car en effet, en agissant de la sorte, c’est plutôt lui qui fait preuve de ce dont il t’accuse.  Être insulté de se faire demander d’arrêter ses abus, c’est être susceptible.  En lui demandant de cesser de t’abuser, tu le frustres dans son besoin de le faire.  D’ailleurs, ce besoin constant de rabaisser les autres plus bas que soi, il n’y a pas plus grand signe d’insécurité.  Enfin, faut-il être fragile pour péter un câble, juste parce qu’on lui demande de s’abstenir d’insulter autrui.

Face à ton refus de subir ses abus, son réflexe d’inverser les rôles fera qu’il se donne l’image de la victime tout en t’accusant toi d’être la personne toxique du duo puisque, prétend-t-il, tu essaies de le faire passer pour le méchant. Cette petite BD que j’ai fait il y a quelques années illustre bien ce phénomène.

Aux yeux de l’orgueilleux complexé, ce que tu lui as fait est tout simplement impardonnable. Ça fera de lui ton ennemi acharné pour le reste de ses jours.  Ça peut sembler exagéré à dire, ça n’en demeure pas moins un fait.  Il ressentira pour toi une haine féroce et une rancoeur éternelle qui le poussera à parler et agir contre toi pendant dix, vingt, trente ans après cette seule et unique confrontation entre vous deux.  Une dans lequel ton seul crime a été de dire non à ses abus.

L’une des choses dont l’orgueilleux complexé a besoin pour sa survie morale, c’est l’appui et le support des autres.  Voilà pourquoi il tentera de convaincre votre entourage commun de lui servir d’armée personnelle dans sa croisade contre toi.  Pour ce faire, il va médire éternellement à ton sujet.

Le plus pathétique dans tout ceci, c’est qu’à ceux qui lui demanderont ce qu’il te reproche au juste, jamais l’orgueilleux complexé ne dira la vraie raison.  C’est parce qu’en tant qu’orgueilleux, il est incapable d’avouer ses torts et ses travers. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’il explique que « Je prends très mal le fait qu’il voit bien que je suis un complexé qui a besoin de rabaisser les autres afin de me sentir mieux avec moi-même. »  Pour se justifier, il est donc obligé de t’inventer toutes sortes de défauts que tu n’as jamais eu, te prêtant des motivations que tu n’as jamais ressentis, en t’accusant de gestes que tu n’as jamais commis. Trois choses dans lesquelles vos amis en commun ont bien du mal à te reconnaître.

Et voilà pourquoi dans le titre de ce billet, je dis que c’est un ennemi inévitable et éternel.  Inévitable parce que l’on n’a hélas aucun contrôle sur les gens que le hasard met sur notre chemin. Et éternel, parce qu’une fois que l’orgueilleux complexé est dans ta vie, tu n’as que deux choix : Le subir en tant qu’ennemi qui s’affiche en tant qu’ami et qui met beaucoup d’efforts pour te descendre avec joie.  Ou bien le subir en tant qu’ennemi qui s’affiche comme tel et qui met beaucoup d’efforts pour te descendre avec haine.

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Pour lire davantage sur le sujet:


Il y a beaucoup de similitude entre le comportement d’un orgueilleux complexé et celui d’une personne conflictuodépendante (pour qui le bien-être dépend des conflits), au point qu’une personne peu très bien être les deux à la fois. Voyez le billet 40 signes pour détecter d’avance une personne conflictuédépendante, et voyez si ça s’applique.

Puisqu’il s’agit de rabaisser autrui pour se sentir mieux avec soi-même, voici 9 sujets insignifiants qu’utilisent certaines personnes pour se sentir supérieures aux autres.

En rapport à ce que je dis plus haut, voici une explication de ce qu’est Le réflexe compensatoire.

Et ici, j’explique pourquoi ces gens ont recours à La prétention par réflexe de survie.

Et ici, vous avez le liens vers tous les autres billets de la SÉRIE: La conflictuodépendance 

Une allégation mensongère vaut bien une plainte officielle

Après sept mois à mon travail comme préposé aux bénéficiaires dans un CHSLD, j’ai enfin eu droit à mon premier antagoniste. Julien, mi-trentaine, est infirmier auxiliaire. Comme moi, il fait partie d’une agence qui place des travailleurs de la santé là où il y a grand manque de personnel.

Bien qu’il soit à ce poste depuis seulement deux mois, j’ai pu rapidement voir quel genre de personne est Julien: Un pervers narcissique passif-agressif doublé d’un conflictuodépendant. Le genre à toujours chercher à prendre les autres en défauts, histoire de les rabaisser plus bas que lui.

Son narcissisme se voit jusque dans sa manière de s’habiller. Au travail, nous avons la chance d’avoir un réglement très souple en matière d’uniforme: On porte ce que l’on veut, pourvu que ça soit sobre. 95% de ceux qui travaillent à ce CHSLD choisissent de s’habiller en uniforme, de manière à montrer qu’ils sont des travailleurs du milieu de la santé. Et ça inclut les employés du ménage. Tandis que Julien choisit de s’habiller en T-shirts moulants, de manière à montrer qu’il a un beau corps d’athlète. Déjà là, dans l’image qu’il choisit de projeter autour de lui dans son milieu de travail, on voit où est sa priorité.

À quelques reprises, j’ai vu Julien s’adresser à des collègues préposés en leur posant des questions pièges, dans le but de mettre le doute au sujet de leur vitesse, leur intégrité, leur professionalisme ou leur honnêteté. Et en bon manipulateur irresponsable, jamais il ne va affirmer quoi que ce soit. Toujours, il va poser des questions embêtantes qui retournent tout contre son interlocuteur. Des questions du genre de : « Qu’est-ce qui te fait affirmer que tu es à l’heure dans ton travail? Qu’est-ce que tu perçois là-dedans comme étant un travail bien fait, selon le document officiel? Est-ce que tu as consulté ce document? Qu’est-ce qu’il disait? Pourquoi, selon toi, est-ce que la version que j’ai dans les mains en ce moment diffère de ce que tu viens de me dire? »

Vous voyez le genre de chiant.

Non seulement ai-je l’habitude de ce genre de personnes, j’ai appris avec les années comment leur tenir tête. Et c’est une bonne chose, car tel que je l’avais prévu, il a fini par me prendre pour cible.

Cette lettre que j’ai écrite à la direction du CHSLD est auto-explicative. J’ai seulement changé les noms.

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Samedi le 8 avril 2023

Bonjour.

Mon nom est Stéphane et je suis préposé à ce CHSLD depuis le 1er septembre 2022. Je vous écris cette lettre uniquement parce que je ne connais pas votre emploi du temps, afin de vous permettre de nous fixer une rencontre lorsque ça vous conviendra.

Je veux déposer formellement une plainte contre l’infirmier Julien pour atteinte à ma réputation, intimidation, et harcèlement moral, bien que nous n’en sommes qu’au début dans ce dernier cas.

J’ai pris une semaine afin de consulter des gens et à bien réfléchir afin de ne pas prendre cette décision à la légère.

Alors voici les incidents dont il est question.

Le soir du 1er ou du 2 avril 2023, je travaillais au 2e étage à l’est.  Il était environ 18h30.  Ma collègue Chantal était partie souper.  J’étais dans la chambre de Monsieur Gilles que je venais tout juste de terminer de changer et de coucher.

Alors que je m’apprêtais à sortir de la chambre, l’infirmier Julien est venu m’y rejoindre.  Il m’a demandé si j’étais à l’heure dans mon travail, avec les résidents dont je devais m’occuper.

Par observation autant que par expérience, j’ai pu constater à de nombreuses reprises par le passé que Julien cherche toujours à prendre les préposés en défaut, et qu’il le fait avec des questions pièges de ce genre-là.  Voyant clair dans son jeu, je lui ai calmement répondu que le simple fait qu’il me pose cette question, ça signifie que lui, croit que je suis en retard.

Il me répond qu’en effet, depuis le temps que je travaille ici, il est inacceptable que je prenne autant de temps à faire mon travail.  Voilà une accusation qui me surprend car lorsque je travaille de soir, le dernier résident est toujours couché entre 21h30 et 22h, ce qui est dans les temps. 

Il me demande ensuite quelles sont les personnes que je dois faire après monsieur Gilles.  Je lui réponds que Chantal m’en a écrit la liste avant qu’elle parte souper, que cette liste est sur le comptoir de la cuisine, et que nous pouvons aller la consulter ensemble s’il le veut.  Plutôt que de suivre ma suggestion, il me demande si j’ai pris connaissance des nombreuses plaintes qu’il y a eu à mon sujet, en rapport à la qualité de mon travail de soir la veille.

En désignant monsieur Gilles derrière moi, je lui ai répondu, toujours aussi calme : « Ah bon?  Comme tu peux voir, monsieur est changé, il est couché, abrié, le lit est baissé, le bon nombre de ridelles sont montés, il a sa clochette d’alarme à portée de la main, les lumières sont fermées, la télé est éteinte. Et s’il y avait eu un détecteur de mouvement, je l’aurais allumé.  Alors qu’est-ce que tu perçois comme étant de la mauvaise qualité au travail ? »

Pour toute réponse, il lève la main vers moi en faisant signe de STOP et dit : « Je ressens beaucoup d’agressivité dans tes paroles. Je me vois obligé de te laisser le temps de te calmer, et on pourra poursuivre la discussion plus tard. »

J’étais abasourdi par cette accusation.  En 54 ans d’existence, je vous assure que c’est la première fois de ma vie que l’on m’accuse d’être une personne agressive.

J’insiste tout de même afin qu’il réponde à ma question.  Il me dit alors que l’on aurait observé des chaises bassines dont les roues n’étaient pas sous frein, et des résidents couchés sans jaquettes.  Je me souviens qu’en effet, la veille, au 2e étage, Madame Juliette avait elle-même enlevé sa jaquette au lit.  Mais sinon, à part ceux qui ont leurs propres pyjamas, les seuls résidents qui dorment sans jaquette le font par habitude et à leur propre demande.  Comme monsieur Albert, par exemple.   Quant aux chaises bassines sans frein dans les chambres, il est impossible que j’en sois la cause.  Par préférence personnelle, je les ai toujours déplacées en les soulevant parce que c’est plus rapide que d’enlever et remettre les freins aux quatre roues. Cette accusation de sa part est donc totalement fantaisiste.

Mon premier réflexe fut de lui faire cette précision.  Mais ne voulant pas passer pour un agressif, je suis resté silencieux.

Au retour de Chantal je vais souper. À mon retour de souper, Virginie, l’infirmière auxiliaire, me passe le message comme quoi l’infirmier Julien veut que j’aille coucher Madame Françoise. Or, cette dame, c’est l’équipe du Centre qui s’en occupe, alors que moi je suis à l’Est.  Je me renseigne auprès de Chantal qui me confirme qu’en effet, elle appartient à l’équipe du Centre.

Je vais voir Julien pour le lui dire. Il insiste comme quoi c’est à moi de faire Madame Françoise, et qu’il serait bon que je consulte le plan de travail afin que je sache bien comment faire le mien, depuis le temps que je travaille là.

Ses commentaires sont aussi rabaissants que mensongers.  Mais ne voulant pas passer encore une fois pour un agressif, je ne m’obstine pas et me dirige vers la chambre de Madame Françoise. Une fois arrivé, je vois que Rachid et Tonio, mes deux collègues de la section du Centre, y sont déjà.  Ils me confirment que ce sont bien eux qui doivent s’en occuper.

Je leur ai demandé de venir avec moi confirmer la chose auprès de Julien, ce qu’ils ont fait.  … Ce qui permet maintenant à Julien de dire que je me suis mis en gang contre lui.

Je considère que je suis une personne qui a l’esprit ouvert, en plus d’être un solutionnaire.  J’ai toujours écouté les critiques et les commentaires puisque ça me permet de m’améliorer, autant dans mon comportement que dans la qualité de mon travail.  Aussi, au lieu de rejeter les accusations de l’infirmier Julien, je me suis dit que c’était peut-être vrai, que j’ai un comportement agressif sans m’en rendre compte.  Peut-être que personne n’avait osé me le dire avant lui ?  Aussi, dès le lendemain et pour les jours qui ont suivi, je suis allé consulter, un par un, huit de mes collègues de travail.  Je leur ai demandé si je suis une personne agressive.  Ou bien si mes réponses démontrent de l’agressivité lorsqu’on me corrige dans mon travail.  En sept mois à travailler ici, si tel est le cas, ils ont bien dû le remarquer.

Ces gens sont l’infirmière Barbara, ainsi que les préposés Andréane, Brigitte, Bertrand, Raoul, Annie, Pascale, et Marie-Lise.  Ils étaient tous surpris de cette accusation. Ils m’ont au contraire rassuré que j’étais calme, doux, harmonieux, que l’on ne m’a jamais entendu protester, et que je faisais bien mon travail à partir du moment où on me disait quoi faire. 

Cependant trois d’entre eux m’ont fait réaliser quelque chose.  Lorsque Julien a vu que je ne tombais pas dans le piège de ses abus, il m’a fait miroiter un abus encore pire, en m’accusant d’être une personne agressive.

Ne pas oser protester face à ses abus (mensonges sur mon travail) sous la menace d’être victime d’un encore plus grand abus (atteinte à ma réputation), il y a un terme pour ça : intimidation. Ce qui est illégal.

Et puisqu’il me donne déjà la réputation d’être agressif : Atteinte à la réputation.  Ce qui est illégal.

Enfin son insistance à me chercher des problèmes, quitte à les inventer et à les créer lui-même, et ce à répétition, comme il l’a fait le soir du 1er ou du 2 avril, c’est du harcèlement moral au travail.  Ce qui est illégal.  D’accord, ce n’est qu’à ses débuts.  J’ai eu la chance de ne pas avoir à travailler avec lui depuis ce soir-là, alors ça ne s’est pas reproduit. N’empêche que ça vient de commencer.  Et que je crains que ça se reproduise.  Et craindre quelqu’un, c’est subir de l’intimidation.  Ce qui est illégal.

Je vous assure que ce n’est pas une question d’orgueil blessé de ma part.  Si j’ai commencé par interroger l’infirmière Barbara, c’est parce qu’elle est non seulement directe, elle est brusque. À plusieurs reprises à mes débuts, elle me disait quoi faire en me reprochant de tourner en rond.  Cependant, vous ne me verrez jamais porter plainte contre elle.  Car contrairement à Julien, lorsqu’elle a quelque chose à dire contre moi, c’est la vérité.  Elle me le dit directement au lieu de me poser des questions pièges.  Elle n’essaye pas de me faire passer pour ce que je ne suis pas. Elle ne me fait pas de menace. Elle est sévère mais honnête. C’est quelque chose que j’apprécie chez les gens, puisque ça me permet de m’améliorer. Chose qui n’est pas le cas avec le comportement de Julien envers moi.

Croyez-moi que je suis désolé d’en arriver là.  Mais les abus de Julien, tels que décrits ici, n’ont pas leur place dans ce milieu de travail.

Je suis disponible pour vous rencontrer lorsque cela vous conviendra, afin de pouvoir déposer ma plainte comme il se doit.
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Et j’ai signé. Et j’ai mis le tout dans une enveloppe. Que je suis allé déposer au bureau des ressources humaines. Les conséquences n’ont pas tardé. Le jour suivant, la directrice me dit qu’elle a pris compte de ma lettre et que ma plainte allait être traitée comme il se doit.

Comment tenir tête efficacement à un pervers narcissique en milieu de travail?
Il s’agit de faire comme dans ma lettre. À partir du moment où il commence, il faut lui montrer immédiatement que l’on voit clair dans son jeu. C’est ce que j’ai fait en lui disant « Le simple fait que tu me poses cette question, ça signifie que TOI, tu crois que je suis en retard. » Ceci le désempare car ça l’expose comme l’hypocrite qu’il est, ça lui montre que je ne suis pas dupe, et ça détruit immédiatement le plan qu’il s’était monté en tête contre moi.

Ensuite, pour lui enlever le contrôle de la situation, il ne faut ne pas répondre à ses questions. On lui donne plutôt des réponses différentes de ce qu’il cherche à nous faire dire. Comme j’ai fait lorsqu’il m’a demandé de qui est-ce que je devais m’occuper par la suite. Si je lui avais récité ma liste de noms, ça lui aurait donné l’opportunité de m’obstiner sur les gens à faire, ou sur l’ordre dans lequel je devais les faire. En lui répondant plutôt que Chantal m’avait établi une liste, et que cette liste était dans une autre pièce, je lui ai enlevé toute opportunité de me prendre en défaut. La preuve que sa question n’avait pas d’autre but que ça, c’est qu’il a décliné mon invitation d’aller la consulter ensemble.

Enfin, pour déstabiliser complètement le narcisse, on conclut en lui servant une preuve de sa bullshit. Ce que j’ai fait en lui démontrant que je fais bien toutes les étapes de mon travail. Et pour le piquer encore plus, je lui renvoie sa propre tournure de phrase embêtante qu’il aime tant utiliser, soit « Qu’est ce que TOI tu perçois comme étant…? » Pour quelqu’un qui ne veut prendre aucune responsabilité pour ses accusations bidon, être obligé de donner son opinion le place dans une inconfortable position.

Rendu là, le narcisse cherchera aussitôt à faire cesser la situation. Ce qu’il a fait, en me lançant son accusation farfelue d’agressivité. Or, cette pratique a un nom officiel : Gaslighting, une technique qui consiste à déformer la réalité en affirmant mensongèrement à son interlocuteur que ce dernier perçoit les choses de manière erronée. Dans ce cas-ci, en affirmant que je perçois que mon explication est objective, alors qu’elle est un signe d’agressivité. Le gaslighting est reconnu comme étant une tactique très prisée chez le pervers narcissique. En général, il l’utilise dans le but d’invalider la défense de son interlocuteur. Mais ici, c’était surtout dans le but de me faire taire, puisqu’il ne pouvait plus endurer de se faire remettre ses propres travers en face.

Puis, il tentera de fuir cette situation qui a échappé à son contrôle. Chose qu’il a exprimé en disant qu’il reviendra quand je serai calmé. C’est le bon moment de l’en empêcher, en lui rappelant que s’il est venu me voir, c’est parce qu’il avait quelque chose à me dire. Trop orgueilleux pour accepter d’être ainsi pris en défaut, mais désemparé et pressé de mettre fin à cette conversation qui le rend inconfortable, il dira probablement n’importe quoi avant de se replier. Exactement ce qu’il a fait, avec ses accusations de chaises aux roues non-verrouillées et de jaquettes non-mises.

À partir de ce point, la meilleure stratégie, c’est de (re)devenir passif et le laisser partir digérer cette humiliation. Pour le pervers narcissique, lui exposer que l’on voit clairement que son comportement est aussi prévisible que bidon, il n’y a pas de pire affront pour son orgueil. Il sera envahi par une impulsion incontrôlable de riposter, de se venger. Mais puisque son jugement est obscurci par sa frustration, il commettra des erreurs grossières lorsqu’il appliquera ses abus. Comme ici, alors qu’il me rajoute la tâche de m’occuper de Mme Françoise, sans avoir songé une seule seconde que tous mes autres collègues de l’étage sauraient que c’était Tonio et Rachid qui lui étaient assignés. Et que, par conséquent, ils me feraient d’excellents témoins contre lui.

Rendu à ce point, il serait tentant de continuer de lui mettre de la pression par des commentaires cinglants. Par exemple en lui retournant ses arguments favoris, comme quoi, avant de m’assigner des gens que je n’ai pas à faire, il devrait consulter le plan de travail. En ajoutant que depuis le temps qu’il est à cet emploi, il est supposé connaître son travail, en sachant quel résident est assigné à quel préposé. Or, aussi tentant que ça puisse être, il faut s’en abstenir car ça serait une erreur stratégique. Et voici pourquoi :

Ce qu’il y a de plus risible chez un pervers narcissique, c’est que dès qu’il voit que tu ne le laisse pas faire de toi la victime de ses abus, alors il inverse aussitôt la situation, en déclarant aux autres dans ton dos que c’est lui qui est la victime de tes abus. Aussi, la dernière chose à faire, c’est de lui donner de vraies raisons de se plaindre de toi. En restant passif contre lui, il sera donc obligé de mentir, d’inventer, d’exagérer et de déformer les faits, juste pour avoir quelque chose à te reprocher. Bref, de tenter de gaslighter les autres à ton sujet. Comme ici, lorsqu’il se plaint que je suis agressif et que je me ramasse des gens pour me mettre en gang pour l’intimider.

Or, en agissant ainsi, il m’a m’a donné lui-même les munitions requises pour le descendre, car il m’a permis de l’accuser avec pertinence d’atteinte à la réputation, d’intimidation et de harcèlement moral au travail. Toutes des choses qu’il n’aurait pas faites si je l’avais laissé me rabaisser avec ses questions pièges plutôt que de lui tenir tête dès le départ.

À ce point-ci, on peut quasiment dire que je l’ai influencé, voire même manipulé, à agir envers moi de manière à ce qu’il me donne des raisons pertinentes de déposer ces trois chefs d’accusations graves contre lui à la direction. Possible! Mais il ne faut juste pas oublier que s’il n’était pas un pervers narcissique, alors il n’agirait pas ainsi, peu importe la provocation. Il ne fait donc que récolter les conséquences bien mérités de ses gestes inacceptables.

Ah, et la raison pour laquelle j’ai déposé plainte par lettre plutôt qu’en prenant rendez-vous pour le faire en personne et de vive voix, c’est parce que les paroles s’envolent mais les écrits restent. En personne, j’en aurais oublié en le racontant. Et la direction en aurait oublié après m’avoir écouté. Et s’ils avaient pris des notes pour mettre à son dossier, celles-ci auraient été bien minces. Tandis que là, il s’agit d’un document clair et exhaustif, déjà imprimé, qu’ils ont simplement mis à son dossier. La Direction apprécie toujours qu’on leur facilite la tâche.

Le plus grand paradoxe du pervers narcissique, c’est qu’autant il a besoin d’un public à qui divulguer vos défauts, autant il a profondément peur que ses propres défauts soient révélés à ce même public. Ce qui signifie, second paradoxe, que plus il intimide sa victime, plus il la craint. Et c’est normal. Personne ne connait mieux le comportement abusif du pervers narcissique que sa victime. Et ceci la rend dangereuse pour lui. Car comme je le répète sans cesse: Le plus grand complice de ton agresseur, c’est ton propre silence. Et face à un tel comportement, je ne suis pas homme à garder le silence.

J’aurais donné gros pour voir sur son visage le choc que ça a dû lui faire, d’apprendre par la Direction que non seulement ai-je porté plainte contre lui, j’ai passé une semaine complète à en discuter avec huit de nos collègues. Et que aucun d’entre eux ne sont d’accord avec l’image qu’il colporte de moi. Ce qui signifie qu’au moment de cette rencontre, il devait bien se douter que les ragots ont eu le temps de faire leur chemin, donc que la majorité du personnel et de l’administration étaient fort probablement au courant de ses agissements. Et il ne peut même pas retourner la situation contre moi en m’accusant d’atteinte à sa réputation, puisqu’il y a eu des témoins pouvant corroborer le trois quart de ce que j’ai dénoncé. Sans oublier les autres préposés qui ont été sa cible, avant que ce soit à mon tour.

Pour l’instant, le CHSLD le garde car il y a grand manque de personnel. Mais puisqu’il est un employé d’une agence, et non un employé du CHSLD, il n’est pas membre du syndicat, et n’a donc personne pour le protéger. Il sait très bien qu’à la prochaine plainte qu’il y aura à son sujet, fut-elle de moi ou d’un autre, il sera renvoyé sans autre forme de procès.

Depuis ce jour, lorsque l’on se croise, il ne me parle pas et il ne me regarde pas. Et s’il arrive que nous sommes dans la même pièce en présence d’autres personnes et qu’il a à prendre la parole, son ton de voix est beaucoup plus doux qu’à son habitude.

S’il a passé de loup à agneau, c’est parce que j’ai su lui démontrer, et ce dès les premiers instants où il a tenté de m’imposer ses abus, que ce comportement ne passait pas avec moi.

C’était son choix de devenir mon agresseur. Mais c’était mon choix de ne pas devenir sa victime.

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Update. Depuis le 15 juin, il n’est plus à l’emploi du CHSLD. Je n’en connais pas les raisons. Mais ma plainte a dû y être pour quelque chose.

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Y’A LIENS LÀ

Il y a 15 ans, j’ai écrit un billet de blog intitulé Commettre l’erreur de pardonner. Celui-ci explique clairement que le principe du pardon est une mentalité de lâche, et que celle-ci ne fait qu’encourager les abus à continuer. Et je le fais en démontrant avec logique comment chaque argument pro-pardon n’a rien de pertinent.

Les conséquences de la conflictuodépendance

Voilà un bon moment que je n’avais pas parlé des conflictuodépendants. Il s’agit de gens qui souffrent d’une estime de soi aussi basse que profonde, souvent à cause d’une enfance et adolescence dans laquelle ils ont été constamment rabaissés par leur entourage.  Ils sont complexés, en général parce qu’ils sont ou bien obèses, laids, faibles, pauvres, de mauvaises familles, et/ou toute autre raison qui puisse nous attirer les moqueries et le mépris social. 

Devenus adultes, trop lâches pour être capables de travailler sur leurs problèmes et les régler, ils ont recours à la seule option qui est à leur portée afin de se sentir mieux avec eux-mêmes : Tenter de rabaisser les autres plus bas qu’eux. Ainsi, puisque leur bien-être moral dépend des situations de conflit, ça fait d’eux des gens conflictuodépendants.

Je vais vous présenter une situation potentiellement négative, tirée de ce que je vis en ce moment.  Puis, je comparerai deux réactions : Celle de la personne confluctuodépendante, et celle de la personne normale.

LA SITUATION.
Je déménage bientôt pour retourner dans ma Montérégie d’origine. Habitué d’être membre au gym de la chaine Éconofitness, j’ai cherché sur Google pour voir s’il y en avait dans la région. J’ai été déçu de voir que non. Par contre, il y en a une dizaine d’autres.  Deux appartiennent à des chaînes bien connues, soit Énergie Cardio et Nautilus Plus, tandis que les autres sont des gyms privés ou indépendants.

Seconde déception : Si les chaînes affichent clairement leurs tarifs (avant taxes), les gyms indépendants ne disent pas un mot sur le sujet. Ils utilisent des termes comme tarifs avantageux, ainsi que forfaits économiques. Mais à part ça, pas un ne daigne afficher ses prix.

J’ai cru avoir trouvé une exception en constatant que la page web de l’un d’eux avait une sections TARIFICATION. J’ai déchanté en y cliquant. Au lieu d’y trouver une grille tarifaire, on a plutôt droit à ce texte :

Lire ceci m’a allumé une alarme dans la tête. Je sais par (mauvaise) expérience qu’il y a deux raisons pourquoi un commerce va refuser de dire franchement ses prix dès le départ.

RAISON 1 : C’est très onéreux. Dans ce temps-là, le commerce fragmente le produit, chaque partie ayant son tarif qui lui est propre. Par exemple, une automobile sera divisée ainsi : Le produit principal qui est l’auto elle-même, Puis, les options, c’est-à-dire les pneus, l’antirouille, l’antivol, les assurances, etc. Évidemment, puisqu’il est impossible de rouler sans pneus et illégal de le faire sans assurance, et que les assurances vont t’obliger à prendre l’antivol et l’antirouille, on n’a d’autre choix que d’acheter ces options et on ne sait jamais combien on paie avant les toutes dernières secondes, soit lorsque vient le moment d’apposer notre signature sur le contrat. Et à tout coup, c’est beaucoup plus cher que l’on espérait.

RAISON 2 : Leur but premier est de vous soutirer le plus d’argent possible. Pourquoi se contenter de charger $100 pour un produit si le client a les moyens d’en payer $2000? Voilà pourquoi, au lieu de vous dire leurs prix, la première question qu’ils vont vous poser est « Quel est votre budget? » Et à chaque fois, non seulement on ne vous vendra pas ce qui vous convient, ça va vous coûter entre 60% et 110% de plus que la limite que vous aviez pourtant établie en répondant à cette question.

Je me suis fait avoir deux fois de cette manière. La première fois pour un vélo. La seconde pour un système de son. Je me suis juré qu’il n’y en aurait pas de 3e. Maintenant, quand on me pose cette question, je réponds : « Mon budget, c’est : Voir ce que vous offrez, voir combien ça coûte, et voir si ça me convient. »

Bref, lorsque j’ai lu le texte au sujet de la tarification de ce gym, j’ai compris immédiatement que s’inscrire là coûte beaucoup plus cher que chez Nautilus Plus ou Énergie Cardio. Parce que si c’était le contraire, ils n’auraient aucune hésitation à le dire.

LA RÉACTION D’UNE PERSONNE CONFLICTUODÉPENDANTE.
D’instinct, il reconnait une situation dans laquelle il peut confronter l’autre sur son hypocrisie et avoir raison contre lui.  Dans son besoin vital de rabaisser autrui plus bas que lui, il ne peut pas laisser passer une telle opportunité. Prévoyant se rendre à ce gym pour les confronter, il réfléchit au sujet de tout ce que le gym pourrait lui dire.  Et à chaque phrase potentielle, il planifie d’avance de cinglantes répliques.

GYM : « Bonjour!  Comment puis-je vous aider?»
LUI :
« J’aimerais connaître votre grille tarifaire pour vos différentes options. »

GYM : « Ça dépend! Quel est votre budget? »
LUI: « Ah bon!? Dès le départ, la première chose qui vous intéresse, c’est mon argent?  Donc, dans le fond, ce que je recherche, de quoi j’ai besoin, ça, vous n’en avez rien à chier. »
GYM : « Oui mais je ne peux pas savoir ce à quoi vous avez droit si je ne sais pas combien d’argent vous êtes prêt à investir. »
LUI : « Quoi, vous travaillez ici, et vous ne connaissez même pas les prix de vos propres services? Est-ce que je pourrais parler à quelqu’un de compétent qui connait son travail? »
GYM: « C’est que nous offrons tellement de différents services qu’il me serait impossible de vous donner tous nos différents prix comme ça dès le départ. »
LUI : « Vous refusez de donner vos tarifs sur le net. Vous refusez de donner vos tarifs par téléphone. Et là vous refusez de donner vos tarifs en personne. J’ai jamais vu un commerce avoir peur à ce point-là de dire combien il charge. Du moins, pas un commerce honnête.»
GYM: « C’est que je dois savoir ce qui vous intéresse dans un gym.  Comme ça, je pourrai savoir quel forfait vous convient le mieux. »
LUI: « Ben oui, chose!  Tu veux tellement savoir ce qui m’intéresse, que ta première question est de me demander combien j’ai d’argent dans les poches. Est-ce que ça prend une formation en menterie et en hypocrisie pour travailler ici, ou bien c’est un talent naturel? »
GYM : « Écoutez!  Si on ne commence pas par fournir nos tarifs, c’est parce que justement, il y a trop de gens qui ne pensent qu’à l’argent.  Nous croyons que la qualité d’une salle d’entrainement sérieuse se mesure non pas à ses tarifs mais bien à l’équipement fourni, à l’ambiance générale de l’endroit et à la propreté des lieux. »
LUI : « Traduction : Tu as de l’équipement, de la musique, et tu laves les plancher. Comme tous les autres gyms de la planète, finalement. Ce qui en revient à dire que la seule différence entre ce gym-ci et les autres, c’est vos prix abusifs. Et vous le savez très bien qu’ils sont abusifs. C’est la raison pour laquelle vous êtes obligés de nous manipuler à venir ici si on veut les connaître.  Et même en venant, vous ne nous les dites pas plus. C’est pas un peu hypocrite? »
GYM : « Si ça ne vous convient pas, rien ne vous empêche d’aller vous abonner ailleurs. »  
LUI: « Attend!?  Tu dis que les prix ne me conviennent pas, mais en même temps t’as jamais voulu me dire les prix.  Wow!  Juste… Wow! »  (Aplaudit lentement.)
GYM : « Je ne vais pas perdre mon temps à dire nos tarifs à quelqu’un qui ne va pas s’abonner. »  
LUI: « HEIN!? 
Non seulement tu lis dans ma tête, mais t’es capable de voir le futur?  Pour vrai, là?  Tu te prétends vraiment télépathe et clairvoyant?   Sérieux, là, tu crois vraiment à ce que tu dis? Ok, wow!  J’ai déjà vu des gens qui n’ont pas les deux pieds sur terre… Mais pour être à ce point-là déconnecté de la réalité, ça tombe dans le domaine du handicap mental.  As-tu déjà pensé à consulter un psychiatre?« 

Lorsque l’on pique quelqu’un au vif en le confrontant avec des preuves de son hypocrisie et du manque de logique de ses arguments, il est très rare que la personne ainsi acculée au pied du mur reste calme et posée.  Le conflictuodépendant le sait.  Voilà pourquoi il attaque l’autre sans répit en parsemant ses répliques d’insultes.  Il cherche à provoquer chez l’autre une contre-attaque violente.  Verbale bien sûr, mais physique serait encore mieux. 

C’est un comportement classique chez le conflictuodépendant, d’agresser quelqu’un pour le faire réagir, dans le but de se faire ensuite passer comme étant la victime de cette personne.  Et pour éviter que ça ne soit qu’un cas de sa parole contre celle de l’autre, il va même jusqu’à songer à acheter une caméra espion déguisée en stylo qu’il portera à la poche de chemise.  Comme ça, il pourra exposer sur le net le mépris, les insultes, les engueulades, les menaces, voire même les voies de fait, de l’employé / du gérant / du propriétaire de ce gym.

Qu’est-ce qui pousse un conflictuodépendant à planifier de transformer une manoeuvre tarifaire légale en conflit haineux et violent pour détruire la réputation d’un commerçant avec qui il ne voudrait même pas faire affaire pour commencer?  Comme tout le monde, les confictuodépendants se sont déjà fait avoir. Et bien qu’ils soient revanchards, ils sont trop lâches pour être capables de se battre pour obtenir justice contre ceux qui les ont vraiment lésés.  Ils vont donc rechercher activement des situations potentiellement semblables.  Ils vont ensuite provoquer eux-mêmes ces situations.  Ils cachent leurs motivations mesquines en appelant ça « Avoir un grand sens de la justice. » 

Qu’est-ce que ça lui rapporte de bien? La satisfaction morale d’avoir renversé les rôles agresseur-victime. La justification de savoir que sa cible l’aura bien mérité. La fierté d’avoir exposé publiquement un arnaqueur.  Et il se vante que, par ses actions, il va diminuer le nombre des victimes potentielles de ce commerce.

Qu’est-ce que ça peut lui rapporter de mal?  Ça, c’est une question sur laquelle les confluctuodépendants ne prennent jamais le temps de réfléchir avant d’agir. 

Par exemple, dans ce cas-ci, si on y réfléchit, on comprend aisément que la Montérégie est un de ces coins de pays peuplés de petites villes et de villages dans lesquels tout le monde connait tout le monde. Et c’est encore plus vrai depuis que nous sommes tous reliés par Internet. Un commerçant a forcément beaucoup d’amis et de contacts dans la communauté. Et pas n’importe qui.  Car s’il charge plus cher que ses concurrents, il attire forcément les citoyens plus plus aisés.  Donc les notables, les gens qui ont des connexions, les gens haut-placés, membres de la chambre de commerce, maires, députés… Et ces gens-là vont bien se foutre que le confluctuodépendant aille raison ou non d’agir ainsi.  Pour eux, il ne sera rien d’autre qu’une pauvre merde qui cherche à détruire la réputation et le commerce d’un de leurs amis, parents, conjoint, associé, etc.  Et tous ces gens n’hésiteront pas à le décrire comme tel dans tout leur entourage. En un rien de temps, le conflictuodépendant va devenir l’une des personnes les plus méprisées de la région. Une belle façon d’auto-saboter sa réputation, sa vie sociale et ses recherches d’emploi.  Pas la chose la plus brillante à faire quand ton but en déménageant est justement de refaire ta vie en mieux.

Et le plus aberrant, c’est qu’à la base, le confluctuodépendant a monté tout un plan digne d’un scénario de film d’espions, en n’ayant aucune preuve que le gym commencerait par lui demander quel est son budget.  Pour préparer une contre-attaque en prévision d’une attaque qui, pour autant qu’il le sache, n’arriverait probablement jamais, il faut être parano quelque chose de rare.

Et à l’inverse, il y a:

LA RÉACTION D’UNE PERSONNE NORMALE.
Je n’ai pas envie de payer plus cher pour les mêmes services que je peux trouver ailleurs. J’irai donc m’inscrire chez Nautilus Plus ou Énergie Cardio qui, eux, affichent leurs prix.

Voilà!  Ça finit là! Pas de baratin.  Pas de pression.  Pas de facture plus élevée.  Pas de sentiment inconfortable comme quoi on me prend pour un con. Pas de frustration.  Pas de confrontation.  Pas d’insultes.  Pas de mépris.  Pas de mauvaise réputation.  Pas de conséquences négatives.  Pas d’ennemis.  Pas d’ennuis.

Bon nombres de conflits dans lesquels nous sommes mêlés n’existeraient même pas si nous ne les avions pas d’abord provoqués nous-mêmes.  Quand on se rend compte de ça, et que l’on prend le temps de réfléchir aux conséquences, alors on apprend à choisir nos batailles. 

La prétention par réflexe de survie

On a tous déjà rencontré ce genre de personnes hyper-vantardes. Et elles ont toutes ceci en commun : Pour le moment elles traversent une période creuse. Mais à les entendre, ce n’est que temporaire car elles sont appelés à de grandes destinées dans laquelle gloire et richesse les attendent. C’est ce que j’appelle, comme le dit le titre, la prétention par réflexe de survie.

Qu’est-ce qui distingue les prétentieux par survie des autres vantards? Simple : Un vantard classique va parler de faits et d’accomplissements présents et passés. Il manque de modestie, n’empêche qu’il a des raisons de se vanter. Le survivant par prétention, par contre, n’a encore rien accompli. Ses vantardises sont au sujet d’un futur hypothétique qu’il se planifie.

Et si je dis que c’est un réflexe de survie, c’est parce que :

Ce sont des gens complexés.
Par leur origine, par leur poids, par leur faciès, par leur pauvreté, par leur virilité comparable à celle d’un escargot, par leur piètre performance scolaire et/ou athlétique, par leur historique sentimental inexistant, peu importe la raison, ces gens ont un sentiment d’infériorité qui est profondément ancré en eux. Et lorsque l’on sent à ce point inférieur, l’idée que l’on puisse être capable de s’améliorer ne nous vient même pas à l’esprit. Alors que ce soit dans leurs têtes ou bien inconsciemment, ils sentent qu’ils ne valent rien et n’ont aucun avenir.

Quand on a la conviction profonde que notre vie est un cul-de-sac, deux choses peuvent arriver : La dépression, ou bien le déni total de la réalité. Si c’est le second cas, alors compenser pour nos lacunes ne suffit pas. Il nous faut surcompenser. On commence alors à se croire meilleurs que tout le monde, ce qui est un peu culotté quand on n’est même pas capable de s’élever à leur égalité. Mais bon, pour les gens qui souffrent d’un tel complexe, penser ainsi est une question de survie morale. Et c’est ce qui les pousse à adopter la mentalité et les comportements qui suivent.

Leur but dans la vie est de passer directement de moins-que-rien à plus-que-tout.
Directement, dans le sens qu’ils ne vont pas avoir envie travailler pour. Ils vont vouloir que ça soit quelque chose d’instantané.  Pour ça, ils comptent sur la chance. Par exemple, ils rêvent d’un héritage surprise d’un parent fortuné inconnu. Ou de gagner quelques millions à la loterie. Ou d’avoir la chance de se trouver au bon endroit au bon moment dans mille situations avantageuses hors de l’ordinaire. Ou de rencontrer une personne fortunée qui, pour aucune raison logique, va consacrer sa vie à améliorer la leur. C’est que quand on ne pense pas pouvoir compter sur ses propres capacités, on ne compte que sur la chance.

Ce sont très souvent des artistes.
Leur manque de confiance en soi est tel que tu ne les verras jamais étudier pour décrocher un boulot traditionnel qui les rendra prospères mais anonymes. Non! Ils cherchent à devenir riches, célèbres, adulés. La seule manière qu’ils se voient y parvenir, c’est par la voie artistique : Dessin, peinture, écriture, musique, arts de la scène, télé, cinéma, etc.

Ils croient au American Dream (ou à son équivalent régional)
Le genre de personne qui déménage de Ste-Antoinette-du-Ouaouaron vers Montréal en affirmant que son manque de succès jusqu’à maintenant est dû au manque d’opportunité dans son coin d’origine. Et elle raconte à qui veut l’entendre (ou non) que d’ici trois ans elle animera sa propre émission de télé.

Cinq ans plus tard, elle fêtera plutôt ses quatre ans et neuf mois d’embauche au Dollarama de Hochelaga. Et ça, c’est à cause que…

Ils ont des buts qui sont totalement hors de leur portée.
Le problème, c’est qu’ils ne connaissent jamais rien aux industries dans lesquelles ils veulent percer. Par exemple, c’est le genre de personne capable de mettre le temps et l’effort pour écrire toute une saison d’une série télé (autobiographique dans 75% des cas que j’ai pu observer), mais qui ne saura pas où, à qui et comment la proposer. En fait, cette personne ignore tellement tout du milieu qu’elle ne saura même pas où aller se renseigner pour l’apprendre.

Leur motivation première : Faire chier les autres.
L’un des moyens qu’ils ont de survivre moralement à leur manque de confiance en soi, c’est de prétendre que ce sont tous les autres autour de lui qui ne croient pas en lui. Donc que tout le monde cherche à le saboter. Par conséquent, ils ont des comptes à régler avec l’humanité entière. Alors quand on leur demande quel est leur ultime désir, ils répondront sans hésiter un truc du genre de « Réussir à percer dans le milieu au plus vite, afin de faire chier tous ceux qui m’en ont toujours cru incapables. »

Ils sont mauvais perdants.
À chaque fois qu’ils essuient un revers, ces gens-là ne vont jamais se questionner sur eux-mêmes, leur capacités, leur manière d’agir ou de faire. Par contre, ils ne manqueront pas d’excuses et d’accusations pour expliquer leurs échecs : C’est toujours à cause que les autres les sabotent, ou à cause de hasards extrêmement malchanceux, d’une injustice quelconque ou bien d’un préjugé dont ils sont toujours la victime.

Une, deux, trois fois, passent toujours, car il se peut très bien que ça arrive. Mais plus les mois et les années passent, et plus ces personnes accumulent les « échecs explicables par toutes les raisons (in)imaginables, sauf moi-même. »

Et ils sont encore plus mauvais gagnants.
Chez les gens normaux, une victoire ou une réussite apporte un sentiment de joie et d’accomplissement. Chez les survivants par prétentions, ça apporte plutôt une incontrôlable arrogance haineuse. Ainsi, au lieu de se réjouir pour eux-mêmes, leur premier réflexe sera d’utiliser cette opportunité pour régler leurs comptes, rabaisser, insulter. En général, avec des commentaires sur le thème de « Ha! Ha! Vous pensiez que j’étais pas capables, hein!? Vous vous pensiez meilleurs que moi, hein!? DANS VOS FACES, LES LOSERS! ».

En réagissant de cette manière, cette personne démontre deux choses : Premièrement, le fait qu’elle ne s’attendait pas elle-même à remporter cette victoire. Car en effet, quelqu’un qui a confiance en soi et en ses capacités ne va jamais agir comme si ses réussites étaient des événements aussi extraordinaires. Et ensuite, ça démontre un total manque de confiance en soi, sentiment qu’elle projette sur tous ceux qui considéraient (avec raison) que ses chances de l’emporter étaient minces.

Quand on considère que chaque réussite personnelle est en fait une victoire contre le reste de la population, ça donne une idée du nombre de gens envers qui on se sent en compétition, et inférieur. Ceci dit, ce n’est pas comme si ce genre de personne allait savourer longtemps sa victoire. Car plus souvent qu’autrement…

Leur besoin irrésistible de se vanter les sabote.
Lorsque c’est le genre de travail qui demande signature de contrats, le secret est souvent de mise. Mais chez ces gens-là, leur besoin de se vanter est tel que même si on leur fait signer une entente de confidentialité, ils vont la violer avant même que l’encre soit sèche, en s’en vantant à tous, aussi bien en personne que sur le net.

Quand on a une personnalité aussi merdique, on se crée forcément quelques ennemis au fil des ans.  Annoncer d’avance un projet en cours de réalisation, c’est donner à ces ennemis l’opportunité de nous offrir un bien mérité retour de karma en nous le sabotant.

Ils vendent la peau de l’ours.
Le problème lorsque l’on vit de rêves au lieu d’être réalistes, c’est que l’on prend ses rêves pour des réalités. Par exemple :

Les faits : Une personne qui travaille pour la télé l’a complimenté sur un de ses dessins.
Son interprétation des faits : « YES! Télétoon va faire une série avec mes personnages! »

Les faits : Un chef d’équipe d’un boulot quelconque lui suggère d’envoyer sa candidature.
Son interprétation des faits : « YES! On m’offre un poste à la vice-présidence avec un salaire de $80 000.00 par année pis j’commence la semaine prochaine! »

Les faits : Elle a eu une conversation avec une personnalité publique quelconque.
Son interprétation des faits : « YES! Il est full amoureux de moi, tous les signes sont là, juste de la façon dont il m’a regardé en éternuant dans son café! »

Ses fabulations ont toutes ceci en commun : Aucune ne se réalisera.

Cependant…

Ils arrivent parfois à se créer des opportunités extraordinaires.   …  Trop extraordinaires pour pouvoir en profiter. 
J’en ai connu deux qui ont visé très haut et qui ont atteint leurs cibles: Hollywood!  En envoyant art et textes, ils ont fini par attirer l’attention d’une personnalité du milieu.  Les pourparlers se sont écroulés dès le départ.  Citoyen américain?  Non!  Membre de l’union des artistes?  Non!  Membre du Writers Guild (union des auteurs) ?  Non!  Assez riches pour faire une demande d’immigration? Non!  Impossible de travailler à Hollywood dans de telles conditions.  Depuis, ces deux personnes vivent avec la torture morale de savoir qu’ils « auraient ce qu’il faut pour réussir, si les choses avaient été différentes », au lieu de commencer par des buts qui sont à leur portée, pour ensuite grimper aux buts suivants.

Céline Dion n’est pas passée directement de petite inconnue de la ville de Charlemagne, Qc, à superstar de Las Vegas.  il y a eu du parcours.

Ils n’ont que deux opinions aux sujet des autres : Ou bien extrêmement positive, ou bien extrêmement négative.
Quand elle a l’œil sur un homme, alors elle en parle comme étant la plus parfaite représentation de l’humanité dans son entier. Mais dès qu’il repoussera ses avances, alors là il sera imbécile, macho, misogyne, pédosadozoophile. Le même principe va s’appliquer à tout ce qui ne lui donnera pas ce qu’elle demande : Les gens, les boulots, les associations et organismes, etc.

Ils n’ont que deux opinions à leur propre sujet : Ou bien extrêmement positive, ou bien extrêmement négative.
Quand ils ont l’opportunité unique d’avoir du succès, par exemple sous la promesse de décrocher un emploi de rêve, haut placé, bien payé, c’est « OMG je suis le plussse meilleur winner de tous les temps de toute l’Histoire de l’humanité dans toute son entier » … Mais si au final ils ne l’obtiennent pas, c’est « OMG je suis la pire des merdes de ce cloaque de purin qu’est mon existence depuis toujours. »

Ils ont toujours besoin de se faire réconforter par les autres.
Incapables de se trouver du (vrai) mérite, ils ont besoin que ce soit les autres qui leur en trouve. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils vont se plaindre publiquement en s’accusant d’être des moins que rien. En le faisait de manière exagérée, ils savent (ou du moins ils espèrent) que leurs amis vont venir leur remonter le moral en leur vantant leurs mérites.

… ce qui ne donne pas toujours les résultats escomptés.

Ceci dit, l’image précédente n’est qu’un gag irréaliste. Dans la réalité, ces gens-là ne recevraient jamais ce genre de réponses. Et la raison est simple :

Ils ne s’entourent que de lèche-culs.
Tout le long de leurs vies, leur entourage va se diviser en quatre groupes :

  1. Ceux qui en ont vite marre de son attitude merdique. Ces gens-là vont juste s’en éloigner.
  2. Ceux qui ne sont pas dupes de sa bullshit et qui n’hésitent pas à la confronter. Dans ce cas-ci, c’est elle qui va les bannir.
  3. Les membres de la famille, obligés d’être là parce que membres de la famille.
  4. Et ceux qui, pour diverses raisons, acceptent son attitude, s’en foutent, ou (étrangement) l’y encouragent. C’est ceux-là qui vont constituer son entourage.

Ils ne vont jamais reconnaître leurs erreurs…
… et ils refusent de faire tout effort pour s’améliorer. Parce que changer leur façon de faire, c’est l’équivalent d’avouer avoir fait erreur. Et ça, ils sont trop orgueilleux pour l’admettre, même envers eux-mêmes. En fait, la seule fois où ils vont l’admettre, c’est en disant un truc du genre de: « Ma seule erreur fut d’avoir fait confiance aux mauvaises personnes. », Ce qui est une façon détournée de mettre encore la faute sur les autres.

Leur haine est éternelle et ils ne décrochent jamais.
J’ai un jour rencontré un gars de 38 ans qui parlait encore en mal de sa prof de maths du secondaire III. Jusque-là, passe encore, même si c’est rare qu’on voit des gens qui restent aussi longtemps accro à ce genre de truc. Mais lui, sur ma console de jeu vidéo, il a créé un joueur au nom et à l’effigie de cette prof. Puis, il s’amusait à jouer ce personnage en s’arrangeant pour obtenir les scores les plus minables qui soient. Pour ensuite me montrer ça en riant d’elle.

Je répète : Le gars avait trente-huit ans.
Et c’était vingt-cinq ans après avoir eu cette prof.
Oui!
Vraiment!

Ils passent plus de temps à planifier comment détruire moralement / physiquement / financièrement / socialement /  ceux qui les ont rejetés, que de trouver le moyen d’être acceptés.
Par exemple:

  • Un employeur refuse de l’embaucher? Il part en campagne de salissage publique contre cet employeur. Et il rêve du jours où ils sera assez riche pour racheter la compagnie afin de pouvoir congédier cet abruti.
  • Un homme / une femme refuse ses avances? Il part en campagne de salissage publique contre cet homme / cette femme. Et il rêve du jour où il sera méconnaissablement beau pour le/la séduire, et lui briser le cœur en le/la repoussant.
  • Au fil des années, il a vu un de ses amis commencer à jouer du violon, passant d’amateur minable à véritable musicien, à professionnel, à l’orchestre Symphonique de Montréal? Alors il rêve de pouvoir un jour posséder un Stradivarius, juste pour le plaisir de le briser à coup de massue devant ses yeux horrifiés, en brûler les morceaux, manger les cendres et les chier dans une assiette avant de lui écraser au visage.

Et quel fut le crime de son ami pour mériter ça?  Avoir réussi dans la vie.

Du reste, ce genre de personne a très hâte d’être couverte de gloire, d’argent et de pouvoir, pour ensuite retourner dans son village d’origine pour en faire baver à tous ceux qui ont commis le crime de ne pas l’avoir mise sur un piédestal pendant les vingt-et-quelques premières années de sa vie.

Avec les années, ils accumulent un nombre de plus en plus aberrant d’ennemis.
Tel que démontré plus haut, non seulement ils finissent par détester chaque personne, chaque entreprise, chaque organisme, chaque TOUT qui passe dans leur vie, leur rancune est perpétuelle et éternelle. Ce qui fait que, dès la mi-trentaine et jusqu’à leur mort, ils n’ont plus que deux sujets en bouche : Parler en bien de leurs projets, et parler en mal contre tous ceux qui (à leurs yeux) les ont sabotés, causés du tort, snobés, ignorés. Et plus les années passent, moins il parle de projets, plus il gueule contre les autres.

Ceci dit, la liste de ses ennemis peut se diviser en trois :

  • 20% de vrais ennemis, avec qui le sentiment négatif est réciproque.
  • 30% qui lui font la belle façon car ils ignorent que telle est leur relation.
  • 50% qui ne savent même pas que cette personne existe, ou qui ne se souviennent même plus d’elle.

Si le moindre revers lui cause tant de haine, c’est que cette personne perçoit chaque échec comme preuve de plus qu’elle n’est pas à la hauteur. Et quand on a besoin de se prétendre mieux que tout le monde par réflexe de survie, on ne peut pas laisser passer ça. Chaque personne qui nous ramène à cette réalité insupportable devient donc la personne à abattre, celle qui en sait trop.

Heureusement pour leur ennemis, ses planifications ne dépasseront jamais le stade de la fantaisie. Normal : Si cette personne était capable d’accomplir tout ceci, elle serait déjà une personne à succès pour commencer.

Mais tant et aussi longtemps que cette personne perdra son temps et ses énergies dans la prétention et les apparences et les buts hors de sa portée, plutôt que d’apprendre de ses erreurs et de s’investir dans les moyens de se réaliser, son succès ne risque pas d’arriver de sitôt.

Harceler pour se victimiser

Croisez un conflictuodépendant avec une personne qui fait  dans la victimisation, et vous aurez cet hybride: Une personne qui cherche par tous les moyens à prouver qu’il est la victime incessante des agissements d’une autre.  Mais puisqu’il est trop lâche pour dénoncer ses vrais agresseurs (s’il en a), alors il prend pour cible une personne sans histoire.  Il va alors harceler sans cesse sa cible d’accusations aussi mensongères que farfelues dans ce but.  Bref: Harceler une personne en se plaignant mensongèrement d’être harcelé par la personne que l’on harcèle.  Eh oui, ça existe.  Et j‘ai eu autrefois la malchance d’avoir un voisin exactement de ce genre-là.  

Mai 1996. J’habite avec Kim, la mère de mes enfants, dans un duplex.  Nous habitons le rez-de-chaussée et avons droit à la cour arrière.  Le second et unique autre logement, situé au-dessus de nous, est vaquant depuis que Linda (Voir la série Camping chez Roger) est partie sans laisser d’adresse l’automne dernier. 

Par un bel après-midi de printemps, la place vient de se trouver un locataire. C’est un gars que j’estime à 20-22 ans. Grand, mince, arbore de très long cheveux blonds frisés jusqu’à la moitié du dos, moustache, jeans sales, cigarette à la gueule, T-shirt Metallica.  En bon voisin conciliant, je suis allé lui ouvrir les grilles pour lui permettre de stationner le camion de déménagement dans la cour, qu’il puisse aménager via l’escalier droit qui mène à son balcon arrière. Dès que le camion fut parti,  je suis sorti fermer la grille et la verrouiller.  Puis, constatant qu’il ne reste aucune trace de ce déménagement dans notre cour, je suis rentré.

Un quart d’heure plus tard, le nouveau voisin est descendu chez nous, cogner à notre porte.  On lui ouvre.  Il nous demande si les déménageurs n’avaient pas laissé de son stock dans notre cour, par hasard. On lui répond que non, sinon on l’aurait vu.

« Ça, ça veut dire que quelqu’un m’a volé une coupl’ de boites! »

Il nous raconte alors que les boites qui ont mystérieusement disparu contenaient ses plus précieuses possessions.  Et ce n’est pas tout: Les déménageurs ont fait exprès de manipuler les autres boites de manière à casser ses choses fragiles. Comme preuve, il nous montre un bol cassé, qu’il a pris soin de descendre avec lui afin de nous le montrer

Sa plainte n’était pas formulée avec une voix fâchée de quelqu’un légitimement irrité de s’être fait vandaliser et voler ses possessions.  C’était plutôt avec un ton presque enfantin, qui faisait « Pauvre de petit moi, le monde y’é donc ben méchant. »  Mais bon, croyant là un légitime problème de déménagement, j’ai cru que l’incident serait isolé. Je me trompais! 

On ne peut pas dire que c’était un voisin bruyant. Ça non! Jamais on n’entendait de chez lui de musique ni télé ni bruit quelconque.  Plus tranquille qu’une souris, qu’il était. Mais comme ce rongeur, il a su vite montrer son côté vermine. 

Un jour alors que nous étions dans la cour arrière, Kim, les enfants et moi, il est descendu nous rejoindre.  Il nous a questionné sur la personne qui habitait là avant lui. On lui parle de Linda, sans préciser pour autant depuis quand elle est partie. Il nous raconte alors comment, la nuit dernière, un gars louche se serait supposément introduit dans la cour, serait monté jusque chez lui, et aurait commencé à épier dans l’appartement par toutes les fenêtres donnant sur le balcon.  Puis, surpris par le nouveau voisin, il se serait enfui  à toutes jambes.

Kim et moi n’avons rien répliqué, mais on trouvait cette histoire un peu étrange.  D’abord, la cour arrière est protégée par une clôture fermée et cadenassée.  Je veux bien croire que ça s’escalade, mais tout de même.   Ensuite, oui, Linda avait bien des amis, mais aucun d’eux n’était du genre petit ratoureux hypocrite.   Enfin, fallait-il que ce rôdeur soit en retard dans les nouvelles, puisque ça faisait huit mois que Linda était partie.  Bref, c’était un cas d’histoire possible, mais ça demeurait très improbable.

Une fin d’après-midi, je suis seul à la maison avec bébé que je nourris à la bouteille, tandis que Kim est allé visiter ses parents avec notre fils aîné.  Je suis au salon, sur le divan, à regarder la télé, tout en tenant bébé dans mes bras.  Ça cogne à la porte.  Je me lève pour répondre, tout en continuant de tenir bébé.  C’est le gars d’en haut.

« T’as-tu bientôt fini tes travaux de rénovations? »

Je ne comprends pas de quoi il parle. Il me dit alors qu’il y a quelqu’un qui s’amuse à cogner sur les murs à grands coups de marteau depuis une bonne demie-heure. Et puisque je suis son seul voisin, ça ne peut être que moi.  Et il en rajoute une couche.  Pas seulement une, d’ailleurs:

  • 2e couche: « Ça frappait tellement fort que les murs en ont tremblés. » 
  • 3e couche: « Ça bougeait tellement que l’horloge de ma cuisine s’est décrochée du mur. » 
  • 4e couche: « L’horloge étant accrochée après un clou a grosse tête, donc qu’il fallait que ça cogne vraiment fort pour que l’horloge s’en décroche. » 
  • 5e couche:  « L’horloge, en tombant par terre, s’est cassée. »  
  • 6e couche: « Cette horloge, c’était le seul souvenir qui me restait de mon père. »
  • 7e couche:  Il me la montre.  Car oui, tout comme avec le bol brisé, il l’a apportée comme preuve. 

Cette horloge a le verre (en plastique) brisé en miettes.  Or, j’ai assez souvent échappé mes propres horloges pour savoir que ça prend bien plus qu’une simple chute par terre pour faire ça.  L’égratigner, d’accord.  Le fissurer, passe toujours. Mais pour détruire à ce point-là le plastique qui le recouvre, faut vraiment faire exprès et y mettre de l’effort.  Aussi, voyant que son histoire n’est que bullshit de A à Z, je lui répond calmement. 

« Ok! Ben premièrement je n’ai pas de marteau.  Deuxièmement je suis en train de nourrir bébé, comme tu peux le voir dans mes bras.  Troisièmement, si les murs avaient tremblés de la façon dont tu le dis, je pense que non seulement je m’en serais rendu compte, mais j’aurais moi aussi entendu des coups. »

Toujours avec son air de chien battu, il me répond: 

« T’es-tu en train de me traiter de menteur? » 

là, je commençais à en avoir un peu ras le bol de son complexe de persécution.  Évitant le piège que constitue sa question, je lui répond la chose la plus neutre que je puisse dire dans ce cas là: 

« Non, je suis juste en train de dire que je ne sais pas d’où les coups sur tes murs peuvent venir, mais il est impossible que ça vienne d’ici.  Fa que, bonne chance dans ton enquête, tu m’excuseras mais là je dois aller préparer le souper parce que ma femme et notre fils ainé reviennent tantôt. » 

Et, du pied, je lui referme doucement la porte au nez, sans lui laisser la chance de répliquer une nouvelle jérémiade. 

Une semaine plus tard, par un bel après-midi, ça cogne à la porte. Kim ouvre.  Un grand homme en uniforme se présente.. 

« Bonjour madame. Germain Sheperd, agent de la SPCA. On a reçu un appel comme quoi vous avez maltraité et tué un chat. » 

Kim et moi on se regarde sans comprendre.  On lui parle de nos deux chats, qui sont en superbe santé.  On les lui montre même, alors qu’ils font la sieste sur le lit.  Il peut voir qu’ils sont bien nourris, propres, calmes et en confiance.  Bref, loin d’être des animaux maltraités.  Il nous précise que l’appel qu’il a reçu parlait d’un chat tué dans la cour arrière. On ne comprends pas, nous étions nous-mêmes dans cette même cour il n’y a pas un quart d’heure de ça.  S’il y avait eu un cadavre de chat, on l’aurait certainement vu.  Mais bon, nous sortons tous les trois.

… Pour y voir, au beau milieu du terrain, un chat blanc, couché sur le côté, face à nous, comme s’il se reposait.  

Incompréhension totale de la part de Kim et moi.  Mais d’où est-ce qu’il sort, celui-là?  Surtout que c’était la toute première fois que Kim et moi voyions ce matou dans le quartier.  En s’approchant, on ne peut que constater qu’il ne respire pas.  Je le touche.  Il est raide.  Je lui soulève une patte.  Son corps complet se déplace, figé.  Il s’agit donc bien d’un cadavre. 

Le monsieur de la SPCA semble bien nous croire, comme quoi nous ignorons tout de ce chat.  Aussi, aucune accusation ne sera portée contre nous.  Il met la carcasse du maton dans un sac et repart avec. 

Une fois l’agent parti, on ne peut s’empêcher de se questionner.  C’est que de la façon dont notre cour est clôturée, oui, d’accord, un passant dans la ruelle aurait pu le voir le chat couché là.  Mais puisque l’animal tournait le dos à la ruelle, impossible pour un passant de voir qu’il était mort.  Il avait l’air tout bonnement endormi.  Ensuite, à l’époque, personne n’avait de cellulaire.  Alors même un passant, croyant le chat mort, n’aurait pas pu nous dénoncer.  Encore eut-il fallu que cette personne quitte la ruelle, contourne la rue transversale, aille sur notre rue et trouve notre numéro de porte exact.  Ça reste donc très improbable, surtout pour un chat qui n’a l’air qu’endormi.

Regardez cette carte de Montréal:  

Il est impossible qu’un chat soit entré dans ma cour, y meurt subitement, qu’un passant voit le chat, devine qu’il soit mort, trouve notre adresse, trouve un téléphone public dans ce quartier résidentiel, (époque pré-tout-l’monde-a-un-cell), trouve le numéro de la SPCA dans l’annuaire (époque pré-internet), les appelle, leur explique le problème, que la SPCA remplisse un  rapport, envoie un agent, et que celui-ci ait le temps de faire tout le trajet à partir des bureaux de la SPCA jusqu’à chez nous, dans les quinze dernières minutes.  Impossible! 

Seule une personne ayant accès à la cour, que dis-je, au chat lui-même, pouvait savoir qu’il était mort.  Cette plainte contre nous à la SPCA ne pouvait donc provenir de personne d’autre que notre voisin d’en haut, qui est justement très bien placé pour connaitre notre adresse.  Et puisqu’il est impossible que le temps entre le présumé meurtre du chat sur notre terrain et la visite de l’agent se fasse en un quart d’heure, la théorie la plus plausible pour cet incident est la suivante: Le voisin d’en haut était déjà en possession de ce cadavre de chat. (Allez savoir comment.)  Il a décidé de nous en faire endosser la mort.  Il a donc porté plainte à la SPCA il y a au moins une heure ou deux, sinon plus.  Puis, pour éviter que l’on trouve le cadavre du chat dans notre cour et que l’on s’en débarrasse avant l’arrivée de l’agent, il aurait épié à sa fenêtre l’arrivée de celui-ci.  À l’arrivée de l’agent, tandis que nous étions à l’avant, occupé à lui répondre, le voisin se serait dirigé à l’arrière pour lancer, de son balcon, le cadavre du chat dans la cour.

Ça a beau sonner comme de la parano, n’empêche que ça reste la seule explication possible.  Nous réalisons avec horreur que notre voisin direct semble posséder les symptômes d’un schizophrène, sinon un psychopathe.  S’il est capable d’en arriver à de telles extrémités dans le but de nous faire passer pour de mauvais propriétaires d’animaux domestiques, on n’ose penser ce qu’il fera le jour où il aura l’idée d’essayer de prouver que nous sommes de mauvais parents.  Avec lui ici, nos enfants ne sont plus en sécurité.  Surtout qu’il est impossible de porter plainte contre lui à la police à ce point-ci, puisque c’est le genre de situation dans laquelle il est impossible de prouver quoi que ce soit, avant qu’une tragédie n’arrive.

Heureusement, cet incident de voisinage fut le dernier.  Non pas parce qu’il a cessé, mais bien parce que nous étions à quelques jours du 1er juillet.  Kim et les enfants partaient vivre en HLM, tandis que moi j’allais emménager aux Résidences du Cégep André-Laurendeau. 

Je ne saurai donc jamais à quoi d’autre nous avons échappé de la part de ce voisin, et c’est probablement pour le mieux.  Parce que quand une personne choisit de te harceler dans le but de prouver qu’il est ta victime, aucun geste n’est trop tordu à ses yeux pour arriver à ses fins.

9 sujets insignifiants qu’utilisent certaines personnes pour se sentir supérieures aux autres.

Il y a quelques années, je vous ai offert une série de billets au sujet des conflictuodépendantsIl s’agit de ces gens pour qui l’estime de soi dépend fortement de leur capacité à rabaisser autrui plus bas qu’eux-mêmes.  Ce genre de personne est très facile à repérer car pour eux, tout est prétexte à se comparer à vous, en mieux.  Voici neuf situations particulièrement insignifiantes dans lesquelles ils ne peuvent se retenir de le faire.

1- Manger avec des baguettes.  Lorsque tu es en présence de cette personne dans un resto asiatique, (et crois moi qu’elle va t’y entraîner un jour, c’est inévitable), tu n’y échapperas pas.  Prendre une soupe avec une cuillère?  Des nouilles avec une fourchette? Des sushis avec tes doigts?  N’y pense même pas!  Tu vas t’attirer automatiquement ses remarques moqueuses à la « HEIIIIN? Tu ne sais pas utiliser des bagueeettes? »   Pour ce que ça change: Si tu les utilises, alors elle dira avec surprise, « HEIIIIN? Tu sais utiliser des bagueeettes? », avant de te donner un cours détaillé en quatorze points sur tout ce que tu fais d’incorrect dans ta manière de les tenir, les manipuler et les utiliser. 

C’est que cette personne n’a tellement rien en elle qui puisse la distinguer des autres, qu’elle se rabat sur sa maîtrise des baguettes pour se sentir supérieure.  En démontrant que toi aussi tu sais les utiliser, tu lui enlèves ce qui fait d’elle une personne spéciale.  Et ça, c’est pour elle très difficile à avaler.

Ceci dit, on parle ici d’un adulte qui ressent le besoin de crier sur tous les toits qu’il est capable d’utiliser une technique que maîtrise n’importe quel enfant asiatique âgé de quatre ans.  Bravo, champion!

2- Manger épicé.  Il y a des gens comme ça qui semblent croire sincèrement que manger épicé est un exploit.  Alors à chaque fois qu’ils vont au resto en groupe, c’est inévitable, ils commandent toujours le plat le plus épicé.  Puis, histoire de prouver qu’ils ont fait ce choix dans le but de rabaisser les autres et non par simple goût personnel, ils se moquent aussitôt de celui qui, à table, a commandé des mets non-épicés. 

Parce que oui, pour cette personne, même quelque chose d’aussi basique que se nourrir, c’est une opportunité de se mettre en compétition avec les autres.  Mais sérieusement, faut-il avoir un complexe d’infériorité en béton pour considérer que  transformer ses repas en expérience désagréable, c’est une raison pour se sentir supérieur aux autres?  

3- Ne pas utiliser Google.  Il y a quelques temps, sur un forum de BD européenne, j’ai décidé d’expliquer un gag de la série Achille Talon, dans lequel la chute était une citation latine.  J’ai cherché une version française de la citation sur Google, et j’en ai posté le résultat sur le forum.  Les commentaires que j’ai reçu n’ont eu aucun rapport avec Achille Talon, ni avec la citation.  C’était des conseils pour éviter d’utiliser Google. 

Parce que oui, Google étant très populaire, c’est automatiquement le mal incarné.  Et  honte à ceux qui l’utilisent car, puisque c’est justement l’engin de recherche le plus connu, ça démontre que tu ne connais pas grand chose, contrairement à eux qui connaissent des solutions alternatives.  

Oui, mais… À quoi bon amener une solution alternative quand la première solution fonctionne déjà très bien?  Il y en a qui vont apporter l’argument comme quoi il faut éviter Google car il fait des publicités ciblées à ses usagers en se basant sur leurs habitudes du net.  Bah ouais, et alors?  Vous croyez qu’au lieu de voir une pub qui pourrait m’être utile,  je vais préférer avoir une pub de Tampax?

4- Ne pas utiliser Facebook. On en a tous connu au moins un comme ça, qui prétend que Facebook ne sert qu’à faire perdre du temps au gens, les empêchant de faire ce qui est vraiment important dans le quotidien.  Mais voilà, il est trop intelligent pour tomber dans ce genre de piège, lui.  FUCK FACEBOOK!

Dites, vous en connaissez beaucoup, vous autres, des gens qui négligent leurs vies pour excès de Facebook?  Moi non plus.  Ce qui en revient à dire qu’en déclarant ceci, il nous affirme que c’est lui qui, contrairement à la majorité, n’a pas la volonté de se contrôler face à Facebook.  Et il trouve le moyen de tordre ça de manière à s’en vanter.  Tsk! Tsk!

Il y en a une autre comme ça qui, en 2007, décida de se démarquer du reste de l’humanité de cette façon.  La comédienne Jessica Barker décida de ne pas s’inscrire sur Facebook, qui venait d’atteindre 50 millions d’abonnés Elle prétendait que Facebook n’était qu’une mode passagère.

Mais voilà, ne pas aimer Facebook ne lui suffisait pas.  Elle décida de haïr Facebook.  Et pour pouvoir bien rentrer de force sa haine dans la gorge de tous les passants, elle décida d’imprimer, arborer et vendre des T-shirts « Fuck Facebook ».  Et pour se faire de la pub, elle demanda à l’autrice Raphaële Germain et aux comédiens Guillaume Lemay-ThiviergeVincent Bolduc et Patricia Paquin de les porter fièrement avec elle pour une séance de photo…  

…sur laquelle les deux premiers ont plutôt l’air de porter un chandail qui dit « Fuckface ».  Assez amusant lorsque l’on sait que fuckface est synonyme de stupide, idiot, irritant, grande gueule, je-sais-tout.

Le mois dernier, Facebook comportait 2.07 milliard d’usagers actifs.  Nombre qui n’inclut toujours pas Jessica qui continue d’affirmer que Facebook n’est qu’une mode passagère qui disparaîtra de la surface de la terre d’ici quelques années.

Si, histoire d’expliquer la non-utilisation de Google et Facebook, on te propose des arguments sérieux, dénonçant leurs failles niveau modèle économique, vie privée, monopole, NSA, etc, là, d’accord.  Mais lorsque le seul argument que l’autre puisse te donner est de te regarder comme si tu étais un attardé en disant  « Bah là, parce que c’est Facebook/Google. C’est suffisant comme raison. », c’est non seulement méprisant, c’est idiot.

5- Ne connaitre que la Pop Culture d’il y a 20-30-40 ans.  Ces gens, en général âgés entre 35 et 55 ans, considèrent comme étant une hérésie le fait que des moins de 25 ans ne peuvent comprendre des références vieilles de plus de deux décennies. La BD qui suit en montre un excellent exemple.



Source: Le webcomic The non-adventures of Wonderella.

Avez-vous déjà remarqué que ceux qui ne jurent que par la pop-culture de leurs années de jeunesse sont tous, sans exception, totalement incapable de nommer les équivalents actuels de ces mêmes sujets?  Ça vit dans le passé pour compenser le fait qu’ils sont incapable d’évoluer pour vivre avec leur temps, et ça se permet de vous rabaisser parce que vous ne pouvez pas connaitre les détails d’une époque dans laquelle vous n’étiez pas encore nés. 

6- Être utilisateurs de produits Apple.  Cette personne ne cesse de répéter à quel point Mac vaut 100 000 fois mieux que PC.  Elle ne manque pas de faire des commentaires rabaissants, et surtout non-sollicités, à tous les utilisateurs de PC autour d’elle, et elle en profite pour mettre en doute leur intelligence.  Elle est ce qu’on appelle une iSnob.

J’ai été amené à travailler en informatique pour de nombreux clients importants.  Aussi, il m’est arrivé à trois reprises de poser la question suivante à ce genre de personne.

« Si Apple est supérieur, pourquoi est-ce que BMO (Banque de Montréal), le Mouvement Desjardins, Air Canada, le système de paie des employés de la Ville de Montréal, les Bibliothèques et Archives Nationales du Québec, etc, utilisent tous PC au lieu de Mac? »  

Dans les trois cas, la réponse fut une variante de :

« Parce que c’est une bande de caves! »  

Voilà des arguments qui mettent bien en évidence l’intelligence supérieure qu’ils proclament posséder.

7- Les voyages.  Ils méprisent ceux qui ne voyagent pas car selon eux, les voyages, il n’y a que ça pour donner culture, maturité et intelligence.  Et si tu as voyagé aux USA, en République Dominicaine ou à Cuba, HORREUR!  À leurs yeux, c’est encore pire que de ne jamais avoir voyagé. 

C’est qu’ils se sont endettés pour aller au Japon et en Allemagne, eux!  Ils ont vu Istanbul et ont passé trois semaines dans un cachot de trois mètres carré avec 17 autres prisonniers à Copenhague, eux!  Et ils l’ont fait à pied, en sac-à-dos, car ils snobent particulièrement les voyages tout-inclus.  Ça leur a permis de voir le vrai visage du pays qu’ils ont visité, eux!  

Autrement dit, tandis que « tous ces cons de touristes en voyage organisés » visitent des endroits historiques, reçoivent de brèves leçons d’histoire, mangent bien, sont logés et sont en sécurité, tout ça à prix modique, eux vivent en vagabonds, sans abris, à la merci des éléments et des gens mal intentionnés, en ne voyant de ces pays rien de plus que ce que l’on retrouve ici en se promenant dehors: Des quartier pauvres, des routes et de la végétation. Pour le même prix qu’un tout-inclus, sinon plus.  Et ils s’en vantent.

8- Ton téléphone mobile.  Sur ce sujet en particulier, rien à faire pour s’en tirer.  Quoi que tu fasses ou non, tu ne peux échapper à son mépris.  La preuve:

  • Tu as le modèle sorti il y a 18 mois?  « OMG! Attardé!  Arrive au 21e siècle! »
  • Tu as le modèle sorti il y a 3 jours? « OMG! Mouton! Tu achèterais n’importe quoi, pourvu que ce soit nouveau. »
  • Tu as un Sam Koogers?  « OMG! Mais c’est tellement de la merde comparé à mon iBelléotron. »
  • Ton forfait te coûte [X]?  « OMG! J’ai trois fois le double de tes services et apps pour le quart du prix que tu payes. »
  • Tu te crois à l’abri car tu n’as pas de téléphone mobile? « OMG! Attardé!  Arrive au 21e siècle! »

9- Ce qui n’est pas du vrai / de la vraie [insérer sujet quelconque].  Si cette personne vous demande ce que vous planifiez manger ce soir, et que vous avez bien envie de vous taper un sachet ou deux de ceci…
… alors n’allez surtout pas lui répondre « Des nouilles ramen au poulet ».  Ça a beau être des nouilles, ça a beau être écrit « Ramen » sur le sachet, et ça a beau être à goût de poulet, C’EST PAS ÇA, DES VRAIS RAMEN!  Cette personne vous fera alors la leçon comme quoi quand elle mange du Ramen, alors c’est du VRAI Ramen, composé de nouilles Udon, de miso, de dashi, d’huile de sésame et de chili, de coeur de pousses de bambou de Kobe, d’oignons du printemps, de gingembre, de feuilles de Nori et d’émincé de poulet ou de foie de panda égorgé sur place avec une lame d’acier composite San-Maï, le tout préparé par un vrai chef japonais ayant reçu son diplôme culinaire des mains de l’empereur régnant de l’ère Kyōwa.  Toute dérogation ne mérite pas de porter le nom de Ramen.  Et ceci, à ses yeux, cimente définitivement votre statut de péquenaud inculte pour avoir déjà cru autre chose. 

Ce genre de comportement ne s’arrête pas à la nourriture.   Par exemple, si vous aimez le whisky canadien (Rye), elle vous fera la leçon comme quoi le vrai whisky est écossais (Scotch).  Et que la musique que vous appréciez, ce n’est pas de la vraie musique, contrairement à ce qu’elle écoute.   Et que le Maxwell House que vous osez appeler café n’est pas du vrai café, contrairement à ce qu’elle boit.  Etc.

Il n’y a pas de mal à savoir manger avec des baguettes, aimer manger épicé, n’utiliser ni Google ni Facebook, apprécier la pop-culture rétro, voyager, avoir un bon forfait mobile, et préférer les « vraies » choses.  Mais lorsque l’on ressent le besoin d’utiliser ceci pour prendre les autres de haut, les rabaisser, s’affirmer supérieur à eux, alors là, ce n’est pas non plus de la vraie amitié.   Par conséquent, on n’a aucune vraie bonne raison de se soumettre aux jugements de ce genre de personne en la gardant dans notre entourage. 

________
Pour en savoir plus sur ce genre de personnes, je vous invite à lire le billet suivant: 37 signes pour détecter d’avance une personne conflictuodépendante,  ou à consulter les billets de la série La Conflictuodépendance.

Petit exemple d’amitié toxique

C’est symbolique, bien sûr. Et, comme d’habitude, les sexes sont interchangeables. Mais sinon, ouais, on en a tous connus au moins une de ce genre-là:

Deux catégories de gens…

… et deux qualités de vie sociale.

Avant qu’on me pose la question, non, il n’existe pas de série nommée « Kid Mecha ». De toute façon, le sujet de discussion n’a aucune importance. C’était juste pour montrer la différence entre les gens normaux et ceux qui accordent une importance démesurée à ton ignorance, car ils ressentent un tout aussi démesuré besoin de rabaisser autrui.

La Conflictuodépendance: Provoquer la haine comme excuse préventive.

AVERTISSEMENT : Ce billet fait référence à beaucoup de trucs que j’ai déjà écrit.  Alors si vous me lisez depuis peu, ou si vous ne vous souvenez plus de quoi je parle, j’ai mis plein de liens.

Je ne sais pas si vous êtes familiers avec l’émission Un Souper Presque Parfait.  Sinon, je vous en explique le concept: Pendant cinq jours, nous suivons un groupe de cinq personnes.  À chaque jour, l’un d’eux reçoit les quatre autres chez lui et leur prépare un repas: L’entrée, le plat principal, un vin, le dessert et un digestif.  À la fin de chaque repas, les quatre invités lui donnent une note de 1 à 10, ce qui détermine le grand gagnant à la fin de la semaine.

Lors d’une ce ces semaines, il y avait un homme, appelons-le Pierre, qui s’est montré particulièrement odieux avec les quatre autres participants.  Gras, mal rasé, les cheveux en bataille, juste au niveau visuel il dégage un message que l’on capte dans notre inconscient comme quoi ce n’est pas le genre de personne qui devrait se permettre de descendre les autres.  Pourtant, il le faisait.  Presque à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, il avait toujours une remarque acide et une critique à faire.  Sur la nourriture, sur la boisson, sur le look et la personnalité de l’hôte du jour, sur comment était décoré son logis, et il le faisait avec snobisme et condescendance. À la fin du souper de mardi, il était déjà détesté de tous.  Rendu à jeudi soir, alors qu’il annonçait que le lendemain ce serait son tour, l’un des autres participants lui a répondu: « Bien!  Ça va faire changement, de voir la merde entrer dans ta bouche plutôt que d’en sortir. »

Car oui, le hasard avait voulu que Pierre passe vendredi, donc que ce soit lui qui soit le dernier à cuisiner pour les quatre autres.  Aussi, lors des interviews individuelles qui clôturent l’émission du jeudi, Pierre nous révèle son métier: Grand Chef Cuisinier à l’Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec.

« Fa que », conclut-il, « Si c’est pas moi l’gagnant cette semaine, ce sera certainement pas à cause de mon repas.  Ça va être à cause de ma grande gueule, comme la dernière fois que j’ai participé à l’émission. »

En entendant ça, j’ai tout de suite compris la raison de son comportement de troll tout le long de la semaine: En tant que chef cuisinier de carrière pour le plus prestigieux employeur dans le domaine de la restauration au Québec, il se trouve dans une situation délicate.  Imaginez s’il perd contre l’un de ces quatre amateurs, en pleine télévision.  C’est improbable, mais ça demeure possible.  Aussi, il a trouvé le moyen parfait pour sauver la face: Provoquer la haine comme excuse préventive.  Comme ça, s’il perd, alors sa nourriture ne sera pas à blâmer, ce sera juste à cause que les autres participants sont frustrés et mesquins.  Et s’il gagne, encore mieux: Ça prouve qu’il est tellement un excellent cuisinier qu’il a réussi à se faire élire par quatre personnes malgré le fait qu’ils le haïssent.  Bref, ou bien il gagne, ou bien il créé un doute raisonnable comme quoi il aurait dû gagner.

Et puisque le bien-être de Pierre dépend du conflit, ça fait de lui un conflictuodépendant.

Je dois avouer que tout le long de ma vie, j’ai trop souvent agi ainsi.  Sauf que dans mon cas, non seulement était-ce inconscient, c’était beaucoup plus subtil.  Malgré tout, le concept restait le même: M’arranger pour que les gens autour de moi aient des sentiments négatifs à mon sujet, tout en restant le plus irréprochable possible.  Je m’y prenais de deux façons:

FAÇON 1: En pointant les côtés négatifs de leur travail, de leurs décisions, de leur personnalités.  Et toujours, prenais-je la peine de m’attaquer à un fait véridique et vérifiable, de façon à ce que personne ne puisse affirmer que mon commentaire n’était qu’une opinion sans fondement.  Quiconque l’affirmait se dépeignait automatiquement lui-même comme une personne de mauvaise foi.  Et puisque personne n’est parfait, je trouvais toujours un sujet à attaquer.

Une des choses qui m’appuyait, c’était que parallèlement à cela, je me faisais un point d’honneur à toujours répondre à la critique avec grâce, les remerciant de ces commentaires constructifs.  Ceci me permettait, si jamais ma cible frustrait, de me donner en exemple afin de me comparer favorablement à eux : « À chaque fois qu’on m’a fait une critique, je l’ai toujours prise comme étant constructive. Pourquoi t’es pas capable d’en faire autant? » 

FAÇON 2: L’attaque miroir.  Alors que les humoristes, les chroniqueurs, les bédéistes, les auteurs, se moquent des travers de la société, moi je me moquais des travers des humoristes, des chroniqueurs, des bédéistes et des auteurs. Et dans chaque cas, si jamais ils iraient me manifester du mécontentement, je pouvais éviter le débat en servant la seule et unique réplique dont j’avais besoin pour prouver leur mauvaise foi : « Ben quoi? Je te fais exactement ce que tu fais subir aux autres.  Ce n’est pas ma faute à moi si tu n’es pas capable d’en prendre aussi facilement que t’en donnes. »  Et le plus beau, c’est qu’en attaquant les méchants, ça me mettait en position de bon, de courageux, de héros.  Et quiconque aurait osé m’en critiquer se serait automatiquement étiqueté d’hypocrite à deux faces (« Ah bon? Quand lui se permet de critiquer les autres c’est acceptable, mais quand les autres le critiquent lui ça ne l’est pas? »), de mauvaise foi (« Toutes les preuves sont là, regarde toi-même, c’est pas moi qui l’invente! ») ou de méchant lui-même. (« Sérieux, là? Tu préfères défendre celui qui attaque, et attaquer celui qui défend?  C’est vraiment ce genre de personne-là que tu es? »)

D’une façon comme de l’autre, si ces gens s’objectaient à moi de quelque façon que ce soit, je pouvais toujours dire que c’était seulement parce qu’ils m’en voulaient personnellement, à cause que c’était des frustrés, à cause que leur ego est trop démesuré pour être capable de prendre la critique, et surtout la vérité. 

Quelques exemples:

  • Lorsque je publiais MensuHell, j’y ai parodié d’autres bédéistes en faisant ressortir les pires côtés de leurs séries.
  • Toujours dans MensuHell, en 2000, ma parodie du film X-Men se moque, le temps d’une image, des parodies du film X-Men parues plus tôt dans Cracked et Safarir.
  • Avec Picouille, je me moque du style de dessin de certaines femmes bédéistes, de ceux qui les publient, de ceux qui les aiment.
  • Il y a eu ma série Les Plagiats de la BD où je dénonce des gens que pourtant j’admire et avec qui j’aimerais bien travailler un jour.
  • À l’époque où je voulais devenir humoriste, ma cible première était les autres humoristes.
  • En passant une audition devant la directrice de l’École Nationale de l’Humour, le choix de mon sujet de monologue était une attaque contre la directrice de l’École Nationale de l’Humour.
  • La seule fois où j’ai pu faire un monologue en public, c’était lors d’un spectacle de Noël donné par un organisme catholique charitable, dans un sous-sol d’église. Personne ne riait, et on m’a même coupé le micro avant la fin. La raison? Le public, tout comme l’organisme, n’était constitué que de vieux catholiques pour qui Noël et les valeurs de famille sont très importantes. Et devinez de quels sujets mon monologue se moquait du début à la fin? Je pense que ça a dû être la dernière fois qu’ils acceptaient une contribution sans d’abord faire passer une audition.
  • L’un de mes premiers projets de blogs s’appelait Et ça se permet de critiquer!  L’Idée était d’y reproduire quotidiennement une ou plusieurs chroniques de critiques professionnels publiés dans les journaux du Québec (De Pierre Foglia, Franco Nuovo, Nathalie Petrovski, Jean Barbe, etc) et de les critiquer eux sur leur travail de critique. Le projet n’a pas pu démarrer puisque je ne pouvais pas me permettre de m’abonner à tous les journaux qu’il m’eut fallu lire.
  • Lorsque je fréquentais les forums, ma logique et ma discipline m’ont parfois rapporté un poste de modérateur. Poste que je ne gardais pas longtemps, puisque j’utilisais ma logique et ma discipline pour critiquer le travail des autres modos et des administrateurs.
  • Lorsque j’étais étudiant au Cégep André Laurendeau, de qui est-ce que je me moquais dans ma chronique publiée dans le journal étudiant? Des profs? De la société? Non: Des autres étudiants.
  • J’ai même déjà écrit une parodie de When I Was your Age de Weird Al Yankovic, qui est une de ses chanson originale et non l’une de ses nombreuses parodies.  Ma version qui s’appelait I Will Exploit Them racontait comment un gars, réalisant qu’il n’avait ni la voix ni le look pour devenir chanteur populaire, a décidé de se faire une carrière en parodiant les plus grands succès musicaux de l’heure, ce qui lui assure une carrière et un succès éternel puisqu’il ne fait que surfer sur le travail, le talent et la popularité des vrais artistes qui se succèdent au top des palmarès.  Oui, vous avez bien lu, j’ai parodié Weird Al Yankovic en attaquant son physique, sa voix, son look, son art et sa carrière.  Et pourtant, c’était mon idole.

Mais peu importe le sujet, il reste que pour faire une parodie de bande dessinée, il fallait que je sois moi-même bédéiste.  Pour critiquer les critiques, il fallait que je devienne moi-même critique.  Pour parodier un chanteur parodique, il fallait que je devienne moi-même chanteur parodique.  Pour rire des humoriste, il fallait que je deviennes moi-même humoriste.  Or, à partir du moment où on choisit de travailler dans un milieu, on ne peux plus se permettre de s’en moquer et/ou de le critiquer.  Du moins, pas si on veut réussir dans le métier.

Mais ce comportement, au fond, n’est rien d’autre que la manifestation subconsciente d’un complexe d’infériorité.  Car en agissant ainsi, je m’assure de me fournir une excuse en cas d’échec: Si je ne réussis pas à me tailler une place dans le milieu où j’évolue, ce n’est pas parce que je suis incompétent.  Non; c’est à cause que les autres me bloquent, me sabotent, m’empêchent d’avancer, pour des raisons personnelles.  Comme ça, je n’ai pas à me remettre en question, ni dans ce que je suis ni dans la qualité de mon travail. 

Mais pour ça, je dois d’abord les provoquer à avoir du ressentiment envers moi, de façon à les rendre susceptibles, frustrés, mesquins.  Exactement comme Pierre qui, après s’être mis à dos les quatre autres candidats, ne pouvait plus qu’offrir un souper presque parfait car si la nourriture était irréprochable, en revanche l’ambiance était pourrie.

L’exemple le plus flagrant dans lequel j’ai eu ce comportement est dans ce billet, lorsque je raconte dans le paragraphe Le troisième zéro comment j’ai été expulsé du cours de maths.  J’étais un cancre en mathématique, la preuve est que j’étais deux ans en retard dans ce cours.  Au lieu de reconnaitre ma faiblesse et mettre l’effort à étudier et à comprendre cette matière, j’ai préféré passer l’été à m’attaquer à une règle de mathématique qui dit qu’il est impossible de diviser par zéro. À la rentrée, j’ai attendu qu’un prof me provoque en posant lui-même la question sur le sujet (chose qui arrive au moins une fois par année) afin de lui mettre sur le dos la responsabilité de ce qui allait suivre. En prouvant en classe que j’avais trouvé non pas une mais bien trois méthodes montrant que la division par zéro était possible, je me plaçais au-dessus de la communauté scientifique internationale des mathématiciens qui affirmaient le contraire.  Par conséquent, je prouvais trois choses:

  1. J’étais un génie des maths, du moins j’étais le supérieur logique et intellectuel de mes profs.
  2. Les profs avaient mauvaise foi de refuser de l’admettre, malgré les preuves que j’étalais  devant leurs yeux.
  3. Sans raison pertinente pour me faire échouer, ils utilisaient mesquinement leur position d’autorité pour le faire, juste parce qu’ils étaient frustrés que je me prouve supérieur.

Et tout ça avec toute la classe comme témoin.  Avec quelques variantes, cette méthode s’adapte très bien à toutes les relations et à tous les milieux.  C’est ce comportement qui m’a amené à faire subir à un de mes anciens employeurs les dommage collatéraux de l’auto-importance démesurée.

D’accord, ça fonctionne, en ce sens que ça permet de toujours pouvoir accuser avec raisons la mauvaise foi des autres en cas d’échec.  Hélas, puisque ce comportement fait pourrir toutes les relations avec autrui, autant interpersonnelles que professionnelles. elle assure surtout que peu importe la qualité de ce que l’on fait, ça se terminera toujours par ça: Un échec!  Un échec qui, ironiquement, empêche un succès qui aurait peut-être été vraiment mérité.  Mais quand on souffre de complexe d’infériorité, ce n’est pas au succès que l’on s’attend.  C’est à l’échec!  Alors si en plus on a un ego démesuré, au lieu de remettre en question la qualité de son travail, on met ses efforts à justifier d’avance ces futurs échecs.  On provoque la haine comme excuse préventive.  On se comporte de manière à ce que notre sentiment d’infériorité fasse de notre crainte une prophétie autoréalisatrice.  En fait, rendu là, ce n’est même plus une crainte pour nous, c’est une fatalité, une conclusion évidente.  On ne se pose même pas la question si ce sera une réussite ou un échec, on sait que ce sera un échec.  Voilà pourquoi notre premier réflexe est de préparer le terrain de façon à pouvoir expliquer et/ou l’excuser, cet échec. Or, en se comportant ainsi, on provoque nous-même l’échec. 

Bref, se comporter ainsi, c’est une très mauvaise habitude qu’il faut perdre au plus vite, autant pour notre propre bien que pour celui des gens qui nous entourent. Encore faut-il commencer par se rendre compte qu’on l’a, ce comportement.

 

La conflictuodépendance se voit dès l’enfance

À chaque fois que je pense avoir fait le tour du sujet, il me revient en tête un autre aspect négligé jusqu’ici.

Il n’y a que deux moments dans lesquels nous sommes assurés que quelqu’un montre sa véritable personnalité.   Lorsqu’il est ivre puisque l’alcool lui a enlevé ses inhibitions.  Et lorsqu’il est enfant, avant qu’il ait appris à se restreindre selon les règles sociales de la politesse et de la retenue.

Jusqu’au tout dernier billet sur le sujet, j’ai affirmé avoir eu à faire avec six personnes conflictuodépendantes dans ma vie.  Je faisais erreur.  Je viens de me rendre compte que c’était plutôt sept.  Et que ce dernier, c’est mon propre fils.  Cette anecdote remonte à il y a environs une décennie et demie.

Je suis père de quatre enfants.  Par un bel avant-midi de juillet, j’attends au coin de la rue à un arrêt de bus.  Je suis avec l’un de mes fils, qui a sept ans.  Aujourd’hui, je l’amène à La Ronde, un parc d’attractions de 591 000 m2 (146 acres) situé sur l’île Sainte-Hélène, à Montréal.  C’est une activité fort coûteuse, ce qui fait que je ne peux pas me permettre de les y amener tous en même temps, alors leur mère et moi nous divisons la tâche en deux visites chacun réparties durant l’été.  Les minutes passent et d’autres gens viennent se mettre derrière nous à la queue.  Comme tout petit garçon normal, il a hâte d’arriver alors attendre le bus l’impatiente.  En regardant une auto passer, il me dit:

« Pourquoi t’as pas d’auto? »
« Parce que ça coûte trop cher. »
« Papi et Mamie y’en ont, une auto. »
« Oui! C’est parce qu’ils ont plus d’argent que moi. »
« Pourquoi y’ont plus d’argent que toi? »

Oh boy!

« Parce que moi je paye une pension alimentaire à ta mère pour quatre enfants. »
« Qu’est-ce que ça change? »
« Chacun de tes grands-parents gagne deux fois plus d’argent que moi. À eux deux, ils gagnent donc quatre fois mon revenu.  Puisqu’ils habitent ensemble, ils payent chacun la moitié des coûts reliés à un appartement, contrairement à moi qui paye le plein prix en vivant tout seul.  Donc, une fois tout payé, ils leur reste huit fois plus que moi.  Enfin, puisque je donne la moitié de mes avoirs à ta mère en guise de pension alimentaire, j’ai donc seize fois moins d’argent qu’eux autres.  Et c’est pour ça qu’ils peuvent se permettre d’avoir une auto, et pas moi. »

Je n’aime pas tellement devoir parler de l’état de mes finances alors que je fais la queue entouré d’étrangers.  Mais je ne tiens pas non plus à me faire juger publiquement comme étant mauvais père si je lui dis de cesser de poser des questions sur des sujets qui ne le concernent pas.  J’espère que ma réponse lui suffira et qu’il n’insistera pas.

« T’as-tu un permis de conduire? »

Pourquoi est-ce qu’il me pose cette question?  Au nombre de fois où il a été passager lorsque j’ai conduit l’auto de mes parents, de ma belle-mère ou d’un véhicule loué, il sait très bien que j’en ai un. 

« Oui, tu le sais! »
« Pourquoi t’as un permis de conduire si t’as pas d’auto? »

Oh boy!

« Parce que quand on est adulte, c’est important d’en avoir un. »
« Pourquoi? »
« Pour les fois quand j’emprunte l’auto de mes parents ou de ceux des parents de ta mère.  Et parce que des fois, avoir un travail demande de conduire un des véhicules de la compagnie.  En plus, quand il faut donner notre identité et notre adresse, c’est toujours ça qu’on nous demande comme preuve. »

Voilà qui devrait répondre à sa question.  Du moins, le crois-je.  Je me trompe.

« Tu peux pas montrer ta carte d’assurance maladie? »
« Non, c’est juste sur le permis de conduire qu’il y a l’adresse. »
« Ben oui mais c’est con. »

Je garde le silence malgré cette marque d’impolitesse.  Il rajoute: 

« Quand t’as pas d’auto, c’est pas un permis de conduire, que t’as.  C’est un permis de rien. »

Il commence à pousser le bouchon un peu loin à mon goût.  Devant mon silence, il insiste.

« Hein papa? Tu trouves pas ça con, toi, d’avoir un permis pour conduire une auto quand t’as pas d’auto? »

Je suis patient. Je suis conciliant.  Je ne cherche pas la confrontation et encore moins faire une scène.  Mais là, il est carrément en train d’essayer de m’humilier publiquement.  Et il n’arrête pas:

« Tu trouves pas que ce serait moins con de ne pas payer de permis si t’es pas capable de te payer une auto? »

Très bien!  Tu me cherches? Tu viens de me trouver!  D’une voix calme, néanmoins assez forte pour que tous ceux qui l’ont entendu me lancer ces affronts répétitifs entendent également ma réplique, je dis:

« Non! Moi, ce que je trouve con, c’est de dépenser une fortune pour t’amener passer une journée à La Ronde, alors que tu trouves rien de mieux à faire que d’essayer de m’insulter en public.  Ben tu sais quoi?  T’as raison, j’vais arrêter de faire le con.  Y’en n’auras pas de La Ronde pour toi cette année.  Je te ramène chez ta mère. »

Sur ce, je lui prends la main et on quitte la queue.  Sous le choc, réalisant ce qu’il vient de perdre, il crie, il hurle, il résiste.  Rien à faire, je tiens bon et continue de l’amener d’un pas calme mais ferme.  C’est en hurlant et en se lançant lui-même par terre qu’il entre chez sa mère, qui me demande aussitôt ce qui se passe.  Je lui explique.  Nous avons beau être ex, il y a des points sur lesquels nous nous entendons parfaitement.  La discipline, le respect et les conséquences en font partie.  En le relevant, elle lui dit:

« Tu trouves pas ça con, d’insulter ton père alors qu’il allait t’amener à La Ronde? Hein?  Tu trouves pas que c’est con, ce que t’as fait, de faire exprès pour perdre ta chance d’aller à La Ronde cette année? »

Pour toute réponse, il hurle deux fois plus et court s’enfermer dans sa chambre où il passera sa rage sur ses jouets en criant que je suis un menteur qui ne tient pas ses promesses.  Elle devra le mettre en punition alors qu’il pètera ses tiroirs de commode dans sa rage, punition, du reste, qu’il passera à crier à l’injustice, en disant que c’est de ma faute s’il a vandalisé ses meubles, j’avais juste à l’amener à La Ronde.

Et one more time, Les dix étapes de la conflictuodépendance.  

ÉTAPE 1: Cherche la querelle à une personne calme et sans histoire.
Je ne fais qu’attendre le bus avec lui.

ÉTAPE 2: Le motif utilisé pour démarrer les hostilités est tellement anodin qu’il en est insignifiant.
La possession d’une auto.

ÉTAPE 3: Devant le refus de l’autre à entrer dans le conflit, insiste.
Mon refus de répondre à son premier commentaire comme quoi c’est con l’a fait insister sur le sujet trois autres fois.

ÉTAPE 4: Envoie des accusations farfelues en prétendant connaître les motivations cachées de l’autre.
Si j’ai un permis mais pas d’auto, ce n’est pas à cause de mes finances et de la pension alimentaire.  C’est à cause que je suis con.

ÉTAPE 5, et celui-ci est non seulement le plus illogique de tous, c’est à partir de ce point que l’on voit qu’il s’agit de conflictuodépendance et non d’une simple querelle banale: Accuse mensongèrement l’autre de quelque chose dont il est lui-même coupable et/ou honteux.
C’est plutôt lui qui n’est pas tellement brillant d’insister pour me faire perdre la face en public alors que je m’apprête à lui faire une coûteuse faveur.

ÉTAPE 6: … et ainsi, consciemment ou non, manipule l’autre à l’attaquer sur ce point faible et/ou honteux.
En lui expliquant, devant ce même public, pourquoi c’est plutôt lui le con dans cette histoire.

ÉTAPE 7: Se victimise en se plaignant comme quoi l’autre l’a l’attaqué sur ce point faible et/ou honteux.
Se victimise, oui, en hurlant, pleurant, disant que c’est pas juste.  Le reste n’est pas vraiment applicable ici.

ÉTAPE 8: Fuit le conflit qu’il/elle a lui/elle-même créé.
Dès que sa mère se montre d’accord avec moi, il part s’enfermer dans sa chambre.

ÉTAPE 9: Cherche à rallier leur entourage commun contre l’autre.
En hurlant à qui veut l’entendre que je suis un menteur qui ne tient pas ses promesses.  A tenté auprès de sa mère de me faire porter la responsabilité pour avoir lui-même brisé les tiroirs de ses meubles.

ÉTAPE 10: Cherche à rendre l’autre coupable de s’être défendu, et (s’il le peut) le punit pour l’avoir fait.
A tenté auprès de sa mère de me faire porter la responsabilité pour avoir lui-même brisé les tiroirs de ses meubles.

Et aujourd’hui encore, à l’âge adulte, il n’a pas changé.  Je l’ai vu plusieurs fois chercher ainsi querelle à d’autres, arrangeant ses tournures de phrases de façon à ce que l’autre ait le choix entre reconnaître être con, ou bien passer comme étant de mauvaise foi.  Pas étonnant qu’avec une personnalité aussi toxique, il soit rejeté et abandonné de tous.

Et il n’est pas le seul.  Vous vous rappelez Geneviève la coloc de l’enfer?  Vingt ans après notre première rencontre, elle non plus n’a pas changé.  Voici les dernières nouvelles que j’avais eu à son sujet, telles que relatées dans un billet précédent:

Une heure plus tôt, pendant le repas, en discussion avec le gars à côté d’elle, elle a dit quelque chose que j’ai trouvé plutôt aberrant:

« Oui, mon bébé, c’est mon 3e enfant.  Ce qui me fait chier, c’est que j’ai toujours voulu avoir un garçon, pis que j’ai eu rien que des filles. Mais là, mon chum, y trouve que trois, c’est ben suffisant, y’en veut pu d’autres. »
« Fa que tu va y renoncer. »

« Ben là, j’va pas me sacrifier pour lui.  Non, je vais m’essayer une dernière fois. »
« Pis ton chum? Comment tu vas le convaincre d’en avoir un autre? »
« Y’é pas obligé de l’savoir.  J’va juste lâcher la pilule sans lui dire. »

Je viens d’aller jeter un oeil à son Facebook, auquel j’ai accès même si nous n’y sommes pas amis car il est ouvert à tous.  Ça m’a permis de voir qu’elle a vraiment mis son plan à exécution.  Elle l’a eu, son 4e enfant.  Pas de chance, elle qui voulait tant avoir un garçon, c’est encore une fille.  Je ne sais pas si ça l’a déçu ni à quel point.  Tout ce que je sais, c’est que l’on peut voir ceci sur son mur:



Avec les déboires que j’ai eu avec la mère de mes enfants lors de notre séparation, je suis très bien placé pour savoir que peu importe les agissements de la mère, la loi lui accorde toujours la garde des enfants.  Dans de telles conditions, je n’ose imaginer ce que Geneviève a bien pu faire pour perdre la garde de sa cadette.  Mais bon, comme toute bonne conflictuodépendante qui se respecte à défaut de respecter autrui, elle ne supporte aucune critique au sujet de ses agissements

Qui sommes-nous pour vous juger, chers conflictuodépendants? Vos victimes! Voilà qui nous sommes.  Ça fait de nous, en quelque sorte, des experts en ce qui vous concerne.