IMPORTANT: Beaucoup de gens font l’erreur d’écrire Looser au lieu de Loser. Lose avec un seul O signifie perdre. Tandis que Loose avec deux O signifie relâché, qui a du jeu, ou en bon québécois lousse, ou de l’anglais slack. Bref, écrire looser au lieu de loser, c’est loser!
Ceci étant précisé, passons à l’article.
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Êtes-vous votre propre pire ennemi?
Être malchanceux, c’est le fruit du hasard. Être loser, c’est aider le hasard à nous rendre malchanceux. La preuve:
En amitié :
Le loser n’a pas d’amis, ou alors très peu. À chaque fois qu’il commence à lier d’amitié avec des gens brillants et intéressants, c’est toujours la même chose. Au début, tout va bien. Puis, à mesure que le temps passe et que ces gens apprennent à le connaître, ils se désintéressent de lui et le laissent de côté. Le Loser aimerait bien comprendre pourquoi ça se passe toujours ainsi mais personne n’est capable de lui donner une réponse claire à ce sujet.
Dans son image personnelle :
Souvent sur la défensive, le Loser est un être qui aime étaler au grand jour les défauts des autres. C’est que, puisqu’il n’arrive pas à égaler ou à dépasser les autres, il compense en démontrant que les autres ne valent pas mieux que lui. Il est capable de faire une liste exhaustive de tous les écarts de conduite et des erreurs qu’a fait quelqu’un durant les cinq dernières années si cette personne a osé faire une remarque négative au Loser. C’est que Le Loser ne supporte pas que quelqu’un possédant de pires défauts que lui ose lui faire la morale. Or, à ces yeux, ça représente 99.999999999999999999999% de la population.
Dans ses études :
À l’école, le loser se distingue par une caractéristique particulière : Il lui manque toujours quelque chose. Toujours le dernier à se procurer un livre important, celui-ci est souvent épuisé lorsqu’il vient pour se le procurer. Ainsi, en classe, c’est celui qui est pris pour suivre avec un autre. Il se retrouve souvent sans crayon ni papier lorsqu’il y a des notes à prendre. Oublie son numéro de cadenas. Oublie de faire ses devoirs. Et s’il les fait, il les oublie chez lui. Oublie d’étudier. Et s’il le fait, ce ne sera pas le bon livre. Se trompe dans son horaire. Dans les dates importantes de son agenda, il notera les dates de partys et écrira des réflexions sur des filles sur qui il a l’oeil, plutôt que de noter les devoirs ou dates d’examen. D’ailleurs, il sera toujours surpris d’apprendre, en entrant en classe, qu’il y a un examen, alors que tous les autres n’ont pas cessé de se préparer durant toute la semaine.
Souvent, à la fin de la session, le Loser ne se donne même pas la peine de se présenter à ses examens finaux. Il n’aime qu’une chose à l’école : La vie sociale. Or, il se trouve bien désemparé lorsque ses amis et connaissances réussissent, avancent dans leurs études et changent d’école alors que lui reste là. Privé de la seule chose qui le garde à l’école, le Loser finit par décrocher.
Dans son look :
Il s’habille de façon remarquable, dans le sens qu’il se fait remarquer par son habillement. Par exemple, si le Loser porte des lunettes, ce sera d’un modèle qui est passé de mode depuis au moins cinq ans. La plupart du temps, le Loser, s’il a de plus de 25 ans, s’habille et se coiffe encore comme il le faisait quand il avait 15 ans car il n’a pas remarqué que la mode a évolué.
Parfois, le loser a un petit côté artistique qui le pousse à se créer lui-même son propre style. Il fait ça dans le but de se donner une image de hyper cool de non-conformiste. Hélas, dans son cas, ça foire lamentablement. Il faut dire que, pour des raisons encore mal définies, un style, une pièce de vêtement ou une coiffure qui paraît bien sur quelqu’un d’autre devient automatiquement horrible lorsque portée par le Loser.
Le Loser étant mal à l’aise en société, il se jette de tout son âme dans les séries de fiction. Celles-ci influencent parfois sa garde-robe. Ainsi, on le verra souvent arborer des vêtements à l’effigie de telles séries, quand il ne va pas carrément copier le look d’un personnage particulier. Non pas dans le cadre d’un événement spécial, mais bien dans la vie de tous les jours.
On dirait parfois que les Losers partagent une conscience collective, car nombreux sont ceux qui se créent exactement le même look, et ce sans jamais avoir su que d’autres l’arborent: Le style Fedora-Neckbeard. Il y a quelques variantes d’une personne à l’autre, mais dans l’ensemble, on y retrouve une combinaison de la majorité des éléments suivants, qu’ils portent à toute occasion, à l’intérieur comme à l’extérieur :
- Chapeau Fedora ou Trilby.
- Barbe en collier.
- Long imperméable.
- Chemise et cravate.
- Veston de soirée.
- T-shirt à l’effigie d’un dessin animé.
C’est un look qui, croit-il, fait original, classe, badass. Or, sans le savoir, il a en fait recréé l’uniforme officiel du Loser. Celui qui permet au reste de la population de voir au premier coup d’oeil qu’il en est un, car il n’y a qu’eux qui arborent ce style.












Ce qui distingue le Loser du chapeauphile normal, c’est que ce dernier ne va porter son couvre-chef que lorsqu’il sort. Tandis que le Loser portera le sien à l’intérieur comme à l’extérieur, du lever au coucher, 7 jours semaine, 365 jours par année.
Dans son travail :
Lorsque le Loser ne vit pas aux crochets du chômage / du BS / de ses parents / de sa conjointe, il occupe le genre d’emploi qu’obtient habituellement un ado en vacances: Livreur d’épicerie, laveur de vaisselle, classeur de marchandises sur les tablettes, employé de ménage au McDo… Même s’il aimerait pouvoir trouver mieux, il ressent quand même une petite fierté, car ce sont des boulots qu’il n’arrivait même pas à décrocher quand il était ado, tellement il était déjà loser à cette époque. Aujourd’hui, son âge et son expérience de vie étant plus grande que ses collègues de travail, il leur est au moins supérieur sur ce point. Pas étonnant qu’il se sent bien à travailler là, même si ce boulot est loin d’être son idéal.
Parfois, la chance lui permet de lire une petite annonce au sujet d’un emploi génial, le genre qu’il a toujours rêvé d’avoir. Si l’annonce dit que tous les CV reçus après vendredi le 27 ne seront pas considérés, le Loser laissera bêtement le temps passer. Samedi le 28, il réalisera soudain que ce qu’il fait là est stupide car il possède toutes les qualités que ce travail demande et que ce serait trop bête de laisser passer une opportunité pareille. Il consacrera la fin de semaine complète à travailler fiévreusement sur son CV, ramassant toutes sortes de preuves au sujet de ses compétences. Il y inclura une lettre dont une des premières phrases sera : « Je sais que j’ai dépassé la limite de temps que vous avez fixé pour l’envoi de CV mais si vous vous donnez la peine de jeter un œil à mon envoi, vous verrez que je réunis toutes les compétences qui…» Le Loser sera malheureux car il ne sera jamais rappelé.
Dans ses projets :
Le Loser sait qu’il est destiné à un avenir fabuleux où la gloire et la richesse l’attendent. Le problème, c’est justement ça : Peu importe le temps qui passe, c’est toujours dans l’avenir que ça l’attend. Jamais dans le présent.
Le Loser ne s’abaisse pas à faire les mêmes efforts que tout le monde pour réussir. Il sait déjà comment faire. Par exemple, s’il est un graphiste talentueux, il se dira qu’il est inutile de devoir perdre temps et argent aux études car lorsqu’il montrera ses œuvres aux employeurs potentiels, ceux-ci le verront bien de leurs yeux qu’il a du talent. De toute façon, peu importe la discipline qu’il a choisi, le Loser sait qu’il a du talent. Il ne voit pas la logique de s’endetter de quelques milliers de dollars étendus sur quelques années d’études afin d’obtenir un papier disant : «Oui, cher employeur potentiel, ce gars là a du talent!»
Le Loser a toujours des projets extraordinaires. Il en commence beaucoup mais en finit peu. Ceux qu’il choisit de finir sont habituellement ceux qui ont le plus de chances d’être voués à l’échec. Le loser, c’est souvent celui qui est en train d’écrire un scénario de film alors qu’il n’y connaît absolument rien dans l’industrie du cinéma. Même s’il arrive vraiment à écrire le scénario du siècle, il restera pris avec car il ne saura même pas où, à qui et comment le placer. En fait, il ne saura même pas comment se renseigner pour l’apprendre.
Le Loser est un autodidacte. Il lit beaucoup et sait énormément de chose sur une tonne de sujets que la population générale ignore. De ce fait, le Loser gagne souvent lorsqu’il joue à Quelques Arpents de Pièges. Par contre, les connaissances pouvant lui permettre de réussir à faire quelque chose de bien de sa vie, il ne les a pas. Car étrangement, à l’école, aucune matière importante ne lui rentre convenablement dans la tête.
Dans ses communications:
Souffrant d’un sentiment d’infériorité dans tous les domaines, le Loser se rassure dans le fait que là où ça compte vraiment, c’est à dire intellectuellement, c’est lui qui est supérieur. Ainsi, dans ses textes, au lieu d’écrire « Malgré son air bête, l’inquiétant millionnaire fit un sourire », il optera plutôt pour « Nonobstant sa mine renfrognée, le patibulaire cossu esquissa un rictus. » Il est tellement occupé à étaler son intelligence qu’il en oublie d’avoir l’intelligence de comprendre que lire de tel textes, c’est comme marcher avec des raquettes quand on est enfoncé jusqu’aux cuisses dans la mélasse : Faisable, mais inutilement pénible. Alors si en plus le Loser parle de la même façon qu’il écrit, il a beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi ses interlocuteurs tiennent rarement à avoir une seconde conversation avec lui.
Sur le net, il arrive que le Loser s’exprime clairement. En personne, par contre, peu habitué à l’interaction face-à-face, il est un piètre interlocuteur. Il bafouille, cherche ses mots, transforme tout en blague et dit souvent des conneries. Il est le champion de la remarque qui apporte (accidentellement) le malaise. Étrangement, s’il est francophone, il s’exprimera mieux en anglais puisque c’est une langue seconde qu’il a eu à apprendre sur le tard. N’ayant jamais eu le temps d’apprendre convenablement toutes les subtilités de celles-ci, il n’aura d’autre choix que de s’exprimer clairement lorsqu’il l’utilise.
Et puisque l’on parle de langue seconde (en tenant compte que ce blog est Canadien) : Lorsqu’il a envie d’apprendre une nouvelle langue, le loser ne choisit jamais l’espagnol qui est la 3e langue la plus parlée en Amérique. Non, il choisira plutôt l’allemand ou le japonais, deux langues qui ne lui serviront jamais à rien, que ce soit dans sa vie privée ou dans son travail. De toute façon, ce n’est pas comme s’il allait vraiment réussir à l’apprendre, peu importe les années qu’il va y mettre.
Dans son physique :
Le Loser est né avec un physique défectueux. Il est ou bien trop grand, ou trop petit, ou trop maigre, ou trop gros, ou trop laid, ou juste trop non-remarquable. Il rêve du jour où il sera beau, grand et fort. Étant pauvre, il ne peut se permettre de s’inscrire à un gym ni de s’acheter de l’équipement. Il ne peut donc que se contenter d’en rêver. Le loser a quelquefois fait de l’entrainement musculaire et/ou sportif en cachette, mais le plus longtemps qu’il l’a fait avant d’abandonner fut deux mois. Le loser qui arrive à s’acheter de l’équipement sportif le laisse prendre la poussière au bout de quelques semaines et n’y retouche plus, sauf lors de déménagements. Et quand le Loser peut se permettre un abonnement d’un an au gym, il y va à tous les jours lors des deux premières semaines, puis trois autres fois pour le reste de l’année, avant d’abandonner définitivement.
Le Loser se déplace surtout à bicyclette car étant pauvre, il ne peut se permettre d’avoir un auto ou une titre de transports en commun. Qu’importe, le Loser est fier de sa situation de cycliste. Puisqu’il fait beaucoup de vélo, il se vante que cette activité le tient en grande forme physique. Étrangement, tous les amis du Loser qui eux ont des autos sont en meilleure forme que lui.
De toute façon, le loser ne garde jamais son vélo longtemps car il se le fait toujours voler. Même s’il le laisse parmi 8624 vélos attachés, le seul qui se fera voler, ce sera le sien. À moins que ce soit une vieille patraque. À ce moment-là, il ne se le fera pas voler. Il se le fera seulement vandaliser.
Dans son passé amoureux et/ou sexuel:
Le manque de confiance que le Loser a toujours ressenti envers lui-même a fait qu’à l’époque de ses premiers désirs amoureux et/ou sexuels, il était trop intimidé par les filles de son âge. Il se sentait inadéquat, puisque ces filles étaient attirées par les gars plus beau, plus athlétiques, plus sérieux que lui. Les seules filles avec qui il se sentait à l’aise, c’était les pré-pubères, voire les enfants. Puisqu’elles étaient encore trop jeunes pour ressentir de l’attirance pour le sexe opposé, elles ne le mettaient pas en compétition avec les autres gars. Le Loser, sans comprendre pourquoi puisque ça se passe au niveau de l’inconscient, confondra cette aisance pour du sentiment et du désir. Et c’est ainsi qu’il fantasmera pendant plusieurs années sur des situations imaginaires dans lesquelles il se verra vivre des amourettes avec de jeunes filles telles que…
- Jolie jeune immigrante perdue et confuse dans ce nouvel environnement, à qui il servira d’abord de guide social, avant de devenir, à sa demande à elle, son guide amoureux et/ou sexuel. (De ce fantasme particulier, le Loser caucasien gardera parfois toute sa vie une attirance marquée vers noires et asiatiques.)
- Petite voisine qui l’admire juste parce qu’à ses jeunes yeux, il est grand et fort, ce qui fait qu’elle finira par vouloir faire de lui son initiateur amoureux et/ou sexuel.
- Jeune adolescente récemment jetée dans la rue sans famille ni amis, qu’il recueillera chez lui (dans un appartement lui aussi imaginaire, puisqu’il reste encore chez ses parents), avant qu’elle le récompense pour sa générosité en lui offrant d’être sa chose amoureuse et/ou sexuelle.
- La petite cousine. Ou pire encore, la petite soeur, car, situation familiale oblige, ils sont toujours en contact. Ce qui fait que, lorsqu’elle ressentira ses premiers désirs pour le sexe opposé, elle se tournera vers le premier mâle de son environnement, celui le plus proche de leur groupe d’âge: Lui-même, son oni-chan (grand-frère).

Ce dernier fantasme peut devenir problématique si le Loser a vraiment une petite soeur. C’est que ce fantasme-là est particulièrement à portée de main en été, alors que les parents travaillent et que les enfants et ados sont en vacances, en ayant pour eux-seuls la maison. Le Loser pourrait alors être tenté de faire de son fantasme une réalité. Dans ses fantasmes énoncés plus haut, on constate que dans tous les cas, c’est toujours la jeune fille qui initie la relation amoureuse et/ou sexuelle. Mais dans la réalité, ce serait l’inverse, et il le sait. À partir de là, ce qu’il fera ou non dépendra de plusieurs facteurs de sa personnalité, du degré de ses désirs et de sa force morale.
Ironiquement, bien que dans ce cas-ci il agit en pur pédophile, dans 90% des cas, le Losers ne l’est même pas. Il s’en rend compte, en constatant qu’il ne trouve pas dans ces premières relations ce qu’il cherche. Aussi, il y perd intérêt et son focus passe vers les filles de son âge. Hélas, pour ses jeunes victimes s’il y en a, le mal est fait.
Avec les filles :
Il y a un genre de filles que le Loser attire tout particulièrement : Celles qui ne voudraient jamais sortir avec lui. Le Loser ressent de la frustration envers ces filles qui veulent que leur relation soit amis seulement, alors qu’ils ont tant de choses en commun. … Enfin, quand je dis tant de choses en commun, en général, ça se limite à « Nous sommes tous les deux hétéros et célibataires. » C’est que le loser croit dur comme fer à l’adage qui dit qu’en amour, nos différences n’ont aucune importance. C’est sa façon à lui de justifier le fait qu’il sortirait avec n’importe qui, pourvu que ce soit une fille.
Il arrive parfois qu’une de ses amies particulièrement en manque ou désespérée consente à avoir une relation plus intime avec le Loser. Elle y posera cependant une condition : Leur relation devra rester secrète. Elle invoquera toutes sortes de raisons que le Loser gobera ou non mais qu’il acceptera quand même puisque c’est ça ou bien rester célibataire. Elle ne lui avouera jamais que la vraie raison, c’est parce qu’elle aurait honte que les autres sachent qu’elle est avec lui.
En amour :
À cause de son complexe d’infériorité, le loser s’imagine et/ou constate que comparé aux autres hommes, il fait piètre figure, surtout dans le domaine de la séduction. Aussi, il fantasme souvent sur des situations imaginaires du genre de:
- Il est sur une île, seul survivant mâle d’un naufrage ou d’un écrasement d’avion, en compagnie d’une autre survivante.
- Variante: Dans un bateau, qui contient eau et nourriture en abondance, mais une seule cabine et un seul lit.
- Il se retrouve coincé plusieurs heures, voire plusieurs jours, avec une fille, dans un ascenseur en panne, un cockpit d’avion écrasé…
Les trois points en commun que l’on retrouve dans ces différents fantasmes de situations sont toujours les mêmes:
- La fille et lui sont isolés de tous.
- Ce qui fait qu’elle n’a pas le choix de lui parler.
- Et éventuellement craquer pour lui.
Puisqu’il ne vivra jamais de tels fantasmes, le Loser jette alors son dévolu sur toute fille qu’il sent isolée, mais cette fois au niveau social. Celles qui sont renfermées, timides maladives, angoissées… Car la nature de ces filles-là apporte deux intéressantes garanties au loser. La première, c’est qu’il n’aura pas de compétition, car aucun homme normal n’irait s’intéresser à ça. Et la seconde, de par leur nature facilement intimidable, elles n’oseront jamais lui résister clairement, ce qui fait qu’elles finiront bien à céder sous son insistance. Hélas pour le loser, son sentiment de victoire sera de courte durée, car il vivra avec elle une relation cahoteuse qui sera négative et décevante du début à la fin.
Dans des conditions normales, le loser ne plait pas. Pourtant, en amour, c’est un être courageux qui n’a pas peur des obstacles. La preuve: La fille sur qui il jette son dévolu est toujours ou bien déjà en amour avec un autre, ou bien trop jeune, ou bien trop vieille, ou bien lesbienne, ou bien d’un style de vie / de look / de mentalité / de milieu trop différent de lui, ou bien mariée, ou bien habitant à plus de 50 km de chez lui, ou bien qui ne veut rien savoir de lui, quand ce n’est pas une combinaison de plusieurs de ces éléments. S’il arrive tout de même à sortir avec cette fille, le Loser vivra une relation cahoteuse qui sera négative et décevante du début à la fin.
Ceci étant dit, le Loser n’est pas forcément un être désespéré. Parfois, il est capable d’attendre La Bonne. Tandis que ses amis vont d’une relation à l’autre et vivent toute une gamme d’émotions, ont du plaisir, des loisirs et de la baise, le Loser ne sort jamais avec personne. Il a une idée très précise sur son idéal féminin et il s’est juré que tant et aussi longtemps qu’il ne l’aura pas rencontré, il se gardera pur pour elle. S’il finit par la trouver, et que par miracle elle accepte de sortir avec, (souvent après avoir été poursuivie pendant des années par le Loser) leur relation sera de courte durée. Normal: Un gars qui n’a jamais eu de relation amoureuse ou sexuelle, ça n’a aucune expérience du comportement amoureux et sexuel. Ça fait que même si elle est son idéal féminin, en revanche il est loin d’être son idéal masculin.
Les amours du Loser commencent souvent de la même façon que n’importe qui. Par exemple: Il rencontre une fille dans une fête entre amis, ils se plaisent, ils commencent à se rapprocher. Ils peuvent même passer la soirée à se bécoter et la nuit à baiser. Puis, après quelques jours, si ce n’est pas dès le lendemain, elle s’en détache, s’en désintéresse et ne veut plus rien savoir de lui, même en ami. Le Loser aimerait bien comprendre pourquoi ça se passe toujours ainsi mais là encore personne n’est capable de lui répondre ou n’a envie de le faire. Tout ce qu’il sait, c’est que ce qu’il entend dire à ce sujet n’a jamais rapport avec ce que la fille lui a dit. Par exemple, si elle lui dit qu’elle ne se sent pas prête à embarquer dans une relation à ce point-ci de sa vie, les autres lui rapportent plutôt qu’elle lui trouvait tout un tas de défauts, dont certains que le Loser ne savait même pas qu’il avait. Le Loser part alors en croisade à la recherche de la vérité, ce qui ne fera qu’empirer son cas et lui donner l’impression que tous l’ont trahi et lui ont menti. Surtout qu’une fois sur deux, la fille se retrouve embarquée dans une nouvelle relation moins de deux semaines après avoir rompu avec le Loser.
Lorsqu’il ne s’agit pas de ses amours personnelles, le Loser est un grand observateur. Il est capable de dire si la relation débutante d’un(e) de ses ami(e) va durer ou non. En fait, il dira toujours que c’est non, que cette relation est condamnée d’avance, qu’ils ne sont pas faits l’un pour l’autre, qu’ils sont trop différents. Lorsque la relation sera terminée, que ce soit au bout de dix jours, dix semaines, dix mois ou bien dix ans, il sera fier de clamer haut et fort qu’il savait depuis le début que ça ne marcherait pas.
Enfin, certains losers sont plus fins stratèges: D’abord, ils repèrent une fille qui est déjà en couple avec un gars qui a un physique et/ou un style semblable à lui. Il s’arrange pour devenir bon ami avec cette fille. Puis, il deviendra son confident, histoire d’apprendre ce qu’elle aime ou non chez son mec, et ce qui ne va pas dans le couple. Armé de ces informations, le Loser peut donc montrer à la fille qu’il a en lui tout ce qu’elle aime chez son amoureux actuel, MOINS ses défauts. Et c’est comme ça que dans 75% des cas, il arrive à finir avec la fille.
Et avant de penser que, puisqu’il a réussi, il n’est donc pas si loser que ça, considérez ceci: La seule façon qu’il a trouvé pour réussir à plaire, ce n’est pas en restant lui-même. Non, c’est en se donnant les qualités de l’autre gars, et en évitant d’avoir les défauts de l’autre gars. Bref, il n’a réussi à plaire qu’en se basant sur la personnalité d’un autre.
Dans son couple:
Lorsque le Loser a une relation stable, sérieuse et à long terme, c’est avec une fille qui est loin d’être un modèle de beauté et/ou d’intelligence et/ou d’amabilité. Voilà pourquoi il a trop honte pour s’afficher avec elle en public, surtout en tant que son conjoint. Qu’est-ce qu’il fait avec elle, alors? Pas le choix, c’est la seule qui veut de lui. Le loser classera cette relation sous le dossier « En attendant de trouver mieux », et essayera sans cesse de la tromper. Or, les rares fois qu’il y réussira, il ne trouvera vraiment pas mieux que sa relation actuelle. Et si par miracle, oui, il trouve vraiment mieux qu’elle, ça va se terminer en catastrophe. Non seulement parce que le Loser a déjà une copine, mais souvent à cause qu’il habite avec elle.
Dans sa mentalité :
Le Loser est un être réfléchi. Il pense beaucoup. On dirait même qu’il pense trop, car tandis qu’il réfléchit, il n’agit pas. Adolescent, il observe ses amis qui s’amusent en buvant, fumant, prenant de la drogue, allant d’une relation non-sérieuse à une autre. Le Loser se dit que faire tout ça est tellement inutile puisque cela ne leur servira pas dans leur avenir. Et oui, sur ce point, il a raison à 100%. Or, l’erreur qu’il commet ici, c’est de ne pas vivre au moment présent. Son intelligence le pousse à une maturité prémature, ce qui lui donne le réflexe de vouloir passer immédiatement de l’enfance à la vie adulte, sans passer par la phase transitoire de l’adolescence. Phase où, justement, on expérimente plein de choses, dont la majorité s’avèrera inutile dans l’avenir. Le Loser, qui s’exclut ainsi volontairement des autres, s’emmerde tout seul dans son coin. Pendant ce temps là, les autres s’amusent et vivent pleinement leur vie de jeunesse en groupe. Rendus adultes, tous ces ex-saoulons et ces drogués repentis arrivent à trouver travail et âme sœur facilement tandis que le Loser qui s’est abstenu n’y arrive pas. Peut-être que ça a à voir au fait que les employeurs et âmes sœurs sont eux aussi des trippeux repentis, donc des gens avec qui le loser a peu de choses en commun. Il faut dire que…
Dans sa vie sociale :
Le Loser commet trop souvent la faute de décider à la place des autres ce que les autres devraient penser de lui, ce qui est doublement une faute puisque cette opinion qu’il communique à son propre sujet est toujours négative. Il va exprimer le fait qu’il se sent mal à l’aise, inadéquat. Il va exprimer avoir tel ou tel défaut qui le rabaisse à leurs yeux, alors que pourtant personne ne lui a fait la moindre remarque négative sur quoi que ce soit. Et souvent, il va faire des remarques à ses amis comme quoi il leur est inférieur dans de nombreux domaines. Si on complimente le Loser où qu’on lui offre des opportunités, son premier réflexe ne sera pas de remercier, mais bien de débattre sur qu’est-ce qui leur a fait commettre l’erreur de penser qu’il mérite ce positif de leur part. Et puisqu’il ne raconte majoritairement que ses échecs passés et obstacles présents, réels autant qu’imaginaires, il finit par conditionner son entourage à avoir vraiment la mauvaise opinion de lui qu’il leur prêtait dès le départ. Par conséquent…
Dans son entourage immédiat.
Chaque personne n’attire autour de lui que les gens qui sont intéressés à ce qu’il sont. Ainsi, puisque le Loser projette autour de lui une image de victime, il attire tout naturellement trois genres de personnes
- Les agresseurs et fauteurs de troubles à la recherche de victimes. Le prédateur saura toujours reconnaitre instinctivement une proie. Pour celui-là, le loser est la victime idéale, alors il ira toujours l’exploiter, le rabaisser, le faire échouer. Et si le Loser réussit tout de même, ils vont s’arranger pour le saboter, l’empêcher d’avancer.
- Les autres losers. Tout le monde a besoin d’avoir un sentiment d’appartenance. Ainsi, par simple désir de ne pas être les seuls losers de leur entourage, les autres losers vont toujours décourager ou déconseiller le Loser qui aurait la chance de vivre une opportunité de réussite. Et si le Loser réussit tout de même, ils vont s’arranger pour le saboter, l’empêcher d’avancer.
- Les surprotecteurs. Très souvent, il s’agit des parents. Ceux-là ressentent un besoin viscéral de protéger le Loser. Et puisqu’ils ont besoin que le Loser dépende d’eux, ils vont faire en sorte pour que le Loser ne réussisse jamais rien. Et si le Loser réussit tout de même, ils vont s’arranger pour le saboter, l’empêcher d’avancer.
Si ces gens sont attirés par le Loser, c’est parce qu’ils ont besoin d’avoir un loser dans leur entourage. C’est en tant que tel qu’ils l’ont connu, c’est en tant que tel qu’ils l’ont accepté, et c’est en tant que tel qu’ils en ont besoin. Ainsi, peu importe que leur motivation soit d’écraser, d’avoir un sentiment d’appartenance, ou l’altruisme, il reste qu’ils vont toujours faire en sorte pour que le Loser reste un loser.
Dans sa morale et ses principes:
Le Loser a bonne conscience et une grande capacité de sacrifice dicté par un code d’honneur strict. Par exemple, s’il a abandonné un travail payant, c’est parce qu’il savait qu’il n’était pas assez qualifié pour ce travail et qu’il prenait la place d’un autre qui, lui, la méritait mieux et saurait donner un meilleur rendement à son patron. S’il a mis fin à se relation, c’est parce qu’il l’aimait. Il savait qu’il n’était pas assez bien pour elle et qu’elle méritait beaucoup mieux que lui. Si une connaissance lui propose une entrée via contacts dans un bon travail, il va refuser car il ne pourra ressentir de fierté puisqu’il n’aura pas réussi à avoir l’emploi par lui-même. Le Loser tire beaucoup de vanité du fait d’avoir des principes et un code d’honneur. C’est d’ailleurs la seule chose dont il peut en tirer. Il a beau se dire qu’il a bonne conscience d’agir ainsi, il est toujours malheureux des décisions que ses principes lui ont dictés. C’est normal puisque tout ce que ce que ce code lui fait faire, ce ne sont jamais des choses qui lui permettent d’avancer. Au contraire, ce sont toujours des choses qui vont le ralentir, lui faire obstacle et le saboter.
Dans ses plans de vie :
Le loser est un extrémiste. Il passe 50% de son temps à nous expliquer joyeusement quelconque plan à dormir debout devant lui assurer fortune, gloire, amour et richesse, et 50% de son temps à se plaindre parce que ça ne marche pas.
Il faut dire que le Loser a la très mauvaise habitude de vendre la peau de l’ours. Par exemple, s’il est obèse et s’inscrit à un gym à l’automne, il se vante dès le départ qu’il saura perdre 60 lbs / 28 kgs en six mois, et il n’hésite pas à parler de tous les plans qu’il fait pour lorsqu’il aura enfin son physique idéal. En se vantant et en éblouissant ses amis, il obtient immédiatement la satisfaction du travail bien fait. Il ne lui reste plus qu’à le faire, ce dit travail. Or, cette situation dans laquelle il vient de se coincer, c’est similaire à recevoir d’avance six mois de salaire, et de l’avoir tout dépense avant de commencer à travailler. Ce n’est plus du tout motivant pour faire le dit travail. Alors lorsqu’il échouera, ce sera d’autant plus humiliant, puisque tout le monde le saura.
D’ailleurs, le plus grand ennemi du Loser, ça reste sa grande gueule. Quand il médit contre un autre, ses paroles sont rapportées et ça lui retombe sur le nez. Quand il planifie quelque chose, le fait d’en parler donne tous les renseignements nécessaires à ses ennemis pour lui couper l’herbe sous le pied. Si, à son travail, il a à signer une entente de confidentialité sur un projet dont la réussite dépend grandement du silence, il en parlera et fera échouer le projet. Et même s’il prend la peine de confier quelque chose sous le sceau du secret, ça se sait en un rien de temps.
L’incapacité du Loser à garder un secret prend sa source dans sa faible estime de soi. Quand on possède un secret, on sent que l’on détient enfin quelque chose qui saura capter l’attention et l’admiration des autres. Et quand on est en mal d’attention et d’admiration comme le Loser l’est, pas étonnant que ça lui soit aussi difficile de garder le silence.
Dans ses victoires :
Comme tout le monde, il arrive parfois que le Loser ait de la chance. Or, il est tellement peu habitué à en avoir que lorsqu’il en a, il a tendance à adopter un comportement qui sabote tout, tellement il est méfiant ou pris au dépourvu. Par exemple, si une belle et brillante fille lui montre des signes comme quoi elle s’intéresse à lui, il reste là sans bouger comme s’il avait de la difficulté à croire que ça lui arrive vraiment. Il attendra d’autres signes de la part de la fille mais à chaque fois que ceux-ci arriveront, il aura toujours un doute et en attendra un autre. Voyant qu’il ne répond pas à ses signes répétés, la fille finit par se lasser et se désintéresse de lui. Le loser passera alors des mois, voire des années, à tenter de rattraper le coup et à se morfondre d’avoir laissé passer une chance pareille mais il sera alors trop tard. Devant son idéal, le Loser attend toujours qu’il soit trop tard pour agir.
Dans ses projets comme dans ses amours comme dans sa mentalité, non seulement le Loser ne craint pas les obstacles, il les recherche. Et pour cause. En tant que Loser, consciemment ou non, il sait qu’il ne peut pas gagner à armes égales contre les autres. S’en aller vers un but hors de sa portée, c’est d’abord s’assurer que ce but est également hors de la portée de la majorité des gens. Dès le départ, ça élimine la compétition, donc l’humiliation de de faire battre par un autre. Ensuite, si par miracle le Loser réussit à atteindre son but, il sait qu’on va l’admirer d’avoir réussi malgré tous les obstacles. Sa réussite n’en sera que plus extraordinaire et il en tirera beaucoup de satisfaction. Enfin, s’il ne réussit pas à atteindre son but, il sait que personne ne pourra l’en blâmer car comme le dit le proverbe, à l’impossible, nul n’est tenu. Malheureusement, celui qui se fixe toujours des buts impossibles ne fait que s’assurer qu’il va passer le reste de sa vie à subir échec sur échec sur échec.
De toute façon, peu importe le sujet, lorsque le Loser arrive enfin à obtenir quelque chose qu’il a toujours voulu avoir, il s’arrange pour le perdre d’une façon ou d’une autre. C’est que même si le Loser déteste être un loser, c’est tout ce qu’il sait être. S’il devient un winner du jour au lendemain, il ne saura ni comment réagir ni quoi faire pour le rester. Et même s’il le sait en théorie, en pratique il n’est pas habitué à être un winner. Il pratique son attitude et sa personnalité de loser depuis tellement d’années que c’est rendu naturel chez lui d’en être un. Or, chassez le naturel…
Dans sa famille:
Il faut dire que dès le départ, le Loser n’a pas eu de chance dans son milieu de vie. Il est né dans une famille qui n’était ni assez riche ni assez influente pour pouvoir lui fournir les connexions nécessaires pour pouvoir réussir dans la vie, contrairement à la majorité des gens qu’il connaît. De toutes façons, même s’ils étaient influents, ses parents ne croient ni en lui ni en ses capacités de réussir. Ainsi, il est né avec un handicap qui lui fournira l’excuse nécessaire pour expliquer les échecs qui se vont se succéder tout le long de sa vie, peu importe le domaine.
Et quand le loser finit par quitter sa famille pour en fonder une nouvelle, il se retrouve inévitablement avec une conjointe, une belle-famille et des enfants qui lui feront vivre exactement le même genre de problème qu’il a toujours vécu du temps où il vivait chez ses parents. Hélas, s’il est normal et socialement acceptable de quitter ses parents, ça l’est beaucoup moins de quitter sa femme et ses enfants. Et même s’il le fait, la pension alimentaire et les ennuis judiciaire qui y sont reliés seront là pour s’assurer qu’il ne puisse jamais se tirer de la merde dans lequel il s’est volontairement embourbé.
S’il est vrai que le succès attire le succès, il en va de même pour l’inverse. Puisqu’il met dans la tête des gens qui l’entourent qu’il est une victime, un malchanceux, et un abusé, alors ce sera en victime, en malchanceux, et en abusé que les gens vont le traiter. C’est pour ça que le Loser ne sera jamais rien d’autre que ce qu’il a toujours été : Un Loser!
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Lien utile: Pas obligé de rester loser, 1e partie : Le mythe du winner
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