La Fille en Détresse Éternelle

Avez-vous remarqué que les bons gars, ou du moins ceux qui prétendent l’être, se retrouvent toujours avec des filles à problèmes qui sont sans cesse dans des situations de détresse? Je suppose que les sexes peuvent être inversés dans certains cas. Mais puisque je suis un gars hétéro qui parle d’après expérience personnelle, et pour faciliter la lecture, je vais m’en tenir au style gars qui parle de femmes.

Il y a deux raisons qui font qu’un gars se retrouve avec ce genre de filles. La première, c’est quand il va volontairement vers elles. J’en ai déjà parlé dans un autre billet intitulé La malédiction du bon gars gentil et sauveteur.  La seconde, c’est l’inverse: C’est quand le gars attire involontairement ce genre de filles. Il est gentil, courtois, amical, toujours prêt à aider. Bref, le genre de gars toujours prêt à voler au secours d’une demoiselle en détresse. Alors quand la fille veut attirer son attention, quoi de mieux que de jouer sur son sens de la solidarité et de son humanisme!?

Utiliser la détresse afin d’attirer mon attention, on m’a fait le coup trop souvent. Selon le cas, ça pouvait impliquer l’un des quatre genres de détresse qui existent. Ils sont:

La détresse inévitable: La fille est toujours dans la merde à cause qu’elle est coincée dans une situation dont il est impossible pour elle de se tirer. Je ne peux donc rien faire pour elle. Elle passe alors notre relation à se plaindre à moi de quelque chose pour laquelle je ne peux rien. C’est plate, ça pompe l’énergie morale, et c’est une perte de temps.

La détresse optionnelle: Même chose que la précédente, sauf que la différence est qu’elle pourrait s’en sortir si elle allait chercher de l’aide là où elle est supposée, car il existe des moyens mis en place pour venir en aide aux femmes prises dans le même genre de situation qu’elle. Elle choisis plutôt l’option de ne rien faire et de se contenter de se plaindre. Non seulement c’est plate, ça pompe l’énergie morale et c’est une perte de temps comme dans le cas précédent, c’est enrageant.

La détresse provoquée: Ici, La fille fait exprès de se mettre dans des situations pénibles, juste parce qu’elle veut que je lui donne de l’attention en venant à son secours. Si je le fais, elle comprends que ça marche, alors elle s’arrange pour rester dans la merde le plus longtemps possible, afin de prolonger l’attention que je lui porte. J’en ai amèrement eu la preuve des dizaines de fois: Quand j’en ai assez et que je pars, la situation à problème qui était pourtant sans issue se règle automatiquement d’elle-même.

La détresse simulée: Contrairement à l’exemple précédent, elle n’est jamais en détresse ni en danger de quelconque façon que ce soit. Elle fait juste semblant. Elle invente. Elle ment. Vous ne le croirez probablement pas, mais tout le long de ma vie, il y a eu très exactement huit filles qui m’ont fait accroire qu’elles avaient été agressées sexuellement. C’est seulement après que j’ai agi comme tout bon citoyen normal, soit en insistant pour qu’il y ait démarches de thérapie, dénonciations et procédures légales, que ça s’était avéré avoir été inventé de A à Z.

Vous vous rendez compte? HUIT FILLES QUI ONT FAIT SEMBLANT D’AVOIR VÉCU UN VIOL! Il me semble que quand ton but est quelque chose d’aussi banal que de vouloir l’attention d’un gars, tu ne va pas inventer une accusation ayant des implications sociales et légales aussi grave. Et pourtant…

Donc, en résumé:

  • Problème qui ne peut pas se régler
  • Problème qu’elle refuse de régler
  • Problème qu’elle se créé volontairement
  • Et problème qui n’existe pas.

Dans les quatre cas, je devais subir inutilement une détresse pour laquelle je perdais mon temps à angoisser et à me casser la tête, tout en me soumettant à un sentiment d’impuissance qui me mettait moralement à terre.

Et puis, un jour, j’en suis arrivé à prendre la décision suivante: Quand j’aide une personne, c’est pour la sortir de la merde, et non pour me faire entrainer dans la sienne. Parce que, jusqu’à maintenant, j’ai vécu ce genre de situation de mes 18 à mes 40 ans. Quand ça fait 22 ans qu’un gars se dit qu’il ne doit pas prendre le risque de négliger ce qui pourrait s’avérer être un vrai problème, au cas où il pourrait vraiment aider la fille à s’en sortir, et à toujours réaliser en fin de compte qu’il a  perdu son temps à chaque estie de fois, il finit par se dire FUCK IT! J’ai assez de problèmes dans ma propre vie sans avoir en plus à me mettre ceux des autres sur le dos. Surtout si ces problèmes sont toujours impossible à régler.

Et c’est là que j’ai créé une façon de faire que je décris dans ce billet de blog intitulé « Ma Philosophie » et que je vous reproduit ici:

Lorsque les gens demandent ton aide pour se sortir d’une vie malheureuse, contente-toi de les renseigner sur ce qu’ils peuvent faire afin de s’en tirer eux-mêmes. À partir de là, ceux qui veulent vraiment s’en sortir vont y arriver tout seul, et ceux qui se complaisent dans leur malheur vont y rester. Dans un cas comme dans l’autre, en les aidant plus que ça, tu perdrais ton temps.

Et c’est pour ça que, dès que je constate plusieurs signes comme quoi la fille  est du genre à être en situation de détresse éternelle, je coupe tout contact. Les filles de ce genre-là, on ne peut être que deux choses avec elles:  Ou bien abusés, ou bien abuseurs.  Après mon ex, je me suis juré que je ne serai plus jamais le premier. Et a force d’exaspération envers ce genre d’agissements, elles me donnent envie de devenir le 2e. Et ça non plus, je me suis juré que je ne le serai jamais.

(Voir une précision importante dans la section des commentaires)

L’altruisme égocentrique

Altruisme: Qui se consacre aux autres.
Égocentrisme: Qui se consacre à soi-même.
Altruisme égocentrique: Prétendre se consacrer autres, mais en réalité ne se consacrer qu’à soi-même.

Je ne parle pas des gens qui, malgré des motifs d’orgueil, rendent quand même véritablement service aux autres. Non, je parle plutôt de… Comment dirais-je?  Tenez, voici trois anecdotes réelles qui vont mieux montrer de quoi je parle :

ANECDOTE 1 : Le graphiste trop bien pour son client
Il y a quelques années, un ancien collègue de travail avait été engagé pour compléter un storyboard pour une agence de pub. Son travail consistait à continuer et terminer les illustrations en reproduisant le style du dessinateur précédent. Boulot simple, classique, typique de ce milieu de travail.

Mais voilà, en voyant les dessins de son prédécesseur, il a refusé de continuer un tel travail de marde qui ne lui permettrait pas de montrer à l’agence de pub ce qu’il était capable de faire, disait-il.  Alors, afin de leur donner la meilleure qualité de travail possible, il a complété la chose dans son style à lui.

Il a été remercié de ses services (se faire renvoyer, belle façon de dire merci) et a passé les semaines suivantes à se plaindre comme quoi les dirigeants de l’agence de pub n’étaient que des cons incapable d’apprécier l’effort et le talent.

ANECDOTE 2: La programmeuse qui sait mieux que le prof
Celle-là date de quand j’étais étudiant à l’École Nationale de l’Humour, programme Auteur. Pour notre cours Humour et Nouveaux Médias, il fallait créer une page web humoristique. Mon plan avait été lu, corrigé et approuvé par notre professeur. Il ne me restait plus qu’à faire la chose pour pouvoir la présenter comme travail de fin de session. En l’apprenant, une de mes amies insiste pour s’occuper de programmer la page web.  Cette reproduction de mémoire de notre conversation MSN résume bien le reste:

ELLE: Tu as choisi exactement les couleurs que je n’utiliserais jamais. Quant aux photos de la bannière, c’est vraiment à chier.
MOI: C’est pour une page d’humour.
ELLE: On s’en fiche. Personne ne va vouloir aller sur une page aussi laide.
MOI: Mais il faut qu’elle ait l’air de ça. Ça fitte avec le thème.
ELLE: Il y a moyen de faire une page d’humour sans qu’elle ait l’air aussi scrap.
MOI: C’est ce que le prof veut.
ELLE: T’auras vraiment pas une bonne note si tu lui remets cette merde.
MOI: Regarde: Notre prof nous a expliqué que la page web doit être un reflet de son sujet. Il nous a montré comme exemple la page promotionnelle du film de Borat. Puisque Borat est un crétin et un ignorant, le site du film ressemble aux pages personnelles de débutants que les gens faisaient sur Geocities et Angelfire à la fin des années 90: Mauvais montage, fond blanc, lettrage en couleurs fluos agressantes pour l’oeil, gifs animés cheap… Tu penses bien que Hollywood possède la technologie et le budget pour lui faire une page full high-tech. Sauf que c’est pas une question de technologie ni de budget. C’en est une de respecter le thème de ton sujet.

Devant une explication aussi complète, elle ne peut que comprendre pourquoi la page doit être faite selon mon plan, plan qui a été approuvé par le prof. Sa réponse:

ELLE: T’es pas Borat!

J’en fus quitte pour m’arranger tout seul en créant sur Photoshop de fausses captures d’écran de page web que j’ai présenté en classe, et endurer une coupl’ de semaines de bouderies de mon amie qui prenait mal le fait que je l’avais empêché de montrer ce qu’elle était capable de faire.

ANECDOTE 3 : Les Dents de l’Amère
Petit trip nostalgique (?) vers mes dernières années de célibat. J’étais au lit avec cette fille rencontrée le jour-même après quelques semaines de jasette sur le net. Elle utilisait ses dents pendant la fellation. Bon, chacun ses trips, c’est juste pas le mien, voilà tout. En plus, elle insistait pour me mettre une forte pression sous le scrotum avec ses doigts, ce qui était franchement inconfortable.  Je lui suggère donc de rétracter la dentition un ti-peu et de cesser de me presser le sous-sac, ça ne me fera que mieux apprécier sa job de siphonnage phallique.

Elle se retourne, insultée, et me dit:  « Heille! Je l’sais, moé, c’est quoi que les gars aiment qu’on leur fassent! » … Et elle se remet aussitôt à l’ouvrage en ne changeant pas sa technique le moins du monde.

Sous le choc, il a bien fallu que je me rende à l’évidence: Elle est tellement convaincue de savoir mieux que moi ce que j’aime que toute suggestion qui en déroge va m’exposer à sa rage. Il a donc fallu que je me ferme les yeux et que je fantasme très fort sur des scènes imaginaires particulièrement full-cochonne pour pouvoir conclure.

Dans les trois cas, ces personnes avaient toutes un point en commun : Elles tenaient mordicus à montrer ce qu’elles étaient capable de faire. Le graphiste voulait montrer qu’il était capable de faire bien mieux que des dessins simplets. La programmeuse  voulait montrer qu’elle était capable de faire une page web ultra-technique en alliant 1000 options sophistiquées à un graphisme full design. La partenaire sexuelle tenait à démontrer qu’elle valait mieux que la moyenne des femmes au lit.

Malheureusement, dans les trois cas, la seule chose que ces personnes ont réussi à montrer, c’est qu’elles n’étaient pas capable de faire ce qu’on leur demande.

Être à l’écoute des gens, ça ne signifie pas se taire quand on voit que l’autre a pris une décision idiote.  Ça ne signifie pas non plus lui imposer son point de vue. C’est l’écouter, dans le doute lui poser des questions et/ou offrir autre chose, et ensuite respecter sa décision finale. Et ça, ça vaut autant au travail que dans les relations interpersonnelles.


Et maintenant, quelques remerciements pour VRAIS services rendus:
Avec mon amie Stéphanie qui a décidé de tagger mes articles sur Digg et avec l’article à mon sujet sur The Guy Whisperer, j’me tape maintenant aux alentours de 100 visites uniques par jour. Ça bat les 4-à-17 que j’avais avant.. Merci à vous deux, ça me crinque pour de nouveaux articles, d’où celui d’aujourd’hui. Ça m’a aussi influencé à soigner ma présentation, ce qui fait que désormais (depuis hier, en fait) mes articles seront illustrés.