Le respect dès le départ nous évite les déboires. (1 de 3)

Cet article est au sujet de relations naissantes entre un homme et une femme, tous deux hétéros.  Puisque je parle de mon expérience personnelle, cet article sera relaté d’un point de vue masculin. Mais je vous fais confiance, vous saurez adapter la chose à d’autres situations.

Comme vous le savez, depuis quelques temps, je suis de retour sur les apps et sites de rencontres. Et tout récemment, en l’espace de trois jours, j’ai annulé deux rencontres. Ce qui porte à trois le nombre de rendez-vous que j’ai eu à annuler en un mois. Et dans chacun de ces cas, si j’ai laissé tomber, c’était pour une seule et même raison : le manque de respect.

Loser s’écrit avec un seul O, loser !

Que me valait donc cette insulte totalement gratuite ?
Cette femme connaissait l’existence de mon blog depuis quelques semaines. Et parmi les nombreux billets qu’elle y a lu, il y avait mon grand classique Autopsie du Loser. J’ai écrit ce billet en 2010, il y a 15 ans. Son origine remonte au début des années 90, lorsque je me suis mis à réfléchir sur tout ce qui n’allait pas chez moi, en me comparant aux winners, ou du moins aux non-losers. Il s’agit donc d’une longue auto-analyse qui s’est étendue sur une décennie complète. Rendu au 21e siècle, le loser en moi était mort. D’où le « Autopsie » du titre. Et c’est quelque chose que je dis très clairement à la fin du billet.

C’est en référence à ce billet que mon interlocutrice a décidé de me lancer un jugement de valeur. Mais elle l’a fait non pas en se basant sur celui que je suis aujourd’hui, mais plutôt sur celui que j’étais il y a plus de trente ans.

En plus, il a fallu que ce soit moi qui trouve la raison de son insulte.

Qu’est-ce que ce comportement dit au sujet de cette femme ?
Dès le départ, voyons ce choix qu’elle a fait. Des 548 billets que l’on retrouve sur ce blog, celui auquel elle a choisi de faire référence, c’est celui où je décris le loser que j’étais autrefois. Et par autrefois je veux dire au siècle dernier. Littéralement !

Ensuite, si elle avait voulu me complimenter, ça aurait été simple. Il lui aurait suffi de dire « pour un ex-loser. » Ce qui aurait vraiment fait référence au sujet du billet. Mais non ! Comme tant d’autres, il était important pour elle de me manifester son mépris. Et surtout de s’en justifier.

Ce qu’elle me dit: Beau bonhomme.
Ce qu’elle dit vraiment: Tu as une chance de te retrouver dans mon lit. Alors tu feras mieux d’accepter l’insulte qui va suivre.

Ce qu’elle me dit: Pour un Looser.
Ce qu’elle dit vraiment: Ta seule valeur à mes yeux est dans ton physique. Alors si tu ne veux pas perdre ça aussi, sois beau et ta gueule.

Ce qu’elle me dit: C’est une blague.
Ce qu’elle dit vraiment: Ce qui me fait rire, c’est de te rabaisser.

Ce qu’elle me dit: Je ne dirais pas ça si je le pensais.
Ce qu’elle dit vraiment: J’essaye de te gaslighter de manière à toujours pouvoir rester floue sur mes intentions.

Ce qu’elle me dit: Je suis souvent 2e degré.
Ce qu’elle dit vraiment: Je veux que tu acceptes sans broncher mes insultes présentes et futures. Et si jamais tu te sens insulté, alors c’est toi le cave, de ne pas comprendre que c’est du second degré.

Ce qu’elle me dit: Ce mot ne me serait jamais venu (en tête) sinon.
Ce qu’elle dit vraiment: Que c’est de ma faute. Ce qui démontre qu’elle ne veut prendre aucune responsabilité pour ses faits, gestes et paroles. Au même titre qu’un agresseur sexuel qui va blâmer sa victime, en affirmant qu’elle s’habillait trop sexy, ce qui l’a provoqué à l’agresser.

Pourquoi certaines femmes agissent-elle ainsi ?
D’où est-ce que ça vient, au juste, ce réflexe de manifester du mépris envers l’homme à qui elles démontrent ressentir de l’intérêt ? Un power trip ? La curiosité de voir à quel point le gars va accepter de se faire rabaisser et humilier, en échange d’une promesse vide de vagin à sa disposition ? Est-ce pour elles une manière de bien nous faire comprendre que dans le contexte des sites de rencontres, ce sont elles qui ont le beau jeu ? Pour nous, les gars hétéros, les propositions sexuelles sont rares comme l’or. Mais pour elles, c’est commun comme le gravier. Elles savent très bien que si l’homme ne tolère pas leur manque de respect, c’est lui et non pas elle qui aura de la difficulté à se trouver une autre partenaire. Ainsi, dès le départ, elles fixent le tarif. Le prix d’entrée entre ses cuisses, c’est l’humiliation, la soumission morale.

Et ça, c’est un prix que je considererai toujours comme étant trop élevé pour ma bourse.

Ce qui est ironique, c’est que lorsqu’elle a découvert mon blog, elle a dit qu’elle aurait de la difficulté à se sentir à l’aise en ma présence. Parce qu’elle ne pourra pas s’empêcher de se demander si j’analyse ses paroles et son attitude. Et que ça la porterait à vouloir se justifier sur tout. Plutôt étrange alors, qu’elle s’est ensuite comportée comme elle l’a fait.

Voyez avec quelle désinvolture elle accepte mon départ. Je refuse de me plier à ses règles de dominance ? Alors je suis expulsé du jeu. Ce qui en dit long au sujet de la valeur que je pouvais avoir à ses yeux.

On pourrait croire que mon analyse de chacune de ses phrases puisse être biaisée. Peut-être. N’empêche que ce n’est pas mon opinion qui parle. C’est mon expérience. Je pourrais donner des dizaines d’exemples, vécues de mon enfance jusqu’à mes 26 ans. Mais je vais me contenter d’une seule, la pire.

L’importance d’établir ses limites dès le départ.
Au début de la décennie 90, je n’avais rien pour plaire aux filles. Ni du physique ni de la personnalité. Pauvre, maigre, laid, inéduqué, sans diplôme de secondaire V, donc sans avenir… Et une libido à tout casser.

La seule fille qui me donnait de l’attention, c’était pour se moquer, me rabaisser, m’insulter, m’humilier. Mais toujours elle le faisait sur le ton de la blague, avec le sourire, sous des prétentions d’amitié et de complicité. Au niveau du subconscient, le message était clair. Ou bien j’acceptais d’être mal accompagné. Ou bien je finirais ma vie seul.

Ça commence subtilement.
Je fais une petite blague pour détendre l’atmosphère. Elle en rit, en disant « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » … Insulte, et aussi infantilisation. De la part d’une fille plus jeune que moi de 5 ans, rien de moins. Le tout dans la joie et la complicité pour bien m’imprégner de l’idée que ses paroles rabaissantes sont en fait un signe d’appréciation, pour la bonne humeur que je lui procure.

Un jour, je fais une petite erreur sans importance, genre oublier le lait sur la table après déjeuner. Sur un ton sarcastique, j’y ai droit. « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

Au resto, au buffet chinois. Il y a une petite flaque par terre. J’y glisse et échappe mon assiette, qui se brise en répendant son contenu autour. Elle éclate de rire, en s’exclamant devant tous les clients : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

Un jour, je me fais voler mon portefeuille, qui contenait l’argent du loyer. Elle m’engueule en ne manquant pas de commenter : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »

J’avais beau être désespéré, même moi j’avais mes limites, et elle était en train de les faire atteindre. Et elle a dû le deviner. Voilà pourquoi elle a lâché la pilule sans m’en parler, afin de me coincer dans la relation via paternité imposée. Nul doute que sa pensée envers moi était « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » de voir que j’étais tombé dans un piège aussi grossier.

Et ceci fut une leçon que j’ai apprise à la dure.
Au début d’une relation, les gens seront portés à te tester, histoire de voir jusqu’à quel point ils peuvent te manquer de respect. C’est vrai dans les relations intimes, et c’est tout aussi vrai dans les relations amicales, que dans les relations professionnelles. Voilà pourquoi il est important d’établir dès le départ, et ce de manière claire, les limites de ce que tu vas tolérer ou non. Il ne s’agit pas d’exploser au moindre petit signe qui puisse être interprété comme étant une injure. Réagir ainsi ne réussira qu’à te donner une image de fou furieux susceptible au max. Mais il y a moyen de juste dire « Non ! Désolé, ça c’est un commentaire rabaissant, et ça ne passe pas. »

Généralement, la personne fautive va se rétracter. Parfois en te faisant ses excuses. Mais plus souvent, ce sera en se justifiant comme quoi elle n’avait aucune intention malveillante. Hey, elle va peut-être réagir avec furie, en te traitant de susceptible. Peu importe ! Ne discute pas. À ce point-ci, l’important, c’est que le message soit passé. À partir de là, dans 90% des cas, la personne ne recommencera pas. Et ce, parce que tu as su établir dès le départ que tu n’es pas son chien, et que tu n’as pas à accepter d’être traité comme tel. Et surtout, tu l’as fait avant qu’elle prenne cette habitude avec toi.

À partir de ce moment-là, deux choses peuvent arriver.

  1. La personne cesse de te manquer de respect. Ce qui est positif.
  2. La personne sort de ta vie. Ce qui est positif.

Et si la personne reste dans ta vie, et persiste à te manquer de respect ?
Il arrive parfois que la personne dise quelque chose qui t’offense,. Tu lui explique pourquoi ça t’offense. Elle dit qu’elle comprend, et jure de ne plus le refaire. Mais elle récidive. Ou pire, encore, elle le fait de manière juste assez subtile pour ne pas utiliser les mots qui te heurtent, mais qui te communiquent quand même l’idée offensante. Que faire dans ce temps-là ?

Ce sera le sujet du prochain billet.

À SUIVRE

La responsabilité, l’irresponsabilité et la SURresponsabilité.

Avez-vous déjà remarqué que ceux qui vont vous accuser de jouer à la victime, ce sont les mêmes personnes qui vont vous reprocher d’avoir fait ce que vous aviez à faire pour ne plus en être une ?

La semaine dernière, j’écrivais une série de deux billets de blog au sujet d’Ariane, une ex-amie et ex-collègue de travail. J’ai raconté que, suite à avoir eu à endurer ses insultes pendant trois heures et demie dans mon auto, j’ai mis fin à la relation. Je ne l’ai pas confrontée. Je n’ai pas tenté d’ouvrir le dialogue. Je suis juste parti sans même lui dire au-revoir. Je l’ai bloquée de partout, la bannissant de ma vie pour toujours.

J’ai reçu en privé un commentaire d’un lecteur qui, après avoir lu ce billet, me reprochait mon évitement de la confrontation, et surtout ma fuite, tout en affirmant que je n’avais qu’à dire à Ariane un truc du genre de « Je ne me sens pas respecté » ou bien « Cette communication ne me convient pas » pour que tout s’arrange.

Il se trouve que tenter d’ouvrir le dialogue en m’exprimant de manière neutre et objective sur le sujet, c’est exactement ce que j’ai fait toute ma vie, et ce depuis que j’ai dix ou onze ans. Et à chaque fois, sans la moindre exception, ça n’a fait qu’empirer les choses. Car lorsque l’on exprime à l’autre nos sentiments de malaise face à son comportement, on lui dit en fait que son comportement est inacceptable. Ce qui l’insulte. Ce qui provoque chez l’autre une explosion de colère. Ce qui met fin à la relation de toute façon. Sauf que dans ce cas-ci, ça y met fin dans la haine. En 2015, j’ai fait cette petite BD qui représente parfaitement la chose.

Il y a d’ailleurs trois cas dans lesquels mes tentatives d’en discuter entre adultes matures ont dégénérés en croisades ouvertes contre moi qui perdurent depuis les 11, 21 et 22 dernières années. Car oui, on me rapporte souvent que ces gens continuent régulièrement de parler en mal à mon sujet à qui veulent (ou non) l’entendre. Ce qui est ironique, c’est que dans les trois cas, ces personnes sont trop orgueilleuses pour reconnaître les vraies raisons de notre conflit. L’expliquer, ça les obligerait à avouer publiquement leurs torts. Ainsi, pour justifier leur acharnement, elles sont obligées d’inventer toutes sortes de raisons bidon, en me collant des défauts, faits et gestes qu’elles sont les seules à voir en moi. Ce qui ajoute une couche d’ironie supplémentaire, c’est qu’en agissant ainsi, ces personnes démontrent posséder elles-mêmes de bien pires défauts que ceux qu’elles m’inventent.

La raison pourquoi il est impossible de dialoguer objectivement avec ce genre de personnes, c’est qu’on ne peut raisonner qu’avec des gens raisonnables. Si la personne avait été raisonnable, elle n’aurait pas créé ce conflit pour commencer. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’elle devienne soudainement raisonnable si on lui remet ses abus en face.

Il y a une école de pensée qui affirme que chaque personne est responsable de ce qu’elle subit. Là où cette doctrine démontre avoir zéro logique, c’est que si tu prends sur toi la responsabilité des agressions que tu reçois, ça signifie automatiquement que tu déresponsabilise ton agresseur. Comment peut-on à la fois affirmer qu’il faut être responsable, tout en surresponsabilisant l’un afin de déresponsabiliser l’autre?

Ce réflêxe social qui est hélas beaucoup trop répandu, provient d’une logique qui va comme suit: Ça prends deux personnes pour créér un conflit. Traduction : Tant et aussi longtemps que tu vas endurer les abus avec le sourire tout en fermant ta gueule, tout ira bien. Mais à partir du moment où tu refuses d’en subir davantage, alors là, c’est TOI qui cause la merde.

En 2014, lorsqu’il a été poursuivi en justice pour propos haineux, Gab Roy (et ses supporters) avait le même discours.

Et un an plus tard, il entrait en prison pour agression sexuelle sur une fille de 15 ans.

En 2016, même chose avec l’humoriste (?) Mike Ward.

Et rappelez-vous en 2017, lorsque Gilbert Rozon a été accusé d’agression sexuelle par plusieurs femmes, beaucoup ont jeté le blâme sur ces femmes, les tenant pour responsables de la débâcle de l’empire Rozon qui a suivi.

Pourquoi est-ce que ce serait la responsabilité de la personne qui subit, de porter seule tout le poids de l’harmonie de la relation? J’en reviens à Ariane. Certains diront que la vitesse à laquelle j’ai mis fin à notre amitié, ça démontre que celle-ci n’avait pas grand valeur à mes yeux. Étrangement, ils ne leur viendra jamais en tête de se demander quelle valeur notre amitié avait aux yeux d’Ariane, pour avoir passé trois heures et demie à me faire subir ses insultes non-stop, et ce sans la moindre raison valable. Elle est où, sa responsabilité, là-dedans?

À l’été de 2012, je m’exprimais déjà sur le sujet, en utilisant des personnages de Rage Comics d’internet. À commencer par cette citation faussement attribuée à Marylin Monroe.

Je me suis également attaqué à cette pensée gaslight-ogène qui semble avoir été créee dans le but de manipuler les gens à endurer les abus qu’ils subissent dans les relations de couple.

Et ça vaut tout autant pour les relations d’amitié.

Et je ne suis pas le seul à le dire.

Source: https://www.avancersimplement.com/la-culpabilite/

L’un des premiers billets de ce blog a pour titre Insulter en prétendant que c’est de l’humour, et a été écrit en juillet 2009. J’y donne quelques exemples vécus de gens qui faisaient partie mon entourage, qui faisaient sans cesse des remarques rabaissantes, blessantes, condescendantes, toujours en affirmant qu’il ne s’agit que de blagues, et que je serais vraiment susceptible de leur en tenir rigueur. Là encore, même si ces remarques se prétendaient être « des jokes sans importance entre bons amis », le fait de leur demander poliment d’arrêter a déclanché de violentes hostilités. Ce qui, ironiquement, démontrait clairement deux choses. De un, contrairement à ce qu’ils affirmaient, avoir le droit de rabaisser autrui avait beaucoup d’importance pour eux, au point de piquer des crises d’hystéries si on leur refusait ce droit. Et de 2, par leur réaction, le fait que le plus susceptible de nous deux, ce n’était certainement pas moi.

Ça m’a pris 45 ans d’essais à tenter d’ouvrir le dialogue lorsque je vivais cette situation, et à échouer à tout coup, pour enfin apprendre la leçon qui suit: Face à ce genre d’individu, tenter d’en discuter ne sert à rien. Il n’y a que deux voies que l’on puisse prendre.

  1. La voie de la confrontation. Conséquences : on transforme une amitié en haine féroce, et un(e) ami(e) en ennemi acharné(e) qui tentera de te causer du tort dans ta vie sociale, dans ton travail, dans ta famille, dans ton couple, pendant des mois, des années, voire des décennies.
  2. La voie de la fuite et du ghosting. Conséquences : On passe pour un susceptible, voire un lâche, aux yeux de notre agresseur. Mais ça finit là.

Voilà pourquoi je ne tente plus de dialoguer et que je prends maintenant la voie de l’évitement. Parce que cette situation négative dans laquelle l’autre t’entraine sans ton consentement, c’est la raison pourquoi existe le proverbe « De deux maux, il faut choisir le moindre. » Quand tu ne peux pas éviter les dégats, ton choix se résume à les limiter, ou à les empirer.

S’accrocher à une relation toxique, c’est affirmer que notre estime de soi est tellement basse que l’on a l’impression que l’on ne mérite pas mieux. On démontre que l’on se croit tellement loser et désespéré, que notre choix se limite à endurer les abus, ou bien passer sa vie seul. C’est faux. Il y a là, ailleurs, des gens respectueux. J’ai plusieurs amis de longue date qui le sont. Ils sont là, ils existent. Il suffit juste de les trouver. Chose qui n’arrivera pas si tu t’obstines à rester dans une relation dans laquelle l’autre ne cessera jamais d’être ce qu’il est : un agresseur qui t’a choisi comme cible pour ses comportements merdiques, et de qui tu restes la victime volontaire.

Et c’est là où elle se situe, ta responsabilité. Envers toi-même. Devenir ton agresseur, c’est son choix. Ne pas rester sa victime, c’est le tiens.

Je terminerai avec cette phrase que j’ai lu quelque part sur le net: Personne n’a jamais ressenti le besoin de rabaisser quelqu’un qui lui était déjà inférieur. Alors si une personne tente sans cesse de te rabaisser sans raison valable, sans argument pertinent et surtout sans provocation, sache que ça en dit bien plus sur sa propre valeur que sur la tienne.

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Y’A LIENS LÀ

Depuis que ce blog existe, nombreux sont les billets au sujet des gens déraisonnables qui vont te rabaisser et te faire subir encore pire si tu oses leur tenir tête. J’ai réuni la majorité d’entre eux sous ce lien: SÉRIE : La Conflictuodépendance.

L’approche négative et la manipulation (2 de 2)

Tout d’abord, rappel important. Le but premier de ce billet n’est pas de vénérer la manipulation. C’est d’en dénoncer les techniques.

Le lendemain, je reçois une réponse. Et celle-ci est tout ce que j’espérais. Tout d’abord, elle admet ses torts et me présente ses excuses.

Ensuite, comme je m’en doutais, lui dire que FB Rencontre ne me propose que des gens peu éduqués dans le coin, ça résonne avec sa propre expérience.

Je comprends que la précision qu’elle me fait entre parenthèse est née de sa peur de passer pour étant prétentieuse. Je ne crois pas qu’elle l’est. Elle ne fait que dire les choses telles qu’elles le sont. Mais le fait qu’elle me fasse cette précision, ça démontre qu’elle veut éviter de mal paraître à mes yeux. Ce qui augure bien pour notre potentielle relation future.

Ho! Ho! Je vois dans cette dernière phrase la manifestation de son orgueil. Puisque je lui ai dit que j’en étais arrivé à la conclusion que nous sommes incompatibles, il faut qu’elle sauve la face en me disant un truc semblable. Mais attention, elle ne nous ferme pas la porte. Elle n’a pas confirmé que nous sommes incompatibles. Elle dit juste que l’on ne communique pas si bien ensemble. Ça laisse la porte ouverte à quelque chose, si on arrive à mieux communiquer.

Pardon?

J’éclate de rire. Incroyable ! Elle m’a fait la leçon, défendant la valeur de cette oeuvre littéraire… alors qu’elle ne l’a même pas lue. Je ne peux qu’apprécier son humilité et son honnêteté, de me l’avoir avoué.

Alors voilà, ça y est. Le dialogue est établi entre nous. Et c’est un beau dialogue. Amusant. Honnête. Positif. Qui nous permet de voir nos points en commun. Bref, mon but recherché depuis la toute première fois où je suis tombé sur sa fiche au printemps dernier. C’est quand même dommage de constater que pour avoir enfin obtenu ce résultat, il m’a fallu opter pour l’approche négative, puisque mes deux premières tentatives de rapprochement, qui étaient positives n’avaient rien donné. Mais maintenant que j’ai obtenu le résultat escompté, je n’ai plus besoin d’user de négativité ni de negging.

En un paragraphe, j’arrive simultanément a me vanter et à la complimenter.

Vingt-quatre heures passent. Aucune réponse de sa part. Voilà qui me déçoit quelque peu. Je ne dois pas oublier que nous sommes sur une app de rencontre. Et puisque Lyne est une belle femme, j’ai certainement pas mal de compétition. Aussi, je décide de passser à l’étape suivante : la proposition de rencontre.

Pour ce faire, je commence par appliquer un petit gaslighting de rien du tout : je fais de la projection en inversant nos rôles. Afin de cacher le fait que je l’ai mise dans une position où elle a eu à se défendre, je vais prétendre que c’est le contraire qui est arrivé. Et de la manière dont j’en parle, ça se tient.

J’enchaine avec le parfait argument pour l’influenser à accepter l’invitation qui suivra.

Enfin, il est toujours de bon ton de montrer à une femme que l’on écoute ce qu’elle dit. Chose que je fais en concluant avec :

La seule raison pour laquelle j’ai utilisé l’approche négative, le negging, le gaslighting, c’était uniquement dans le but de la rencontrer. Tout ce que je veux depuis le début, c’est une chance de voir si nous pouvons être compatibles. Et pour ça, ça prend au moins une rencontre en personne. Maintenant que ce but est pratiquement atteint, je n’aurai plus jamais besoin d’utiliser ces méthodes. Elles ont beau fonctionner mieux que l’approche positive et sincère, il reste que je n’ai pas vraiment apprécié de devoir m’y abaisser.

Sa réponse m’arrive quelques heures plus tard.

Oui, bon, elle a une vie en dehors des réseaux sociaux. Je m’y attendais. C’est nornal, et même très sain.

Oh?

Bon ! Eh bien… Il n’y a qu’une chose que je puisse répondre à ça.

Bon ben voilà. C’est terminé. Il n’y aura jamais rien entre elle et moi. Les deux premières fois que j’ai tenté de la contacter, je pouvais encore espérer. Mais cette fois, c’est officiel.

Cette expérience m’a donnée une bonne leçon. En fait, elle a surtout confirmé ce qui était pour moi une théorie à laquelle je souscris depuis mon adolescence : en amour, la manipulation, ça ne sert à rien au bout du compte. Sûr, j’ai pu la manipuler à communiquer avec moi. J’ai pu la manipuler à m’attaquer. J’ai pu la manipuler à admettre ses torts. J’ai pu la manipuler à me faire ses excuses. Mais je ne pouvais pas la manipuler à ressentir de l’attrait pour moi. Elle n’en avait pas les deux premières fois. Elle ne pouvait donc pas en avoir à la troisième.

La différence entre la fierté et l’orgueil

Je m’amuse souvent à me qualifier moi-même d’orgueilleux.  Il faut dire que j’ai toujours eu du mal à gérer les compliments.  Ça vient du fait que dans les vingt-sept premières années de ma vie, j’ai appris à survivre dans la discorde plutôt que de vivre dans l’harmonie.  Alors lorsque je me fais complimenter, je ne sais pas trop comment réagir.  Par exemple, ces temps-ci, lorsque l’on me rencontre, je me fais généralement complimenter sur le fait que j’ai l’air beaucoup plus jeune que mes 51 ans.  J’ai donc développé une routine qui m’empêche de perdre mes moyens : Lorsqu’on me dit ça, je me passe la main dans la barbe et les cheveux en répondant :

« Ah ça, c’est grâce à Miss Clairol.  Mais bon, que voulez-vous, chuis orgueilleux comme ça! »

Ça fait sourire, on jase un peu sur le sujet, et on passe à autre chose.  Bon, si j’étais vraiment orgueilleux, jamais je n’irais avouer me teindre, et encore moins avec des produits pour femmes.  Mais en même temps, si vous lisez ce blog depuis longtemps, vous m’avez vu de nombreuses fois montrer de mes photos avant-après à chaque fois que je mets l’effort de travailler sur ma santé, ma forme physique et mon look.  J’ai même créé un autre blog, Diesel Ego, pour chroniquer en temps réel ma remise en forme du printemps 2019.  Alors puisque je m’attends toujours à me faire traiter d’orgueilleux, je prends les devants.  Après tout, on ne peut pas me faire honte sur un point de ma personnalité si c’en est un que je reconnais déjà volontiers.

Ceci dit, je me suis rendu compte avec les années que la différence entre la fierté et l’orgueil est toute simple :

  • La fierté, c’est un sentiment que l’on ressens envers soi-même, pour soi-même.  On ne ressens pas le besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit.
  • Tandis que l’orgueil, c’est quelque chose qui demande un public.  C’est ressentir le besoin irrésistible de voir nos mérites reconnus par les autres.  

Dans cette optique, l’orgueilleux peut facilement se faire contrôler par toute personne manipulatrice.

Exemple vécu il y a une vingtaine d’années : J’étais à une sortie en petit groupe d’amis.  Ayant besoin d’avoir momentanément les mains libres pour remettre de l’ordre dans sa tenue, une amie me refile son grand sac à bandoulières.  Puis on poursuit notre chemin tandis qu’elle me laisse son sac.  Quatre ou cinq minutes plus tard, comme si elle se rappelait soudain me l’avoir refilé, elle se retourne presque en sursaut, et me dit :

« Oh! J’m’excuuuuse!  Si c’est trop lourd, je vais le reprendre, si tu veux. » 

Je suppose que j’étais un brin orgueilleux, ou alors qu’elle était une excellente manipulatrice, ou bien les deux.  Mais son attitude et sa phrase ont créé en moi deux sentiments simultanés :  Celui de me sentir injustement diminué à ses yeux, et celui de vouloir lui remettre les pendules à l’heure en lui démontrant qu’elle se trompait à mon sujet.  Mon réflexe spontané fut donc de vouloir continuer à lui porter son sac en la rassurant comme quoi j’en étais capable.

Avant même que les mots sortent de ma bouche, j’ai senti que quelque chose ne tournait pas rond dans cette situation.  De un, avant qu’elle me dise ceci, j’avais juste hâte qu’elle le reprenne, son sac.  Le fait que j’aille soudainement envie de le lui porter, c’était un illogisme flagrant dans lequel je ne me reconnaissais pas.  Et de deux, sans pour autant être un athlète, j’avais quand même un physique costaud, tandis qu’elle passait souvent pour une anorexique.  Il était donc impossible qu’elle puisse vraiment croire son sac plus lourd pour moi que pour elle. 

J’ai donc compris qu’elle cherchait à me manipuler à lui servir volontairement d’esclave.  Sur le coup, j’étais furieux qu’elle me croit aussi crédule.  Mais ça n’était rien à côté du sentiment de déception que je ressentais.  De la trahison, de voir qu’une personne que je croyais mon amie puisse me considérer comme un imbécile manipulable juste bon à exploiter. 

Consciemment ou non, en me faisant ça devant nos amis, elle avait bien calculé son coup.  Si je garde son sac, je subis l’humiliation personnelle d’être son larbin.  Si je lui rends son sac, je subis l’humiliation publique  de confirmer son affirmation qu’il est trop lourd pour moi.  Et si je la confronte sur cette tentative de manipulation, je subis l’humiliation publique et privée d’être le parano qui met une mauvaise ambiance dans notre sortie entre amis, ce qui fait qu’ils risquent d’y repenser à deux fois avant de m’inclure de nouveau dans nos activités de groupe.  Elle croyait donc probablement m’avoir peinturé dans un coin.

C’était mal me connaitre. 

En courbant l’échine, j’ai retiré son sac de mes épaules en tremblotant comme s’il pesait des tonnes.  Je lui ai dit avec une voix faible et essoufflée :

« Oh!  Oui!  Ton sac est tellement louuuuurd.  Par pitié, vient en aide à la pauvre petite lavette que je suis. »

Devant les regards amusés de nos amis, elle n’a eu d’autre choix que de reprendre le sac que je lui tendais.  Ce qui m’a permis de rajouter un truc avec une voix admirative, ce qui a bien fait rigoler tout le monde.

« Woah! Toi t’es un homme!  Un vrai! »

Si j’avais été orgueilleux, j’aurais eu peur de passer pour une mauviette, et je le lui aurais volontairement porté, son sac.  Mais voilà, je n’étais pas orgueilleux.  J’étais fier.  Trop fier pour accepter de me laisser manipuler.  Et puis sérieusement, juste à nous regarder, personne ne pouvait vraiment s’imaginer que j’étais plus faible qu’elle.  Je n’avais donc rien à prouver à qui que ce soit, et encore moins à moi-même.

D’autres membres de ma famille ne sont hélas pas aussi auto-observateurs.  Par conséquent ils se font exploiter sans limite.  Par exemple, mes parents.  Mon père est menuisier à la retraite, et ma mère a un frère qui a toujours une rénovation ou une autre à faire dans les nombreuses propriétés qu’il possède.  Alors il embauche mon père pour rénover un appartement, repeindre une maison, construire un patio, etc.  Il s’entendent sur un tarif en-dessous du salaire minimum parce que bon, en famille, faut bien s’entraider hein!? 

Mais quand le travail est terminé et que vient le temps de payer, ma tante (qui gère les finances du couple) le fait, mais en chialant comme quoi ils les ont logés, nourris, qu’ils ont pris des douches quotidiennes et fait du lavage, donc utilisé de l’électricité, et que rien de tout ça n’est gratuit.  Ma mère, insultée, lui remet alors son argent en lui disant que s’ils sont avares à ce point-là, qu’ils le garde donc, leur argent.  Ils repartent, furieux, mais fiers de lui avoir démontré que moralement, ils valent mieux qu’eux.

Les manipulateurs sont très intelligents.  Ce qui aide ma tante à manipuler ma mère à lui rendre l’argent, c’est justement le fait qu’ils commencent à s’entendre sur un salaire de misère.  Si mon oncle payait à mon père la valeur véritable de son travail, alors là ce serait plusieurs milliers de dollars qui seraient en cause.  Ma mère serait beaucoup plus réticente à y renoncer.  Son frère s’en doute bien.   Mais là?  Quand il ne s’agit que trois ou quatre cent dollars?  Sur lesquels ils rechignent ensuite sur le coût des repas et de l’électricité?  C’est beaucoup plus facile pour ma mère de se scandaliser de son avarice et de tout lui remettre sur un coup de tête.  Mon oncle a donc eu tous les services de menuiserie et de rénovation dont il avait besoin, pendant deux semaines, et ça ne lui a coûté que quelques repas maison.

Le problème, c’est que mes parents n’ont aucune fierté.  Ils n’ont que de l’orgueil.  S’ils avaient de la fierté, ils refuseraient de se faire exploiter, et ils prendraient leur juste dû.  Mais puisqu’ils sont orgueilleux, leur premier (et unique) réflexe est de faire la leçon de morale à mon oncle.  Leçon qui n’a autant d’effet qu’un coup d’épée dans l’eau, puisque quand on est exploiteur on se fout bien de la morale.  

De quelques mois à quelques années plus tard, mon oncle récidive en réembauchant mon père pour d’autres travaux.  Et mes parents, éternelles bonnes poires, s’imaginent qu’il a honte de son comportement passé et qu’il ne récidivera pas.  Et ça se termine encore et toujours de la même façon.  Et ça fait cinquante ans que ça dure!

La fierté naît de la confiance en soi et en ses propres capacités.  On sait ce que l’on vaut, ni plus, ni moins, et on ne laisse pas les autres décider de notre valeur à notre place.  Inversement, l’orgueil est le symptôme d’un manque total de confiance en soi.  En étant incapable de se rassurer soi-même sur sa propre valeur, l’orgueilleux a toujours besoin de se comparer favorablement à d’autres, et à recevoir l’approbation des autres. 

Et c’est ce besoin vital de trouver grâce aux yeux des autres qui fait de l’orgueilleux une personne aussi facile à manipuler et à exploiter.

Quand l’autre n’est qu’égocentrisme et mépris.

Ce billet est le quatrième dans la série (Més)aventures sur sites de rencontres.

Jasez.ca et Plenty of Fish ne m’ayant pas donnés grand chose d’intéressant, je décide de m’essayer sur un autre site de rencontres gratuit: Ok Cupid.   Celui-ci propose plusieurs questionnaires sur plusieurs sujet, de façon à pouvoir nous faire la liste des gens avec qui nous avons le plus en commun. On répond aux questions que l’on veux et on peut ignorer celles qui nous plaisent moins.  Évidemment, à plus de questions on répond, et meilleure est l’idée que l’on peut se faire de notre compatibilité lorsque l’on compare nos réponses avec celles d’une candidate.  Et on parle ici de près d’un millier de questions.  Des heures de plaisir (?).

Après avoir répondu à quelques centaines de ces questions, je me rends à la section Browse matches.  Je parcours la liste des membres qu’ils me proposent.  Chacune de ces femmes est classée selon son pourcentage de compatibilité avec moi, du plus grand au plus petit.  En visitant les profils, je vois déjà la première faille dans le système: Si la personne n’a répondu qu’à trois questions sur 1000, et qu’il se trouve que tu as donné les mêmes réponses à ces mêmes trois questions, alors vous êtes classée 100% match.  Bref, leur truc, c’est pas au point a 100%. 

Dès le départ, j’en élimine quelques unes:

  • Les unilingues anglaises.  C’est que je pense à long terme, ici.  Si je tombe sur une avec qui ça devient sérieux au point où nous deviendrions conjoints, j’aimerais que mes parents et elle puissent se parler sans que j’aille à servir de traducteur jusqu’à la fin de nos jours.
  • Celles qui n’écrivent rien dans leurs profils, et/ou, tel que mentionné plus haut, n’ont répondu à presque rien du questionnaire.
  • Variante: Celles qui ne disent presque rien à leur propre sujet, à part « C’est à toi de le découvrir! »  Dites-donc, si j’avais voulu draguer à l’aveuglette, je ne me serais pas inscrit sur un site qui demande des heures pour remplir près de mille questions servant à établir avec qui je suis compatible. 
  • Celles qui, au lieu de se décrire, ne font que décrire le genre d’hommes qu’elles ne veulent pas.  Voilà qui est plus hargneux qu’informatif.
  • Les globetrotters qui disent aimer voyager 3-4-5-6 fois par an et ont 97 photos d’elles-mêmes avec un lieu exotique / historique en arrière-plan.  Je ne sais pas ce que vous faites dans la vie, mais moi je suis un travailleur à temps plein qui n’a que deux semaines de congé par année.  
  • Également, les « J’aime les bons vins, les restos, les sorties »… Je n’ai rien contre une sortie occasionnelle.  Mais la soirée au resto qui gobe un jour et demi de salaire net, j’ai déjà donné.  Alors si en plus c’est ce qu’elles souhaitent en guise de routine régulière, non merci.
  • Celles avec qui nous ne sommes que peu compatibles dans le questionnaire sexuel.  Parce que, soyons franc, si nous sommes pour passer notre vie ensemble, mieux aimer les mêmes choses de ce côté-là.
  • Enfin, celles qui ont des enfants à temps plein.  Celles qui ont des enfants en garde partagée ou des ados autonomes, passent toujours.  Mais sinon, des enfants, j’en ai eu quatre, ils sont maintenant tous adultes, alors cette partie-là de ma vie est derrière moi.     

Pour celles qui restent, je lis les descriptions qu’elles ont écrit, et je contacte celles qui me plaisent.  Et il y en a très peu.

Et c’est là que je trouve mon match parfait.  Dès le départ, son texte d’introduction m’accroche, avec des phrases telles que:

« Artiste visuelle à la semi-retraite. »
C’est tout à fait moi, ça.  Je ne dessine plus de manière professionnelle depuis que j’ai changé de carrière pour un boulot manuel à temps plein avec salaire stable.  

« Je suis cook.  Je le dis en anglais pour ne pas me faire traiter de four. »
Un jeu de mot avec cuisinière, et qui demande un peu de réflexion pour la comprendre? Humour et sens de la répartie. J’aime!

« Bricoleuse, je ramasse des rebuts pour en faire des oeuvres d’art ou des objets utiles. »
Ça alors!  Je suis pareil.  Par exemple: J’ai ramassé une guitare acoustique brisée et j’en ai fait une  tablette-étagère murale pour petits livres.  J’ai récupéré de vieux panneaux lumineux EXIT que j’ai transformés en lampe de chevet.

Je jette un oeil à ses photos.  Elle est petite, rouquine avec les taches de rousseur qui viennent avec.  Cheveux courts, toujours habillée en chemise de travail ou en bricoleuse.  Son visage n’a pas tellement de traits féminins.  D’ailleurs, la photo sur laquelle elle arbore une casquette de travers me fait penser à la figurine du sale gamin Fisher Price.

Ayant toujours eu une préférence pour les tomboys plutôt que les princesses, elle me convient parfaitement sur tous les points.  Je like son profil, ce qui me donne l’option de lui écrire.  Si je lui plais, elle me like en retour et on peut communiquer.  Je lui écris donc un message personnalisé, dans lequel je lui dis quels sont les points que j’aime dans sa description, et pourquoi.

Le soir venu, un like et une réponse:

TARA
• J’ai liké pour te répondre, parce que c’est le genre de personne que je suis… mais honnêtement je ne pense pas qu’on ait grand chose en commun 🧐 Peut-être que je me trompe!

Hum!?  Pas grand chose en commun?  Non seulement je lui ai donné trois points sur lesquels nous correspondons, OK Cupid dit que l’on matche globalement à 92%, dont 98% dans notre style de vie, 96% du côté éthique et 95% sur le plan sexuel, les autres pourcentages plus bas étant pour divers détails moins importants.  Si malgré ça, elle ne pense pas qu’on ait grand chose en commun, alors c’est parce qu’elle ne veut pas les voir, nos points en commun.  Et quand l’autre ne veux pas les voir, c’est parce qu’on ne l’intéresse pas.  Décevant, mais au moins elle s’est donné la peine de me répondre, ce qui est appréciable.  Je lui dis donc: 

STEVE
• D’accord. Aucun problème. J’apprécie toujours une réponse. Même négative, ça vaut mieux que du ghosting. Bonne journée. 🙂

Et voilà!  Il ne me reste plus qu’à retourner sur ma liste de membres compatibles et à en parcou-…

TARA
• Bah je ne fais pas ça… le ghosting je veux dire. Mais comme je disais peut-être que je me trompe.

Ah ben!?  Elle me relance, en utilisant pour la seconde fois la formule du peut-être que je me trompe.  Autrement dit, je lui plais, finalement.  C’est juste qu’elle n’est pas totalement convaincue.  Et le fait qu’elle me relance, c’est une invitation à la convaincre.  

Puisqu’elle a montré son sens de l’humour dans son texte de profil, je vais faire de même dans ma réponse.  Ce sera un point commun de plus à lui démontrer.

STEVE
•  Bon, ok, je vais plaider ma cause, tiens: Je bricole: Je transforme des guitares brisées en tablettes-étagères pour petits livres, des vieux panneaux lumineux EXIT en lampe de chevet, j’ai passé 7 ans à Safarir, ce qui peut être un succédané de carrière artistique, et j’ai un blog nommé Mes Prétentions de Sagesse dans lequel je décortique les relations en société, bikozz que je me prends pour un psychologue amateur

• Quoi d’autre… Je ne bois pas de vin, mais j’en fait de la vinaigrette
• Je suis bon ami avec la plupart de mes ex, parce que bon, je n’ai jamais compris pourquoi on peut haïr quelqu’un que l’on a aimé. D’ailleurs, on se fait du cat-sitting quand l’un de nous part en voyage.

TARA
• Tu ne bois pas de vin?!?  

STEVE
•  Exact! Je n’ai jamais vraiment aimé le goût. Avantage: Ta bouteille ne descendra jamais.

TARA
• Oh…

• Bon point!

Ah! Une première réponse positive.  Voilà qui m’encourage.  Allons-y pour la finale.

STEVE
•  Pis là, je sors les gros guns dans une tentative ultime de t’impressionner: J’ai ma propre page sur Wikipedia. English & français. Parce que je suis un authentique has been, moi, vous savez.

• (je relis ton profil pour voir si je peux rajouter autre chose)
• Ah, tiens: comme toi, je fais des listes aussi. Des to-do list, mais aussi des trucs genre « 20 noms de familles composés qui font des jeux de mots amusants », « 8 sujets insignifiants qu’utilisent certaines personnes pour se sentir supérieures aux autres. » , « 30 comportements qu’il faudrait cesser d’avoir sur Facebook », etc. 
• Pis là je viens d’épuiser ma liste de nos points-z-en commun, selon ton profil. Fa que voilà, je déclare forfait pour l’impression. 😉

Bon ben voilà!  Si avec ça elle ne voit toujours pas ce que l’on a en commun, c’est parce que je ne lui plais vraiment pas.  Sa réponse:

TARA
• Ouais, ben tu perds ton temps, je ne suis pas vraiment impressionnable.   Si tu veux m’impressionner, sois toi-même tout simplement!

Ah bon?  Quand elle se décrit de manière humoristique, il faut le prendre au second degré.  Mais quand je lui réponds de la même manière, elle me prend au sérieux?  Rétablissons les faits:

STEVE
•  Étant donné que tout ce que j’ai dit à mon sujet est vrai, alors techniquement, JE SUIS resté moi-même.

TARA
• Ok

Ah, tout de même!  

TARA
• Mais je ne comprends pas comment tout ça peut être relié à mon profil…  Je ne vois pas le rapport.  Mais peut-être que je me trompe!

Elle ne voit pas le rapport?  Non mais elle me niaise, là?  Et avec ce troisième « Mais peut-être que je me trompe!« , elle veut vraiment que je perde mon temps à lui expliquer ce qui est pourtant évident?

D’accord!  Je vais lui accorder un dernier bénéfice du doute.  Et allons-y pour le mansplaining:

STEVE
•  Sur ton profil, J’ai vu: « I’M really good at: Faire des listes! »  Bon ben voilà: Je te dis que moi aussi je fais des listes.

• Sur ton profil, J’ai vu: « Artiste visuelle à la semi-retraite. »  Bon ben voilà: Je te dis que moi aussi je suis un Artiste visuel à la semi-retraite, d’où ma mention de Safarir + la page Wiki pour le prouver.
• Sur ton profil, J’ai vu: « Bricoleuse, je ramasse des rebuts pour en faire des oeuvres d’art ou des objets utiles. »  Bon ben voilà: Je te dis que Je transforme des guitares brisées en tablettes-étagères pour petits livres, des vieux panneaux lumineux EXIT en lampe de chevet.
• Sur ton profil, J’ai vu: « Je fais de la psychologie amateure! »  Bon ben voilà: Je te dis que moi aussi  c’est ce que je fais, sur mon blog.

Ça ne peut pas être plus clair que ça.  Si elle insiste une ligne de plus comme quoi elle « ne voit pas ce que l’on peut avoir en commun », alors là ce sera de la mauvaise foi ou du trollisme.

Sur ce, il est temps de mettre un terme à cette discussion, en lui montrant que moi aussi je suis travailleur à temps plein.  Et que si je ne lui plais toujours pas, eh bien qu’elle aille se faire voir ailleurs. (Plus poliment, il est vrai.)

STEVE
• 
Et sur ce, je quitte le net pour la soirée. Couché à 22:00, réveil à 5:30… Je travaille comme surintendant (un joli mot pour dire concierge-en-chef) dans un garage de bus. Heureux d’avoir pu échanger quelques mots. Et peut-être d’en apprendre plus sur toi plus tard si ça te tente. Sinon, comme je disais plus tôt, y’a pas de mal. Bonne nuit.

Le lendemain soir, je rentre du travail.  Je me logue sur OKC, et j’y trouve cette réponse:

TARA
• J’avoue que tu as piqué ma curiosité avec la « has been » fan page bilingue, mais c’est un peu une curiosité malsaine… J’ai blogué pendant un bout, il y a (déjà) quelques années. Ça me semble une autre vie!

Ah bon?  Le premier truc à mon sujet qui lui donne envie de s’intéresser à moi, et elle appelle ça de la curiosité malsaine?  Je ne sais vraiment pas quoi répondre à ça.  Ceci dit, elle a enchaîné avec le sujet du blog, ce qui semble être une invitation a jaser.  Étant donné que jusqu’à maintenant je suis celui qui devait animer la conversation et que je n’ai plus envie de continuer dans ces conditions, je lui écris la seule chose qui me vient en tête.  

STEVE
• Hello.
• Ok, je ne m’attendais pas à ce que la conversation continue. 

TARA
• Bah, je suis toujours ouverte à jaser et je ne me fie pas à mes premières impressions… je pars du principe de la vraie vie plutôt que du magasinage. Tsé tu peux développer un intérêt pour quelqu’un dans un contexte réel, alors qu’on essaye de nous faire accroire que dans le virtuel ça devrait être instantané… je trouve ça ridicule et j’essaie de ne pas embarquer dans cette game. Voilà!
• Donc Stéphane/Steve… pourquoi Steve?
🧐

Eh bien!  Finalement, il semblerait que  tout ça n’était qu’un simple mécanisme de défense de sa part, et qu’elle ait maintenant abaissé ses barrières.  Et non seulement elle s’est expliquée, elle me pose des questions, ce qui est un signe d’intérêt.  Alors allons-y:  

STEVE
• Quand j’ai commencé à faire de la BD, en 1994, je faisais un fanzine adulte de mauvais goût nommé Requin Roll. À ce moment-là, mes enfants étaient en bas-âges. Je me suis dit que si mes trucs devenaient populaires, je ne voulais pas qu’ils soient connus comme étant « le fils / la fille du gars qui dessine des cochonneries. » Alors pour les protéger, j’ai changé de nom. Bien m’en pris car ça a eu son petit succès. Par exemple, dans un numéro de La Presse en 1997, un reportage sur les BD alternatives nommait Requin Roll en tant que l’une des 4 publications les plus populaires
• Quelques années plus tard, ça m’a amené à Safarir, où j’ai travaillé de 2001 à 2008.  Pour eux, il a fallu que je diminue de beaucoup le ton vulgaire et sexuel de mes trucs.
• Je ne travaille plus pour eux, et depuis j’ai lâché la vie d’artiste, mais j’au quand même continué d’utiliser ce nom, par habitude.
• Voilà!

• Et toi, qu’est-ce que tu fais / faisais comme art visuel?

TARA
• Whoa… l’historique complet avec les dates pis toutes. Est-ce que tu vis dans le passé?


C’est quoi, cette réponse de merde?

STEVE
• Non, mais tu m’as posé une question, alors je t’ai donné ma réponse, avec le contexte pour que tout soit clair.
• J’ai une mémoire précise et encyclopédique. Je me souviens de (presque) tout. Ça fait de moi le cauchemar de celles qui sont allergiques aux conjoints capable de leur faire la liste exhaustive de leurs écarts de conduite des 12 dernières années. 😉

TARA
• Ok pour les dates,
• mais outre ça tu en parles quand même… donc ma question demeure!

Sa question demeure?  Le premier mot de ma réponse était « Non », ET SA QUESTION DEMEURE?  Elle veut me faire dire quoi, elle? « Oui, je vis dans le passé! »?  

Alors là,  plus le moindre doute possible; Cette fille me trolle.  Et elle le fait avec mépris.

Je suis patient et compréhensif, et je connais le principe du negging, mais il y a des limites à accepter de se faire chier dessus.  Tout le long de cette conversation, cette femme ne m’a démontré que deux traits de sa personnalité:

  1. Le mépris. Elle prétend à plusieurs occasion ne pas voir ce que nous pouvons avoir en commun. Elle dit que s’intéresser à moi, c’est faire preuve de curiosité malsaine. Je ne peux rien lui écrire sans avoir droit à des accusations de vivre dans le passé ou de ne pas être moi-même, ou d’être sans rapport avec son profil. 
  2. L’égocentrisme.   Je dois lui expliquer à répétition quels sont nos points en commun.  Et elle me manipule à le faire avec ses « Peut-être que je me trompe! »  Et tandis qu’elle me fait lui démontrer non-stop mon intérêt pour elle, elle n’en montre aucun envers moi.  Et malgré le fait que je donne deux portes de sortie comme quoi elle peut cesser de m’écrire si on est à ce point différent, elle me relance, toujours avec ses « Peut-être que je me trompe!« , pour que je continue à lui donner de l’attention. 

Est-ce que je veux d’une relation dans laquelle une fille désagréable, méprisante et égocentrique essaye sans cesse de me manipuler à essayer de la convaincre que je suis assez bien pour elle, sans jamais se montrer satisfaite de ce que je lui dis? 

La réponse est non.  Fuck que non!

Sur ce, je la bloque.  

Y’en a, j’vous jure, on peut voir tout de suite dans leur comportement pourquoi ils ont absolument besoin d’un site de rencontres pour trouver l’âme soeur.

Lorsque se pointe la personnalité possessive manipulatrice.

Ce billet est le troisième dans la série (Més)aventures sur sites de rencontres.

Ça ne faisait que quelques heures que j’étais inscrit à Plenty of Fish, que je reçois déjà un message:

ELSA
Salut!

Je demeure en banlieue. Mais je vais souvent à Montréal. J’ai mon véhicule. Et le métro aussi est pratique. 
Éducatrice service de garde scolaire. Alors création et animation pour les jeunes. Ma fille aînée est journaliste et son copain artiste. Enfin je suis jeune de coeur et curieuse.
Au plaisir! 🙂 

Tel que je l’ai écrit dans le premier billet de cette série, je considère qu’il faut beaucoup plus que « nous sommes tous les deux célibataires et hétéros » pour se mettre en couple.   Aussi, il est important d’avoir des points en commun.  Et je ne parle pas des classiques/clichés « J’aime le bon vin, les bons restos, les voyages et je suis sapiosexuel(le). »   Mon profil me décrit comme étant créatif, travailleur à temps plein et artiste à temps libre, qui cherche une femme avec intérêts communs, de Montréal parce que je n’ai pas de véhicule.  Sa réponse me montre qu’elle a bien lu mon profil, ce qui commence bien la relation.

On jase et on se découvre d’autres points en commun: On se tient en forme, on va au gym, on aime la BD, elle est même un peu plus geek que moi car elle va au ComicCon.  Ah, et nous avons le même âge.  Moi qui sors toujours avec des plus jeunes, ça fait changement.   

Le lendemain, jour 2 de notre correspondance, voilà, de sa part, ses premiers compliments:

ELSA
Oui effectivement vous êtes matures, toi et ton ex, de rester bons amis après la séparation. 

STEVE
J’avoue que je craignais que ça te cause un problème. Beaucoup de gens ne croient pas en l’amitié entre homme et femme, encore moins avec des ex.

ELSA
Du moment que ce n’est pas pour un ménage à trois! Il y a des gens en couple qui sollicitent les gens célibataire sur POF.

Moi je ne partage pas!

Mais étant donné que tu fais pas ton âge. Tu dois être sollicité par les jeunes femmes aussi.

STEVE
Haha, non, je n’en attire pas. 😀

D’abord, je mène une vie simple, rangée. Je ne suis pas tellement sorteux. Je ne suis pas un gars de bar. Ensuite, j’ai toujours tenu mordicus à garder ma vie privée séparée de mon travail. Alors je me suis toujours fait un point de préciser que je dois garder une distance professionnelle avec les locataires.
Il n’y a rien qui puisse autant saboter une carrière qu’une relation en milieu de travail qui vire mal. Et en tant que concierge résident, donc qui habite à son travail, c’est encore pire.  C’est un risque que je ne tiens pas à prendre.

ELSA
Mon mari m’a laissé tomber pour une ptite jeune princesse sur internet après 20 ans ensemble.  4 ans célibataire, 2 ans que je cherche.  Je suis trop gentille.
🙂

Au moment de se quitter, elle me dit que demain, un dimanche, elle part visiter sa famille et elle ne sait pas à quelle heure elle reviendra.  Pas de problème, elle n’aura qu’à me faire signe à son retour.

Le lendemain, dimanche, je travaille de mes dessins sur Photoshop.  J’ouvre une fenêtre internet sur Plenty of Fish, je me logue.  Comme ça je recevrai le signal quand elle m’écrira à son retour.  Le soir venu, je poste mon dessin sur ma galerie DeviantArt, puis je me couche à 23h00, sans avoir eu de ses nouvelles.

Le lendemain matin, juste avant d’aller travailler, je me logue sur POF.  Je vois qu’elle m’a écrit, la veille, quatre minutes après que je sois parti du site.

ELSA
Bonne soirée! J’apprécie ce que tu mets sur DeviantArt. J’espère que Pof te traite bien.
😊

Euh…

Alors ça, si ce n’est pas une remarque manipulatrice passive-agressive d’une personne possessive, mon nom est Cochon!

Et je sais de quoi je parle.  Lorsque j’étais ado et dans la jeune vingtaine, j’étais moi-même un possessif passif-agressif qui se voulait manipulateur.  Je me souviens de mes 22 ans, et de cette fille que je convoitais, et qui avait plusieurs amants.  Un soir où elle m’a présenté sa conquête du jour, j’ai songé à lui dire, devant lui, d’un air faussement joyeux et chaleureux: « Ah, cool, tu t’es trouvé un autre gars pour te fourrer ce soir?  J’espère que tu vas avoir plus de fun qu’avec celui d’hier! »   Bien sûr, je n’aurais jamais osé le lui dire en face.  N’empêche que j’y ai songé.  Et n’empêche que tout était exactement comme ce dernier message que j’ai reçu de la part d’Elsa: L’air joyeux, un témoignage d’appréciation, suivi immédiatement d’un « j’espère que » sur un sujet qu’en réalité je désapprouve.   

Avec les années, en m’améliorant sur tous mes aspects et en prenant confiance en moi, j’ai peu à peu cessé d’être comme ça.  Mais je me souviens encore de la personnalité merdique que j’avais à cette époque, et de la manière que celle-ci se manifestait.  Si cette femme est encore comme ça aujourd’hui alors qu’elle est rendue dans la quarantaine, je doute fort qu’elle change un jour.

Toute la journée, à mon travail, j’ai réfléchi.  J’ai cherché comment répondre à ça de manière à ce que ça ne cause pas de drame.  C’est que, après tout, cette femme n’est pas n’importe qui.  Mature, professionnelle, belle, qui prend soin de sa forme et sa santé, avec beaucoup de trucs en commun avec moi, rendue au même point que moi dans sa vie…

Au bout de ma journée de travail, après avoir pensé à une bonne douzaine de façons différentes d’agir et de lui répondre, je constate ce que je viens de faire.  Et c’est là que je me pose la question suivante: 

Est-ce que je veux m’engager dans une relation avec une personne avec qui j’ai besoin de réfléchir pendant huit heures sur quoi lui dire pour éviter un drame?

La réponse est non!  Ce n’est pas ce que je veux dans une relation. 

Sérieusement, là!  Ça fait à peine plus de 48 heures que l’on correspond.  On ne sait même pas encore si on va être amis, encore moins amants ou amoureux.  Et déjà, elle tente de me manipuler à ressentir du malaise, face à elle, d’être encore sur le site de rencontres où on vient de se connaître!?  Non!  Juste non!

Et c’est à ce moment précis que je trouve exactement la meilleure réponse à lui écrire.  Je m’empresse de rentrer chez moi, je m’installe à mon ordi, et je lui envoie ceci:

STEVE
Ah? D’accord! Bon eh bien, désolé que je ne t’ais pas plu. Ce n’est pas grave, je ne t’en veux pas. Bonne chance dans tes recherches présentes et futures
. 🙂

Ben quoi?  Quand une fille dit à un conjoint potentiel qu’elle souhaite qu’un site de rencontre le traite bien, c’est parce qu’elle espère qu’il s’en trouve une autre.  Et quand une femme espère qu’il s’en trouve une autre, c’est qu’elle n’est pas intéressée à lui, pas vrai!?    

Elle me répond en faisant du patinage qui n’a rien d’artistique.

ELSA
Voyons lol

J’ai pas fermé la porte lol
Je sais et très normale que tu discutés avec d’autres.
Désolé si ça sonne autrement😊

Un peu boiteuse, cette troisième phrase.  On peut sentir la panique.  En tout cas, c’est pire que je le pensais.  Elle affirme qu’elle sait que je discute avec d’autres?  Je me demande bien duquel de ses orifices elle tire ce savoir, puisque, au contraire, depuis mon inscription, elle était la seule sur POF avec qui j’avais discuté.

Alors comme ça, on voulait me donner une leçon de conduite en se basant sur du faux,  hm!?  Eh bien c’est le contraire qui va se produire.  La leçon, c’est moi qui vais la lui donner.  Et en ne me basant que sur du vrai:  

STEVE
Ah bon!?

Avec ton « je ne partage pas », ton « étant donné que tu fais pas ton âge, tu dois être sollicité par les jeunes femmes », et le fait que ton mari t’a quitté pour une autre, tu me donnais l’impression d’être une personne qui ne veut pas d’un gars qui court plusieurs lièvres à la fois.

Et là, tu souhaites qu’un site de rencontre « me traite bien »?

Pourquoi est-ce qu’une femme qui désire l’exclusivité irait dire à un gars qu’elle souhaite que ça se passe bien pour lui avec d’autres femmes sur un site de rencontres?

De deux choses l’une: Ou bien tu n’es pas intéressée. …Option exclue puisque tu dis que tu ne m’as pas fermée la porte. Ou bien tu t’amuses à dire le contraire de ce que tu penses.

Dans quel but? Pourquoi est-ce qu’une personne qui prend la peine de dire qu’elle cherche un gars honnête, irait lancer des messages contraires, pour qu’il ne puisse pas comprendre ce qu’elle veut?

Donc, désolé, mais c’est juste trop compliqué pour moi, ton truc.

Jouer des games, je laisse ça aux adolescents.

Bonne soirée.

Et voilà!

Si elle ne m’avait pas accusé mensongèrement de vouloir aller voir ailleurs. alors je n’aurais jamais eu véritablement envie d’aller voir ailleurs.  C’est quand même fou, à quel point les prophètes auto-réalisateurs maîtrisent l’art de se tirer dans le pied. 

Elle me répond:

ELSA
Je joue pas . Mais j’ai les yeux ouverts. Tu étais en ligne sur POF et tu me parlais pas.

FuckingWHAT!?  Toute la journée de dimanche, pendant que je travaillais sur mon illustration, j’ai attendu qu’elle m’écrive pour me signaler qu’elle était revenue.  Et pendant ce temps-là, Madame attendait en ligne que ce soit moi qui se manifeste?  Tout le temps où je l’attendais, elle m’observait hypocritement, passant des jugements négatifs, d’avance, à mon sujet? 

Ok, non, définitivement, ce n’est pas ÇA que je veux comme relation.

Elle rajoute:

ELSA
D’accord, ça va, je comprends. C’est normal que sur un site de rencontres, tu discutes avec plusieurs femmes.  Et le fait que je comprenne, ça s’appelle « maturité ».

Désolé d’être si compliquée à tes yeux.
Merci de m’avoir répondu.

Et ainsi se termine notre conversation.  Je la retire de mes contacts.

Pour un instant, alors que je me remémore notre correspondance des deux premiers jours, correspondance positive à 100%, j’ai comme un sentiment de regret.  Je m’en veux, de n’être pas allé périodiquement vérifier sur POF pour voir si elle était revenue.

Puis, je me suis ravisé.  Au contraire, c’est une bonne chose d’avoir agi comme je l’ai fait.  Mon comportement n’était ni erroné ni immoral ni répréhensible.  Il a même été très utile, puisqu’il m’a permis de voir immédiatement dans quel genre de relation merdique j’aurais pu me jeter.

Parce que lorsque quelqu’un a une personnalité possessive, manipulatrice et passive-agressive, tôt ou tard, ça se manifeste.  Dans ce cas-là, mieux vaut très tôt que trop tard.  

La pire des manipulations amoureuse et sexuelle

Dénoncer ce genre de comportement, c’est parfois mal interprété.  Car bien que le but est d’informer et éduquer les victimes potentielles, certaines personnes craignent que d’exposer les trucs des manipulateurs, c’est l’équivalent de donner un manuel d’instruction pour encourager les gens à le devenir.  À ça je répond: Rien à craindre.  La manipulation, c’est comme l’orientation sexuelle: C’est quelque chose que l’on est ou que l’on n’est pas.  Ceux qui le sont connaissent déjà les trucs et les utilisent.  Et ceux qui ne le sont pas ne vont certainement pas le devenir.  Le seul changement que cette connaissance va leur apporter, ce sera d’être désormais capable de reconnaître la situation pour mieux l’éviter.

Donc… :

De toutes les manipulations amoureuses et sexuelles, j’ai décidé d’exposer l’une des plus insidieuses :  Celle qui pousse la victime à accepter volontairement à se soumettre à n’être rien de plus qu’un objet sexuel

Afin de faciliter la lecture, je vais rester dans le cliché accepté et reconnu comme quoi le manipulateur est un homme et sa victime une femme.  De toute façon, vous saurez bien adapter les exemples à votre vécu, s’il y a lieu.  Alors ça va comme suit.

Portrait typique de ce genre d’homme:  Dès le départ, oubliez Christian Grey, des 50 shades of.  Celui qui s’adonne à ce genre de manipulation n’est ni beau, ni athlétique ni riche.  Consciemment ou non, il souffre d’un complexe d’infériorité (parfois relié à son physique) qui lui donne l’impression qu’il n’est pas à la hauteur lorsque face aux femmes.  Et c’est là qu’est la source de sa perversion.  N’ayant pas l’impression qu’il puisse garder une femme dans une relation égalitaire, il cherchera à avoir le contrôle total sur elle.  Pour ce faire, il a besoin de la dominer.  Or, dans le cas d’une personne souffrant de complexe d’infériorité, il ne se sentirait jamais capable de se placer au-dessus d’elle.  Il se rabat donc vers la solution alternative: La descendre plus bas que lui. 

Choisir sa victime: Une victime de choix.   Ce ne sont pas toutes les femmes qui peuvent se laisser facilement manipuler.  Cet homme le sait bien.  Aussi, il est à l’affût d’un genre en particulier.

Portrait typique de ce genre de femme:  Elle est sociable, un peu timide, mais tout de même relativement à l’aise en groupe.  En amour, elle n’a jamais vraiment eu de chance.  Son ex, ainsi que la majorité de ses prédécesseurs, avaient généralement tendance à la rabaisser, à lui faire des reproches.  Elle qui était pourtant si gentille avec eux.

Le manipulateur reconnait d’instinct en elle la proie parfaite.  Aussi, peu importe les circonstances de leur rencontre, il devient vite très amical avec elle.  Il se montre gentil, intéressé, oreille attentive.  La fille retrouve en lui toutes ces qualités qu’elle espérait en vain chez ses ex.  Puis, au bout d’un certain temps, peu importe que ce soit lui ou elle qui fasse les premiers pas, le résultat est le même: Ils finissent ensemble.

Et c’est là que, sexuellement, ils arrivent à:

L’ÉTAPE 1: Adoration inconditionnelle de tout ce qu’elle est.
Dès leurs toutes premières relations sexuelles, il est vraiment l’amant parfait.  Il est doux, il est expérimenté, et surtout, il est respectueux.  Car jamais il n’osera faire quelque chose sans d’abord lui demander son avis.  Et plusieurs fois, il ira lui rappeler qu’elle peut dire non à tout moment.  Et malgré tout, il se montre très passionné, très désirant, et ne cesse de lui montrer en paroles et en gestes. 

Par-dessus tout, vers la fin de la séance, il la complimentera sans retenue sur son sexe: Il est chaud, il est doux, il est étroit, il est confortable, et il me manquera pas de lui dire combien il adore la faire jouir avec sa bouche, tellement il apprécie son goût.

La fille, agréablement surprise d’avoir enfin trouvé la perle rare, est comblée, heureuse, amoureuse comme jamais.

Quelques temps plus tard, alors qu’il sent qu’elle est mure pour ajouter quelque chose dans leur routine, il passe à:

L’ÉTAPE 2: Lui retirer son statut de femme adulte.
Il lui suggère, mais toujours en la rassurant qu’elle peut refuser, un petit jeu de rôle.  Cette fois-ci, il lui dira quoi faire, et elle n’aura qu’à obéir.  Cette idée amuse la fille.  Elle se dit que pourquoi pas.  Après tout, il est si gentil, si respectueux, si bon amant… Si ça peut lui faire plaisir, elle n’est que trop heureuse d’accepter.

Au fil de leurs séances de sexe, il installe peu à peu le ton.  Il la fait mettre à genoux devant lui.  Elle doit l’appeler Monsieur et lui dire vous. Elle reçoit la fessée.  Se fait mettre en punition.  Bref, il l’infantilise.  Elle agit comme une enfant, et donc cesse d’agir en femme.  Il se masturbe et éjacule sur ses seins, sur son visage. 

Là encore, jamais il n’osera faire quelque chose sans d’abord lui demander son avis.  Et plusieurs fois, il ira lui rappeler qu’elle peut dire non à tout moment.  Mais elle, reconnaissante de son respect, n’est que trop heureuse de le laisser faire.

Et là encore, il la complimentera sans retenue sur son sexe. 

Après la baise, alors qu’il la câline doucement, il ne manquera pas de lui dire à quel point elle est sexy, avec son sperme au visage et aux seins.  Sur ce dernier point, il choisit subtilement ses mots.  Il ne lui dit pas qu’il la trouve sexy.  Il dit qu’elle est sexy.  Ça peut paraître minime, mais c’est une variante qui fait toute la différence dans l’idée qu’elle aura d’elle-même par la suite.

Quelques temps plus tard, alors qu’il sent qu’elle est mure pour ajouter quelque chose dans leur routine, il passe à:

L’ÉTAPE 3: Lui retirer son statut d’être humain. 
Il lui suggère, mais toujours en la rassurant qu’elle peut refuser, un petit jeu de rôles.  Cette fois-ci, il utilisera un langage un peu plus cru, et fera d’elle son animal obéissant : Sa chienne.  Il utilisera des termes comme chienne en chaleur, et des te baiser comme une chienne.  Il lui dira quoi faire, et elle n’aura qu’à obéir.  Cette idée surprend un peu la fille au début.  Mais bon, elle est déjà habituée à obéir à ses ordres.   Sa suggestion est bien mineure comme changement.  Aussi, elle se dit que pourquoi pas.  Après tout, il est si gentil, si respectueux, si bon amant…  Elle n’est que trop heureuse de lui procurer du plaisir en retour.

(Détail: Étant donné la connotation négative et insultante qu’a le mot chienne, il arrive souvent qu’ils optent plutôt pour la chatte.  Ce qui est encore mieux, étant donné le sens sexuel de ce mot.)

Au fil de leurs séances de sexe, il installe peu à peu le ton.  Il la fait mettre à quatre pattes.  Elle portera un collier et/ou de fausses oreilles animales.  Elle ne s’exprimera qu’en sons d’animaux.  Bref, il la bestialise.  Elle agit comme un animal, et donc cesse d’agir en humain.  Il se masturbe et éjacule sur ses seins, sur son visage. 

Là encore, jamais il n’osera faire quelque chose sans d’abord lui demander son avis.  Et plusieurs fois, il ira lui rappeler qu’elle peut dire non à tout moment.  Mais elle, reconnaissante de son respect, n’est que trop heureuse de le laisser faire.

Et là encore, il la complimentera sans retenue sur son sexe.  Et là encore, après la séance, il ne cessera de lui dire à quel point elle a été parfaite, excitante, sexy.

En général, ces pratiques ne dépassent pas l’étape 2 ou 3.  Cependant, certains hommes vont pousser la chose plus loin:

L’ÉTAPE 4: Lui retirer son statut d’être vivant, en faisant d’elle sa poupée.  Il lui fera porter certaines pièces de vêtements, en lui disant bien que dès qu’elle sera habillée, alors elle n’aura plus la permission de bouger ni de dire un mot, autre que le safe word (Mot de code permettant de tout arrêter.)    

L’ÉTAPE 5: Lui retirer son sa forme humaine, en faisant d’elle son objet sexuel.  Cette fois, plus question de songer à son plaisir à elle.  Il l’introduit au principe du deep throat : Elle doit se coucher sur le dos, sur le lit, la tête pendante sur le rebord, ouvrir grand la bouche, et ne pas bouger tandis qu’il lui pénètre la gorge comme un vagin.  Bien sûr, elle a encore droit au safe word… Mais comment pourrait-elle le prononcer pendant cette pratique, si elle change d’idée en cours de route?  Elle devra donc se résigner à le laisser faire.

L’ÉTAPE 6: Lui retirer son statut d’objet sexuel, en faisant d’elle un objet qui, bien que intime, n’a plus rapport avec le sexe.  Généralement, sa toilette.  

Rares sont ceux qui se rendent jusque-là car pour ce faire, il faut être particulièrement pervers.  N’empêche que la méthode reste la même:  Dépouiller peu à peu la femme de tout ce qui constitue son identité en tant que femme, en tant qu’être humain, en tant qu’être vivant.  Et ce, tout en continuant de lui montrer à quel point il apprécie son sexe, et à quel point elle est belle lorsque soumise à lui.

Ceci dit, peu importe à quelle étape la relation se stabilise, une chose ne change pas:  À force de se faire seulement apprécier au niveau du sexe, et dénigrer en tant que femme, qu’adulte, qu’être humain, la fille se laisse peu à peu conditionner à ne plus voir en elle-même de valeur en tant que femme, ni adulte ni être humain.  Sa seule valeur, elle n’en voit plus que dans son sexe.

Ce changement dans son estime personnelle se passe au niveau de l’inconscient, tellement le travail du manipulateur est subtil.  Elle constate cependant elle-même combien elle a pu changer sur un autre sujet:  Tout ce qu’elle n’aurais jamais accepté de faire avec ses ex, elle le fait volontiers avec lui.  Et puisqu’il lui a toujours laissé le choix, alors elle croit que son statut de soumise, d’infantilisée, d’animale, d’objectifiée, que ça vient d’elle.  Il n’a fait que l’aider à se découvrir elle-même, voilà tout.

Et c’est là qu’elle fait erreur.  Deux erreurs, pour être précis. 

Première erreur :  Toutes ces idées, là, de jouer à l’enfant, à la chienne (ou à la chatte), à la poupée…  Est-ce que c’est venu d’elle?  Non!  Tout ça, c’est venu de lui.  Parce que sinon, jamais elle n’y aurait pensé par elle-même.  Dans de telles conditions, lorsqu’elle dit que c’est ce qu’elle est vraiment, elle se trompe.   

Seconde erreur :  Bon, d’accord, l’idée de jouer à l’enfant, à la chienne (ou à la chatte), à la poupée, ça ne venait pas d’elle.  N’empêche qu’il lui a laissé le choix, et qu’elle a accepté.  Donc, ça doit bien être la preuve comme quoi oui, c’est ce qu’elle est vraiment

Mais voilà, il ne faut pas oublier un détail important: Si cet homme a choisi cette fille en particulier, c’est parce qu’elle souffrait d’être rabaissée par les autres hommes, qui lui manquaient de respect, qui lui faisaient des reproches.  Tout ce qu’il a eu à faire pour gagner les faveurs de cette fille, c’était de se comporter de manière inverse avec elle.  Il l’a toujours respectée.  Il l’a toujours fait sentir spéciale.  Dans de telles conditions, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle tient à lui rendre la pareille, en acceptant de lui faire plaisir, en VOULANT lui faire plaisir.  Et puisqu’elle aime lui faire plaisir, alors elle a cru qu’elle aimait faire ça.  Il l’a conditionné à confondre l’aimer lui avec aimer ces pratiques.

Et c’est comme ça que, patiemment, au compte-goutte, non seulement a-t-il réussi à lui faire accepter de ne plus être autre chose qu’un objet sexuel, il a réussi à lui faire croire à chaque étape que tout ça, c’était ses décision à elle.

Puisqu’elle considère (de manière erronée) qu’il s’agit de la plus géniale relation de couple de sa vie, elle ne peut s’empêcher d’en parler dans tous les détails à son entourage, à  la grande horreur de ces gens qui l’aiment, de la voir ainsi être devenue un enfant / animal / objet sexuel soumis et rabaissé. Par conséquent, si une tierce personne essaye de lui ouvrir les yeux sur sa condition véritable de soumise et de rabaissée, la fille ne voudra rien savoir.  Elle répondra alors des trucs du genre de:  « Pourquoi tu essayes de te mettre entre nous deux?  Pourquoi essayes-tu de gâcher mon bonheur?  Tu ne le connais pas.  Tu ne sais rien de lui. Tu ne connais rien de ce qu’il y a entre nous.  Tu ne connais rien aux pratiques BDSM. Je sais parfaitement ce que je fais, et je le fais en toute connaissance de cause. Tu ne sais pas de quoi tu parles.  Et puis d’abord, ça ne te regarde pas. »

Et lui, lorsque cette confrontation lui arrivera aux oreilles, il ressentira une grande satisfaction, de voir qu’il a atteint son but.  Il est respecté par une fille qu’il ne respecte pas.  Il est tenu en haute estime par celle qu’il ne fait que rabaisser.  Il l’a manipulée à croire qu’elle n’a jamais été manipulée.  Et il a tellement bien réussi son coup qu’elle protège son agresseur, et elle agresse ses protecteurs.  Il contrôle ce qu’elle fait, ce qu’elle est, et même ce qu’elle aime.  Il a donc le contrôle total sur elle, à tout les niveaux.

Et c’est là sa plus grande force: Puisque tout le monde doit respecter ce qui se passe entre adultes consentants, il a su faire de la fille une victime consentante. 

 

 

Les prophètes autoréalisateurs -VS- votre réputation (1 de 2)

Comme dans la majorité de mes billets, les genres et orientations citées ici sont interchangeables.  Je n’utilise ceux-là que pour l’exemple, afin de ne pas surcharger le texte.
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On a tous déjà connu au moins une personne qui a ce comportement en deux étapes: Elle commence par nous accuser en avance, et souvent à tort, de quelque chose que l’on n’aurait jamais fait.  Et ensuite (quand ce n’est pas simultanément à son accusation) elle s’arrange pour provoquer elle-même ce dont elle nous a accusé.  On se retrouve donc dans une situation dans laquelle nous n’avons que deux options: Subir éternellement cette accusation mensongère, ou bien l’accomplir ce qui en fait automatiquement une prophétie.  

Et même si on ne fait que la subir sans jamais la réaliser, en être sans cesse accusé fait que les gens autour de nous finissent par se dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu.  Donc, face à une telle personne, quoi que l’on fasse ou non, on perd.

Ce comportement est tellement répandu qu’il a sa propre page sur Wikipédia:  La prophétie autoréalisatrice, de l’anglais Self-Fulfilling Prophecy.

Mais qu’est-ce qu’une prophétie autoréalisatrice?  Laissez-moi vous en donner trois exemples observés et/ou vécus: 

EXEMPLE 1: Le gars qui accuse à tort sa conjointe de vouloir le quitter, et qui lui fait des histoires à cause de ça.
Si la fille tient à lui montrer qu’il a tort, alors elle est manipulée à rester dans cette relation abusive dans laquelle elle subit ces accusations à répétitions. Si elle finit par en avoir assez de ces soupçons non-mérités et qu’elle le quitte, il peut alors crier haut et fort qu’il avait raison à son sujet tout ce temps-là.

Voilà pourquoi on parle de prophétie autoréalisatrice:  Cette prophétie ne se serait pas accomplie si elle n’avait pas d’abord été créée.

Et là où c’est parfois de la manipulation, c’est que pendant que la fille est occupée à tout faire pour ne pas donner à son conjoint l’impression qu’elle veut le quitter, elle n’a pas le temps de remarquer les défauts qu’il a. Des défauts qui pourraient vraiment lui donner de vraies bonnes raisons de le quitter.  Des défauts qu’il sait trop bien qu’il possède. Des défauts qu’il préfère camoufler en accusant sa conjointe de ce qu’elle ferait si elle les remarquait, et ce avant même qu’elle les remarque.

EXEMPLE 2: Celle qui accuse son conjoint d’être un homme violent, et qui fera tout pour l’exaspérer.
En poussant même la provocation jusqu’à aller elle-même l’agresser verbalement et/ou physiquement, de façon totalement gratuite.

Le gars se retrouve donc dans le même dilemme que dans mon exemple précédent : Réagir à la provocation en répondant de la même façon dont il se fait agresser (cri contre cri, coups contre coups) et ainsi devenir ce dont il a été si longtemps accusé à tort d’être.  Ou endurer des accusations mensongères, ainsi que des abus physiques et verbaux qui n’en finiront jamais.

Heureusement, dans ce cas-ci, il a aussi le 3e choix de la quitter pour de bon. Elle peut alors se plaindre, à raison, que seuls les hommes violents s’intéressent à elle, les autres la laissent tomber. Normal: Avec son attitude, il n’y a que trois choses qui peuvent arriver:

  1. Ou bien, en tant que victime auto-affichée,  elle attire les hommes violents, puisque ceux-là sont toujours à la recherche de victimes faciles.
  2. Ou bien, par ses provocations violentes, elle transforme l’homme doux en homme violent.
  3. Ou bien, par son attitude accusatrice et violente, elle repousse les hommes qui ont une personnalité trop douce pour répondre à sa violence par la violence.

Mais attention: Je ne dis pas que toutes les femmes victimes d’hommes violents l’ont bien cherché.  Au contraire! Je dis tout simplement que, dans le cas où la fille est une victime autoproclamée, ET une prophète autoréalisatrice qui se plaint à tort d’abus jusque-là inexistants, ET qu’elle fait tout pour provoquer les dits abus, alors là, oui, dans ce cas particulier, elle est la seule et unique cause de la situation dont elle se plaint.

EXEMPLE 3: L’amie qui m’exaspère en m’accusant d’être exaspéré.  Il n’y a pas que dans les relations de couple que les prophètes autoréalisateurs font des ravages. J’ai quelquefois eu à subir les accusations non-fondées d’une amie qui m’accusait de vouloir qu’elle s’en aille, me laisse tranquille, disparaisse de ma vie. Je vivais la chose comme du harcèlement et de la manipulation. Harcèlement parce que je me faisais sans cesse accuser faussement, et toujours de la même chose. Manipulation parce que, pour la rassurer, elle me forçait à lui dire que j’appréciais sa présence, et ce tout juste après m’avoir frustré contre elle avec ses accusations mensongères, donc juste au moment ou je l’appréciais le moins, celui où j’avais le moins envie de sa présence.

De par son attitude, elle avait transformé nos fréquentations. Ce qui était au départ un plaisir volontaire était devenu une obligation déplaisante. 

Avec les années, je me suis rendu compte que les prophètes autoréalisateurs ont une personnalité qui entrent dans l’une, l’autre ou plusieurs des sept catégories suivantes: 

1) Les gens méprisants envers autrui.
Eux, il veulent juste vous rabaisser.  Alors évidemment, ils n’ont pas la patience d’attendre de voir si vous avez quelque chose qu’ils puissent vous reprocher.  C’est plus simple pour eux de vous inventer un défaut, pour ensuite le provoquer.

Exemple: Une personne qui, du même souffle, t’écrit publiquement quelques commentaires rabaissant tout en te qualifiant de susceptible.  Ou bien tu ne réagis pas et ainsi la laisse continuer de te rabaisser, ce qui est son but.  Ou bien tu réagis et elle criera haut et fort qu’elle avait raison de te dire susceptible, ce qui est également son but.

Les forums et autres lieux d’échanges publics sur le net sont aussi riches en provocateurs qui, après avoir lancés insultes et accusations fantaisistes, vont vite s’empresser d’accuser d’avance les gens de ne pas aimer ce qu’il disent, ou les modérateurs de vouloir le bannir. J’en parlais déjà dans mon billet Devenez Membre de la CIA.

2) Les gens aussi pessimistes qu’orgueilleux.
Pessimiste, ils vont tout de suite s’attendre au pire de ta part.  Orgueilleux, ils ne pourront supporter d’avoir tort à ton sujet.  Ils vont donc créer eux-mêmes le problème et t’en faire porter le blâme.

Exemple: Un patron ou chef d’équipe qui, au premier coup d’oeil, te préjuge comme étant incompétent.  Pour montrer qu’il avait raison à ton sujet, il fera exprès pour ne pas tenir compte de ton bon travail, et il n’hésitera pas à le saboter, juste pour avoir quelque chose à te reprocher.  Il ira même jusqu’à mettre de la pression sur vos collègues pour qu’ils aillent se plaindre de toi, et ce qu’ils aillent des raisons de le faire ou non.

3) Les gens qui ressentent peu d’estime personnelle et/ou peu de confiance envers leurs capacités.
Ceux-là craignent tellement de se faire rejeter qu’ils vivent dans l’angoisse constante que ça arrive.  Aussi, c’est par prévention qu’ils vont t’en accuser d’avance.

Exemple: Tel que mentionné dans l’exemple 1 ci-haut.  Le gars qui va sans cesse accuser sa conjointe de vouloir mettre fin à la relation va effectivement, par cette accusation constante, lui donner envie de mettre fin à la relation. 

Comme on peut le voir dans mon billet Autopsie du Loser, on retrouve beaucoup de prophètes autoréalisateurs chez les gens peu habitués à réussir dans la vie.  À la recherche d’un bouc émissaire à blâmer pour ses propres incapacités, il finit par adopter la personnalité hautaine du gars capable de prévoir qu’il ne réussira pas parce que telle ou telle personne ne voudra pas lui laisser sa chance. Il aura ensuite face à cette personne une attitude qui va lui garantir cet insuccès qu’il avait prédit. Par exemple en draguant une fille ou en faisant application pour un travail, tout en accusant l’autre de façon sous-entendue de ne pas être intéressé par un gars comme lui. 

4) Les gens profiteurs manipulateurs.
Le meilleur exemple que je puisse trouver, c’était chez mes employeurs lors de mon second boulot de concierge résident.  Non seulement je travaillais de 60 à 80 heures semaine (ce qui, si on divisait mon salaire par mes heures, signifie que je gagnais bien en dessous du salaire horaire minimum), non seulement mes seuls congés étaient mardi et mercredi de 8:00 à 15:00, j’étais sans cesse accusé, à tort et en avance, d’être incompétent, paresseux, peu vaillant. Alors quand je m’écroulais de sommeil au travail après n’avoir pu dormir que deux heures sur quarante-huit, ils pouvaient, en effet, affirmer qu’ils avaient raison de m’accuser d’avance d’être le genre à dormir sur la job.  

5) Les victimes qui n’ont jamais apprises à être autre chose que des victimes.
Lorsque ces personnes vivent dans un environnement dans lequel elles ne sont pas victimes, elle vivent une situation qui leur est totalement étrangère.  Puisqu’un paradis inconnu peut être plus intimidant qu’un enfer familier, elles ne savent pas comment agir ou réagir.  Et cela peut être angoissant.  Alors inconsciemment, elles sont portées à recréer les situations qu’elles connaissent, et dans lesquelles elles sont habituées de vivre. Comme dans l’exemple 2 ci-haut, celle qui accuse son conjoint d’être un homme violent et qui fera tout pour l’exaspérer.  C’est que trop souvent, il est difficile d’apprendre à vivre en harmonie quand on a seulement appris à survivre dans la discorde.

6) Les gens souffrant de complexe de persécution.
Ça se voit dans ses accusations non-fondées : On veut les quitter, on veut les frapper, on veut les tromper, etc. Bref, à les entendre, tout le monde ne leur veut que du mal, ou bien en profiter, ou bien les rejeter.  Mais parfois, le complexe de persécution est juste une ruse, dans le but de pouvoir insulter les autres à loisir en leur empêchant tout droit de réplique.

Exemple:  Un voisin que j’ai eu il y a une dizaine d’années. Jeune noir, début vingtaine, arrogant et provocateur avec un petit sourire insolent permanent. Dès qu’il a aménagé au 3e étage d’un bloc voisin ce juillet-là, et ce jusqu’à ce qu’il fasse trop froid pour sortir, son gros fun était de se poster au balcon, seul ou avec ses amis, et d’insulter les gens qu’il voyait dans les cours arrières de la ruelle, en ne manquant pas de les accuser d’être des racistes s’ils osaient lui répondre.

7) Les gens narcissiques qui cherchent à cacher leur propre incompétence et/ou manque de réciprocité.
Que ce soit au travail, en amitié ou en amour, lorsque la personne a une mentalité à la « Je vais toujours penser le pire de toi, c’est à toi de me prouver sans cesse le contraire! », c’est souvent parce qu’elle cherche juste à te distraire.  Car en effet, pendant que tu travailles à trouver les moyens de lui prouver ta compétence, ton amitié, ton amour, tu n’a pas le temps de constater que tu ne reçois aucun signe de compétence, d’amitié ou d’amour de sa part. 

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Dans le prochain billet, je montrerai comment les prophètes autoréalisateurs font ce qu’ils veulent de votre réputation, et pourquoi ça finit toujours (heureusement) par foirer à long terme.

Y’A LIENS LÀ:
Sur Wikipédia, La prophétie autoréalisatrice
Mon billet Devenez Membre de la CIA
Mon billet Autopsie du Loser
Joignez la page Mes Prétentions de Sagesse sur Facebook.

La manipulation amoureuse

Aujourd’hui, je vais répondre à une question que se posent tous les bons gars depuis les 60 dernières années: Comment est-ce qu’un salaud qui se fout des filles arrive à en attirer autant? Non, ce n’est pas nécessairement parce que les filles sont folles et/ou que le gars est manipulateur.

Les psychologues s’entendent pour dire que beaucoup de manipulateurs adoptent une attitude manipulatrice sans s’en rendre compte eux-mêmes. On ne peut donc pas parler ici de manipulation per se. Et je le sais bien parce que c’est quelque chose que j’ai moi-même fait plusieurs fois dans ma vie sans même savoir que je le faisais. Parce que, à la base, mon but n’était pas de les manipuler et encore moins de les rendre amoureuses de moi.

Avant mes 27 ans, j’ai toujours été le genre de gars qui perdait ses moyens face aux filles qui m’attiraient. Je rentrais donc dans sa zone amis seulement pour ne plus jamais en ressortir, ou bien elle finissait par s’éloigner en me donnant des signes comme quoi elle ne voulait plus rien savoir de moi, même pas en ami.

D’un autre côté, il y avait ces filles qui ne m’intéressaient pas au-delà de la simple amitié. Les deux premières semaines, j’étais amical, gentil, poli, amusant… Puis, à la longue, je réalisais que je ne voulais rien savoir de ces filles-là. Parfois, c’était parce qu’on était trop différents. Parfois c’était parce qu’elle me tombait sur les nerfs. Hey, parfois c’était même parce que la fille me plaisait mais que j’avais l’impression que je n’avais aucune chance de finir avec, et que je voulais juste m’éviter de languir. Mais bon, peu importe la raison pourquoi je ne voulais plus les avoir dans ma vie, le fait est que je ne voulais plus les avoir dans ma vie.  Alors je cessais tout simplement d’agir comme je l’avais fait avec elles jusque-là.

Mais attention : Je ne devenais pas soudainement salaud. Je ne les maltraitais nullement, ni leur manquais-je de respect. Je faisais juste m’éloigner, prendre mes distances, en arrêtant de m’adresser à elles. Et si nous étions dans la même pièce, à l’école par exemple, alors je faisais juste éviter de regarder dans leur direction. Je ne leur servais pas le traitement de silence, je cessais juste de leur parler en premier. Si elles venaient me parler, je restais aussi respectueux, gentil et souriant qu’avant. Sauf qu’il y avait quelques différences subtiles dans mon comportement: Pas de compliments, pas de plaisanteries, pas de questions de ma part, ne me contentant que de répondre aux siennes.  Et après de une à quatre minutes, je coupais court en prétextant devoir aller ailleurs ou bien avoir quelque chose à faire.

Puisque beaucoup de filles utilisent cette méthode pour passer le message en douce aux gars de qui elles se désintéressent, je croyais sincèrement qu’elles étaient les mieux placées pour voir les signes, les reconnaître et les comprendre. Pour environs un tiers d’entre elles, ça marchait. Pour le reste, par contre, cette méthode ne faisait que les rendre full accro à moi.

En général, c’est après trois semaines à côtoyer un gars que la fille se rend compte si elle veut de lui en tant que chum ou en tant qu’ami. Moi, pendant les deux premières semaines, je les habituais à ma gentillesse, mon respect, mon humour, mon intérêt. Puis, je les coupais brusquement de tout ça avant même qu’elles sachent elles-même quelle genre de relation elles voulaient avoir avec moi.  En les privant de ce à quoi elles étaient habituées, je créais en elles une sensation de manque. Ça les mettait dans une zone d’incompréhension et de panique au niveau du subconscient. Elles réagissaient donc instinctivement en cherchant à recapturer ce que l’on avait jusque-là.

Si je leur avait dit carrément que je ne voulais plus me tenir avec elles en leur expliquant pourquoi, elles auraient compris et m’auraient laissé tranquille. Probablement en étant ben fru, mais elles auraient compris. Sauf que là, en étant simplement un ami qui semble inexplicablement s’éloigner, tout ce que je leur montrais, c’était que la seule façon qu’elles avaient de retrouver une parcelle du positif que nous avions, c’était seulement en prenant elles-même l’initiative de venir me parler. Mais là encore, c’était insuffisant. D’abord parce que ce n’était qu’une parcelle, et ensuite parce qu’elles n’arrivaient jamais à garder mon attention plus de quelques minutes.

Cette parcelle qu’elles obtenaient leur donnait espoir qu’elles étaient sur le bon chemin, de prendre l’initiative envers moi. Alors elles poussaient la chose de plus en plus loin, devenant de plus en plus obsédées avec moi, démontrant de plus en plus d’intérêt, faisant de plus en plus de choses pour attirer mon attention, stimuler mon intérêt, faire naître du désir, allant même jusqu’à me déclarer leur amour.

J’étais honnête : je leur avouais immédiatement n’avoir aucun sentiment amoureux pour elles. Je rajoutais même que, ne ressentant pas d’amour, le plus que je pouvais offrir, c’était amitié + sexe.

En sachant à quel point les filles qui mettent leur priorité dans l’amour disent refuser toutes relations uniquement charnelle, je croyais naïvement que ça allait les faire fuir. À ma grande surprise, elles ont au contraire toutes accepté d’avoir avec moi une relation amitié + sexe sans attaches. En tant que jeune homme normalement constitué au niveau sexuel et hormonal, je ne pouvais qu’accepter. De toute façon, en un sens, j’étais coincé. En me prenant au mot, elle me forçait à m’y tenir ou bien à m’exposer moi-même comme étant un menteur. Entre passer pour un menteur, ou avoir du sexe quand j’en veux, la question du choix se pose t’elle?  Donc, dans ce cas-ci, la  personne manipulatrice, c’était elle.

Ce que je n’avais pas compris, c’est qu’une personne amoureuse d’une autre va s’accrocher à tout ce qui pourrait lui donner une chance d’atteindre son but. Et quand la chose en question lui permet d’être aussi intime avec celui qu’elle aime, elle ne laissera pas une telle occasion lui échapper.

Laissez-moi vous dire que quand une fille utilise le sexe pour essayer de séduire un gars, elle devient rapidement, et ce de sa propre initiative, la plus géniale des partenaires sexuelles. Elles m’offraient tout, faisaient tout, aimaient tout, incluant des choses qu’elles avaient toujours refusé de faire avec leurs ex.

Les cyniques vont dire que cette méthode de séduction fonctionne surtout auprès des grosses et des laides. Eh bien devinez quoi? Presque toutes celles dont je vous parle étaient de minces et belles cégepiennes. C’est que ces filles ne sont pas aussi populaires qu’on peut le croire. C’est sûr que beaucoup de gars les désirent amoureusement ou sexuellement. Sauf que la majorité de ceux-ci font comme moi je le faisais face à une fille qui m’attirait : Perdre leurs moyens et ne jamais oser rien faire. Si la fille n’est pas du genre fonceuse, elle ne fera pas les premiers pas non plus. Elle se demandera bien pourquoi les gars les plus gentils ne semblent pas vouloir être plus qu’amis avec elle, et contentera de ceux qui osent lui montrer vouloir d’elle : Les fonceurs. Et puisque pour être un salaud il faut à la base être un fonceur, les bons gars (qui préfèrent ne pas foncer par respect pour elles) se demandent pourquoi ces filles-là choisissent des salauds.

Et c’est aussi pourquoi, quand un bon gars décide de devenir lui aussi un salaud avec les filles parce qu’il croit stupidement qu’elles aiment être maltraitées, il pogne encore moins auprès d’elles. Il vit alors l’incompréhension la plus totale, frustre du fait qu’à ses yeux ça marche avec tous les gars sauf avec lui, et il finit par nourrir une haine envers la gent féminine qui le rendra irrécuperablement misogyne.

Évidemment, aucune fille ne veut d’un salaud. C’est pourquoi elles s’intéressent aussi aux bons gars qui se montrent amicaux, gentils, polis, amusants. Mais quand ils cessent soudain de l’être, ça force ces filles à devenir fonceuses afin de ne pas perdre ce qu’ils ont. Et comme ça se passe avant la fin des trois semaines qui décident du reste de la relation, elles croient à tort ou à raison que leur propre réaction envers l’éloignement de ce gars signifie qu’elle en sont amoureuses.

Pour beaucoup de gens, lors de mes dernières années de célibat, je n’étais rien d’autre qu’un salaud qui attire plein de filles dont il se fout. En réalité, je n’ai jamais cessé d’être un bon gars. D’accord, je n’étais pas amoureux, mais je leur donnait néanmoins affection et respect. C’est juste que je les faisais travailler pour.

Et si elles se montraient aussi volontaire de le faire, c’est probablement parce que, comme avec toute chose pour laquelle on met de l’effort pour l’obtenir, mon affection avait beaucoup plus de valeur à leurs yeux que celle de tous ces gars qui donnaient la leurs sans qu’elles aient à lever le petit doigt.

Méfiez-vous des prophètes auto-réalisateurs

– Je l’sais qu’tu m’trouves fatiquant.
– Moi? Ben non! En voilà une idée!
– Essayes pas! Je l’sais qu’tu m’trouves fatiquant.
– J’viens d’te dire que non.
– Tu m’trouves fatiquant.
– D’où ça sort c’t’accusation là?
– Tu m’trouves fatiquant.
– J’ai-tu dit de quoi pour te faire penser ça?
– Tu m’trouves fatiquant.
– Franchement, là…
– Tu m’trouves fatiquant.
– Je…
– Tu m’trouves fatiquant. Tu m’trouves fatiquant. Tu m’trouves fatiquant. Tu m’trouves fatiquant.
– HOSTIE QU’T’ES FATIQUANT!
– Tu vois? Je l’savais!

De l’anglais self-fulfilling prophecy, la prophétie auto-réalisatrice est une méthode de manipulation qui consiste à lancer une accusation d’avance dans le but d’influencer autrui à adopter le comportement dont on l’accusait, jusque-là, à tort. La cible de cette provocation se retrouve donc dans une situation dans laquelle elle n’a que deux choix: Subir éternellement cette accusation mensongère, ou bien l’accomplir ce qui en fait automatiquement une prophétie. Donc, quoi qu’il fasse, il perd.

EXEMPLE 1: Le gars qui accuse à tort sa blonde de vouloir le quitter, et qui lui fait des histoires à cause de ça. Si la fille tient à lui montrer qu’il a tort, alors elle est manipulée à rester dans cette relation abusive dans laquelle elle subit ces accusations à répétitions. Si elle finit par en avoir assez de ces soupçons non-mérités et qu’elle le quitte, il peut alors crier haut et fort qu’il avait raison à son sujet tout ce temps-là.

Voilà pourquoi on parle de prophétie auto-réalisatrice: Cette prophétie ne se serait pas accomplie si elle n’avait pas d’abord existé.

Et là où c’est parfois de la manipulation, c’est que pendant que la fille est occupée à tout faire pour ne pas donner à son conjoint l’impression qu’elle veut le quitter, elle n’a pas le temps de remarquer les défauts qu’il a. Des défauts qui pourraient vraiment lui donner de vraies bonnes raisons de le quitter.  Des défauts qu’il sait trop bien qu’il possède. Des défauts qu’il préfère camoufler en accusant sa blonde de ce qu’elle ferait si elle les remarquait, et ce avant même qu’elle les remarque.

EXEMPLE 2: Celle qui accuse son chum de vouloir la frapper, et qui fera tout pour l’exaspérer, poussant même la provocation en allant jusqu’à l’agresser physiquement elle-même. Le gars se retrouve dans le même dilemme que dans mon exemple précédent : Céder à la provocation et ainsi devenir ce dont il a été si longtemps accusé à tort d’être, ou endurer des abus qui n’en finiront jamais.

Heureusement, dans ce cas-ci, il a aussi le 3e choix de la quitter pour de bon. Elle peut alors se plaindre à raison que seuls les hommes violents s’intéressent à elle, les autres la laissent tomber. Normal: Avec son attitude, ou bien elle attire les hommes violents, ou bien elle transforme l’homme doux en homme violent, ou bien elle repousse les hommes qui sont trop doux pour pouvoir virer violents. Elle est donc elle-même la seule et unique cause de la situation dont elle se plaint.

Il n’y a pas que dans les relations de couple que les prophètes autoréalisateurs font des ravages. J’ai quelquefois eu à subir les accusations non-fondées d’une amie qui m’accusait de vouloir qu’elle s’en aille, me laisse tranquille, disparaisse de ma vie. Je vivais la chose comme du harcèlement et de la manipulation. Harcèlement parce que je me faisais sans cesse accuser faussement, et toujours de la même chose. Manipulation parce qu’elle me forçait à lui dire que j’appréciais sa présence, et ce tout juste après m’avoir frustré contre elle avec ses accusations mensongères, donc juste au moment ou je l’appréciais le moins, celui où j’avais le moins envie de sa présence.

De par son attitude, elle avait transformé nos fréquentations. Ce qui était un plaisir au départ était devenu une obligation. Ce qui était positif était devenu négatif.

Les prophètes autoréalisateurs de relations souffrent de trois choses

  • Un grand manque de confiance en soi. Ces gens ne croient pas être capable d’obtenir ce qu’ils veulent autrement que dans une situation dans laquelle l’autre n’a nul autre choix que de la lui donner. L’amitié, l’amour, la fidélité, la douceur, etc.
  • Une très basse estime d’eux-mêmes. Quand tu crois que la seule façon pour toi d’obtenir amitié, amour et respect c’est en forçant l’autre à t’en donner, c’est parce que tu ne crois pas être capable de le mériter.
  • Un complexe de persécution. Ça se voit dans ses accusations non-fondées : On veut la quitter, on veut la frapper, on veut la tromper, etc. Bref, à l’entendre, on ne lui veux que du mal et/ou la rejeter.

Les prophètes autoréalisateurs se retrouvent aussi chez les provocateurs qui cherchent à ternir l’image des autres. Cette méthode est alors appliquée afin de les insulter à loisir sans leur laisser le droit de réplique.

Exemple vécu : Un voisin que j’ai eu il y a deux ans. Jeune noir full arrogant qui se la joue avec un petit sourire insolent permanent. Dès qu’il a aménagé au 3e étage d’un bloc voisin ce juillet-là, et ce jusqu’à ce qu’il fasse trop froid pour sortir, son fun était de se poster au balcon, seul ou avec ses ami, et d’insulter les gens qu’il voyait dans les cours arrières de la ruelle, en ne manquant pas de les accuser d’être des racistes qui cherchent juste à se plaindre contre les noirs.

Les forums et autres lieux d’échanges publics sur le net sont aussi riches en provocateurs qui, après avoir lancés insultes et accusations fantaisistes, vont vite s’empresser d’accuser d’avance les gens de ne pas aimer ce qu’il disent, ou les modérateurs de vouloir le bannir. J’en parlais déjà dans mon billet Devenez Membre de la CIA.

« Tu vois bien? Je te l’avais dit que ça ne marcherait pas. »
Comme on a pu le voir dans mon autre billet Autopsie du Loser, on retrouve beaucoup de prophètes autoréalisateurs chez les gens négatifs. Peu habitué à réussir dans la vie, il finit par adopter la personnalité hautaine du gars capable de prévoir qu’il ne réussira pas parce que telle ou telle personne ne voudra pas lui laisser sa chance. Il aura ensuite face à cette personne une attitude qui va lui garantir cet insuccès qu’il avait prédit. Par exemple en draguant une fille ou en faisant application pour un travail tout en accusant l’autre de façon sous-entendue de ne pas être intéressé par un gars comme lui. Cette attitude est aussi connue sous un autre terme: Créer soi-même ses propres malheurs.

Rajoutons à ça les gens rabaissants qui utilisent la prophétie autoréalisatrices afin de te manipuler car ils ont une mentalité qui se traduit par « je vais toujours penser le pire de toi, c’est à toi de me prouver sans cesse le contraire », et vous comprendrez pourquoi il faut se tenir loin des prophètes autoréalisateurs.