8 inepties que tu entends lorsque tu commences à faire de l’argent.

Tel que j’en ai déjà parlé dans quelques billets passés, ce n’est que dans la mi-cinquantaine, que j’ai eu l’opportunité de pouvoir enfin vivre la vie normale d’un adulte normal.  Et ça inclut me décrocher un excellent travail avec un excellent salaire.  Le 1er septembre dernier, j’y ai d’ailleurs fêté mes deux ans.

Le problème, c’est qu’on dirait que les gens sont allergique avec l’idée de faire de l’argent.  Il y a un genre de tabou social qui nous impose cette mentalité comme quoi on doit se résigner à être pauvre.  Cette même mentalité porte les gens à croire qu’aucun de nos efforts pour s’en sortir ne peut réussir.  Voire même que personne n’a la volonté ni la retenue requise pour y arriver. J’ai cumulé ici pour vous les huit inepties que j’entends le plus souvent à ce sujet depuis ces deux dernières années.

À préciser que tout ce que je dis ici s’applique au Québec. Pour ailleurs, je ne sais pas.

INEPTIE 1 : « On perd la moitié de notre salaire en retenues à la source. »
LA RÉALITÉ.  
Lorsque je travaillais au salaire minimum, on ne m’amputait qu’un maximum de 20%.  Aujourd’hui, j’en gagne le triple.  Et je suis payé à taux-et-demi après 40h.  Et il n’est pas rare que je fasse 80h par semaine.  Ma plus grosse paie représentait 168 heures de travail pour deux semaines.  Elle avait été imposée de 33%.  On est encore bien loin du 50%.

Une simple recherche sur Google m’a amené sur cette page, qui démontre qu’il faut gagner entre $165 430 et $235 675 par année pour être imposé de 49.87% sur son revenu.   Même avec tout mon temps supplémentaire qui parfois double mes heures, je suis encore bien loin de ça.

INEPTIE 2 : « Tu vas devoir payer des milliers de dollars lors de ta déclaration d’impôts. »
LA RÉALITÉ.  Lors de ma dernière déclaration d’impôts, j’ai au contraire été remboursé de l’équivalent d’un mois de salaire. Il faut dire que je me paie un excellent comptable.

INEPTIE 3 : « Quand tu as une augmentation de salaire, ton pourcentage d’impôts augmente. Par conséquent, tu reçois encore moins d’argent sur ton chèque qu’avant ton augmentation. »
LA RÉALITÉ.  Je me suis attaqué à cette croyance particulière il y a quelques mois sur Facebook, avec le statut suivant :

Il y a un mythe qui m’intrigue depuis plusieurs années, celui de l’augmentation qui appauvrit. Le fameux « J’ai reçu une augmentation, je tombe maintenant dans un autre bracket d’impôts, donc je paye beaucoup plus d’impôts, donc je ramène moins d’argent clair. »

Je pense que l’on a tous déjà entendu parler de cette histoire. Mais est-ce que ça vous est déjà arrivé personnellement, d’avoir une augmentation qui diminue votre revenu ?

Je dis que c’est un mythe parce que c’est quelque chose que j’ai souvent entendu, mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui l’a vécu. De plus, il me semble que si cette situation existait vraiment, il y a longtemps que les travailleurs ce serait plaint et auraient renversé le gouvernement pour une telle injustice.

Pas un seul des répondant n’a pu confirmer la réalité de cette rumeur. Vrai, en gagnant plus d’argent, on paie plus d’impôts. Mais on reçoit également plus d’argent sur notre chèque de paie. Cette rumeur n’est donc qu’un mythe.

INEPTIE 4 : « Est-ce que tu peux sérieusement affirmer que tu es plus heureux avec de l’argent. »
LA RÉALITÉ.  Oui ! Je le suis.  Vraiment !

Beaucoup de gens vont nous servir la formule classique comme quoi l’argent ne fait pas le bonheur.  Car le bonheur se trouve dans tes relations avec les gens, la nature, la famille, l’amour, la vie. Eh bien justement, en ayant passé ma vie pauvre, ce ne sont que dans les choses gratuites que j’ai trouvé mon bonheur : Les arts, la nature, le vélo, les longues marches dans les vieux quartiers pré-huppés de Ville Émard et Verdun, mes retours aux études (Gratuits jusqu’à six mois après la fin de celles-ci alors qu’il faut rembourser, mais quand même.), l’exercice, le jogging, l’exploration urbaine de lieux abandonnés, ma passion pour l’histoire de ma région d’origine, etc.  Hey, je considère encore que mes 40 jours d’itinérance de l’été de 2020 ont été l’une des plus formidables expériences de ma vie.

Quant au côté amour et/ou sexe, ma pauvreté ne m’a jamais empêché d’obtenir l’un et/ou l’autre.  J’ai également eu quatre enfants, aujourd’hui tous adultes et partis fonder leurs propres familles.

Cependant, sans argent, je ne pouvais pas aller bien loin.  Le logis, l’électricité, la nourriture, le téléphone, les vêtements, les soins dentaires, le transport, les soins des yeux… Tout le long de ma vie, chacune de ces dépenses nécessaires m’ont été problématiques, venant ternir mon quotidien. Maintenant que je gagne bien ma vie, je n’ai plus ces soucis.

L’argent améliore même ma santé, puisqu’il me permet de recevoir promptement les soins qui me sont nécessaires.  Alors oui, maintenant que je n’ai plus de soucis d’argent, j’affirme sincèrement que suis beaucoup plus heureux que lorsque je n’en avais pas.

Comme si le fait d’avoir de l’argent équivalait à perdre tout le reste.  Ce qui est sérieusement l’une des façon de penser les plus stupides qui soient.

INEPTIE 5 : « Un plus gros salaire nous porte à faire de plus grosses dépenses.  Alors peu importe ce que l’on gagne, on finit quand même avec rien au bout du mois. »
LA RÉALITÉ.  Pour les dépensiers compulsifs, je suppose que c’est la réalité.  Mais contrairement à eux, recevoir de l’argent ne me donne pas le réflexe stupide d’aller visiter les boutiques réelles et/ou en ligne en me disant « Qu’est-ce que je pourrais bien m’acheter? »

Mais attention, je ne suis pas abstenu de faire de grosses dépenses. J’ai commencé par le remboursement de mes dettes.  Je n’en ai plus une seule depuis mai dernier.  Et aujourd’hui, quatre mois plus tard, j’ai $9 157 en banque, que je ne sais pas quoi faire avec. Et ça continue de monter, bien que je me sois payé optométriste, podiatre, orthésiste, dentiste, dermatologue, et autres cliniques, toutes privées, qui ont réglées tous mes problèmes de santé, vite fait, bien fait.

Dépenser intelligemment, c’est savoir mettre ses priorités à la bonne place.

INEPTIE 6 :  « Ça sert à rien de faire du temps supplémentaire parce que plus je travaille et plus on m’enlève d’argent sur ma paie. »   
LA RÉALITÉ.  Oui, ça sert à quelque chose, de faire du temps supplémentaire. Parce que plus je travaille et plus on m’ajoute de l’argent sur ma paie. Mais voilà, lorsqu’ils reçoivent leur paie, la majorité des gens vont immédiatement consulter leur relevé, afin de voir combien d’argent ils ont vraiment gagné, avant les retenues à la source.  Ils mettent donc leur focus sur l’argent imaginaire, celui qu’ils n’ont pas reçu.  Et ils se frustrent tellement sur ce 25% qu’ils n’ont pas, qu’ils s’empêchent d’apprécier le 75% qu’ils reçoivent.

Jusqu’au mois de juillet dernier, alors que ça faisait un an et dix mois que je travaillais au CHSLD, je n’avais encore jamais consulté mon relevé de paie.  Pourquoi l’aurais-je fait?  Je suis pleinement satisfait du montant qui est déposé dans mon compte de banque à toutes les deux semaines. Alors à quoi est-ce que ça me servirait, de savoir combien d’argent je ne recevrai jamais? À part frustrer, et ce inutilement puisque c’est un problème pour lequel il n’y a pas de solution.

Les inepties suivantes ont rapport au crédit. 
Les gens sont épouvantés lorsqu’ils apprennent que je possède une marge de crédit de $30 000 avec ma banque, ainsi que trois cartes de crédit actives, ce qui fait que je vaux au total $80 000 en crédit.  Ce qui nous amène à :

INEPTIE 6 : « Tu dois crouler sous les dettes. »
LA RÉALITÉ.  Du tout !  Tel que je l’ai déjà montré lors d’un précédent billet, voici ce que je dois sur chacune de ces marges.

Mon secret?  Je gère aussi mon crédit de manière intelligente.  C’est-à-dire que je paie tout avec mes cartes de crédit.  Puis, dans un laps de temps allant de 1h à 48h, je me branche sur le site de ma banque et je les rembourse au complet.  Par conséquent, je ne paie pas un sou d’intérêt lorsqu’arrive l’échéance mensuelle.

Vous vous demandez probablement pourquoi est-ce que je perd mon temps à tout payer à crédit si j’ai déjà cet argent en banque. Ce qui nous amène à … :

INEPTIE 7 : « C’est bien mieux de tout payer comptant (ou par interac). »
LA RÉALITÉ.  Au contraire ! Il y a deux raisons pour ça.

Raison 1: À chaque fois que tu utilises ta carte bancaire, tu paies des frais de service. La carte de crédit, par contre, ne charge rien si on la rembourse avant échéance.

Raison 2: Tout payer à crédit me rapporte gros.  Voici mes trois cartes de crédit et ce que j’en fais.

  • Visa Récompense, pour mes achats en ligne.  Chaque achat me rapporte des points récompense.  Ce qui me rapporte entre $100 et $200 par année, que je mets en remboursement de cette même carte.
  • Visa MOI, pour l’épicerie et la pharmacie.  Déjà que j’accumule des points MOI avec ma carte MOI, l’avoir liée à une carte de crédit MOI double mes points bonus.  Ce qui me rapporte en moyenne de $25 à $100 par mois d’épicerie gratuite.
  • Visa Élite Avion Récompenses.  Sur celle-ci, j’y ai souscrit une assurance voyage et une assurance invalidité.  Et puisqu’elle est liée à mes autres Visa, j’y ai accumulé tellement de points Avion que j’ai reçu le courriel suivant il y a quelques semaines.

Bon, pour l’instant, je ne sais pas où aller ni avec qui.  Mais lorsque le moment (et la personne) arrivera, on pourra aller encore plus loin.  Et ce gratuitement. 

Sans oublier que mes Visa sont également liées avec ma carte Pétro Canada, ce qui me rapporte encore plus de rabais à la pompe, et encore plus de Pétro Points.  Au bout de l’année, ça équivaut à trois ou quatre plein d’essence gratuit.  Avec l’économie actuelle, ça se prend bien.  Alors quand on additionne tout ce que le crédit me rapporte, et ce sans me coûter un sou en intérêts puisque je rembourse toujours avant échéance, je serais fou de m’en passer.

Par contre, savez-vous ce qui ne rapporte rien et coûte de l’argent ? Je vais vous le dire, moi : Un compte de banque. Eh oui ! À cause des frais de tenue de compte, la banque se sert directement dans vos économies sur une base mensuelle, diminuant ainsi le montant d’argent que vous possédez, et ce non-stop.

Ce qui fait que contrairement à la croyance populaire, les cartes de crédit rapportent des intérêts. Tandis que garder de l’argent en banque, c’est le gaspiller.

INEPTIE 8 : « Les cartes de crédit, ça sert à rien, à part de s’endetter.  Si tu peux pas payer tes achats cash, c’est parce que t’as pas à te le payer. »
LA RÉALITÉ.  Dites, vous en connaissez beaucoup, des gens qui ont payé leur automobile en un seul versement d’argent comptant ? Pas moi, en tout cas.  Et loin d’être un signe de prospérité, cette pratique déclenche aussitôt une enquête auprès des autorités.  Car en général, lorsqu’un achat aussi onéreux est payé en argent comptant, c’est qu’il s’agit d’argent non déclaré, trop souvent produit d’activités criminelles.   

La première fois que j’ai voulu acheter une automobile, celle-ci m’a été refusée.  Puisque je n’avais jamais payé quoi que ce soit à crédit, je n’avais aucun dossier de crédit à mon nom.  Par conséquent, je n’avais rien pour leur prouver que j’étais un bon payeur.

La solution pouvait sembler simple : faire la demande pour une carte de crédit.  Je l’ai fait.  Trois fois.  À Visa, Mastercard et American Express.  Elles m’ont toutes été refusées.  Puisque je n’avais jamais eu de carte de crédit, je n’avais aucune preuve comme quoi je pouvais payer une carte de crédit.  Donc, puisque ça prend du crédit pour avoir du crédit, sans avoir de crédit je ne pouvais pas avoir de crédit.

Ce n’est qu’en 2012 que j’ai vu, sur le site de ma banque, que celle-ci offrait une carte de crédit Visa liée aux comptes de ses clients.  J’ai sauté sur l’occasion et je me suis peu à peu construit un crédit, en la remboursant toujours avant échéance, et en acceptant toutes les offres d’en augmenter la limite. Ceci m’a été très utile quelques années plus tard, alors que je traversais un mauvais moment financier, dans lequel le coût de la vie dépassait de beaucoup mes revenus.  À ce moment-là, j’avais atteint $6 000 de dette sur ma Visa. 

Puisque ma Visa provenait de ma banque, la banque savait combien je devais sur ma Visa. Aussi, elle m’a fait une offre.  Elle me donne une marge de crédit de $10 000 à 3,9% d’intérêt, en me suggérant de l’utiliser pour payer ma Visa qui est à 21.9%. J’ai accepté.  Ainsi, tout le monde y a trouvé son compte : Ma banque a fait du profit avec les intérêts. Visa m’a vu comme étant un bon payeur à qui on peut faire confiance avec une plus grande limite de crédit.  Et j’ai épargné 18% sur ce $6 000, c’est à dire $1 080.

Au fil des années, tout comme je le fais avec mes cartes de crédit, j’ai accepté les offres d’augmentation de ma marge de crédit bancaire.  Ce qui fait que j’ai maintenant un excellent dossier de crédit.  Même si un incendie détruisait tout ce que je possède, je ne me retrouverai plus jamais dans la rue.  En moins de 24h, je peux me re-loger, me re-meubler et racheter tout ce que j’aurai perdu. Et si, pour une raison X, l’une de mes cartes cesse de fonctionner, j’en ai deux autres + une marge de crédit bancaire. Peu importe ce qui peut m’arriver, je suis couvert. Cette sécurité a fait disparaitre tous mes soucis face à l’avenir.

Tous ces exemples démontrent que non seulement le crédit est utile, il est nécéssaire.

La morale de cette histoire, c’est qu’il ne faut jamais écouter les conseils financiers de ceux qui ne savent pas gérer leur budget, qui n’ont jamais eu d’argent, et qui agissent de manière à ne jamais en avoir.

Quelques règles de vie apprises à la dure.

Ces opinions ne sont pas politically correctes. Mais elles sont réalistes.

L’argent est important.
À chaque fois qu’on me sert le cliché stupide de l’argent ne fait pas le bonheur, je pose cette question: Est-ce que le bonheur paye la nourriture, le loyer, l’électricité, le téléphone, les vêtements, l’éducation et les soins de santé ? Tout ça, c’est l’argent qui le paye. Essaye donc de le trouver, le bonheur, quand tu manques de tout.

La fonction première de l’argent n’a jamais été de faire le bonheur. Ça a toujours été de pouvoir se procurer des choses de première nécessité afin d’assurer notre survie ainsi que celle de notre famille. C’est facile de rabaisser, lorsque l’on reproche à quelque chose de ne pas remplir une fonction qui n’a jamais été sienne pour commencer. C’est comme reprocher à un aigle de ne pas nager, ou à un saumon de ne pas voler.

Alors lorsque quelqu’un te dit que tu manques de valeur morale si tu attaches de l’importance à l’argent, cesse de fréquenter cette personne.  C’est un imbécile.  Ou pire encore : quelqu’un qui veut te voir dans la misère.

Ne cours pas après les femmes.  Cours après l’excellence.
J’ai déjà été ce gars qui mettait sa priorité sur les femmes.  C’était à l’époque où je n’avais aucun diplôme d’études.  Pas de travail.  Pas d’argent.  Pas de force ni de santé ni de beauté.  Pas de but.  Pas de vie.  Rien.  Pas étonnant qu’aucune femme qui en valait la peine ne voulait de moi.  Je me retrouvais donc avec celles qui restait, des encore plus loser que moi.  Par conséquent, je n’ai eu que des relations médiocres, dont la plupart m’ont saboté ma vie pendant de longues années.

Je suis retourné aux études.  J’ai suivi plusieurs différentes formations.  J’ai pris soin de ma santé, ma forme physique et mon apparence.  J’ai grimpé les échelons côté carrières.  Et maintenant, comme on a pu voir dans ma série de billets Noémie, ou le rêve devenu réalité, voilà que sans même essayer, je plais au genre de jeunes femmes que je croyais qui n’existait que dans mes rêves les plus fous.   

Ce n’est qu’en mettant ta priorité sur toi-même que tu deviendras une priorité pour les femmes. Car les femmes imposent des règles pour les beta, mais les brisent pour les alphas.

90% de ta perception de la réalité n’est que le produit de ton imagination.
Sérieusement, tout se passe dans ta tête.  Devant la même situation, une personne peut angoisser alors que l’autre va être confiant.  Une personne sera triste alors que l’autre sera heureuse.  Une personne sera méfiante et se fera tout plein de scénarios négatifs qui vont gâcher sa journée et la portera à poser des gestes qui causeront des problèmes à son entourage, tandis qu’une autre fera confiance et avancera dans sa vie.  Il y a une raison pourquoi beaucoup de gens disent que l’on créé son bonheur soi-même.  Parce que tout dépend de la façon que tu choisis de percevoir ce qui t’entoure et ce qui t’arrive.

C’est là que se situait mon erreur avec Noémie. Toutes les limites que je me suis imposé, et qui ont fini par venir à bout de notre relation, aucune d’entre elles ne venait de Noémie. Elles n’étaient que le produit de mon imagination.

Ce que les autres pensent de toi n’aura aucune influence sur ta vie.
Pense à Donald Trump.  Il vient d’être reconnu coupable de crimes.  Est-ce que ça a changé quoi que ce soit à sa vie?  Du tout!  Un an plus tard, il a été réélu.   

Quoi que tu fasses ou non, il y aura toujours des gens qui vont t’encourager et t’admirer, et d’autres pour te dénigrer et te rabaisser.  Alors fais donc ce que tu veux, et fuck l’opinion des autres.  Et si leur opinion met un mur entre vous, dis-toi bien que personne n’est nécessaire à ta vie.  Et avec une population de huit milliards d’êtres humain sur terre, ce ne sont pas quatre ou cinq petits losers aux opinions médiocres qui vont être irremplaçables par de nouveaux amis de bien meilleure qualité.

Un passe-temps est une perte de temps. 
Nous naissons tous avec un nombre X de jours de vie à vivre.  Les jours où l’on ne se construit pas sont des jours perdus. 

Entendons nous, il n’y a pas de mal à relaxer de temps en temps à regarder un film, jouer à des jeux, même regarder un épisode ou deux d’une série.  Mais lorsque l’on y consacre tout notre temps libre, on gâche notre vie. Personne, sur son lit de mort, ne va se dire « J’aurais dû passer plus de temps sur World of Warcraft. »

Ne laisse pas un endetté te dire quoi faire de ton argent.
Cette phrase est à prendre au sens propre, mais aussi au sens figuré.  Une personne qui te dit comment réussir là où elle a échoué ne connait rien sur le sujet.  Au plus, on peut apprendre de ses erreurs afin de ne pas les refaire nous-mêmes.  Mais il reste que la seule personne qui peut prodiguer des conseils qui permettent de réussir, c’est celle qui a réussi.

La réussite ne tient qu’en trois points : Action, discipline, ajustement.
Se contenter d’y penser, ce n’est pas suffisant.  Voilà pourquoi il faut passer à l’action.  Pour persévérer, ne pas abandonner en chemin, ça prend de la discipline.  Et puisque tout change tout le temps, il faut s’ajuster à cette nouvelle réalité.  Cette formule s’applique dans tous les domaines, sans exception. 

Toi seul(e) peut être ton propre sauveur.
Mégane, une de mes ex, cherche toujours quelqu’un pour la sauver.  Au lieu de vivre dans ses moyens, elle cherche quelqu’un de qui dépendre financièrement.  Au lieu de manger mieux et s’exercer pour perdre du poids, elle a recours à des vendeurs de produits miracles et à des cliniques qui ne font maigrir que son compte de banque.  Au lieu de faire les efforts requis pour améliorer son sort, elle prie à des divinités païennes, elle dépense une fortune en roches polies et en cristaux, en séances de tarot, et elle écrit des Lettres à l’Univers afin d’obtenir ce qu’elle désire.  Ça fait cinq ans que je la connais, ça fait cinq ans que je la vois faire ça, et ça fait cinq ans que je la vois perdre son temps et son argent car elle refuse de voir que rien de tout ça n’a jamais fonctionné.

Si elle y mettait son argent dans un gym plutôt que dans des produits inutiles et cliniques.  Si elle mangeait mieux, au lieu de consommer n’importe quoi à n’importe quelle quantité.  Si elle travaillait plus, au lieu de solliciter des interventions divines et mystiques.  Alors tous les aspects de sa vie s’amélioreraient.

Dans la vie d’un homme, il y a cinq choses à éviter absolument : Le jeu, la cigarette, l’alcool, les drogues et le mariage. 
Elles ont toutes ceci en commun : ça coûte cher, ça ne rapporte aucun bénéfice, et ça ne comporte que des risques.

Ne te plaint jamais, mais n’hésite jamais à porter plainte.
Personne n’aime celui qui va se plaindre sans jamais rien faire pour régler son problème.  Surtout lorsqu’il existe des solutions.  Par exemple, dans ma série de billets (encore inachevée) Locataire -VS- Propriétaire, je raconte les magouilles et fraudes que mon propriétaire me fait subir depuis des années.  Est-ce que je me contente de m’en plaindre sans rien faire?  Du tout!  J’explique que j’ai ramassé toutes les preuves de ce que je raconte, que j’ai déposé une plainte au Tribunal Administratif du Logement, que ma plainte a été reçue, et que nous attendons de passer en Cour, pour ce qui ne pourra être que ma victoire.

Il existe un moyen de parler des petits malheurs de la vie sans se plaindre, et c’est en apportant une solution. Par exemple, « je me suis tordu la cheville », c’est se plaindre. Mais « Je reviens de mon podiatre car je me suis tordu la cheville » , c’est raconter une anecdote.

Trop parler est nuisible.
Ne dis pas aux gens plus que ce qu’ils ont besoin de savoir.  Dans le meilleur des cas, ça ne servira à rien.  Dans le pire, ça va te nuire.  Beaucoup de gens se sont sabotés en parlant de choses qui auraient dû rester secrètes.

Ne fais pas compétition à quelqu’un qui est meilleur que toi.  
Même si tu gagnes, ça te collera l’étiquette bien méritée de personne désagréable.  Collabore plutôt avec l’autre, tu apprendras et tu monteras à son niveau.

Une opportunité qui n’est pas saisie lorsqu’elle se présente est une opportunité qui ne reviendra jamais.
Et surtout, n’écoute jamais ceux qui vont tenter de te convaincre de « le faire plutôt la prochaine fois. »  Il n’existe aucune garantie comme quoi une chose disponible maintenant le sera tout autant plus tard.  Et ceci est une règle universelle.

Beaucoup de choses futiles sont importantes.
Facebook est futile. Mais si tu n’en a pas un, tu n’as pas autant contacts que le reste de la population. La beauté physique est futile car c’est l’intérieur qui compte. Mais si tu n’est pas attrayant de l’extérieur, personne n’aura envie d’aller le découvrir, ton intérieur. La mode est futile. Mais si tu ne t’habille pas de la manière appropriée selon l’endroit, l’occasion et les standards établis du moment, tu ne seras pas pris au sérieux.

Les conséquences de la conflictuodépendance

Voilà un bon moment que je n’avais pas parlé des conflictuodépendants. Il s’agit de gens qui souffrent d’une estime de soi aussi basse que profonde, souvent à cause d’une enfance et adolescence dans laquelle ils ont été constamment rabaissés par leur entourage.  Ils sont complexés, en général parce qu’ils sont ou bien obèses, laids, faibles, pauvres, de mauvaises familles, et/ou toute autre raison qui puisse nous attirer les moqueries et le mépris social. 

Devenus adultes, trop lâches pour être capables de travailler sur leurs problèmes et les régler, ils ont recours à la seule option qui est à leur portée afin de se sentir mieux avec eux-mêmes : Tenter de rabaisser les autres plus bas qu’eux. Ainsi, puisque leur bien-être moral dépend des situations de conflit, ça fait d’eux des gens conflictuodépendants.

Je vais vous présenter une situation potentiellement négative, tirée de ce que je vis en ce moment.  Puis, je comparerai deux réactions : Celle de la personne confluctuodépendante, et celle de la personne normale.

LA SITUATION.
Je déménage bientôt pour retourner dans ma Montérégie d’origine. Habitué d’être membre au gym de la chaine Éconofitness, j’ai cherché sur Google pour voir s’il y en avait dans la région. J’ai été déçu de voir que non. Par contre, il y en a une dizaine d’autres.  Deux appartiennent à des chaînes bien connues, soit Énergie Cardio et Nautilus Plus, tandis que les autres sont des gyms privés ou indépendants.

Seconde déception : Si les chaînes affichent clairement leurs tarifs (avant taxes), les gyms indépendants ne disent pas un mot sur le sujet. Ils utilisent des termes comme tarifs avantageux, ainsi que forfaits économiques. Mais à part ça, pas un ne daigne afficher ses prix.

J’ai cru avoir trouvé une exception en constatant que la page web de l’un d’eux avait une sections TARIFICATION. J’ai déchanté en y cliquant. Au lieu d’y trouver une grille tarifaire, on a plutôt droit à ce texte :

Lire ceci m’a allumé une alarme dans la tête. Je sais par (mauvaise) expérience qu’il y a deux raisons pourquoi un commerce va refuser de dire franchement ses prix dès le départ.

RAISON 1 : C’est très onéreux. Dans ce temps-là, le commerce fragmente le produit, chaque partie ayant son tarif qui lui est propre. Par exemple, une automobile sera divisée ainsi : Le produit principal qui est l’auto elle-même, Puis, les options, c’est-à-dire les pneus, l’antirouille, l’antivol, les assurances, etc. Évidemment, puisqu’il est impossible de rouler sans pneus et illégal de le faire sans assurance, et que les assurances vont t’obliger à prendre l’antivol et l’antirouille, on n’a d’autre choix que d’acheter ces options et on ne sait jamais combien on paie avant les toutes dernières secondes, soit lorsque vient le moment d’apposer notre signature sur le contrat. Et à tout coup, c’est beaucoup plus cher que l’on espérait.

RAISON 2 : Leur but premier est de vous soutirer le plus d’argent possible. Pourquoi se contenter de charger $100 pour un produit si le client a les moyens d’en payer $2000? Voilà pourquoi, au lieu de vous dire leurs prix, la première question qu’ils vont vous poser est « Quel est votre budget? » Et à chaque fois, non seulement on ne vous vendra pas ce qui vous convient, ça va vous coûter entre 60% et 110% de plus que la limite que vous aviez pourtant établie en répondant à cette question.

Je me suis fait avoir deux fois de cette manière. La première fois pour un vélo. La seconde pour un système de son. Je me suis juré qu’il n’y en aurait pas de 3e. Maintenant, quand on me pose cette question, je réponds : « Mon budget, c’est : Voir ce que vous offrez, voir combien ça coûte, et voir si ça me convient. »

Bref, lorsque j’ai lu le texte au sujet de la tarification de ce gym, j’ai compris immédiatement que s’inscrire là coûte beaucoup plus cher que chez Nautilus Plus ou Énergie Cardio. Parce que si c’était le contraire, ils n’auraient aucune hésitation à le dire.

LA RÉACTION D’UNE PERSONNE CONFLICTUODÉPENDANTE.
D’instinct, il reconnait une situation dans laquelle il peut confronter l’autre sur son hypocrisie et avoir raison contre lui.  Dans son besoin vital de rabaisser autrui plus bas que lui, il ne peut pas laisser passer une telle opportunité. Prévoyant se rendre à ce gym pour les confronter, il réfléchit au sujet de tout ce que le gym pourrait lui dire.  Et à chaque phrase potentielle, il planifie d’avance de cinglantes répliques.

GYM : « Bonjour!  Comment puis-je vous aider?»
LUI :
« J’aimerais connaître votre grille tarifaire pour vos différentes options. »

GYM : « Ça dépend! Quel est votre budget? »
LUI: « Ah bon!? Dès le départ, la première chose qui vous intéresse, c’est mon argent?  Donc, dans le fond, ce que je recherche, de quoi j’ai besoin, ça, vous n’en avez rien à chier. »
GYM : « Oui mais je ne peux pas savoir ce à quoi vous avez droit si je ne sais pas combien d’argent vous êtes prêt à investir. »
LUI : « Quoi, vous travaillez ici, et vous ne connaissez même pas les prix de vos propres services? Est-ce que je pourrais parler à quelqu’un de compétent qui connait son travail? »
GYM: « C’est que nous offrons tellement de différents services qu’il me serait impossible de vous donner tous nos différents prix comme ça dès le départ. »
LUI : « Vous refusez de donner vos tarifs sur le net. Vous refusez de donner vos tarifs par téléphone. Et là vous refusez de donner vos tarifs en personne. J’ai jamais vu un commerce avoir peur à ce point-là de dire combien il charge. Du moins, pas un commerce honnête.»
GYM: « C’est que je dois savoir ce qui vous intéresse dans un gym.  Comme ça, je pourrai savoir quel forfait vous convient le mieux. »
LUI: « Ben oui, chose!  Tu veux tellement savoir ce qui m’intéresse, que ta première question est de me demander combien j’ai d’argent dans les poches. Est-ce que ça prend une formation en menterie et en hypocrisie pour travailler ici, ou bien c’est un talent naturel? »
GYM : « Écoutez!  Si on ne commence pas par fournir nos tarifs, c’est parce que justement, il y a trop de gens qui ne pensent qu’à l’argent.  Nous croyons que la qualité d’une salle d’entrainement sérieuse se mesure non pas à ses tarifs mais bien à l’équipement fourni, à l’ambiance générale de l’endroit et à la propreté des lieux. »
LUI : « Traduction : Tu as de l’équipement, de la musique, et tu laves les plancher. Comme tous les autres gyms de la planète, finalement. Ce qui en revient à dire que la seule différence entre ce gym-ci et les autres, c’est vos prix abusifs. Et vous le savez très bien qu’ils sont abusifs. C’est la raison pour laquelle vous êtes obligés de nous manipuler à venir ici si on veut les connaître.  Et même en venant, vous ne nous les dites pas plus. C’est pas un peu hypocrite? »
GYM : « Si ça ne vous convient pas, rien ne vous empêche d’aller vous abonner ailleurs. »  
LUI: « Attend!?  Tu dis que les prix ne me conviennent pas, mais en même temps t’as jamais voulu me dire les prix.  Wow!  Juste… Wow! »  (Aplaudit lentement.)
GYM : « Je ne vais pas perdre mon temps à dire nos tarifs à quelqu’un qui ne va pas s’abonner. »  
LUI: « HEIN!? 
Non seulement tu lis dans ma tête, mais t’es capable de voir le futur?  Pour vrai, là?  Tu te prétends vraiment télépathe et clairvoyant?   Sérieux, là, tu crois vraiment à ce que tu dis? Ok, wow!  J’ai déjà vu des gens qui n’ont pas les deux pieds sur terre… Mais pour être à ce point-là déconnecté de la réalité, ça tombe dans le domaine du handicap mental.  As-tu déjà pensé à consulter un psychiatre?« 

Lorsque l’on pique quelqu’un au vif en le confrontant avec des preuves de son hypocrisie et du manque de logique de ses arguments, il est très rare que la personne ainsi acculée au pied du mur reste calme et posée.  Le conflictuodépendant le sait.  Voilà pourquoi il attaque l’autre sans répit en parsemant ses répliques d’insultes.  Il cherche à provoquer chez l’autre une contre-attaque violente.  Verbale bien sûr, mais physique serait encore mieux. 

C’est un comportement classique chez le conflictuodépendant, d’agresser quelqu’un pour le faire réagir, dans le but de se faire ensuite passer comme étant la victime de cette personne.  Et pour éviter que ça ne soit qu’un cas de sa parole contre celle de l’autre, il va même jusqu’à songer à acheter une caméra espion déguisée en stylo qu’il portera à la poche de chemise.  Comme ça, il pourra exposer sur le net le mépris, les insultes, les engueulades, les menaces, voire même les voies de fait, de l’employé / du gérant / du propriétaire de ce gym.

Qu’est-ce qui pousse un conflictuodépendant à planifier de transformer une manoeuvre tarifaire légale en conflit haineux et violent pour détruire la réputation d’un commerçant avec qui il ne voudrait même pas faire affaire pour commencer?  Comme tout le monde, les confictuodépendants se sont déjà fait avoir. Et bien qu’ils soient revanchards, ils sont trop lâches pour être capables de se battre pour obtenir justice contre ceux qui les ont vraiment lésés.  Ils vont donc rechercher activement des situations potentiellement semblables.  Ils vont ensuite provoquer eux-mêmes ces situations.  Ils cachent leurs motivations mesquines en appelant ça « Avoir un grand sens de la justice. » 

Qu’est-ce que ça lui rapporte de bien? La satisfaction morale d’avoir renversé les rôles agresseur-victime. La justification de savoir que sa cible l’aura bien mérité. La fierté d’avoir exposé publiquement un arnaqueur.  Et il se vante que, par ses actions, il va diminuer le nombre des victimes potentielles de ce commerce.

Qu’est-ce que ça peut lui rapporter de mal?  Ça, c’est une question sur laquelle les confluctuodépendants ne prennent jamais le temps de réfléchir avant d’agir. 

Par exemple, dans ce cas-ci, si on y réfléchit, on comprend aisément que la Montérégie est un de ces coins de pays peuplés de petites villes et de villages dans lesquels tout le monde connait tout le monde. Et c’est encore plus vrai depuis que nous sommes tous reliés par Internet. Un commerçant a forcément beaucoup d’amis et de contacts dans la communauté. Et pas n’importe qui.  Car s’il charge plus cher que ses concurrents, il attire forcément les citoyens plus plus aisés.  Donc les notables, les gens qui ont des connexions, les gens haut-placés, membres de la chambre de commerce, maires, députés… Et ces gens-là vont bien se foutre que le confluctuodépendant aille raison ou non d’agir ainsi.  Pour eux, il ne sera rien d’autre qu’une pauvre merde qui cherche à détruire la réputation et le commerce d’un de leurs amis, parents, conjoint, associé, etc.  Et tous ces gens n’hésiteront pas à le décrire comme tel dans tout leur entourage. En un rien de temps, le conflictuodépendant va devenir l’une des personnes les plus méprisées de la région. Une belle façon d’auto-saboter sa réputation, sa vie sociale et ses recherches d’emploi.  Pas la chose la plus brillante à faire quand ton but en déménageant est justement de refaire ta vie en mieux.

Et le plus aberrant, c’est qu’à la base, le confluctuodépendant a monté tout un plan digne d’un scénario de film d’espions, en n’ayant aucune preuve que le gym commencerait par lui demander quel est son budget.  Pour préparer une contre-attaque en prévision d’une attaque qui, pour autant qu’il le sache, n’arriverait probablement jamais, il faut être parano quelque chose de rare.

Et à l’inverse, il y a:

LA RÉACTION D’UNE PERSONNE NORMALE.
Je n’ai pas envie de payer plus cher pour les mêmes services que je peux trouver ailleurs. J’irai donc m’inscrire chez Nautilus Plus ou Énergie Cardio qui, eux, affichent leurs prix.

Voilà!  Ça finit là! Pas de baratin.  Pas de pression.  Pas de facture plus élevée.  Pas de sentiment inconfortable comme quoi on me prend pour un con. Pas de frustration.  Pas de confrontation.  Pas d’insultes.  Pas de mépris.  Pas de mauvaise réputation.  Pas de conséquences négatives.  Pas d’ennemis.  Pas d’ennuis.

Bon nombres de conflits dans lesquels nous sommes mêlés n’existeraient même pas si nous ne les avions pas d’abord provoqués nous-mêmes.  Quand on se rend compte de ça, et que l’on prend le temps de réfléchir aux conséquences, alors on apprend à choisir nos batailles. 

Le handicap du perfectionnisme

Au sujet des entrevues d’emploi tout le monde connait cette grande classique: Lorsque l’employeur demande « Nomme-moi ton pire défaut », il faut répondre « Je suis perfectionniste! »

On se pense bien malin d’ainsi déguiser une qualité en défaut. Mais en réalité, ce n’est vraiment pas chose à dire. Car au contraire, lorsqu’il s’agit de travail, il n’y a pas pire défaut que le perfectionnisme. Je le sais, j’ai eu à faire avec beaucoup trop de perfectionnistes dans ma vie.

Il y a trois ans, j’ai gagné une bourse pour faire un album de BD, avec un an pour le produire. J’ai fini avec un mois d’avance, soit amplement le temps pour le faire imprimer, pour qu’il soit prêt pour le festival de BD. À ce moment-là, un perfectionniste m’a dit :

« Maintenant, il faut juste que tu refasse les quinze premières pages, pour que tes dessins du début ressemblent mieux à ceux de la fin. »

Ce qu’il y a avec l’art, autant dessin que écriture, c’est que plus on le pratique et plus il évolue. Aussi, si je refais mes quinze premières pages, l’art de la seconde version de la page 15 va détonner avec celui de la page 16, ce qui me forcera à continuer de les refaire. Et une fois mes 48 pages refaites, nul doute que de nouveau, l’art de la dernière page sera différent de celui de la première page. Alors si j’écoute le perfectionniste, non seulement n’aurais-je jamais fini mon album dans les temps requis, je vais me condamner à refaire toujours le même travail sans jamais en être satisfait, et sans jamais passer à autre chose. Mon choix se résumera donc à ou bien perdre mon temps à la poursuite d’une perfection que je n’atteindrai jamais, ou bien d’abandonner ce projet éternellement insatisfaisant. Dans les deux cas, ça signifie ne jamais produire l’ouvrage. Je ne l’ai donc jamais écouté, et j’ai produit un album dans lequel mes lecteurs ont pu, en plus de lire les histoires, observer l’évolution du dessin.

Cent fois sur le métier, remet ton ouvrage, que dit le proverbe. Bon, en fait, c’est une déformation populaire. La version originale nous vient de l’écrivain Nicolas Boileau-Despréaux (1636-1711) qui disait :

Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

C’est bien joli, d’essayer d’appliquer à notre époque moderne une opinion tirée d’un poème écrit au XVIe siècle. Mais soyons franc : Je pense qu’on peut s’entendre sur le fait que quand un employé a besoin de se reprendre à vingt fois pour faire son travail correctement, c’est un indéniable signe d’incompétence. Alors à cent fois, imaginez!

À l’époque où j’étais concierge, j’ai passé six mois à être surintendant d’une tour à condos de luxe construite deux ans plus tôt. L’endroit tombait en pièces de tous côtés, car construit trop vite, avec des matériaux de trop mauvaise qualité. L’endroit aurait pu être bien mieux fait. Mais voilà, il aurait coûté beaucoup plus cher, et il n’aurait jamais été terminé dans les temps. C’est que les résidents n’en avaient rien à faire, de la qualité. Ils avaient payé d’avance pour avoir leurs condos à telle date, les condos devaient donc être terminés à telle date, point! Ce qui fut fait, à la satisfaction de tous. Mon travail était donc de réparer les défauts de l’ouvrage à mesure que ceux-ci apparaissaient.

D’ailleurs, l’entrainement pour faire mon travail de concierge, au début, ça a été ça : On me donne les outils, on me donne une description sommaire de la tâche, puis je me débrouille. Mes erreurs, je les fais pendant que je sers le client, et je les corrige immédiatement ou plus tard, tout dépendant s’ils sont visibles immédiatement ou plus tard.

Ça peut sonner cynique, mais de nos jours, les gens ne veulent pas d’une personne qui va faire le travail à la perfection. Ils veulent quelqu’un qui va faire le travail, point! Et si le travail est mal fait, qu’importe! Se plaindre contre tout et contre tous, ça fait tellement partie de notre culture actuelle que même lorsque les gens n’ont rien à nous reprocher, ils le font quand même, en inventant des raisons et/ou en déformant les faits. Les gens ne veulent pas d’un service parfait, ils veulent juste d’un bouc émissaire. Pourquoi croyez-vous que les américains ont élu Trump, après avoir passé huit ans à crucifier Obama.

L’imparfait fera peut-être mal son travail.  Mais il le fera, ce travail. Tandis que le perfectionniste, à toujours poursuivre une perfection qu’il n’atteindra jamais, va toujours travailler plus que tout le monde, pour ne jamais rien terminer. Si Boileau avait vécu de nos jours, sa poésie aurait été toute autre.

Travaillez de votre mieux et dans les temps requis
Oubliez la perfection, c’est une utopie.
Et comme perfectionniste, ne jamais s’afficher.
Sauf si vous ne voulez jamais rien achever.

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Y’A LIENS LÀ.

Dans le même ordre d’idées :
L’inutilité de la perfection.
L’altruisme égocentrique.

Comment la vaseline a sauvé mon couple.

Ou : Survivre intelligemment aux punaises de lit.

Février 2015.  Tu parles d’un mois pour déménager.  Il fallait en plus que ça tombe dans l’hiver le plus froid de ce siècle.  Mais voilà, c’est le mauvais côté d’être concierge résident : Quand tu perds ta job, tu perds ton logement.  Mon contrat est arrivé à termes et n’a juste pas été renouvelé. 

C’est que l’année précédente, j’avais quitté l’édifice à logements construit en 1964 à Notre-Dame-de-Grâces pour m’en aller dans une  tour à condos de luxe de 32 étages, construite en 2012 sur l’Île-des-Soeurs.  Mon expérience m’a donnée dès le départ le poste de surintendant.  J’étais le chef d’une équipe de quatre concierges, et le seul à résider sur place. M’être hissé d’artiste sans le sou d’un sous-sol à Ville-Émard à résident d’un condo à l’Île-des-Sœurs en à peine plus de deux ans, inutile de dire que j’en pétais d’la broue par hectolitres.

Trois mois plus tard, la direction a congédié la moitié de mon équipe, transformant mon statut de surintendant résident à esclave disponible 24/7.  Non pas que ça changeait tellement les choses.  Je n’étais libre que les mardis et mercredis de 8:00 à 17:00, et mon seul jour de congé fut Noël.

Trois autres mois après, ils ont calculé que finalement, en faisant affaire avec une firme extérieure pour le ménage, et en louant à plein prix le condo dans lequel ils me logeaient, ça leur reviendrait encore moins cher.  On m’a donc remercié de mes services. Au moins, être congédié m’a donné droit au chômage, ce qui m’a permis d’embarquer immédiatement dans un programme de démarrage d’entreprise, mais ceci est une autre histoire.

Et voilà comment je suis redescendu de ma tour d’ivoire (littéralement) pour le premier étage d’un immeuble de huit logements pas chers dans Hochelaga-Maisonneuve.  Étant originaire d’un milieu pauvre, le changement ne m’affecte nullement le moral.  De toute façon, ce n’est que le temps de retomber sur mes pieds.

Nous nous installons donc, ma blonde et moi, en ce mois de février, et c’est joyeusement que je retape l’endroit.  L’avantage de savoir tout faire, c’est que l’on peut se loger pour pas cher dans un taudis et transformer la place en palace.  J’ai tué les souris, colmaté les brèches des murs par où elles s’introduisaient, calfeutré adéquatement les rebords de fenêtres, réparé la toilette, changé les robinets, arrangé la tuyauterie, réparé les renvois, et surtout décondamné la porte arrière, avant de lui installer une poignée et un verrou.

Les pièces fermées de cet appartement ont des portes coulissantes qui entrent dans le mur, une option que je n’avais encore jamais vue à part dans les mangas.  Ça rajoute un cachet original.  Bref, si taudis, sitôt fait, l’endroit devient rapidement notre petit nid, étroit mais confortable.

Mars 2015 : Un fracas provenant de mon balcon avant me tire de Facebook.  J’ouvre le store.  Il pleut des meubles, en provenance de mon voisin du dessus.  Le bruit, c’était une lampe à pied qui s’est brisée sur mon garde-fou.  Je ne sais pas s’il a décidé de faire le ménage de printemps ou si c’est signe qu’il déménage bientôt, mais je constate qu’il tire ainsi en bas de son balcon un divan, un futon et de la literie.   

Avril 2015 :  Lorsque j’étais jeune célibataire, j’ai vite trouvé stupide de perdre de l’espace et de l’argent en ayant une pièce consacrée uniquement à dormir.  Aussi, j’ai toujours préféré me passer de lit et de chambre et plutôt dormir sur le fauteuil, une habitude que je conserve encore aujourd’hui.  J’ai deux autres raisons de faire lit à part avec ma blonde : Nous ne vivons pas sur le même horaire, et je ronfle.

Vers la fin du mois, je commence à me réveiller la nuit avec une sensation de démangeaisons entre les doigts et les orteils.  Je me demande si je n’ai pas développé une allergie à quelque chose, ou bien si je commence à avoir la peau sèche en prenant de l’âge.

Mai 2015 :  Nouvelle pluie de mobilier de la part du voisin d’en haut.  Je ne suis pas sûr de bien saisir le but de cet exercice.  Ça arrive tellement souvent que Google Map immortalise la chose, du moins jusqu’à leur prochain passage.

Juin 2015 : On fait le ménage.  Alors que ma blonde commence à passer le tuyau de l’aspirateur sur le fauteuil, elle voit, sur le bord d’une couture, une grappe de punaises de lit. On enlève les coussins.  On en trouve une autre.  Et une autre. Et une autre! Et une autre!  Je comprends alors que mon problème de démangeaisons ne se résoudra pas en me couvrant les pieds et les mains de Gold Bond.  Je m’explique également les périodiques pluies de mobilier en tissus du voisin.

De juillet à septembre 2015 : Nous nous sommes adressés au propriétaire et à la régie du logement.  Nous avons eu droit à un traitement au poison de la part du beau-frère du propriétaire, deux autres de la Ville, et deux d’un exterminateur que nous avons personnellement payés.  Rien à faire.  Malgré ces cinq traitements, non seulement le problème persiste, il empire.  Le propriétaire refuse de payer pour faire traiter le reste de l’édifice, et le voisin d’en haut préfère changer de mobilier à tous les deux mois.  Par conséquent, lui continue d’en faire l’élevage, et elles viennent chez nous en passant par les murs.  Plus précisément, par ces si jolies petites portes coulissantes japonaises que j’appréciais jusque-là.

Ma blonde et moi parcourons Google à la recherche d’une solution.  Ses recherches lui apprennent plusieurs caractéristiques de ces charmantes bestioles.  Du côté positif, il y a le fait qu’elles ne volent pas, que les femelles ne pondent que de trois à six œufs, et que leurs pattes ne collent pas sur les surfaces lisses comme le verre, le métal, le vernis et la peinture.  Ça explique pourquoi on n’en a jamais vu sur les murs et aux fenêtres.  Du côté négatif, elles sont extrêmement résistantes au poison.  Seul le DDT peut en venir à bout efficacement, mais c’est maintenant interdit à cause que ça pollue l’environnement.  Pire encore : Elles peuvent survivre jusqu’à trois mois sans être nourries.

De mon côté, je lis des histoires d’horreur de gens qui ont perdu la bataille et toutes leurs possessions contre les punaises.  J’y trouve des témoignages de gens poussés à la dépression par le manque de sommeil, et d’autres tellement désespérés qu’ils en viennent, avant de se coucher, à s’enduire le corps d’acide borique pour les empoisonner. J’en trouve même un qui se couvrait de vaseline le soir dans le but de les engluer, pour ensuite se les scraper du corps avec un couteau à beurre au matin.

Et c’est là que la solution m’a frappée : La vaseline!  Le gars a eu une bonne idée.  Il ne l’a juste pas appliquée adéquatement.

Je monte un plan.  J’en parle à ma blonde.  Elle accepte, mais me prévient que si ça ne donne rien, alors non seulement elle me quitte en n’emportant que les vêtements qu’elle porte, elle ne remettra jamais les pieds ici.  Et peu importe où elle ira habiter, j’en serai persona non grata afin que je ne puisse pas la contaminer.  Je comprends donc que notre avenir en tant que couple va se jouer dans les jours qui s’en viennent.

Première étape : Le grand ménage de l’appartement.  Puis, mettre tout notre linge dans des sacs poubelle, direction la buanderie du coin pour une heure de traitement de chaleur intense.  On jette les sacs, on ramène le linge dans des sacs neufs.  Nous nettoyons précautionneusement le matelas, le sommier et la base de lit.  Nous achetons des housses en vinyle pour le matelas et le sommier.  Ainsi, les punaises ne pourront pas les envahir.  Quant à celles qui sont déjà dedans le sommier, et bien elles finiront par y crever de faim, tout simplement.  Enfin, j’applique la solution qui m’est venue en tête : J’enduis les pattes de lit de vaseline, créant ainsi une barrière entre elles et nous.  Je me procure moi-même un petit lit à pattes, que je graisse aussi.  Puis, je tartine les pattes de chaises, de table, de tables de travail, de meubles.  Enfin, j’en applique à l’intérieur des plaques de prises de courant, et le bas de l’ouverture des portes coulissantes.  Et voilà!  Comme je disais, le gars a eu une bonne idée, avec sa vaseline.  Il n’a juste pas pensé qu’il pouvait plutôt l’utiliser pour empêcher les punaises de se rendre jusqu’à lui.

Automne-hiver 2015 : Le changement est immédiat.  Nous ne nous faisons presque plus piquer pendant notre sommeil.  Je dis bien presque, car les œufs qui ont survécu au blitz ménage et à la sécheuse ont fini par éclore.  Mais dès que la démangeaison caractéristique de ces attaques nous réveille, on se lève immédiatement, on fouille le lit, on la trouve et on l’écrase.

Au bout de trois semaines, après avoir exterminées le peu qui était déjà dans nos draps, et avec la barrière de vaseline qui empêche les autres de grimper jusqu’à nous, nous ne nous faisons plus piquer du tout. Parallèlement, nous en voyons de moins en moins se promener dans l’appartement.

De janvier à mars 2016 : Pas de récidive de piqure, et nous n’en voyons presque plus se promener.  Avec ce que nous avons appris sur les habitudes de ces sales bêtes, nous savons qu’elles continuent de venir la nuit, à la recherche de sang.  Mais puisque nous ne les nourrissons pas, elles n’ont aucune raison de s’installer ici, et ainsi passent leur chemin.  Quant à celles qui avaient nidifiées, elles ont eu amplement le temps de crever de faim.

Avril 2016 : J’ai trouvé un appartement plus grand pour ma blonde et moi pour le mois suivant.  Nous passons avril à appliquer la seconde partie de mon plan : Nous avons vidé une pièce et l’avons lavée avec soin.  Puis, nous avons enduit les coins de bas de murs de vaseline, avant d’en tracer une ligne en bas de l’entrée de porte.  La pièce est donc notre safe place hors d’accès pour les punaises.  Puis, nous inspectons avec soin chaque item avant de l’emboiter et le ranger dans la pièce.  On trouve dans nos affaires plusieurs cadavres de punaises qui n’ont pas pu prospérer après s’être installées.  Dans la boite où je rangeais mes vieux 45 tours, j’en trouve une qui bouge encore, mais à peine.  Je l’écrase.  Ça l’a réduite en poudre, tellement elle était rendue sèche.  Sa résistance exceptionnelle ne lui aura pas servie. 

Cette semaine, nous déménageons.  Nos boites inspectées contenant nos items inspectés sortent de notre pièce inspectée pour le nouvel appartement, inspecté lui aussi. Les vêtements qui sortent d’ici ne nous suivent qu’après avoir fait un nouvel escale à la chaleur intense des sécheuses de la buanderie.  Enfin, nous abandonnons ici divan et lits.  Nous en avons des neufs, déjà livrés et installés là-bas.  Inutile de prendre de risques.  Ce n’est qu’un faible prix à payer pour vivre l’esprit tranquille.

Avoir déménagé l’été dernier, au plus fort de l’invasion, nous aurions été obligés de tout abandonner, tellement elles étaient partout.  Mais avec de la logique, du temps de la patience, et de la simple et bête vaseline, nous avons sauvé la majorité de nos possessions, et surtout nous avons sauvé notre couple.

Quant à nos voisins, eh bien ils continuent de traiter leur problème de punaises à leur façon.

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Y’A LIENS LÀ:

Lisez mes trois articles précédents qui racontent mon désopilant parcours en matière boulot/logis:
Mon article Mon Paradis du Concierge sur Urbania.
12 choses que j’ai apprises à la dure en devenant concierge résident
10 trucs que j’ai appris au sujet des riches en emménageant dans un édifice à condos de luxe

Et s’il vous plaît, joignez la page Facebook de Mes Prétentions de Sagesse, mon Ego l’exige. (Mais moi je demande poliment, hein!?)

Se souvenir afin de pouvoir oublier

Lorsqu’il est question de consulter un psychologue, voici la première chose qui nous vient en tête :  Un vieux barbu binoclard et chauve dans son complet trois pièces de couleur brune, assis sur une chaise, les yeux vers le calepin sur lequel il prend des notes.  Un patient couché sur le dos sur un divan de cuir redressé à la tête, fixant vaguement le plafond.  Des bibliothèques pleines d’épais bouquins.  Les murs où sont encadrés des diplômes.  Une fenêtre, les rideaux tirés.  Et, pour compléter le tout, la phrase « Parlez-moi de votre enfance. »  

C’est à l’âge de vingt-trois ans, sans connaitre rien d’autre de la profession que ce cliché, que je m’y suis attaqué.  Je ne me souviens plus quel était le contexte au juste (c’était tout de même en 1991) mais mon amie, amante et collègue Christine m’avait suggéré de consulter un psy.  Ça m’avait profondément insulté. Non pas qu’elle insinue que je puisse avoir des trouble de personnalité, chose que je reconnaissais déjà volontiers depuis 1987.  Mais plutôt qu’elle s’imagine que je suis con au point de me laisser frauder de la sorte. Je lui ai donc expliqué les cinq arnaques que je percevais dans la pratique de cette profession:

  1. L’arnaque derrière la mise en scène: Le divan confortable, la lumière tamisée, regarder en l’air, c’est juste pour recréer la sensation de détente et de confort similaire à être seul au lit dans sa chambre, afin de t’amener à baisser ta garde, à te croire en situation de confiance.
  2. L’arnaque derrière la règle de regarder dans le vide: C’est pour ne pas regarder le psy en face, et ainsi être moins intimidé, et ainsi être plus facilement porté à se confier.  Comme si on se parlait tout haut en étant seul.
  3. L’arnaque derrière la demande de raconter l’enfance: Peu importe ton problème, le psy va toujours aller vers la solution facile, affirmant que tes problèmes viennent de ta jeunesse.  Eh bien moi j’ai connu des jumeaux identiques qui ont vécu la même enfance.  Or, l’un était un fonceur winner intéressant, et l’autre un timide loser ennuyant.  Bref, ce n’est pas l’enfance, le problème.  C’est la personnalité.
  4. L’arnaque derrière la prise de notes: Le psy n’en a rien à chier de toi.  Il n’a pas que toi comme client.  S’il prend des notes, ce n’est pas pour faire, plus tard, des recherches sur ton problème.  C’est pour les relire avant chaque rendez-vous, pour se souvenir de quoi tu lui as parlé.  Ainsi, il peut commencer chaque séance en te rappelant les sujets de la dernière fois, afin te donner l’impression erronée qu’il est à ton écoute. Oui, tu es cher à ses yeux, mais c’est uniquement parce que tu représentes un revenu de $100.00 à $400.00 de l’heure.
  5. L’arnaque derrière les psychologues eux-mêmes: Tu payes pour rien! Ces gens sont incapables de t’aider.  La preuve, c’est que si tu leur demande la solution, ils vont répondre que leur but n’est pas de te la donner mais bien te permettre de la trouver toi-même car [cliché insignifiant] « La réponse est en toi! » [/cliché insignifiant]  Bref, c’est toi qui paye, et c’est toi qui fait tout le travail.

Aussi, ai-je conclu mon massacre de la profession en disant: « Ben dans ce cas, si la solution est en moi, je peux la trouver tout seul sans être obligé de payer de $100.00 à $400.00 de l’heure à une personne qui va m’avouer elle-même être complètement inutile dans mon processus de guérison.  De toutes façons, on l’sait bien: Pour eux-autres, peu importe ton problème, c’est toujours relié aux mères et aux gros totons! »  Une conclusion qui m’inspira plus tard à créer cette charte:


Aujourd’hui, avec deux décennies supplémentaire de vie adulte derrière moi, ma mentalité n’a presque pas changé à leur sujet.  Je n’ai toujours pas consulté de psy, par contre j’ai eu à faire avec ceux de mes enfants pendant de nombreuses années.  Ça a confirmé beaucoup de mes théories, ce qui m’a permis de mieux comprendre et d’expliquer l’incompétence des travailleurs sociaux

Par contre, je dois admettre qu’il y a un point sur lequel je me suis trompé en beauté, et c’est en sous-estimant le bien fondé de repasser en profondeur à travers une expérience traumatisante du passée afin d’en guérir.  Ou, comme le dit le titre de ce blog, de se souvenir afin de pouvoir oublier.  Pour ma défense, il faut reconnaitre que la chose a vraiment l’air illogique.  Comment peut-on oublier quelque chose si on se force à y repenser?  Ça n’a pas de sens.  Et pourtant, ça marche.  Je peux le confirmer.  C’est quelque chose que j’ai découvert par accident.

Mise en contexte: Il y a quelques années, je rencontre une jeune femme qui, bien que majeure, n’a tout de même que la moitié de mon âge.  C’est le coup de foudre mutuel d’une intensité que je n’avais encore jamais vécue jusque-là.  On passe l’été à se rencontrer à la dérobée car nous vivons le genre de situation pour laquelle « C’est compliqué » existe en tant que statut Facebook.  À chaque fois, c’est un trois jours de bonheur moral doublé du meilleur sexe au monde dont nous sommes tous les deux, contre toute logique, aussi satisfaits et comblés qu’insatiables et affamés.

Or, toute bonne chose a une fin, surtout lorsque tant d’obstacles nous séparent.  Il a bien fallu se faire une raison. L’automne arrivé, nous avons cessé de nous revoir et avons passé à autre chose.  Je savais que je n’oublierai jamais cet été qu’on a passé.  C’est le genre de moments qui inspire les plus belles chansons d’amour.

Mais pas nécessairement celle-là.

Pendant trois ans, il n’y a pas eu un jour sans que je ne pense à nos moments ensemble.  Et pas un jour n’a passé sans que je regrette que ça ce soit terminé.  Elle me hantait, mais puisqu’elle était maintenant en couple, elle était hors d’accès.  Réalisant que j’étais aux prises avec le genre d’obsession qui devient trop souvent malsain et destructeur, j’ai décidé d’utiliser la chose de façon positive afin d’avancer dans la vie.  J’étais plus vieux qu’elle, alors je me suis rajeuni en m’alimentant mieux et en m’exerçant.  À un âge où les hommes commencent à décliner en look, en santé, en force et en résistance, je ne faisais au contraire que m’améliorer dans tous ces domaines.  Dans mes notes de l’époque, j’ai décrit la chose en ces termes:

Lorsque les gens ressentent un amour non-partagé par l’objet de leur désir, ils se morfondent et posent des gestes négatifs. Moi, au contraire, je fais travailler cette obsession pour mon plus grand bien. Elle est ce qui me donne la volonté de me pousser toujours plus loin, pour évoluer, pour aller chercher le meilleur de moi-même. Parce que, même si je n’ai aucune chance pour que ça arrive, ça me plait de vivre dans l’espoir que nous puissions être un jour de nouveau possible. Ça me plaît de croire tous ces efforts que je fais dans le but de devenir digne d’elle, de la mériter, puissent un jour porter fruit.

Je croyais qu’utiliser ainsi mon obsession comme fuel allait finir par la consumer.  Hélas, à l’instar de l’énergie atomique, mon obsession s’est avérée inépuisable.  Et tout comme l’énergie atomique lorsque l’on n’arrive pas à la contrôler, elle était en train de m’empoisonner.  C’est ainsi que, en allant à l’encontre de mes propres conseils, je lui ai écrit une déclaration d’amour.  Celle-ci ayant trois ans de retard, elle ne fut pas reçue positivement.  Je m’en doutais bien.  Mais peu m’importais, rendu à ce point-ci.  Je n’en pouvais juste plus de vivre dans un espoir quotidien qui ne menait à rien. D‘une façon comme d’une autre, il fallait que ça prenne fin.  En ceci au moins, mon geste pathétiquement retardé a eu du bon.

« Très bien, me voilà fixé! »  Me suis-je alors dit.  « Puisque je me vois obligé de mettre tout ça derrière moi, aussi bien le faire de la façon qui m’est propre: En écrivant notre histoire dans tous les détails. »  Et j’ai en effet tout écrit: Ce que j’étais à l’époque, ce que j’ai vécu, comment je l’ai vécu, quels étaient mes sentiments, quelles furent mes décisions, ce que j’ai dit, ce que j’ai fait et pourquoi…  La totale! 

Au début, j’écrivais sous un grand sentiment de nostalgie.  Peu à peu, au fil des jours, plus j’écrivais et plus ça m’apportait des révélations.  Je comprenais des choses, non seulement sur cette relation, mais également à mon propre sujet.  J’ai surtout constaté que les choses n’étaient pas toujours aussi parfaites que dans mes souvenirs.  Enfin, en écrivant tout, mes souvenirs objectifs ont peu à peu remplacé les souvenirs émotifs.  Ça m’a permis de voir les raisons véritables de mon attachement envers notre relation.  Il y avait sa jeunesse, ce qui était flatteur pour mon orgueil de gars du double de son âge.  Le fait qu’elle me traitait comme un dieu, ce qui était flatteur pour mon orgueil d’ex-loser.  Tout ce sexe qu’elle m’offrait, ce ce qui était flatteur pour mon orgueil d’ex-désespéré incapable de se trouver une partenaire.  Son excitant niveau de désir qui me redonnait une performance sexuelle que je n’avais pas eu depuis mon adolescence, ce qui était flatteur pour mon orgueil de mâle qui prenait de l’âge.  … Et c’est là que j’ai vu qu’il y avait un pattern dans tout ceci.

« Alors au final, si j’étais si bien avec elle, c’est parce qu’à ses yeux, j’étais beau, j’étais désirable, j’étais un dieu du sexe, j’étais un winner.  Et être tout ça aux yeux d’une si belle et jeune fille, surtout à mon âge, c’était extrêmement gratifiant.  Bref, je n’ai jamais été en amour avec elle.  J’étais juste en amour avec ce que j’étais pour elle.  Donc… J’étais juste en amour avec moi. »

Autant cette révélation m’a donné un choc, autant je me devais d’admettre que c’était vrai.  Nous n’avions absolument rien en commun. Il n’y avait qu’au lit que nous avions passion et harmonie.  Et encore, elle suggérait parfois certaines pratiques avec lesquelles je n’étais pas à 100% à l’aise, alors pour ce qui est de l’harmonie…  Ce qui signifie qu’il nous aurait été impossible d’avoir une relation de couple, même à court terme.  Ça n’a jamais été une histoire d’amour.  Ce n’était qu’une histoire de cul!  Non pas une histoire vulgaire et sordide puisque nous avions tout de même chacun envers l’autre une amitié et un respect mutuel qui perdure jusqu’à ce jour.  N’empêche, ce n’était quand même qu’une histoire de cul, rien de plus.

Suite à cette ultime révélation, j’ai tout simplement cessé d’écrire notre histoire.  Non seulement n’en avais-je plus envie, je n’en ressentais plus le besoin.  Cet exercice, qui avait d’abord comme but de commémorer une relation que je croyais la plus extraordinaire de ma vie, a plutôt réussi ce que j’ai tenté en vain de faire pendant trois ans: Elle a exorcisé mon obsession pour cette fille, et ce pour de bon.

Aujourd’hui, plusieurs années plus tard, ce texte est toujours inachevé, et je ne vois même pas intérêt à le relire.  C’est ce que j’ai constaté en retombant dessus par hasard ce matin.  Et c’est là que j’ai compris que dans le fond, les psychologues ne sont pas aussi bullshitteurs que je l’ai toujours cru avec leurs histoires de « Parlez-moi de votre enfance. »  Beaucoup de gens vont dire que, lorsque l’on est obsédé par quelque chose au point où ça dérange notre vie, la meilleure solution est d’oublier ça.  Y repenser n’est rien de moins que malsain.  Et bien en réalité, c’est tout le contraire.  C’est en y repensant, du début à la fin, dans les moindres détails, en repassant à travers les faits, les émotions, les décisions, les actions et les réactions, que vient la compréhension.  De la compréhension vient l’acceptation, et de l’acceptation vient la conclusion, et de la conclusion vient l’oubli.

Et voilà pourquoi la meilleure façon d’oublier, c’est d’abord en mettant de l’effort à se souvenir.

Pas obligé de rester loser, 11e partie: Connaître ses limites

Eh non, pas encore fini.  Il faut dire que j’ai négligé un aspect important du loserisme, qui est:

Dans ses projets :
Le Loser sait qu’il est destiné à un avenir fabuleux où la gloire et la richesse l’attendent. Le problème, c’est justement ça :  Peu importe le temps qui passe, c’est toujours dans l’avenir que ça l’attend.  Jamais dans le présent.
Dès le départ, la personne démontre que son focus est sur la richesse et la gloire, c’est à dire sur la récompense du travail, au lieu d’être sur le travail lui-même. Déjà là, ça signifie que cette personne va choisir un travail ni par passion ni par talent, mais bien parce que c’est la plus facile voie vers le succès. Or, à travailler sans passion ni talent, ton travail ne peut se démarquer de celui des autres.  Et sans se démarquer, il est impossible d’obtenir le succès escompté.

Le Loser a toujours des projets extraordinaires.  Il en commence beaucoup mais en finit peu. Ceux qu’il choisit de finir sont habituellement ceux qui ont le plus de chances d’être voués à l’échec.
Tout le monde connait l’adage À l’impossible, nul n’est tenu. Choisir un but impossible à atteindre, ça nous assure déjà que personne d’autre ne l’atteindra.  Ça élimine dès le départ la compétition.  Ensuite, s’il n’atteint pas ce but, il sait que personne ne lui en tiendra rigueur.  Son but était juste impossible à atteindre.  Par contre, s’il ça marche, alors là, il sera vu comme étant le plus winner de tous, d’avoir réussi là où tout le monde auraient échoués.

Sauf qu’en choisissant cette option, Le Loser prouve sa lâcheté, car ça signifie qu’il n’essaye même pas.  Il préfère se mettre tout de suite sous la protection de « C’était impossible, quoi qu’il fasse » plutôt que de prendre le risque du « Ça aurait pu marcher, s’il avait fait ce qu’il avait à faire. »

Le loser, c’est souvent celui qui est en train d’écrire un scénario de film alors qu’il n’y connaît absolument rien dans l’industrie du cinéma.  Même s’il arrive vraiment à écrire le scénario du siècle, il restera pris avec car il ne saura même pas où, à qui et comment le placer.
Et c’est ça qui est le plus triste.  Comme n’importe qui, à force de travail, le loser pourrait vraiment développer un talent dans le domaine de son choix. Mais s’il le développe dans un qui est hors de sa portée, il perd son temps.  Du temps qu’il aurait pu faire de lui une réussite, s’il avait choisi un domaine auquel il a accès. 

Il y a cette fille que j’ai rencontré il y a 15 ans, qui avait plein de projets artistiques en tête. À chaque fois qu’elle en commençait un, c’était la même chose; Elle devait l’interrompre car sa réalisation dépendait d’un détail qu’elle ne pouvait jamais obtenir.  Par exemple, reprendre un succès musical sans savoir à qui s’adresser pour en obtenir les droits.  Tout récemment, elle m’a demandé mon aide pour un projet de vidéoclip.  Alors que je commençais à voir ce que je pouvais faire avec les ressources que j’avais, elle m’a dit: « Non, pense pas petit, tu réussiras rien.  Planifie ton clip comme si ton budget était illimité, et on se débrouillera après ça pour en faire une réalité. »  Disons que j’ai compris à ce moment-là pourquoi elle a passé une décennie et demi à avoir des projets artistiques et que pas un seul n’a vu le jour.

Lorsque j’ai créé le fanzine MensuHell en 1999, je n’avais qu’un seul but: Créer une publication qui sort à tous les mois, peu importe le nombre de pages que j’ai. En décembre 1999, le premier numéro avait 16 pages photocopiées, format de poche, et nous n’étions que trois collaborateurs.  Au numéro 10, nous étions sept, format magazine, 20 pages.  Dès le numéro 14 et jusqu’à sa mort au numéro 109 en 2008, il y avait régulièrement de 12 à 20 collaborateurs pour 44 pages.  Si, dès le départ, j’avais planifié mon magazine comme si j’avais un budget illimité, deux choses auraient pu se produire: Ou bien MensuHell n’aurait jamais vu le jour parce qu’il aurait dépendu de trop d’éléments hors de ma portée. Ou bien je l’aurais fait selon mes capacités et il aurait eu la même allure que celui que j’ai vraiment publié.  Sauf que, en le comparant au plan à budget illimité, j’aurais été extrêmement déçu.  Il m’aurait donné un sentiment de loserisme au lieu d’un d’accomplissement.  Cette déception m’aurait probablement fait abandonner en cours de route.

En conclusion: Fais avec les moyens que tu as, au lieu de dépendre de choses hors de ta portée. Parce que choisir un but que l’on ne peut pas atteindre, c’est s’assurer d’échouer.  Et s’assurer d’échouer, c’est délibérément choisir de rester loser.

Ma plus étrange expérience de 2011

L’année qui se termine m’a apporté énormément de positif. Évidemment, j’ai aussi vécu quelques revers.  C’est la vie, et ce pour tout le monde. Cependant, j’ai aussi vécu une expérience pour le moins étrange.  Ça s’est passé comme suit:

Durant tout l’hiver de 2010-2011, je me suis entraîné quotidiennement à la course à pied. Loin d’être un obstacle, la neige qui m’arrivait souvent jusqu’aux genoux m’aidait brûler encore plus de calories. J’ai passé de 216 lbs à 196 lbs, où je me suis stabilisé durant deux mois.

Puis, parallèlement à mon exercice, je me suis décroché un travail physique fort exigeant. Mon poids a repris sa descente, me faisait atteindre 179, un chiffre que je n’avais pas vu sur ma balance depuis mon adolescence. Idem pour mes pantalons, qui ont passé de 38 à 36, 34 et enfin 32.

Tant qu’à retrouver mon physique de jeunesse, aussi bien ne pas faire les choses à moitié. Je me suis laissé repousser les cheveux.  En été, lors de mon 43e anniversaire, j’étais fier de ma réussite. Barbe en plus, j’étais redevenu le gars de mes 15-22 ans, en plus athlétique et pas mal plus en forme. J’étais fier de ma réussite.

Puis, les choses devinrent étranges. un soir où je marche sur le trottoir, une auto passe en trombe près de moi. Le passager arrière baisse sa fenêtre et me crie : HEILLE, T’ES LETTE EN TABARNAK!, et ils poursuivent leur chemin à toute vitesse.

J’ai été surpris, mais sincèrement je ne peux pas dire que je me suis senti insulté. D’abord parce que je savais que c’était faux (vive l’orgueil et la vanité), mais aussi parce que, puisque je ne les connaissais pas, il ne pouvait s’agir que d’un incident isolé qui n’impliquait qu’une coupl’ de caves qui n’ont trouvé que ce moyen pour s’amuser ce soir-là. Bref, je n’étais pas visé personnellement. Pas de quoi s’en faire un drame.

Deux semaines plus tard, alors que je sors du métro, je passe devant une maison. Un enfant d’environs huit ans attend que la femme adulte qui l’accompagne débarre la porte pour entrer.  L’enfant me regarde, et me crie : HEILLE, TOÉ, LE LOSER!  Je m’arrête et le regarde. Il n’y a aucun autre piéton, il ne pouvait donc s’adresser à personne d’autre que moi. La femme débarre promptement la porte, pousse l’enfant dans la maison et referme derrière elle. Je reprend mon chemin en me disant que je n’aimerais pas être l’un de ses parents. Qu’est-ce qu’il doit leur causer comme ennuis de toutes sortes.

Le lendemain, je suis encore victime, dans la rue, d’une agression de passager d’automobile, alors qu’une bouteille de Gatorade lancée du côté du passager avant me manque de peu.

La semaine suivante, une auto passe à toute vitesse près de moi et me fait sursauter lorsque le passager souffle vigoureusement dans un vuvuzela dans ma direction. Je constate que la couleur et le modèle de l’auto est différente de mes deux précédentes agressions qui impliquaient des véhicules.

Enfin, deux ou trois semaines plus tard, alors que je marche sur le trottoir en direction de chez moi, j’ai la surprise de voir quelques épingles à linge pincées ensemble en un bloc me couper le chemin en diagonale, aller frapper la fenêtre d’une porte d’auto stationnée, et tomber à mes pieds. Je lève les yeux juste à temps pour voir la porte du balcon du 2e se fermer en vitesse. Je comprends immédiatement qu’il ne s’agit pas d’un accident.  Ce projectile m’était destiné.

C’est à ce moment-là que je me suis rendu à l’évidence : Un incident, passe toujours. Mais après cinq, en un mois et demi, on ne peut plus parler d’un incident isolé.

Je suis rentré chez moi, perplexe, en essayant de comprendre cette montée soudaine d’hostilité totalement gratuite envers moi. Et c’était d’autant plus inexplicable, du fait qu’à première vue rien ne semblait relier ensemble les auteurs de ces cinq agressions. La seule chose qu’ils avaient en commun, c’était moi.  Je me dis que c’est tout de même étrange, parce que de telles choses ne me sont pas arrivées depuis ma jeunesse.  En fait, pas depuis mes 22 ans.

… Soit l’âge que j’avais la dernière fois où j’ai eu les cheveux longs et le corps maigre.

Et en effet, je me souviens trop bien de telles expériences datant de cette époque, en particulier celles de style hit-and-run de passagers d’automobiles lorsque j’étais ado et jeune homme. Ceux qui me lançaient des cris ou des insultes, celui qui m’a lancé le Coke de son verre de McDo en tournant le coin de rue où j’attendais ma lumière verte, celui dont le passager m’a lancé un ballon gonflé d’eau alors que j’étais à bicyclette… Et le seul point commun entre cette époque et maintenant, c’est que dans les deux cas, j’étais un maigre aux cheveux longs.

Ça semblait trop anodin, trop insignifiant, trop simplet pour être la raison. Et pourtant, je ne peux pas nier les faits : Dans les deux cas, j’avais ce physique, et dans les deux cas, j’étais victime de ce genre d’agressions. Même si je suis incapable de comprendre la logique derrière la cause à effet, je n’ai pas le choix de voir les choses en face : Avoir ce physique fait que je suis automatiquement vu comme étant une cible aux yeux de ceux qui ont une personnalité d’abuseurs et d’agresseurs.

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Maintenant, j’avais le choix. Deux options s’offraient à moi.

OPTION 1 :  M’obstiner à mort comme quoi être maigre et avoir les cheveux longs ne constituent pas une provocation. Que c’est une raison absurde.  Qu’elle est illogique.  Qu’elle est incompréhensible. Qu’elle n’a aucune raison d’être.  Que les choses ne devraient pas se passer ainsi. Que je n’ai pas à changer parce que ce n’est pas moi le fautif ici mais bien eux.

OPTION 2 :  Se foutre du fait que la raison soit logique ou non, et apprécier le fait qu’au moins, je l’ai trouvé, la raison.  Donc, si c’est mon allure qui attire les ennuis, alors changer d’allure.

J’ai choisi la seconde option. Je me suis fait couper les cheveux. J’ai diminué les activités physique. J’ai ajusté ma diète. Je me suis laissé remonter à 196 lbs.  Et, tout comme lors de mes 26 à 42 ans, j’ai cessé d’attirer les agressions. Je n’en ai plus jamais subi une seule.

J’aurais pu prendre la première option. Légalement, moralement et socialement, j’aurais eu raison de le faire. Malheureusement, ça ne changerait rien au fait que mon allure continuerait de m’attirer telles agressions. Parce que même si les choses ne devraient pas se passer ainsi, ça ne change rien au fait que oui, c’est comme ça que les choses se passent.

Je perdais du poids afin de me sentir bien et en harmonie avec moi même.  Or, qu’on le veuille ou non, ce but ne peut être atteint que si ça nous amène également à vivre bien et en harmonie avec les gens qui nous entourent. Je peux aisément m’isoler des gens que je fréquente s’ils n’acceptent pas mon évolution physique. Sauf que je ne peux pas m’isoler en plus du reste de l’humanité, ne plus jamais sortir de chez moi, et surtout ne plus jamais marcher sur un trottoir .

Sans compter que, vous vous imaginez, devoir répondre à quelqu’un qui vous demande pourquoi vous attirez ces gestes, que « C’est juste parce que je suis un maigre aux cheveux longs »?  De quoi perdre aisément toute crédibilité. Je veux dire, même moi qui l’a vécu, je trouve ça farfelu comme explication.  Et pourtant, c’était le cas. Mais voilà, tu peux te battre et militer contre la discrimination sexuelle. Tu peux te battre et militer contre la discrimination raciale. Tu peux te battre et militer contre la discrimination homosexuelle. Tu peux même te battre et militer contre la discrimination envers les gros. Ce sont toutes des causes reconnues. Mais se battre et militer contre la discrimination de ton droit d’être maigre et d’avoir les cheveux longs? C’est un combat éternellement perdu d’avance, parce que jamais personne ne va croire sérieusement que c’est quelque chose qui attire la discrimination.

Cette expérience m’a fait arriver à cette conclusion:  Lorsqu’une amélioration ne nous apporte que du négatif de partout, il faut savoir mettre ses caprices de côté et faire le bon choix.  Parce que quand ça rapporte plus de négatif que de positif, alors ce n’est vraiment pas une amélioration.

Les Guerres du Web. OU: La solution facile est souvent la meilleure.

Je ne sais pas si l’histoire dont je vais vous parler est vraie ou non. Tout ce que je sais, c’est qu’elle représente bien la plus inutile des guerres du net. Inutile, parce que c’est la plus facile à éviter.

Il était une fois une auteure de bandes dessinées. Un jour, elle a mis une de ses BD en ligne.  Parmi les commentaires reçus, un épais lui aurait dit « Ton comic y’é tellement bon qu’il me donne le goût de te baiser. »

Elle lui aurait donc répondu poliment que c’est gentil de sa part, mais que ce serait quand même plus apprécié de complimenter une fille sur la qualité de son travail plutôt que sur le fait qu’elle possède un vagin qu’il aimerait utiliser. Le gars s’écrit donc un billet de blog dans lequel il démolit la réponse de la fille, se justifiant entre autres avec l’argument des besoins physiques que la nature a donné aux hommes. Plein de gars trouvent que ça a de l’allure, encouragent le gars, mettent des liens vers ce blog, en parlent sur Twitter, etc. Après quelques temps où c’est la dessinatrice –VS- 8624 gars, arrive une autre fille qui soulève le point comme quoi l’action (et la réaction) du gars est peut-être un peu sexiste. S’en suit une guerre des sexes qui dure un bout de temps qui soulève énormément de passion et de colère de part et d’autres.

Après quelques temps, la dessinatrice décide de s’inspirer de la chose et d’en faire une version BD qu’elle a mis sur son blog le 29 octobre dernier, et que vous pouvez lire au complet en cliquant sur l’image ci-haut.

(EDIT: La BD a été retirée de son lieu original, détruisant ainsi les commentaires reçus.  Mais elle l’a remis juste ici depuis.)

Le résultat? Ça a reparti la guerre des sexes de plus belle. Sauf que cette fois-ci, c’est elle qui se fait coller l’étiquette de sexiste, puisque dans sa BD les femmes sont représentées comme les seules personnes logiques, calmes et réfléchies, tandis que les hommes y sont tous montrés comme des caves immatures coupables d’inébranlable mauvaise foi. Ça a tellement fait de marde qu’elle a été obligée de bloquer les commentaires le 1er novembre, soit 48 heures après avoir mis cette BD en ligne.

Sur la page du site Scans Daily où cette BD fut également postée le 29 octobre dernier, la disputecution se poursuit encore: Insultes, attaques, accusations, haine, mauvaise foi…

Vous savez ce qui aurait pu éviter tous ces problèmes? La plus facile et la plus simple des solutions qui soit : Dès qu’elle a reçu le commentaire du cave disant vouloir la baiser, elle n’avait qu’à effacer le commentaire et bloquer le gars. Comme ça, pas de guerre à n’en plus finir.

C’est pourtant simple!

Mais voilà, tant qu’il y aura des gens pour lever le nez sur les solutions faciles parce qu’elles sont faciles, et que, en kek’part, dans la tête des gens, la facilité est toujours supposée être un signe de lâcheté, d’irréfléchisme* et de tyrannie, alors on donne aux caves plus de respects qu’il n’en méritent, ce qui leur laisse tout le loisir de foutre la merde. Auriez-vous oublié le billet au sujet des Cyber Irresponsible Assholes? Parce que c’est exactement ce que j’y dénonce.

Dans la vie comme sur le net, il y a tellement de situations dans lesquelles tu es impuissant(e) face à un agresseur. Alors quand tu en vis une dans lequel tu as le pouvoir de le faire taire et de le flusher, mais que tu préfères lui laisser toute la liberté de t’agresser, alors tu mérites d’en subir les conséquences. Parce que là, être sa victime, c’était TON choix!

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* Quand un mot n’existe pas, on l’invente!

Maudite vaisselle!

C’est bien beau parler de relations et de donner des trucs afin de comprendre et régler les problèmes que l’on peut avoir avec les gens. Mais voilà, il n’y a pas que les gens qui nous entourent. Il y a aussi les objets. Des objets comme la vaisselle.

S’il y a une chose qui fait l’unanimité dans la catégorie « Tâches Détestables », c’est bien laver la vaisselle. C’est probablement parce que c’en est une qui n’attend pas que tu partes en appartement pour te faire ch*er. Déjà, chez tes parents, tu te faisais donner l’ordre de la faire. Par conséquent, lorsque tu pars en appartement, toutes les tâches de ta nouvelle vie autonome te semblent intéressantes, même les plus pénibles, car elles tombent sous le charme de la nouveauté…  Toutes, SAUF celle-là!

Au moins, maintenant que tu es chez toi, tes parents ne sont plus là pour te pousser sans arrêt à la faire. Tu peux te contenter de mettre ça sur le comptoir, en attendant, et tu la feras bien à un moment donné, quand ça te conviendra. Hélas, cette méthode a le don de remplir le comptoir au point de le rendre inutilisable, et ce avant même que l’on ait eu le temps de s’en rendre compte.

Mais bon, il n’y a pas de raison de paniquer. On s’est promis de la faire, on va la faire. On commence donc par mettre de l’eau dans l’évier et on la laisse tremper un peu afin que ça décolle, histoire de nous faciliter la tâche. En attendant, on quitte la cuisine et on fait autre chose.

Première chose que l’on se rend compte: il s’est écoulé tellement de jours depuis que la vaisselle a été mise à tremper qu’on est rendu avec un écosystème qui s’est développé dans l’évier.

J’ai longtemps été un adepte de la méthode « j’vais la laver quand j’n’aurai plus l’choix. » Hélas, lorsque ce moment arrivait, je perdais presque toujours courage devant l’ampleur de la tâche. Je me contentais donc de laver juste ce dont j’avais besoin pour le moment. Ça laissait ma cuisine dans un état bordélique permanent.

Les rares fois où j’avais le courage de m’y attaquer et de la liquider au complet, ça me prenait un bon deux heures. Même qu’à deux occasions, je n’avais tellement plus rien de propre dans la cuisine que je n’avais même plus d’espace pour y travailler, incluant pour laver la vaisselle. Ces deux fois-là,  c’est dans le bain que j’ai tout mis à tremper. Vu l’urgence de la situation, je ne l’ai pas laissé fermenter, mais ça m’a quand même pris deux heures et demi non-stop pour passer à travers le tout.

Le problème, c’est que quand tu sais d’avance que tu t’enlignes pour deux heures à deux heures trente de travail chiant, c’est loin de t’encourager à la tâche.

Et puis un jour, j’ai eu une révélation: Je n’ai pas besoin de 10 bols, 12 tasses 15 soucoupes, 20 assiettes, 27 verres, 32 couteaux, 35 fourchettes, et 40 cuillères… J’HABITE TOUT SEUL, BORDEL! Personne n’a besoin de posséder pour lui tout seul le même nombre de vaisselle qu’il y avait chez ses parents pour servir toute la famille.  Quand je pense que ça m’a pris douze ans de vie en appartement (1987-1999) avant de me rendre compte d’un détail aussi anodin.  Comme quoi l’habitude nous aveugle souvent de la solution la plus simple.

Alors c’est devenu la règle de trois. Désormais, je n’avais plus que ceci:

Pour le reste, je me suis gardé:
– 1 mini marmite
– 1 marmite normale
– 1 très grand chaudron
– 1 poèle a frire
– Et un seul exemplaire de chaque item que l’on retrouve habituellement dans une cuisine: Louche, cuiller à mesurer, ouvre-boite, etc.

Non seulement ça m’oblige à faire ma vaisselle à tous les jours si je veux manger avec du propre, mais ça prend un gros maximum de 10 minutes à tout faire. Ça peut monter à 15 si j’inclus les chaudrons et autres items de cuisine.

FAIT DE BASE: Dans une journée, il y a trois repas. Pourquoi quelqu’un aurait-il besoin de plus de trois de ces items quotidiennement? Ainsi, la règle de trois est la solution idéale afin de garder la cuisine vivable tout en s’assurant que la tâche vaissellière ne devienne pas un calvaire laxatif.

Eh bien oui, j’y ai pensé. Et voici la réponse en quatre points:

Point 1: Quand j’ai commencé à appliquer la règle de trois, je n’ai pas jeté le reste de mon kit de vaisselle. Je l’ai juste rangé dans une boite au fond d’un placard. … Le placard situé le plus loin de la cuisine.

Point 2: Comme ça, ma vaisselle supplémentaire est juste assez loin pour que ce soit plus simple de laver ce dont j’ai besoin plutôt que d’aller m’en chercher du propre. Et en même temps, ça reste à portée de main pour aller chercher du supplément en cas de visite.

Point 3: Depuis que je vis en couple, c’est devenu la règle de 4, mais le principe demeure le même et la vaisselle continue de se faire rapidement.

Et en réponse à l’une des deux questions que l’on me pose parfois à ce sujet, soit:  « Pourquoi la règle de 4 et non de 6 quand vous vivez en couple? », c’est très simple: Au déjeuner, que ce soit pour les céréales ou le gruau, c’est un bol dont on a besoin, et non une assiette. Ça laisse quatre assiettes, soit une par personne pour les deux repas restant de la journée. Et s’il y a de la soupe à diner, ça prend deux autres bols, pour un total de quatre, soit justement le nombre que l’on a de disponible.

L’autre question, c’est: « Et si vous prenez des assiettes, genre pour un déjeuner de toasts-oeufs-bacon?  Qu’est-ce que tu fais quand tu manques d’assiettes rendu au souper? » C’est simple:  Je les lave.  Parce que je n’ai pas le choix. C’est ça le but de la règle de 3 ou 4.

Point 4: Tu as des colocataires? Alors introduis-les à la règle de 3, mais avec leur propre vaisselle. Comme ça, vous avez chacun votre set de vaisselle. S’ils acceptent, tant mieux. S’ils refusent, ça ne change rien à ta vaisselle à toi qui restera rapide à laver.

Beaucoup de gens croient que quelqu’un ne peut pas avoir une vie rangée et des relations harmonieuses s’il n’est même pas capable d’être rangé et en harmonie avec son propre appartement. Personnellement, je crois que c’est un raisonnement idiot parce que ça met dans le même panier les pommes avec les tracteurs. Mais bon, si c’est ce que la majorité pense, alors aussi bien leur donner une bonne impression sur nous-mêmes en s’arrangeant pour garder la vaisselle sale au minimum. Nos relations avec eux n’en seront que plus rangées et plus harmonieuses.