Un bon sommeil pour un bon éveil

Ça fait au moins quinze ans que je ronfle. Et trois ans que je me réveille 3-4-5 fois par nuit. Ce qui fait que depuis quelques années, je me sentais toujours fatigué durant le jour. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’arrivais plus à me livrer aux exercices cardio, me limitant à la musculation. Je n’en avais juste plus l’énergie.

Avec la fatigue physique vient la fatigue mentale. Problème de concentration. Difficulté d’apprentissage. Pertes de mémoire. Erreurs de jugement. Et quand la fatigue mentale et physique se combinent, voilà qu’arrive la plus dangereuse de toutes les conséquences : s’endormir au volant. En plein jour.

J’ai trouvé une clinique de sommeil sur Google, située pas loin de mon boulot. On m’a refilé un moniteur à porter autour du torse, avec pince-doigt pour le pouls, et tubes dans le nez, avec lequel j’ai dormi pendant deux nuits. Tout a été enregistré. Le verdict: Apnée du sommeil sévère.

Avec l’âge, le voile du palais s’effondre. C’est comme ça ! Rien à faire.

À la clinique, on m’a montré les graphiques démontrant que lorsque je dors, ou du moins que j’essaies, je ne respire pas la moitié du temps. Ce qui me réveille pour pouvoir recommencer à respirer. Et bien que je croyais me réveiller 3-4-5 fois par nuit, ces 3-4-5 fois ne sont que celles où je suis assez éveillé pour m’en rende compte. Dans les faits, je me réveille une moyenne de trente-six fois. Pas par nuit. PAR HEURE. Sur des nuits de 5-6 heures. Ce qui m’empêche de tomber dans le sommeil profond, c’est à dire celui qui est réparateur pour le corps et l’esprit.

Il se développe en ce moment des traitements permanents au laser, mais ceux-ci sont encore au stade expérimentaux. En attendant, le traitement le plus sûr reste le respirateur. À la clinique où je suis allé, il y avait quatre modèles. Je ne plaisante pas avec ma santé, alors j’ai pris le plus haut de gamme, à $1 900. Ajoutons à cela la consultation qui était autour de $300. Je n’ai pas d’assurances, mais puisqu’il s’agit d’un problème de santé, le tout est déductible d’impôts.

Le tube du respirateur se place aux narines et tient avec une courroie autour de la tête. La machine calcule la résistance de l’air et envoie la pression appropriée pour déplacer le voile du palais. Et ceci permet une respiration normale. Ce qui nous permet de sombrer peu à peu dans le sommeil profond et réparateur.

La première nuit, ça fait un peu bizarre. Et il faut ajuster la courroie correctement pour asssurer l’étanchéité tout en évitant l’inconfort. Mais on s’habitue rapidement. Il ne faut juste pas oublier de remplir le réservoir d’eau distillée et/ou déminéralisée, sinon on se réveille avec la migraine pour cause de deshydratation.

La machine envoie automatiquement tes données de sommeil via connection Bluetooth à la clinique. L’appareil est garanti pour trois ans, avec option de la prolonger jusqu’à cinq. Mais j’ai décliné, puisque dans trois ans il pourrait bien en exister un modèle encore meilleur. Ou peut-être que le traitement au laser aura fait ses preuves à long terme.

Aujourd’hui, après 5 jours (5 nuits, en fait) sur le respirateur nocturne, je me sens pleinement énergisé au réveil. En plus de régler mes problèmes d’arrêt respiratoire, il y a trois avantages collatéraux, dus au fait que je n’ai plus besoin d’ouvrir la bouche pour respirer.

  1. Je ne ronfle plus.
  2. Je ne détrempe plus mon oreiller et ma barbe avec de la bave à parfum d’haleine du matin.
  3. Je n’ai plus de problème de toux dûs à la gorge sechée.

Voilà deux nuits de suite que je dors huit heures completes, et ce furent huit heures de sommeil de qualité. Et je ne m’en porte que beaucoup mieux.

L’apnée du sommeil. Ou : l’origine des vieux cons.
Tout comme la cigarette affecte à long terme la santé physique, le manque d’oxygène finit par affecter la santé cognitive. Tel que décrit plus haut, on parle de problème de concentration. De ce problème nait la difficulté d’apprentissage. Ce qui fait que beaucoup de vieux sont de plus en plus perdus face aux changement sociaux et technologiques, alors que dans leur jeunesse ils apprenaient et s’adaptaient. Il y a les pertes de mémoire, que l’on associe souvent à tort à l’Alzheimer. Sans oublier les erreurs de jugement, le genre que jamais ils n’auraient commis avant. Hélas, après quelques décennies sans traitement, à avoir le cerveau qui manque d’oxygène sur une base quotidienne, cet état cognitif finit par devenir irréversible. J’ai été pris à temps, car après seulement cinq jours je vois une différence marquante. Et mes collègues de travail aussi.

Sérieux, vive la techno-médecine moderne.

ADDENDUM. Le Traitement de Remplacement de la Testostérone. (TRT)

Ceci est la suite du billet précédent, avec quelques détails supplémentaires.

Tout d’abord, petit rappel. Ces dernières années, j’ai constaté une forte diminution de ma production de testostérone. Certains signes ne trompaient pas. En particulier celui-là :

Pour beaucoup de gens, l’idée de passer au TRT constitue une solution facile, donc à proscrire. Voici un commentaire typique à ce sujet, lu sur un forum.

« Bien que je n’aie jamais pris de testosterone personnellement, j’ai des amis qui l’ont fait et qui m’ont dit que les effets sont bons. Mais qu’une fois que vous prenez des solutions pharmacologiques, votre corps en produit encore moins. Un programme d’entrainement intensif et un ajustement de votre régime alimentaire peuvent faire des merveilles, sans vous laisser dépendre de la pharmacie pour le reste de votre vie. »

Je suppose que ses intentions sont bonnes. Mais comme c’est le cas pour chaque avis donné par une personne qui n’y connait rien, l’avis en question vaut justement ça : rien ! Parce que s’il avait consulté un professionnel de la santé à ce sujet, celui-ci lui aurait expliqué que lorsque le taux de testosterone est bas, seul un traitement de remplacement peut le remonter.

Le problème avec le terme solution facile, c’est que les gens accrochent sur le mot facile, plutôt que le mot solution. Soyons sérieux ! La vie nous envoie déjà tellement de problèmes difficiles à résoudre, pourquoi est-ce qu’il faudrait en plus se faire chier à chercher la difficulté lors des rares fois où on se retrouve avec un problème qui est facile à régler ?

Surtout que…

Les solutions alternatives sont rarement des solutions.
J’entends très souvent des femmes célibataires et libertines de 40 à 60 ans se plaindre que les hommes de leur génération sont en perte de désir et/ou d’érection. Elles se retrouvent au motel avec un gars qui, après avoir reçu une pipe qui a pris 40 minutes, repart sans avoir touché Madame. Et ça, c’est s’il a réussi à maintenir son érection. Ce qui nous amène à :

SOLUTION ALTERNATIVE 1: Le Viagra.
Beaucoup de ces hommes vont compenser avec la p’tite pilule bleue. Mais à quoi bon avoir la pine d’acier quand on ne ressent ni excitation ni désir ? Ce n’est pas intéressant pour lui, qui se force à performer afin de se donner l’impression qu’il est encore capable d’être un bon amant. Et lorsque le gars n’est pas vraiment excité, ça se voit dans son attitude. Et c’est encore moins agréable pour la femme, de se retrouver au lit avec un homme qui ne la désire pas. Alors alternative ou non, le viagra n’est pas une solution. C’est du maquillage.

SOLUTION ALTERNATIVE 2: le DHEA.
La déhydroépiandrostérone, ou DHEAest une hormone stéroïde naturellement produite par l’organisme, chez les hommes comme chez les femmes. C’est elle qui donne au corps l’ordre de produire de la testostérone. Comme solution, on ne peut pas faire plus alternatif : C’est comme remplacer le patron parce que c’est l’employé ne travaille pas assez.

On peut se faire prescrire de la DHEA. Mais on ne la trouverait qu’en Europe. Puisque je suis au Québec, elle est hors de ma portée.

SOLUTION ALTERNATIVE 3: La bonne alimentation et l’exercice.
Pour ce qui est de l’alimentation et des exercices, oui, depuis deux ans et demi, je suivais scrupuleusement tout ce qu’il faut faire pour m’assurer de stimuler ma production naturelle de testostérone. C’est à dire:

  • Pas d’alcool, de tabac, de drogues ou certains médicaments. Non pas que j’en prennais pour commencer.
  • Le gym, à fond, en exercices musculaires.
  • Suppléments de protéines, de caséine et de créatine.
  • Éviter les aliments transformés.
  • Maintenir un poids santé stable.
  • Ne se nourrir que de poulet, steak, saumon, oeufs, huitres, moules, épinards, kale et autres légumes verts foncés, avocats, noix et graines, baies et petits fruits, pomme grenade…
  • … tout en prenant quotidiennement ces huit produits dits « naturels » censés stimuler ma production de testosterone :
… qui me coûtaient dix fois plus cher que ma prescription actuelle de testo.

L’alimentation et les exercices (et peut-être aussi tous les produits que je gobais) retardaient les effets de ma production de testostérone qui tombait en flèche…

… Mais ça ne changeait rien au fait que ma production de testostérone tombait en flèche. Il a fallu que je me rende à l’évidence l’année dernière. Après avoir pris la photo précédente, j’ai entrepris un régime végétarien strict, sans le moindre supplément alimentaire. Le but était de me débarrasser de mon gras pour mettre mes muscles en évidence. Trois mois plus tard, j’avais perdu 37 lb / 16.8 kg. De gras, mais surtout de muscles.

Vingt ans de gym pour ÇA !

Or, si mon corps avait produit un taux de testostérone normal, ma masse musculaire aurait été préservée.

Au début, j’ai hésité à me mettre sur le TRT. Nous avons tous entendu parler des ravages que les suppléments de testostérone font sur le corps, l’esprit et la santé des culturistes qui en utilisent à long terme. Mais j’ai un ami trans qui est sur la testo depuis six ans, sans effets fâcheux sur son organisme. Alors au lieu de me faire un avis sans rien connaitre du processus, je suis allé consulter. À la clinique, on m’a expliqué que c’est à cause de la différence entre l’abus pour dépasser le taux normal, et le bon dosage qui assure que l’on a le taux qu’il nous faut.

Au bout du compte, me mettre en TRT, ce n’était pas qu’une solution facile. C’était la seule solution. De toute façon, en avoir besoin, ce n’était pas une opinion, c’était un fait. Mes tests sanguins en laboratoire le prouvent. C’est la raison pourquoi j’ai pu avoir ma prescription aussi rapidement.

Aujourd’hui, pour comparer, je viens de reprendre une photo de l’an dernier, même endroit, même pose, même vêtements.

Photo 1. Mars 2024. Testosterone naturelle, mais en dessous du taux de production normale, malgré tout ce que j’avalais, tel que listé plus haut.

Photo 2. Mars 2025. Après presque six mois de traitement de remplacement. Et après presque six mois de gym, avec pour seuls suppléments alimentaires que protéines, créatine et caséine.

Non seulement ai-je repris toute la masse musculaire perdue, je m’en suis ajouté. Avoir un taux de testortérone normal va enfin me permettre d’obtenir les résultats pour lesquels j’ai mis tous ces efforts en vain pendant toutes ces années.

Celà dit, bien que je préfère mon corps actuel, j’avoue que je préférais mon visage de l’année dernière. Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Surtout qu’à 56 ans, je devrais déjà être reconnaissant de ce que j’ai.

TRT, le Traitement de Remplacement de la Testostérone.

La baisse de la production de testostérone est un sujet tabou pour beaucoup d’hommes. Certains n’osent pas y faire face. Certains auraient honte d’aborder le sujet. Tandis que d’autres ignorent complètement qu’ils ont le problème, et encore plus qu’existe la solution. Je vais donc partager avec vous mon expérience personnelle, si jamais ça peut aider.

PREMIÈRE PARTIE : Le niveau sexuel.
Un des trucs qui m’a caractérisé de mes 15 à 40 ans, c’était ma libido d’ado. Sérieux, je ne pensais qu’à ça. Si j’avais eu une partenaire avec un appétit semblable au mien, ou alors mon propre harem de trois ou quatre colocataires féminines consentantes, je l’aurais fait de 3 à 10 fois par jour. J’ai vraiment atteint mon sommet à l’été de 2008, l’année de mes 39-40 ans. Grâce aux innombrables forums et sites de rencontres existant à l’époque, j’ai eu pas moins de 10 différentes amantes, certaines régulières et d’autres de passage.

Et puis, ma libido a peu à peu commencé à descendre. Au début, les signes étaient imperceptiblement subtils. Mais ils étaint là. Voici les miens, dans l’ordre.

J’avais 43 ans lorsque mon amante m’a appelé alors que je sortais de la douche, et qu’elle m’a proposé une soirée de baise sans limite. Et la première chose à me traverser l’esprit était un sentiment de déception, parce que j’allais passer les prochaines heures à suer plutôt que de pouvoir rester propre.

À 45 ans, lorsque ma nouvelle blonde m’a dit qu’elle voulait continuer d’utiliser le condom malgré le fait qu’elle prenait la pilule, j’ai trouvé ça idiot. Surtout que je venais de débourser $600 au privé pour me faire tester pour toutes les ITS possibles, à sa demande, et que les résultats furent tous négatifs. Mais j’ai juste haussé les épaules. Alors qu’avant, j’en aurait été fort frustré.

À 49 ans, j’ai commencé à sortir avec une femme qui aimait baiser pendant des heures. Littéralement ! Lors de notre première fois, au bout d’une heure et quart, j’avais juste envie de lui dire de conclure, parce que je commençais à trouver le temps long.

À 52 ans, j’ai commencé à fréquenter une superbe obsédée qui faisait tout et aimait tout, ce qui m’a rallumé les envies à mes niveaux de jeunesse. Puis, le charme de la nouveauté a passé. Et après quelques mois, je me surprenais de plus en plus souvent à feindre l’orgasme, juste pour mettre fin à nos séances sans la blesser, la frustrer ou me faire bombarder de questions que je n’avais pas envie de me faire poser.

Parce que oui, rendu à ce point, j’avais constaté une baissse de mes désirs, de mes envies, de mon excitation. Mais puisque physiquement tout fonctionnait normalement à 100%, je me disais que peut-être que le problème venait de ma partenaire. D’un autre côté, si je ne suis pas capable de rester allumé au max, même avec une si belle nympho, peut-être que mon problème est psychologique?

À 54 ans, il y a deux ans, j’ai eu une relation de cinq mois avec une charmante quadragénaire. Je me souviens de notre premier jour en tant que couple. Nous étions chez elle. Et lorsqu’elle m’a entrainé dans sa chambre, je me souviens lui avoir dit :

« Euh… On n’est pas obligés de commencer notre relation par ça, tu sais. »

Trois mois plus tard, elle a eu à se faire enlever l’utérus. Ce qui fait que nous n’avons pas baisé pendant les deux derniers mois de notre relation. Et ça ne m’a nullement dérangé.

Enfin, à 55 ans, au printemps de l’an dernier, j’ai vécu le genre de truc qui ne risque pas de me réarriver de sitôt. Sur Facebook Rencontre, une superbe jeune femme de 25 ans me contacte. Full tatouée, longs cheveux noirs, style gothique, lèvres pulpeuses, gros seins… Le genre que l’on pourrait imaginer gagner sa vie sur OnlyFans, mais qui fait plutôt carrière dans le domaine des soins de santé. (Voir ma série de billets Noémie, ou le rève devenu réalité.)

Ce n’est pas vraiment elle, c’est juste une image libre de droit, avec un modèle se style similaire.

On a un humour semblable. Et elle habite à 1h45 de route de chez moi. Ce qui, dans mon cas en Gaspésie, est l’une des plus proches candidates que j’y ai trouvé.

Dès le départ, elle me flirte avec humour, m’avouant que les hommes matures l’excitent car, orpheline d’un père qu’elle vénérait, elle a des Daddy Issues. On jase à tous les jours. Elle m’envoie des selfies tout habillés mais très sexy. On parle parfois de se rencontrer. Mais elle a un horaire fixe de jour en semaine, avec ses weekends libres. Tandis que mon horaire est complètement incohérent d’une semaine à l’autre, me faisant travailler jours, soirs, nuits, semaines, weekends…

Un soir, après trois semaines de jasette quotidienne, elle m’écrit pour me dire qu’elle est seule, chez elle, à boire du vin. Elle dit s’ennuyer, à rester couché au lit à regarder ses séries. Elle m’envoie un selfie en nuisette très sexy, en disant « Je me ferais bien déchausser la chaussette. » Je suis agréablement surpris de voir que finalement, son flirt en blague était sérieux. Et oui, moi aussi je la désire.

Mais voilà, je travaille le lendemain matin. Et un petit calcul mental rapide me montre que le temps de me laver, me rendre chez elle, qu’on jase un peu, que je la saute, et que je me lève assez tôt pour faire le chemin du retour vers mon travail, je ne dormirais probablement que trois ou quatre heures. Je serais donc fatigué au travail. Mais j’ai une solution : Mon prochain weekend de libre est dans 21 jours. On pourrait se reprendre à ce moment-là.

Comme vous le devinez, une fille aussi sexy, désirable et convoitée n’a pas l’habitude de se faire dire « Bof, non ! Mais j’ai de la place dans trois semaines. » par le gars à qui elle vient de s’offrir.

Les jours suivants, c’est à peine si elle répondait à mes textos. Et fini l’humour et les flirts. Jusqu’à ce qu’elle cesse de me répondre, et finisse par le ghoster.

Il y a quinze ans, aucun obstacle d’argent, de temps, de travail ou de distance n’aurait su se mettre entre moi et une possibilité de baiser. Et là, j’en avais laissé passer une avec nonchalence. Avec une fille qui représente le Wet Dream des pervers de tous les âges, et qui plus est, de trente ans plus jeune que moi. Comment ai-je pu laisser passer une opportunité pareille ?

En fait : Comment suis-je passé d’obsédé sexuel à indifférent asexué ? Et surtout, sans m’en rendre compte ?

SECONDE PARTIE : Le niveau musculaire.
Parallèlement à ma libido qui pique du nez, il m’est arrivé un truc choquant au niveau physique. Mais pour en parler, remontons six ans plus tôt en 2019, alors que j’avais 50 ans.

Cette année-là, ça faisait quinze ans que je fréquentais les gyms. Et en me regardant dans le miroir, je ressentais une certaine déception. Il me semble qu’en une décennie et demie à m’exercer, j’aurais dû être bien plus musclé que ça.

Par curiosité, je Google « Best exercises for muscle gain » Et dans chacun les liens du résultat, il y avait huit exercices qui revenaient sans cesse. Dont sept que je n’avais jamais essayé. Ils allaient désormais constituer ma routine.

Petit saut cinq ans plus tard, janvier 2024. J’ai 55 ans. Mes efforts ont donné des résultats. Mais ils sont arrivés à pas de tortue amputée de trois pattes. Je me serais attendu à mieux que ça, avec toute la discipline que j’y ai mis. Mais bon, le progrès est quand même là.

Mes muscles étant encore dissimulés sous une couche de graisse, je dois maintenant passer à l’étape du « séchage », c’est-à-dire perdre ma masse de gras pour bien faire ressortir les muscles. Pour ce faire, je passe à une diète strictement végétarienne, tout en continuant les exercices.

Quatre mois plus tard, justement au moment où je gâchais tout avec Noémie, j’avais perdu 37 lb / 16.8 kg. Je me prends en photo pour voir mes progrès. Et ce que j’y vois me laisse sur le cul. La masse musculaire que je me suis donné un mal de chien à accumuler pendant cinq ans d’efforts soutenus avait presque totalement disparue en seize petites semaines. J’avais l’air du Christ en croix, avec une coupe militaire.

Maigre comme le Christ. Littéralement !

Rendu là, je ne pouvais plus faire semblant que je ne voyais pas le problème. Je devais me rendre à l’évidence. Libido qui coule à pic + spectaculaire perte de masse musculaire = il y a un sérieux problème avec ma production de testostérone. Et ça ne datait pas de la veille.

J’ai passé plusieurs jours à googler sur le sujet. Et j’ai pris rendez-vous avec une clinique privée de Montréal qui traite ce genre de cas. Voici ce qu’ils m’ont expliqué.


LA TESTOSTÉRONE TOTALE se divise en deux catégories :

1) LA TESTOSTÉRONE LIBRE, aussi appelée « biodisponible. » C’est celle qui pénètre les cellules pour y exercer les effets suivants :

  • Développement et maintien des caractères sexuels masculins, tels que la croissance des poils, le développement des muscles, la profondeur de la voix et la formation des organes génitaux masculins.
  • Régulation du métabolisme. En particulier la synthèse des protéines et la dépense énergétique.
  • Développement et maintien de la masse musculaire et osseuse.
  • Régulation de la libido et du désir sexuel.
  • Effets sur le système cardiovasculaire : réduction du risque de maladie coronarienne et d’accident vasculaire cérébral.
  • Effets sur la cognition : amélioration de la mémoire et de la concentration.
  • Régulation de l’humeur, entre autres en prévenant la dépression.

2) LA TESTOSTÉRONE LIÉE, ou « inactive. » Elle se lie aux protéines du sang, telles que la protéine de liaison à la testostérone (SHBG) et l’albumine. Cette testostérone liée est inerte et ne peut pas exercer d’effets biologiques directs sur les cellules et les tissus. Cependant, la testostérone liée peut avoir des effets biologiques indirects, tels :

  • Régulariser la quantité de testostérone qui est libérée dans la circulation sanguine.
  • Transporter la testostérone liée vers les tissus cibles, où elle peut être libérée et exercer ses effets.
  • Régulariser la quantité de testostérone qui est disponible pour les tissus cibles.
  • Régulariser la balance hormonale.

Puisque la testostérone liée est inactive, les tests sanguins se font au niveau de la testostérone libre et la testostérone totale. Tout dépendant du laboratoire, l’échelle de mesure utilisée peut être différente. Celle où je suis allé m’a dit que pour un homme dans la cinquantaine, les taux normaux sont :

Testo Libre : Entre 4 et 12. La mienne faisait 3,5.
Testo Totale : Entre 25 et 90. La mienne faisait 20.

Et ceci faisait de moi le candidat idéal pour le TRT, le traitement de remplacement de la testostérone.

Prendre des suppléments de testostérone, ce n’est pas un choix à faire à la légère. Car lorsque le corps constate qu’il est envahi par une source extérieure de testostérone, il cesse d’en produire naturellement, et ce pour de bon. Ce qui signifie que si je commence, je ne pourrai plus arrêter, c’est pour la vie.

Mais puisque je n’en produis déjà presque plus, mon choix était simple. J’ai dit oui !

La prescription vient sous trois formes. Il y a les pilules. Mais celles-ci peuvent affecter le foie au bout de quelques années. Il y a sous forme d’injection. Ce qui signifie trainer une seringue partout, ce qui va attirer l’attention et les questions puisque je ne suis pas diabétique. Et il y a sous forme de gel à appliquer sur le corps. C’est celle-là que j’ai choisie.

Cinq mois de traitement, le bilan.
Le 25 septembre dernier, je commençais le traitement. Deux semaines plus tard, je constatais le retour des érections matinales. Fait d’autant plus surprenant que je ne m’étais jamais rendu compte que j’avais cessé d’en avoir.

Je suis retourné au gym. J’ai modifié mes exercices pour y aller de manière intense. Je me bourre de steak, de saumon, d’oeufs et de poulet, ainsi que de supplément de protéines et de caséine. Et cette photo prise il y a trois semaines démontre que non seulement ai-je repris toute ma masse musculaire perdue, ma poitrine et mes épaules ont pris du volume.

Dans mon cas personnel, les problèmes reliés au manque de testostérone étaient surtout situés à trois niveaux.

1) La masse musculaire. Non seulement ai-je repris tout ce que j’ai perdu, le fait d’avoir de la testostérone à un niveau normal va certainement me permettre de progresser bien plus rapidement au gym. Il serait temps que j’obtienne enfin les résultats pour lesquels j’ai si longtemps travaillé.

2) La libido. Celle-ci a ressuscité. Je ne suis pas encore remonté à mon appétit sexuel de mes 15-40 ans. Mais pour être franc, je n’y tiens pas. Être en chaleur 24/7, c’est souvent plus frustrant qu’autre chose. Une libido moyenne normale, c’est bien suffisant.

3) Le sommeil. Depuis quelques années, ou bien je me réveillais plusieurs fois dans la nuit, ou bien je n’arrivais à dormir que cinq heures, ce qui me gardait somnolent toute la journée. Maintenant, je fais des nuits ininterrompues de 7-8 heures. Ce qui fait que mon énergie est bien meilleure.

Donc, pour tous les hommes qui commenceraient à noter une diminution de leur libido, de leurs érections, de leur énergie, de leur sommeil, ou tout autre problème situé dans la liste mentionnée plus haut, je vous le dis, mettez votre orgueil de côté et n’hésitez pas à consulter. La solution est simple, peu coûteuse, et améliore grandement la qualité de vie.

14 côtés cachés du travail de préposé aux bénéficiaires

Depuis que je suis préposé aux bénéficiaires, je reçois souvent des félicitations. Aider nos aînés dans leurs tâches les plus basiques alors qu’ils sont en perte d’autonomie, quoi de plus noble comme profession. Or, l’essentiel de notre travail n’a rien de glorieux. En voici quatorze facette peu connues.

1. Le travail consiste surtout à ramasser de la merde.
95% des résidents portent des couches pour adultes (Que l’on appelle simplement « culottes », pour ne pas heurter les sensibilités.) et 80% sont incontinents. Pas besoin d’en dire plus pour que vous comprenniez que, de deux à douze fois par quart de travail, on se retrouve à avoir les mains dans la merde. Certes, on porte des gants de latex, mais tout de même. Et il n’est pas rare que la couche ne puisse pas tout retenir et déborde dans les vêtements, les lits, les meubles. Sérieusement, depuis que je suis préposé, j’ai à faire avec 100 fois plus de merde que lorsque j’étais concierge.

Quant à l’odeur, malgré les puissants détergents et la ventilation, il flotte toujours un léger arôme flatulent dans les corridors. Surtout pendant nos hivers Québécois, avec sa moyenne quotidienne de -10°C à -25°C qui interdit toute fenêtre ouverte.

2. Non, ce n’est pas comme « s’occuper de bébés. »
Bien sûr, il y a des similitudes. On les lève, on les lave, on les habille, on les nourrit, on les distrait, on change leurs culottes, on les met en pyjama et on les couche. Mais la différence, c’est que ces gens sont des adultes dont le poids va de 90 à 350 lb / 40 à 160 kg. Certains ont encore toute leur tête, ou du moins sont assez éveillés pour avoir pleinement conscience de leur état. S’il y en a qui le prennent avec philosophie ou Foi en leur religion, d’autres ont beaucoup de difficulté à accepter leur dévolution. Surtout que…

3. Les gens n’entrent pas en résidences pour prendre du mieux.
Quand une personne entre à l’hôpital, on la soigne. Et tout dépendant de l’état où elle se trouve, et à combien sévère est la raison qui l’a amené là, il y a de bonnes chance que la personne récupère sa pleine santé. Mais en centre d’accueil et résidences pour gens à mobilité réduite, c’est l’inverse. Quand ils y entrent, c’est pour dégénérer peu à peu physiquement et/ou mentalement jusqu’à l’heure du trépas. C’est le côté déprimant de la profession. On ne peut que les soulager à court terme. Mais au bout du compte, rien de ce que l’on fait n’aura servi. Beaucoup de résidents ne le savent que trop bien. Voilà pourquoi…

4. Certains résidents optent pour le suicide par grêve de la faim.
Il y avait un homme dans la soixantaine, souffrant d’une forme de paralysie latente, qui résuisait ses mouvements à une lenteur extrème, en plus d’être incontinent. Et immobile, n’était de son fauteuil roulant électrique. Ça affectait également son langage, alors qu’il ne parlait qu’avec difficulté. Ses journées consistaient à manger, regarder la télé, recevoir des soins, et dormir. Sur son mur, il y avait des photos et articles de journaux à son sujet. Dans sa jeunesse, l’homme était sportif, élancé, énergique, un athlète reconnu.

Le même homme, à trente ans de différence.

Un jour, il en a eu assez de de cette vie sans issue et sans espoir. Il a cessé de se nourrir. Dix jours plus tard, c’était fini.

4. On apprend à devenir menteur.
Beaucoup de résidents sont atteint d’Alzheimer. Ils posent donc beaucoup de questions. Si répondre la vérité à certaines d’entre elles n’aura aucune conséquences fâcheuses, d’autres sont à-même de les faire angoisser, paniquer, déprimer. Notre travail consiste aussi à assurer leur tranquilité d’esprit. Et ceci nous oblige souvent à leur mentir.

Par exemple, certains ne comprennent pas pourquoi ils sont en résidence. On leur dit alors qu’ils ont eu un accident, que ceci est un hôpital, et qu’ils partiront lorsqu’ils auront repris du mieux. Dans l’unité prothétique, une dame vit son jour de la marmotte personnel. À tous les matins, elle croit qu’elle vient d’arriver dans cette chambre d’hôtel, d’où son fils viendra la chercher le lendemain matin. En réalité, voilà six ans qu’elle habite là.

Une autre dame me demande plusieurs fois par jour quand est-ce que ses filles viendront la visiter. Je lui réponds « Le jour des visites est dimanche. Nous sommes samedi. Elles seront là demain matin. » Ce qui me console un peu dans son cas, c’est que lorsque je lui dis ça le samedi, c’est la vérité.

5. L’Alzheimer révèle les secrets du passé.
C’est bien connu, l’Alzheimer attaque la mémoire récente et recule de plus en plus dans les souvenirs. Ainsi, lorsque l’on prodigue des soins d’hygiène au niveau du siège, il n’est pas rare qu’une résidente hurle à son père (mort depuis belle lurette) de ne plus la toucher. Ce qui nous donne une idée des terribles sévices qu’elle a pu subir étant enfant.

Mais parfois c’est un peu plus cocasse, comme la fois où une résidente m’a dit, « Armand, il va falloir qu’on arrête. Mon mari ne mérite pas que je lui fasse ça. » Apparemment, Armand était son amant. Et puisqu’on parle de sexualité…

6. La sexualité gérontologique existe. Et ce n’est pas beau à voir.
Je vous vois venir, les Wokes.  « On n’a pas à se moquer de leurs droits de s’aimer, ils ont droit au respect peu importe leur âge et leur physique. » Je veux bien ! Mais je vous rappelle que l’on parle ici de gens qui sont majoritairement incontinent. Je ne vous raconte pas l’Apocalypse post-coïtal résultant sur eux-mêmes et dans la chambre suite à leurs ébats.

7. On doit préparer les cadavres pour la morgue.
Il n’y a pas de service de morgue sur place. Alors lorsqu’un décès est constaté et enregistré officiellement par le médecin de garde, un préposé doit se porter volontaire pour le préparer à son transport. Ça signifie le nettoyer si besoin, et lui mettre une couche neuve. Avec une ficelle, lui attacher les pieds ensemble, et attacher ses mains en croix sur la poitrine. Attacher une étiquette d’identification aux orteils. L’enrouler dans le linceuil, qui est en fait une grande toile de matière plastique, et en ficeler le centre et les deux extrémités. Enfin, sur la ficelle centrale, attacher la seconde étiquette d’identification.

Il n’est pas rare que je doive emballer aujourd’hui un résident avec qui j’avais une conversation hier. La première fois, ça donne un choc. Mais on s’y fait. Mon plus grand choc a été de constater que certains décès n’ont rien de naturel, alors que…

8. La famille peut se faire offrir l’euthanasie.
Vous connaissez la situation classique : Une personne est dans le coma, les médecins assurent la famille qu’il n’y a plus d’activité cérébrale, donc qu’à toute fin pratique, la personne qu’ils ont connu n’existe plus et ne reviendra jamais. Alors on la débranche et on la laisse décéder naturellement.

Il y a cependant des cas où cette solution est appliquée chez des personnes qui sont bien portantes physiquement. Nous avions une résidente souffrant d’Alzheimer à un stade assez avancé, au point où elle avait régressé à l’état d’animal. En même temps, elle était assez en forme physiquement pour être mobile, et donc constituait un danger envers elle-même et les autres résidents. Il fallait souvent s’y prendre à trois préposés pour la changer et lui prodiguer des soins d’hygiène, dont un juste pour l’immobiliser tellement elle se débattait avec vigueur.

À plus de $2 000 par mois pour les soins, son mari avait dû vendre son chalet et ses véhicules. Le problème avec l’Alzheimer, c’est que sa progression peux fluctuer. Elle pourrait oublier de respirer dans six mois, ou bien vivre encore cinq, dix, voire quinze ans. Il n’y avait que deux choses certaines : De un, cérébralement parlant, la personne qu’elle était n’existait plus. Et de deux, à payer pour les soins d’une personne qui était littéralement un zombie, sa famille s’en allait droit vers la faillite. Ils ont donc opté pour ce que l’on appelle la sédation palliative.  On administre un puissant sédatif à la personne, et on la tient endormie jusqu’à ce qu’elle meurt de faim.

Oui, dans une certaine optique, il s’agit ni plus ni moins d’un meurtre légal. Mais lorsque les deux seules options sont celle-ci ou bien la ruine totale qui ne résoudra rien, c’est à ce genre de choix déchirant que sont parfois réduites les familles.

9. Les personnes à mobilité réduite ne sont pas toutes des vieillards.
Nous avons une femme dans la quarantaine, paralysée du nombril aux orteils, et c’est arrivé comme ça, alors qu’elle était encore adolescente. Une autre a la moitié gauche du corps paralysée et insensible, depuis qu’une violente dispute avec une rivale pour les faveurs d’un homme s’est résolue avec un coup de hâche sur le crâne. On a eu aussi un homme qui, à 22 ans, le jour de son mariage, avait abusé du champagne. Pour rire, il a décidé de piquer une tête tout habillé dans la piscine creusée. Sans se rendre compte qu’il était à l’extrémité contenant moins d’un mètre d’eau. Commotion cérébrale et fracture des vertèbres. Trente-cinq ans plus tard, il avait une partie de la mobilité de ses bras, et ses mains à demi-paralysées. Mais là encore, du nombril aux orteils, plus rien ne fonctionnait.

10. La santé de certains résidents ne tient qu’à un fil.
Et il suffit d’un seul petit problème, parfois extrèmement anodin, pour que tout dégringole.

Certains de nos résidents, en plus d’être incontinents, souffrent de blocage de la vessie. Ils ont donc besoin qu’on leur y enfonce une sonde, afin que l’urine s’écoule dans un tuyau vers un sac. Cette sonde est changée sur une base hebdomadaire. Et malgré toutes les précautions d’hygiène et de salubrité, qui sont respectées à la lettre et même aù-delà, il arrive qu’une simple bactérie arrive à s’introduire. C’est ainsi qu’un des résidents, dans son sommeil, a développé une inflammation de la vessie, qui a fait flancher ses reins, qui lui a empoisonné le sang, qui lui a causé un arrêt cardiaque… Malgré les soins d’urgence et le transfert à l’hôpîtal, il est mort au bout de trois jours, sans jamais s’être réveillé.

Une petite dame de 97 ans très maigre souffrait d’osteoporose, une maladie qui rend les os poreux et fragiles. De sa chaise roulante, elle s’est juste penchée pour ramasser un Kleenex qu’elle avait échappé. Ce simple geste, pourtant effectué avec douceur, lui a fracturé le bassin. Après deux jours de souffrances terribles, à force d’augmenter sa dose de médication, elle s’est endormie pour ne plus jamais se réveiller. Une semaine plus tard, c’était fini.

11. On se retrouve avec des criminels endurcis.
Il n’est pas rare que l’on nous amène des prisonniers dont l’état de santé est trop demandant pour que le système carcéral puisse s’en occuper. Ainsi, violeurs, pédophiles, meurtriers peuvent se succéder dans nos murs. On a même déjà eu un ex casseur de jambes appartenant à un club de motards criminalisé. Un accident vasculaire cérébral l’a laissé plus faible qu’un chaton et incapable de s’exprimer. Mais il avait encore toute sa tête, comme le démontrait son regard qui passait sans cesse de la rage au désespoir. Pour un homme qui avait passé sa vie à s’imposer physiquement à ses semblables et à répandre la terreur, cette fin de vie représentait l’Enfer sur terre.

12. Les résidences sont un paradis pour les fétichistes de dévotion aux handicapés.
À tous les endroits où j’ai travaillé, il y avait toujours au moins une résidente qui s’était faite un amoureux après avoir été admise. Car oui, certaines personnes ressentent une attirance irrésistibles envers les gens qui nécéssitent des soins constants. Ils se présentent alors aux résidences comme bénévoles. Et si une résidente leur tombe dans l’oeil, alors voilà. Bientôt, ils viennent s’en occuper sur une base régulière. Lorsque ça arrive, il y a enquête pour s’assurer que la personne n’est pas un déviant reconnu par la loi. Et la famille, s’il y a, est prévenue. Mais en général, on ne juge pas et on les laisse faire.

13. On voit des horreurs corporelles.
Il y a beaucoup de membres emputés pour cause d’accidents, ou de pieds sans orteils pour cause de diabète. Ça, c’est le moins pire. Par horreur, je parle d’un second anus au bas de la colonne vertébrale, créé par chirurgie, où on y met et retire un bouchon. Ou un pénis fendu sur sa longueur pour y introduire des sondes. Ça a beau avoir cicatrisé depuis des lustres, ça laisse un malaise à voir. Et que dire de ces plaies spontanées qui deviennent des cratères qui puent la viande avariée. Et d’autres trucs dont je vous ferai grâce. On s’y fait à la longue. Mais au début, ça ébranle.

14. Travailler dans ce milieu nous oblige à regarder en face la réalité de la vie, et surtout la fin de celle-ci.
Dans mon cas, à constater les ravages physiques résultant des excès de toutes sortes, ça n’a fait que renforcer ma détermination à bien manger, me modérer dans tout, continuer d’aller au gym et me tenir en forme. Il y a déjà bien assez de maladies dégénératives qui arrivent naturellement comme l’Alzheimer, la sclérose en plaque, le parkinson et plusieurs autres, je tiens à faire en sorte d’éviter ce que je suis en mesure d’éviter, et ce pendant que je peux encore l’éviter.

L’intimidation légitimisée, 1 de 4.

Toute notre vie, on nous a bourré le crâne avec le concept de la personne bienveillante qui fait dans le « Je suis dur avec toi mais c’est pour ton bien. »
Il est vrai que sur papier, le concept de la personne sévère mais juste, ça semble légitime.

Malheureusement, la majorité des gens qui clâment haut et fort en faire partie ne sont, au final, que des intimidateurs. Ils se dissimulent derrière une façade altruiste dans une tentative de justifier leur besoin de rabaisser les autres.

La preuve qu’il ne s’agit que d’une facade. À chaque fois que je démontre à quelqu’un que je suis ouvert à ses critiques constructives, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, c’est toujours pareil. Sur une période allant de quelques semaines à quelques années, j’écoute ce que l’autre a à dire à mon sujet, démontrant ainsi un esprit ouvert et désireux d’apprendre. Mais il arrive toujours un moment où il me lance une critique impertinente et abusive. À ce moment-là, je lui explique où se situe son erreur de jugement, en lui précisant les faits.

À tout coup, ça ne rate pas. La personne en prend ombrage. Elle préfère désormais en rester là et limiter les contacts. Et ça, c’est quand la personne ne fait pas un volte-face pour devenir brusquement un(e) ennemi(e) acharné(e).

Ce qui démontre à chaque fois, et à ma grande déception, qu’aucun apôtre de la critique constructive ne semble être capable de pratiquer ce qu’il prêche.

Avec les années, j’ai constaté que nous pouvons séparer ces gens en quatre catégories distinctes. La première est le sujet du billet d’aujourd’hui.

CATÉGORIE 1) La personne qui cherche à s’approprier le crédit des réussites des autres.
Mise en contexte : Ça remonte à l’époque où Quebecor tentait de s’approprier une part du marché de l’internet avec son Portail Canoë. En décembre 2006, ils estimaient rejoindre 84,1 % des internautes Québécois.

En janvier 2007, ils ont lancé Espace Canoë, une plateforme permettant aux Québécois de partager des vidéos, des photos, des opinions, avec leurs familles, leurs amis, leurs collègues de travail et les gens qui ont les mêmes passions.

Traduction: ils offraient des équivalents québécois de MSN, Google, Messenger, MySpace et YouTube. (Twitter et Facebook existaient, mais étaient encore largement inconnus du grand public francophone.)

En janvier 2008, Portail Canoë lança le concours Défi Diète. Ils recherchaient dix candidats désireux de perdre du poids et de le stabiliser. Il fallait s’ouvrir un blog sur Espace Canoë pour y soumettre nos candidatures. Les lauréats iraient se réunir une fois par mois dans le même gym. Les caméras allaient les filmer tandis qu’ils feraient des exercices coachés par Josée Lavigueur, qu’ils recevraient des conseils en nutrition par Isabelle Huot, et qu’ils seraient motivés par les speechs de Guy JsaisPlusQui. Puis, entre les réunions, les lauréats auront droit à un entraineur privé au Énergie Cardio le plus près de chez eux, où ils s’engageront à aller trois fois par semaine. Enfin, ils devront utiliser leur espace blog pour y chroniquer leurs progrès avec textes et photos.

Ayant de la difficulté à maintenir un poids stable depuis que j’ai atteint mes trente ans, j’ai tenté le coup. J’ai ouvert un blog…

… et j’ai été le premier choisi sur les dix, grâce à mon vidéo de candidature qu’ils ont trouvé désopilant.

Le défi qui dure pendant trois mois était en partenariat avec la chaine de gym Énergie Cardio, et publicisé à la télé dans l’émission matinale Salut Bonjour sur TVA, ainsi que dans le magazine Dernière Heure et le Journal de Montréal. Là encore, grâce à mon humour, je fus celui que l’on a mis en avant.

Et bien sûr, c’était aussi chroniqué sur Portail Canoë, avec des articles comme celui-ci.

C’est dans cette période que je tire l’exemple de la personne négative qui cherche à s’approprier le crédit des réussites des autres. Il s’agit de l’un des candidats, qui s’était donné le nom de SebXtremVision. Et qui aurait plutôt dû s’appeler SebVisionXtrèmementÉtroite. Depuis le temps, j’ai perdu la majorité des captures d’écran qui le concernent, sauf les trois que vous verrez plus bas.

Au meilleur de mes souvenirs, dans son blog de candidature, il disait qu’il était pompier à Montréal et que dans sa jeunesse il arrivait à garder la forme. Mais voilà, ajouta-t-il comme exemple, avec les sacs de chips qui affichent sur la section des valeurs nutritives « 120 calories pour trois croustilles », il posait la question bien légitime : « Mais QUI va se limiter à trois chips par jour ? »

Il parlait également de son fils de huit ans qui se nourrissait mal, et dont l’exemple l’influençait lui-même à malbouffer. Car quand on réchauffe une Pizza Pochette™ pour son fils, comment résister à la tentation de s’en ajouter une autre pour soi-même ?

Puis, son texte prennait un virage égocentrique et prétentieux. Il affirmait être un bon candidat car il se donnerait comme mission d’encourager les autres, de les aider, de faire en sorte qu’ils n’y renoncent pas en cours de route. Jamais il ne laissera quelqu’un abandonner, et toujours il saura les conseiller pour les aider à atteindre leur but de santé, force et bonne forme.

Dose de réalité : Le gars n’est même pas capable d’atteindre la bonne forme par lui-même… Hey, il laisse son fils de huit ans l’influencer à se nourrir mal. Et il prétend avoir ce qu’il faut pour aider les autres à réussir ? Wow !

Malgré ses lacunes évidentes, il ne se voit pas au même niveau que les autres candidats. Il se voit au-dessus d’eux. À ses propres yeux, sa place est parmi les entraineurs et des nutritionnistes. Il n’est pas là pour apprendre. Il est là pour nous apprendre. Et ce, je le répète, pour quelque chose dans lequel il échoue lui-même.

Puisque j’ai été le premier à être choisi (mais pas encore annoncé publiquement), je suivais l’affaire de près pour le choix des candidats suivants. La veille du jour où ils devaient annoncer les lauréats, j’ai été surpris de voir son nom sur la liste. Et ceci m’a fortement déplu. Il se trouve que quelques jours plus tôt, il avait posté un billet de blog qui disait à peu près ceci:

Espace sebXtremvision
Mes prédictions pour Défi Diète 2008.
Parmi les neuf autres candidats choisis (le premier étant moi hi hi), voici mon prognostic:
– Deux candidats vont abandonner en cours de route.
– Trois réussiront à perdre beaucoup de poids, mais vont tout le reprendre à la fin des trois mois.
– Trois vont perdre très peu de poids, car ils n’en feront qu’à leur tête
– Un, peut-être deux, vont en perdre un bon montant et arriveront à rester stable.
– Il y en aura peut-être même un qui va continuer de s’améliorer seul, après la fin des trois mois. Je n’y crois pas. Mais on ne sait jamais, un miracle pourrait arriver.

Les lauréats n’étaient pas encore annoncés –ils n’étaient même pas encore tous choisis pour commencer– qu’il se permettait déjà de porter des jugements négatifs contre eux.

J’ai aussitôt écrit aux organisateurs afin d’attirer leur attention sur ce billet. Je leur ai exprimé qu’à mon humble avis, une personne qui fait preuve d’une personnalité aussi condescendante et qui se permet de porter de tels préjugés négatifs sur les lauréats potentiels de Défi Diète, et ce sans même les connaître, n’a certainement pas sa place parmi eux. On m’a entendu. Quinze minutes plus tard, son nom disparaissait de la liste des finalistes et était remplacé par celui d’une femme.

Je suppose que SebXtremementChiant n’a jamais su qu’il avait été sélectionné puis rejeté. Il en aurait certainement parlé sur son blog.

Jeudi le 24 janvier. Les dix lauréats de Défi Diète 2008 sont annoncés. En constatant qu’il n’en faisait pas partie, SebXtremLoser nous annonce qu’il va poursuivre dans sa voie du jugement négatif. Cette fois, je lui répond dans les commentaires.

Il me répond par message privé. D’abord, il tente d’anoblir sa négativité, en disant (si on arrive à déchiffrer son français de maternelle) que grâce à son jugement négatif, les candidats vont se motiver à aller jusqu’au bout afin de lui prouver qu’il se trompe. Voilà qui donne une petite idée du niveau de l’importance qu’il se donne.

Et ensuite, pour m’amadouer, malgré le fait qu’il n’en sait pas plus sur moi que sur les autres candidats, il me porte un jugement positif, dans lequel il exprime n’avoir aucun doute sur ma réussite.

Entretemps, sur son blog, j’ai attiré l’attention des lauréats, ainsi que de plusieurs autres candidats non-choisis mais sympathiques. Il s’est pris plusieurs commentaires pas cool sur la gueule. Tellement qu’il a réécrit le billet et son titre, pour nous répondre à tous en même temps.

Je me souviens très bien que sa dernière réponse dans la section des commentaires disait un truc du genre de « Mais oui, justement ! Prouvez-moi que je suis un con en me faisant mentir, en mettant l’effort requis pour réussir le défi.» À ça, ma réponse était « Je n’ai jamais vu quelqu’un qui ressent à ce point-là le besoin de s’approprier le crédit pour la réussite des autres. C’est vraiment malsain.»

Avec sa déclarations comme quoi il allait tout faire pour nous assurer notre réussite, il se plaçait au-dessus de nous. Et avec ses préjugés comme quoi nous allions majoritairement échouer, il nous rabaissait plus bas que lui. Il avait beau tenter de se légitimiser en prétendant que ce n’était que dans l’esprit du « Je suis dur avec toi mais c’est pour ton bien » , il n’était en réalité rien de plus qu’un intimidateur qui se défoulait sur des inconnus de la frustration que lui apportait sa propre lâcheté, son manque de volonté, et sa force de caractère d’une nouille trop cuite. Choses qu’il démontrait, entre autres, en responsabilisant son fils de huit ans pour justifier ses propres mauvais choix alimentaires.

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À SUIVRE

L’évolution, l’adaptation et la dépendance.

La fonction première du corps humain est d’assurer sa propre survie.  Pour se faire, il s’adapte de manière à pouvoir survivre à un environnement hostile. Ceci est vrai autant pour l’aspect physique que pour l’aspect psychologique.

L’ASPECT PHYSIQUE
Prenons, par exemple, une personne sédentaire qui décide de se mettre au sport.  Ça tombe bien, ça a déjà été mon cas.  Je parlerai donc par expérience.

L’exercice ; le cardio. 
À l’hiver de 2010-2011, je m’étais mis à la course à pied dans le but de pouvoir éventuellement courir un marathon.  Le premier mois, j’avais le souffle court, les poumons en feu, le cœur qui battait à tout rompre.  Ces réactions démontrent que je soumettais mon corps à un nouvel environnement qui lui était hostile.  Mon corps a donc évolué de manière à pouvoir y survivre. Au fil des semaines, mon cœur s’est renforcé, mes poumons sont devenus plus performants, les muscles de mes cuisses ont pris du volume et de la force.  Après quatre mois, je pouvais courir pendant une heure sans être essoufflé.

L’exercice : la perte de poids.
À devoir soutenir un tel effort sur une base quotidienne, mon corps a commencé à utiliser sa réserve de graisse pour la convertir en énergie dont elle avait besoin pour survivre à ce nouveau régime de vie.  La perte de poids qui en a résulté fut spectaculaire, mais seulement lors du premier mois.  Car plus le temps passait, plus mon corps devenait performant, et moins il avait besoin d’énergie. Voici le poids que j’ai perdu durant les quatre mois de mon entrainement :

1er mois : 13 lb. (5.90 kg)
2e mois : 7 lb. (3.18 kg)
3e mois : 2 lb. (0.90 kg)
4e mois : 0 lb. (0 kg) 

Un truc semblable m’est arrivé en 2022.  En mai et juin, le vélo m’a fait perdre beaucoup de poids.  Et lèa encore, mon corps a évolué au point de devenir si performant que je ne perdais plus rien.

L’exercice ; la musculation.
Le principe même de la musculation repose sur l’évolution du corps en milieu hostile.  Pour pouvoir survivre à une vie d’effort physique intense, les muscles grossissent et deviennent de plus en plus forts.  D’où l’importance d’augmenter sans cesse la charge de poids et de varier les exercices.  Sinon, le corps va s’habituer et il cessera son évolution.  C’est d’ailleurs un fait reconnu dans le milieu du culturisme que c’est dans la première année d’entrainement que les gains musculaires sont les plus grands, pour peu que cet entrainement soit fait correctement.  Ensuite, le corps s’habituant de plus en plus, sa progression ralentit.

Si le culturiste n’accepte pas ses limites naturelles, il prendra des suppléments de testostérone.  Ou pire encore, des stéroïdes anabolisants.  Ce qui nous amène au point suivant :

La testostérone.     
Lorsque l’on prend des suppléments de testostérone, ou pire encore des stéroïdes anabolisants, le corps constate qu’il est saturé de beaucoup plus de testo que supposé.  Dans une tentative de remettre les choses à la normale, le corps évolue : il en diminue sa production naturelle.  Malheureusement, lorsque les couilles sont vexées de voir qu’on leur a volé leur boulot, elles se mettent en grève illimitée.  À partir de ce point, plus jamais le corps n’en produira.  Ce qui obligera l’usager à continuer d’en prendre pour le reste de ses jours, avec les problèmes de santé que ça comporte. Ou à se voir dégonfler et démasculiniser.   

La peau.
Chez l’homme, lorsqu’il est adolescent, le rasage est un exercice pénible et douloureux. D’où le besoin de ramollir le poil avec de l’eau et de la mousse.  Rendu adulte, la peau de son visage est si renforcée qu’il s’y passe le rasoir électrique à sec sans sourciller. Chez la femme, même chose avec les aisselles.

Nous avons tous vécu la douloureuse expérience des plaies au pieds causées par des chaussures neuves.  Quelques jours plus tard, les plaies disparaissent.  Ensuite, la peau épaissit. En général, à partir de trente ans, la peau des pieds est rendue tellement solide que ce problème ne se manifeste plus.

La drogue.
Tel que décrit dans ce vieux billet, jeudi le 19 avril 2012, j’ai consommé de la cocaïne pour la première et la dernière fois de ma vie.  Ce jour-là, j’étais dans la pire journée d’un rhume.  J’en ai donc pris un gramme, par voie orale, dans un smoothie.  Puisque je n’étais nullement habitué à la chose, ça m’a fait effet pendant trois heures et demie.  En vingt minutes, tous les symptômes de mon rhume ont disparu.  J’avais de l’énergie comme jamais.  Mon cerveau fonctionnait si vite que j’avais l’impression que tout marchait au ralenti.  Et, chose étrange, mon appétit avait disparu.  Tellement, que j’ai dû faire un grand effort de volonté pour manger une salade de fruits.  Puisque l’on mange dans le but d’avoir de l’énergie, je suppose que mon corps ultra-énergisé par la coke considérait qu’il n’avait pas besoin d’être nourri.

Si cette expérience a été aussi formidable, pourquoi ne suis-je pas tombé dans le piège de la dépendance?  Parce que, comme tout le monde, je n’ai pas eu besoin de le vivre moi-même pour savoir ce qui se passe lorsque l’on prend l’habitude de consommer des drogues dures.  Au tout début, comme je l’ai vécu, c’est une expérience extraordinaire.  Il est donc tentant de vouloir la revivre.  Plus souvent on en prend, plus le corps s’y adapte, et plus il en annule les effets.  Jusqu’au jour où en consommer n’apporte plus aucun bénéfice.

Je n’en connais pas les raisons puisque je n’ai pas étudié la chose, mais tout comme pour la testostérone, la coke semble remplacer quelque chose produit par l’organisme.  Car rendu à ce point, le corps réclame de la cocaïne afin de pouvoir fonctionner normalement.  On commence par en prendre car ça nous fait sentir plus-que-tout, et on se retrouve obligé d’en prendre pour ne pas se sentir moins-que-rien.   Et on y laisse nos revenus et notre santé. 

Et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais renouvelé l’expérience au-delà de cette unique fois. Je suis peut-être un incorrigible optimiste.  Mais je ne suis pas assez fou pour croire que je suis spécial au point où ça se passerait différemment pour moi.

Certains poisons.
Je n’ai jamais su si c’était un fait historique ou une légende.  Mais j’ai déjà entendu une histoire qui racontait à peu près ceci : Un empereur de Chine était un tyran qui faisait la vie dure à ses citoyens.  Il était craint, respecté, et c’était également un grand parano qui faisait goûter tous ses plats une heure avant de les consommer lui-même, par crainte d’un assassinat par empoisonnement.  Sa plus grande faiblesse était son amour pour les jeunes filles.

C’est ainsi que des villageois, apprenant que l’empereur passera bientôt avec son armée sur leur village, ont préparé une jeune fille pour lui.  Le premier jour, ils ont mis une goutte de cyanure dans le repas de cette dernière.  Au repas suivant, ce fut deux gouttes.  Le repas suivant, trois.  Et ainsi de suite, jusqu’au jour où la jeune fille put avaler une grande quantité de ce poison sans risque pour sa santé.  Elle fut ensuite offerte à l’empereur.  Le soir-même, ils eurent des relations sexuelles.  Et l’empereur mourut empoisonné pendant l’acte, car tous les fluides corporels de cette jeune fille étaient hautement toxiques.

Que cette histoire soit véridique ou non, c’est un fait reconnu depuis plusieurs siècles que le corps humain peut s’adapter afin de résister à certains poisons, s’il y est soumis à faible dose.  Les vaccins fonctionnent sur un principe similaire.

Et maintenant, passons à l’évolution dans :

L’ASPECT PSYCHOLOGIQUE
La conscience a beau être immatérielle, il reste que celle-ci réside dans le cerveau.  Et puisque le cerveau est un organe du corps humain, celui-ci est forcément affecté par le principe de l’évolution pour s’adapter en milieu dérangeant.  On peut le constater aisément sur nos cinq sens,

L’ouïe.
Tandis que vous lisez ceci, prenez un moment pour être attentif aux bruits qui vous entourent.  La climatisation.  Le moteur du frigo.  Le tic-tac de l’horloge.  Le murmure des appareils électriques.  La première fois que vous vous êtes retrouvés dans cette pièce, vous entendiez clairement tout ça.  Mais votre cerveau a évolué de manière à bloquer les bruits constants et sans importance.  Ainsi, ils ne vous dérangent plus, et votre esprit reste clair.

La vue.
Fin novembre / début décembre.  Vous décorez l’intérieur de la maison pour Noël.  Les premiers jours, tous ces éléments détonnent de votre décor habituel, et vous vivez pleinement l’émerveillement de la magie du temps des fêtes.  Puis, au bout de la troisième semaine, la magie s’est estompée, et vous ne remarquez même plus la déco.  Puisqu’il n’est pas dans la nature de l’humain d’être constamment émerveillé, le cerveau s’est adapté de manière à ne plus se laisser distraire par la nouveauté de ces éléments.

Le goût.
Lorsque j’ai suivi mon premier régime alimentaire il y a 21 ans, j’ai constaté que le goût pouvait évoluer de manière à aimer des aliments qui, autrefois, me laissaient indifférent, ou bien que je n’aimais pas.  Par exemple, le thé.  À mon goût, il n’y avait pire boisson dans toute l’histoire de l’humanité.  Mais à force de consommer du thé vert pour ma santé, j’ai fini par y prendre goût, qu’il soit chaud, tiède ou froid du frigo.  Et ce, nature.

Il y a quelques années, j’ai vu à la télé un reportage au sujet d’un homme qui a survécu à un naufrage, dans un canot gonflable.  Pendant trois semaines, il ne se nourrissait que des poissons qu’il arrivait à capturer.  Ce manque de variété dans son menu lui créait des carences alimentaires.  Après quelques jours, il a constaté qu’il était particulièrement friand des yeux de ces poissons.  Il semblerait que ces yeux contenaient un élément nutritif important pour sa survie.  Son corps et son cerveau ont donc évolué de manière à lui donner un grand appétit pour ceux-ci.

L’odorat.
Vous mettez un parfum.  Au bout d’une quinzaine de minutes, vous ne le sentez plus.  Est-ce qu’il s’est estompé ?  Du tout !  Les gens qui vous croisent le sentent.  C’est juste que votre cerveau s’est adapté de manière à ne plus se laisser distraire par la présence de cette odeur nouvelle.

Ça marche également avec les mauvaises odeurs.  J’avais une ex qui fumait, et cela empestait la maison.  Lorsque je passais quelques heures chez elle, je ne le sentais plus.  Mais lorsque je partais, particulièrement en auto ou en bus, au bout de 30 minutes, je constatais peu à peu que mes vêtements puaient la cigarette.  Mais pendant que j’étais chez elle, mon cerveau s’est adapté de manière à ne plus se laisser distraire par cette odeur désagréable.

Le toucher.
Prenez un moment pour constater le contact de vos lunettes sur votre nez et vos oreilles.  Les vêtements sur votre peau.  Les bracelets sur votre poignet.  La langue dans votre bouche qui touche vos dents et votre palais.  Avant que je vous le dise, vous ne sentiez rien de tout ça.  Votre cerveau s’était adapté de manière à ne plus se laisser distraire par ces sensations.  Maintenant, à cause de moi, vous en êtes conscients.

Il n’y a pas que dans les expériences hostiles ou dérangeantes que le cerveau s’adapte de manière à ne plus ressentir.  Il le fait également avec les expériences positives. Par exemple, le rire.  Il y a quelques années, j’avais écrit un recueil de courtes histoires et anecdotes humoristiques.  Mon ami Loïc a commencé à lire le manuscrit.  Ses réactions allaient du sourire amusé, au petit rire, et parfois jusqu’aux éclats.  Au bout d’une heure, rendu aux trois quarts de sa lecture, il me rend mon manuscrit en me disant. « Tiens, je vais reprendre la lecture plus tard.  J’ai trop ri, ça ne me fait plus effet. »  Et c’est normal.  Le cerveau n’est pas fait pour être en état d’hilarité constante.  Alors il s’adapte de manière à revenir à la normale.

Pour la nourriture, même principe. Je crois que nous avons tous déjà vécu la situation suivante : Un jour, on découvre une boisson ou une nourriture quelconque. Et on ressent l’envie d’en reprendre. Et encore. Et encore. Alors sur une période pouvant aller de deux semaines à six mois, on en consomme une forte quantité sur une base régulière. Puis, un jour, l’envie n’y est plus, on arrête brusquement d’en consommer, et on le laisse périmer au frigo ou au garde-manger. Là encore, le corps a évolué de manière à estomper ce besoin qui était hors de son ordinaire.

Quand le charme de la nouveauté créé la dépendance psychologique.
Le charme de la nouveauté est une sensation très agréable. Et ceci donne parfois lieu à de la dépendance lorsque l’habitude la fait s’estomper.  Plus haut, je parlais de la cocaïne.  C’est bien connu que cette drogue créé une dépendance physique.  Mais la sensation qu’elle apporte, d’être au summum de nos capacités physique et intellectuelle, créé également une dépendance psychologique. Il en va de même pour certaines expériences plus anodines. Par exemple :

Sorties de bar.
1996, j’avais 28 ans et j’étais de retour aux études. Une camarade de classe a organisé une sortie dans un bar-spectacle du centre-ville de Montréal. Ne consommant d’alcool que très modérément, et ne supportant pas l’odeur de la cigarette, je n’avais jamais été un gars de bars. Mais c’est cette année-là qu’est entrée en vigueur au Québec l’interdiction de fumer à l’intérieur des commerces et autres endroits publics. J’ai donc accepté l’invitation. Et j’ai vécu une expérience extrêmement positive. La camaraderie, l’ambiance, le spectacle, la musique, les rires. Toutes ces découvertes, ces nouvelles expériences, firent qu’à mes yeux, cette soirée était magique.

La semaine suivante, nous y sommes retournés. C’était bien, mais pas autant que la première fois. Normal, je n’avais plus rien à y découvrir. Le charme de la nouveauté n’était plus là. Une semaine plus tard, la soirée n’avait plus rien d’extraordinaire. Je me souviens d’avoir eu le réflexe de vouloir sortir ailleurs, découvrir d’autres bars, et de le faire plus souvent. Et j’ai constaté que je ne me reconnaissais pas dans ce comportement. Je n’ai jamais été du genre à sortir le soir pour la danse et la drague. Et de l’alcool, je n’aime ni le goût ni les effets ni le prix. Alors pourquoi est-ce que je suis soudainement porté à vouloir me soumettre à des habitudes qui ne me conviennent pas? J’ai alors compris que je cherchais à recapturer le moment magique de ma première sortie.

Romance et sexualité.
Ça, c’est quelque chose que j’ai vu chez beaucoup de femmes. Je vais donner comme exemple l’une de mes ex. Lorsque j’ai rencontré Mégane, ça faisait vingt ans qu’elle était en couple avec le père de son enfant. Elle s’est tout de suite intéressé à moi. Quant à moi, constatant que j’avais beaucoup d’atomes crochus avec cette jolie femme plus jeune que moi, je lui ai démontré mon intérêt. C’était la première fois depuis une éternité qu’un homme la faisait se sentir désirée. L’excitation qu’elle ressentait pour moi était énorme. Et le sexe n’en était que meilleur. Cette excitation se trouvait décuplée par le fait que, après vingt ans à être une fidèle épouse et bonne mère rangée, elle jouait maintenant à la vilaine fille. Elle développa sa sexualité en découvrant avec moi des pratiques qui allaient bien au delà du missionnaire-vient-retire-dodo de son mari.

Au bout de quelques mois, le charme de la nouveauté a bien fini par s’estomper. Alors lorsqu’un ex de son adolescence l’a retracée sur Facebook et qu’il lui a fait le baratin du Tu es toujours aussi belle qu’avant et voilà trente ans que je ne pense qu’à toi car tu es la femme de ma vie, elle retrouva avec lui cette excitation de nos débuts. Elle me lâcha pour devenir son amante régulière, et alla avec lui beaucoup plus loin dans sa sexualité qu’elle ne l’avait fait avec moi.

Avec le temps, elle découvrit de plus en plus que le baratin de son beau parleur n’était que du vent. Il la décevait de plus en plus souvent. Elle s’est tout de même accroché à lui pendant un an, dans l’espoir de retrouver éventuellement la passion de leurs débuts. Jusqu’au jour où il lui causa une profonde blessure émotionnelle qui causa leur rupture. Et depuis, elle multiplie les conquêtes, toujours à la recherche de cette excitation de se sentir désirée, prenant de plus en plus de risques pour sa santé. Tout en étant de plus en plus malheureuse. Tout ça parce que son cerveau s’est habitué aux nouvelles conquêtes sexuelles, et il s’est adapté de manière à ne plus y ressentir le charme de la nouveauté.

Où est-ce que je veux en venir, avec ces multiples exemples d’évolution et d’adaptations du corps humain et du cerveau ?
Au fait que tout ceci est étroitement relié au sujet d’une série de billets que j’ai écrit il y a quelques semaines, intitulé L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  La femme rencontre l’homme.  La femme découvre l’homme.  La femme se trouve sous le charme de la nouveauté au sujet de cet homme. Son corps a des réactions physiques d’intérêt pour cet homme : excitation, pupilles dilatées, augmentation du rythme cardiaque, hausse de température.  Puis, à mesure que le temps passe, si l’homme ne fait rien pour prolonger l’intérêt de la femme, la nouveauté s’estompe, le charme s’évapore et son intérêt pour l’homme disparait.  

Il ne faut pas y voir un caprice d’orgueil féminin.  Tout ce procédé n’est que la réaction normale du corps humain, dont fait partie le cerveau, qui évolue de manière à s’adapter à une nouvelle situation. L’intérêt est un virus qui dérègle la routine du corps et de l’esprit.  Alors le corps et l’esprit s’y habituent afin de s’en immuniser. 

Et c’est la raison pour laquelle il est impossible pour un homme de faire renaitre en une femme l’attrait qu’elle ressentait pour lui, dès que celui-ci s’est estompé. C’est parce que cet homme est un virus contre lequel elle est désormais immunisée.

Beta vers Alpha; le début de la transition. (1 de 2)

Je n’ai jamais été le poster boy du mâle Alpha. Remarquez que ça a ses bons côtés. Car depuis les quinze dernières années, l’idée même de la masculinité est de plus en plus démonisée. Alors gare à l’homme qui prétend être un mâle Alpha. On va l’accuser d’être un macho, un misogyne, un violent, un harceleur, un délinquant sexuel, un fier représentant de la culture du viol, un complexé qui ressent le besoin de s’imposer sur les autres afin de compenser pour sa micro-bite… En gros, c’est devenu l’équivalent masculin du mot féminisme. En ce sens qu’on l’associe à tout ce qu’il peut y avoir de négatif dans le comportement des membres de ce sexe, en plus de lui prêter des revendications extrêmement farfelues.

Pourtant, à la base, la définition véritable du mâle alpha est à des milliers de kilomètres de cette image (im)populaire. Il n’y a qu’à voir le fonctionnement de la hiérarchie dans un groupe de gorilles.

En 1986, un garçon nommé Levan Merritt est tombé dans l’enclos des gorilles d’un zoo. Le gorille Alpha, un silverback nommé Jambo, s’est précipité à l’endroit de la chute. Il y a vu le garçon gisant par terre assommé. Avec délicatesse, il a caressé le dos du garçon, l’observant pendant quelques instants. Constatant qu’il était blessé mais vivant, il a aussitôt compris que ses congénères humains viendraient lui porter secours. Et que ceci pourrait poser un problèmes aux autres singes habitant l’enclos, de voir leur territoire se faire ainsi envahir. Jambo est donc revenu sur ses pas, et il a calmement tenu les autres singes à l’écart. Ceci a permis aux secouristes de descendre dans l’enclos, mettre le garçon sur une civière, et l’emporter.

Et c’est ça, dans la nature, un mâle Alpha. Oui, il est le plus gros et le plus puissant du lot. Mais c’est également le plus intelligent, le plus empathique et celui qui a le plus à coeur le bien-être de son groupe et celui de son territoire. Il en est le protecteur, non pas l’abusif. S’il est le mâle dominant, ce n’est pas parce qu’il a décidé de prendre lui-même ce rôle en s’imposant par intimidation. C’est un rôle que lui donnent tout naturellement les membres de son entourage, parce qu’il leur apporte un sentiment de sécurité.

J’ai un ami comme ça. Appelons-le Alex. C’est une connaissance de longue date. Nous étions sur les mêmes forums au début des années 2000. Et il aimait bien mes textes au sujet des relations hommes-femmes, dont la majorité ont été repris ici sur ce blog à ses débuts en 2009. Nous sommes amis sur Facebook, et il n’est pas rare qu’il s’écoule trois, quatre, cinq ans avant que l’un de nous envoie un message ou un commentaire à l’autre. Il est toujours lecteur de mon blog. Et souvent, je peux compter sur ses commentaires pertinents pour me faire réaliser un aspect qui m’avait échappé sur le sujet dont je parle dans tel ou tel billet. Il se trompe parfois, mais c’est plutôt rare.

… Et je ne crois pas qu’il s’est trompé lorsqu’il m’a fait constater que depuis les douze dernières années, j’agis comme un Beta qui s’est fait laver le cerveau par le wokisme pseudo-féministe. Je veux dire, regardez cet échange entre Noémie et moi lors de notre quatrième jour de correspondance.

Une femme ne va pas écrire un truc pareil à un gars contacté sur un site de rencontres, si le gars en question ne lui plaît pas. Elle demandait / s’attendait / espérait que je lui emboite le pas en donnant un tournant sexuel à la conversation. Mais moi, je lui répond quoi? l’équivalent de :

« Je ne suis pas comme les autres hommes, MOI. Je sais parler d’autre chose que de cul à une jolie jeune femme, MOI. Je t’apprécie pour ta personnalité et non par envie de te fourrer, MOI. Tu n’as pas à jouer le rôle de la soumise pour avoir mon attention, MOI. »

Un vrai discours de Nice Guy auto-castré qui cherche très fort à se montrer meilleur que les autres. Et tellement aveuglé par la doctrine disant que tout comportement masculin est négatif, que je ne suis même plus capable d’avoir le comportement masculin positif que demandent les femmes.

Alex est trop modeste pour se qualifier lui-même comme tel. Mais il est un mâle Alpha. Un vrai, comme le gorille, pas comme la vision sociale démonisée. On s’entends bien lui et moi car tout comme moi, il met toujours de l’effort dans son amélioration constante de soi. Comme moi, il réfléchit sur ses expériences de vie et en tire de la sagesse. Comme moi, il met de l’importance dans la forme physique et la santé.

Mais là où l’on diverge radicalement, c’est dans nos relations avec les femmes. Car contrairement à moi, il agit exactement de la bonne manière pour les attirer, les séduire, les obtenir, et avoir avec elles des relations harmonieuses, sans abus d’une part ou d’autre.

C’est avec grande curiosité qu’Alex a suivi ma récente série de billets Noémie, ou le rêve devenu réalité. Et c’est avec grand découragement qu’il a vu comment j’ai réussi à faire foirer cette relation naissante, de la manière que j’ai répondu à l’invitation de Noémie à aller la rejoindre.

Ma stupidité a donné un tel choc à Alex, qu’il a fait le genre de truc qu’il ne ferait jamais d’habitude. Sous le sceau du secret, il m’a envoyé une capture d’écran d’une de ses propres conversations avec l’une de ses conquêtes, après en avoir censuré le nom et les visages. Dans celle-ci, tout comme l’a fait Noémie, sa correspondante lui a envoyé un selfie en sous-vêtements. Mais contrairement à moi, il lui a donné la réponse qu’elle demandait / s’attendait / espérait de lui. Et c’était dans le style de ceci :

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’orgasmes.

Oui, c’est le genre de paroles masculines qui peuvent être malvenues lorsque le contexte ne s’y prête pas. Mais lorsque c’est en réponse à un selfie sexy que la fille lui envoie lors d’une conversation privée, c’est au contraire très bienvenu.

Mes réactions aux avances de Noémie se basaient tout de même sur un sentiment sincère. Je ne suis pas un Don Juan qui ne pense qu’à accumuler les conquêtes. Mon but premier a toujours été d’être dans une relation stable. Mais il faut que je me mette en tête que nous ne sommes plus en 1950. Apprendre à se connaitre, puis être amis, pour ensuite être en couple, pour ensuite baiser… Ça fait longtemps que l’ordre social des choses a changé. Maintenant, c’est : Contact, baise, et ensuite on voit si on veut le refaire. Et si on est amants assez longtemps pour se rendre compte que nous sommes compatibles, c’est là que l’on voit si on veut être exclusifs ou non. C’est sûr, il y aura toujours des exceptions. Mais dans la majorité des rencontres en ligne, c’est comme ça que ça marche.

Sous la suggestion d’Alex, je me suis procuré deux livres. Le premier est No More Mister Nice Guy. Sa lecture m’a ouvert les yeux sur bien des choses, allant de ce qui pousse un gars à devenir Nice Guy, aux comportement typiques de ceux-ci, de l’hypocrisie qui se cache dans ses gestes, et aux relations catastrophiques qui en découlent. Ça m’a surtout rassuré comme quoi je suis sur la bonne voie depuis plusieurs années. Car bien que j’y reconnais à 100% celui que j’étais de mes 15 à 27 ans, je n’ai plus que 20% de ce comportement aujourd’hui.

Le second livre, The Unplugged Alpha, pousse la chose plus loin. D’abord en expliquant ce qu’est un vrai Mâle Alpha. Et pourquoi les femmes vont toujours préférer ceux-là, plutôt que ces hommes qu’elles éduquent pourtant elles-mêmes à agir en Beta.

Je ne sais pas si ces livres existent en version Française, parce que nous ne sommes pas tous bilingues. Mais c’est sans la moindre hésitation que je leur fais de la publicité en vous les recommandant. C’est un bien faible paiement pour l’aide que leur lecture m’a apporté. Une aide qui devrait permettre ma transition, de Beta vers quelque chose d’un peu plus Alpha.

Comme je le dit dans la première phrase de cet article, je n’ai pas la personnalité d’un Alpha. Je ne suis pas un dragueur dans l’âme. Je peux le devenir si l’occasion s’y prête, pour peu que je puisse reconnaître les signes comme quoi le potentiel d’une interaction intime est là, et qu’elle serait bienvenue par l’autre parti. Mais sinon, je ne suis pas celui qui va faire les premiers pas pour une drague non-sollicitée. C’est un rôle dans lequel je n’ai jamais été à l’aise.

Et c’est la raison pourquoi, depuis les vingt dernières années, je travaille fort à devenir le genre d’homme qui peut intéresser les femmes. Le premier contact que l’autre aura avec toi sera toujours visuel. Je dois donc m’arranger pour leur donner envie de m’approcher. J’arbore la coupe de cheveux à la mode. Je porte des vêtements qui m’avantagent. Je ne néglige pas mon hygiène. Et je travaille fort au gym afin de donner à mon corps cette forme qui attire leur regard.

(Très) lentement mais (très) sûrement.

Et c’est justement au gym que s’est produite, il y a trois semaines, l’anecdote qui va suivre.

Mardi 4 juin, 11h11. J’arrive au gym. J’ai à la main mon mini sac de sport qui contient ma bouteille, mes gants, mes écouteurs, mes clés, mon portefeuille, mes lunettes et mon téléphone, parce que c’est encombrant de trainer tout ça dans mes shorts. À part pour une jeune femme sur la machine à leg press, la place est déserte.

Comme d’habitude, je m’en vais de l’autre côté de la salle, pour commencer avec le bench press. Je mets un podcast de The Unplugged Alpha sur mon téléphone. J’allume mes écouteurs pour pouvoir l’entendre en écoute privée. Je met mes gants. J’enfile les poids sur la barre d’haltères, 10 lb de plus que la dernière fois afin de forcer ma progression. Je me couche sur le banc, je ferme les yeux et je commence. Le premier set de dix répétitions est difficile, mais faisable. Le second est plus pénible et je n’en fais que huit, avec les bras qui tremblent. Au début du troisième set, j’ai l’impression que l’on me parle. J’ouvre les yeux. C’est la fille.

Environs 5’4″ / 1.64 m, mi-trentaine, cheveux longs, blonds, attachée en chignon. Assez jolie, et ce naturellement car elle n’est pas maquillée. Mince mais pas comme un mannequin, et avec des épaules de nageuse professionnelle. Au premier coup d’oeil, juste par sa forme et sa musculature, on voit qu’elle sait ce qu’elle fait au gym.

À peu près ça.

Je repose l’haltère sur ses crochets et j’enlève mes écouteurs. Elle me dit qu’elle a remarqué que je levais ces poids avec difficulté. Aussi, elle me recommande de relever les butoirs de chaque côté du banc d’exercice, histoire de ne pas me retrouver coincé sous l’haltère, advenant que je n’arriverais pas à la remonter. Elle me montre comment en placer un. Je place l’autre. Je la remercie de son aide. Elle retourne à son banc. Je remet mes écouteurs et je finis mon set.

Je me déplace vers le rack d’haltères pour les squats. Et je vois que cette jeune femme vient s’installer pas très loin, à côté des petits haltères à mains. Par les miroirs qui tapissent les murs, je la surprend à m’observer. J’ai l’impression qu’elle cherche une autre opportunité pour venir me parler. Je trouve cette idée intéressante. N’ayant jamais été dragueur, je ne vois pas ce que je pourrais aller lui dire pour briser la glace. Alors j’opte pour l’option passive, en me montrant réceptif à une éventuelle intervention de sa part. J’éteint mon podcast, j’enlève mes écouteurs, je remet le tout dans mon sac, et je reprends mes squats.

Effectivement, une minute plus tard, elle revient me rejoindre. Elle commence par s’excuser, comme quoi elle ne veut pas être intrusive. Mais elle trouve que je force beaucoup des genoux. Elle me dit qu’elle les a entendu craquer pendant que je faisais mon premier set de squats, et qu’il y aurait moyen d’améliorer ça en corrigeant ma posture. Je la rassure comme quoi au contraire, puisque je m’exerce sans entraineur pour me guider, ses conseils sont les bienvenus.

Puisqu’il semblerait que l’on va se parler un bon bout de temps, je me présente. Et vous ne devinerez jamais. Elle s’appelle Noémie elle aussi. Cette coïncidence m’amuse beaucoup.

À partir de là, nous nous sommes entrainés ensemble. Et elle m’a donné des conseils pour chaque exercice, tout en s’entrainant elle-même de son côté.

Au fil des conversations, Noémie2 finit par laisser échapper le fait qu’elle est en couple. Décevant! Mais en même temps, la moitié de mes amantes des vingt-cinq dernières années l’étaient également. Alors pour ce que ça veut dire.

Au bout d’une heure, je lui annonce que je dois partir. Je dois aller me faire à manger et me préparer pour mon quart de travail qui commence à 15h. Je la salue en la remerciant. Et pas juste pour ses conseils. Car sa présence m’a influencé à me pousser beaucoup plus que d’habitude lors des exercices. J’en aurai pour deux jours à avoir trop mal aux muscles pour les travailler davantage.

En vingt ans à fréquenter les gyms, c’est la première fois que je m’y fais aborder par une femme. Et le fait qu’elle s’appelle également Noémie me donne l’impression que c’est le destin qui me donne une seconde chance. Je ne compte donc pas refaire les mêmes erreurs qu’avec la première. Cette Noémie-là, je ne la laisserai pas filer.

Pour elle, je me sens prêt à amorcer ma transition de Beta vers Alpha.

À suivre et à conclure.

La théorie de l’évolution sociale

Comme d’habitude, je vais écrire d’un point de vue masculin, puisqu’il s’agit d’une expérience personnelle. Mais ce dont je parle s’applique à tous les genres.

Il y a un problème récurrent que j’ai eu dans la majorité de mes relations de couple. À quelques rares exceptions près, mes partenaires n’étaient pas à l’aise avec l’idée que je puisse évoluer. Dans certains cas, ça allait jusqu’à les faire paniquer. Ça pouvait être pour des décisions importantes, comme perdre du poids ou réorienter ma carrière. Elles me disaient alors que je n’ai pas besoin d’être maigre ou bien riche pour être heureux. Ou alors c’était pour des choses de moindre importance, comme me teindre les cheveux ou faire arranger ma dentition. Là encore, je me faisais dire que ce que je cherchais à améliorer ne dérangeait personne d’autre que moi. Mais parfois les réactions étaient beaucoup plus violentes, comme la mère de mes enfants qui était tellement contre l’idée que je puisse améliorer ma santé et ma forme, qu’elle jetait, brisait ou donnait mon équipement de sport.

Je me suis souvent demandé quelle était la raison de ce comportement anti-évolution. Et c’était d’autant plus incompréhensible du fait que ces femmes avaient toutes des personnalités différentes. La seule chose qu’elles avaient en commun, c’était moi. Dans ce temps-là, vous connaissez le cliché : Si tu as un problème dans une seule de tes relations, le problème vient de l’autre. Mais si tu as le même problème dans toutes tes relations, alors le problème vient de toi.

Je veux bien le croire. En tant que solutionnaire, j’ai toujours été homme à faire face à mes travers, car les reconnaitre est la première étape qui permet de les corriger. N’empêche que j’avais beaucoup de difficulté à comprendre où se situait mon problème de comportement, au juste. En quoi est-ce que le fait de vouloir évoluer et d’améliorer ma situation et la majorité des aspects de ce que je suis, puisse être aussi tabou aux yeux de toutes ces femmes? Et pas seulement celles avec qui j’ai été en couple. Prenez par exemple ce bout de conversation que j’ai eu il y a dix mois, au début de l’automne dernier, avec cette femme de 46 ans contactée sur Facebook Rencontre

Certaines personnes ne verront jamais autre chose que du négatif dans tes plus beaux projets.

En quoi est-ce que le fait de vouloir rembourser mes dettes et améliorer ma forme puisse être le signe comme quoi je suis en revirement, en recherche de soi, en manque à combler et en souffrance, comme elle dit? Ces insinuations sont à la limite de l’insulte.

Je n’avais juste pas encore constaté à ce moment-là l’existence des trois règles psychosociales que voici.

  • Lorsque tu es adolescent et jeune adulte, il est normal et surtout souhaitable d’évoluer. Les gens s’attendent à ça. 
  • Lorsque tu as entre 25 et 30 ans et que tu es en évolution (en retournant aux études, par exemple), tu retardes un peu sur la majorité des gens. Mais ça demeure acceptable aux yeux de la société.
  • Lorsque tu atteint la trentaine, tu es supposé être ce que tu seras pour le reste de ta vie. Parce que si tu n’es pas stable, alors tu es un instable, ce qui est très mal vu.

Alors oui, dans de telles conditions, je suppose que quand un homme de 54 ans cherche à améliorer plusieurs aspects de sa vie, on puisse s’imaginer que quelque chose ne va pas chez lui.

Le statu quo est roi.
Lorsqu’une femme tombe en amour avec toi, elle ne craque pas pour celui que tu étais avant, ni celui que tu deviendra plus tard. Ce qui l’intéresse, c’est celui que tu es maintenant. Et si tu es un adulte de plus de 30 ans, elle s’attend instinctivement à ce que ta situation de carrière, financière et ton physique restent stable jusqu’à l’âge de ta retraite. Elle t’accepte comme tu es, elle est confortable avec ce que tu es, et elle t’aime tel que tu es. Alors lorsque tu dis vouloir évoluer, tu lui annonces que tu vas lui enlever sa confortable stabilité pour la remplacer par de l’inconnu. C’est une situation avec laquelle très peu de gens sont à l’aise.

Dans mon cas personnel, pour diverses raisons que j’ai déjà expliqué ici (Entre autres, dans la série de billets un câble d’acier ombilical) je n’ai pas pu évoluer au même rythme que le reste des gens. Oui, j’ai évolué dans le positif, mais ce fut dans la trentaine, la quarantaine, et ça continue maintenant que je suis dans la cinquantaine.

Le but de l’évolution, qu’elle soit sociale financière ou physique, c’est d’atteindre notre summum personnel. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que l’on obtient la stabilité. Ce qui signifie que tant que je n’aurai pas atteint ce plateau, il me sera inutile de chercher à me mettre en couple. Car la femme qui serait confortable avec ce que je suis maintenant ne le sera pas nécessairement avec celui que je serai demain.

On pourrait croire que la solution est simple : Je n’ai qu’à me trouver une femme qui serait elle aussi en constante évolution. Comme Flavie l’a été, en retournant aux études il y a six ans, alors que nous étions en couple. Mais ceci a eu comme conséquence de mettre de la distance entre nous, alors que nos deux vies ont pris des chemins totalement différents. Je dois donc me rendre à l’évidence : si je veux avoir une vie de couple stable je dois d’abord avoir une vie stable.

Il y a quelques billets de cela, je disais qu’après trois ans en tant que préposé aux bénéficiaire, je me sentais prêt à passer à l’échelon supérieur, en suivant une formation de quatorze mois pour devenir infirmier auxiliaire. Avant de m’y lancer, je me suis renseigné. J’ai demandé à une collègue qui a suivi cette formation de m’en parler un peu, et de me refiler ses livres et notes de cours. 

Mon principal atout dans mon évolution, c’est que je connais parfaitement mes forces et mes faiblesses. C’est ce qui m’a permis en onze ans de passer d’artiste à homme de ménage, à concierge, à surintendant, à employé de bureau pour la BAnQ, à support technique pour la banque de Montréal, et enfin à préposé aux bénéficiaires. Mais au bout d’une semaine à parcourir les documents de la formation d’infirmier auxiliaire, il a fallu que je me rende à l’évidence. Cette formation est trop compliquée pour moi. Et pas juste pour moi. Dans les chiffres officiels, 40% de ceux qui l’ont prise en même temps que ma collègue l’ont coulé.  

Ce qui signifie qu’après toutes ces années, j’ai atteint mon plein potentiel côté carrière. Je suis préposé aux bénéficiaires et je le resterai. Cette partie de ma vie est maintenant stable, et elle le restera jusqu’à ce que j’arrive à l’âge de la retraite. Et puisque je n’ai plus de dettes, mon évolution sera maintenant financière, alors que je vais pouvoir investir mes gains dans divers placements afin de m’assurer de vieux jours confortables.

Il n’y a plus que du côté du physique que je puisse encore faire preuve d’évolution, en atteignant mon plein potentiel de santé, de force et de développement musculaire. Comme je l’ai démontré dans le billet précédent, je suis sur la bonne voie. Aussi, je crois que dans une période allant de 6 à 12 mois, j’aurai là aussi atteint mon summum personnel. À ce moment-là je serai enfin à mesure d’offrir la stabilité que cherche une femme mature chez un homme de mon groupe d’âge. Ce qui fait que la prochaine femme qui tombera en amour avec moi sera assurée que je serai toujours celui qui l’aura seduit.  

Ce qui signifie que ma prochaine relation sera fort probablement la bonne.

Le négatif, le positif, l’illusionniste et le réaliste 

Lorsqu’il s’agit de faire face aux problèmes, la personnalité des gens se divise en quatre catégories. 

Le négatif va regarder les faits. Il va les accepter tel quel, en tant que fatalité. Et il ne fera aucun effort pour changer ces faits, ni pour tenter d’améliorer les choses. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une cause perdue.

Le positif refusera de voir les faits comme étant quelque chose de négatif. Il ne fera aucun effort pour changer ces faits, ni pour tenter d’améliorer les choses. Il va tout simplement faire preuve de mauvaise foi constante en niant la problématique, affirmant plutôt qu’il s’agit de quelque chose de positif, de pertinent, voire même de nécessaire.

L’illusionniste va regarder les faits. Il refusera de les accepter. Il tentera d’améliorer les choses, mais sans pour autant y mettre l’effort requis. À la place, il va tricher, maquiller, arranger, mentir, dissimuler, prendre tous les raccourcis imaginables pour donner l’illusion aux autres, mais surtout à lui-même, que les choses s’améliorent. Ce qui va immanquablement lui ajouter de nouveaux problèmes. 

Le réaliste va regarder les faits. Il fera appel à sa logique afin de juger chaque chose avec objectivité et réalisme. Il a la capacité de voir lesquels de ces faits qui doivent être modifiés, améliorés, voire éliminés, et quels autres ne peuvent aucunement changer. Il va s’attaquer à la racine du problème. Il mettra le temps et l’effort requis afin d’atteindre ses objectifs.  

Le réaliste est la personnification vivante de cette phrase du philosophe Marcus Aurelius «Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.»  Aussi connue en tant que prière de la sérénité : « Mon Dieu, donne moi la force d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence. »

Puisque je me considère comme étant un réaliste, cette école de pensée rejoint ma propre formule gagnante : Courage, ténacité, sagesse. Le courage d’entreprendre quelque chose. La ténacité d’y mettre un effort à long terme. Et la sagesse de voir, à tout moment, si cet objectif est toujours viable ou non. Car parfois les faits changent en cours de route, ce qui demande une capacité d’adaptation afin de modifier nos objectifs et la manière de les atteindre, si c’est encore possible. 

L’une des plus grandes sources de déception chez un réaliste, c’est de constater qu’il sera toujours entouré de gens négatifs, positifs et illusionnistes. Trois catégories de gens qui non seulement ne font rien pour améliorer leur sort, ils seront toujours là pour donner de mauvais conseils aux autres. 

Exemple de mauvais conseils : Un jour, le réaliste constate qu’en prenant de l’âge, il prend aussi du ventre et il perd du souffle et de la force. Il reconnait les faits, comme quoi il s’est négligé au niveau santé et physique. Il n’aime pas les conséquences que cette négligence lui a apporté. Pour être de nouveau bien avec lui-même, il doit perdre de la masse de gras, prendre de la masse musculaire, et travailler son système cardiovasculaire. Il s’y met donc : Gym, poids, haltères, course, vélo, meilleure alimentation et diminution des portions. À partir de là… 

  • Le négatif va lui dire que ça ne sert à rien. Que l’on est tel que la nature nous a fait. Qu’il faut s’accepter tel que l’on est.  
  • Le positif va lui dire que tout est dans sa tête. Qu’il n’est pas gros du tout. Et qu’il devrait se mettre au principe du Body Positivity en refusant de plier aux normes sociales en matière de santé, en prétendant que son corps est déjà parfait tel qu’il est. 
  • L’illusionniste lui suggérera plutôt quelques solutions alternatives parfois coûteuses: Gaine, corset, liposuccion, implants, botox, etc. Des options qui ne règlent pas du tout le problème réel (oisiveté, mauvaise alimentation) mais qui en donnent l’illusion. Encore faut-il que ça donne les résultats escomptés, ce qui n’est pas du tout garanti. En plus d’ajouter d’autres genres de problèmes. 

Le problème avec le négatif, le positif et l’illusionniste, c’est qu’ils sont incapables de faire la part des choses. Pour eux, tout va dans le même panier. Chez le négatif, chaque problème est insurmontable. Chez le positif, chaque problème est nié. Chez l’illusionniste, chaque problème est dissimulé. À l’opposé, le réaliste va trouver le problème, reconnaître son existence, et l’étudier à fond pour voir s’il y a moyen de le régler. Et si oui, il fera ce qu’il a à faire pour y parvenir.

Ce qui fait qu’au bout du compte, chez le réaliste, le problème finit par disparaitre. Tandis que chez le négatif, le positif et l’illusionniste, le problème perdure éternellement.

Mes lecteurs de longue date savent que j’ai passé la majorité de ma vie adulte à me battre contre l’embonpoint. Je sais ce que j’ai à faire pour perdre du poids, et je l’ai appliqué souvent. En général, il ne me faut que trois à quatre mois pour atteindre cet objectif. Je m’y maintiens pour une période allant de quelques mois à quelques années. Puis, peu à peu, sans trop m’en rendre compte, mon naturel revient et mon poids remonte. 

Cependant, ce que je ne crois pas vous avoir déjà avoué, c’est que toute ma vie, j’ai rêvé posséder un corps plus athlétique et musclé que la moyenne. J’ai eu à faire face à plusieurs obstacles qui m’en ont empêché ou qui ont ralenti mes progrès : La génétique qui m’a fait chétif. La râclée que m’a donnée mon père lorsque j’avais sept ans, me brisant un fémur et deux vertèbres, déformant mon physique assez pour m’handicaper au point de ne pouvoir pratiquer aucun sport dans ma jeunesse. Les conjointes qui jettent, donnent, brisent, mon équipement de gym, de peur que si je deviens plus sexy, je les quitte pour des femmes plus sexy. La pauvreté qui m’a empêché pendant de nombreuses années de me payer le gym. L’ignorance de quels exercices choisir et la bonne façon de les faire. Et surtout, mon propre découragement. Par exemple, à de nombreuses reprises, ma mise en forme était un plan en deux parties. La première partie était de perdre du gras. Et la seconde partie était d’ensuite prendre du muscle. Or, à chaque fois que j’avais atteint mon premier but au bout de trois ou quatre mois, je n’avais plus tellement envie de repartir à zéro et à donner de nouveaux efforts dans un nouveau programme, cette fois d’exercices musculaires. 

Suite à mon dernier embonpoint, j’ai regardé le problème de manière réaliste et j’ai trouvé la solution: inverser ma méthode. Cette fois, j’allais commencer par prendre du muscle. Ensuite, je ferai fondre ma graisse pour les voir.

De nos jours, pas besoin de se payer un entraineur privé pour connaitre la bonne façon de s’exercer, Youtube regorge de tutoriels gratuits. J’ai fait mes recherches et je me suis créé un nouveau programme. Depuis décembre dernier, c’est à dire depuis les sept derniers mois, je mets le focus sur le gain musculaire. Bonus inattendu : l’exercice musculaire brûle aussi du gras. Ce qui fait que dans cinq mois, lorsque je cesserai la musculation (anaérobie) pour commencer le cardio (aérobie), une bonne partie de mon travail sera déjà accompli. 

Le 21 juillet dernier, j’ai eu 55 ans. Bien que je sois encore très loin d’avoir un physique de compétition, ça ne change rien au fait que je suis en ce moment dans la meilleure forme physique de ma vie jusqu’à maintenant. 

Mon corps est encore bien imparfait puisqu’il n’est, à ce point-ci, qu’un projet en cours de réalisation. J’ai toujours du gras à la taille et je suis encore loin de mon objectif musculaire. Mais je suis sur la bonne voie et je ne compte pas m’arrêter là. Je sais ce que j’ai à faire. Et j’ai la volonté de le faire 

Deadlift / Soulevé de terre, avec un poids de 200 lb / 91 kg + la barre

Pendant ce temps, parmi les négatifs, les positifs et les illusionnistes que j’ai côtoyé durant toute ma vie, et qui eux aussi rêvaient du physique parfait, aucun d’entre eux n’a atteint mon niveau de forme, de force et de résistance. Et de ceux qui sont autour de mon âge, plus de la moitié ont maintenant des problèmes d’articulations, de cholestérol, de pression, de cœur, de diabète…  

Dans ce billet, je ne donne que la santé et le physique comme exemple. Mais lorsque l’on a une approche toute aussi réaliste pour l’éducation, le travail, les finances, les habitudes, la personnalité, les amours, etc, tout ne peut que s’améliorer. Je le sais car c’est ce que je fais, et tels sont mes résultats dans ces mêmes aspects de ma vie.  

Car c’est en étant réaliste que l’on accumule les réalisations.

Mon année 2020

Presque à chaque année, je commence une rétrospective de mon année en 2-3-4 parties, et je la laisse inachevée après en avoir publiée la première. Cette année, formule simple: on résume le tout au max dans un seul billet.

JANVIER. J’habite Sherbrooke et travaille en support informatique à La Firme. Ça fait 14 mois que je fréquente une femme du Vieux-Saint-Hilaire, village où j’ai passé mes 21 premières années de vie. Il est donc temps que je passe à l’étape suivante. Je me trouve quelques contrats à St-Hilaire et ses villes voisines, Beloeil et St-Jean-Baptiste en rapport à ma page
Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois.

FÉVRIER. Je déménage de Sherbrooke à St-Hilaire, chez ma copine et son fils, un jeune ado. Je loue un locker d’entrepôt à Beloeil pour y mettre la majorité de mes possessions.

MARS. La pandémie annule mes contrats. Mon beau-fils qui a des besoins spéciaux ne va plus à l’école, et la loi interdit aux grands-parents de faire du babysitting. À partir de ce point, nous n’aurons plus jamais de moments seuls en couple.

AVRIL-MAI. Peut-être à cause de tous ces facteurs, ça ne va plus tellement bien dans mon couple. Je répond à l’appel du ministre Legault et suis l’un des heureux élus pour une formation de préposé aux bénéficiaires.


JUIN-JUILLET. Je commence ma formation. Grosse crise de couple. Le premier jour de l’été, elle me jette dehors avec trois heures de préavis. Ainsi commencent quarante jours d’itinérance pour laquelle je ne suis nullement préparé. Je pourrais retourner chez mes parents à Sherbrooke, mais… Me faire vivre par papa-maman? Parce que sans logis et sans emploi? Et sans perspective d’avenir parce que je devrais abandonner ma formation de préposés aux bénéficiaires? À 51 ANS? Plutôt la rue, tiens!

Finalement, ça a été une superbe aventure: J’ai squatté l’une des cabines du motel Mont St.Hilaire, abandonné depuis 2017 mais en parfaite condition et toujours meublée. Ça m’a donné le temps de réfléchir sur mes options à court et à long terme.

Je j’y suis resté que trois jours, puisqu’il n’y avait ni eau courante ni électricité. J’ai loué un second locker d’entrepôt où je me suis installé de façon assez confortable, bien que pas tellement légale.

Pour ne pas me faire prendre, j’y ai passé le moins de temps possible. J’ai donc passé tous les jours de l’été dehors, à vélo.

Ça m’a permis de vraiment explorer la région, ça m’a remis en forme, et j’ai perdu 24 lbs.

Je me suis bricolé un trépied pour mon cellulaire, et me suis acheté un laptop. Car sans trop savoir dans quel but, j’ai photographié, filmé et documenté mon expérience du début à la fin.

Si j’avais les moyens techniques, j’en ferais un documentaire ou une courte websérie.

AOÛT-SEPTEMBRE-OCTOBRE. J’ai commencé à travailler au CHSLD à Beloeil, et je me suis loué une chambre dans une maison privée pas trop loin de là. Hélas, les conditions de travail au CHSLD étaient très abusives. Des 16 personnes embauchées que nous étions, 2 ont quitté et 7 se sont fait renvoyer, dont moi, fin octobre.

NOVEMBRE. Après deux semaines sans emploi, je me retrouve une place, cette fois dans une résidence pour personnes âgées, résidence privée, avec 18 résidents. Salaire semblable à celui du CHSLD, mais travail beaucoup moins stressant. Tout le monde est positif et chaleureux, autant les résidents que les collègues que la direction. Horaire de rêve: Je fais mes 38h/semaine en 3 jours. C’est à St-Jean-Baptiste, ce qui fait que je loge toujours autour du Mont-Saint-Hilaire. J’y déménage, logeant à 6 minutes à pied de mon travail.

DÉCEMBRE. Avec mon temps de libre, et profitant du zonage à la fois habitation et commerciale de ma rue, j’enregistre officiellement Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois comme entreprise. En 2021, je serai légalement prêt à démarrer les affaires.

Il est difficile de planifier une année en avance. Car lorsque je songe à pareille date l’an passé, jamais je n’aurais imaginé vivre ces cinq différentes vies qui se sont succédées, en tant que sherbrookois, hilairemontais, itinérant, beloeillois et jeanbaptistois. Mais si j’ai appris quelque chose cette année-là, c’est que non seulement je peux survivre à tout, c’est dans les challenges que j’évolue le mieux.

Je vous souhaite à tous bonne année. Je sais que la mienne la sera.