Noémie, 6e partie, le Post Scriptum. En réponse à vos questions.

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Je suis surpris. Voilà bien longtemps qu’une série de billets n’avait pas suscité autant d’intérêt. Je ne sais pas si c’est à cause du thème classique de la jeune beauté qui s’offre à un homme mur, celui de l’homme dans la crise de la cinquantaine qui décide de se reprendre en main pour vivre une seconde jeunesse, ou bien celui d’avoir passé à côté d’un rêve qui n’a que peu de chance de se reproduire. Mais quelque chose a dû résonner avec les gens, car on m’a posé plusieurs questions, autant en message privé qu’en personne. Je vais donc y répondre ici.

QUESTION 1: Où suis-je rendu en ce moment?
Il y a deux billets de celà, j’expliquais que j’avais la possibilité de déménager pour travailler à Cap-Deroux, la ville voisine de Saint-Ciboire-du-Bout-de-Christ où habite Noémie. Mais n’ayant plus aucune raison d’y aller, j’ai opté pour renouveler mon contrat à mon CHSLD habituel. Puisque Noémie ne veut plus de moi, à quoi ça servirait d’insister ?

QUESTION 2 : Pourquoi est-ce que je ne tente pas de rattraper le coup?
Si nous étions si compatibles, si on s’entendait si bien, ce serait bête de la laisser s’éloigner. Il faudrait que je lui parle. Que je lui explique. Que je tente de la convaincre que ce qu’il y avait entre nous mérite une chance d’exister.

Croyez-moi que je suis désolé de vous répondre ceci, mais non, je ne le ferai pas. Parce que je sais par expérience que ça ne fonctionnera pas.

Ce n’est pas être défaitiste ni baisser les bras. C’est juste un phénomène universel : Le Moment. Entre deux personnes qui ont le potentiel de vivre une attirance, il arrive parfois un moment dans lequel on peut (ou on doit) agir. Entre Noémie et moi, ce moment est passé. Comme le disait mon grand-père : Avant le temps, ce n’est pas le temps. Après le temps, ce n’est plus le temps.

Au début du premier billet de la série L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration, je dis bien que c’est une situation que j’ai vécue six fois dans ma vie. Je n’ai fait mention que de Daniella et Océane, puisque j’ai déjà des billets consacré à elles sur ce blog. Mais oui, les cinq premières fois, j’ai tenté de rattraper le coup. Mes efforts n’ont récolté que du mutisme de la part de quatre d’entre elles. Seule Océane m’a répondu. Et ce fut pour tenter de me gaslighter en niant effrontément ce qui s’était passé. J’ai même appris plus tard qu’elle était allé raconter notre soirée à plusieurs personnes, mais en inversant les rôles de qui avait dragué et repoussé qui.

À tout coup, au final, j’ai juste eu l’air d’un loser désespéré. Alors insister également auprès de Noémie ne fera qu’empirer mon cas. Elle me rajoutera à la liste de tous ses prétendants qui deviennent pathétiques après avoir constaté qu’elle perdait intérêt. Et je le sais car lors de nos neuf jours de correspondance intense, elle m’a montré des capture d’écran de leurs réactions, afin de se moquer d’eux auprès de moi. Par exemple:

Et à cet autre gars, elle disait carrément n’importe quoi pour justifier son éloignement.

Il y a une chose que l’expérience m’a apprise, et c’est que lorsqu’une fille se décrit elle-même dans le style de « J’ai un comportement à problème totalement illogique mais j’m’en fous parce que je suis comme ça alors je n’y peux rien faut l’accepter bye!  » , eh bien de 1 c’est bidon car jamais on ne la verra agir de cette manière. Et de 2, que ce soit bidon ou non, il reste que si elle dit ça à un gars, c’est dans le but de le décourager de l’approcher. Alors peu importe la raison pourquoi elle n’est pas intéressée, le fait est qu’elle n’est pas intéressée. S’y accrocher est donc une perte de temps.

Sans oublier que si j’essaye d’en discuter avec elle, alors elle va certainement montrer des captures d’écran de ma plaidoirie à ses prochains prétendants pour se moquer de moi auprès d’eux. C’est une constante chez elle, si on en croit ce que lui a écrit celui-là:

Mais si ! La preuve.

Non seulement je n’y gagnerais rien, je perdrais le peu de dignité qu’il me reste. Puisque nos derniers échanges étaient cordiaux, vous comprendrez pourquoi je vais me contenter d’en rester là.

Surtout que …

QUESTION 3: Non, Noémie n’est pas à blâmer pour l’échec de notre relation.
Comme la majorité de la population, elle a juste suivi ses instincts. Lorsqu’elle ressentait de l’intérêt pour moi, elle ne s’est pas demandé pourquoi. Elle a simplement agi de manière à assouvir ce désir. Et quand elle a arrêté de me désirer, elle ne s’est pas demandé pourquoi non plus. Elle a juste cessé d’aller vers moi. Et c’est un comportement qui est totalement normal.

Moi, par contre, quand il est question d’impulsion amoureuse et/ou sexuelle, je fais partie des rares gens qui vont s’auto-observer et analyser chaque détail. Par conséquent, si je tente de lui en parler en lui expliquant la psychologie derrière chacun de nos gestes, elle risque de me regarder de cette manière :

Ce qui sera probablement sa réaction anyway le jour où elle tombera sur ces billets de blog.

QUESTION 4 : Qu’est-ce que je regrette? Qu’est-ce que j’aurais fait de différent?
Certaines personnes disent qu’il est inutile de se poser ce genre de questions puisque ça nous fait vivre dans le passé. En réalité, c’est l’inverse. Nous devons à Karl Marx une pensée très pertinente à ce sujet: « Quiconque oublie son passé est condamné à le revivre. »  Je dois donc voir où étaient mes erreurs du passé, afin de ne pas les répéter dans l’avenir.

Le billet précédent devait à l’origine s’intituler « C’est l’intellect qui tue l’instinct. » Ce n’est pas pour rien. Voyez comment mon intellect m’influençait à répondre aux avances de Noémie.

Pourquoi est-ce que j’essayais d’être vertueux avec une fille qui ne demande qu’à m’allumer? C’est avec mon instinct animal que j’aurais dû lui répondre. En lui disant ceci:

Et ceci:

Mais surtout, lorsqu’elle m’a envoyé ceci…

… après m’avoir dit qu’elle était seule chez elle, avait bu du vin, et avait envie de se faire sauter, ce n’est pas cette réponse pas-de-couilles qu’il fallait lui donner:

C’est ÇA:

Parce que c’est ça qu’elle voulait entendre. C’est ça qu’elle voulait comme réaction.

Et moi, qui me cache derrière l’excuse raisonnable de « Oui mais je travaille demain matin et j’aurai de la difficulté à faire mes huit heures de boulot avec seulement deux heures de sommeil. » FOUTAISES ! Il y a trois ans, tel que décrit dans ce billet de blog, à cause de mes parents, j’ai dû me taper trois déménagements le même jour, de huit heure du matin jusqu’à une heure la nuit suivante. Et après, il a fallu que j’aille rendre le camion pour ensuite revenir chez moi à vélo, et je n’ai pu me coucher qu’à 02h45. Si j’ai été capable de me taper dix-huit heures et demie de travail physique intense, je pouvais certainement baiser pendant deux heures, dormir deux heures, et faire mes huit heures de boulot.

Et c’est ce que je veux dire, par C’est l’intellect qui tue l’instinct. Depuis les débuts de mon adolescence, on m’a inculqué l’idée comme quoi aucune femme n’aime les hommes qui sont contrôlés par leur instinct sexuel. Oui, je comprends que lorsqu’il s’agit d’insistance lourde à draguer une femme non-intéressée, en passant par le harcèlement sexuel, jusqu’au viol, alors effectivement, ce comportement est inacceptable. Mais quand c’est la fille qui fait tout pour me provoquer à lui sauter dessus, comme l’ont fait Daniella, Océane et Noémie, ce n’est pas malvenu. Au contraire, elles ne demandaient que ça. Mais moi, pour éviter de commettre un geste irréfléchi, je vis la sexualité dans ma tête au lieu de la vivre avec mes tripes comme le reste de la population normale. Mon intellect a véritablement tué mon instinct.

Face à ma retenue et à mon respect excessif, il n’est pas étonnant que la question que les femmes m’ont le plus souvent posé dans ma vie est : « Est-ce que t’es gai? » Et ça m’insulte à chaque fois. Non pas par homophobie. Mais bien parce que je prends la peine de faire l’effort de les écouter et de respecter leurs limites. Pour ensuite me le faire reprocher.

Ouvre toujours tes oreilles, mais ne ferme jamais tes yeux.
J’ai un jour entendu une pensée dans le style de « Pour bien connaître une femme, n’écoute pas ce qu’elle dit, regarde ce qu’elle fait. » En réalité, cette pensée s’applique à tout le monde, tous genres confondus. Et ça en fait l’une des plus sages paroles qu’il m’ait été donné d’entendre. Une que j’aurais dû appliquer il y a longtemps.

Et enfin:

QUESTION 5 : Comment est-ce que je me sens, face à cet échec?
Beaucoup mieux qu’on pourrait le croire. Il y a un moment pour agir, et il y a un moment pour réfléchir. Et s’il y a un temps où l’intellect doit dominer l’instinct, c’est bien face aux contrariétés de la vie. Ça ne me servirait à rien de rager contre ma propre stupidité, ou regarder la chose avec mélancolie. Parce que ÇA, ce serait vivre dans le passé.

Surtout que, m’accrocher à Noémie et à ce que nous aurions pu être, ce serait croire que je n’aurai plus jamais une telle opportunité. Il est vrai que ce serait le cas si j’avais encore l’air de ceci:

Mais maintenant que je ressemble à ça…

… alors tous les espoirs sont permis. Au cour des quinze dernières années, la vie a mis sur mon chemin trois jeunes femmes (18, 24 et 25 ans) qui préféraient les hommes matures. Et ça, c’était par hasard. Si je me donne la peine de chercher, alors je trouverai.

Je ne commettrai pas l’erreur de chercher une autre Noémie. Mais j’en trouverai une qui me la fera oublier.

Noémie, ou le rêve devenu réalité, 5e partie: Apprendre de ses erreur.

Au Québec, nous avons une phrase populaire qui va comme suit : « Commence donc par te regarder, avant de juger les autres. »  Bien que généralement prononcée sur un ton méprisant, il reste que cette suggestion ne manque pas de pertinence.

Car en effet, il serait facile pour moi de me dire que ma seule erreur, c’était d’avoir oublié que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  Ça me laverait de toute faute, puisque je n’aurais été là-dedans que la pauvre victime d’une règle féminine aussi injuste qu’illogique. Le problème, c’est qu’en niant l’existence de mes erreurs, je m’assurerais de les répéter un jour.  Et ceci ne ferait que rendre éternel un problème que je pourrais régler, pour peu que je pile sur mon orgueil assez longtemps pour reconnaître mes fautes.  Et durant les 15 premiers jours de ma relation avec Noémie, ces fautes ont été nombreuses.

ERREUR no.1 : Être défaitiste dès le départ.
Je le démontre dès la toute première phrase de mon tout premier message.   « Rien à craindre, je sais que je suis trop vieux. »  Je suis tellement convaincu que je vais me faire repousser que je n’essaye même pas d’établir un dialogue égalitaire.  J’accepte d’avance mon statut de perdant, en déclarant forfait dans les premiers mots que je lui adresse.  Avec une attitude aussi peu winner, c’est déjà heureux qu’elle m’ait répondu.

J’aurais dû prendre une leçon du bédéiste Joe Matt, lorsqu’il décrit comment il s’est retrouvé en couple avec une fan de 18 ans.

Source: Joe Matt’s Peep Show #15.

ERREUR no.2 : Ne pas considérer que Noémie est une adulte, donc mon égale.
Légalement, je pourrais fréquenter une fille de 18 ans.  Charlie Chaplin, par exemple, avait 54 ans lorsqu’il a épousé son grand amour, Oona O’neil qui en avait 18.  Or, la légalité et la biologie, c’est deux.  Ces jours-ci, il circule une théorie disant que ce n’est qu’à 25 ans que le lobe frontal du cortex est pleinement développé.  À ce moment-là, la capacité de raisonner est à pleine maturité.  Noémie les avait, ces 25 ans.  Alors j’ai beau avoir plus du double de son âge, Noémie est une adulte mature au même titre que moi.  Le fait qu’elle a trente ans de moins d’expérience de vie ne rend pas ses désirs et décisions moins pertinents.  Alors si elle me désire et décide de me le montrer, elle est assez vieille pour savoir ce qu’elle fait. 

ERREUR no.3 : Décider à sa place de ce qu’elle doit penser de moi.
Dans le premier billet de cette série, je le dis en ces termes : « Il est clair dans ma tête que je ne suis pas le genre de candidat qu’elle recherche. »  Pourtant, relisez son texte de présentation.  

Où, là-dedans, dit-elle ce qu’elle cherche ou non chez un homme?  Nulle part !

Alors lorsque je dis que c’est clair dans ma tête, c’est parce que c’est le seul endroit où cette limite existait : Dans ma tête. 

J’en reviens à la première phrase que je lui ai écrite. « Rien à craindre » … Dès le départ, je décide à sa place qu’elle aura horreur d’être approchée par un homme de mon âge.  Et voyez avec quoi j’enchaine : « je sais que je suis trop vieux » …  JE SAIS ! 

Comme je l’ai expliqué il y a quelques billets de ça, Facebook Rencontre permet de choisir l’âge des gens de qui on veut voir le profil.  Alors si l’application m’a montré le profil de Noémie, c’est parce que mon âge faisait partie de ses préférences.  Par conséquent, lorsque j’ai prétendu que je savais que j’étais trop vieux pour elle, en réalité je n’en savais rien du tout.

ERREUR no.4 : Ne pas écouter ce qu’elle dit.
Je ne me souviens plus dans quel billet de blog j’ai pu écrire ça, et j’ai la flemme de chercher.  Mais j’ai un jour affirmé qu’il ne faut jamais accepter qu’une personne te rabaisse à la blague.  Peu importe si c’est sur un ton méprisant ou humoristique, il reste que si elle te dit cette remarque, c’est parce qu’elle le pense.    

Je ne m’étais jamais arrêté à penser que la même règle pouvait s’appliquer sur les commentaires positifs.

Noémie me draguait en blague.  Elle me complimentait en blague. Elle me montrait son intérêt en blague.  Elle m’a fait des propositions sexuelles en blague.  Et moi, tout ce que je voyais, c’était qu’elle me faisait des blagues.  Au lieu de voir qu’elle me draguait, me complimentait, me montrait son intérêt, et me faisait des propositions sexuelles.

J’entendais ce qu’elle disait.  Mais je ne l’écoutais pas.

ERREUR no.5 : Substituer la réalité pour une illusion.
Ce qui est tristement ironique, car comme on a pu le lire vers la fin du premier billet de cette série, lorsque Noémie et moi devenons amis, La première chose que je dis est « Bien que je ne me fasse pas d’illusion (…) Noémie est sérieusement tout ce que je pourrais chercher de mieux chez une femme. »

Contrairement à ce que je déclare, je m’en faisais, une illusion.  Je rejetais la réalité qui me montrait pourtant clairement que Noémie s’intéressait à moi.  Et je l’ai remplacé par l’illusion que ce n’était pas le cas. Par conséquent, je n’étais pas en relation avec elle.  J’étais en relation avec l’idée que j’ai choisi d’avoir d’elle. 

Cette réalisation m’a frappé comme une gifle.  Car ironiquement, c’est quelque chose que j’ai trop souvent reproché à bon nombre de celles que j’ai fréquenté. 

Ce qui signifie qu’effectivement, j’aurais dû me regarder avant de porter ce jugement sur d’autres.

Noémie, 4e partie : le rêve devient réalité.

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Dans les jours qui suivent, je constate que Noémie ne répond plus aussi vite qu’avant à mes textos. Je suppose qu’elle est occupée. Il est vrai que dans notre métier, le temps supplémentaire est une réalité quasi-quotidienne. Mais il semblerait que ça ne sera plus mon cas pour longtemps, car il y a certains bouleversements qui surviennent à mon travail.

Je suis à l’emploi d’une agence qui place des travailleurs de la santé là où il manque de personnel, et ce partout au Québec. Nous signons des contrats renouvelables à tous les trois mois. Une enquête récente a mis à jour le fait qu’un grand nombre d’employés d’agences de placements en santé n’ont pas leur diplôme de préposé aux bénéficiaires. Par conséquent, le 15 avril, mon CHSLD nous annonce que notre contrat qui devait se terminer le 30 avril prendra plutôt fin le 20, dans cinq jours. Et il ne sera pas renouvelé.

Contrairement à la majorité de mes collègues d’agences, j’ai obtenu ce diplôme, moi. Je l’ai depuis juillet 2020. Alors mon agence me rassure comme quoi le premier mai, je serai réassigné à un autre CHSLD dans une autre ville. Ils seront bientôt en mesure de me dire où.

Je serai donc totalement libre du 21 au 30 avril. Ces dix jours de congés imprévus comportent un bon côté. Je m’empresse d’en faire part à Noémie. Je lui explique ce qui s’est passé. Et je termine sur cette note :

Sa réponse ne tarde pas. Mais ce n’est pas celle à laquelle je m’attendais.

Après avoir lu ma proposition de rencontre et l’avoir décliné, elle ne suggère aucune date alternative. Une femme intéréssée trouve des solutions. Une femme non-intéressée trouve des obstacles.

Cette impression d’éloignement se trouve confirmée dans les jours qui suivent, alors que nos conversations sont de plus en plus rares et courtes. Le 3 mai, dernière fois où je lui ai écrit, elle a mis deux jours avant d’aller lire. Et depuis, plus rien.

Ça ne peut pas être plus clair. Noémie a perdu intérêt pour moi.

Il est vrai que depuis que j’ai décliné son invitation, elle ne me parlait plus de sexe, ne m’envoyait plus de photos, et a cessé de me faire des remarques au sujet de ses seins. Les signes de la diminution de son intérêt étaient subtils mais ils étaient là. Je ne les avais juste pas constatés.

Ce n’est pas la première fois qu’une fille met fin à notre relation d’amitié après que j’ai décliné ses avances. Mais les circonstances étaient différentes. Avec Daniella, c’est parce que je me bornais à rester dans la friendzone. Quant à Océane, c’est pour lui avoir dit que je n’étais pas à l’aise avec le fait qu’elle avait bu, ni qu’elle voulait tromper son amoureux avec moi. À elles, j’ai carrément dit non. Il est donc normal qu’elles ne l’aient pas digéré. Mais dans le cas de Noémie, c’était différent. J’ai seulement remis ça à plus tard, à une date qui me conviendrait mieux. J’étais tellement certain que notre complicité était grande, que notre attrait l’un pour l’autre était fort, que jamais je n’ai imaginé que son offre entrait dans la catégorie Maintenant ou jamais !

Et c’est là que j’ai enfin compris deux leçon que j’aurais dû apprendre il y a longtemps : La première: Dès qu’une amie s’offre à toi sexuellement, la relation d’amitié se termine là. Et la seconde: L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. À partir de ce point, tout dépendant si tu lui répond favorablement ou non, ou bien vous serez amants, ou bien vous ne serez plus rien.

Dernier coup de théâtre à mon travail.
Le 16 avril, dix jours après avoir décliné l’offre sexuelle de Noémie, mon agence m’annonce que je serai relocalisé à Cap-Deroux, la ville voisine de Saint-Ciboire-du-bout-de-Christ où habite Noémie. Je reçois même mon horaire de mai, et je constate que contrairement à mon CHSLD actuel qui me donne de huit à onze quarts de travail par semaine (ce qui donne un excellent salaire, mais ne permet aucune vie sociale), celui-là ne m’en donne que de trois à six. Encore heureux que j’ai consacré mes chèques de paies précédents à rembourser la totalité de mes dettes.

Mais un autre 24h plus tard, on m’apprend que finalement, après avoir fait les vérifications, mon CHSLD a réalisé que j’avais mon diplôme. Ce qui signifie que la direction voudrait renouveler mon contrat. C’est donc à moi de choisir entre rester là, ou bien partir pour aller habiter et travailler à Cap-Deroux.

Et c’est là que la réalité me frappe de plein fouet.
Je réalise que durant les quinze derniers jours, le hasard, le destin, Dieu ou peu importe, a tout mis en oeuvre pour faire une réalité de mon rêve de janvier. Celui dans lequel j’étais en relation amoureuse avec une jolie jeune femme dans la mi-vingtaine. Voyez vous-mêmes:

  • L’option automatique de Facebook Rencontre nommée Bonne Étoile m’a envoyé sur le profil de Noémie, malgré le fait qu’elle ne correspondait ni à l’âge ni à la distance que je demandais.
  • Noémie qui représente ce qui passe actuellement comme étant le summum de la beauté physique.
  • Noémie dont les 25 ans en font à la fois une adulte responsable et mature, et en même temps la plus jeune femme qu’il m’est socialement acceptable de fréquenter.
  • D’habitude, lorsque je crois que je n’ai pas la moindre chance, je n’essaie même pas. Mais là, je ne sais pas pourquoi, je lui ai tout de même écrit, au risque de passer pour un vieux pervers.
  • Et elle m’a répondu.
  • Une semaine plus tard, elle était toujours célibataire et intéressée à me connaître.
  • Car elle est l’une de ces rares jeunes femmes qui préfèrent les hommes qui ont l’âge d’être son père.
  • Nos conversations démontraient que j’avais bien plus en commun avec elle qu’avec la majorité des femmes de ma génération.
  • Bien que je restais parfait gentleman, elle devenait de plus en plus intéressée à moi.
  • Jusqu’au soir où elle s’est offerte à moi.
  • Les deux seuls côtés négatifs de notre relation sont mon horaire trop chargé, et les 2h15 de route.  Mais voilà que j’ai l’opportunité de déménager à un quart d’heure de chez elle, avec un horaire qui permet de se fréquenter normalement.

Si j’étais allé coucher chez Noémie le soir où elle m’a invité à le faire, non seulement aurions-nous encore notre relation, nous aurions l’opportunité de devenir amants réguliers, amoureux, et qui sait, peut-être même couple stable.

Comme dans mon rêve.

Ce qui signifie que Noémie était mon rêve devenu réalité. Toutes les circonstances se sont parfaitement enlignées dans ce but.

Et moi, j’ai laissé cette opportunité unique me filer entre les doigts. Parce que j’ai joué au nice guy. Parce que j’ai passé ma vie à m’obstiner à aller à contre-courant du comportement masculin normal. Parce que j’ai toujours ressenti le besoin de (me) prouver que je ne suis pas comme les autres hommes. Parce que j’essayais de bien paraître, en me montrant raisonnable et en contrôle de mes pulsions. Auprès d’une fille qui n’a jamais voulu que je sois l’un ou l’autre.

Hostie !
De calice !
De tabarnak !

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Prochain billet: C’est l’intellect qui tue l’instinct.

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QUELQUES LIENS

Océane, le billet complet.
Océane, la suite.
Comment nait la confiance en soi. (autres détails sur Océane)
Daniella, ou en ami seulement.
Le premier billet de la série de 3: L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration

Noémie, ou le rêve devenu réalité. 3e partie: ça devient sérieux.

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Samedi le 6 avril.  9e jour de correspondance avec Noémie. Hier, elle m’a dit qu’elle aurait congé aujourd’hui et qu’elle passerait la journée au lit à boire du vin. Moi, je travaille de jour, de 07h00 à 15h00. Au retour du boulot, je lui écris un petit mot à 15h40. Elle ne me répondra qu’en soirée, à 19h43.

Apparemment, elle n’a pas démordu de son idée de se saouler au vin. Quelques minutes plus tard, elle me réécrit. Pour me dire qu’elle est célibataire.

« Déchausser la chaussette » … Voilà une manière très originale pour me dire qu’elle a envie de baiser.

Et soudainement, je réalise ce qu’elle est en train de faire.

  • Elle me rappelle qu’elle est célibataire.
  • Elle sait que je sais qu’elle est seule chez elle.
  • Elle me dit qu’elle boit du vin.
  • Elle me dit qu’elle a envie de se faire sauter.

Je ne suis plus aussi naïf que dans ma jeunesse.  Je vois clairement qu’elle cherche à me provoquer, de manière à me donner envie d’aller la rejoindre chez elle. Et selon La convention sociale du « Si tu viens, tu couches », si elle m’invite chez elle, c’est pour une soirée de sexe. Même si c’est en sous-entendus, une fille ne va pas dire des trucs pareils à un gars si ce dernier ne l’intéresse pas.   

Je vérifie néanmoins auprès d’elle la signification de ce gif animé, histoire de m’éviter de mal interpréter son message.

Pour les non-initiés, la chaussette enfilée sur une poignée de porte serait le signal universel pour dire aux passants « Ne pas déranger, je baise ! » Alors voilà, c’est confirmé. Elle m’invite à aller la rejoindre chez elle. Pour du sexe. Ça me rend heureux car j’espérais que l’on finisse un jour ensemble. Je ne m’attendais juste pas à ce que ça arrive si vite.

Puisqu’elle habite loin, je calcule mentalement le temps que ça va prendre. Il est déjà 20h. Je travaillais aujourd’hui, et je ne me suis pas lavé en revenant du boulot. Et ça fait plusieurs jours que je me néglige les poils. Le temps d’une douche, shampooing, tailler la barbe, m’occuper de mes dents, m’habiller…  Même en me pressant, j’en ai pour 45 minutes avant d’entrer dans mon auto.  Donc, départ à 20h45.

La ville de Saint-Ciboire-du-bout-de-Christ, c’est à 2h15 de chez moi.  Donc, arrivée à 23h. Je ne connais pas l’adresse de Noémie, mais ça reste une petite ville.  J’imagine donc 15 minutes pour me rendre chez elle, donc 23h15. Le temps que j’entre, qu’on jase un peu, qu’elle me serve du vin, qu’on se détende puisque c’est la première fois qu’on va se voir… On devrait passer à l’action autour de minuit. Elle est jeune et pleine d’énergie, et ça sera notre première fois. Une superbe jeune femme comme elle, je veux m’assurer de lui plaire. Pour lui en mettre plein la vue, je vais sortir le grand jeu, résultat de mes 38 ans d’expériences sexuelles. Je dois donc m’attendre à ce que ça dure jusqu’à 01h30 ou 02h00. Après le sexe, il y aura un moment pour se parler, se câliner… Donc, dodo vers 2h30.

Le problème là-dedans, c’est que je travaille ensuite à 07h00.  Enlevons deux heures quinze de route, ça veut dire que je dois partir de chez elle vers 04h45. Ça signifie me lever au plus tard à 04h30. Ce qui ne me laisse deux heures de sommeil.

De plus, elle semble avoir consommé pas mal de vin.  Je ne pourrai être chez elle que dans trois heures.  Et si, en m’attendant, elle tombe endormie ?  C’est quelque chose que j’ai déjà vécu quelquefois par les années passées.  Et une fois réveillées par mon arrivée, ces femmes étaient beaucoup trop abruties par le sommeil pour avoir encore la moindre pensée lubrique, et encore moins avoir envie de moi.  Et si l’histoire se répétait ?

Tel que j’en ai parlé dans le 3e billet de la série L’Intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration, j’ai toujours ressenti un profond malaise avec l’idée de coucher avec une femme au moment où celle-ci est en état d’ébriété. Même si elle me suppliait de la baiser ce soir, il suffirait qu’elle change d’idée le lendemain pour m’accuser d’avoir profité de son état pour en abuser sexuellement.

Bon, je sais bien que tout ceci n’est que de la vieille parano qui remonte à mon adolescence. Je sais que Noémie ne me fera pas ce coup-là. La preuve, c’est qu’elle me parle de sexe et de son attirance pour moi depuis le tout début de nos contacts, alors qu’elle était toujours sobre. Mais il reste le problème incontournable du fait que je ne pourrai dormir que deux heures avant de me taper deux heures quinze de route et huit heures de travail. Et ceci m’oblige à remettre notre rencontre sexuelle à une date ultérieure. Ce que je fais après avoir consulté mon agenda.

Maintenant que je lui ai expliqué, il ne me reste plus qu’à lui donner le goût d’attendre. Je déterre un selfie de juillet 2020.

Son avatar en guise de réponse me donne l’impression qu’elle ne va pas perdre son intérêt pour moi en attendant que nos horaires correspondent. Au moment où je m’apprête à lui souhaiter bonne nuit, elle me relance avec ceci :

Ok, là, elle ne fait plus dans la subtilité. Nous savons tous que les hommes sont visuels, faciles à allumer avec des images sexy. Alors si elle m’envoie ce selfie, c’est parce qu’elle désire que je change d’idée et que j’aille la rejoindre maintenant.

C’est tentant ! Mais si je fais ça, alors je ne pourrai dormir que deux heures. Après avoir baisé. Et probablement bu du vin. Pour ensuite devoir aller travailler pendant huit heures.

Il y a dix ans, j’étais encore tellement allumé et contrôlé par ma libido que je l’aurais fait sans hésitation.  Mais avec l’âge, la sagesse augmente à mesure que la testostérone diminue. Même si je ne prends pas d’alcool, le manque de sommeil ajouté à l’énergie dépensée feront que ma journée de travail de demain sera au-dessus de mes forces. Il ne faut pas oublier que je m’occupe physiquement de gens en perte d’autonomie. Majoritairement des gens du troisiène âge, fragiles, de santé précaire. La moindre erreur de ma part pourrait leur causer une chute pouvant entrainer des blessures graves, voire même la mort. La sécurité de mes résidents est primordiale. Je ne plaisante pas avec ça.

Mais je n’ose pas l’expliquer à Noémie. Son insistance à me tenter sexuellement, après que j’ai décliné son offre, me montre qu’elle me désire sérieusement. Voilà pourquoi je n’ai pas envie de répondre à ses avances en lui faisant subir un second revers plus direct.

Sans trop savoir quoi faire, je lui répond la première chose neutre qui me passe par la tête.

Au moins, elle le prend en riant.

J’ajoute un commentaire et j’attends sa réaction. Mais en voyant qu’elle ne répondait toujours pas au bout de 25 minutes, j’ai mis un terme à la conversation.

Je lâche le net pour me diriger à la douche. Puis, je me couche, heureux de voir que Noémie et moi avons dépassé le stade de l’amitié et du flirt pour passer à celui d’amants. Bon, nous ne le serons vraiment que lorsque nous coucherons ensemble dans un mois. Mais ça nous laisse le temps de voir comment on pourra s’arranger pour que nos horaires correspondent mieux par la suite. Par exemple, les weekends, je peux demander de travailler samedi de jour, et dimanche de soir. Comme ça, on pourra se voir de 18h le samedi jusqu’à dimanche midi. Une rencontre hebdomadaire, c’est déjà mieux qu’une mensuelle. À chaque problème, sa solution. J’ai confiance en l’avenir.

Je ne m’attendais juste pas à ce qui allait arriver le lendemain.

À suivre.

Noémie, ou le rêve devenu réalité. 2e partie, une amitié se développe.

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Étant donné que j’ai toujours eu l’air plus jeune que mon âge (lorsque je prends soin de moi, du moins) je suis habitué à ce que les femmes aient un doute quant à la légitimité de mes photos. Aussi, bien que je sois au travail, je décide d’envoyer a Noémie un petit vidéo dans lequel je lui dis ce qui suit:

« Bonjour Noémie. Techniquement, je ne suis pas supposé utiliser mon téléphone au travail, et encore moins prendre des photos. Mais je tenais à te donner un échantillon de ma voix et de mon vocabulaire. Et en même temps, te montrer que les photos de moi que j’ai mis sur mon profil de Facebook Rencontre sont récentes. Elles ne datent pas de 2004, genre. Alors c’est ça. Bye! »

Dès le départ, elle me drague. Ça m’amuse. Mais comme je l’ai déjà écrit en 2019 en statut de Facebook, alors que l’on tentait de me hameçonner : « Je suis vaniteux, prétentieux et j’ai un ego parfois démesuré. Mais même à moi, on ne fera pas gober que je puisse plaire à une gamine de la moitié de mon âge. » N’empêche, que ce soit sincère ou bien en jeu, c’est toujours plaisant à entendre.

Ainsi commenceront 9 jours de correspondance intense dans laquelle nous aborderons plusieurs sujets. par exemple.

Sujet de conversation: NOS CONTACTS SUR FB RENCONTRES.
Et elle n’hésite pas à me montrer des captures d’écran de conversations qu’elle a avec d’autres gars, histoire de s’en moquer avec moi.

C’est du Québécois pour « Diantre, que les gens sont tarés. »

Je n’ai aucun problème avec le fait qu’elle parle avec d’autres hommes. Ce n’est pas parce qu’elle me laisse indifférent. Bien au contraire, plus on se parle et plus elle m’intéresse. Non, c’est juste que je connais très bien les filles comme elle. Et la majorité des gars qu’elles attirent sont incompatibles avec elle. Il n’y a qu’à voir les photos qu’elle met en ligne, ou les vidéos qu’elle met sur Tik Tok. Dans tous les cas, elle se fait belle, sexy, sensuelle, et elle se met en étalage. Autrement dit, elle s’offre. Et quand une fille s’offre, c’est parce qu’elle désire un homme qui va la prendre, donc un homme dominant, en contrôle.

À cause de sa grande beauté, elle attire surtout des gars qui ont tellement peur de lui déplaire qu’ils ne s’affirment pas. En plus de la considérer comme une déesse à qui ils s’offrent en tant qu’esclaves volontaires. Ce qui est totalement l’inverse de ce qu’elle cherche.

Aussi bien dire que je n’ai pas de compétition.

Sujet de conversation: LA MUSIQUE.
Voilà plusieurs années que j’ai constaté que lorsqu’une femme s’intéresse à un homme, elle lui envoie des liens vers ses chansons préférées. J’avoue que l’on n’a que peu de points en commun de ce côté-là, bien qu’elle m’ait fait découvrir un truc intéressant ou deux.

Sujet de conversation: NOS PHYSIQUES.
Là-dessus par contre, on se rejoint. Tout comme moi, elle considère importante sa forme physique et sa santé. Mais tout comme moi, elle n’arrive pas toujours à bien contrôler son appétit. Alors on échange des anecdotes, des trucs, des recettes, etc.

Sujet de conversation: LA PERCEPTION QUE LES AUTRES ONT DE NOUS.
Parce qu’elle est jeune, belle, sexy, coquette et provocante, les gens s’imaginent, au premier coup d’oeil, qu’elle est bourrée de botox, de silicone, et qu’elle gagne sa vie sur OnlyFans. Rien de plus faux. Non seulement est-elle à 100% naturelle, comme moi elle travaille dans le domaine de la santé. Et ça, c’est payant. Surtout lorsque le temps supplémentaire double nos heures de travail.

Sujet de conversation: NOUS.
Elle me fais plusieurs sous-entendus comme quoi elle me veut. Par exemple, elle m’apprend que ses deux derniers amoureux avaient près de 40 ans, alors qu’elle en avait 24 et moins. Et on se passe des interrogatoires, histoire de mieux se connaître.

Ce compliment est toujours apprécié, surtout lorsque c’est véridique.

Sujet de conversation: SES SEINS.
Elle semble en être fière. D’ailleurs, c’est toujours elle qui amène le sujet. Même lorsqu’elle commence sur un autre truc, ça y revient souvent. Par exemple :

Elle m’envoie ensuite trois selfies qui mettent au premier plan le sujet de son argument.

Les matins d’avril semblent froids à Saint-Ciboire-du-bout-de-Christ.
Il était évident qu’elle cherchait à se les faire complimenter.

Et bien sûr: LE SEXE.
J’avoue que pour ce sujet, je ressens un certain malaise. Déjà au cégep, lors de mon retour aux études alors que j’avais 28 ans, je n’osais pas trop approcher mes copines de classes. Puisque j’avais neuf, dix ou onze de plus qu’elles, l’idée de les draguer me donnait l’Impression d’être un genre de vieux saligaud. Bien que j’ai élargi ma vision des choses en matière d’âge, il reste que j’ai trente ans de plus que Noémie. C’est probablement la raison pour laquelle je tiens d’abord à ce que l’on se connaisse bien.

Et puis, des vieux qui lui courent après, il doit bien y en avoir à la tonne. Je tiens à lui montrer que je ne suis pas comme eux. Ce qui est une bonne chose, quand on considère ce truc qu’elle m’a dit:

Ce qui ne l’empêche pas de me poser des questions très directes.

Un peu trop directe pour mon confort. Non pas que je sois particulièrement prude. C’est juste que, peu importe ce que je répond, il y a un risque. Par exemple, si je décris mon idéal, et qu’elle n’y correspond pas, alors ça risque d’être la fin pour nous. Mais si je lui dis une description qui lui ressemble trop, il se peut qu’elle s’imagine que je ne sois pas sincère, et/ou que je risque de passer pour un horny bastard qui dirait n’importe quoi pour s’assurer d’avoir la fille. Quant à l’idéal sexuel, même chose. Je me suis toujours adapté aux préférences de mes partenaires, en pensant très rarement à moi. Je sais ce que je préfère, mais si je le lui dis, est-ce qu’elle va me trouver trop vanille ou au contraire trop pervers?

Et c’est la raison pourquoi je lui dis que l’on verra ça en personne. Car lorsque le désir sexuel apparait entre deux personnes, on n’a qu’à suivre ses tripes et se laisser aller par les envies du moment. Mais pour ça, il faudrait d’abord que l’on se rencontre, histoire de voir si on se désire autant en personne que via notre correspondance.

Dimanche le 31 mars, je décide de prendre l’initiative.
Je sais que nous aurons bientôt des jours de congés qui correspondent. Alors je lui envoie la proposition suivante.

Ce matin, j’ai décidé de planifier notre rencontre.  Ça va comme suit:

  • Je me lève, me refais une beauté, et je pars à 8am
  • J’arrive dans ta ville à 10am
  • On se voit au point de rencontre que l’on aura décidé 
  • On prend ton char car il a tabarnaquement plus de gueule que le mien
  • Tu me sers de guide touristique.
  • On trouve un centre d’achats, j’ai besoin d’un manteau de printemps.
  • On dine ensemble.
  • On jase et whatever jusqu’à 2pm, genre
  • Et je repars chez moi.  

Pourquoi une rencontre dîner plutôt que souper?  Parce que, après le souper, c’est le soir.  Et faire une rencontre de soir, c’est s’attendre à ce que le monsieur désire fortement jouer à touche-minou avec madame. Chose que Madame n’aura peut-être pas envie de. Tandis que là, pendant le dîner, aucune pression pour qu’il se passe de quoi ou non.  Même si tu te caressais les DD en me sussurrant sensuellement « Oh, Daddy, prend-moi sauvagement sur le bar à salade. », impossible de faire quoi que ce soit.

Ce qu’il y a de bien avec mon plan, c’est que si jamais le fait d’être en présence l’un de l’autre déclenche nos passions, il est évident qu’on va s’en foutre d’être en début d’après-midi. On ira chez elle pour baiser comme des lapins sur le Red Bull.

Les heures passent. Puis, les jours. Au fil de nos conversations qui suivent, je suis surpris et surtout déçu de voir qu’elle ne donne aucune suite à mon invitation. C’est comme si je ne lui avais rien écrit. Et ceci me porte à croire qu’elle n’a probablement pas envie de me rencontrer pour vrai, et qu’elle n’ose pas me le dire franchement. Je me contente donc de hausser les épaules en pensant « Tant pis! »

C’est dommage, quand même. Je commençais à y croire, que je pouvais plaire à une gamine de (moins de) la moitié de mon âge.

BIENTÔT: Les choses deviennent sérieuses.

Noémie, ou le rêve devenu réalité (1e partie)

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Il y a quatre mois, fin de janvier.  Une nuit, je fais un rêve dans lequel une jolie jeune femme dans la mi-vingtaine tombe amoureuse de moi.  À mon réveil, bien que je trouve cette idée charmante, je sais trop bien que ça ne risque pas de se produire.  Ces dernières années, je me suis laissé aller.  Je ne me teins plus les cheveux, ce qui fait que j’arbore mon poil bariolé parsemé de spots de blancs, de gris, de brun et de noir.  Je ne me fais plus de traitement de la peau du visage.   Pour finir, voilà bien longtemps que je ne me soucie plus de la qualité ni de la quantité de ce que je mange.  Par conséquent, ma balance oscille autour de 231 lb / 104 kg. Mon physique est disgrâcieux et ma santé est une aberration.

Aussi, inspiré par ce rêve, je décide d’y remédier.  J’ai l’habitude.  Ça ne sera pas ma première remise en forme. En fait, ça sera la 5e ou 6e depuis les vingt-cinq dernières années.  Mais cette fois, si je m’y remets, il faudra que ça dure pour que ce soit la dernière.  Parce qu’à l’âge où je suis rendu, mon corps ne pourra plus supporter éternellement ces variations de poids en montagne russe.

Je me mets immédiatement sur un régime alimentaire à 90% végétarien, qui élimine tout ce qui commence par la lettre P de mon alimentation habituelle : pain, pâtes, patate / pomme de terre, pâté, poutine, pizza, pâtisserie, polyinsaturés, produits du porc et Pepsi. Et pour brûler les calories déjà stockées, j’accepte tous les temps supplémentaires et les quarts de travail double que la direction du CHSLD me propose.  Je perds de 12 à 15 lb (5,4 à 6,6 kg) par mois.  Ma perte de poids combinée à ma bonne alimentation me remplit d’énergie et je vois mes problèmes de santé disparaître.  Ajoutons à ça une barbe pour cacher mes rides et une teinture pour cacher mon âge, et j’étais complètement transformé au début d’avril. 

Sourire? Ça donne des rides.

Mais je n’avais pas encore atteint mon objectif, qui est de me construire un véritable corps d’athlète.

D’habitude, je combine le régime avec l’entrainement musculaire.  Ce n’est que l’an dernier que j’ai appris que c’était une erreur classique que font beaucoup de gens.  C’est que pour perdre du poids, il faut manger moins.  Mais pour prendre du muscle, il faut manger plus.  Puisque le corps ne peut pas se mettre simultanément en anaérobie (prise de poids) et en aérobie (perte de poids), les résultats obtenus sont généralement décevants.

Alors cette fois-ci, j’y vais une étape à la fois.  Première étape, je vais suivre mon régime alimentaire pendant quatre ou cinq mois, le temps de perdre la quasi-totalité de ma masse corporelle de gras.  Ensuite, je me mettrai à l’entrainement musculaire intense, avec l’alimentation qui vient avec.  La nourriture ira donc dans la construction du muscle, plutôt que de se stocker sous forme de graisse. Malgré mes 55 ans, voilà qui devrait me donner enfin ce corps d’athlète auquel je rêve depuis mon adolescence.  À ce moment-là, je devrais pouvoir plaire à une jolie jeune femme, comme dans mon rêve.  Je reste cependant réaliste.  Je ne m’attends pas à une jeunette dans la vingtaine.  N’empêche que je devrais pouvoir me trouver une belle femme plus jeune que moi.

Et puisque l’on aborde le sujet :

Oui, le physique est important pour moi. 
C’est quelque chose de récent dans ma personnalité, car effectivement, ça n’a pas toujours été le cas.  De mes 15 à 50 ans, j’avais comme point d’honneur de ne pas être comme les autres hommes qui ne s’intéressent qu’aux belles jeunes filles minces au visage agréable et à gros seins.  Au contraire, j’étais un partisan de la pensée politically correct qui dit que c’est l’intérieur qui compte.  Et je croyais au mythe de la grosse laide qui compense pour son physique ingrat en étant gentille, bonne, douce et compréhensive, ce qui fera d’elle la meilleure épouse qui soit.  Or, j’ai fréquenté assez de filles et de femmes dans ma vie pour constater que ce mythe n’est que ça : un mythe.  Quand une femme ne s’aime pas à cause de son physique, elle ne peut pas croire qu’un homme puisse l’aimer.  S’en suit des soupçons irraisonnables, des crises de jalousies non-pertinentes, des drames non-mérités, et tu te retrouves avec une pas-si-tendre moitié qui fait tout pour t’isoler des autres, qui sabote tes efforts d’amélioration de soi et qui te rabaisse dans ton estime personnelle, histoire que tu ne t’imagines jamais que tu vaux mieux que ça.  Je l’ai vécu assez souvent pour que ça puisse expliquer et justifier ma nouvelle grossophobie.

L’art de se tirer dans le pied.

Les belles minces, par contre, sont sures d’elles.  Elles sont assez sécures pour croire à la fidélité de leur homme.  Et contrairement aux laides, si la relation prend fin, ça ne sera pas la fin du monde car elles savent qu’elles peuvent se trouver un autre gars en claquant des doigts.  On a donc droit à beaucoup moins de drames de leur part.

Bien sûr, il y a toujours des exceptions.  Il y a des femmes qui correspondent au cliché de la très-gentille-au-physique-ingrat.  Mais j’ai constaté à la dure qu’elles sont très rares, et ce pour la simple et bonne raison qu’avec une telle personnalité, voilà bien longtemps qu’elles sont en couple stable.

En passant ma vie à m’obstiner à aller à contre-courant du comportement masculin normal, j’ai juste perdu mon temps. Maintenant que j’ai presque atteint la moitié de ma vie, je n’ai plus de temps à perdre.  En adoptant le genre de comportement auquel on s’attend de la part d’un homme, je vais enfin cesser de me faire regarder de travers par des gens qui me soupçonnent de tenter de cacher ma vraie nature. Et cela va régler la majorité des problèmes que j’ai pu avoir, autant en couple que dans ma vie sociale.

Donc, pour en revenir au sujet principal.
En attendant d’obtenir les résultats escomptés de ma remise en forme, je me réinscris sur Facebook Rencontres.  Et dans la section dans laquelle on demande le groupe d’âge désiré, j’entre ce qui me semble réaliste, c’est à dire de 35 à 55 ans.

Comme vous le voyez par ma photo récente, malgré mes 55 ans, je tiens bien la forme.  On ne peut malheureusement pas en dire autant de la majorité des femmes de ma génération.  Parmi les candidates qui apparaissent sur mon écran…

  • 75% ne m’intéressent vraiment pas, à cause de leur physique, leur présentation, ou leur état de mères monoparentales de 1 à 5 enfants.
  • 10% sont intéressantes mais habitent à plus d’une heure de route, et je n’accepte plus les relation à longue distance.
  • 10% représentent celles que je like, mais qui ne répondent pas.
  • Le 5% restant, ce sont celles avec qui je corresponds de 2 à 5 jours.  Et qui me ghostent.  Ou alors c’est moi qui perds intérêt.

L’application a cependant une option automatique nommée Bonne Étoile.  Lorsque l’on a épuisé le stock de gens sur Facebook Rencontre qui ont les caractéristiques que l’on demande, elle nous montre des gens qui ne correspondent pas à 100% à ce que l’on cherche. 

C’est ainsi que jeudi le 21 mars, la bonne étoile m’a montré le profil de Noémie, qui ne correspond ni à la distance ni à l’âge demandé. Elle habite à deux heures quinze de route de chez moi, et elle n’a que 25 ans.

La jeunesse, la beauté, la minceur, les seins volumineux, le décolleté généreux, les tatouages… Noémie a de quoi plaire à tout jeune homme hétéro normalement constitué.  Sur la majorité de ses photos, elle se montre en tenue sexy dans des poses provocantes. 

Il y a même une photo de sa chatte.

Mais ce qui m’accroche le plus, ça reste son texte de présentation parsemé d’un humour absurde qui me rejoint.  Il est clair dans ma tête que je ne suis pas le genre de candidat qu’elle recherche. Mais je décide tout de même de lui écrire un mot.  Histoire de me démarquer des autres hommes, je choisis de commenter la moins sexy de ses photos. 

En prenant bien soin de lui préciser que je ne suis pas un vieux creep qui s’imagine des choses.

Une fois le message envoyé, je ferme mon téléphone et je n’y pense plus.

Une semaine plus tard, en ouvrant l’appli de FB Rencontre, je constate que Noémie m’a répondu. Elle l’a fait le lendemain de mon envoi.  Et dans sa réponse, elle me complimente sur mon apparence. Voilà une bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Aussi, je lui répond sans plus tarder, avec mon habituelle pointe d’humour.

Elle m’envoie aussitôt une demande de contact sur Messenger.

Invitation que j’accepte aussitôt. Ainsi prend fin notre premier contact sur FB Rencontres.

On devient également amis sur Facebook et on commence à correspondre sur Messenger de manière soradique mais constante. Au fil des conversations, on constate que l’on a beaucoup en commun.  On se flirte même en jeu un peu. Normal, puisque l’on s’est contacté sur un site de rencontres. Mais sinon, on parle de tout et le courant passe très bien.

Il suffirait de presque rien... ♫
Bien que je ne me fasse pas d’illusion, au fil des jours et des conversations, je dois reconnaître que Noémie est sérieusement tout ce que je pourrais chercher de mieux chez une femme, autant dans l’essentiel que dans le superflu : Jeune.  Belle. Sexy.  Intelligente.  Mature.  En forme. Bon sens de l’humour. Créatrice. Non-fumeuse. Sans enfants et sans désir d’en avoir. Excellent sens de la répartie. Très bon travail.  Bon salaire.  Un caractère et une personnalité qui est à 100% compatible avec la mienne. Et surtout, chose assez rare chez le trois quart de celles que j’ai fréquenté, elle gère intelligemment son argent.

Et c’est à suivre.

L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  3e partie : Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague ?

Laissez-moi vous résumer un autre de mes vieux billets.

Océane
C’était à l’époque de mon retour aux études. J’avais 28 ans et j’habitais aux résidences étudiantes de mon cégep. Je suis devenu ami avec Océane, 19 ans, une camarade de classe du cours d’Espagnol. En l’espace de quatre ou cinq semaines, notre amitié grandissait. Mais elle était déjà en couple, alors je ne me faisais pas d’illusions.

Un soir, à ma demande, elle passe chez moi. Elle arrive à 19h, et l’une des premières chose qu’elle me dit, c’est qu’elle doit partir à 21h, pour avoir le temps de faire un devoir important. Après une trentaine de minutes à jaser de banalités, voilà qu’elle soulève le fait que depuis qu’on se connait, je ne l’ai jamais touché. Elle me dit que pour des gens chaleureux comme nous, le toucher n’a rien de sexuel, que ce n’est qu’un moyen comme un autre de démontrer de l’affection entre amis sincères.

Puis, elle me révèle qu’avant de venir chez moi, elle a bu du vin. Elle va même dire qu’elle en a un peu abusé. Puis, elle pose des gestes dans le but de me provoquer sexuellement, avant de fermer les yeux en restant là, soumise, offerte.

N’importe quel gars hétéro aurait sauté sur l’occasion pour sauter la fille. Mais dans mon cas, ça a juste provoqué un blocage total. C’est que la situation me mettait dans une position dans laquelle je devrais potentiellement porter le blâme pour plusieurs raisons.

  • Être blâmé pour avoir invité une fille chez moi sous de faux prétextes dans le but de la sauter.
  • Être blâmé pour avoir approché sexuellement une fille en couple.
  • Être blâmé pour l’avoir gardé chez moi alors qu’elle devait partir à 21h.
  • Être blâmé pour l’avoir empêché de faire son devoir important.
  • Mais surtout, être blâmé pour avoir profité sexuellement d’une fille qui n’est pas dans son état normal puisqu’elle a bu de l’alcool.

La situation comportait juste trop de risques pour moi. Malgré le fait que je la désirais et que j’étais fortement allumé, je l’ai juste foutue à la porte.

Maintenant, avec mon expérience de vie, je comprends ce qui s’est vraiment passé.

  • Océane avait envie de moi.
  • Elle a interprété mon invitation comme la convention sociale du « Si tu viens, tu couches. » (Inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe. et y aller, c’est dire oui au sexe.)
  • Il est mal vu socialement pour une femme de draguer ouvertement. Alors pour cacher son jeu, elle m’a servi une histoire bidon de devoir urgent qui l’obligerait à partir à 21h.
  • Toujours sous des prétextes amicaux pour cacher son jeu, elle tente de me provoquer sexuellement en initiant le toucher entre nous deux.
  • Elle me dit qu’elle a bu. Même un peu trop.
  • Elle reste là, soumise, offerte, en espérant que je lui saute dessus et que je la baise comme une machine à coudre pendant 12h non-stop.

Mais j’étais trop prudent, voire trop parano, pour répondre à ses attentes de la manière normale d’un gars normal.

Pourquoi est-ce que tant de femmes utilisent l’alcool comme élément important dans leur manière de draguer ?   Il y a plusieurs raisons.  Vous vous rappelez de la première, j’en ai parlé un peu plus haut.

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme de draguer ouvertement.
Elles sont donc obligées d’utiliser des ruses et subterfuges afin de manipuler l’homme, de manière à ce que ce soit lui qui fasse les premiers pas. L’alcool, généralement le vin, est un élément important de l’une de ces ruses. C’est à cause de la…

RAISON 2 : Les hommes sont réputés pour abuser sexuellement des femmes ivres.
Les médias nous rapportent souvent des histoires d’agressions sexuelles commises par des hommes sur des femmes trop ivres pour être capable de consentir.  L’homme a donc la triste réputation d’être allumé sexuellement par une femme qui a bu.  Ainsi, une femme qui a envie de se faire prendre sexuellement par un homme sera portée instinctivement à lui dire qu’elle boit du vin, chez elle, seule.  Ele peut faire ceci de manière inconsciente, tout comme elle peut avoir planifié son coup. D’une manière comme de l’autre, en lui annoncant ceci, elle s’offre en tant que proie afin d’allumer le prédateur en lui.

RAISON 3 : L’alcool ne fait qu’enlever les inhibitions.
L’inhibition a un autre nom : la maitrise de soi, aussi connu dans son appellation anglaise, self-control. Ainsi, la consommation d’alcool ne va pas transformer une personne à la manière de Jekyll et Hyde, ou Banner et Hulk.  Ça va juste faire ressortir sa personnalité véritable.  C’est ce que m’a fait comprendre Geneviève la coloc de l’enfer lorsque j’avais 28 ans, tel que vu dans ce billet, lors d’un de ses rares moments de pertinence :

 « L’alcool, ça ne change pas la personnalité de quelqu’un. Ça aurait plutôt tendance à la faire ressortir, puisque sous l’effet de l’alcool tu perds tes inhibitions, ce qui fait que tu as moins de retenue. Si ta chère Océane voulait que tu la sautes quand elle était saoule, c’est parce même à-jeun elle avait envie de toi. »

Il est vrai que l’un des nombreux surnoms que les anglophones donnent à l’alcool est « le courage liquide. » Dans cette optique, plusieurs personne vont boire dans le but délibéré de perdre leurs inhibitions, histoire de se donner le courage de faire quelque chose qu’ils n’oseraient pas lorsque sobre. Mais ça, c’est pour ceux qui cherchent à être actif. Pour les gens plus passifs, il y a la…

RAISON 4 : L’ alcool permet de se déresponsabiliser.
Tout le monde connait l’effet anti-inhibitions de l’alcool. Voilà pourquoi sa consommation a toujours été l’excuse parfaite pour se déresponsabiliser de nos faits, gestes et paroles.  Et même pas besoin d’en consommer vraiment. Il suffit de prétendre de l’avoir fait. À partir de là, on peut dire et faire n’importe quoi, on sait que l’on pourra toujours se cacher derrière l’excuse d’avoir bu. Et les gens laisseront passer ça, en comprenant que l’autre n’est pas dans son état normal.

Ainsi, dans le cas d’Océane, avoir bu du vin lui donnait plein d’excuses.

  • Elle me drague? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle s’offre à moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle oublie son devoir important? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle veut tromper son amoureux avec moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.

Au final, l’alcool, c’est comme les SPM : une excuse bidon. Car tout comme l’a dit Geneviève, tout ce que fait une personne sous l’effet de l’alcool, ce sont des choses qu’elle avait envie de faire lorsqu’elle était sobre.

Mais justement… Profiter d’une femme qui a bu, n’est-ce pas une situation d’abus sexuel ?
Comme le démontre ma soirée avec Océane, je n’ai jamais été à l’aise lorsqu’une femme me drague après avoir pris de l’alcool.  C’est que, durant les quarante premières années de ma vie, je n’ai jamais su faire la différence entre une femme qui n’a bu que quelques verres, et qui a donc l’esprit tout aussi clair que lorsqu’elle est sobre.  Et une qui a bu au point d’être inconsciente mentalement et/ou physiquement. Dans ma tête, à partir du moment où une femme boit de l’alcool, peu importe la quantité, elle cesse d’être dans son état normal.  Je considérais leur comportement comme en étant la preuve formelle, comme le démontre cette logique fallacieuse que j’avais à l’époque :

« Ça fait (quelques semaines / quelques mois / quelques années) que je la connais.  Tout ce temps-là, elle était sobre, et elle n’a jamais manifesté de désirs sexuels envers moi.  Et maintenant qu’elle a bu, elle me désire ?  C’est bien la preuve qu’elle n’est pas dans son état normal. »

C’est presque attendrissant d’être aussi naïf.

Avec les années, j’ai fini par voir clairement la différence entre l’ivresse et la détente. Ça tient à un détail très important qui ne trompe jamais : le consentement
Si une femme a bu au point de se mettre en état de coma éthylique, ou du moins au point de ne plus savoir où elle est ni ce qu’elle fait, alors effectivement, elle n’est pas en mesure de donner son consentement.  Tandis que celle qui a (prétendument) bu quelques verres, et qui va ensuite te le dire, ne le fait que dans le but de t’inviter à la draguer.  C’est l’équivalent de te déclarer « Mes inhibitions sont tombées, vient en profiter.  Elle ne fait donc pas que consentir au sexe.  Elle le demande.

Le tout, c’est de rester subtile.

ET SURTOUT : Son but premier n’est pas de te faire passer pour un prédateur sexuel.  C’est de se présenter à toi délibérément en tant que femme qui ne saurait résister à tes désirs.

À ce moment-là, la relation atteint son point de non-retour. Ou bien l’acte est consommé, ou bien c’est le début de la fin de votre relation. Et ce parce que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. Voilà pourquoi ma relation d’amitié et de complicité avec Océane n’a pas survécu à cette soirée. Autant pouvait-elle m’apprécier jusqu’à ce soir-là, autant elle m’a méprisé et détesté à partir de ce point.

BIENTÔT: Celle qui m’a inspiré cette série de billets: Noémie, ou le rêve devenu réalité.

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QUELQUES LIENS

Océane, le billet complet.
Océane, la suite.
Comment nait la confiance en soi. (Autres détails sur Océane)
La convention sociale du Si tu viens, tu couches.

L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. 2e partie : Pourquoi ne sont-elles ni claires ni directes?

Le consentement de la femme a toujours été extrêmement important pour moi.  Et il faut que celui-ci soit clair, sans le moindre doute.  Il y a quatre raisons pour ça.

  1. Dans ma jeunesse, j’avais de la difficulté à plaire aux filles.  Il serait donc contreproductif d’agir de manière à leur déplaire.  Si je les drague sans leur consentement, ce serait déplaisant pour elle.
  2. Dans ma jeunesse, j’avais une libido à tout casser.  Si je mets de la pression sur une fille pour la forcer à avoir du sexe, ça va lui ôter envie d’en avoir.  Du moins, avec moi.  Étant donné que je désire avoir une partenaire qui adorerait baiser avec moi, agir ainsi serait contreproductif.   
  3. J’étais un Nice Guy.  Et un Nice Guy, ça tient à sa réputation de gentil garçon.  On n’obtient pas une réputation de gentil et de respectueux si on ne respecte pas les filles dans leurs limites.  Au contraire, ça nous donne une réputation qui fait fuir les filles.  Ce qui est contreproductif. 
  4. Il est souvent impossible de faire la différence entre une résistance de principe (fille qui désire que tu insistes pour la draguer), et une résistance sincère (fille qui ne veut absolument pas que tu la dragues).  Ainsi, chaque fois que je drague, je m’expose à la possibilité que la fille voit mon approche comme étant une agression. Non seulement est-ce contreproductif, c’est aussi négatif pour elle que pour moi.

Dans de telles conditions, vous comprendrez pourquoi j’ai toujours été extrêmement prudent lorsque j’étais dans une situation nébuleuse.  Je suis le parfait représentant du proverbe « Dans le doute, abstiens-toi. »   Voilà pourquoi j’ai si souvent laissé passer des opportunités d’intimité avec celles qui se contentaient de « montrer des signes » et de « passer des messages subtils » plutôt que de m’exprimer clairement leurs désirs en parole ou en geste. 

Laissez-moi vous résumer un billet que j’ai écrit ici il y a quelques années.

Daniella
J’ai 19 ans.  Un soir, une amie platonique anglophone que je n’avais pas vu depuis environs un an m’appelle.  On passe une bonne heure à jaser joyeusement de tout et de rien.  Puis, elle me dit : « Est-ce que tu voudrais venir passer la nuit chez moi, en ami ? »  J’accepte et me rend chez elle.  On jase jusqu’à ce que l’heure tardive et la fatigue nous incite à nous coucher.  Elle m’invite à dormir dans son lit avec elle.  Puis elle m’invite à lui donner un bisou de bonne nuit, ce que je fais, sur sa joue.  Puis elle me suggère de dormir en cuillère avec elle, ce que je fais.

Tout autre gars y aurait vu une invitation au sexe.  Pas moi !  Elle a pris la peine de me dire qu’elle m’invitait en tant qu’ami.  Et puisque j’ai un respect sans failles pour les limites des femmes, je me le tiens pour dit. D’ailleurs, je n’ai jamais eu la moindre arrière-pensée sur ses intentions envers moi.

Voilà pourquoi je suis extrêmement confus lorsqu’elle se lève en furie, allume les lumières et me dit (en anglais) « Pourquoi penses-tu que je t’ai demandé de venir ici ? »  La seule chose qui me vient en tête pour expliquer sa réaction et ses paroles, c’est que j’ai probablement dû avoir un geste ou une parole déplacée.  Mais si c’est le cas, je ne m’en suis nullement rendu compte.  Je tente de la rassurer en lui disant que, puisqu’elle m’a dit qu’elle m’invitait à passer la nuit en ami, alors je n’ai jamais eu l’intention d’agir autrement qu’en ami avec elle.  Après m’avoir écouté, elle reste silencieuse quelques secondes.  Puis, elle me tend les bras.  Je l’approche donc et lui donne un câlin.  Et lorsqu’elle me teste en me disant « Kiss me ! », je suis fier de lui montrer que oui, je respecte ses limites, en l’embrassant sur le front.

Elle soupire.  Me lâche.  Retourne au lit sans me regarder et sans mot dire.  Je la rejoins et m’endors aussitôt.  Et le lendemain, de notre réveil à mon départ, c’est à peine si elle me parle ou regarde dans la direction.  On ne se verra plus jamais.

Aujourd’hui, avec l’expérience, je vois clairement ce qui s’est vraiment passé.

  • Elle avait envie de baiser, et apparemment j’étais un candidat potentiel sur sa liste.
  • Puisqu’elle a envie de moi, elle applique la convention sociale du « Si tu viens, tu couches » en m’invitant à passer la nuit.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle ajoute « en tant qu’ami » à son invitation.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à dormir dans son lit avec elle.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à l’embrasser.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à coller mon corps contre le sien.
  • Après avoir entendu mes explications et excuses, elle a compris que j’étais trop honnête et/ou trop naïf pour comprendre que ses intentions envers moi étaient sexuelles depuis le début.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle m’invite du geste à la prendre dans mes bras.
  • Et, probablement parce qu’elle voyait bien que ça n’irait nulle part entre nous si elle n’était pas un peu plus directe, elle me demande de l’embrasser.
  • En voyant que même là, je ne comprenais pas et/ou je m’obstinais à rester dans la friendzone, elle a jeté l’éponge.  C’est fort déçue, et probablement très humiliée, qu’elle s’est couchée, frustrée sexuellement, et refroidie sur mon cas à tout jamais

Dans cette liste, je parle de la convention sociale du Si tu viens, tu couches.  Cette règle non-écrite-et-non-dite peut se décrire ainsi : inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe.  Et dire oui, c’est dire oui au sexe.  Instinctivement, la majorité des femmes connaissent cette règle, et l’appliquent.

Ceci dit, aucune des expériences désagréables que Danielle a vécu de ma part ce soir-là ne serait arrivée si elle m’avait fait part de ses envies clairement, en paroles et/ou en gestes.  Malheureusement, à quelques rares exception près, aucune femme ne va oser le faire.  Il y a trois raisons pour ça.  Tel que mentionné dans la liste…

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme d’exprimer clairement son désir pour un homme.
S’il est normal pour un homme de ressentir du désir sexuel, et qu’il est acceptable socialement pour lui de draguer dans le but de l’assouvir, il n’en va pas de même pour la femme.  Si elle a envie de sexe et qu’elle l’exprime clairement, alors elle est une salope.   Mais si elle ne démontre que peu d’intérêt pour le sexe, alors elle est une frigide et une coincée.  Sans oublier que dans la majorité des cas, une femme qui drague ouvertement, ça fait peur aux hommes. Comment voulez-vous qu’une femme sache sur quel pied danser face à un tel paradoxe social ? 

Ainsi, lorsqu’une femme décide de s’offrir sexuellement, certaines d’entre elles vont avoir le réflexe de tenter de cacher dès le départ leurs intentions véritables. Comme Daniella qui m’invite à passer la nuit chez elle, en précisant qu’elle m’invite en tant qu’ami.  Ou Océane, dont je parlerai dans mon prochain billet, qui entre chez moi à 19h en me disant qu’elle doit partir à 21h pour faire un devoir important. 

Puisqu’il est mal vu pour elle de draguer l’homme qu’elle désire, la femme n’a plus qu’une option : elle doit manipuler cet homme afin qu’il ressente du désir pour elle, de manière à ce que ce soit lui qui prenne l’initiative d’amorcer la relation avec elle.  Comme l’a fait Daniella en m’invitant dans son lit, à l’embrasser et à la coller.

Oui, c’est sûr qu’elle aurait pu me dire clairement et directement qu’elle avait envie que l’on baise ensemble.  Mais si elle l’avait fait, elle savait qu’elle s’exposerait à la possibilité que je la repousse tout aussi clairement et directement.  Et ça, toute femme veut l’éviter, car…

RAISON 2 : Les femmes ont encore plus peur du rejet que les hommes.
L’homme propose, la femme dispose, que dit le proverbe.  Dans notre culture, la drague est un comportement que l’on attribue surtout à l’homme.  La femme est le prix, et les hommes sont les candidats qui cherchent à l’obtenir.  Dans ces conditions, il est normal pour un homme de subir de nombreux revers en se faisant repousser par la majorité de celles qu’il désire. Pour une femme, par contre, ça l’est beaucoup moins.

Bien que le rôle social de « prix que tous les hommes cherchent à obtenir » est limitant et misogyne, il reste que la majorité des femmes comprennent que telle est la règle du jeu. Et bon nombre d’entre elles acceptent de s’y plier. 

À cause de son statut de prix convoité, aucune femme ne s’attend à être rejetée.  Alors lorsqu’elle l’est, ça l’atteint au plus profond de son orgueil.  Pensez donc !  Les hommes sont tous supposés être des fous du sexe contrôlés par leurs queues, qui baiseraient n’importe quelle femme.  Alors si une femme s’offre sexuellement à un homme, et que celui-ci ne répond pas positivement, c’est comme s’il lui disait : « Je baiserais n’importe qui, SAUF TOI ! »  La femme repoussée a donc de quoi se taper une sérieuse remise en question.  Elle va passer par toute une gamme d’émotions négatives.  Sentiment d’être insultée.  Colère.  Sentiment profond d’être inadéquate. Questionnement sur ce qui ne va pas chez elle.  Tristesse.  Atteinte dans sa valeur personnelle.  Humiliation.  Déprime.  Il n’est donc pas étonnant que dans la pièce The Mourning Bride qui date de 1697, l’auteur William Congreve a écrit une phrase qui est venue jusqu’à nous: L’enfer n’a pas de furie qui équivaut à celle d’une femme dédaignée.

Afin d’épargner son orgueil et son estime de soi, la femme doit éviter de se mettre en situation de possibilité d’être rejetée.  Pour ce faire, elle doit cacher ses intentions véritables, en n’étant jamais claire.  En gardant la situation nébuleuse, ça lui laisse une porte de sortie si jamais l’homme ne répond pas positivement. Elle pourra alors (se) prétendre ne jamais l’avoir désiré.  Et mieux encore : Si l’homme répond positivement, mais qu’il ne lui plait pas au final, elle aura toujours l’option de le repousser en lui disant qu’il se trompe, qu’il a mal interprété les faits, gestes et paroles qu’elle a eues envers lui.

Mais la meilleure raison pourquoi elle ne dit pas clairement ce qu’elle veut est la…

RAISON 3 : Lorsque la femme s’offre passivement à l’homme, c’est parce qu’elle désire que ce soit LUI qui prenne le contrôle de la situation. Pas le contraire.
Voilà pourquoi il est totalement inutile de demander à une femme d’être claire et directe. Car si elle dit à l’homme ce qu’elle veut, ça en revient à lui dicter ses désirs, ce qui est l’équivalent de prendre le contrôle. Et quand une femme se contente de « donner des signes » et « passer des messages subtils », ce n’est certainement pas parce qu’elle a envie de prendre les rennes. Elle ne veut pas conduire. Elle veut un chauffeur.

Et voilà pourquoi, en voyant que notre rencontre se déroulait bien, elles ont fini par me donner des signes de soumission, s’offrant à moi en tant que proie, dans le but de provoquer le prédateur sexuel en moi.

Alors pourquoi n’en ai-je pas profité?
Il est vrai que c’est le genre de truc qui aurait fonctionné avec 99.999999999999999999% des hommes hétéros.  Mais pas avec moi.  Car le problème, c’est que je n’ai jamais eu l’ADN du prédateur sexuel.  Et j’ai toujours eu cette (mauvaise) habitude de prendre au pied de la lettre ce que dit une femme, sans jamais tenter d’y voir un sens caché.  Et à cause de ma grande phobie d’être accusé de ne pas avoir obtenu le consentement, j’ai toujours été respectueux de leurs limites, et ce à l’extrême.  Danielle m’a invité en tant qu’ami ?  Alors je ne me comporte qu’en ami.  Océane me dit que le toucher n’est qu’un comportement amical et rien de plus, et qu’elle doit partir à 21h ?  Alors je n’interprète ses toucher que comme des signes d’amitié, et je la fous à la porte peu après 21h.

Mais ça, c’est juste moi. Du moins, c’était moi. J’aime croire que je ne suis plus aussi naïf que dans ma trop sage jeunesse. Mais les vieux réflexes innés ont a vie dure, comme on le verra dans le prochain billet.

BIENTÔT : 3e partie, Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague?

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Quelques liens vers des billets qui ont été mentionnés dans ce texte.

Daniella, ou en ami seulement.
La convention sociale du « Si tu viens, tu couches »
30 raisons d’avoir peur de la femme qui drague.
La résistance de principe et la nécessité de la respecter.