Cinq personnes qui te garderont toujours à distance dans votre couple.

AVERTISSEMENT HABITUEL.  Puisque je suis un homme hétérosexuel, je ne peux parler que de la perspective d’un homme au sujet de femmes.  N’y voyez pas de la misogynie.  Je suis parfaitement conscient qu’en inversant les genres, une femme va vivre des situations similaires ou bien pire.

Que ce soit en personne ou bien via les apps de rencontres, il y a des signes qui ne trompent pas, comme quoi l’autre va toujours garder une certaine distance envers toi.  Heureusement, ça se voit habituellement dès le départ, dès vos premières conversations.  Si ce n’est pas carrément dans la description de son profil.  Il y en a cinq qui se démarquent en particulier dans cette pratique. Il s’agit de…

Celle qui ne se présente pas. (À part son nom.)
Lorsque l’on s’intéresse à une personne, on lui fait une présentation dans laquelle on dévoile certaines facettes de soi-même.  « J’habite à tel endroit.  J’aime ceci.  Je pratique tel sport.  J’aime tel animal.  Je travaille dans tel domaine.  Et toi ?Parle-moi donc un peu de toi ? »  Pour toute réponse, celle qui ne se présente pas te dira: « Si tu veux savoir quelque chose, pose des questions. » 

Le premier problème avec ce genre de comportement, c’est que c’est à nous de deviner ce qu’il faut poser comme question. Par exemple, il ne te viendra probablement pas à l’idée de lui demander si elle parle couramment l’Espagnol. Alors si c’est le cas, elle ne te le dira jamais, puisque tu ne lui as pas demandé. Ainsi, Toute sa famille le sait, tous ses amis le savent, probablement ses collègues de travail aussi. Mais pas toi. Parce que « tu ne le lui a jamais demandé. »

Le second problème, c’est que cet échange que vous avez entre vous, ce n’est pas un dialogue. C’est un questionnaire. Si elle se contente de répondre aux questions sans rien dire de plus, la conversation ne peut juste pas exister. 

Ainsi, non seulement dois-tu lui donner ton attention, c’est également à toi de solliciter la sienne.  Alors que dans les couples normaux, chaque personne a eu à faire 50% du chemin, elle te donne 100% de la charge morale de votre relation.  Ceci démontre que son intérêt n’est pas envers toi.  Il est envers elle-même.  Et les rares fois où elle démarrera les conversations, ce sera en faisant de toi la cible de ses sarcasmes et/ou de ses insinuations farfelues. 

En faisant ceci, elle se met en position supérieure à toi, elle en tant que juge envers qui tu dois sans cesse te justifier, et toi en inférieur en quête constante de son approbation. Et cette dynamique ne changera nullement si vous finissez par être en couple.  Au contraire.  Le simple fait que tu as consenti à aller dans une relation avec elle après la manière dont elle t’a traité, ça lui démontre que son comportement est la formule gagnante.  Pourquoi irait-elle changer ça?

Celle qui annonce dès le départ que son enfant sera toujours sa priorité.
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu’il est anormal ou incorrect qu’un enfant soit la priorité de sa mère.  Au contraire, cette situation va de soi.  Cependant, tous les psychologues vous le diront : l’amour maternel et l’amour romantique sont deux choses totalement différentes, et vécues indépendamment l’une de l’autre.  C’est le fait qu’elle les met tous les deux au même niveau, ET en compétition, ET en annonçant dès le départ que tu ne seras toujours que le numéro deux, qui est anormal et incorrect. 

C’est le genre de femme qui va souvent dire à son entourage « Si ma fille / mon fils ne l’aime pas, alors il n’y aura rien entre nous. »  Il est impossible d’avoir une relation de couple normale avec une femme qui se laisse dicter sa vie amoureuse par un enfant qui n’a ni la maturité émotionnelle ni l’expérience de vie requise pour prendre ce genre de décision.  Et même si ses enfants étaient adultes, ça les regarde en quoi? Ce que cette attitude démontre surtout, c’est un refus de sa part de prendre ses responsabilités en matière de couple.

Une chose est sure, c’est qu’avec elle, tu seras toujours mis à l’écart.  Il y aura EUX, il y aura TOI, mais il n’y aura jamais de VOUS.

Celle qui annonce d’avance sa négativité et sa toxicité.
J’en ai ici un excellent exemple, tiré de ma dernière expérience sur Facebook Rencontres l’année dernière.

Le doigt d’honneur.  La mention BITCH sur ses vêtements.  Aucune description de ce qu’elle aime.  Longue liste de ce qu’elle déteste.  Revendications colériques. Et surtout, pour seule et unique description de soi, la mention qu’elle a des idées merdiques, qu’elle est sarcastique, et qu’elle cherche un homme capable d’accepter ses abus.  Pour elle, tu ne seras jamais la tendre moitié de son couple.  Tu ne seras rien d’autre qu’une merde, et elle ne cessera jamais de te traiter comme tel.

Celle qui a une meilleure amie qui est sa sœur spirituelle.
L’amitié, c’est important.  Mais si elle te parle, en ces termes, de son amitié avec cette autre femme, alors oublie toute forme de vie privée.  Tout ce que tu dis, tout ce que tu fais, toutes vos activités romantiques, amoureuses, sexuelles, tout ce qui est supposé être le jardin secret de deux personnes amoureuses, lui sera aussitôt divulgué dans les moindres détails.  Et celle-ci ne manquera pas de te juger sur tous les points. 

Ce qui soulève particulièrement un Red Flag, c’est lorsque tu rencontres son amie et qu’elle te dit un truc dans le genre de : « J’aime mieux te prévenir tout de suite : si j’entends que tu lui fais du mal, alors ça va aller mal pour toi. »  Et même si ces menaces qu’elle te fait ne se concrétiseront jamais, deux choses restent certaines.  La première, c’est que peu importe comment on retourne la chose, il reste qu’il s’agit de menaces, donc d’intimidation, ce qui est illégal, voire criminel.  Et la seconde, même dans le plus harmonieux des couples, tôt ou tard, il va arriver un malentendu qui peut dégénérer en dispute.  C’est inévitable, et ce pour tout le monde.  Elle va aussitôt en parler à cette amie, et probablement aussi à sa famille complète.  À partir de ce point, et pour le reste de ta relation avec cette femme, ne t’attend jamais à être accepté dans son univers.  Tu y seras seulement toléré, tandis qu’ils attendent avec impatience le jour où elle va enfin se débarrasser de toi.

Celle qui n’est pas en relation avec toi, mais plutôt avec l’idée négative qu’elle a décidé d’avoir de toi.
Un ou plusieurs de ses ex l’ont trompée? Elle est influencée par les voix misandres qui dépeignent tout homme comme étant un abuseur? Elle souffre d’un complexe de persécution? Peu importe la raison, il reste qu’avant même de te rencontrer, elle avait déjà une idée très négative des hommes. Votre relation commence donc dans la méfiance et les soupçons. Et lorsque l’on se méfie d’une personne que l’on soupçonne des pires choses, on n’est certainement pas portés à s’investir émotionnellement dans le couple. Au premier conflit entre vous (qu’elle provoquera elle-même avec ses soupçons injustifiés) attends-toi à te faire jeter comme un déchet.

Un couple est supposé être basé sur une relation amoureuse. L’amour, c’est se dévoiler et se donner à l’autre sans retenue. Une personne qui garde ses distances, ou qui te garde à distance, ne peut ni se dévoiler ni se donner, et donc n’est pas amoureuse. C’est aussi simple que ça.

Plus c’est riche, moins c’est logique

Lorsque l’on évolue dans un milieu saturé par de grosses sommes d’argent, c’est comme être dans un autre monde.  Un univers dans lequel les règles sont non-seulement abusives, elles ne font aucun sens pour le reste de la population.

Cette anecdote remonte à l’année 1997 et se passe au Casino de Montréal, alors ouvert depuis quatre ans.  Elle est arrivée à Cédric, un ami que j’ai perdu de vue depuis.

Je venais de terminer deux ans de cégep et je travaillais depuis peu pour La Boite, une compagnie d’informatique.  Puisque je n’en étais qu’à mes premières semaines, j’y gagnais $11 de l’heure avec promesse (qu’ils tiendront) que ça allait monter à $14 si je faisais l’affaire une fois ma formation terminée.  À une époque où le salaire minimum était $6.80, le mien était fort honorable, même s’il n’était encore qu’à $11.

Un soir, Cédric m’appelle pour me faire l’offre suivante :

« Ça te tentes-tu de torcher des bécosses à seize piasses de l’heure a’ec moé ? »

Il m’apprend qu’il vient de se faire embaucher au Casino de Montréal en tant que préposé au ménage.  Et bien que le travail ne consistât pas seulement qu’à nettoyer des toilettes, comme il me l’avait si poétiquement décrit dans son offre, le travail payait effectivement $16 l’heure.  Et puisque c’était $5 de plus que mon travail à La Boite, il a pensé à me référer afin que nous puissions travailler ensemble.

Bien que le travail de concierge était moins stressant, moins compliqué et beaucoup plus payant que celui que j’allais avoir à faire pour La Boite, j’ai décliné.  Il faut préciser qu’à l’époque, j’avais des idées de grandeur qui me donnaient un côté snob, limite discriminatoire. Dans ma tête, être concierge, je ne pouvais pas imaginer plus bas de gamme comme métier. Alors même si le salaire était extrêmement concurrentiel, je préférais garder mon travail de bureau.  Parce que celui-là, au moins, je pouvais en être fier.  (Si on m’avait dit à ce moment-là que je deviendrais moi-même concierge de 2012 à 2018, je ne l’aurais jamais cru.)

Histoire de m’influencer à changer de carrière, Cédric allait m’appeler quotidiennement afin de me raconter ses expériences de travail. Il ne s’attendait juste pas à ce que ces expériences soient aussi mauvaises.

LA CONCIERGERIE AU CASINO, JOUR 1.
Peu après la fin de son heure de diner, Cédric est convoqué au bureau des ressources humaines.  Ils ont reçu des plaintes contre lui.  À quel sujet ?  Eh bien, pendant son heure de diner, il est allé faire un brin de conversation avec des préposé(e)s aux tables de jeux, également en pause de diner. 

« Un employé du ménage n’a pas à s’adresser aux employés situés aux échelons supérieurs, et encore moins aller s’asseoir à leurs tables.  Au fond de la salle à diner, il y a une porte sur laquelle c’est écrit SECTION RÉSERVÉE AUX EMPLOYÉS D’ENTRETIEN. Tiens-toi-le pour dit ! »

Et c’est ainsi que Cédric apprit que les employés du Casino n’étaient pas tous égaux. L’élitisme et la ségrégation régnait entre eux, et ce avec l’approbation de la Direction.

LA CONCIERGERIE AU CASINO, JOUR 2.
Ce jour-là, il pleuvait.  Alors que Cédric faisait sa ronde à l’extérieur afin de ramasser les déchets sur les pelouses longeant le bâtiment, il constata un problème à une gouttière.  Le tuyau qui descendait d’un mur était courbé au sol et continuait un mètre plus loin, où il se terminait au-dessus de la grille d’un égout. Or, à 50 cm au-dessus du sol, le tuyau était brisé.  L’eau en sortait en une cascade sur la pelouse, ce qui menaçait de l’abimer et d’éroder une partie du terrain.  En bon employé soucieux d’éviter des frais à son patron, Cédric a remis en place la section brisée du tuyau, qu’il a consolidé avec le ruban adhésif Duct Tape qu’il avait sur lui. L’eau coulait de nouveau dans son tuyau jusqu’à l’égout sans toucher à la pelouse. 

Il avait presque terminé son quart de travail lorsqu’il fut convoqué au bureau des ressources humaines.  Ils ont reçu des plaintes contre lui.  À quel sujet ? Le fait qu’il a réparé la gouttière.

« En faisant ça, tu as enlevé du travail au menuisier en l’empêchant de changer la tuyauterie, et au paysagiste en lui enlevant des dégâts de terrain à arranger.  Ces hommes auraient été supposés faire du temps supplémentaire pour réparer les dégâts.  Et maintenant, à cause de toi, ils n’ont rien à faire.  En te mêlant de ce qui ne te regarde pas, tu les as privés de leurs revenus.  C’est une faute très grave. »

Et c’est ainsi que Cédric apprit que les employés du Casino n’avaient pas à éviter des frais à leur employeur.  Ils devaient s’en tenir à leurs définitions de tâches, rien de plus.

LA CONCIERGERIE AU CASINO, JOUR 3.
De nos jours, le Casino est ouvert 24h.  Mais à l’époque, il était fermé la nuit de 03:00 à 06:00.  Pendant sa pause de diner, alors qu’il attendait à la caisse, Cédric a entendu un bout de conversation entre deux hommes qui faisaient partie du personnel administratif. Ils discutaient du fait que les cinq membres du boys band The Backstreet Boys étaient en tournée à Montréal.  Et qu’ils avaient demandés, et obtenus, la permission de venir visiter le Casino la nuit, pendant les heures de fermeture.

De retour au boulot après diner, le chef du personnel convoque les employés de ménage.  Il leur demande d’être particulièrement méticuleux ce soir, en faisant bien en sorte que tout reluise.  Afin de démontrer son sérieux et rassurer son chef, Cédric répond fièrement :

« C’est sûr que pour la visite des Backstreet Boys, on va mettre les bouchées doubles pour que tout soit impeccable. »

Trente minutes plus tard, Cédric est convoqué au bureau des ressources humaines.  Ils ont reçu une plainte contre lui.  À quel sujet ? Son commentaire sur la visite des Backstreet Boys.

« Quoi ? Parce que j’étais pas supposé en parler ? »
« Non ! Parce que t’étais pas supposé le savoir ! »

 » Ben là! C’est les deux gars du personnel administratif qui en ont parlé dans la cafétéria. C’est quand même pas de ma faute si je les ai entendus. « 
 » Oui ! Si tu étais resté dans la section réservée au personnel de l’entretient ménager comme je t’ai dit de le faire hier, tu n’aurais pas entendus des renseignements qui ne te concernaient pas.  »

 » On faisait tous les trois la queue à la caisse avec nos plateaux de repas. Ils étaient juste derrière moi. J’étais supposé faire quoi? Me boucher les oreilles jusqu’à ce que j’arrive dans ma section? « 
 » Ça ne change rien au fait que c’est la troisième plainte sur ton dossier en trois jours. Conformément aux réglements de Loto-Québec et de la Régie des Loteries et Courses du Québec, après trois avertissements, c’est un renvoi. « 

On lui a aussitôt confisqué ses clés, sa carte d’accès, son uniforme. C’est sous escorte étroite de deux membres de la sécurité qu’on l’a raccompagné jusqu’à son casier pour qu’il récupère ses affaires avant qu’on l’expulse des lieux en lui rappelant bien qu’il lui sera interdit de revenir au Casino pendant deux ans sous peine de poursuite judiciaire. (Un réglement crée afin d’éviter que des ex-employés frustrés reviennent se venger.)

Et c’est ainsi que Cédric apprit que la logique n’a aucun poids sur la balance de la justice lorsque d’un côté il y a deux membres du personnel administratif, et de l’autre il n’y a qu’un concierge embauché l’avant-veille, dont le dossier comporte déjà deux plaintes à son actif.

Comme quoi les boulots les plus payants viennent trop souvent des règles qui, dans le monde extérieur, ne font absolument aucun sens. Et c’est ce qui rend ces boulots très faciles à perdre. Je ne pouvais que me féliciter d’avoir gardé mon travail à La Boite qui ne me payait pour l’instant « que » $11 de l’heure.

Le réflèxe de se défouler sur les innocents

Camélia fut une courte relation que j’ai eu lors de mon retour aux études. J’avais 28 ans et elle 20. C’est elle qui a fait les premiers pas, en me violant presque. Il est inutile que je vous raconte les détails des premières semaines de notre relation, sinon que je croyais avoir trouvé celle qui me réconcilierait avec la vie de couple. Elle était gentille, mince, très jolie avec sa peau couleur amande au miel grillé. Et elle avait ce petit look d’étudiante d’école privée (Lunettes, chemise blanche, jupe rouge à carreaux et longs bas blancs) qui éveillait certaines perversions que j’ignorais encore avoir en moi à ce moment-là.

Malheureusement, elle était aussi d’une grande maladresse. Durant les quelques mois qu’a duré notre relation, elle a massacré la moitié de mes verres, assiettes, ainsi que plusieurs autres de mes trucs cassants. Malgré ma réticences à endurer les contrariétés de la vie de couple, je me contentais de simplement soupirer de résignation lorsque de tels accidents arrivaient. Elle ne le faisait pas exprès après tout.

Je dois avouer que Camélia et moi n’avions pas grand chose en commun.  Les discussions ne tournaient qu’autour de sujets généraux d’une ennuyante banalité.  Élevée dans la soie dans une famille de riches, elle ne connaissait rien de la vie et avait zéro débrouillardise.  Par exemple, un soir où elle m’aidait à faire le repas, je lui ai refilé mon ouvre-boite manuel.  Elle me regarde, confuse, en me demandant qu’est-ce que je voulais qu’elle fasse avec ça.  À 20 ans, elle n’avait jamais vu un ouvre-boite non-électrique de sa vie.  

La raison pourquoi j’endurais son ignorance et sa maladresse, c’est que jusque-là, de toute ma vie, jamais n’avais-je eu une si belle jeune femme de si bonne famille tomber amoureuse de moi. Et surtout, le faire sans que je la drague. Et sexuellement, elle était au top. Elle faisait tout, elle aimait faire tout, elle en avait envie à tout moment, prenait la pilule, et avait la capacité d’avoir des orgasmes répétitifs avec ou sans mon aide. Le genre de partenaire sexuelle que l’on puisse considérer comme l’idéal lorsque, comme moi à l’époque, on est un très fringuant jeune homme.

Mais voilà, le sexe a beau être important dans la vie de couple, on ne peut pas passer nos journées à baiser.  Ça prend donc bien plus que ça pour vivre en harmonie.

La maladresse de Camélia n’était pas que physique. Il lui arrivait de passer quelques heures dans mon appartement aux résidences étudiantes lorsque j’étais absent. Parfois, je revenais chez moi et elle me disait que quelqu’un m’avait laissé un message sur mon répondeur, mais ne pouvais pas me dire qui car elle avait effacé le message avant de le prendre en note. Le temps de trouver un crayon et un papier dans mes affaires, elle ne se souvenait plus du nom ni du numéro de l’appelant.

Parfois, elle me demandait des explications sur des choses qu’elle avait trouvé dans mes tiroirs. Je n’avais rien à lui cacher, mais je commençais à trouver un peu lassant de toujours lui expliquer que telle ou telle photo de moi avec une fille a été prise il y a des années, et non depuis que nous sommes en couple. Surtout sur des photos sur lesquelles je n’arbore pas du tout la même coupe de cheveux que celle que j’ai adopté depuis qu’elle me connait.

La pire violation de ma vie privée m’est arrivée un soir où, dès que j’ai ouvert la porte, elle me tombe en sanglots dans les bras.  La cause : Ma demande d’inscription pour une 3e année au cégep avait été refusée. Elle avait trouvé ma clé de boite à lettres et était allé chercher mon courrier. Jusque-là, pas de problèmes. Qu’elle ait ouvert la lettre provenant du cégep, j’accepte encore. Mais elle s’était permise en plus d’ouvrir la lettre personnelle que m’avait envoyé un lecteur de ma série de bandes dessinée nommée Requin Roll. Pour celle-là, je trouvais qu’elle dépassait un peu les limites. Sa réponse :

« Ben là, on est un couple. Quand on s’aime et qu’on est sincère, on n’est pas supposé avoir de secrets l’un pour l’autre.« 

Je veux bien le croire. Mais tout de même.

(J’ouvre une parenthèse afin de préciser que l’anecdote qui va suivre se passe à l’époque pré-tout-l’monde-a-un-téléphone-portable. Mon téléphone était branché au mur chez moi, tout comme mon répondeur téléphonique. Par conséquent, il nous était impossible de s’appeler ou bien de se texter à n’importe quelle heure, comme c’est le cas aujourd’hui.)

L’incident qui allait sonner le début de la fin pour notre couple est survenu un matin de printemps. C’est que la veille au soir, j’étais allé chez un ami et j’en suis parti à trois heure du matin, donc bien trop tard pour prendre le dernier métro. Le problème est que je devais aller chez Camélia au matin vers 8:00. Je fais un rapide calcul mental : Mon rendez-vous est dans cinq heures. Attendre le bus de nuit et le prendre jusque chez moi prendrait deux heures. Ensuite, le temps de m’habiller, partir et me rendre au terminus, c’est encore une heure. Enfin, le bus qui m’amènera chez ses parents à Kirkland prend une heure. Il ne me resterait alors qu’une seule heure de sommeil. Dormir si peu ne servirait qu’à m’abrutir pour le reste de la journée. J’ai donc décidé de renoncer au sommeil et traverser la ville à pied jusqu’au terminus. C’est la meilleure façon de tuer le temps tout en restant éveillé.

Trois heures de marche plus tard, j’arrive au terminus et prend le bus vers chez Camélia. Lorsque j’arrive devant la porte de la maison de ses parents, je regarde ma montre. Il est 7:45. Je suis un peu en avance, mais je suppose que ce ne sera pas si grave si jamais je la réveille. Je sonne. Le père m’ouvre la porte et il sort, suivi de la mère, qui s’en vont tous les deux travailler. J’entre et vois Camélia en robe de chambre en haut de l’escalier. Aussi surprise qu’enragée, elle me crie :

« QU’EST-CE QUE TU FAIS LÀ ? »

Je fige de surprise. Je suis quinze minutes en avance, mais ce n’est quand même pas une raison pour se fâcher contre moi. Elle me demande où est-ce que j’étais ce matin.  Je lui raconte donc ma soirée d’hier, comment j’ai raté le métro, ma décision de rester éveillé, et ma nuit de marche à travers Montréal. Pourquoi cette question ?

Il se trouve que lorsqu’elle s’est réveillée ce matin vers 6:30, elle a eu l’idée de m’appeler pour s’assurer que je me lèverais bien à temps pour notre rendez-vous. Comme je ne répondais pas, alors la première (et la seule) conclusion à laquelle elle est arrivée, c’était que j’avais décidé de faire la grasse matinée, que j’avais déconnecté la ligne, et que je m’en foutais si ça ruinait nos plans. Elle m’a donc rappelé pour m’engueuler sur mon répondeur. Cinq fois. Elle m’a laissé cinq messages d’insultes. Elle me traite de pourri, d’égoïste, de salaud, de menteur, d’écœurant qui ne pense qu’à lui, de sale plein de marde qui se fout d’elle, et autres gentils compliments de ce genre.

Après avoir écouté tous ses messages à distance sous son regard gêné et angoissé, je regarde l’heure. Il est 7:58. Le regard que je lui lance en raccrochant en dit long sur mon humeur.

« Merci ! Merci, c’est très gentil. Et après que j’ai pris la peine de ne pas dormir, justement pour être ici à l’heure. C’est l’fun de voir que j’ai une blonde qui apprécie les efforts que je fais pour elle. Que tu penses des affaires de-même à mon sujet alors que je ne t’ai jamais donné de raisons de le faire, c’est déjà assez insultant…« 

« Ben… Tu répondais pas. Les apparences…« 

« Les apparences ? R’GARDE L’HORLOGE ! Y’É MÊME PAS ENCORE HUIT HEURE, TABARNAK!  C’était tellement important pour toi de m’accuser de ne pas venir ici que t’as même pas attendu que je sois en retard pour le faire.« 

Elle éclate en sanglots et se confond en excuses. Faisant de grands efforts pour regagner mon calme, je lui dis :

« Après l’affront que tu viens de me faire, je devrais juste m’en aller chez moi pour dormir. Mais voilà, ça ferait juste te donner raison comme quoi je préfère dormir plutôt que de passer l’avant-midi avec toi.  Alors voilà ce qu’on va faire : Moi je vais monter prendre une douche pour m’aider à me garder réveillé. Pendant ce temps-là, toi tu prépares nos lunchs. Ça va nous permettre de passer à autre chose, et ensuite on prendra les vélos et on ira passer l’avant midi et le diner aux parcs sur le bord de l’eau, comme on l’avait prévu.« 

Elle a accepté. La journée se passa telle que prévue. Bien que je n’ai plus reparlé de l’incident pour le reste de la journée, et que je démontrais une humeur positive comme si rien ne s’était passé, il était clair dans ma tête que je ne voulais plus rien savoir de continuer ma relation avec elle. Je sors d’une pénible relation avec Kim, la mère de mes enfants qui m’a accusé faussement de vouloir la tromper pendant toutes les années où nous étions ensemble.  La dernière chose que j’ai envie est une autre relation de couple avec une soupçonneuse.

Ne voulant pas prendre une telle décision à la légère, réalisant que ma frustration pouvait être amplifiée par la fatigue que je ressentais, j’ai décidé de dormir là-dessus et laisser passer quelques jours.

Trois jours plus tard, après m’être bien reposé et avoir bien réfléchi, ma décision n’avait pas changé. Même le meilleur sexe au monde ne vaut pas le manque de respect pour ma vie privée, la destruction physique régulière du peu que je possède, et le fait d’être la cible de soupçons non-fondés, pour lesquels elle me fait payer d’avance, sans preuves. Mon ex, au moins, craignait seulement que je la trompe. Tandis que Camélia, elle, me démontrait qu’elle me soupçonnait négativement sur TOUT.

Lors de sa visite suivante chez moi, je lui ai fait part de ma décision de mettre un terme à notre relation.  Je m’attendais à ce que ça l’attriste, mais j’étais loin d’être préparé pour sa réaction : Elle a pleuré de manière incontrôlable pendant près d’une heure, et si fort que je suis certain que la moitié des locataires de l’étage pouvaient l’entendre. Entre les sanglots, elle ne faisait que répéter la raison de sa détresse, comme quoi notre rupture lui démontrait qu’elle allait passer sa vie seule car elle n’a pas ce qu’il faut pour garder un bon gars.  Il aura fallu ça pour qu’elle reconnaisse enfin que j’en étais un.

À sa demande, j’ai accepté de continuer de la fréquenter en tant qu’ami, et même de continuer de coucher avec elle, jusqu’au jour où elle se trouverait un nouvel amoureux. On a donc eu une harmonieuse relation d’amitié + sexe durant quelques mois, jusqu’à ce que ses parents (à qui elle a stupidement tout raconté) décident de s’en mêler.  Son père m’a pris dans une arnaque financière et m’a fait perdre mon travail afin de me ruiner (Voir la série Général Menteurs), faisant de moi le genre de personne trop pauvre pour encore pouvoir plaire à sa fille.  Ça a marché. 

Aux dernières nouvelles, Camélia avait le bon mari au métier d’architecte, l’enfant, la maison, l’hypothèque, la cour, le gazon plus vert que chez l’voisin, la piscine, le chien, le barbecue… Bref l’univers dans lequel elle avait été élevée. Je me demande si lui aussi l’abuse et l’intimide, comme les autres hommes dans sa vie avant moi. Probablement, puisqu’avec elle il n’y a pas d’entre deux. Ou bien son amoureux en abuse, ou bien c’est elle qui abuse de son amoureux.

Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ?
Camélia était-elle l’une de ces bitchs psychopathes de qui tant d’hommes se plaignent? Je ne crois pas. Camélia était beaucoup trop naïve pour être capable de monter avec intelligence des plans propres à gâcher tous les aspects de la vie d’un homme. De plus, elle était d’un naturel gentil et positif.  Mais les relations qu’elle a eu avec les hommes l’ont rendue très méfiante.  Son père, son frère, ses ex, tous la traitaient sans le moindre respect. Elle était toujours contrôlée, sous-estimée, insultée, discréditée, réduite au silence, rabaissée.

Et puis, voilà que j’arrive dans sa vie.  Je la traite avec respect.  Je la traite en égale. Je suis le premier à lui donner confiance en elle et en ses capacités.  Elle ne savait donc pas comment dealer avec un gars comme moi. La vie ne l’avait tout simplement pas préparée à ça.  En ayant seulement appris à survivre dans la discorde, elle n’avait jamais appris à vivre dans l’harmonie. 

Se sentir opprimée par les hommes, c’est tout ce qu’elle a vécu avec eux. Elle a eu toute sa vie pour apprendre que les hommes sont des salopards, menteurs, égoïstes et hypocrites.  Elle ne croyait pas qu’un homme puisse être différent.  À ses yeux, puisque je n’étais pas salopard, menteur, égoïste ni hypocrite en sa présence, ça voulait juste dire que j’étais salopard, menteur, égoïste et hypocrite en cachette.  Par conséquent, à chaque opportunité qu’elle avait de croire que je préparais un mauvais coup, elle réagissait comme si c’était le cas, sans même attendre d’en avoir des preuves. Pour elle, je n’étais pas un gars bien. J’étais aussi merdique que tous les autres.  La seule différence, c’est que je cachais mieux mon jeu. Par conséquent, elle était d’autant plus sur ses gardes, du fait qu’avec moi, elle ne pouvait pas voir venir les coups. Normal, puisque je ne lui en réservais pas.

Le syndrome de Lépine.  Ou : Pourquoi se défouler sur ceux qui n’ont rien fait pour le mériter ?
La réponse est tristement simple : Les gens abusifs sont intimidants.  Les gens intididants font peur.  Une personne qui n’abuse pas est inoffensive.  Les gens inoffensifs ne font pas peur.  Après toute une vie de frustrations envers les hommes, j’étais, pour elle, le premier homme contre qui elle n’avait pas peur de se défouler des abus qu’elle avait subi de mes semblables.

Cette réaction, c’est ce que j’appelle Le Syndrome de Lépine. Selon ce que j’ai pu comprendre, Marc Lépine avait de mauvaises relations avec les femmes qui avaient abusé de lui moralement, comme sa mère, ses tantes, sa sœur, et les amies de cette dernière.  Lorsqu’il a décidé de prendre sa revanche en tuant des femmes, est-ce qu’il s’est attaqué à celles qui avaient abusé de lui ?  Du tout !  Il s’est plutôt rendu à l’école Polytechnique de Montréal, où il a tué quatorze femmes au hasard.  C’était plus facile pour lui se défouler sur elles, puisque celles-là ne l’avaient jamais dominé.

À la lumière de ceci, je pouvais comprendre pourquoi Camélia violait ma vie privée à en ouvrir mon courrier, me soupçonnait négativement de n’importe quoi, pourquoi elle réagissait automatiquement à son moindre soupçon, et pourquoi elle le faisait avec une telle haine. Or, j’avais beau comprendre son comportement, je ne pouvais pas l’accepter pour autant.

Il est inacceptable de payer pour des gestes que l’on n’a pas commis, juste parce que la personne offensée n’a pas la force morale de faire face à ceux qui lui ont causé du tort.

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QUELQUES LIENS

Depuis la création de ce blog en 2009, j’ai parlé de Camélia à plusieurs reprises. Entre autres:

– Lorsque je dis qu’elle a fait les premiers pas vers moi en me violant quasiment, c’est parce que j’ignorais La convention sociale du « Si tu viens, tu couches »

– Un autre exemple d’elle qui fouille dans mes tiroirs pour y trouver des renseigmenents qui ne la concernent pas. Et comment, en parlant ouvertement de ces renseignements à tous, elle a mis la pagaille dans la famille d’une amie commune et ruiné ma vie sociale: Quand l’autre fait de toi la Cassandre du couple.

– Un autre exemple d’elle qui m’accuse de n’importe quoi pourvu que ça soit négatif. Alors que je viens pour acheter une automobile, voilà qu’elle prétend que je vais démissioner de ma job en informatique, parce que je n’aime pas ma job (Quoi?) parce que je suis un artiste. Et ce, devant le vendeur d’auto. General Menteurs 2e partie, un piège à cons.