Geneviève la coloc de l’enfer, 2e partie: Une courte relation de couple.

Le lendemain, après le déjeuner, ma mère me remet un petit colis. Ce sont mes nouveaux paquets de verres de contact. Ce sont des lentilles jetables au bout de quatre semaines et j’en ai douze paires, soit suffisamment pour l’année 1996 qui s’en vient. Je me rends à ma table de travail et j’y ouvre les deux boites. Je prends ensuite un marqueur au feutre. Geneviève me demande :

« Tu fais quoi? »
« J’ai ici deux boites de verres de contact. Sur celle-ci c’est écrit « gauche », et sur celle-là c’est écrit « droite ». Mais comme tu peux voir, sur les contenants individuels de chaque lentille, il est juste écrit les degrés de forces, soit -8.25 et -9.00. Je vais donc écrire  G pour gauche et D pour droit sur chacun des petits contenants, au cas où j’en égarerais les boîtes. »
« Ouain! C’est vrai que c’est pas pratique pour ceux qui ont pas de tête. Comme toé! »

Hum!?  J’ai beau avoir le sens de l’humour et de l’autodérision, je reste quelque peu surpris par cette remarque, et en particulier par le ton condescendant avec lequel elle me l’a dite. Surtout que le simple fait que j’ai pensé à identifier de la sorte mes contenants de verres de contact, ça prouve que je suis aussi débrouillard que prévenant. Donc tout le contraire de quelqu’un qui n’aurait pas de tête, comme elle le dit. Mais bon, il m’est arrivé souvent par le passé de faire des remarques qui se voulaient humoristiques et qui ont été perçues par l’autre parti comme étant des insultes. Je mets donc la chose sur le compte d’une simple maladresse de sa part et n’en fais pas de cas.

Pour diner, je l’invite à un resto qui est une institution dans la région, le Ti-Père BBQ. Non pas la grosse salle de réception sur la rue Laframboise, mais bien le petit resto modeste ouvert depuis 1964 sur Dessaulles, soit juste à côté du petit bloc appartement où habitent mes parents. À partir du moment où elle met un pied dans le resto jusqu’à notre départ une heure plus tard, elle ne cesse de bitcher : La place est petite, ça a l’air quétaine, le service est trop rapide parce qu’ils ne lui laissent pas le temps de choisir, les frites sont molles, la sauce est trop piquante, la salade est trop vinaigrée, le poulet goûte la marde…

« En tout cas, si t’aimes ça manger icite, ça montre que t’as vraiment pas d’goût! »

Je veux bien croire que ce n’est pas le St-Hubert BBQ. Mais tout de même, si ça existe depuis aussi longtemps, il doit bien y avoir une raison.  (Au moment où j’écris ces lignes en 2014, soit 19 ans plus tard, ils viennent de fêter leur 50e anniversaire.)  Plus découragé par son négativisme qu’insulté personnellement, je lui réponds objectivement :

« Ouain! Je suppose que c’est comme le vegemite pour les australiens. Il faut être originaire de la région et avoir été élevé avec ça pour pouvoir pleinement l’apprécier. »
« Ben là, frustre pas, calice! »

Euh… « Frustre pas, calice! » !?  Ma réponse a pourtant été dite avec calme, logique, sans contenir la moindre trace d’agressivité, ni dans le ton ni dans les mots ni même dans les intentions.  Je n’ai fait rien d’autre que me montrer compréhensif.  Où est-ce qu’elle peut bien voir la moindre frustration de ma part là-dedans?  Surtout que, puisque c’est elle qui chiale contre tout, si l’un de nous deux est frustré, ce n’est selon toute logique certainement pas moi.  Bref, je ne comprends rien à son comportement.

Le soir venu, chez mes parents, elle me fait subir une combinaison de ses deux sautes d’humeur précédentes, soit l’attaque personnelle comme au matin, et la critique négative de la nourriture comme à midi.  Au souper, comme entrée, il y a de la crème de brocolis.  Je lui sers son bol.  D’un ton de voix aussi dégoûté que son air au visage, elle dit:

« Hostie que ça a d’l’air dégueulasse! On dirait du vomi, ton affaire! Où c’est qu’t’as appris à cuisiner? »
« C’est pas moi qui l’a fait.  C’est juste une crème Campbell’s que j’ai réchauffé. »

Elle prend sa cuiller et y goûte.  Sur le même ton méprisant, elle conclut:

 « Ah, ok, c’pour ça que c’est quand même mangeable. »

Ma mère me regarde, démontée.  Elle ne dit rien mais je vois bien dans son regard qu’elle est abasourdie de ce comportement aussi agressif qu’impoli.  Je me contente de hausser les épaules, me demandant moi-même quel peut donc bien être son problème aujourd’hui.  Qui sait, peut-être regrette-t-elle de m’avoir donné sa virginité? Il est vrai qu’elle avait l’air surprise, une fois l’acte terminé, d’apprendre que coucher avec elle n’avait jamais été mon but en l’invitant ici. Et puis, il ne faut pas oublier que j’ai 27 ans, que je suis divorcé ou l’équivalent, déjà père de trois enfants, et de nouveau chez mes parents depuis ma séparation.  Je suppose que je suis loin de correspondre au partenaire idéal de la première fois d’une fille de 18.

Tout le long de notre relation de couple, son humeur n’a que deux settings avec moi: Neutre ou bien agressif.  J’essaye quelquefois de lui demander pourquoi elle agit ainsi envers moi, mais tout ce que ça me rapporte, ce sont des accusations d’être un frustré de la vie qui me défoule sur elle.  Je pourrais balayer ses dires du revers de la main comme autant d’accusations farfelues sans pertinence.  Mais voilà, puisque je sors d’une relation abusive avec la mère de mes enfants, je me dis que dans le fond, ça pourrait être possible.  Peut-être qu’elle dit vrai, que je fais vraiment ce dont elle m’accuse, et que je ne m’en rend pas compte.  Aussi, un jour, je lui demande qu’est-ce qu’il y a dans mon comportement qui lui fait dire ça.  Sa réponse:

 « Ça se voit tout seul.  Si t’es trop cave pour le voir toi-même, ça servirait à rien que j’te l’dise! »

Bon! Ça valait bien la peine d’avoir l’esprit ouvert. :/

Au bout de dix jours, soit la veille des vacances de Noël, Geneviève me laisse une enveloppe sur mon bureau au local du Vox Populi.  Il s’agit d’une lettre de rupture dans laquelle, après m’avoir servi le classique « C’est pas toi, c’est moi », elle conclut en me disant qu’il vaudrait mieux pour nous deux que l’on ne se voit pas pendant deux ou trois semaines.  Je prend la chose avec un grain de sel. Après tout, pour une fille qui n’a de cesse de me jeter des blâmes, le simple fait qu’elle prenne sur elle la responsabilité de la rupture, ça démontre bien qu’elle avait hâte d’en finir.  C’est aussi bien!  Une fille qui est heureuse en couple n’agit pas envers son chum comme elle le faisait avec moi.  Et par conséquent, je ne pouvais pas être heureux non plus. Ce sont des situations de couple comme la notre qui font qu’existe le proverbe Mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e).   Je tiens cependant à la rassurer en lui montrant que j’ai l’esprit ouvert.  Sachant qu’elle vient de partir en bus, je saute dans mon auto et je pars l’attendre devant chez elle.  Dix minutes plus tard, lorsqu’elle arrive, elle a un mouvement de recul en me voyant.

« Hostie! Je l’savais que tu viendrais chez nous! JE L’SAVAIS! »

Je pars à rire, amusé de sa réaction.  Je m’y attendais.  Aussi, je lui dis en souriant:

« Ha! Ha! Mais non, voyons! C’est pas comme tu penses.  Je te rassures tout de suite, chuis pas venu ici pour t’engueuler ou te convaincre de reprendre, et encore moins pleurnicher en te demandant « Pourquôaaaaa? »  Je veux juste te dire que t’as pas à t’en faire, ok?  Je comprends ta décision, je la respecte et je l’accepte.  T’as pas à avoir peur de moi ou de ma réaction.  Regarde, avant de sortir ensemble, on était des bons amis et on s’entendait bien.  Je ne vois pas pourquoi ça devrait être différent maintenant qu’on a vu qu’on n’était pas fait pour être en couple.  Comme tu me l’as demandé, je vais te foutre la paix durant nos vacances de Noël.  Mais je tenais quand même à te préciser que pour moi, tout est correct, je n’ai aucun problème avec ta décision.  Ça te va? »

Tout le long de mon discours, elle reste en retrait.  Elle a l’air incertaine, mal à l’aise, voire même quelque peu craintive.  J’aurais dû m’y attendre.  Si elle a passé sa vie à être aussi abusée qu’elle me l’a dit, je peux comprendre pourquoi elle a peur de moi en ce moment.  Aussi, lui ayant dit ce que j’avais à dire, je n’insiste pas.   Je la salue, lui souhaite un bon congé de Noël, puis je remonte dans l’auto et repars en direction de chez moi, à St-Hyacinthe. 

« Bon! C’est un peu décevant que je ne saurai jamais exactement pourquoi elle a passé une semaine et demi à me maltraiter de la sorte.  Mais dans le fond, ça n’a aucune importance.  Ce qui compte, c’est que maintenant que je ne sors plus avec elle, les abus sont terminés. »

Next: Un an plus tard.

Geneviève, la coloc de l’enfer, 1e partie: La rencontre.

(Ce texte fait partie de la série La Conflictuodépendance.)

C’est au début d’octobre de l’an 1995 que j’ai rencontré Geneviève. Ou plutôt, qu’on m’a chargé de m’en occuper. J’avais 27 ans et j’étais de retour aux études, au cégep, après dix ans de vie adulte. Geneviève avait 18 ans et a dû commencer en retard à cause qu’elle avait passé son été à l’hôpital psychiatrique Douglas, ce qui lui fit rater la rentrée et le premier mois. La prof de français m’a porté volontaire pour l’aider à se rattraper, rapport que j’étais un des meilleurs de la classe. C’est ainsi que, par obligation de travail, nous sommes devenus amis.

Originaire d’Abitibi, à Montréal depuis peu, elle connait très peu de gens ici et a encore moins d’amis. Ses parents sont divorcés, elle a des relations tendues avec sa mère, distantes avec son père, et abusives avec son frère qui, bien qu’il soit de deux ans son cadet, la méprise et la maltraite. Cette situation n’est pas nouvelle pour elle, qui a passé une partie de son adolescence en refuge pour jeunes filles abusées. C’était d’ailleurs l’une des rares du refuge à être encore vierge.

« Remarque, j’me plains pas de jamais m’être fait violer. Au contraire! » me dit-elle. « Mais en même temps, ça montre à une fille qu’elle peut être tellement reject que même sexuellement, personne n’en veut. »

Elle s’est retrouvée à Douglas suite à un genre de tentative de suicide par grève de la faim progressif. Puisqu’elle n’était pas vraiment anorexique, son geste a été diagnostiqué comme étant un simple appel à l’aide. Dès qu’on le lui a fait comprendre, elle a pu être relâchée. Sortant moi-même d’une longue relation abusive avec la mère de mes enfants, je pouvais parfaitement comprendre pourquoi elle avait craqué. J’ai donc décidé de lui donner un break en l’aidant, et pas seulement dans le cours de Français. J’étais, depuis peu, rédacteur en chef du Vox Populi, le journal étudiant de mon cégep. Ce poste venait avec un groupe de collaborateurs qui sont vites devenus amis. Nous recevions toutes sortes d’invitations pour des premières, films, théâtre, lancements, etc. Puisque nous n’avions pas de photographe officiel, je lui ai offert la place. Elle a accepté. Et c’est ainsi qu’elle s’est retrouvé avec un poste officiel, une utilité, des amis et une vie sociale. Elle était heureuse et m’en fut reconnaissante.

Deux mois et demi plus tard, mi-décembre 1995. Vendredi midi, après notre dernier cours de la journée, alors que je m’apprête à aller la reconduire chez elle en auto, elle me demande ce que je fais ce weekend.  Elle n’a rien à faire, pas d’amis libres, et craint de s’ennuyer ferme.  Je lui propose donc de m’accompagner en venant passer le weekend chez mes parents, à St-Hyacinthe. Elle accepte. Je n’avais aucune idée derrière la tête, mes intentions n’étaient qu’amicales. De toute façon, jamais je n’aurais imaginé qu’une fille de 18 ans pouvait s’intéresser à un vieux de 27. Pourtant, ce soir-là, à ma grande surprise, elle m’a offert sa virginité. Ce geste m’a touché car je considère que c’est un grand honneur. Surtout que je n’aurais jamais imaginé qu’à mon âge, je puisse encore recevoir ce genre de cadeau. Une fois l’acte terminé, je le lui dis.  Elle répond:

« Ben là? C’est pas ce que tu voulais? Pourquoi tu m’as invité à passer la fin de semaine avec toi, d’abord? »
« Euh… Pour pas que tu t’ennuies chez vous, comme tu m’as dit que tu craignais qu’il arrive? »

Elle ne répond pas.  On garde le silence une minute ou deux.  Puis, avant de s’endormir, je lui ai demandé si ça signifiait qu’on était un couple. Elle m’a dit que oui, mais…

« Si ça t’dérange pas, j’aimerais mieux que personne le sache. »

Oui, j’avoue, ça me dérangeait un peu. Depuis mon retour au cégep, mes excellentes notes, la vie sociale qui m’est tombée dessus par elle-même, le poste de rédacteur en chef que l’on m’a offert sans que je le demande alors que je ne me m’y étais présenté que comme simple illustrateur, mon texte au sujet des décrocheurs que le prof de Philosophie utilise en tant que sujet de devoir pour ses cours, tout ça me démontrait que ma période reject et loser était définitivement derrière moi. Aussi, devoir revivre la situation de la fille qui a trop honte que l’on sache qu’elle a une relation avec moi, ça me rabaissait inconfortablement à cette période de ma vie que je croyais révolue. Mais bon, comme je le disais plus tôt, ça m’étonnait, aussi, qu’une fille de 18 ans puisse s’intéresser à un vieux de 27. Et puisqu’elle est à l’âge où les apparences comptent, surtout dans le cercle social, je peux comprendre pourquoi elle pourrait ressentir une certaine gêne à avouer qu’elle est en couple avec moi. Aussi, je l’ai rassurée comme quoi je comprenais et acceptais.

Et sur ce, je m’endormis, loin de me douter que c’était la dernière fois que je verrai cette version de Geneviève, une version douce, gentille et amicale.

à suivre

2e partie: Savoir reconnaitre la conflictuodépendance.

Une personne qui initie un conflit n’est pas nécessairement conflictuodépendante. En fait, il y a trois raisons qui poussent les gens à initier des conflits :

Par obligation. Dans ce premier cas, la personne est mêlée à une situation qui ne peut plus durer, ou bien elle voit la situation arriver. Elle est donc obligée d’intervenir, soit pour prévenir, soit pour guérir. Cette personne a généralement des raisons pertinentes d’initier ce conflit. Ce dernier se règle donc pour peu que l’autre reconnaisse et/ou cesse ses agissements reprochables. Ce n’est pas de ce genre de personne dont il sera question dans cette série de billets.

Par plaisir personnel. Il y en a qui aiment la confrontation. Qu’ils aient tort, qu’ils aient raison, ils vont l’initier. Si l’autre se défend, on va assister pendant quelques heures, voire quelques jours, à des attaques, défenses, arguments, contre-arguments, répliques, jusqu’à ce que, à court d’arguments, l’un, l’autre ou les deux abandonne(nt), laissant le conflit dans une impasse, chacun restant sur ses positions. Là encore, ce n’est pas d’eux dont nous parlerons.

Par besoin. Comme dans le cas précédent, cette personne ira initier le conflit.  Et peu lui importe si elle a raison ou tort, puisque son but premier n’est pas de chercher la vérité mais bien de gagner le conflit.  Elle tient tellement à cette victoire que tant et aussi longtemps que l’autre ne lui dira pas ce qu’elle veut entendre pour le caler, elle insiste, persiste, s’acharne.  Mais dans ce cas-ci, elle prend toute défense comme une attaque personnelle. Dans sa tête, consciemment ou non, quand on l’empêche de rabaisser les autres plus bas qu’elle, c’est comme si on la rabaissait elle plus bas que les autres.  Il n’en faut pas plus pour qu’elle se sente attaquée, insultée et blessée. Elle réagit donc en sautant une coche, attaquant l’argumenteur plutôt que l’argument, traitant l’autre de susceptible, s’abaissant à l’accuser de mille choses rarement pertinentes. Et toute tentative pour essayer de discuter avec elle des raisons de ce comportement ne produira de sa part que fuite et/ou déni. Elle ira plutôt se victimiser en accusant les autres de chercher à la faire se sentir inférieure, l’écraser, lui faire du mal. Avec elle, il n’y a pas d’entre-deux : Ou bien elle agit de façon abusive, ou bien elle se décrit comme étant abusée. Puisque son bien-être moral dépend de sa capacité de créer et gagner des conflits, ça en fait une conflictuodépendante.  C’est de ces personnes-là dont il sera question.

Je ne m’en suis pas rendu compte sur le coup, mais j’ai plusieurs fois écrit des billets de blogs où il était question de gens conflictuodépendants. Par exemple, dans le billet 50 personnalités clichés que l’on retrouve dans les communautés virtuelles, il y en a plusieurs qui peuvent entrer dans cette catégorie.  Par exemple:

15- Le RéponDétourneur / La RéponDétourneuse
Lorsqu’on lui parle à raison des torts qu’elle a, cette personne répliquera avec une question au lieu d’adresser le sujet. Une question qui essaye nous faire passer comme ayant un problème mental ou comportemental. Une question du genre de: « Bon, t’as-tu fini, là? », « Bravo, tu as exprimé tes frustrations. Ça va mieux? » ou bien « Coudonc, t’es-tu en SPM? ». Ce qui apporte l’aberration de cette dernière phrase à l’échelon supérieur, c’est que dans 90% des cas, c’est une fille qui la pose à un homme, et que c’est le genre de fille qui ferait une révolte monstre si c’était un homme qui la poserait à une femme.

16- La MartyRisible
Cette fille se permet tous les écarts de conduites possible sur un forum et/ou un chat: Insultes déguisées en blagues, mensonges compulsifs et sans fin, humiliation d’autres membres sur un coup de tête, harcèlement, etc. Mais quand on essaye de discuter avec elle au sujet de ces comportements inacceptables, alors là elle part à brailler que son loyer est en retard, sa grand-mère vient de se faire diagnostiquer un cancer, son beau-frère est dans le coma, ses ex la battaient, sa cousine lui pique tous ses amoureux potentiels, son patron cherche juste une bonne excuse pour la mettre dehors, elle a été victime d’un viol collectif à l’age de 4 ans au mariage de sa tante par les 97 gens présent incluant le prêtre et le traiteur, elle n’arrête pas de grossir même si elle prend juste un repas à tous les 48 heures, et maintenant on l’accuse d’être la cause de tous les problèmes du forum incluant probablement ceux arrivés 7 ans avant qu’elle en devienne membre. C’EST TROP INJUSTE!!! Elle conclut alors qu’elle va quitter la place pour toujours… Ce qu’elle fera, pendant environs 36 à 48 heures, avant de revenir et de recommencer.

19- L’AutoMartyr
Celui-ci possède deux caractéristiques particulière. La première: Il se choisit un nom dans le style de Le Maudit, Martyr, Le Banni, Cursed, Reject, Paria, et autres mots pouvant signifier « Pauvre de moi, tout l’monde me haït. »  La seconde: Il se comporte de façon à mériter ce nom en faisant tout pour se faire haïr des autres. Bref, il s’agit d’un passif-agressif qui manipules les gens dans le but de faire de son nom une prophétie autoréalisatrice. Ça a un double but: D’abord pour le fun de pouvoir contrarier les autres à loisir, et ensuite  pour pouvoir blâmer les autres en les accusant d’être des bitchs qui l’attaquent par mesquineries personnelles.

20- L’HypoCritique
Elle commence par faire des critiques rabaissantes. Lorsque la personne visée par ces critiques ose lui répondre, l’HypoCritique va devenir susceptible et se mettre sur la défensive en lui répliquant hypocritement : « Hostie que t’es susceptible et/ou sur la défensive. » C’est ça l’avantage d’être attaqué par une personne HypoCritique: Tout ce dont elle t’accuse après ta première réponse s’applique d’abord à elle-même.

21- Le ManipulActeur / La ManipulActrice
Cette personne constate qu’elle ne peut pas avoir le dessus sur toi parce que tu as des arguments pertinents pour appuyer ton opinion, tandis qu’elle n’en a aucune pour justifier d’être contre. Elle essaye donc de te manipuler à te taire, en t’accusant d’être un manipulateur, donc que tes arguments ne sont que manipulations. Bref, elle te donne son rôle tout en essayant de prendre le tien.

28- L’insulTannant / L’insulTannante
Cette personne considère qu’insulter quelqu’un est une forme d’humour acceptable, alors elle ne s’en gêne pas. Et si son commentaire est suivi d’un lol ou d’un 😉 alors il faut s’attendre à ce que le dit commentaire soit particulièrement rabaissant. Si on le lui fait remarquer, l’InsulTannant va se montrer très surpris qu’on prenne son commentaire si mal, et il s’en défendra en utilisant la grande classique « J’essayais juste de détendre l’atmosphère » en rajoutant que les gens de ce forum sont vraiment susceptibles.

Dans la série Les dommages collatéraux de l’auto-importance démesurée, je raconte comment je provoquais Allen, mon supérieur immédiat au travail, afin de pouvoir ensuite me plaindre à notre patron comme quoi, pauvre de moi, Allen cherche juste à me causer des problèmes. Mon but en faisant ça était de rabaisser Allen.  Mon orgueil avait besoin de ça.  Mais quand le patron a vu clair dans mon jeu et m’a congédié, j’ai passé une partie de l’après-midi à me plaindre comme quoi la société est injuste envers les gars comme moi.  Tout est là:

  • Initie le conflit.
  • Cherche à rabaisser l’autre plus bas que moi.
  • Insiste, persiste, s’acharne. (à manipuler Allen à me chercher du trouble, à prouver au patron qu’il fait erreur de le garder à son emploi)
  • Refuse de discuter avec le patron sur les raisons de mon comportement.
  • Passe aux accusations/insultes.
  • Me victimise.

Dans le premier chapitre de la série Fantasme VS réalité: Le ménage à trois, il y a ce passage dans lequel non seulement une fille essaye de me faire passer pour ce que je ne suis pas, et ce de façon particulièrement persistante.  Et elle réagit très mal lorsque je lui explique de façon objective pourquoi elle se trompe à mon sujet:

TAMARA: Pis toi, Steve, t’es tu bi?
MOI: Non, straight!
TAMARA: Comment tu l’sais?
MOI: Le fait que je suis attiré par les filles et non par les gars, j’dirais que c’est un assez bon indice comme quoi chus hétéro.

TAMARA: Mais t’as jamais couché avec un gars?
MOI: Non.
TAMARA: Comment tu l’sais que t’es pas bi d’abord?
MOI: Parce que ‘me semble que c’est pas mal difficile de se prétendre bi quand on a toujours eu rien que des relations hétéros.
TAMARA: Ça veut rien dire.
MOI: Euh… J’comprends pas.

TAMARA: Tu dis que t’as jamais couché avec un gars.
MOI: Exact!
TAMARA: Ben dans ce cas-là, comment tu l’sais, que t’es pas bi, si t’as pas essayé?
MOI: Pour autant que je sache, la raison pourquoi on a du sexe, c’est pour répondre à nos désirs sexuels. Puisque je n’ai jamais eu de désirs sexuels pour les gars, je peux donc affirmer être straight.

C’est pourtant logique. Je ne vois pas comment on pourrait être plus clair.

TAMARA: Oui mais r’garde… Si t’as jamais couché avec un gars, tu peux pas dire que t’aimes pas ça.
MOI: Ben oui!
TAMARA: Ben non! Tu peux pas dire que t’aimes pas kek’chose sans l’avoir essayé.
MOI: Mais oui je peux: Puisque je n’ai pas envie de le faire, alors c’est évident que je n’aimerais pas le faire.

Loin de voir mon point de vue, Tamara soupire de découragement.

TAMARA: Pffff….  Ah, moi, le monde qui ont des préjugés…
MOI: Des préjugés?
TAMARA: Tu juges sans savoir si t’aimerais vraiment ça ou non baiser avec un gars. Tu peux pas l’savoir sans l’avoir fait. Tsé, quand t’es dans l’noir total pis que tu te fais sucer, tu peux pas l’savoir si c’est un gars ou une fille qui te suces.  Tu vas trouver ça bon pareil.  Fa que c’est quoi la différence, d’abord? Y’en a pas!

Sophisme à l’état pur.  Tandis que je compose mentalement une réplique pour lui expliquer où se situe l’erreur dans son jugement, elle conclut avec une phrase qui m’insulte quelque peu.

TAMARA: T’sé, on ne peut pas être épanoui sexuellement quand on n’a pas l’esprit ouvert.

[…]

MOI: Puisque tu es une personne ouverte d’esprit, tu pourrais peut-être répondre à une question qui me tracasse depuis ben longtemps.
TAMARA: Vas-y!
MOI: Pourquoi est-ce que les personnes qui se disent être ouvertes d’esprit sont toujours celles qui ont l’esprit le plus fermé au fait que les autres puissent avoir des goûts différents des leurs?

Elle ne répond pas.  Je continue:

MOI: En fait, il me semble que la première chose qu’on est supposée démontrer quand on a un esprit ouvert, c’est avoir du respect pour les gens qui sont différents de nous. Par exemple: Toi t’es bi.  Donc t’es différente de moi qui suis straight.  Moi, je respecte ton orientation sexuelle et je ne la questionne pas, même si elle est différente de la mienne.  Pourquoi est-ce que faire pareil avec les autres, c’est si difficile pour toi?

[…]

MOI: Tu vois, quand je suis retourné aux études il y a 3 ans et que je restais aux résidences étudiantes. Il est arrivé un soir qu’on se retrouve à 5 personnes à baiser dans ma chambre: Moi et ma blonde de l’époque, l’amie de ma blonde, son chum et une de leurs amies. Il n’y avait pas d’échange, c’était plus un trip de voyeurisme qu’autre chose.  Mais je me suis rendu compte que la présence d’un autre gars tout nu dans la pièce, ça m’intimidait. C’était la première fois de ma vie que je bandais mou alors que j’étais en contexte sexuel. Si chus juste capable de la garder raide à 60% rien qu’à voir un gars tout nu, j’ose à peine imaginer ce que ça va être s’il me touche.
TAMARA: Ben là, c’est parce que tu t’es pas donné la chance d’apprendre à aimer ça. Faut se forcer au début, tsé. Faut que tu te donnes le temps de t’y faire.
MOI: Euh… C’parce que, me semble que le sexe, c’est laisser libre cours à ses désirs et à ses envies. Pourquoi est-ce que j’aurais du sexe avec quelqu’un pour qui je ne ressens ni désir ni envie? À partir du moment ou il faut apprendre à aimer ça, c’est parce qu’on n’aime pas ça. Quand le sexe arrête d’être quelque chose que l’on aime, ça devient quelque chose que l’on est obligé de faire. Quand c’est une obligation, c’est pu du plaisir. Pis pour être franc… Me semble que juste le principe d’être forcé à faire quelque chose sexuellement… C’est un viol. Non?

Tamara ne répond pas à ça. Je suppose qu’elle voit la logique dans mon explication. Je conclus donc mon point avec la réplique que je planifiais lui servir plus tôt, soit celle qui explique où se situe l’erreur dans son jugement,:

MOI: Pis, ben, ton histoire comme quoi je devrais aimer coucher avec un gars parce que dans le noir je ne peux pas voir la différence entre un suceur masculin ou féminin… C’est comme si je te disais que tu devrais aimer l’inceste, parce que dans le noir, tu ne saurais pas faire la différence entre un cunnilingus donné par ton chum ou un donné par ton père. C’est pas une question qu’une bouche sera pas aussi bonne que l’autre. C’en est une de désirer un partenaire plutôt que l’autre. D’être à l’aise avec un partenaire plutôt qu’un autre. C’est tout. J’veux dire, peu importe la raison pourquoi tu veux pas coucher avec quelqu’un, le simple fait que tu veux pas coucher avec, c’est une raison suffisante pour pas le faire. Non?

Tamara garde le silence. En fait, pendant près d’une minute, personne ne dit rien. J’ai comme une vague impression qu’un malaise plane dans le véhicule. Ce malaise se confirme lorsque Tamara brise son silence et demande à Britney de lui refiler le premier album des Colocs, qu’elle met dans le lecteur CD et fait aussitôt jouer à tue-tête.

Et dans ce chapitre, son comportement m’est expliqué par une amie commune:

MOI: Pis sa remarque, là, comme quoi j’allais encore l’engueuler comme dans le char… Que c’est ça, cette insistance-là qu’elle a à me faire passer ou bien pour un cave ou bien pour un chialeux?
JULIE: C’parce qu’à pense que tu la juges sur sa sexualité.

Cette accusation injustifiée me fait sauter au plafond.

MOI: Que…?  Moi, la juger ELLE? Alors que c’est elle qui n’arrête pas de me chier dessus parce que chus straight!?
JULIE: C’est parce que pour elle, le fait que tu lui ais dit que t’étais straight, sans vouloir essayer autre chose, c’est comme si tu lui disais que c’t’une salope d’être bi.

Je suis en totale aberration devant ces paroles.

MOI: Ben voyons donc? Comment est-ce que la sexualité de quelqu’un pourrait constituer une attaque personnelle contre la sexualité d’une autre? Ça n’a pas de bon sens.

Tout est là:

  • Initie le conflit sans raison valable.
  • Insiste, persiste, s’acharne. (sur la bisexualité de l’autre)
  • Passe aux accusations/insultes (Accuser l’autre d’avoir des préjugés, d’avoir l’esprit fermé)
  • Refuse de discuter sur les raisons de son comportement.
  • Fuit le conflit (en mettant de la musique tellement fort que ça empêche de parler) lorsqu’elle est confrontée à la preuve indéniable qu’elle était dans le tort.
  • Se victimise en prenant mes explications pour des attaques personnelles.

À la fin de ce chapitre de la série Harceler Nathalie, j’ai ce joyeux exemple avec mon père :

Ce n’est pas faute d’essayer d’être conciliant.  Par exemple, un soir alors que j’ai terminé de regarder la télé au salon, mon père est assis à la table de la salle à diner adjacente. Là où il est, il peut apercevoir l’écran de télé.  Histoire de faire plaisir à ma mère, même si elle n’est pas là, j’opte pour faire en sorte de ne pas provoquer sa colère en gardant la télé allumée ou bien fermée par erreur. Il m’a déjà disputé par le passé dans les deux cas.  Mais bon, à quoi s’attendre d’autre d’un gars qui m’a engueulé sans retenue il y a 2 ans en m’accusant d’avoir détraqué la couleur de la TV sur la chaine 12, parce que les reprises de l’émission The Honeymooners (diffusée originalement en 1955-1956) qui y passaient était en noir et blanc. Voilà pourquoi je choisis d’être prudent et de poser lui la question suivante:

MOI: Est-ce que je ferme la télé ou bien tu veux l’écouter?

De son habituel ton sévère et méprisant, il me répond:

PÈRE: Rouvre tes yeux, tabarnak! Chus dans’ cuisine, je r’garde pas la TV. Pense avec ta tête, calice!

Révolté, je me lève, monte le ton et lui dit d’un air exaspéré:

MOI: Quand je ferme la TV, tu chiales parce que tu veux l’écouter.  Quand je laisse la TV allumée, tu chiales parce que personne ne l’écoute.  Pis quand je prends la peine de te poser la question justement pour pas t’entendre faire du chialage, là tu…

Pour toute réponse, mon père se lève, me tourne le dos en levant les bras et dit un très impatient « OK! OK! OK! OK! » avant de sortir de la maison. Tandis qu’il passe dehors devant la fenêtre du salon, je l’entends se parler à lui-même:

PÈRE: Christ d’enfants de cul de tabarnak, il faut toujours qu’ils aillent raison, hostie. Ça mériterait juste une bonne coupl’ de calice de coups de pieds dans l’cul.

Tout est là:

  • Initie le conflit sans raison valable. 
  • Refuse de discuter sur les raisons de son comportement.
  • Fuit le conflit lorsqu’il est confronté à la preuve indéniable qu’il n’avait aucune raison valable de l’avoir initié. 
  • Passe aux accusations/insultes. 
  • Se victimise. 

Sinon, mon billet sur La lâcheté davidienne décrit un comportement typique de gens souffrant de conflictuodépendance.   Et que dire du billet Insulter en prétendant que c’est de l’humour.  Je n’y parle que de ça. On y retrouve d’ailleurs quelques phrases dites par Geneviève la coloc de l’enfer, dont je ne cesse de promettre de remettre son histoire en ligne.

À suivre

Prochaine série / prochain billet: La conflictuodépendance

Je me suis rendu compte aujourd’hui que dans ma vie, j’ai eu à faire avec six personnes qui, sans ne jamais s’être rencontrées, avaient exactement le même comportement négatif envers moi ainsi qu’avec la majorité de leur entourage.  Faute d’un meilleur mot, j’ai nommé ce comportement la conflictuodépendance.

Qu’est-ce que la conflictuodépendance?
Il ne s’agit pas simplement de quelqu’un qui aime les situations de conflits.  C’est également quelqu’un qui en a besoin pour vivre.  Cette définition n’est ni un sarcasme ni une exagération.  De mon père à quelques une de mes ex en passant par la légendaire Geneviève la coloc de l’enfer, de quelques amis que j’ai eu aussi bien sur le net que dans la vraie vie, ils avaient tous ces quelques points en commun:

  • Recherche constamment à démontrer aux autres qu’il vaut mieux qu’eux, en sait mieux qu’eux, est plus logique qu’eux.
  • Recherche constamment à rabaisser les autres plus bas que lui.
  • Utilise la moindre opportunité de trouver une bonne raison de le faire.
  • Au besoin, s’invente des raisons: Mensonges, exagérations, déformations des faits, interprétation farfelue (et négative) des faits, gestes et paroles des autres.
  • Tant et aussi longtemps que l’autre ne lui dira pas ce qu’il veut entendre pour le caler, il insiste, persiste, s’acharne.
  • Ne réserve pas ce comportement que pour ses ennemis/rivaux.  Il s’attaque tout autant à ses amis, membres de sa famille, conjoint(e), etc.
  • Et surtout, et c’est là que se justifie la section dépendance du mot, il prend très mal la moindre contrariété dans ses efforts de démolition d’autrui.  Même si cette contrariété est aussi anodine que de lui pointer une erreur dans un aspect de son jugement de l’autre, ce sera suffisant pour qu’il entre dans une colère noire.
  • Colère qui se manifestera ironiquement en accusant/projetant sur l’autre, à tort, son propre comportement négatif.  Exemple: Accuser l’autre de vouloir rabaisser son entourage, alors que c’est lui-même qui l’a fait en attaquant l’autre pour commencer.  Accuser l’autre d’être frustré, même si l’autre reste calme. 
  • Refuse de reconnaitre qu’il a tort d’agir ainsi avec son entourage et préfère (essayer de faire) croire que l’autre a des motifs négatifs/immoraux de se défendre de ses attaques.
  • Fuit le conflit lorsqu’il réalise que celui-ci n’est pas en sa faveur car il n’a pas raison. 
  • Si on insiste à lui faire reconnaitre que ce comportement est négatif, il ira se victimiser: Accuser les autres d’essayer de la démolir, de l’humilier, de le rabaisser, jusqu’à faire semblant de sombrer dans la dépression, en accusant ceux qui n’acceptent pas sa bullshit d’être la cause de son état.
  • Cherche à rallier à sa cause les amis que sa cible et lui ont en commun.

La seconde moitié de cette liste démontre que les gens conflictuodépendants ont tellement besoin de rabaisser les autres que même si on ne les attaque pas en retour, le simple fait de les empêcher de le faire est suffisant pour les perturber.

Dans les jours et semaines qui vont suivre, je vais vous raconter mes expériences avec ces six personnes.  Et, à la demande générale (oui, on me l’a vraiment demandé plusieurs fois) je vais commencer avec Geneviève la coloc de l’enfer.