SOUVENIRS D’ADO: 18 choses qui gâchaient mes vacances d’été.

Lorsque l’on est adolescent, on voit arriver les vacances avec ravissement. Hélas, dans mon cas personnel, les vacances étaient toujours synonyme de déception, et ce du début à la fin. J’imagine que j’étais trop chialeux, ou bien que je mettais mes attentes trop hautes. Voici les dix-huit choses qui venaient me gâcher mon été :

1- Les jours raccourcissent dès que l’été commence.
L’école se finissait toujours autour du 21 juin, soit le premier jour de l’été. Or, cette date représente aussi le solstice d’été, ce qui signifie que c’est le jour le plus long de l’année, celui qui est ensoleillé le plus longtemps. Dès le lendemain, on perd une minute de soleil par jour. Le simple fait de savoir que les jours raccourcissent dès notre tout premier jour de vacances, ça les faisait commencer sur une note négative.

2- Me faire mettre de la pression pour me trouver du travail.
Vacances signifie temps libre pour décompresser… Sauf quand tu as un père qui considère que le fait de profiter de tes vacances pour faire autre chose que travailler, c’est la preuve comme quoi tu n’es qu’un paresseux qui va passer sa vie aux crochets des autres. J’ai eu à subir ça quotidiennement, du matin au soir. Normal : Avec un père sur le BS, il avait beaucoup de temps de libre pour me harceler avec ça.

3- Ne pas réussir à me trouver du travail.
S’il est vrai que l’idée de travailler ne me plaisait guère lors de mes vacances de secondaires 1-2-3, au contraire je recherchais activement du travail en 4 et 5. Hélas, quand on vit dans un village où tout le monde connaît tout le monde, et que ton BS de père passe des années à raconter à l’entourage combien tu es paresseux, personne ne veut te donner du travail. Je ne saurais compter le nombre de fois où, après avoir lu mon nom de famille sur une feuille d’application, on m’a demandé si j’étais bien le fils de mon père, le réputé BS du village au caractère insupportable. Apparemment, tout le monde croyait à l’adage Tel père, tel fils, parce que personne ne me donnait ma chance de me prouver. Pendant ce temps-là, tous mes amis, sans la moindre exception, pouvaient compter sur les connections de leurs familles pour avoir des jobs. Et des bonnes!

Répercutions inattendues dans ma vie d’adulte: Nos premières jobs d’adultes sont à la hauteur de nos expériences de travail d’ados. Alors que tous mes amis avaient de quoi de bien sur leur CV grâce à leurs parents, ils ont pu aisément se trouver de quoi de bien tout seul par la suite. Moi, non!

4- La piscine qui est plus d’entretien que de plaisir.
Mon père a acheté une piscine 3e main pour 100$. Une fois celle-ci montée et remplie, on a constaté que la toile avait un trou à une couture à la base. Gros dégât d’eau, vidage, démontage, changement de toile, remontage, re-remplissage. La piscine était trop large pour la cour arrière, alors il l’a installée en avant, devant la rue, là où on avait zéro intimité. Elle était sous les arbres, donc toujours à l’ombre, donc toujours plus froide que celle des voisins. Elle recevait, par la même occasion, beaucoup plus de feuilles, de branches et de chiures de moineaux, nécessitant plus d’entretien que celle des autres. Et puisque c’était une vieille scrap, son aspirateur ne tirait presque pas. Je m’y suis baigné peut-être 10 fois la première année, et pas plus que 3 la seconde. Ensuite, il l’a vendue.

5- Les amis qui partent en vacances.
L’un part pour tout l’été chez les scouts, l’autre part tout un mois avec ses parents en Floride, un autre va 3 semaines avec ses parents à Cuba, un autre part vivre en campagne chez sa mémé, un autre a une job de rêve comme G.O, un autre encore profite de sa nouvelle bagnole pour partir en nomade sur les routes du Québec avec des amis assez fortunés pour pouvoir se payer de quoi vivre pendant le voyage. En étant pauvre, sans travail malgré mes efforts et fils de BS, j’pouvais pas aller ben loin.

6- Les émissions d’été sont ennuyantes.
Pas d’amis et pas de job. Ça me laissait plus de temps libre pour regarder mes émissions favorites à la télé, pas vrai? Eh non! La programmation d’été signifiait également que mes émissions favorites débarquaient de l’antenne. Je ne retrouvais donc avec plein d’émissions inconnues dans un horaire qui bouleversait complètement mes habitudes. Rajoutons à ça que l’on était trop pauvre pour se permettre le câble et vous comprendrez que dans notre cas, quand on disait « Y’a rien de bon à’ TV », c’était vrai.

7- Les magazines qui font leur numéro juillet-aout.
Pas d’amis, pas de job, pas de loisirs parce que pas d’argent et pas de télé.  Il me reste quoi pour me distraire? La lecture. De nature, je suis un grand lecteur. Alors quand les magazines que tu lis font un numéro double en juillet afin de ne pas avoir à en sortir un en août, tu trouves la 2e moitié de ton été ben plate.

8- Je me trouve un travail… De soir!
La première job que j’ai réussi à me trouver, rendu à 17 ans, c’était laver de la vaisselle dans un restaurant du club nautique du coin. Or, comme la plupart des restos chics, celui-ci était surtout achalandé le soir jusqu’à 10-11pm. Le temps de ramasser la vaisselle et la laver, incluant les chaudrons des cuisiniers, je sortais rarement de là avant minuit. Ça avait pour effet de ruiner ma vie sociale. Comment sortir avec tes amis qui, eux, travaillent de jour, quand toi tu travailles de soir? Pour ce qui est des partys de sous-sol chez les parents de mes amis, j’ai vécu cet été là la frustration de tous les avoir ratés puisque j’arrivais au moment où c’était fini.

9- Les boutiques fermées pour l’été.
Comme je dis plus haut, j’étais un grand lecteur. Aussi, il arrivait parfois que je me bute à une porte barrée lorsque j’allais dans une librairie, tout en voyant en vitrine une note disant « fermé pour 2-3-4 semaines ». C’est même arrivé quelquefois avec les bibliothèques municipales.

10- Tous les problèmes imaginables relatifs au vélos.
Me le faire emprunter par mon père sans qu’il me le dise, me faire dire par mon père « J’ai envoyé ton bécique en réparation », ce qui voulait dire qu’il l’avait emprunté sans me le dire et l’avait accidenté, les crevaisons sans que j’ai d’argent pour les faire réparer, le vandalisme, la chaine qui casse à 10 km de chez moi, la roue qui crochit et frotte sur les barres, me laissant là avec un vélo dont la roue était bloquée à 15 km de chez moi, me le faire voler, la vieille scrap acheté 10$ dont le dérailleur est coincé soit en 1ère soit en 10e vitesse… Et je ne décris ici que l’été de mes 16 ans.

11- Ma fête.
Mon anniversaire est le 21 juillet. Là-dessus, rien à redire. J’ai toujours préféré avoir ma fête en été que pendant les jours d’école. Le problème, c’est que de mes 12 à 15 ans, mes amis n’étaient pas disponibles, rapport aux raisons sus-mentionnées. Pour mes 16 et 17 ans, des amis planifiaient de m’amener aux glissades d’eau de La Ronde, toutes dépenses payées. Mes parents m’ont obligé à refuser. Ma tante avait planifié de quoi, et il ne fallait surtout pas l’insulter en lui refusant. Normal : Elle me fêtait mon anniversaire depuis ma naissance et aurait mal pris que je la remercie en refusant ces années-là.  À 18 ans, j’ai enfin pu accepter l’invitation de mes amis.  On était en route lorsque l’on a été frappé par une tornade, provoquant un déluge et un refoulement d’égout à Montréal. Inutile de dire qu’après avoir pu reprendre la route, une fois rendus à La Ronde, on s’est frappé à une porte fermée.

Répercutions inattendues d’avoir un anniversaire en été: On entre en secondaire I à 12 ans. Pendant les dix mois que durent l’année scolaire, la majorité des élèves ont leur anniversaire pendant. Par conséquent, ils finissent leur secondaire à 13 ans. Moi, j’avais 12 ans du début à la fin. Or, pendant l’enfance et l’adolescence une année de vie fait une énorme différence au niveau de la croissance physique. Ce qui fait que, du début de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire V, j’ai toujours été le plus jeune, donc le plus petit, le plus frêle et le moins développé de mon année scolaire. Ça a toujours fait de moi le dernier en gym, le dernier à plaire aux filles, mais le premier à être la cible facile de harcèlement et d’intimidation.

12- La maison envahie par les délinquants.
La raison principale pourquoi j’ai vite coupé les ponts avec la famille du côté de ma mère, c’est qu’ils sont surtout constitués de délinquants et que j’ai compris à un jeune âge que je valais mieux que le genre de vie que je risquais d’avoir si je me tenais avec eux. Il se trouve que le plus délinquant de tous, mon cousin Éric, a un jour demandé l’hospitalité à mes parents pour deux semaines, qu’ils ont accepté, et qu’il est resté de février à novembre.

Il utilisait la maison pour y cacher du stock volé, se couchait rarement avant 5 heure du matin ce qui fait qu’il se levait rarement avant midi, et puisqu’il dormait dans le salon il ne fallait pas faire de bruit, il fumait comme une cheminée, mangeait comme quatre, payait zéro pension, invitait ses chums pour faire le party sans demander la permission. Il commettait tous les abus moraux et légaux qu’il voulait sans que mes parents ne lui dise rien. Mieux encore: J’ai une fois entendu mon père dire à ma mère qu’il songeait à offrir à Éric des cours de conduite parce que, pauvre petit, il n’a jamais eu de chance dans la vie. Ce même père qui a refusé de le faire pour moi sous accusations fantaisistes que j’allais me souler et me tuer au volant, moi qui suis le plus sobre de ma famille des deux bords, et qui a zéro histoire de délinquance contrairement à mon cousin.

Moi qui ne commettait même pas le 1/100 des abus d’Éric, je me faisais soumettre à une discipline abusive.  Mais lui, par contre, avec un dossier judiciaire long comme le bras, sans aucun respect pour personne incluant mes parents, il ne recevait qu’aide et respect de la part de ces derniers. Disons que cet été-là m’a donné ma première vision aussi réaliste qu’amère sur comment les choses se passent vraiment dans la société.

13- Le snobisme de ceux que je fréquentais
Trois exemples flagrants :

On est une dizaine de personnes chez un ami, on décide de louer un film. Qu’est-ce qu’on prend? Une comédie? Ben non, c’est trop kétaine. Un film d’ados? Ben non, c’est trop kétaine. Un film de vacances? Ben non, c’est trop kétaine. Le dernier film à succès? Ben non, c’est trop kétaine. On a donc passé la soirée à se faire chier à regarder Caligula. Le titre de ce film ne vous dit rien? JUSTEMENT!!!

Êtes-vous déjà allé à un party où c’que la majorité s’emmerdent parce que ceux qui s’occupent de la musique « ont du goût, eux autres »? Ben voilà! Je me souviens d’un party d’ado où, lors d’un slow, la piste de danse était vide. Et pour cause : Au lieu de faire jouer les slows les plus populaires de l’époque (donc kétaines à leurs yeux) comme Careless Whispers de Wham ou Stairway to Heaven de Led Zeppelin, on a eu droit à C’est La Vie de Emerson, Lake & Palmer.

Vous connaissez l’Expo Agricole de St-Hyacinthe? Il y a presque autant de manèges qu’à La Ronde (du moins en 1988) pour beaucoup moins cher à l’entrée, et des files d’attentes beaucoup moins longues aux manèges. J’y suis allé pour mes 18 ans (Le déluge qui avait fermé La Ronde n’avait pas atteint St-Hyacinthe), et j’y ai fêté mon anniversaire tout seul, puisque la place était trop kétaine pour mes amis.

14- J’bronze pas!
Dans les années 80, le teint bronzé était synonyme de beauté, santé, richesse. Moi, mon teint pâle ne bronze pas, il brûle. À un âge où les apparences sont importantes, et à une époque ou être goth, emo ou vampire n’était pas encore à la mode, j’me faisais niaiser souvent à cause de ma blancheur.

15- L’omniprésence parentale.
Comment avoir la moindre intimité avec les rares filles que je réussissais à me ramener chez moi quand on a un père sans emploi donc omniprésent? Oh, c’est sûr que des fois il partait aider des amis ou de la famille à quelques travaux de rénovations, mais dans ce temps-là il restait quand même ma mère. Et quand elle partait, il était inévitable qu’elle revienne nous interrompre en revenant chercher un truc qu’elle avait oublié: Son argent, son portefeuille, ou pire encore: Ses clés, ce qui l’obligeait à cogner à ma fenêtre pour que je lui ouvre. Et pour ce qui est de fermer ma porte de chambre, on peut oublier ça. Quand elle revenait à la maison, la première chose qu’elle faisait était de descendre et cogner à ma porte (sans verrou), disant « T’es-tu là? J’peux-tu rentrer? » J’étais obligé de manifester ma présence en lui répondant d’attendre, sinon elle se croirait seule et allait rentrer et nous surprendre.

La moitié des rares partys où j’ai pu aller, ils venaient me chercher en auto entre 10:30pm et 11pm. Ils ne tenaient pas à ce que je rentre seul la nuit, tout d’un coup qu’un char ne me voit pas et me fonce dessus. Ils refusaient également que j’utilise comme lift un des gars présent, afin de ne pas « mettre ma vie dans les mains d’un p’tit jeune malade adepte de l’alcool au volant. » Leur solution, si je voulais rester plus longtemps? Se stationner devant la maison ou le driveway et m’attendre. Ça te gâche une ambiance de party pas à peu près, surtout quand tous les autres gens présent sont au courant et considèrent ça comme un excellent sujet de moquerie.

J’ai cru pouvoir régler le problème en leur disant de venir me chercher à telle heure précise lorsque je faisais quelques rares activités en gang ou avec l’une des rares blondes que j’ai eu, genre du shopping au centre d’achats. Peine perdue. Ils arrivaient toujours une heure ou deux en avance, entraient et finissaient toujours par me retrouver. Oh, mais ils étaient très respectueux: Ils ne obligeaient pas à partir tout de suite. On partait à l’heure prévue, c’est juste qu’en attendant, ils déambulaient en nous suivant.

16- Les Grandes Ventes de La Rentrée… dès le 7 juillet.
Sérieux, là… On a 8 semaines de vacances, et là-dessus il n’y a que dans les 2 premières où on peut vraiment oublier l’école, avant qu’on te fasse chier à te rappeler pendant les 6 semaines suivantes, dans les journaux comme à la radio comme à la télé comme dans la majorité des commerces, que ton temps est compté parce que la rentrée s’en vient.

17- Rien que du linge d’automne dans les magasins dès la mi-juillet.
Parce que oui, qui dit rentrée dit automne. Essaye de te trouver un maillot de bain dans les magasins dès le 14 juillet, juste pour voir. À part, bien sûr, si tu vas dans les boutiques spécialisées où tu payes 3 fois le prix.

18- La rentrée est la dernière semaine d’août.
La rentrée, c’est toujours associé avec le mois de septembre, non? Alors pourquoi est-ce qu’il faut revenir à l’école dès le premier lundi de la dernière semaine de mois d’août? J’ai toujours trouvé ça très très chiant.

Il y a un point positif à tout ceci : Alors que j’entends beaucoup de gens de mon âge dire être nostalgique de leurs étés de jeunesse, je peux sincèrement dire que ce n’est pas mon cas. J’aime beaucoup mieux les étés depuis que je suis adulte. Voilà au moins un point de mon existence où je n’aurai jamais l’impression que mes meilleures années sont derrière moi.

Quand j’étais stupide…

I Used to be Stupid est le nom d’une page web dont l’adresse est http://www.iusedtobestupid.com/. Enfin un site où on peut rire de la stupidité des autres sans insulter personne, puisque ce sont des confessions volontaires. Il se trouve que j’ai été coupable de beaucoup de stupidités dans ma jeunesse avant de m’en guérir. Des stupidités du genre de…:

Lost in translation
Quand j’étais enfant, avant de connaitre l’anglais, je croyais que Best Seller était le nom d’un écrivain célèbre, à cause des pubs du Club du Livre qui annoncaient le nouveau best seller.

Je maitrisais quand même quelques mots d’anglais. Assez pour penser que Chevy Chase était une course automobile avec des Chevrolets.

Bon sang!
En regardant dans le linge sale, je vois que les bobettes de ma mère sont tachés de sang. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’à tous les mois, elle a ses règles. J’imaginais donc qu’elle pondait mensuellement des règles à mesurer. Et à voir les taches de sang, ça ne me semblait pas confortable.

Une logique terre à terre
Mon oncle regarde le moteur de son char et dit « Fuck, la batterie est à terre. » Alors moi, je me couche à côté du char pour regarder en dessous pour la ramasser. Je m’attendais à voir une p’tite pile carrée de 9 volts.

King size
C’est quand j’étais enfant, au début des années 70, que le Québec a peu à peu passé des unités de mesures impériales anglaises aux unités de système métriques. Notre prof de maths nous expliquais que les vieilles mesures anglaises telles le pied et le pouce s’appelaient ainsi parce que c’était la longueur du pouce d’un roi et la longueur du pied d’un autre roi, j’me souviens plus lesquels.

…J’en suis donc arrivé à la conclusion logique que la verge (le yard, qui mesure 90 centimètres) devait appartenir à un roi amanché pour veiller particulièrement tard.

Flyé
À 11 ans, je planifiais faire un jour un voyage à Bagdad pour acheter un tapis volant, m’en faire un costume de super-héros et ainsi pouvoir voler avec. Faut avouer que ça aurait pu être ingénieux… Si les tapis volants avaient vraiment existés.

The Amazing Cancer-Boy
À l’école primaire, on avait un jour visité un laboratoire de science. Un des chercheurs nous a fait une démonstration de compteur Geiger avec des matériaux radioactifs. J’ai essayé de piquer un échantillon de radium. C’est qu’à force de lire des histoires où des gens obtiennent des super pouvoirs en étant exposés à des radiations (Spider-Man, Hulk, Fantastic Four), on finit par y croire. Heureusement que les échantillons étaient étroitement surveillés.

D’la broue dans l’toupet
Ado, j’étais pas une lumière non plus. C’était dans la première moitié des années 80 et on avait des coiffures pas possibles, gonflées à la mousse. J’étais en secondaire 2 ou 3, j’sais pu… Un soir, avant un party, je manque de mousse coiffante pour me puffer la moumoute. Je me dis stupidement que puisque la mousse à raser a la même texture et la même couleur, ça doit faire pareil. Je me frictionne donc les cheveux avec une boule de crème à barbe de la taille d’un pamplemousse. On aurait dit que je m’étais broché sur la tête un colley noyé dans d’la crème fouettée. J’en fut quitte pour me rincer les cheveux. J’aurais dû me refaire un shampooing parce qu’on m’a fait remarquer 2-3 fois pendant le party que je dégageais une forte arôme de crème à barbe. Pas fort

Pour rester dans les cheveux: J’avais du péroxyde en crème 20 volumes pour me faire des mèches, mais je trouvais la temps d’attente trop long. Pour la booster, je décide de la mélanger avec la bouteille de 10 volumes pour faire de la 30. Mon ami Guy, qui ne ratais jamais une occasion de me pointer ma stupidité, m’a alors dit: « Pis si tu met de la 20 dans de la 20, tu penses-tu que ça va te faire de la 40? » C’est là que j’ai compris que mon mélange, au lieu d’augmenter la puissance de la 20, l’avait plutôt diminuée à 15 à cause de la loi des moyennes. Gne!

Capotant!
On n’avait pas de cours d’éducation sexuelle à l’école dans mon temps. Au plus, quelques notions de sexo dans un chapitre du cour de biologie, mais qui ne faisaient que couvrir les fonctions reproductrices de l’appareil sexuel. Heureusement, il y avait quelques magazines d’ados qui en parlaient. Un jour, je lis un article sur les condoms, avec photos illustrant le tout. (Et dessins lorsque ça devenait plus explicite) J’ai longtemps cherché ce modèle de condoms que j’y avait vu, un tout court qui ne recouvrait que le gland au lieu de couvrir la verge complète. Je me suis rendu compte plus tard que l’illustration montrait un condom de côté AVANT qu’il soit déroulé. Gne!

Une farce qui laisse froid
Un truc stupide que j’ai fait à 15 ans: J’étais dans le vestiaire de la patinoire avec mon ami André. On mets nos patins. Je vois la tuque d’André sur le banc. Je décide de lui jouer un tour. Je prend la tuque et la dissimule dans mon manteau. L’affaire, c’est que je souffrais aussi de déficit d’attention, alors le temps de me repencher et de finir de lâcer mes patins, j’avais déjà oublié ma farce. On patine une heure ou deux, puis on rentre chacun chez soi. En me déshabillant, la tuque tombe de mon manteau. En la voyant, non seulement ma farce me revient en tête, mais je me rappelle tout à coup qu’André ne porte jamais de tuque. J’avais donc volé la tuque d’un parfait inconnu qui a donc bien dû se demander où elle a pu s’envoler. Oops!

Gaston et la gaffe
Quand j’avais 23 ans, il y avait une émission intitulée Les Midis Fous à CKOI, animée par Richard Z Sirois, Anthony Cavanaugh, Pierre Brassard et Jacques Chevalier Longueuil, et ils permettaient aux auditeurs de venir assister aux émissions en studio. Fa que, j’y vais avec mon ami Daniel. Avec d’autres auditeurs, on attend dans le portique qu’on nous ouvre.

Arrive un grand monsieur, maigre, ridé, en imper et chapeau gris style Indiana Jones, qui passe à côté de nous et se dirige vers la porte devant laquelle on attendait tous. En ricanant, je dis à Dan: « Check, y’a l’air de Gaston Lepage! » Le monsieur tourne la tête et me regarde avec un air bête et sévère. Il m’avait entendu. Rouge comme une tomate, je lui bafouille un « Euh… S’cusez, j’ai pas voulu vous insulter. » À ce moment là, arrive l’animateur d’une autre émission qui lui ouvre la porte et dit « Ah, Gaston, entre, on va aller au studio au fond. »

C’ÉTAIT Gaston Lepage! Et je venais de lui dire dans sa face que ça pouvait être insultant de ressembler à Gaston Lepage.  J’ai passé toute l’émission des Midis Fous bien tranquille, à me faire oublier, accoté contre le mur d’un rouge presque aussi prononcé que celui de ma face.

En CONclusion:
Je pense que la chose la plus stupide que j’ai fait, je devais avoir 18 ans. Et quand je dis stupide, je parle ici d’un geste totalement nowhere, sans raison d’être ni aucune utilité positive possible.

Une de mes ex m’avait amené au nouvel appartement de sa famille (elle vivait chez ses parents). À un moment donné, on est 3 assis sur des chaises sur le balcon avant: Mon ex, sa soeur et moi. Mon regard pogne le fixe sur le grillage en fer forgé, en particulier sur le morceau désigné par la flèche:

Je me pose bêtement la question idiote « C’tu solide, ça? ».  Histoire de vérifier, je me penche, j’agrippe le morceau et je tire en va et vient. D’un coup sec, le morceau décolle. La seule chose qui la retenait encore au barreau, c’était la (multiple épaisseur de) peinture noire. Ça faisait comme une penture sur une porte. Je replace vivement le morceau qui tient toujours grâce à la peinture en remerciant le ciel que les deux filles ne m’ont pas vu faire. Puis je me rassois promptement. J’ai l’air de rien, mais dans ma tête je me traite de cave sur tous les tons.  Et j’avais raison parce que, come on, j’essayais de faire quoi, au juste? C’était quoi, mon but, de vouloir « voir si c’était solide »? Comment est-ce que je pouvais agir de façon aussi irréfléchie, aussi stupide?

J’étais toujours en train de m’engueuler mentalement lorsque, 30 secondes plus tard, je vois avec horreur la peinture céder, le morceau se détacher et tomber non pas sur le balcon mais bien en bas de celui-ci.  Il tombe sur le ciment, deux étages plus bas, dans un « KAKLANG » qui n’avait rien de discret… AUX PIEDS DU PROPRIÉTAIRE QUI PASSAIT JUSTEMENT LÀ À CE MOMENT PRÉCIS!!!

J’ai eu beau faire semblant de ne pas comprendre ce qui s’était passé et de dire que j’avais juste vu le morceau tomber tout seul (appuyé par la soeur de mon ex qui, elle aussi, l’a vu se détacher du barreau tout seul), mais laissez-moi vous dire que ça ne sert à rien d’essayer de s’expliquer en français quand tu te fais engueuler par un bonhomme grec dans sa langue natale.

C’est depuis ce temps là que je ne fais plus rien sans y réfléchir avant, et que je me permet de remettre les erreurs des autres dans leurs faces quand ils ne prennent pas la peine de le faire. Évidemment, ça fait que j’ai passé de « stupide » à « chiant ». Mais bon, on peut pas tout avoir.