On ne peut pas aider une victime volontaire

Il y a environs un an, une amie nommée Sophie a cessé tout contact avec moi, et ce à la demande de son nouveau conjoint.

Toute sa vie, cette fille a été attirée par les hommes violents, manipulateurs, contrôlants et exploiteurs. En voici une liste abrégée:

  • Un de ses premiers ami de coeur la forçait à avoir des relations sexuelles.
  • Le suivant, sachant qu’elle avait le vertige en général et peur des hauteurs en particulier, lui a fait traverser un long pont à pied, seule. Il ne l’a pas forcée en personne. Il lui a juste dit par téléphone de le faire.
  • Il y a quelques années, via internet, elle s’est fait un amoureux au Pakistan qu’elle n’a jamais rencontré.  Quand il lui a demandé de lui révéler les mots de passe de tout ce qu’elle avait en ligne, elle l’a fait. Quand il lui a dit d’éliminer tous ses contacts masculins de ses comptes en ligne, elle l’a fait.

Puis, je suis arrivé dans sa vie. Elle avait une solide fixation sur moi. Elle voulait un bon gars, et apparemment j’en étais un. Changer de blonde n’étant pas dans mes plans de vie de couple de sitôt, elle perdait son temps. Cependant, je voyais bien qu’elle répétait avec moi les mêmes patterns négatifs qui avaient toujours empoisonnés son existence: Aller vers des relations pénibles et/ou impossibles. Non seulement nous étions tous les deux en couple (elle était mariée), elle habite les Maritimes alors que je suis à Montréal.

N’empêche que je ne pouvais pas rester là à rien faire alors que je voyais une amie ruiner sa vie sans arrêt. Pendant un an et demi, je l’ai aidé. Je lui ai montré le chemin à suivre pour trouver les sources de ses problèmes afin de pouvoir mieux les comprendre et en guérir, prendre confiance en elle-même, avoir le courage de s’exprimer, exiger le respect de la part des autres, en commençant par avoir le respect de soi-même, suivre une thérapie qui était payée par les assurances de son boulot, etc. Ça a pris du temps mais elle a fini par se métamorphoser. Au début de l’an 2010, c’était une femme  fonceuse, qui s’exprimait, qui s’affirmait, qui savait se tenir sur ses pieds en ne se laissant plus marcher sur ceux-ci.

Puis elle s’est fait un nouveau conjoint, un violent manipulateur contrôlant et exploiteur dont le passe-temps favori est de briser des couples en révélant à l’un que l’autre l’a trompé, et ce qu’il ait des preuves de ce qu’il avance ou non. Il agit ainsi sous prétexte/excuse qu’une de ses ex l’a un jour trompé, ce qui fait qu’il dit être maintenant incapable de supporter l’adultère. Notez qu’à ce moment-là, Sophie était non seulement mariée, elle habitait encore avec son mari, chose que son nouveau mec savait parfaitement.

Ça démontre que quand tu es le genre de gars qui aime rabaisser tes copines, tu t’arranges pour en choisir une qui a un comportement qui va te donner une raison valable de le faire. Quand vous savez tous les deux que ses agissements passés te permettent d’avoir un doute raisonnable sur sa fidélité, tu peux la contrôler en te montrant soupçonneux.  Pour te prouver sa bonne foi et calmer tes doutes, elle va vite s’empresser de faire tout ce que tu lui dis, que ce soit un ordre direct ou bien juste une suggestion à demi-mot.

Bref, trois semaines plus tard, c’est exactement ce qui est arrivé: Il lui a dit de couper tout contact avec moi, et elle l’a fait!

Comment est-ce qu’une personne peut, en trois petites semaines, régresser ainsi en foutant en l’air un an et demi de travail sur soi et de progrès? Vous pouvez imaginer à quel point mon incompréhension a pu être totale. Totale et longue, car depuis ce jour, pas une semaine n’a passé sans que j’y pense, ni que j’arrive à trouver la moindre logique derrière ce revirement aussi soudain que négatif.

Eh bien c’est hier que j’ai fini par comprendre. La réponse est simple : Elle n’a jamais fait le moindre progrès parce qu’en réalité elle n’a jamais cessé d’être ce qu’elle était vraiment : Une soumise. Voyez plutôt :

Quand son premier mec lui dit de s’écarter les cuisses, elle le fait.
Quand le suivant lui dit de prendre le pont, elle le fait.
Quand son pakistanais lui dit de lui donner ses mots de passe et d’éliminer les hommes de ses amis sur le net, elle le fait.
Quand je lui dis d’améliorer ses conditions de vie sociale, elle le fait.
Et quand son nouveau conjoint lui dit qui avoir ou non comme ami, elle le fait.

La vérité, c’est qu’elle ne s’est jamais améliorée. Elle a juste agi avec moi comme elle l’a toujours fait avec les hommes à qui elle cherche à plaire : Se soumettre à eux en faisant tout ce qu’ils lui disent de faire.

J’ai sincèrement cru que je l’avais aidé à changer sa vie pour le mieux. Ce n’était hélas qu’une illusion née du fait que mes exigences envers elle étaient d’améliorer sa vie, alors que les exigences des autres étaient dans le but de l’exploiter. Mais en réalité, que tu sois soumise à une bonne ou à une mauvaise personne, ça ne change rien au fait qu’à la base, tu restes une soumise. Le simple fait qu’elle se laissait contrôler par téléphone (pour le pont) ou via internet (par son pakistanais) prouve qu’elle n’a pas besoin d’être intimidée physiquement pour être une victime. Elle en est une parce qu’elle choisit volontairement de l’être. Parce que telle est sa nature profonde.

Et quand la nature profonde d’une personne la pousse à aller se mettre en position de victime soumise, elle ne peut pas se sentir bien à 100% auprès de quelqu’un qui n’est pas violent, manipulateur, contrôlant et exploiteur. Prétendre vouloir un bon gars et le vouloir vraiment, c’est deux.

Voilà pourquoi on ne peut pas aider une victime volontaire. C’est démoralisant mais c’est ça!


EDIT: 26 janvier 2012. Aujourd’hui, je reçois ceci:


Elle s’excuse? Comme ça? Tout d’un coup? Deux ans plus tard? Qu’est-ce qui se passe, ils ne sont plus ensemble? Vérifions-donc un peu, le temps de la retirer temporairement de ma liste noire de FB:

Comme de fait!  Depuis 36 heures…

Son sans arrière pensées aurait sonné beaucoup moins faux si ses excuses avaient été envoyées alors qu’elle était encore avec lui.

Dans la vie, il y a des gens qui considèrent que tu n’existes que lorsqu’ils sont malheureux, déprimés, et surtout SEULS! Quand ils sont bien entourés et heureux par contre, (ou du moins lorsqu’ils se croient bien entourés, comme ce fut son cas) tout ce que tu as de leur part, c’est un gros fuck you!

Ben voilà! Fuck you too! J’ai déjà donné, et bien plus que ma part.