La relation toxique qui a changé ma vie pour le mieux.

Je vais essayer de résumer autant que possible, parce que si je me perds dans les détails, ça n’en finira plus.

Décembre 2018.  J’ai 50 ans et j’habite à Sherbrooke.  Je reçois le message suivant sur Facebook : « Bonjour Stéphane.  Tu te souviens de moi?  Nathalie ███████ .  On allait à l’école ensemble à Saint-Hilaire.  Je me demandais ce que tu devenais.  Bonne journée. »

Ma première réaction a été de me dire : « Ah bon ?  Durant les onze ans où nous avons fréquentés les mêmes écoles, et parfois les mêmes classes, nous n’avons même pas échangés un #/$%?& de mot.  Et là, trente-trois ans plus tard, tu me parles comme si nous étions de vieux amis d’enfance qui s’étaient retrouvés ? »  Je m’astiens cependant de lui faire cette réflexion en lui répondant.  

Au fil des semaines, après avoir échangé des banalités sur ce que nous sommes devenus, voilà qu’elle commence à devenir de plus en plus flirt avec moi.  Au début, je ne réagis pas, espérant que mon manque de réaction sera suffisant pour qu’elle comprenne le message.  C’est que physiquement, Nathalie ne me plaisait pas.  Dans ma jeunesse, j’étais laid avec un physique mal foutu.  Mais là, rendu à 50 ans, je suis fort attrayant en ayant l’air d’avoir quinze ans de moins.  Dans le cas de Nathalie, tout comme pour la majorité des gens de ma génération, c’est l’inverse. Je terminais justement mon programme Diesel Ego de remise en forme. Et mon orgueil me disait qu’après tous les efforts que j’y ai mis, je méritais mieux que ça.

Il y a cependant quelque chose dans mes échanges avec Nathalie que je n’ai jamais retrouvé avec toutes les autres filles que j’ai fréquenté dans ma vie : un passé commun.  Nous avons été élevés dans la même ville.  Nous avons fréquenté les mêmes écoles, les mêmes élèves, les mêmes profs, pendant les mêmes années.  Nous avons assisté aux mêmes événements, avons marché les mêmes rues, visité les mêmes commerces, lu à tous les mercredis le même journal régional livré à la porte.

Jusque-là, j’avais toujours été en relation avec des filles de la région de Montréal, dont la majorité n’avaient jamais mis les pieds à St-Hilaire.  Alors si je voulais leur raconter une anecdote au sujet d’André Boileau-Desmarais, par exemple, je devais leur expliquer qui était André, le fait que c’était un camarade d’école, faire un survol de sa personnalité, avant de raconter l’anecdote elle-même.  Tandis qu’avec Nathalie, j’avais juste à dire « Ça me rappelle la fois où André Boileau-Desmarais a [insérer anecdote quelconque]», et elle partait à rire en disant « Ha! Ha! C’est bien lui, ça ! »  Alors même si l’on ne s’était jamais parlé avant nos 50 ans, nous avions cette forme de complicité que jamais je n’avais vécu dans mes relations précédentes. 

Aussi, lorsqu’elle a vu que son approche subtile ne fonctionnait pas avec moi et qu’elle a décidé de me faire part de ses sentiments franchement et directement, je devais faire un choix.  Perdre cette relation que j’appréciais beaucoup. Ou bien me résigner à adopter la doctrine disant que c’est l’intérieur qui compte

J’étais loin de me douter que cette relation allait changer le cours de mon existence.

Quelques années plus tôt, en 2013, j’avais créé un groupe sur Facebook.  Je l’avais appelé Le Saint-Hilaire / Beloeil / St-Hyacinthe d’hier.  J’y avais mis vingt cartes postales de ces villes, datant des années 1950-60-70.  La majorité montraient des commerces qui n’existaient plus, ou des endroits qui avaient bien changé depuis les trente dernières années.  Histoire d’évoquer notre passé commun en montrant ces images à Nathalie, je lui ai envoyé l’adresse.  Elle a tellement aimé, qu’elle a partagé mon groupe sur son mur de Facebook.  Ayant toujours habité à St-Hilaire et étant prof de musique, Nathalie avait énormément de contacts de la région.  Lors de ses sept premières années d’existence, mon groupe n’avait que six membres.  Après une semaine sur le Facebook de Nathalie, ce nombre a monté à 600.

À l’époque, la compagnie d’informatique pour laquelle je travaillais m’avait mis sur le contrat de la BAnQ, la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.  Je numérisais des documents et photos en provenance de bibliothèques et d’archives de différentes municipalités.  Alors à chaque fois que je tombais sur des images de Saint-Hilaire ou de l’une des villes avoisinantes, je les mettais aussitôt sur ma page. J’en ai changé le nom pour Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois, et j’ai classé les photos dans différents albums.  Certains aux noms des villes :  St-Hilaire, Beloeil, Otterburn Park, etc.  Et d’autres plus spécifiques : La Montagne et son Lac, le Manoir Campbell, la Raffinerie de Sucre, Le Centre d’achats, etc.

L’album de la raffinerie de sucre a attiré l’attention de Michel Cormier, petit-fils de l’un des premiers gérants de la raffinerie.  De son grand-père, il tenait une impressionnante quantité d’archives qui prouvaient que le gouvernement de Maurice Duplessis avait saboté l’implantation de l’industrie du sucre au Québec, au profit du trust du sucre ontarien qui lui versaient en retour des millions pour ses campagnes électorales.  Un sujet qui n’avait encore jamais été étudié dans toutes les biographies de Maurice Duplessis.  Et ceci m’a permis de rédiger mon premier livre, publié en 2023, Le sucre rouge de Duplessis.

Mon album au sujet du Manoir Campbell a attiré l’attention de Sonia et Laurent Bonet, enfants de Jordi Bonet (1932-1979), un sculpteur de réputation internationale, qui habita au ce manoir de 1969 jusqu’à son décès.  Mes connections avec la BAnQ et mon talent pour trouver des trésors d’archives m’ont permis de retrouver une impressionnante quantité de documents au sujet de leur père, dont la majorité dont ils ignoraient l’existence.  Et puisque dans ces vieux villages, tout le monde connaissait tout le monde, il se trouve que mon père a déjà été à l’emploi de la famille Bonet.  Il m’a donc raconté plusieurs anecdotes, dont certaines qui ont adouci les derniers jours de leur mère, Huguette Bouchard Bonet, avant qu’elle nous quitte à l’été de 2019.  À ce jour, j’occupe toujours la fonction de recherchiste-archiviste pour les Bonet, entre autres pour l’exposition Couples Artistes, qu’ils organisent au Manoir Campbell les 30, 31 août et 1er septembre prochain.

Lorsque mes parents m’ont fait perdre mon emploi à Sherbrooke en janvier 2020, Nathalie m’a hébergé chez elle à St-Hilaire.  Un mois plus tard, la pandémie commençait.  Alors lorsque le Gouvernement Legault a annoncé que l’on recherchait à former 10 000 préposés aux bénéficiaires pour répondre au manque de personnel dans le système hospitalier, c’est au centre de formation le plus près de là que je suis allé, celui de Sainte-Julie.

Depuis quelques mois, la relation que j’avais avec Nathalie avait pris un tournant négatif. Il se trouve qu’elle aussi, se disait qu’avec mon physique, je pourrais certainement me trouver mieux qu’elle. Par conséquent, elle se montrait de plus en plus possessive, et s’arrangeait toujours pour m’isoler, me mettre dépendant d’elle. Une situation toxique que je vivais déjà depuis toujours avec mes parents. Ces derniers ont dû s’en rendre compte, car ils sont venus saboter ma relation avec Nathalie, en plus de traumatiser son fils à mon sujet, en leur racontant toutes sortes de merde à mon sujet. Ce qui a résulté à mon expulsion de chez Nathalie, amorçant ainsi mes 40 jours d’itinérance de l’été de 2020. Car j’ai préféré la rue plutôt que de retourner vivre chez mes parents à Sherbrooke, ce qui m’aurait obligé à abandonner ma formation de préposé aux bénéficiaires.

Formation où j’ai rencontré Mégane, qui tomba en amour avec moi.  C’est elle qui m’a trouvé le logement que je loue toujours aujourd’hui, un 3½ à $512, un prix déjà bas à l’époque, introuvable ailleurs aujourd’hui.

C’est également Mégane qui m’aida à m’acheter une automobile.  Ne voulant pas prendre le risque de me faire arnaquer comme en 1997, j’ai fait appel à son expérience dans le domaine de l’automobile. Ceci lui a permis de m’aider à faire un bon choix économique et satisfaisant.

Enfin, lorsque Mégane m’a laissé tomber pour un gars de Québec, je me suis inscrit sur Facebook Rencontres.  Parmi mes photos, j’en ai mis une de moi en uniforme de préposé.  Ça a attiré l’attention d’une préposée qui m’a aussitôt contacté.  Son intérêt envers moi n’était que monétaire, puisque chaque personne qui recrute un nouveau travailleur pour son agence de placement en santé reçoit une prime de $200.  N’empêche que maintenant, j’ai un travail qui me permet de voyager partout au Québec, avec un salaire plus élevé que si j’étais à l’emploi du système de santé gouvernemental, avec mon essence payée, une prime de déplacement, en prenant autant de jours de congés que bon me semble, ou au contraire acceptant tout le temps supplémentaire qui me convient, ce qui monte régulièrement mes heures de travail à 80 par semaine, payées à temps et demi après 40.

Aujourd’hui, j’occupe un travail qui me plait, dans lequel ma compétence est reconnue et appréciée. Je possède une automobile, ce que jamais je n’ai pu obtenir avant. Je suis prospère, au point où je ne dois plus un sou à personne, avec des dollars qui s’engrangent par milliers dans mon compte de banque. Mon appartement à St-Jean-Baptiste, où je loge mon ex-beau-frère qui m’en paie le loyer, ne me coûte plus rien. Si bon me semble, à la fin de chacun de mes contrats de trois mois, je peux décider d’aller travailler à Trois-Rivières, Gaspé, Percé, la Baie James, Rimouski, et vingt autres villes, vivant ainsi en touriste payé jusqu’à l’âge de la retraite. Car je possède aujourd’hui le bien le plus précieux qui soit: la liberté.

Où est-ce que je veux en venir, avec cette récapitulation de mes cinq dernières années de vie?  Au fait que si je m’étais écouté, j’aurais dit non à Nathalie.  Et par conséquent…

  • Il n’y aurait pas eu de Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois, avec ses 9 156 abonnés au moment où j’écris ces lignes.
  • Sans l’existence d’Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois, je n’aurais eu aucun contact avec la famille Bonet.  Je n’aurais pas pu apaiser les derniers jours de leur mère.  Et je ne collaborerais pas avec leurs projets encore aujourd’hui
  • Et pas de livre Le sucre rouge de Duplessis non plus.
  • Lorsque mes parents m’ont fait perdre mon emploi, je me suis retrouvé sans revenus.  Sans Nathalie chez qui aller me réfugier, je ne serais jamais parti de Sherbrooke pour St-Hilaire. Et lorsque la pandémie est arrivée un mois plus tard, jamais je n’aurais pu me trouver un emploi.  J’aurais perdu mon logement, me retrouvant dans l’obligation de retourner vivre chez mes parents.
  • Lorsque le gouvernement Legaut a fait son appel de candidature, j’aurais suivi ma formation à Sherbrooke.  Pas de Mégane, donc pas de loyer économique à Saint-Jean-Baptiste et pas d’auto.  Et pas non plus de célibat surprise qui m’amène à m’inscrire sur Facebook Rencontre juste au bon moment pour me faire remarquer par une employée de l’agence de placements en santé. 
  • Et avec mes parents qui me collent au cul 24/7, pour m’empêcher toute vie sociale et amoureuse, et qui s’arrangent toujours pour me faire perdre mes emplois afin de me garder dépendant d’eux, ils m’auraient gardé dans une misère telle que jamais je n’aurais pu les renier sans que je me retrouve itinérant.  Mais cette fois sans avenir, dans une ville où, à part eux, je ne connaîtrais personne.

Là encore, où est-ce que je veux en venir?  Est-ce que je dis qu’il faut accepter d’être en couple avec toutes les personnes qui nous déplaisent physiquement ?  Non!  Tout ce que je dis, c’est que dans cette situation comme tant d’autres, on a souvent à faire un choix.  Dire non, et ainsi rester dans une routine pas toujours confortable, mais que l’on connait bien.  Routine qui, dans la majorité des cas, ne va jamais en s’améliorant, puisqu’il arrive toujours quelque chose pour la déranger. Ou bien dire oui, ce qui va changer le cours de notre existence en nous faisant vivre des choses insoupçonnées.

Le tout dépend de notre capacité à faire face aux changements, et à s’y adapter.

_______
Quelques liens

L’exposition Couples Artistes, de la Fondation Jordi-Bonet, qui se déroulera au Manoir Rouville-Campbell les 30 et 31 août et le 1er septembre.

Mon livre, Le sucre rouge de Duplessis.

La page Autour du Mont-Saint-Hilaire d’autrefois.

La fin du trip de jeunesse (Texte de 2004)

Je viens de retrouver un document sur Wordpad que j’ai écrit il y a dix-huit ans, en février 2004. Puisque Mes Prétentions de Sagesse ne sera créé que cinq ans plus tard en 2009, je me demande bien à quoi je le destinais. J’avais bien quelques blogs à l’époque, tels The Testosterone Diary sur la plateforme Xanga, ainsi que Ryu; Because I have something to say sur MySpace. Mais comme l’indiquent ces titres, ils étaient en anglais. Quant à La Zone Requin, c’était un recueil d’expériences négatives vécues dans le style de Fuck My Life, ce qui n’est pas du tout le thème de ce texte. Donc, mystère total. Le voici dans son intégralité, on verra s’il est toujours d’actualité.

________________________
La fin du trip de jeunesse.
D’après ce que j’ai pu observer avec les années, la fin du trip de jeunesse est quelque chose qui vient naturellement, qui n’est pas une décision consciente. C’est d’abord un truc que l’on vit, puis que l’on remarque, puis qu’on constate ensuite avoir naturellement accepté.

Quand on vit chez ses parents ou bien sous les prêts et bourses, on n’a pas trop de soucis à se faire, pas vraiment de responsabilité. Déjà, le simple fait de suivre des cours volontairement (cégep et université) nous donne l’impression d’être responsable. Alors évidemment c’est les gros trips: Le cinéma, les bars, les restos, la boisson, le sexe…

Puis vient la fin des études. On commence à travailler. Bonne chose, car il faut commencer à rembourser les prêts étudiants. On part de chez ses parents ou des résidences étudiantes pour aller en appartement. On travaille dur pour payer le loyer, l’électricité, le téléphone, la bouffe, le prêt étudiant.

Avant, « de l’argent », c’était tout l’argent que l’on recevait. Maintenant, « de l’argent », c’est le peu qu’il nous reste, une fois qu’on a tout payé. Alors si on veut se meubler en plus, faut en mettre de côté. Pour ça, on devient économe, on sacrifie sur certaines choses moins utiles. On coupe sur les sorties. Anyway, avec le travail, on a moins de temps pour en faire. On voit moins souvent nos amis. Après une bonne journée de travail, on a envie de rentrer et se reposer, on a donc moins d’énergie. Peu à peu, on s’atrophie. Alors qu’il y a deux ans à peine, quand on faisait l’party, tout l’monde dansait, maintenant on reste assis calmement et on parle de nos jobs, nos soucis, nos paiements, nos relations de travail…

Et c’est là qu’on remarque que notre vie a bien changé entre nos 19 et 21 ans, et qu’on s’est tellement bien adapté à notre vie actuelle qu’on réalise que l’on n’aurait ni l’énergie physique ni l’énergie mentale de revenir en arrière. Et même si on le voulait, on ne le pourrait pas. On ne peut pas cesser de rembourser un prêt étudiant avant qu’il soit terminé, ni casser un bail, ni retourner chez nos parents. Dès que l’on a commencé à payer, il est impossible d’arrêter. Pas question de cesser de travailler dans ce temps là.

Courir après le sexe opposé devient quelque chose pour lequel on n’a plus de temps pour niaiser sur des détails idiots, comme jouer à l’indépendant et se tourner autour pendant des mois. Sans aller à l’école, le nombre de représentant de l’autre sexe que l’on peut rencontrer se limite aux collègues de travail, c’est à dire très peu, et ils sont loin d’être tous potables. Sans avoir l’embarras du choix pour remplacer aisément son chum / sa blonde, on commence a prendre les relations un peu plus sérieusement, à accepter l’autre avec ses défauts et à faire des concessions, à vouloir faire durer la relation plus longtemps.

Bon nombre de filles avec qui j’ai eu des relations durant mes années de Cegep étaient très libérées sexuellement: Bisexuelles, échangistes et friandes de leur liberté. Comment oublier les 4-5 partys dans ma chambre aux résidences étudiantes, qui sont virées en séance de sexe à plusieurs. À peine leurs études terminées, cette partie de leur passé leur faisait déjà honte. Maintenant qu’elles sont sérieuses et rangées, malheur à celui qui oserait le leur évoquer, il se retrouvera aussitôt banni de leur entourage.

Et un jour, quand on se rend compte que non seulement notre vie a changé mais qu’on ne pourrait pas faire machine arrière, c’est là qu’on se dit: « Ouais, j’ai fini mon trip de jeunesse. Chuis sérieux maintenant. »

Et ceux qui n’ont pas commencé a travailler dans la début vingtaine ? Ceux qui ont essayé d’étirer leur vie de jeunesse plus longtemps ? Ils se sont rapidement retrouvés biens seuls, en constatant que leurs amis évoluaient, sauf eux. Ils n’ont alors pas le choix d’évoluer à leur tour, car des trips seuls, c’est pas vraiment trippant.

Et celui qui insiste pour continuer de vivre son trip de jeunesse ? On le reconnait aisément: C’est le gars de 35-40 ans assis au fond d’un bar enfumé où tout le monde boit et/ou joue aux machines à poker et que personne ne danse, avec la moustache, la bedaine, la coupe Longueuil, la job misérable (s’il est salarié et non su’l’BS), désespéré que sa blonde est encore enceinte.
__________________________

À première vue, il n’y a que quatre choses qui font dater ce texte:

  • La mention du bar enfumé. L’interdiction de fumer dans les endroits public a commencé dans les écoles en 1996, pour se conclure dans les bars en 2006.
  • Tinder, ainsi que plusieurs autres apps de rencontres, ont réglé le problème du nombre limité de conjoints potentiels autour de nous.
  • En ces temps (espérons temporaires) de Covid-19, pas sûr que la majorité des activités de groupes décrites ici seraient encore réalisables.
  • La description du personnage au dernier paragraphe. La moustache et la coiffure mullet, c’était la mode à la fin des années 80. Il était donc normal que l’on retrouve des hommes de 35-40 ans qui arboraient toujours ce look en 2004. Mais en 2022? Vraiment pas!
Des adolescents de 35 ans.

Mais sinon, ouais, dans l’ensemble, je crois bien que le thème principal du passage obligatoire à la vie adulte qui met fin au trip de jeunesse, c’est quelque chose qui ne se démodera jamais.

Trois nouveaux mots dont les familles recomposées auraient besoin

La langue française a été créée bien avant que les divorces et les familles recomposées n’existent. Par conséquent, celle-ci ne pouvait pas prévoir qu’elle aurait un jour besoin de mots nouveaux afin de décrire des situations nouvelles. Des mots comme:

Materna et Paterna.
Avec les divorces ou les unions de fait, il est courant que nos parents aient des conjoints qui ne sont pas nécessairement notre père ou mère biologique. Hélas, ça pose un petit problème lorsqu’on leur colle l’étiquette de Parâtre et Marâtre, qui sont leur titre officiel. Déjà que l’on n’utilise jamais le mot parâtre, il se trouve que depuis Aurore, l’enfant martyre, marâtre est devenu synonyme pour une femme d’une tyrannie absolue.

Depuis les années 80, faute de mieux, on utilise les terme beau-père et belle-mère. Or, ces titres appartiennent déjà aux parents de nos conjoints. Ce qui fait que l’on a passé les quarante dernières années à avoir un problème de communication. Car si je dis “Mon beau-père”, de qui est-ce que je parle? Du conjoint de ma mère? Ou bien du père de mon conjoint?

La solution: Paterna pour le nouveau conjoint de notre mère, et Materna pour la nouvelle conjointe de notre père. Exemple: Mon père et ma materna. On parlera de relation paternale, distincte de la relation paternelle.

Pourquoi pas?
Cherchons le mot Materna sur Google et voyons les résultats.

Bien que Materna est le nom d’une ligne de produits de la compagnie Nestlé, il n’y a pas de raison pour ne pas l’employer aussi comme titre de membre de famille. Dans les deux cas, il y a des connotations avec le rôle de mère.

Voyons maintenant pour Paterna.

Une commune en Espagne? Ça ne nous empêche pas de l’utiliser comme titre de membre de la famille. Au Québec, nous avons bien la ville de Grand-Mère.

Maintenant que l’on a abordé les parents, passons aux enfants.

Cangredain.
Même avant que le divorce existe, il y avait des familles recomposées. Il n’était pas rare que deux jeunes veufs avec enfants se marient ensemble et forment une nouvelle famille. De tous les temps, on s’est mis en couple et on a fondé des familles avant même de prendre le temps de savoir si nous étions compatibles. Alors à notre époque où on ne se marie même plus, les séparations et familles éclatées sont devenues la norme. Plus besoin d’être veufs pour former une famille recomposée.

Dans cette situation, il arive parfois qu’il y ait attirance entre les enfants des deux familles. Et pourquoi pas? Si monsieur Leroux forme un couple avec madame Ducharme, pourquoi est-ce que le fils Leroux ne pourrait pas former un couple avec la fille Ducharme?

Si légalement il n’y a aucune raison pour empêcher ce genre de relation, il en est tout autre sur le plan moral, et ce à cause d’un détail anodin: Le vocabulaire. Dans les termes demi-frère et demie-soeur, ce que les gens retiennent, ce sont les mots frères et soeur. Cette situation évoque donc l’inceste, chose taboue à juste titre. Mais puisqu’il n’y a aucun lien biologique entre les deux, ce tabou n’a ici aucune raison d’être.

La solution: Cangredain, un mot qui n’évoque en rien la famille, de quelque manière que ce soit.

Pourquoi pas?
Parce que ce mot, je l’ai inventé.

Quoique, à partir d’aujourd’hui, cette recherche aura ce billet de blog comme résultat.

En tant que son créateur, je déclare que le mot Cangredain est un qualificatif évoquant une relation entre deux personnes, chacune de familles différentes, dont les parents sont en couple ensemble. Une définition qui exclue totalement le moindre lien familial, et qui enlève donc à cette relation le côté immoral qu’elle n’a aucune raison d’avoir. On parlera donc ici d’amour cangredain, de relation cangredaine.

Bon, le seul problème ici, c’est que s’il s’agit d’adolescents qui habitent sous le même toit et que la relation ne dure pas, on se retrouve pris à vivre avec notre ex pendant quelques années. Mais ça, c’est une situation qui existe depuis aussi longtemps que les familles recomposées. Le fait que l’on a maintenant un mot pour décrire ce genre de relation n’y change rien.