Lire entre les lignes, voir venir le rejet, et y répondre adéquatement

Mon traitement de remplacement de testostérone commençant à faire effet, je me suis réinscrit sur des sites de rencontres. Cette fois, je ne vais pas les nommer. Je vais juste leur donner toutes le même nom. Puisque c’est bien connu que nous ne sommes que de la viande sur ces sites-là, je vais y aller avec MeetMeat.

Comme d’habitude, afin de me démarquer de la masse, lorsque je me créé un profil sur un site de rencontres, je vais pour l’approche humoristique. Généralement, en parodiant tous les clichés que l’on retrouve dans la majorité des fiches masculines de ces endroits. Par exemple :

Tous sites et apps confondus, cette image m’a rapporté une douzaine de « Mais saurais-tu le plier, ce drap contours? » en guise de phrase d’approche de ces dames. Bon, les deux tiers n’étaient pas intéressées à me rencontrer. Elles voulaint juste me dire que mon profil les a bien fait rigoler. N’empêche que mon approche me rapporte l’effet escompté : me faire remarquer. Et une fois le contact établi, il ne reste plus qu’à poursuivre le dialogue. Parfois ça reste court. Parfois ça reste juste amical. Et parfois, il y a un intérêt mutuel. D’ailleurs…

Depuis un mois, j’ai eu trois contacts intéréssants. Elles ont toutes suggéré que l’on poursuive la discussion hors-site, sur Messenger. Mais à quelques variantes près, voici comment ça s’est passé à chaque fois :

JOUR 1: On jase pendant des heures.
JOUR 2: Je suis le seul qui démarre les conversations. Elle y répond sans les prolonger.
JOUR 3: Elle se dit trop occupée aujourd’hui pour texter.
JOUR 4: Silence total de sa part. Je n’écris pas non plus, afin de lui laisser son espace.
JOUR 5: Elle m’écrit pour dire que, désolé, elle avait besoin de prendre une pause le temps de réfléchir sur elle, réfléchir sur ses besoins immédiats, voir si son horaire de travail et ses obligations personnelles et familiales lui permettent vraiment d’avoir un amant/chum/conjoint en ce moment, finalement il vaut mieux en rester là, c’est pas toi c’est moi, etc.

Comme premier exemple, (Appelons-là Angélique), notre « Jour 1 » a en fait duré deux jours et demi, à se texter quasiment non-stop. Et puis, le 3e jour, vers 15h00, brusque changement de comportement. Elle m’annonce qu’elle va cesser de me texter afin de ne pas me déranger pendant que je suis au travail.

Quand une femme décide de te laisser ton espace, sans te demander ton avis, car elle a décidé de ne pas te déranger, sans te consulter pour voir si c’est le cas, c’est louche. Je lui ai écrit que non, elle ne me dérangera pas dans mon travail. Pas plus que les deux jours précédents. Mais elle m’a répondu ne pas avoir le temps de toute façon, puisqu’elle est en babysitting. Chose qu’elle faisait aussi les deux soirs précédents, ce qui ne la dérangeait pourtant pas à ce moment-là.

Je sais reconnaître les signes de désintérêt. En fait, ses excuses pour ne pas poursuivre la conversation, ça sonne surtout comme une femme qui veut avoir la paix pour pouvoir se consacrer à communiquer avec un autre homme. Mais bon, sans preuves, je ne peux la confronter avec mes soupçons sans risquer de me faire traiter de parano possessif. J’ai assez d’expérience avec ce genre de situation pour savoir que les preuves viendront toutes seules dans les deux ou trois prochains jours. Je n’ai qu’à rester discret.

Le lendemain, je suis le seul qui démarre les conversations. Elle y répond sans les prolonger. Là encore, son comportement désintéréssé est beaucoup trop différent de nos premier 60h de communications pour être honnête. Mais je ne la confronte pas avec ça. Si je suis assez patient, je sais qu’elle me fournira les preuves par elle-même

Le lendemain matin, nous y voilà. J’ai droit à ceci:

Premièrement, on n’a jamais vu qui que ce soit décider de « prendre une pause de textage. » Une pause d’ordinateur et/ou d’Internet, d’accord, ça arrive. Mais s’empêcher de communiquer avec tout le monde pendant toute une journée? Ce genre d’excuse, ça entre dans la catégorie Possible mais improbable. Si elle veut prendre une pause de texto, ce n’est qu’avec moi.  Ce qui signifie qu’à partir d’ici, deux choses peuvent arriver.

  1. Après son vendredi de pause de texto, elle me réécrira samedi et le dialogue reprendra comme avant. Mais je pense que ça va plutôt se passer de la façon numéro…
  2. … en « oubliant » de m’écrire samedi aussi.

Rappelez-vous ce que je disais dans des billets précédents. Une femme qui veut va trouver les moyens, une femme qui ne veut pas va trouver des excuses. Une femme intéressée va te rappeler, une femme inintéressée va t’ignorer. Je garde donc le silence pour les prochains 48 heures.

48 heures plus tard, comme je m’y attendais, en plus de sa pause de texto du vendredi le 4 avril, elle a également gardé le silence radio samedi le 5. Ce n’est que le matin du lundi le 6 qu’elle reprendra contact en m’envoyant un message vocal.

Dans celui-ci, elle explique qu’elle a été malade et comateuse, que ça l’a amené à réfléchir sur elle et sur ses besoins. Avant de conclure qu’elle souhaite que je trouve ce que je cherche.

Tout en restant compréhensif, cordial et surtout respectueux de ses désirs de m’envoyer me faire foutre, j’ai tout de même eu envie de lui faire savoir que j’avais compris que son éloignement datait d’avant sa demande de pause de textos.

Elle ne nie pas directement, mais s’accroche tout de même à son excuse de découverte de soi en état comateux. Mais c’est normal. Personne n’assume de se faire remettre sa bullshit en face. Aussi, je n’ai pas insisté.

Passons à la plus récente, (appelons-la Arielsa.),. C’est elle qui me contacte en premier, en m’envoyant une salutation. Traduction : Contrairement à moi, elle n’est pas membre VIP. Et elle ne peut pas échanger des messages sauf si c’est un membre VIP qui s’adresse à elle en premier. En voyant où elle habite, j’ai bien failli ne pas lui répondre. Mais bah, si elle a pris la peine de me saluer, aussi bien lui rendre la politesse, même si c’est pour lui dire non merci.

Ok, wow ! Je ne m’attendais pas à un tel tsunami d’insistance. Je dois vraiment lui avoir tapé dans l’oeil.

Ce soir-là, on passera des heures sur la messagerie de MeetMeat. Jusqu’au moment où, alors que l’on s’apprête à se quitter pour dormir, elle se sent assez en confiance avec moi pour que l’on échange nos adresses Messenger.

Dès le lendemain, ça commence comme dans ma liste écrite plus haut. C’est à dire:

JOUR 1: On jase pendant des heures.
JOUR 2: Je suis le seul qui démarre les conversations. Elle y répond sans les prolonger.

Fort de mon expérience avec ce genre de situation, je vois que ça augure mal. Et comme de fait :

JOUR 3: Elle se dit trop occupée aujourd’hui pour texter. Elle me l’exprime avec un texto disant qu’elle est à la microbrasserie avec ses copines.

Je passais justement la soirée sur MeetMeat à jaser avec une ex avec qui je suis en bons termes. Et toute la soirée, avant, pendant et après qu’Arielsa m’ait envoyé son texto de trop-occupée-pour-être-sur-le-net, je voyais la petite boule verte signifiant « ce membre est en ligne en ce moment sur MeetMeat » à côté de son nom dans ma messagerie.

Ce qui signifie qu’elle me mentait. Elle n’était pas à la microbrasserie avec des copines. Elle était sur MeetMeat pour y contacter d’autres gars. Je ne m’y étais pas logué dans le but de la surveiller. Mais je ne pouvais pas non plus ignorer un truc qui était là, dans ma face.

J’ai aussitôt compris que notre relation s’enlignait pour se terminer comme les deux autres. C’est à dire suivie d’un jour de silence, puis du jour du speech de la rupture composé de trois tonnes d’excuses toutes aussi bidons les unes que les autres. Aussi, pour gagner du temps, j’ai pris les devants.

Voyez à quelle vitesse elle accepte la fin de notre relation sans discuter. On est loin de l’insistance dont elle a fait preuve lors de notre premier contact sur la messagerie de MeetMeat. Preuve de plus comme quoi son intérêt pour moi a été transféré à un autre homme. Parce qu’il n’y a que ça qui puisse expliquer un changement aussi brusque.

Il y a plusieurs années, quand je voyais qu’on me servait de la foutaise de ce genre-là, je piquais ma grosse crise de frufru. Je prennais ce comportement mensonger pour un manque de respect envers moi, et j’exigeais d’avoir la vérité. Non seulement ne l’ai-je jamais reçue, mon insistance m’a juste fait passer pour un harceleur psychopathe.

Alors maintenant, je prends la chose avec logique : peu importe la raison pourquoi elle a perdu intérêt, ça ne change rien au fait qu’elle a perdu intérêt. Ce qui n’est pas un crime. Je ne me formalise donc pas de ses mensonges. J’ai compris que ceux-ci ne sont pas dans le but de me manquer de respect, mais bien de lui permettre de se retirer en causant le moins de drama possible. Je lui ai donc donné ce qu’elle espérait de moi : une fin de nos contacts, dans la douceur et l’harmonie. Et puisque ça vient de moi, elle n’a pas à avoir des remords.

Le bon côté avec les sites de rencontres, c’est que l’on peut y trouver beaucoup plus de personnes intérésses à nous, que dans notre vie de tous les jours. Mais le mauvais côté, c’est que nous ne sommes qu’un(e) candidat(e) parmi plusieurs. Mais bon, c’est la règle du jeu. Faut faire avec. De toute façon, se faire rejeter, ça n’a rien d’une tragédie. Elles n’étaient pas ma première opportunités pour romance et sexe, et elles ne seront certainement pas les dernières. Si ça ne marche pas avec elles, ça marchera bien avec une autre.

On me demande parfois pourquoi je reste aussi poli avec des gens qui me croient assez con pour gober des mensonges aussi évidents. Il y a deux raisons. La première, c’est parce que je sais que ceci mettra fin à la communication entre nous. Alors aussi bien finir de manière à me garder irréprochable. Et la seconde, c’est que la politesse, c’est aussi l’art de constater que l’autre ne mérite pas notre respect, et le lui accorder quand même.