PROCHAIN LIVRE: l’Amour est dans le champ de patates

Ca y est ! Le manuscrit est terminé. Il a été accepté par mon éditeur. Le contrat est signé. Il sera sur les tablettes pour la rentrée littéraire de cet automne, à la mi-décembre 2025.

C’est juste un projet de couverture pour donner une idée au graphiste. Mais il se peut que l’on aille pour ça au final.

Pour mes lecteurs Européens, dans le langage québécois, l’expressions être dans le champ signifie être à côté de la plaque. Tandis qu‘être dans les patates signifie que l’on a tout faux. On dit aussi faire patate lorsque l’on essuie un échec. Et aussi, il y a une télé réalité québécoise intitulée l’Amour est dans le pré qui en est à sa vingtième saison cette année. C’est en combinant ces éléments que je suis arrivé à ce titre.

Mes Prétentions de Sagesse est un blog qui existe depuis avril 2009. En seize ans d’existence, une question est revenue assez souvent dans les commentaires sous mes billets qui traitent des relations entre hommes et femmes. Une question que l’on retrouve, entre autres, à la fin de ce commentaire que m’a écrit l’autrice et historienne Catherine Ferland sous ce billet.

Bonjour.
Depuis quelques temps, je lis tes billets avec beaucoup d’intérêt, Je trouve ça tout simplement fascinant car il est rare d’avoir l’occasion de découvrir comment se construit progressivement le rapport à l’autre chez un homme. On a surtout vu des filles s’épancher sur ce sujet (avec des dérives pas toujours heureuses, comme la « chick lit ») mais la contrepartie masculine est rarement décrite avec autant d’acuité, saupoudrée d’une touche d’humour. À dire vrai, je n’avais rien lu d’aussi bon depuis Stéphane Bourguignon (j’aime bien Vic Verdier aussi). As-tu déjà envisagé publier tout ça sous forme de livre ?
Catherine.

Au moment où elle m’a écrit ceci, j’avais passé une bonne partie de ma vie adulte à écrire des romans, à les envoyer aux maisons d’édition, et à ne jamais recevoir de réponse positive. C’est la raison pour laquelle j’avais fini par y renoncer. Chose que je décrirai en détail en 2015 dans le billet 20 raisons pourquoi je ne publierai jamais de livres.

Mais voilà, dans les dix ans qui se sont écoulées depuis la rédaction de cet article, bien des choses ont eu le temps de changer. Autant dans les règles du monde de l’édition, que du fait que j’ai fini par publier un livre, Le sucre rouge de Duplessis. Ce qui me donne le statut d’auteur qui a fait ses preuves. Ce qui fait qu’enfin, les portes de la publication autres qu’en journaux, magazines et blogs me sont ouvertes. Après 30 ans à me faire dire par tout le monde et son frère que je suis talentueux, mais à me faire toujours refuser mes projets, je dois dire que je n’y croyais plus tellement.

En fait, je vais vous faire un aveu : je continue de ne plus tellement y croire. Et ceci m’a incité à la prudence. Au point où j’ai délibérément dit STOP à mon éditeur au sujet de la publication de ce qui était mon véritable second projet de livre. Car en effet…

Initialement, c’est un autre de mes projets qui avait reçu le feu vert pour publication. Une romance que j’avais commencé à écrire vers 2010, et dont certains d’entre vous se souviennent. Car à l’époque, je l’écrivais et la publiais à mesure, en ligne. Originalement, le titre était Un été à Saint-Ignace-de-Montrouge. Je m’étais arrêté suite à un moment de découragement, la laissant inachevée pendant neuf ans.

Puis, en 2019, je l’ai repris. Mais comme toutes les histoires qui s’inspirent de faits réels, j’avais tellement de détails en tête que le manuscrit risquait de faire 400 pages. Aussi, j’ai décidé de le faire en deux parties. Mais quel éditeur voudrait prendre le risque de publier une histoire d’un auteur inconnu, en deux parties, sans garantie que la première partie se vendra, et sans que j’ai écrit une ligne du tome 2 ?

Cinq ans plus tard, j’ai décidé d’en finir. L’an dernier, en 2024, j’ai terminé cette histoire en n’écrivant que le principal, allant droit au but. Puis, je l’ai relue des centaines de fois en la soumettant à une réécriture massive. D’abord, en coupant sans merci, élaguant tout ce qui était inutile, répétitif, à controverse, ou négatif, emputant près d’un quart du manuscrit original. Puis, en restructurant le reste, pour en faire un récit fluide. Au final, ces modifications majeures ont donné une sympathique petite histoire qui fut appréciée par les lecteurs-test que j’ai recruté sur Facebook. Enfin, j’ai opté pour un nouveau titre plus symbolique que descriptif, mais qui évoque à la fois la romance, le voyage et la liberté, trois thèmes étroitement liés au sujet.

Corail Provencher, qui deviendra l’intérêt amoureux du personnage principal, dans la scène où elle vit à plein le bonheur de s’être enfin libérée d’une trop longue relation toxique.

Résumé. Après avoir roulé une bonne partie de la nuit vers l’inconnu, Simon Hotte, montréalais sédentaire de 33 ans, s’endort au volant. Il reprend conscience au matin dans l’épave de sa voiture plantée contre un arbre. Il se retrouve itinérant à Saint-Ignace-de-Montrouge. Pris entre son envie instinctive de revenir chez lui et sa peur de retomber dans la situation qu’il a fui, il devra se créer une nouvelle vie dans ce petit village où les gens sont chaleureux et solidaires. Pour survivre, il devra faire du travail manuel pour la première fois de sa vie.Corail Provencher, fille de la propriétaire du Resto-Bar local, est intriguée par ce mystérieux étranger. Pourquoi se retrouve-t-il ici sans cartes d’identité, sans argent, sans téléphone ni accès à internet ? De qui et de quoi se cache-t-il ? Et pourquoi semble-t-il avoir des perceptions erronées de la société en général et des relations de couple en particulier ? Une histoire sur les thèmes de l’évolution personnelle, des relations toxiques, et du choc des cultures entre citadin de la grande ville et habitants de petits villages.

Quinze ans après avoir débuté sa rédaction, j’aurais dû être ravi de savoir que cette histoire serait enfin publiée. Et effectivement, je l’étais. N’empêche que j’avais certains doutes. Et ce, pour les trois raisons suivantes.

  1. Je ne suis pas reconnu en tant qu’auteur de romances. Mon premier livre était une recherche sérieuse, un essai sur l’Histoire du Québec. Ce qui est d’un tout autre registe.
  2. Il s’agit d’une fiction. Mon livre précédent avait un avantage : tout le monde connait Duplessis. Ça a attiré le public. Mais pour ce roman, personne ne connait Simon Hotte ni Corail Provencher, deux personnages fictifs. Comment intéresser les gens à ce livre ?
  3. Les romances, c’est pour les femmes. Seront-elles intéressées par cette histoire écrite par un homme, dans laquelle le protagoniste est masculin ?

Le fait qu’un éditeur soit prêt à prendre cette chance est un signe encourageant. N’empêche que je ne suis pas convaincu. Aussi, après mure réflexion, j’ai décidé de mettre sa publication en suspens. Si je suis pour publier un livre, aussi bien m’assurer que j’ai les meilleures chances de faire des ventes. et avec une fiction c’est un coup de dés.

Par contre, si j’ai un sujet dans lequel les gens peuvent se reconnaître, dans lequel ils retrouvent des situations vécues, un sujet qui peut attirer leur curiosité, les amuser, alors là je multiplie mes chances d’avoir du succès. Et qu’est-ce qui est plus dans l’air du temps que la recherche de l’âme soeur en cette ère d’apps et de sites de rencontres ? Non seulement est-ce un sujet qui touche aussi bien les hommes que les femmes, mon livre a quelque chose que l’on ne retrouve pas dans la majorité des ouvrages qui se consacrent à ce sujet : le point de vue masculin. Car le dating tel que vécu par les femmes et tel que vécu par les hommes, ce sont deux réalités complètement différentes. Et comme l’a dit Catherine Ferland, il est rare d’avoir l’occasion de découvrir comment se construit progressivement le rapport à l’autre chez un homme. Et c’est ce qui a le potentiel de rendre la chose fascinante aux yeux du lectorat féminin.

Il se trouve que j’ai vécu énormément d’histoires de rencontres rocambolesques.  Ce blog le prouve. Et justement, au lieu d’être une seule et longue histoire comme mon roman, ce livre est constitué de plusieurs petites anecdotes. Bien qu’il y aura un fil conducteur qui les relie, ça reste moins lourd, plus fluide, donc bien plus intéressant. Enfin, ce livre aura à moitié moins de pages que mon roman. Ceci en diminuera les coûts de production, du même coup son prix d’achat, ce qui va encourager les ventes.

Et si ça marche bien, que c’est populaire, alors j’en écrirai un second tome. Et s’il a également du succès, ça me fera un nom en tant qu’auteur sur le thème de la romance. Alors là, j’envisagerai de publier Le Bonheur en Cavale.

L’Amour est dans le champ de patates, Éditions de l’Apothéose, sortie pour novembre 2025.