Il y a treize mois, j’annonçais que je mettais mon identité de Steve Requin derrière moi. Il est vrai que je n’avais plus rien signé sous ce nom depuis mon album de BD La Clique Vidéo en 2018. Et je ne faisais pratiquement plus rien sous ce nom. Mon premier bouquin sorti en 2023, Le sucre rouge de Duplessis, une étude sérieuse sur l’Histoire du Québec, est signé Stéphane Lussier Johnson. Tout comme mon roman constitué d’anecdotes autobiographiques,l’Amour est dans le champ de patates, disponible depuis quelques semaines.
Il y a dix ans, en automne 2015, je sortais le premier numéro de l’Héritage Comique. Un fanzine de 88 pages consacré aux comics de super héros de Marvel et DC traduits au Québec par les Éditions Héritage de 1969 à 1986. Trois ans plus tard, été 2018, je publiais un second numéro.
À la dernière page de ce second numéro, j’annonçais que le 3e sera consacré à Pif Gadget. Mais la vie m’a amené dans plusieurs autres directions qui n’avaient rien d’artistique. Ce 3e numéro n’a donc jamais vu le jour.
En septembre dernier, il me prend l’impulsion soudaine de le faire, ce 3e numéro. Je m’y suis attelé sérieusement. Et six semaines plus tard, c’était fait. L’Héritage Comique No.3, spécial Pif Gadget 1969-1982, 108 pages. format magazine avec reliure allemande (dos carré collé) ce qui lui donne le format d’un vieux PIForama. Ce qui était l’effet recherché, puisque j’en reprends la design de couverture.
Or, je ne pouvais pas le signer Stéphane Lussier Johnson alors que les deux premiers étaient signés Steve Requin. Surtout que, malgré tout ce que j’ai produit sous ce nom, il n’y a que l’Héritage Comique qui a eu du succès auprès des collectionneurs. Alors pour cette communauté, Steve Requin, c’est indissociable avec l’Héritage Comique.
Aussi, un an aprèes l’avoir enterré, j’ai exhumé mon alter ego requinesque. Et c’est sous ce nom que je l’ai signé. Ce qui fait que, samedi le 22 novembre 2015, au Salon du Livre de Montréal, de 15h à 18h, kiosque 2129, je lancerai simultanément l’Héritage Comique no.3 par Steve Requin, et L’Amour est dans le champ de patates par Stéphane Lussier Johnson.
Pour quelqu’un qui avait mis la vie artistique et la création derrière lui, je produis sans bon sens ces jours-ci.
Le bon prof va commencer par donner la bonne méthode à ses élèves. Il leur demandera ensuite s’il y en a parmi eux qui utilisaient une autre méthode. Les élèves, sachant d’avance qu’ils vont avouer utiliser une mauvaise méthode, vont décider eux-mêmes s’ils veulent s’exposer à ça ou non. Ceux qui décident que oui, ce sont ceux qui demandent à savoir. En leur disant où se situaient leurs erreurs et pourquoi elles en sont, le prof répond à leur demande. Il est donc considéré comme étant sympathique et il aura l’attention de ses élèves qui auront du plaisir à suivre ses instructions.
Le mauvais prof va commencer par demander à ses élèves quelle méthode ils utilisent, pour leur dire aussitôt qu’ils sont dans l’erreur. Il va refaire la chose plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne qui réponde à la question. C’est seulement après cela qu’il leur donnera la bonne méthode. Ça met dès le départ une ambiance dans laquelle les élèves le perçoivent comme quelqu’un qui prend plaisir à les humilier pour leur ignorance. Par conséquent, lorsqu’il leur donne la bonne méthode, personne n’a envie de l’écouter. Qui a envie d’obéir à quelqu’un qui nous fait chier?
Si on explique au mauvais prof l’erreur dans sa façon d’apprendre aux élèves et qu’il comprend et change sa façon de faire, alors c’est que c’était un bon prof au fond, il avait juste un problème de communication. Mais s’il répond qu’il n’est pas là pour se faire aimer mais bien pour faire réussir ceux qui vont lui obéir, alors oui, définitivement, c’est un mauvais prof. Parce que son but premier n’est pas d’enseigner aux élèves. C’est de les humilier, les briser, les rabaisser. Enseigner ne vient qu’ensuite.
Lorsque j’allais au cegep, au cour de Littérature Québécoise, nous avions cette prof fraîchement sortie de l’université qui semblait penser qu’on était tous au même niveau intello qu’elle. On avait eu une question d’examen où elle avait utilisé le mot nuancez au lieu du mot décrivez. Donc, plutôt que d’apporter des faits, nous avons tenté, tant bien que mal, d’y apporter des nuances, même si on ne comprennait pas vraiment le but de cet exercice. Puisque personne n’a compris la question, personne n’a bien répondu. Et devinez quoi ? Elle nous a tous fait couler l’examen. Jamais elle n’a remis en question ses compétences de communicatrice. Quand personne dans la classe n’a compris une question, les chances que tu sois tombé sur 35 débiles mentaux sont quand même plus minces que celles que tu ailles mal formulé ta question.
Le bon prof est celui qui est prêt à se remettre en question. Elle n’était définitivement pas un bon prof.
Il en va de même pour les gens qui t’entourent. Il y a ceux dont le but sera de te renseigner clairement. Et il y aura ceux qui chercheront à t’humilier et te rabaisser pour ton ignorance. Reste près du premier, et fuis le second.
Ca y est ! Le manuscrit est terminé. Il a été accepté par mon éditeur. Le contrat est signé. Il sera sur les tablettes pour la rentrée littéraire de cet automne, à la mi-décembre 2025.
C’est juste un projet de couverture pour donner une idée au graphiste. Mais il se peut que l’on aille pour ça au final.
Pour mes lecteurs Européens, dans le langage québécois, l’expressions être dans le champ signifie être à côté de la plaque. Tandis qu‘être dans les patates signifie que l’on a tout faux. On dit aussi faire patate lorsque l’on essuie un échec. Et aussi, il y a une télé réalité québécoise intitulée l’Amour est dans le pré qui en est à sa vingtième saison cette année. C’est en combinant ces éléments que je suis arrivé à ce titre.
Mes Prétentions de Sagesse est un blog qui existe depuis avril 2009. En seize ans d’existence, une question est revenue assez souvent dans les commentaires sous mes billets qui traitent des relations entre hommes et femmes. Une question que l’on retrouve, entre autres, à la fin de ce commentaire que m’a écrit l’autrice et historienne Catherine Ferland sous ce billet.
Bonjour. Depuis quelques temps, je lis tes billets avec beaucoup d’intérêt, Je trouve ça tout simplement fascinant car il est rare d’avoir l’occasion de découvrir comment se construit progressivement le rapport à l’autre chez un homme. On a surtout vu des filles s’épancher sur ce sujet (avec des dérives pas toujours heureuses, comme la « chick lit ») mais la contrepartie masculine est rarement décrite avec autant d’acuité, saupoudrée d’une touche d’humour. À dire vrai, je n’avais rien lu d’aussi bon depuis Stéphane Bourguignon (j’aime bien Vic Verdier aussi). As-tu déjà envisagé publier tout ça sous forme de livre ? Catherine.
Au moment où elle m’a écrit ceci, j’avais passé une bonne partie de ma vie adulte à écrire des romans, à les envoyer aux maisons d’édition, et à ne jamais recevoir de réponse positive. C’est la raison pour laquelle j’avais fini par y renoncer. Chose que je décrirai en détail en 2015 dans le billet 20 raisons pourquoi je ne publierai jamais de livres.
Mais voilà, dans les dix ans qui se sont écoulées depuis la rédaction de cet article, bien des choses ont eu le temps de changer. Autant dans les règles du monde de l’édition, que du fait que j’ai fini par publier un livre, Le sucre rouge de Duplessis. Ce qui me donne le statut d’auteur qui a fait ses preuves. Ce qui fait qu’enfin, les portes de la publication autres qu’en journaux, magazines et blogs me sont ouvertes. Après 30 ans à me faire dire par tout le monde et son frère que je suis talentueux, mais à me faire toujours refuser mes projets, je dois dire que je n’y croyais plus tellement.
En fait, je vais vous faire un aveu : je continue de ne plus tellement y croire. Et ceci m’a incité à la prudence. Au point où j’ai délibérément dit STOP à mon éditeur au sujet de la publication de ce qui était mon véritable second projet de livre. Car en effet…
Initialement, c’est un autre de mes projets qui avait reçu le feu vert pour publication. Une romance que j’avais commencé à écrire vers 2010, et dont certains d’entre vous se souviennent. Car à l’époque, je l’écrivais et la publiais à mesure, en ligne. Originalement, le titre était Un été à Saint-Ignace-de-Montrouge. Je m’étais arrêté suite à un moment de découragement, la laissant inachevée pendant neuf ans.
Puis, en 2019, je l’ai repris. Mais comme toutes les histoires qui s’inspirent de faits réels, j’avais tellement de détails en tête que le manuscrit risquait de faire 400 pages. Aussi, j’ai décidé de le faire en deux parties. Mais quel éditeur voudrait prendre le risque de publier une histoire d’un auteur inconnu, en deux parties, sans garantie que la première partie se vendra, et sans que j’ai écrit une ligne du tome 2 ?
Cinq ans plus tard, j’ai décidé d’en finir. L’an dernier, en 2024, j’ai terminé cette histoire en n’écrivant que le principal, allant droit au but. Puis, je l’ai relue des centaines de fois en la soumettant à une réécriture massive. D’abord, en coupant sans merci, élaguant tout ce qui était inutile, répétitif, à controverse, ou négatif, emputant près d’un quart du manuscrit original. Puis, en restructurant le reste, pour en faire un récit fluide. Au final, ces modifications majeures ont donné une sympathique petite histoire qui fut appréciée par les lecteurs-test que j’ai recruté sur Facebook. Enfin, j’ai opté pour un nouveau titre plus symbolique que descriptif, mais qui évoque à la fois la romance, le voyage et la liberté, trois thèmes étroitement liés au sujet.
Corail Provencher, qui deviendra l’intérêt amoureux du personnage principal, dans la scène où elle vit à plein le bonheur de s’être enfin libérée d’une trop longue relation toxique.
Résumé. Après avoir roulé une bonne partie de la nuit vers l’inconnu, Simon Hotte, montréalais sédentaire de 33 ans, s’endort au volant. Il reprend conscience au matin dans l’épave de sa voiture plantée contre un arbre. Il se retrouve itinérant à Saint-Ignace-de-Montrouge. Pris entre son envie instinctive de revenir chez lui et sa peur de retomber dans la situation qu’il a fui, il devra se créer une nouvelle vie dans ce petit village où les gens sont chaleureux et solidaires. Pour survivre, il devra faire du travail manuel pour la première fois de sa vie.Corail Provencher, fille de la propriétaire du Resto-Bar local, est intriguée par ce mystérieux étranger. Pourquoi se retrouve-t-il ici sans cartes d’identité, sans argent, sans téléphone ni accès à internet ? De qui et de quoi se cache-t-il ? Et pourquoi semble-t-il avoir des perceptions erronées de la société en général et des relations de couple en particulier ? Une histoire sur les thèmes de l’évolution personnelle, des relations toxiques, et du choc des cultures entre citadin de la grande ville et habitants de petits villages.
Quinze ans après avoir débuté sa rédaction, j’aurais dû être ravi de savoir que cette histoire serait enfin publiée. Et effectivement, je l’étais. N’empêche que j’avais certains doutes. Et ce, pour les trois raisons suivantes.
Je ne suis pas reconnu en tant qu’auteur de romances. Mon premier livre était une recherche sérieuse, un essai sur l’Histoire du Québec. Ce qui est d’un tout autre registe.
Il s’agit d’une fiction. Mon livre précédent avait un avantage : tout le monde connait Duplessis. Ça a attiré le public. Mais pour ce roman, personne ne connait Simon Hotte ni Corail Provencher, deux personnages fictifs. Comment intéresser les gens à ce livre ?
Les romances, c’est pour les femmes. Seront-elles intéressées par cette histoire écrite par un homme, dans laquelle le protagoniste est masculin ?
Le fait qu’un éditeur soit prêt à prendre cette chance est un signe encourageant. N’empêche que je ne suis pas convaincu. Aussi, après mure réflexion, j’ai décidé de mettre sa publication en suspens. Si je suis pour publier un livre, aussi bien m’assurer que j’ai les meilleures chances de faire des ventes. et avec une fiction c’est un coup de dés.
Par contre, si j’ai un sujet dans lequel les gens peuvent se reconnaître, dans lequel ils retrouvent des situations vécues, un sujet qui peut attirer leur curiosité, les amuser, alors là je multiplie mes chances d’avoir du succès. Et qu’est-ce qui est plus dans l’air du temps que la recherche de l’âme soeur en cette ère d’apps et de sites de rencontres ? Non seulement est-ce un sujet qui touche aussi bien les hommes que les femmes, mon livre a quelque chose que l’on ne retrouve pas dans la majorité des ouvrages qui se consacrent à ce sujet : le point de vue masculin. Car le dating tel que vécu par les femmes et tel que vécu par les hommes, ce sont deux réalités complètement différentes. Et comme l’a dit Catherine Ferland, il est rare d’avoir l’occasion de découvrir comment se construit progressivement le rapport à l’autre chez un homme. Et c’est ce qui a le potentiel de rendre la chose fascinante aux yeux du lectorat féminin.
Il se trouve que j’ai vécu énormément d’histoires de rencontres rocambolesques. Ce blog le prouve. Et justement, au lieu d’être une seule et longue histoire comme mon roman, ce livre est constitué de plusieurs petites anecdotes. Bien qu’il y aura un fil conducteur qui les relie, ça reste moins lourd, plus fluide, donc bien plus intéressant. Enfin, ce livre aura à moitié moins de pages que mon roman. Ceci en diminuera les coûts de production, du même coup son prix d’achat, ce qui va encourager les ventes.
Et si ça marche bien, que c’est populaire, alors j’en écrirai un second tome. Et s’il a également du succès, ça me fera un nom en tant qu’auteur sur le thème de la romance. Alors là, j’envisagerai de publier Le Bonheur en Cavale.
L’Amour est dans le champ de patates, Éditions de l’Apothéose, sortie pour novembre 2025.
Ça fait au moins quinze ans que je ronfle. Et trois ans que je me réveille 3-4-5 fois par nuit. Ce qui fait que depuis quelques années, je me sentais toujours fatigué durant le jour. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’arrivais plus à me livrer aux exercices cardio, me limitant à la musculation. Je n’en avais juste plus l’énergie.
Avec la fatigue physique vient la fatigue mentale. Problème de concentration. Difficulté d’apprentissage. Pertes de mémoire. Erreurs de jugement. Et quand la fatigue mentale et physique se combinent, voilà qu’arrive la plus dangereuse de toutes les conséquences : s’endormir au volant. En plein jour.
J’ai trouvé une clinique de sommeil sur Google, située pas loin de mon boulot. On m’a refilé un moniteur à porter autour du torse, avec pince-doigt pour le pouls, et tubes dans le nez, avec lequel j’ai dormi pendant deux nuits. Tout a été enregistré. Le verdict: Apnée du sommeil sévère.
Avec l’âge, le voile du palais s’effondre. C’est comme ça ! Rien à faire.
À la clinique, on m’a montré les graphiques démontrant que lorsque je dors, ou du moins que j’essaies, je ne respire pas la moitié du temps. Ce qui me réveille pour pouvoir recommencer à respirer. Et bien que je croyais me réveiller 3-4-5 fois par nuit, ces 3-4-5 fois ne sont que celles où je suis assez éveillé pour m’en rende compte. Dans les faits, je me réveille une moyenne de trente-six fois. Pas par nuit. PAR HEURE. Sur des nuits de 5-6 heures. Ce qui m’empêche de tomber dans le sommeil profond, c’est à dire celui qui est réparateur pour le corps et l’esprit.
Il se développe en ce moment des traitements permanents au laser, mais ceux-ci sont encore au stade expérimentaux. En attendant, le traitement le plus sûr reste le respirateur. À la clinique où je suis allé, il y avait quatre modèles. Je ne plaisante pas avec ma santé, alors j’ai pris le plus haut de gamme, à $1 900. Ajoutons à cela la consultation qui était autour de $300. Je n’ai pas d’assurances, mais puisqu’il s’agit d’un problème de santé, le tout est déductible d’impôts.
Le tube du respirateur se place aux narines et tient avec une courroie autour de la tête. La machine calcule la résistance de l’air et envoie la pression appropriée pour déplacer le voile du palais. Et ceci permet une respiration normale. Ce qui nous permet de sombrer peu à peu dans le sommeil profond et réparateur.
La première nuit, ça fait un peu bizarre. Et il faut ajuster la courroie correctement pour asssurer l’étanchéité tout en évitant l’inconfort. Mais on s’habitue rapidement. Il ne faut juste pas oublier de remplir le réservoir d’eau distillée et/ou déminéralisée, sinon on se réveille avec la migraine pour cause de deshydratation.
La machine envoie automatiquement tes données de sommeil via connection Bluetooth à la clinique. L’appareil est garanti pour trois ans, avec option de la prolonger jusqu’à cinq. Mais j’ai décliné, puisque dans trois ans il pourrait bien en exister un modèle encore meilleur. Ou peut-être que le traitement au laser aura fait ses preuves à long terme.
Aujourd’hui, après 5 jours (5 nuits, en fait) sur le respirateur nocturne, je me sens pleinement énergisé au réveil. En plus de régler mes problèmes d’arrêt respiratoire, il y a trois avantages collatéraux, dus au fait que je n’ai plus besoin d’ouvrir la bouche pour respirer.
Je ne ronfle plus.
Je ne détrempe plus mon oreiller et ma barbe avec de la bave à parfum d’haleine du matin.
Je n’ai plus de problème de toux dûs à la gorge sechée.
Voilà deux nuits de suite que je dors huit heures completes, et ce furent huit heures de sommeil de qualité. Et je ne m’en porte que beaucoup mieux.
L’apnée du sommeil. Ou : l’origine des vieux cons. Tout comme la cigarette affecte à long terme la santé physique, le manque d’oxygène finit par affecter la santé cognitive. Tel que décrit plus haut, on parle de problème de concentration. De ce problème nait la difficulté d’apprentissage. Ce qui fait que beaucoup de vieux sont de plus en plus perdus face aux changement sociaux et technologiques, alors que dans leur jeunesse ils apprenaient et s’adaptaient. Il y a les pertes de mémoire, que l’on associe souvent à tort à l’Alzheimer. Sans oublier les erreurs de jugement, le genre que jamais ils n’auraient commis avant. Hélas, après quelques décennies sans traitement, à avoir le cerveau qui manque d’oxygène sur une base quotidienne, cet état cognitif finit par devenir irréversible. J’ai été pris à temps, car après seulement cinq jours je vois une différence marquante. Et mes collègues de travail aussi.
Plaisir coupable est un terme que j’ai toujours eu en horreur. Qu’est-ce que la culpabilité ? C’est un sentiment personnel ou un jugement social qui vient du fait d’avoir posé un geste qui mérite la réprimande. Donc en ayant commis une action illégale et/ou immorale.
Mais lorsque le geste n’est ni l’un ni l’autre, pourquoi devrait-il faire naître un sentiment de culpabilité ?
Mais qui donc l’impose, ce sentiment de culpabilité ? Les snobs ! Les prétentieux Ceux qui ressentent le besoin de se croire supérieurs à autrui. Bref, ceux qui, dans leur subconscient, vivent un sentiment d’infériorité. Et celui-ci a des racines si profondément ancrées en eux, qu’ils ne peuvent concevoir d’être un jour capables de pouvoir s’élever au-dessus de la masse. En fait, ils ne se sentent même pas capables de monter à égalité vers la dite masse pour commencer. Ils compensent donc de la seule manière qui soit à leur portée : en rabaissant autrui plus bas qu’eux-mêmes.
Mais comment peut-on se placer au-dessus de ceux que l’on perçois inconsciemment comme étant nos supérieurs ? Lorsqu’une personne complexée est incapable de dépasser autrui en quoi que ce soit de concret, alors elle se réfugie dans le jugement de valeur : si tu aimes tel truc, alors tu es (selon ton continent d’origine) ringard, quétaine, bauf, de mauvais goût / pas-d’goût, nul, naze, médiocre intellectuellement ou moralement. Et c’est sur ces jugements que ces gens vont justifier les comportements négatifs qu’ils choisiront d’avoir envers toi. Comme ici, lorsque cette femme explique pourquoi elle a refusé d’obéir à son patron.
Comme Convenu tome 1, par Laurel, 2014.
Lorsque l’on considère que les préférences personnelles doivent suivre certains standards dictés par des gens non-concernés, on tombe dans l’élitisme. Pour faire partie de l’élite, tu dois apprécier certains trucs. Trucs d’ailleurs souvent mal définis. Mais surtout, tu te dois de ne PAS apprécier une liste infinie de sujets. Et tu constates rapidement que, quelle coïncidence, cette liste va toujours accueillir automatiquement 99.999999% des trucs que tu aimes.
Quoi de plus normal que de vouloir partager autour de soi la source de notre joie. Mais voilà, tu connais trop bien les conséquences sociales d’oser prendre un tel risque. Alors tu fais acte de soumission. Tu annonces la chose en commençant par « Mon plaisir coupable est … » Parce que tu te fais intimider d’avance. Sous menace que l’on te porte un jugement négatif. Que l’on mette en doute ton bon sens, ton raisonnement, ton bon goût, ton intelligence. Tu te laisses volontairement manipuler par pression sociale à voir d’un regard négatif quelque chose qui ne t’apportait jusque-là que du positif.
Ce que le terme plaisir coupable signifie, c’est que tu as le droit d’aimer ce que tu veux, pourvu que tu acceptes d’abord de déclarer publiquement que tu reconnais que tu devrais ressentir de la honte à le faire.
En faisant ça, tu appuies ceux qui n’ont aucune raison valable de juger des goûts personnels d’autrui. Tu les aides à te rabaisser, et tu confirmes qu’ils ont raison de le faire. Bref, en acceptant ton statut d’inférieur, tu cautionne un sytème qui divise les gens en classe supérieure et en classe inférieure en se basant sur des critères qui n’ont aucune pertinence. Un système créé par des gens impuissants à évoluer au-delà de la médiocrité qu’ils percoivent en eux-mêmes. Des gens qui ont besoin de se rassurer avec l’idée qu’ils puissent trouver une raison d’abaisser les autres plus bas qu’eux-mêmes. Quitte à l’inventer de toutes pièces, cette raison. Or, comme toute raison inventée, peu importe sous quel angle on essaye de la présenter, il reste que c’est une raison bidon.
Tout le monde se dit défenseur du droit à la liberté d’expression. Combattant du respect d’autrui. Champion du droit qu’à tout-un-chacun de pouvoir faire ses propres choix. Et pourtant, tout le monde accepte de s’empêcher de s’exprimer librement sur ses propres goûts, ses propres choix, et ce au détriment de son propre respect.
Et pourquoi ? Pour bien paraitre aux yeux de gens mesquins qui ne te respecteront jamais.
J’ai beaucoup de sources de plaisir. Mais aucune d’entre elle ne me rend coupable de quoi que ce soit. Et n’est pas encore né celui qui arrivera à prouver le contraire.
Cet article est au sujet de relations naissantes entre un homme et une femme, tous deux hétéros. Puisque je parle de mon expérience personnelle, cet article sera relaté d’un point de vue masculin. On va peut-être me traiter de misogyne, mais Basta ! J’ai vécu ce que j’ai vécu, et les faits sont les faits.
L’une des plus grandes erreurs que l’on puisse faire, c’est d’ignorer les signes de manque de respect lorsqu’ils apparaissent au début de la relation. Les première fois, c’est subtil. Une remarque sarcastique. Un mot blessant déguisé en blague. Une limite anodine qui n’est pas respectée. Au fil des jours, des semaines et des mois, ça escalade au point où elle n’accorde ni importance ni crédibilité à ce que tu dis. Et bientôt elle agit à sa guise en te maltraitant sans raison ni logique, et surtout sans arrêt.
J’avais 53 ans, et elle 44.
Le problème, c’est qu’au début on ne veut pas en faire de cas. On s’attend à ce qu’un homme soit solide. On ne peut donc pas se montrer fragile en étant intolérant, impatient, incompréhensif. La dernière chose que l’on veut, c’est que la femme voit en nous un Red Flag. Alors on laisse passer un désagrément. Puis un autre. Puis un autre. Et un jour on se retrouve dans une relation dans laquelle l’autre ne nous fait que subir du désagrément sans la moindre once de respect. Et là il est trop tard. Tu peux essayer de protester, te fâcher, lui demander d’arrêter, le lui ordonner… Tu perds ton temps. Parce que rendu à ce point, votre relation, c’est ça ! Et elle ne sera jamais autre chose.
Pourquoi certaines femmes tentent-elles d’abuser dès le départ de celui qu’elles prétendent désirer ? N’en déplaise aux apôtres socio-moralistes, il reste que biologiquement, psychologiquement et surtout socialement, l’homme et la femme ne sont pas, n’ont jamais été et ne seront jamais égaux. Et ceci est dû aux deux points que voici.
POINT 1. La société permet aux femmes qui le désirent de n’être responsables de rien. Que ce soit la réalité ou bien une opinion purement misogyne, l’homme a toujours dit que la femme est contrôlée par ses émotions. Et quand l’émotion prend les commandes, il n’y a de place ni pour la logique ni pour l’intellect. Et pour enlever toute pertinence aux revendications de la femme en colère, on leur a ensuite collé l’excuse du syndrôme prémenstruel. Ce qui fait que si elle agit de manière insensée, ce n’est jamais de sa faute, c’est sa nature féminine, tout simplement. Alors si une femme est dotée d’une personnalité irresponsable, elle n’hésitera jamais à user et abuser de ces excuses que l’homme lui a si gentiment fourni.
J’avais une amie comme ça. Un été, au mois de juin, j’ai noté sur mon calendrier toutes les fois où elle évoquait le syndrôme prémenstruel. J’ai été bien amusé de voir que trois jours après la fin de sa semaine, elle évoquait de nouveau les SPM. À la fin du mois, si on en croyait ses dires, un petit calcul montrait qu’elle aurait été en menstru ou en pré-menstru 26 jours sur 30.
POINT 2. Socialement, l’homme donne à la femme le poste de responsable de la sexualité. On a beau dire que l’homme est un prédateur qui voit la femme comme une proie, il reste que la majorité des hommes hétéros ne sont pas des agresseurs sexuels. Chez cette majorité, les femmes réalisent assez rapidement à quel point elles peuvent avoir du pouvoir sur les hommes. Car elles possèdent ce qu’ils cherchent le plus au monde à avoir à leur disposition : un vagin.
Il n’y a qu’à voir sur les sites de rencontres. La majorité des femmes y reçoivent de 10 à 50 propositions sexuelles par jour. Tandis que l’homme, s’il est chanceux et particulièrement beau, en recevra peut-être une ou deux par mois. Ainsi, la femme comprend vite qu’elle est ce que l’homme convoite.
Ce pouvoir montera à la tête de certaines d’entre elles. Aussi, elle sera portée à le tester pour voir jusqu’à quel point il sera prêt à accepter ses caprices, en échange de la possibilité d’avoir accès à son entrejambe. Et ça commence toujours de la même façon : avec des remarques rabaissantes et des mots blessants dits sous le couvert de la blague.
MAIS ATTENTION ! Je ne dis pas que toutes les femmes agissent ainsi. Je dis seulement qu’à cause des deux points cités plus haut, celles qui veulent agir ainsi le peuvent. Et j’en ai rencontré un assez grand nombre dans ma vie pour pouvoir affirmer que oui, ces femmes existent.
À partir d’ici, c’est l’homme qui décide s’il accepte ça ou non. Dès les tout premiers signes d’abus, l’homme qui contrôle son propre respect met son pied à terre en disant de manière claire que non, il ne tolère pas ça. Aucune discussion, aucune négociation. C’est à prendre ou à laisser.
Ce qui en revient à dire deux choses :
C’est la femme qui a le contrôle de la sexualité.
C’est l’homme qui a le contrôle de la relation.
Et c’est très bien ainsi. Parce que l’inverse signifierait que l’homme serait abusif sexuellement, et la femme abusive socialement. Ce serait un tel chaos que toute société fonctionnelle serait impossible.
L’erreur d’avoir recours à la logique. Un homme et une femme se rencontrent, peu importe que ce soit virtuellement ou dans la vraie vie. Il y a un intérêt réciproque entre les deux. Mais bientôt, la femme commence à se moquer de lui. Et certaines de ces moqueries sont blessantes.
L’homme respectueux qui a l’esprit ouvert donnera à la femme le bénéfice du doute. Il tentera d’ouvrir le dialogue afin de comprendre son raisonnement. Il demande à la femme « Pourquoi agis-tu comme ça ? »,« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? »
Et c’est là qu’il commet son erreur fatale. Pour lui, c’est normal de vouloir raisonner. Or, on ne peut raisonner qu’avec des gens raisonnables. Et une femme qui va agir ainsi avec lui sera tout sauf raisonnable.
En lui posant ces questions, le message qu’il lui passe, c’est qu’il croit qu’elle puisse avoir une raison valide de lui manquer de respect. Elle comprend aussitôt dans son subconscient qu’il considère que le respect est quelque chose qui se discute et se négocie.
Poser ces questions, c’est demander à la femme de décider elle-même quelle est la valeur qu’elle veut bien accorder à l’homme qu’il est. Et pire encore, c’est lui demander ce qu’il doit faire pour mériter son respect. L’homme donne donc à la femme le plein pouvoir sur leur relation. Et si elle a commencé la relation en lui manquant de respect, elle ne manquera pas d’abuser de ce pouvoir qu’il lui donne. Ça commence par des suggestions peu raisonnables. Suivies par des demandes exagérées. Et ça finit par lui ordonner de se plier à des caprices de plus en plus insensés.
D’instinct, la femme est attirée par le Mâle Alpha. Celui qu’elle ne pourra jamais contrôler. C’est bien connu. Combien de fois a-t-on entendu les hommes se lamenter que les femmes disent vouloir des Nice Guys, mais qu’elles choisissent les Bad Boys ? C’est parce que l’homme qui se soumet aux caprices d’une femme est tout le contraire d’un Alpha-Bad-Boy. Par conséquent, aucune femme ne peut ressentir de respect pour lui. Plus cet homme fera tout pour lui être agréable, et plus profond sera le mépris qu’elle ressentira pour lui.
Où est la logique ? Il n’y en a pas ! Rappelez-vous du point 1. La femme ne fonctionne pas par logique, Elle fonctionne à l’instinct et à l’émotion. Face à une femme qui se comporte ainsi, être compréhensif, conciliant, et faire des compromis n’apportera jamais à l’homme le respect ni l’harmonie.
C’est quand même ironique quand on y pense. Tous ces hommesqui se plaignent que les femmes vont vers les Bad Boys... Et ces mêmes hommes sont les premiers à aller se jeter aux pieds des Bad Bitchs.
Et tout ça commence par un simple petit mot blessant envoyé à la blague. Un mot que l’homme a commis l’erreur de laisser passer.
Dans le billet précédent, je parle de Daisy qui ne peut s’empêcher de me traiter de con lorsque je la fais rigoler. Pour moi, ce mot est une gifle. Et je le lui ai dit. Mais elle insiste comme quoi dans sa tête, dans le contexte où une personne la fait rire, ce mot n’a aucune connotation négative ou irrespectueuse. Voilà pourquoi elle n’a pas l’intention d’arrêter de l’utiliser.
Malgré le fait que nous semblons compatibles en tout point… Malgré le fait qu’elle est une artiste comme moi, chose que je n’ai retrouvé que chez Karine et Flavie qui furent mes meilleures relations… Malgré le fait qu’il est évident pour nous deux que nous ressentons de l’attirance envers l’autre… Malgré tout ça, son insistance à d’abord me traiter de con, puis à continuer de le faire en sous-entendus après que je le lui ai interdit, c’est venu à bout de ma patience. Sans pour autant lui servir un ultimatum, je lui ai fait comprendre que je n’en endurerai pas davantage. Ou bien elle cesse, ou bien nous n’avons aucun avenir ensemble.
Rendu à ce point, elle était trop habituée à me traiter de con pour pouvoir accepter d’arrêter de le faire. Elle a choisi de mettre fin à la relation. Chose que j’aurais fait moi-même de toute façon. Mais le fait que ça vienne d’elle démontre clairement qu’à partir du moment où tu laisse une femme te manquer de respect, il n’y a plus moyen de revenir en arrière.
Aut respectus, aut ruptura. « Ou bien le respect, ou bien la rupture. » Mais pourquoi suis-je aussi radical dans mes relations amoureuses, sexuelles, familiales, sociales et professionnelles ? La raison est simple. À l’aube de mes 57 ans, j’ai vécu assez longtemps pour constater que la majorité des gens ne changeront jamais. Surtout dans les côtés négatifs de leur personnalité.
Lorsque j’étais enfant, ma mère avait toujours quelque chose à dire pour se moquer de moi. Certaines de ses paroles me hérissaient, au point où j’osais braver ma peur de l’autorité pour lui dire d’arrêter. Ça lui montrait qu’elle avait trouvé une phrase qui me faisait réagir. Ce qui ne faisait que l’encourager à me la répéter. C’est ainsi qu’elle a gardé en tête une liste de sujets blessants, qu’elle me lançait comme ça, à tout bout de champ, parce que ça l’amusait de savoir que ça allait me frustrer.
Ma mère fait partie de cette catégorie de gens qui considèrent que rabaisser les autres est une forme d’humour acceptable. Elle ne voyait donc pas pourquoi elle arrêterait, puisque « C’est rien qu’des blagues ! »
Cependant, jamais elle n’aurait osé agir ainsi avec un homme. Mais nos positions, elle en tant que mère et moi en tant qu’enfant, faisaient qu’elle n’avait à craindre aucune conséquence sociale ou physique d’abuser de moi. Elle respectait l’homme qui avait dominance sur elle. Mais elle ne pouvait respecter le garçon qu’elle dominait. Alors si je réagissais de manière trop colérique à son goût, elle me mettait en punition. Le message était clair. Je pouvais rendre ma mère joyeuse en acceptant ses abus. Ou bien les refuser et ainsi être privé de son amour, la faire frustrer contre moi, et en subir les conséquences.
Et voilà comment j’ai commencé ma vie adulte. En ayant été conditionné à trouver acceptable et normal de devoir me faire rabaisser par une femme, si je voulais me mériter son attention et son amour. Un pattern que j’ai mis toute la décennie 90 à briser. Or, tu as beau tout faire pour évoluer, il reste que les gens qui t’entourent vont toujours vouloir te garder dans le rôle auquel ils t’ont confiné dans leurs vies.
Durant toute mon existence, que je sois enfant, adolescent ou adulte, à chaque jour que je voyais ma mère, c’était inévitable, il fallait qu’elle me rappelle en riant à quel point telle ou telle phrase me faisait fâcher lorsque j’étais enfant. Plusieurs fois, dans ma vingtaine, ma trentaine et ma quarantaine, je lui ai dit clairement que je ne voulais plus entendre ces phrases. Alors elle faisait comme Daisy : elle utilisait des détours pour pouvoir continuer d’évoquer ces paroles blessantes en sous-entendus. Et à chacune de mes nouvelles copines qu’elle a rencontré, elle prennait plaisir à m’humilier en leur transmettant ces phrases devant moi. Et elle ne manquait pas de les encourager à prendre sa relève, en rajoutant à tout coup : « Parce que moi, j’ai pu l’droit de lui dire. » Déclaration hypocrite, du reste, car non, elle n’a jamais arrêté.
Puisque notre relation a débuté avec elle qui a abusé de moi dès le départ, il lui était impossible de pouvoir changer. Par conséquent, j’ai eu à subir ça non-stop pendant cinquante ans. Soit jusqu’au 3 mai 2022, le jour où je me suis enfin décidé à renier mes parents, à l’âge de 53 ans. Pour une longue série de raisons, certes. Mais celle-ci était tout de même située assez haut sur la liste. Depuis, mon seul regret sera de ne pas l’avoir fait trente ans plus tôt.
Exiger le respect, ce n’est pas une question d’avoir des Mommy issues non-résolus. Si je parle de ma mère, c’est parce qu’en tant que membre de ma famille immédiate, c’est l’une des personnes que j’ai eu le plus longtemps dans mon entourage. Et ceci me permet de vous démontrer que lorsqu’une femme est butée avec l’idée de te répéter des paroles blessante, tu auras beau être patient, tu auras beau espérer qu’elle finisse par s’en lasser, tu auras beau lui dire d’arrêter, de le lui ordonner, tu perds ton temps. Tu vas juste attendre après quelque chose qui n’arrivera jamais. Le simple fait que j’ai eu à endurer ça, je le répète, PENDANT CINQUANTE ANS, ça le prouve hors de tout doute.
À la lumière de cette réalité, est-ce que je veux m’en aller dans une relation avec une femme qui insiste pour me traiter de con en rigolant ? Est-ce que je veux vraiment recommencer à subir le même comportement qui a empoisonné ma vie jusqu’à mes 53 ans ? Suis-je à ce point désespéré de trouver l’amour, que je suis prêt à accepter de me faire dévaloriser pour le reste de mes jours ?
La réponse est : Non ! Je ne l’accepterai pas. Je n’ai qu’une seule vie, et je refuse de la vivre de cette manière.
Face à un comportement comme celui de Daisy, je refuse d’être compréhensif, conciliant, ou de faire des compromis. Il y a une raison pourquoi ces trois mots commencent par la syllabe CON. Parce que si j’acceptais de le faire, alors là, Daisy aurait raison de me répéter que je le suis.
Depuis environ un mois, je correspondais avec Daisy, femme de 50 ans de la rive Nord de Montréal. Et malgré les 800 km qui nous séparent, l’attirance entre nous était palpable. Ce n’était pas que physique. Sans pour autant être tombés en amour, on s’est trouvés des traits de caractères assez semblables pour nous permettre de tisser des liens assez profonds.
Comme j’en ai parlé à plusieurs reprises dans ce blog depuis sa création, il n’y a que deux relations de couples à long terme qui ont vraiment compté pour moi, Karine et Flavie, avec qui j’ai été ami avant, pendant et après notre période couple et colocataires. Et je crois sincèrement que ça vient du fait que, tout comme moi, ce sont des artistes. Et il se trouve que Daisy fut autrefois designer pour une compagnie de jouets. Elle m’a montré de son travail. Ses dessins et sa couleur sont époustouflants. Son art égale le mien, le dépasse même. De là à penser que j’ai enfin trouvé mon match parfait, il n’y a qu’un pas. Un que nous franchirons peut-être, qui sait, lorsque l’on se rencontrera dans deux semaines, alors que j’aurai à faire à Montréal.
Entretemps, à ma grande déception, est arrivé un Red Flag. Et c’en était un que je ne pouvais pas ignorer.
Il y a trois mois, j’ai posté ici un billet qui s’intitule « Hostie qu’t’es con ! » ou: Le Red Flag qui ne trompe jamais.J’y démontre qu’à chaque fois que j’ai eu une personne dans mon entourage qui m’a traité de con de façon joyeuse et en riant, dans 100% des cas, cette personne était condescendante, rabaissante, et avait comme opinion de moi que je lui étais inférieur. Chose qu’elle démontrait en ne m’accordant aucune crédibilité et encore moins de respect. Et à tout coup, sans la moindre exception, ça a évolué en relation qui fut pour moi abusive et toxique. Ayant appris la leçon, je ne tolère plus le manque de respect, surtout si celui-ci se pointe au début de la relation.
Or, en réponse à une de mes blagues, Daisy m’a envoyé un message vocal dans lequel elle disait « Ha! Ha! Ha! Hostie qu’t’es con ! » … Soit exactement le Red Flag en question. Mot pour mot.
Ma déception était terrible. Parce que jusque-là, à part un petit problème de compréhension ou trois datant de nos premiers jours, le courant passait à merveille entre nous deux. J’ai même interrompu la rédaction de mon manuscrit pendant deux jours pour la soutenir moralement alors qu’elle passait à travers une terrible épreuve. Et j’ai su l’aider et la conseiller, en lui faisant prendre conscience de certaines choses qu’elle n’avait jamais pris en compte. Elle m’en était tellement reconnaissante que je me suis dit que logiquement, en retour, elle pourrait bien accepter de ne plus jamais me traiter de con lorsque je la rend joyeuse.
Malgré tout le respect qu’elle disait avoir pour moi, elle ne voulait pas en entendre parler. Toute sa vie, elle a toujours traité de cons les gens qui l’entourent. Et toujours, c’était dans un contexte humoristique. Ce mot était pour elle l’équivalent de drôle, amusant ou comique. Même si ce mot est reconnu et utilisé en tant qu’insulte dans tous les peuples francophones de la planète, il reste qu’elle s’obstine à dire que ce n’est pas son cas à elle. Et que c’est donc à moi de ne pas en prendre ombrage lorsqu’elle me qualifie de con.
Je l’ai donc envoyé lire mon billet de blog, afin qu’elle apprenne les expériences que j’ai vécues avec ceux qui me qualifiaient de con en riant, pour qu’elle comprenne mon point de vue sur le sujet. Apparemment elle a compris, car après lecture elle m’a écrit ceci :
Effectivement, elle a arrêté. Enfin, si on veut.
Durant les douze jours qui ont suivis, à chaque fois que je disais quelque chose pour la faire rire, j’avais droit à ceci :
Cinq commentaires qui peuvent tous se traduire par « Je veux te qualifier de con, mais tu l’interdis. » Donc, même si je lui ai demandé d’arrêter, elle continue de le faire. De façon détournée, mais elle le fait.
La raison de son obstination, c’est qu’elle ne considère pas que le mot con est une insulte. Ce qui signifie qu’à ses yeux, elle n’a aucune raison d’arrêter de me le lancer, donc que je dois accepter de le recevoir. C’est l’équivalent de te permettre de rentrer de force des arachides dans la gorge d’une personne allergique, juste parce que TOI tu ne l’es pas.
Puisqu’elle refuse de respecter ma limite, elle ne me laisse plus le choix.
« Tu sais parfaitement que je ne tolère aucun manque de respect.
Je ne vois pas pourquoi c’est à ce point-là important pour toi, de me répéter aussi souvent que tu me traiterais de con, si ce n’était pas du fait que je te l’interdis. Mais à chaque fois que tu me fais ça, ça reste l’équivalent de me traiter de con. Le fait que tu me le dises en sous-entendu, ça ne change rien au fait que tu me le dis quand même
J’ai été très patient. Personne ne peut dire le contraire. Mais là j’ai atteint ma limite.
Je ne pense pas t’avoir jamais manqué de respect. Mais peut-être que je me trompe.«
Sa réponse n’a pas tardé
« Je vais me permette d’être franche. Tu as mis ta limite, oui. Je t’ai expliqué mon point de vue par rapport à ce mot qui pour moi n’est pas un manque de respect, mais plutôt une mauvaise habitude « dans le parler ». Dans mon entourage, je traite tout le monde de con et ça n’a aucune connotation négative, ni manque de respect, JAMAIS.
Je suis désolé de ne pas avoir respecté ta limite. Par contre pour ma défense, tu as joué à ça ! Toujours à trouver la blague pour me faire répliquer ce mot.«
Voilà un discours qui est assez similaire à celui d’un homme qui commet du harcèlement sexuel. Il s’en justifie en disant que c’est l’autre qui l’a provoqué.
« Je suis en période de recherche de simplicité, et notre manque dans notre communication me cause des maux de tête. Je n’ai aucune amertume de ce que nous avons vécu mais cela devient trop lourd pour moi. Je suis en quête de légèreté et je dois constant surveiller mes mots, mon vocable, comment je dis les choses… ça m’ajoute de la charge mentale.«
Tu me fucking niaises ?
Tout ce que je lui demande, c’est de ne pas me traiter de con lorsque je la fais rire. Et elle réagit avec l’équivalent de OMG TU M’OBLIGES À SURVEILLER CHAQUE MOT DE CHACUNE DE NOS CONVERSATIONS AVANT QU’ILS SORTENT DE MA BOUCHE, TU M’IMPOSES TELLEMENT TROP DE PRESSIOOOON!!! À l’entendre, on pourrait croire que le fait de l’empêcher de me traiter de con fait de moi une personne toxique.
Sur ce, elle termine son message sur ces mots:
« Merci d’avoir été là! Je te souhaite une belle continuité! Malheureusement, comme je n’aime pas ce que je te fais ressentir (et que ça n’a jamais été mon intention), je mets fin à nos discussions. On s’est parlé de vive voix, tu as pu ressentir que je n’ai jamais eu de mauvaises intentions, mais tu continues de croire que j’en ai, à toujours me ramener ça.«
Il est plus simple pour elle de foutre notre relation en l’air que de s’abstenir de m’insulter. Et jamais elle ne va se remettre en question. Toujours, elle se qualifiera de bonne personne, sans malice ni intentions malveillantes. Je veux bien croire que c’est l’intention qui compte. Un enfant qui donne du chocolat à un chien ne le fait pas dans le but de le tuer. Il cherche à le rendre heureux. N’empêche qu’après ça, le chien est mort. Est-ce que ça lui donne le droit de continuer de donner du chocolat aux chiens ?
Est-ce que j’en demande trop ? Imaginons que j’aurais passé mon enfance à subir des agressions sexuelles d’un homme qui commençait toujours ses assauts en me disant « Bonjour ! » Et qu’à cause de ça, je ne puisse plus supporter que l’on me dise bonjour. Je pourrais comprendre que les gens auraient de la difficulté à respecter ma limite, puisque ce mot n’est ni une insulte ni une agression. En fait, ce serait à moi de suivre une thérapie, afin d’accepter d’entendre ce mot sans me sentir attaqué.
Mais ici, on parle du mot CON. Une insulte ! Je veux bien croire que dans un certain contexte, il peut être utilisé pour remplacer des mots comme drôle, amusant ou comique. Mais c’est justement ça, mon point : Pourquoi ne peut-elle pas remplacer le mot con par drôle, amusant ou comique ? Contrairement au mot bonjour, elle a le choix. Il y a plusieurs autres mots qui conviennent beaucoup mieux à ce qu’elle veut me dire lorsque je la fais rire. Mais sur lequel porte-t-elle obstinément son choix ? Sur celui qui peut blesser. Et ce, en toute connaissance de cause. Et elle refuse d’arrêter.
Dans les années 70, 80 et 90, j’ai utilisé à plusieurs reprises le mot-qui-commence-par-N. Ce n’était pas par racisme. Ça faisait juste partie de mon vocabulaire. En fait, pas juste du mien. Ne dit-on pas d’une personne vaillante qu’elle travaille comme un n**** ? Combien de fois a-t-on entendu Normand Brathwaite dire n**** à la radio ou à la télé ? En sa compagnie, lors d’un Bye-Bye de fin d’année, François Pérusse n’a-t-il pas parodié la chanson L’Aigle Noir en N**** Noir ? Du côté littéraire, le livre Les n***** blancs d’Amérique est considéré comme étant le meilleur document québécois sur les conditions de vie des années 1960. L’un des romans classiques d’Agatha Christie se nomme Dix petits n*****. Et que dire de Dany Laferrière, avec son roman devenu film, Comment faire l’amour avec un n**** sans se fatiguer. Et puisque l’on parle de littérature, n**** est le mot utilisé pour parler d’un ghost writer, c’est à dire personne qui rédige anonymement un livre qui sera publié sous le nom d’un autre auteur.
Malgré ça, on me dit que je ne dois plus utiliser ce mot parce que les gens concernés le considèrent comme une insulte. Est-ce que j’ai revendiqué mon droit de le dire quand même, en me justifiant du fait que ce mot étant un synonyme pour noir, ce n’est techniquement pas une insulte ? Me suis-je obstiné en disant que moi, personnellement, je n’ai jamais utilisé ce mot pour rabaisser ou blesser qui que ce soit ? Ben non ! Les individus concernés m’ont dit que pour eux, ce mot était malvenu. Alors j’ai tout simplement cessé de l’utiliser. Parce que je respecte leurs limites. Parce que c’est la chose décente à faire.
Alors en quoi serait-ce si difficile de faire pareil pour le mot con, qui EST une insulte ?
Je dois avouer que les derniers mots qu’elle m’a écrit ont fait naitre du remors en moi. Elle déplore que je la juge comme étant une mauvaise personne, ce qu’elle n’est pas. Avais-je vraiment raison ? Est-elle vraiment dans le tort ?
Et puis, j’ai considéré la chose objectivement :
Je revendique mon droit au respect.
Elle revendique son droit de me manquer de respect.
Alors finalement, est-ce une si mauvaise chose qu’elle ne fasse plus partie de ma vie ?
Cet article est au sujet de relations naissantes entre un homme et une femme, tous deux hétéros. Puisque je parle de mon expérience personnelle, cet article sera relaté d’un point de vue masculin. Mais je vous fais confiance, vous saurez adapter la chose à d’autres situations.
Comme vous le savez, depuis quelques temps, je suis de retour sur les apps et sites de rencontres. Et tout récemment, en l’espace de trois jours, j’ai annulé deux rencontres. Ce qui porte à trois le nombre de rendez-vous que j’ai eu à annuler en un mois. Et dans chacun de ces cas, si j’ai laissé tomber, c’était pour une seule et même raison : le manque de respect.
Loser s’écrit avec un seul O, loser !
Que me valait donc cette insulte totalement gratuite ? Cette femme connaissait l’existence de mon blog depuis quelques semaines. Et parmi les nombreux billets qu’elle y a lu, il y avait mon grand classique Autopsie du Loser. J’ai écrit ce billet en 2010, il y a 15 ans. Son origine remonte au début des années 90, lorsque je me suis mis à réfléchir sur tout ce qui n’allait pas chez moi, en me comparant aux winners, ou du moins aux non-losers. Il s’agit donc d’une longue auto-analyse qui s’est étendue sur une décennie complète. Rendu au 21e siècle, le loser en moi était mort. D’où le « Autopsie » du titre. Et c’est quelque chose que je dis très clairement à la fin du billet.
C’est en référence à ce billet que mon interlocutrice a décidé de me lancer un jugement de valeur. Mais elle l’a fait non pas en se basant sur celui que je suis aujourd’hui, mais plutôt sur celui que j’étais il y a plus de trente ans.
En plus, il a fallu que ce soit moi qui trouve la raison de son insulte.
Qu’est-ce que ce comportement dit au sujet de cette femme ? Dès le départ, voyons ce choix qu’elle a fait. Des 548 billets que l’on retrouve sur ce blog, celui auquel elle a choisi de faire référence, c’est celui où je décris le loser que j’étais autrefois. Et par autrefois je veux dire au siècle dernier. Littéralement !
Ensuite, si elle avait voulu me complimenter, ça aurait été simple. Il lui aurait suffi de dire « pour un ex-loser. » Ce qui aurait vraiment fait référence au sujet du billet. Mais non ! Comme tant d’autres, il était important pour elle de me manifester son mépris. Et surtout de s’en justifier.
Ce qu’elle me dit: Beau bonhomme. Ce qu’elle dit vraiment: Tu as une chance de te retrouver dans mon lit. Alors tu feras mieux d’accepter l’insulte qui va suivre.
Ce qu’elle me dit: Pour un Looser. Ce qu’elle dit vraiment: Ta seule valeur à mes yeux est dans ton physique. Alors si tu ne veux pas perdre ça aussi, sois beau et ta gueule.
Ce qu’elle me dit:C’est une blague. Ce qu’elle dit vraiment: Ce qui me fait rire, c’est de te rabaisser.
Ce qu’elle me dit: Je ne dirais pas ça si je le pensais. Ce qu’elle dit vraiment: J’essaye de te gaslighter de manière à toujours pouvoir rester floue sur mes intentions.
Ce qu’elle me dit: Je suis souvent 2e degré. Ce qu’elle dit vraiment: Je veux que tu acceptes sans broncher mes insultes présentes et futures. Et si jamais tu te sens insulté, alors c’est toi le cave, de ne pas comprendre que c’est du second degré.
Ce qu’elle me dit: Ce mot ne me serait jamais venu (en tête) sinon. Ce qu’elle dit vraiment: Que c’est de ma faute. Ce qui démontre qu’elle ne veut prendre aucune responsabilité pour ses faits, gestes et paroles. Au même titre qu’un agresseur sexuel qui va blâmer sa victime, en affirmant qu’elle s’habillait trop sexy, ce qui l’a provoqué à l’agresser.
Pourquoi certaines femmes agissent-elle ainsi ? D’où est-ce que ça vient, au juste, ce réflexe de manifester du mépris envers l’homme à qui elles démontrent ressentir de l’intérêt ? Un power trip ? La curiosité de voir à quel point le gars va accepter de se faire rabaisser et humilier, en échange d’une promesse vide de vagin à sa disposition ? Est-ce pour elles une manière de bien nous faire comprendre que dans le contexte des sites de rencontres, ce sont elles qui ont le beau jeu ? Pour nous, les gars hétéros, les propositions sexuelles sont rares comme l’or. Mais pour elles, c’est commun comme le gravier. Elles savent très bien que si l’homme ne tolère pas leur manque de respect, c’est lui et non pas elle qui aura de la difficulté à se trouver une autre partenaire. Ainsi, dès le départ, elles fixent le tarif. Le prix d’entrée entre ses cuisses, c’est l’humiliation, la soumission morale.
Et ça, c’est un prix que je considererai toujours comme étant trop élevé pour ma bourse.
Ce qui est ironique, c’est que lorsqu’elle a découvert mon blog, elle a dit qu’elle aurait de la difficulté à se sentir à l’aise en ma présence. Parce qu’elle ne pourra pas s’empêcher de se demander si j’analyse ses paroles et son attitude. Et que ça la porterait à vouloir se justifier sur tout. Plutôt étrange alors, qu’elle s’est ensuite comportée comme elle l’a fait.
Voyez avec quelle désinvolture elle accepte mon départ. Je refuse de me plier à ses règles de dominance ? Alors je suis expulsé du jeu. Ce qui en dit long au sujet de la valeur que je pouvais avoir à ses yeux.
On pourrait croire que mon analyse de chacune de ses phrases puisse être biaisée. Peut-être. N’empêche que ce n’est pas mon opinion qui parle. C’est mon expérience. Je pourrais donner des dizaines d’exemples, vécues de mon enfance jusqu’à mes 26 ans. Mais je vais me contenter d’une seule, la pire.
L’importance d’établir ses limites dès le départ. Au début de la décennie 90, je n’avais rien pour plaire aux filles. Ni du physique ni de la personnalité. Pauvre, maigre, laid, inéduqué, sans diplôme de secondaire V, donc sans avenir… Et une libido à tout casser.
La seule fille qui me donnait de l’attention, c’était pour se moquer, me rabaisser, m’insulter, m’humilier. Mais toujours elle le faisait sur le ton de la blague, avec le sourire, sous des prétentions d’amitié et de complicité. Au niveau du subconscient, le message était clair. Ou bien j’acceptais d’être mal accompagné. Ou bien je finirais ma vie seul.
Ça commence subtilement. Je fais une petite blague pour détendre l’atmosphère. Elle en rit, en disant « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » … Insulte, et aussi infantilisation. De la part d’une fille plus jeune que moi de 5 ans, rien de moins. Le tout dans la joie et la complicité pour bien m’imprégner de l’idée que ses paroles rabaissantes sont en fait un signe d’appréciation, pour la bonne humeur que je lui procure.
Un jour, je fais une petite erreur sans importance, genre oublier le lait sur la table après déjeuner. Sur un ton sarcastique, j’y ai droit. « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »
Au resto, au buffet chinois. Il y a une petite flaque par terre. J’y glisse et échappe mon assiette, qui se brise en répendant son contenu autour. Elle éclate de rire, en s’exclamant devant tous les clients : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »
Un jour, je me fais voler mon portefeuille, qui contenait l’argent du loyer. Elle m’engueule en ne manquant pas de commenter : « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! »
J’avais beau être désespéré, même moi j’avais mes limites, et elle était en train de les faire atteindre. Et elle a dû le deviner. Voilà pourquoi elle a lâché la pilule sans m’en parler, afin de me coincer dans la relation via paternité imposée. Nul doute que sa pensée envers moi était « Eh qu’y’est con, c’t’enfant-là ! » de voir que j’étais tombé dans un piège aussi grossier.
Et ceci fut une leçon que j’ai apprise à la dure. Au début d’une relation, les gens seront portés à te tester, histoire de voir jusqu’à quel point ils peuvent te manquer de respect. C’est vrai dans les relations intimes, et c’est tout aussi vrai dans les relations amicales, que dans les relations professionnelles. Voilà pourquoi il est important d’établir dès le départ, et ce de manière claire, les limites de ce que tu vas tolérer ou non. Il ne s’agit pas d’exploser au moindre petit signe qui puisse être interprété comme étant une injure. Réagir ainsi ne réussira qu’à te donner une image de fou furieux susceptible au max. Mais il y a moyen de juste dire « Non ! Désolé, ça c’est un commentaire rabaissant, et ça ne passe pas. »
Généralement, la personne fautive va se rétracter. Parfois en te faisant ses excuses. Mais plus souvent, ce sera en se justifiant comme quoi elle n’avait aucune intention malveillante. Hey, elle va peut-être réagir avec furie, en te traitant de susceptible. Peu importe ! Ne discute pas. À ce point-ci, l’important, c’est que le message soit passé. À partir de là, dans 90% des cas, la personne ne recommencera pas. Et ce, parce que tu as su établir dès le départ que tu n’es pas son chien, et que tu n’as pas à accepter d’être traité comme tel. Et surtout, tu l’as fait avant qu’elle prenne cette habitude avec toi.
À partir de ce moment-là, deux choses peuvent arriver.
La personne cesse de te manquer de respect. Ce qui est positif.
La personne sort de ta vie. Ce qui est positif.
Et si la personne reste dans ta vie, et persiste à te manquer de respect ? Il arrive parfois que la personne dise quelque chose qui t’offense,. Tu lui explique pourquoi ça t’offense. Elle dit qu’elle comprend, et jure de ne plus le refaire. Mais elle récidive. Ou pire, encore, elle le fait de manière juste assez subtile pour ne pas utiliser les mots qui te heurtent, mais qui te communiquent quand même l’idée offensante. Que faire dans ce temps-là ?
Ceci est le j’sais-plus-trop-combientième billet de la série (Més)aventures sur sites de rencontres.
Il y a trois semaines, le jour où j’ai terminé mon assignation pour mon travail en Gaspésie, j’ai changé mon adresse sur le site de rencontres MeetMeat, passant de Carleton en Gaspésie, à Baie-Comeau sur la Côte-Nord. Presque simultanément, deux femmes de Sept-Îles, Côte-Nord, m’écrivent. Aucune des deux n’a de photo de profil. La première se nomme Fanny. Je commence par lui dire que malheureusement, Sept-Îles est à deux heures trente de Baie-Comeau, et je mets ma limite à une heure. Elle est déçue. Elle tente de me faire changer d’idée en m’envoyant des selfies. Je constate que Fanny est une belle femme dans la quarantaine. Petite, blonde, mince, joli sourire. Finalement, je crois bien que je pourrais faire exception pour elle.
Ce soir-là, on passera des heures sur la messagerie de MeetMeat. Jusqu’au moment où, alors que l’on s’apprête à se quitter pour dormir, elle se sent assez en confiance avec moi pour que l’on échange nos adresses Messenger. On y jase encore quelques jours, mais je finis quand même par y renoncer.
MOI Tu es bien gentille mais ça ne marchera pas. 2h30 de route, ça reste deux fois et demie ma limite. FANNY Ah? Bon! C’est dommage. Mais je comprends
L’autre femme de Sept-Îles se nomme Brigitte. Je commence par lui dire la même chose qu’à Fanny, comme quoi Sept-Îles étant situé à 2h30 de chez moi, c’est un peu trop loin. Elle me répond qu’elle le pense aussi. Mais elle a aimé mon profil, donc elle a pris une chance. Sur ce, elle m’envoie des photos. Et il se trouve qu’elle aussi est une belle, mince et petite femme, celle-ci ayant les cheveux bruns légèrement frisés. Avec elle, je jase un peu, mais je finis par laisser laisse la conversation en suspens.
Trois semaines plus tard, lundi 12 mai. Voilà deux semaines que je suis installé à Baie-Comeau. Demain j’ai congé, et la météo annonce très ensoleillé avec quelques passages nuageux. Tant qu’à ne rien faire chez moi, et si je partais en exploration de la région ? Et tant qu’à avoir deux belles potentielles à Sept-Îles, pourquoi ne pas me rendre jusque-là ? En même temps, ça me permettrait de régler la situation ridicule que je vis depuis mon arrivée à Baie-Comeau, où il n’y a pas moyen de trouver un barbier sans prendre rendez-vous plusieurs semaines d’avance. Puisque je ne connais pas mon horaire plus que dix jours d’avance, je ne peux pas choisir une date. Peut-être qu’à Sept-Îles j’en trouverai un qui pourra me passer tout de suite. Et tant qu’à être là, j’ai plusieurs petits achats à faire. Aussi bien les faire sur place.
Je décide donc de faire comme Archie en me planifiant deux rendez-vous en même temps avec deux femmes différentes. À toutes les deux, j’envoie le même message.
MOI Bonjour à toi.
Eh oui, un revenant. Et un arrivant aussi. Voilà deux semaines que je suis à Baie-Comeau.Est-ce que je t’ai déjà dit que l’année dernière, j’ai failli être assigné à Sept-Îles ? J’avais laissé ma candidature, Mais je n’avais pas été pris car il y avait plus de candidats que de postes disponibles.
Étant donné que j’ai congé demain et qu’il est supposé faire nuageux quoique ensoleillé, j’ai décidé que je vais aller visiter la place. Baie-Comeau c’est bien, mais on en fait vite le tour. Tandis que Sept-Îles, c’est beaucoup plus grand. Je vais en profiter pour faire du magasinage de printemps. Et aussi voir si je peux trouver un barbier qui ne demande pas un rendez-vous.
Aucune obligation de rencontre, bien sûr. Je ne sais pas combien de temps je vais passer là demain. Mais je pourrais te faire signe à un moment donné vers la fin d’après-midi, pour voir si ça te tente et/ou si tu es disponible pour un petit café.
C’est Fanny, la petite blonde, qui me répond en premier.
FANNY Je suis contente que tu aimes Baie-Comeau. Il y a des activités à faire mais ce n’est pas toujours connu. Si tu aimes marcher genre randonnée il y a de beau sentier au Parc Nature de Pointe aux outardes. On y voit beaucoup d’oiseaux. Le boisé de la pointe St-Gilles est bien également. La Baie St-Pancrase. Il y a Attitude Nordique pour kayak de mer et activités. Et pour les restos, Uzumaki très bon. Et le Riviera à Chutes-aux-Outardes est excellent.
… Ok !
Je lui dis que je veux visiter Sept-Îles, et peut-être la rencontrer. Et elle me donne une liste d’activité à faire près de chez moi.
Traduction : Reste donc chez vous.
Brigitte la petite brunette, par contre, est beaucoup plus réceptive.
BRIGITTE Cool. Je finis de travailler à 15h30.
Ça ne peut pas être plus positif comme réponse.
Le lendemain matin, je me réveille vers 05h00. À 05h17, juste comme je prends mon téléphone, elle m’écrit.
BRIGITTE Bon matin à toi.
Cool ! Elle me relance dès l’aube. Voilà qui augure très bien. À moins que ce soit pour me dire que finalement elle ne soit pas disponible ?
BRIGITTE Aux Galeries Montagnaises de Sept-Îles, tu vas trouver un salon de coiffure. Sinon, je pense qu’il y a un barbier sur la rue Brochu, Chez Jimmy.
Wow ! Je suis allé à bien des rendez-vous dans ma vie, mais c’est la première fois qu’il y en a une qui prend l’initiative de me guider pour trouver ce que je cherche, et ce près de chez elle. C’est autre chose que la réponse de Fanny.
Ravi, je saute dans la douche. Puis, je me fais tout beau, je monte dans l’auto, et je pars en direction de Sept-Îles.
Tout le long du chemin que je découvre, je trouve le décor de toute beauté. Il est vrai que le soleil matinal contribue à l’améliorer. La grande quantité de conifères apporte beaucoup de vert, malgré l’absence des feuilles dans les arbres.
Alors que je m’arrête à moitié chemin pour faire le plein, je reçois un texto.
BRIGITTE Est-ce que tu es en route ?
Elle est vraiment charmante, de prendre sans cesse des nouvelles comme ça. On sent vraiment sa hâte de me rencontrer. On échange quelques messages. Elle m’envoie un selfie pris à l’extérieur. Je lui en envoie un à mon volant. En guise de réponse, elle envoie un émoticon animé qui a des cœurs à la place des yeux, et dont la bouche bouge de manière à dire « Wow ! »
Ça augure vraiment bien pour ce soir. Je reprends la route, tout heureux de me sentir autant désiré.
J’arrive aux Galeries Montagnaises de Sept-Îles. J’entre et j’y trouve aussitôt un petit salon de barbier. Il me prend immédiatement, et j’ai droit à une coupe bien faite et vite faite. En sortant, j’écris à Brigitte pour lui dire que j’ai enfin la coupe que je voulais, et je lui envoie des selfie. Qu’elle commente de coeurs.
Je fais mes autres achats sur place. Puis arrive 11H00. J’ai faim. Il y a justement un A&W pas loin. Ça fait des années que je n’en ai pas eu. Je m’y stationne, j’entre, je vais au comptoir, je passe ma commande, pour manger sur place. Je suis servi en un éclair. J’amène mon cabaret à une table et je m’y installe. Je prends mon téléphone, juste comme je reçois un message.
BRIGITTE Je suis libre pour le diner de 11h30 à 12h50. Veux-tu me rejoindre au Casse-Croute du Pêcheur ?
Je suis émerveillé. Elle a tellement hâte de me voir qu’elle ne peut même pas attendre après la fin de son travail.
Quand une femme exprime le désir de te rencontrer maintenant, si tu ne veux pas tout faire foirer, alors tu y vas right fucking now. C’est une leçon que j’ai apprise à la dure, entre autres l’année dernière avec Noémie, ma tatouée gothique de 25 ans. Je confirme à Brigitte que j’y serai. Mon A&W, ça sera mon souper, voilà tout. Je me relève et je retourne au comptoir avec mon cabaret pour demander au caissier s’il pourrait me mettre ça pour emporter SVP. Il me regarde d’un air méfiant.
« Vous ne voulez plus manger ici ? Quelque chose vous déplait dans notre salle à dîner ? »
Ça ne me tente pas vraiment de lui expliquer que je crains de mettre mon avenir sexuel en jeu en mangeant un hamburger-frites seul plutôt que des fruits de mer avec une amante potentielle. Je baratine donc comme quoi j’ai reçu un texto du travail disant que je dois y retourner immédiatement. Il me met le tout dans un sac, et je pars. Le temps de trouver l’autre resto sur Google Map, je reprends la route, tout souriant, en me disant que ça fera une amusante anecdote à raconter à nos futurs enfants.
Naah, je plaisante. Je suis vasectomisé.
Je me rends au Casse-Croute du Pêcheur et j’arrive en premier. Je vois son auto arriver et se stationner. On se reconnait, petit câlin, petit bisou. Elle est souriante et aussi belle que sur ses photos.
Quelques minutes plus tard, nous sommes à table. La conversation se passe très bien. On parle de nous, de notre travail, notre parcours de vie. Et finalement ce qui nous amène sur MeetMeat. Elle me dit que depuis son divorce, elle a renoncé au concept du couple. Maintenant, elle vit pour elle-même, et rencontre de temps en temps les hommes qui lui plaisent. Je constate que c’est à peu près semblable à moi, en inversant les sexes. Elle me parle de sa maison, et je constate que sa propriété et sa façon de vivre ressemble incroyablement à mes anciens buts de vie, avant que je lâche tout pour devenir travailleur nomade.
Le repas terminé, elle propose une balade sur le bord de la mer, pour le temps de pause qu’il lui reste. Nous sortons du resto. Juste comme nous foulons l’asphalte, un gars se dirige vers nous en souriant. Brigitte est surprise. Elle le reconnait. En souriant, elle va se jeter dans ses bras. Je constate que le gars a un look et un style un peu similaire au mien. À ceci près qu’il est plus jeune, plus grand et plus beau.
Il se penche pour lui murmurer quelque chose à l’oreille. Et c’est d’un ton surpris et ravi dans la voix qu’elle lui répond.
« Hein ? T’es-tu sérieux ? »
Puis, elle le quitte pour revenir vers moi, en lui disant un dernier truc.
« M’as te texter tantôt. »
Tandis que le gars entre au resto, Brigitte m’entraine vers le bord de l’eau, là où j’ai laissé mon auto. Elle m’explique :
« Ce gars-là, c’est un de mes amants. Je suis obsédée par lui en particulier depuis au moins un an. Mais il ne pouvait rien se passer de sérieux entre nous deux, à part le sexe, parce qu’il était en couple. Et là, il est venu ici parce qu’il savait que j’y viens souvent pour diner. Il vient tout juste de m’annoncer qu’il est célibataire. »
Ces mots font naître en moi un malaise. Je sens que ça augure mal. Ce sentiment se confirme alors qu’elle me fait un petit câlin et me dit :
« Bon et bien, bonne fin de séjour à Sept-Îles. »
…
Tu me fucking niaises ?
Je reste là, sur le parking, en totale aberration devant ce qui vient de se passer, en la regardant marcher en direction du restaurant, avant d’y entrer. Je reste figé sous le choc pendant une bonne minute, avant de remonter dans mon auto.
Par le passé, il m’est déjà arrivé qu’un plan de rencontre se fasse annuler parce qu’un gars plus intéressant que moi a entretemps surgi dans le décor. Mais je n’aurais jamais imaginé que je pouvais vivre cette situation pendant la rencontre. Et surtout pas par une femme qui avait passé toute la journée jusque-là à multiplier ses signes d’intérêt pour moi.
Elle était ma rencontre parfaite. Mais c’est lui qui était la sienne.
Le chemin du retour m’a semblé beaucoup moins charmant que celui du matin. Pour le reste de la journée, mon humeur était à l’image de mon souper, avec mon burger froid, mes frites molles qui avaient pris le goût du carton de son emballage, et de ma root beer tiède et flate.
Cinq heures de transport, $80 d’essence et $60 pour deux restaurants, en pure perte. Bon, ma coupe de cheveux et les autres achats, je ne les compte pas là-dedans. C’est quelque chose qui était prévu. Mais pour le reste, ça fait quand même $140 aux poubelles.
Mais bon, c’est la règle du jeu. Lorsque tu es un homme sur un site de rencontres dans lequel le ratio homme-femme est de 50 contre 1, il faut s’attendre à ce que la compétition soit féroce. Et surtout, qu’il y aura toujours un gars qui lui plaira plus que toi.
____________ ANNONCE. Suite à cette expérience, j’ai décidé de suivre les suggestion que je reçois parfois, et j’ai décidé de rédiger un livre qui va raconter mes expériences de rencontres les plus abracadabrantes. Son titre : L’Amour est dans le champ de patates. Ou : Les réalités du dating pour un homme dans la cinquantaine à l’ère des apps et sites de rencontres. Et c’est pour vous en offrir un extrait que j’ai rédigé ce billet.
Tel que j’en ai parlé il y a quelques semaines, je me suis inscrit sur un forum de rencontres. MeetMeat, de son nom fictif. J’y ai concocté un profil dans lequel je présente une parodie de tous les clichés que l’on retrouve dans les profils masculins de ce genre de site. Ceci m’attire au moins deux messages privés par semaine, de femmes qui me félicitent pour mon humour. Parfois ça ne va pas plus loin. Et parfois, la conversation se prolonge et va même déboucher sur une rencontre.
Je venais justement de raconter sur le forum une histoire de rencontre dans laquelle rien ne s’était passé comme prévu. Cette anecdote a attiré la curiosité d’une femme à mon sujet.
L’autocorrecteur a encore frappé. Je voulais dire en mâle typique. Mais qu’importe. Je lui ai envoyé cette image :
En attendant sa réaction, je vais jeter un oeil à son profil. Son texte de présentation est bien écrit. De courts paragraphes, qui parlent d’elle, de ses désirs, ses attentes, ses espoirs, sa philosophie. Je lui fait part de mes impressions dès que le dialogue reprend.
Cette dernière réplique me fait l’effet d’une gifle. Et pour cause : Il y a deux mois, j’ai justement posté ici un billet qui s’intitule « Hostie qu’t’es con ! » ou: Le Red Flag qui ne trompe jamais. J’y démontre qu’à chaque fois que j’ai eu une personne dans mon entourage qui m’a traité de con de façon joyeuse et en riant, dans 100% des cas, cette personne était condescendante, rabaissante, et avait comme opinion de moi que je lui étais inférieur. Chose qu’elle démontrait en ne m’accordant aucune crédibilité et encore moins de respect.
Et c’est quelque chose que cette femme me démontre déjà avec sa tentative de gaslighting, en essayant de me convaincre que ses insultes sont des compliments. Un comportement que l’on retrouve chez ceux qui cherchent à te manipuler à accepter leurs remarques insultantes. Ça signifie que si je laisse passer celle-là, ça n’arrêtera pas. D’ailleurs, j’ai assez d’expérience avec ce genre de personne pour savoir d’avance que je perdrais mon temps à lui demander respect. Les gens ne changent jamais, surtout quand il s’agit de leurs défauts.
Avec un petit soupir résigné, je choisis de régler le problème sans tarder en lui claquant la porte au nez. Non sans d’abord lui faire la leçon au sujet de sa personnalité merdique.
Sur MeetMeat, on ne peut pas partager de lien. Alors je lui ai fait une capture d’écran du début de mon article, avant de la lui ai envoyer.
Il s’agit d’un seul moment de panique pour que « le Français qui est important pour elle » se fasse automatiquement négliger.
Il est tellement naturel chez ces gens-là de descendre les autres, qu’ils deviennent désemparés dès qu’on leur fait remarquer que c’est un comportement inacceptable. Que ce soit de la mauvaise foi ou de la sincère naïveté, sa réponse en est presque attendrissante.
Je dis bien « presque ! »
La langue française contient déjà assez de mots, tels drôle, amusant, cocasse, etc, qui auraient parfaitement convenu à la situation. Mais elle a porté son choix sur un mot qui est reconnu et utilisé comme insulte méprisante dans toute la Francophonie planétaire. Sa tentative de justification, comme quoi on ne peut pas savoir sur quel ton une remarque est dite lorsqu’elle est sous forme de texte, ça n’a aucune pertinence. Car, que ce soit dit en riant ou bien que ce soit dit sérieusement, ça ne change rien au fait qu’elle considère que je suis un con, qu’elle veut que je le sache, et qu’elle tient à ce que je l’accepte avec le sourire.
D’ailleurs, si on pousse l’analyse plus loin, on constate un détail important. Sur le forum, il y a des milliers de messages. Des gens qui parlent de leurs goûts. De leur travail. D’aventures hors de l’ordinaire. De réussites et de victoires. Or, laquelle de ces anecdotes a attiré son attention au point de faire naître en elle le désir de contacter son auteur pour le draguer? C’est celle dans lequel j’ai vécu une situation qui me rendait loser. Lorsque l’on constate ceci, on comprends mieux le plaisir qu’elle démontrait en me traitait de con. Parce qu’elle voulait un loser. Le genre de gars qui va accepter de se faire moquer et rabaisser, en échange d’un peu d’attention féminine. Ou, pour reprendre ses paroles, un très gentil con. Voilà qui en dit long sur sa personnalité. Et ça n’en dit rien de bon.
Et bien moi aussi j’ai quelque chose à lui faire savoir, au sujet d’être con.
Et dire que je venais tout juste de la complimenter sur sa bonne éducation et son intelligence. Comme quoi des fois, il ne faut pas se fier à la première impression que l’on puisse avoir de quelqu’un.