Des formules comme Quand on veut, on peut, ou bien La vie est ce que l’on en fait sont supposés être des outils de motivations avant et pendant que l’on entreprend un projet. Hélas, c’est surtout utilisé par les autres afin de nous rabaisser, et ce après que le projet se soit soldé par un échec. Dans ce temps-là, ils vous disent qu’« on n’a qu’à ne pas se laisser arrêter par cet obstacle » ou alors qu’« il n’y a qu’à le contourner ».
Eh bien moi, je n’ai qu’une chose à répondre à ça, et c’est Bullshit!
Petite dose de réalité: Prétendre que chacun est la seule et unique cause de sa propre réussite ou son propre échec, c’est aussi irréaliste que stupide.
Prenons, comme exemple, quelqu’un qui a réussi dans la vie: François Pérusse. Pour ses capsules d’humour, il fait tout: Le texte, les différentes voix, la musique, les effets sonores, le mixage et l’enregistrement. Vous direz que son succès, il ne le doit à personne parce que lui seul a tout fait de A à Z? Désolé mais non, c’est une erreur. Si aucun dirigeant de maison de disque n’avait voulu de son produit, tous ses efforts et tout son travail lui auraient valu un beau zéro. Le plus qu’il pouvait faire, c’était d’essayer de rendre son produit le plus attrayant possible. Là s’arrêtait sa responsabilité sur son succès. Le reste dépendait des autre.
Quant à sa carrière d’auteur de capsules humoristiques, ce n’est pas comme s’il l’avait planifiée d’avance. Ça lui est tombé dessus par hasard, comme on peut le voir sur sa page de Wikipédia: « En 1990, il réalise une publicité pour l’album Sauvez mon âme de Luc De Larochellière. Cette capsule publicitaire humoristique suggère que le disque de De Larochellière permet d’entendre, si on le fait jouer à l’envers, des messages subliminaux diaboliques : cela attire l’attention de la station CKOI-FM qui l’embauche pour créer ses 2 minutes du peuple. »
C’est bien beau, la philosophie de la pensée positive et le concept comme quoi chacun est le seul et unique maître de son destin afin d’expliquer les échecs. C’est bien beau les théories comme quoi on n’a qu’à ne pas se laisser arrêter par les obstacles, et qu’il s’agit tout simplement de les contourner. Mais si on lâchait un peu les théories philosophiques et qu’on parlait un peu du concret, hm? Si on parlait de faits vécus?
FAIT VÉCU 1 : Mes efforts pour être embauché au gym. À l’entrevue, on m’apprend que certains cours de formation se donnent au cégep. Or, à cause que mon ex m’a fait abandonner le cégep une fois de trop il y a 15 ans, je n’ai plus le droit de m’y réinscrire. Comment est-ce que je pourrais « ne pas me laisser arrêter par ça » ou bien « contourner cet obstacle »?
FAIT VÉCU 2 : L’armée, quand je me suis enrôlé comme steward dans les marines, un poste difficile à obtenir parce que rare. Ils ne prennent pas les gens sous probation, ce que j’étais à cause que mon ex m’a trainé en cour. Ensuite c’est 3 ans d’attente avant d’avoir le droit de me réinscrire. Comment est-ce que je pourrais « ne pas me laisser arrêter par ça » ou bien « contourner cet obstacle »?
FAIT VÉCU 3 : Il y a quelques semaines, ma blonde m’a fait comprendre que mon projet de livre pour enfant ne pourra pas se produire parce que l’auteur n’a pas le droit d’illustrer son propre texte. Eh non, à cause de certaines lois qui protègent les illustrateurs, il doit être dessiné par un dessinateur à l’emploi de l’éditeur. Or, pour être illustrateur, il faut être membre de Illustrations Québec, ce qui coûte de $183.96 à $344.93. Et payer ces frais qui dépassnt largement tout profit que je ferais dans les ventes ne garantit en rien que je serai embauché par l’éditeur, et encore moins que je sois assigné à illustrer mon propre livre. Comment est-ce que je pourrais « ne pas me laisser arrêter par ça » ou bien « contourner cet obstacle »?
FAIT VÉCU 4 : Je n’ai rien pour entreprendre une grande carrière? Ok, je me résigne: Je viens d’appliquer pour une job au salaire minimum au Rona de mon quartier. Je me suis fait refaire le même coup qu’au PFK l’an passée, c’est à dire me faire dire par le gérant que mon CV démontre que j’ai trop de potentiel pour le perdre dans ce genre de job, donc qu’il ne me rendrait pas service de m’embaucher. Comment est-ce que je pourrais « ne pas me laisser arrêter par ça » ou bien « contourner cet obstacle »?
FAIT VÉCU 5 : D’accord, être embauché, ça dépend des autres. Alors je choisis une activité dans lequel je suis le seul maître de ma réussite: M’entraîner à la course dans le but de courir le marathon: Après cinq mois d’entraînement, j’ai développé une fasciite plantaire, ce qui limite désormais, et pour le reste de ma vie, le temps que je dois passer debout. Un handicap permanent qui m’empêche de courir à tout jamais. Comment est-ce que je pourrais « ne pas me laisser arrêter par ça » ou bien « contourner cet obstacle »?
Je pourrais continuer longtemps comme ça, j’ai des douzaines d’exemples. Alors allez-y, expliquez-moi comment je peux «ne pas laisser» mon ex me causer des problèmes avec la loi, «ne pas laisser» les règlements de l’armée m’empêcher de m’enrôler, «ne pas laisser» un éditeur refuser de me publier puisque j’illustre mes propres histoires, «ne pas laisser» un Rona refuser de m’embaucher, «ne pas laisser» un handicap physique se développer?
Donc, désolé pour tous les bien-pensants qui nous font la morale avec leur réponse universelle comme quoi tout est de notre responsabilité, mais non, les échecs ne s’expliquent pas tous par une seule et unique raison. La réalité, c’est que ça peut être dû à une, deux ou bien les trois raisons suivantes.
Les trois raisons possibles de l’échec:
- Ta propre faute: Un abandon, de mauvaise décisions, de la négligence, une gaffe, créer des tensions, avoir choisi un projet irréaliste ou hors de sa portée, etc. Consciemment ou non, beaucoup de gens se sabotent eux-mêmes.
- La faute des autres: Il est très rare que l’on n’ait à compter sur personne d’autres que nous-mêmes pour réussir. Et quand celui qui a le pouvoir d’en faire une réussite ou un échec décide que ce sera un échec, alors rien à faire, ce sera un échec. Et ça, c’est sans compter ceux qui vont délibérément te saboter.
- Le hasard. Il arrive que des hasards malheureux et imprévus se produisent et ont comme conséquence de saboter ton projet. Une panne. Un problème de santé. Un accident. Ce sont des choses qui arrivent sans que rien ni personne ne puissent les prévenir, les contrôler ou les contourner.
Parce que quand on commence à croire que tout ce qui nous arrive, sans aucune exception, est toujours de notre faute, on finit par perdre contact avec la réalité. Comme tous ceux qui sont d’accord avec le livre Le Secret lorsque celui-ci affirme que si vous recevez des factures d’électricité, de téléphone, de câble, de loyer et de carte de crédit, ce n’est pas parce que vous avez l’électricité, le téléphone, le câble, un loyer et une carte de crédit, mais bien parce que votre imagination fait surgir ces factures de nulle part. Voyez plutôt:
Vous en voulez, une formule à la fois réaliste et non-pessimiste au sujet de la réussite ou de l’échec d’un projet que l’on entreprend? La voici: Essayer, c’est réussir ou bien échouer. Ne pas essayer, c’est échouer.
Et ça, c’est tout ce que l’on peut se permettre d’affirmer à ce sujet.
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