L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. 2e partie : Pourquoi ne sont-elles ni claires ni directes?

Le consentement de la femme a toujours été extrêmement important pour moi.  Et il faut que celui-ci soit clair, sans le moindre doute.  Il y a quatre raisons pour ça.

  1. Dans ma jeunesse, j’avais de la difficulté à plaire aux filles.  Il serait donc contreproductif d’agir de manière à leur déplaire.  Si je les drague sans leur consentement, ce serait déplaisant pour elle.
  2. Dans ma jeunesse, j’avais une libido à tout casser.  Si je mets de la pression sur une fille pour la forcer à avoir du sexe, ça va lui ôter envie d’en avoir.  Du moins, avec moi.  Étant donné que je désire avoir une partenaire qui adorerait baiser avec moi, agir ainsi serait contreproductif.   
  3. J’étais un Nice Guy.  Et un Nice Guy, ça tient à sa réputation de gentil garçon.  On n’obtient pas une réputation de gentil et de respectueux si on ne respecte pas les filles dans leurs limites.  Au contraire, ça nous donne une réputation qui fait fuir les filles.  Ce qui est contreproductif. 
  4. Il est souvent impossible de faire la différence entre une résistance de principe (fille qui désire que tu insistes pour la draguer), et une résistance sincère (fille qui ne veut absolument pas que tu la dragues).  Ainsi, chaque fois que je drague, je m’expose à la possibilité que la fille voit mon approche comme étant une agression. Non seulement est-ce contreproductif, c’est aussi négatif pour elle que pour moi.

Dans de telles conditions, vous comprendrez pourquoi j’ai toujours été extrêmement prudent lorsque j’étais dans une situation nébuleuse.  Je suis le parfait représentant du proverbe « Dans le doute, abstiens-toi. »   Voilà pourquoi j’ai si souvent laissé passer des opportunités d’intimité avec celles qui se contentaient de « montrer des signes » et de « passer des messages subtils » plutôt que de m’exprimer clairement leurs désirs en parole ou en geste. 

Laissez-moi vous résumer un billet que j’ai écrit ici il y a quelques années.

Daniella
J’ai 19 ans.  Un soir, une amie platonique anglophone que je n’avais pas vu depuis environs un an m’appelle.  On passe une bonne heure à jaser joyeusement de tout et de rien.  Puis, elle me dit : « Est-ce que tu voudrais venir passer la nuit chez moi, en ami ? »  J’accepte et me rend chez elle.  On jase jusqu’à ce que l’heure tardive et la fatigue nous incite à nous coucher.  Elle m’invite à dormir dans son lit avec elle.  Puis elle m’invite à lui donner un bisou de bonne nuit, ce que je fais, sur sa joue.  Puis elle me suggère de dormir en cuillère avec elle, ce que je fais.

Tout autre gars y aurait vu une invitation au sexe.  Pas moi !  Elle a pris la peine de me dire qu’elle m’invitait en tant qu’ami.  Et puisque j’ai un respect sans failles pour les limites des femmes, je me le tiens pour dit. D’ailleurs, je n’ai jamais eu la moindre arrière-pensée sur ses intentions envers moi.

Voilà pourquoi je suis extrêmement confus lorsqu’elle se lève en furie, allume les lumières et me dit (en anglais) « Pourquoi penses-tu que je t’ai demandé de venir ici ? »  La seule chose qui me vient en tête pour expliquer sa réaction et ses paroles, c’est que j’ai probablement dû avoir un geste ou une parole déplacée.  Mais si c’est le cas, je ne m’en suis nullement rendu compte.  Je tente de la rassurer en lui disant que, puisqu’elle m’a dit qu’elle m’invitait à passer la nuit en ami, alors je n’ai jamais eu l’intention d’agir autrement qu’en ami avec elle.  Après m’avoir écouté, elle reste silencieuse quelques secondes.  Puis, elle me tend les bras.  Je l’approche donc et lui donne un câlin.  Et lorsqu’elle me teste en me disant « Kiss me ! », je suis fier de lui montrer que oui, je respecte ses limites, en l’embrassant sur le front.

Elle soupire.  Me lâche.  Retourne au lit sans me regarder et sans mot dire.  Je la rejoins et m’endors aussitôt.  Et le lendemain, de notre réveil à mon départ, c’est à peine si elle me parle ou regarde dans la direction.  On ne se verra plus jamais.

Aujourd’hui, avec l’expérience, je vois clairement ce qui s’est vraiment passé.

  • Elle avait envie de baiser, et apparemment j’étais un candidat potentiel sur sa liste.
  • Puisqu’elle a envie de moi, elle applique la convention sociale du « Si tu viens, tu couches » en m’invitant à passer la nuit.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle ajoute « en tant qu’ami » à son invitation.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à dormir dans son lit avec elle.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à l’embrasser.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à coller mon corps contre le sien.
  • Après avoir entendu mes explications et excuses, elle a compris que j’étais trop honnête et/ou trop naïf pour comprendre que ses intentions envers moi étaient sexuelles depuis le début.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle m’invite du geste à la prendre dans mes bras.
  • Et, probablement parce qu’elle voyait bien que ça n’irait nulle part entre nous si elle n’était pas un peu plus directe, elle me demande de l’embrasser.
  • En voyant que même là, je ne comprenais pas et/ou je m’obstinais à rester dans la friendzone, elle a jeté l’éponge.  C’est fort déçue, et probablement très humiliée, qu’elle s’est couchée, frustrée sexuellement, et refroidie sur mon cas à tout jamais

Dans cette liste, je parle de la convention sociale du Si tu viens, tu couches.  Cette règle non-écrite-et-non-dite peut se décrire ainsi : inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe.  Et dire oui, c’est dire oui au sexe.  Instinctivement, la majorité des femmes connaissent cette règle, et l’appliquent.

Ceci dit, aucune des expériences désagréables que Danielle a vécu de ma part ce soir-là ne serait arrivée si elle m’avait fait part de ses envies clairement, en paroles et/ou en gestes.  Malheureusement, à quelques rares exception près, aucune femme ne va oser le faire.  Il y a trois raisons pour ça.  Tel que mentionné dans la liste…

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme d’exprimer clairement son désir pour un homme.
S’il est normal pour un homme de ressentir du désir sexuel, et qu’il est acceptable socialement pour lui de draguer dans le but de l’assouvir, il n’en va pas de même pour la femme.  Si elle a envie de sexe et qu’elle l’exprime clairement, alors elle est une salope.   Mais si elle ne démontre que peu d’intérêt pour le sexe, alors elle est une frigide et une coincée.  Sans oublier que dans la majorité des cas, une femme qui drague ouvertement, ça fait peur aux hommes. Comment voulez-vous qu’une femme sache sur quel pied danser face à un tel paradoxe social ? 

Ainsi, lorsqu’une femme décide de s’offrir sexuellement, certaines d’entre elles vont avoir le réflexe de tenter de cacher dès le départ leurs intentions véritables. Comme Daniella qui m’invite à passer la nuit chez elle, en précisant qu’elle m’invite en tant qu’ami.  Ou Océane, dont je parlerai dans mon prochain billet, qui entre chez moi à 19h en me disant qu’elle doit partir à 21h pour faire un devoir important. 

Puisqu’il est mal vu pour elle de draguer l’homme qu’elle désire, la femme n’a plus qu’une option : elle doit manipuler cet homme afin qu’il ressente du désir pour elle, de manière à ce que ce soit lui qui prenne l’initiative d’amorcer la relation avec elle.  Comme l’a fait Daniella en m’invitant dans son lit, à l’embrasser et à la coller.

Oui, c’est sûr qu’elle aurait pu me dire clairement et directement qu’elle avait envie que l’on baise ensemble.  Mais si elle l’avait fait, elle savait qu’elle s’exposerait à la possibilité que je la repousse tout aussi clairement et directement.  Et ça, toute femme veut l’éviter, car…

RAISON 2 : Les femmes ont encore plus peur du rejet que les hommes.
L’homme propose, la femme dispose, que dit le proverbe.  Dans notre culture, la drague est un comportement que l’on attribue surtout à l’homme.  La femme est le prix, et les hommes sont les candidats qui cherchent à l’obtenir.  Dans ces conditions, il est normal pour un homme de subir de nombreux revers en se faisant repousser par la majorité de celles qu’il désire. Pour une femme, par contre, ça l’est beaucoup moins.

Bien que le rôle social de « prix que tous les hommes cherchent à obtenir » est limitant et misogyne, il reste que la majorité des femmes comprennent que telle est la règle du jeu. Et bon nombre d’entre elles acceptent de s’y plier. 

À cause de son statut de prix convoité, aucune femme ne s’attend à être rejetée.  Alors lorsqu’elle l’est, ça l’atteint au plus profond de son orgueil.  Pensez donc !  Les hommes sont tous supposés être des fous du sexe contrôlés par leurs queues, qui baiseraient n’importe quelle femme.  Alors si une femme s’offre sexuellement à un homme, et que celui-ci ne répond pas positivement, c’est comme s’il lui disait : « Je baiserais n’importe qui, SAUF TOI ! »  La femme repoussée a donc de quoi se taper une sérieuse remise en question.  Elle va passer par toute une gamme d’émotions négatives.  Sentiment d’être insultée.  Colère.  Sentiment profond d’être inadéquate. Questionnement sur ce qui ne va pas chez elle.  Tristesse.  Atteinte dans sa valeur personnelle.  Humiliation.  Déprime.  Il n’est donc pas étonnant que dans la pièce The Mourning Bride qui date de 1697, l’auteur William Congreve a écrit une phrase qui est venue jusqu’à nous: L’enfer n’a pas de furie qui équivaut à celle d’une femme dédaignée.

Afin d’épargner son orgueil et son estime de soi, la femme doit éviter de se mettre en situation de possibilité d’être rejetée.  Pour ce faire, elle doit cacher ses intentions véritables, en n’étant jamais claire.  En gardant la situation nébuleuse, ça lui laisse une porte de sortie si jamais l’homme ne répond pas positivement. Elle pourra alors (se) prétendre ne jamais l’avoir désiré.  Et mieux encore : Si l’homme répond positivement, mais qu’il ne lui plait pas au final, elle aura toujours l’option de le repousser en lui disant qu’il se trompe, qu’il a mal interprété les faits, gestes et paroles qu’elle a eues envers lui.

Mais la meilleure raison pourquoi elle ne dit pas clairement ce qu’elle veut est la…

RAISON 3 : Lorsque la femme s’offre passivement à l’homme, c’est parce qu’elle désire que ce soit LUI qui prenne le contrôle de la situation. Pas le contraire.
Voilà pourquoi il est totalement inutile de demander à une femme d’être claire et directe. Car si elle dit à l’homme ce qu’elle veut, ça en revient à lui dicter ses désirs, ce qui est l’équivalent de prendre le contrôle. Et quand une femme se contente de « donner des signes » et « passer des messages subtils », ce n’est certainement pas parce qu’elle a envie de prendre les rennes. Elle ne veut pas conduire. Elle veut un chauffeur.

Et voilà pourquoi, en voyant que notre rencontre se déroulait bien, elles ont fini par me donner des signes de soumission, s’offrant à moi en tant que proie, dans le but de provoquer le prédateur sexuel en moi.

Alors pourquoi n’en ai-je pas profité?
Il est vrai que c’est le genre de truc qui aurait fonctionné avec 99.999999999999999999% des hommes hétéros.  Mais pas avec moi.  Car le problème, c’est que je n’ai jamais eu l’ADN du prédateur sexuel.  Et j’ai toujours eu cette (mauvaise) habitude de prendre au pied de la lettre ce que dit une femme, sans jamais tenter d’y voir un sens caché.  Et à cause de ma grande phobie d’être accusé de ne pas avoir obtenu le consentement, j’ai toujours été respectueux de leurs limites, et ce à l’extrême.  Danielle m’a invité en tant qu’ami ?  Alors je ne me comporte qu’en ami.  Océane me dit que le toucher n’est qu’un comportement amical et rien de plus, et qu’elle doit partir à 21h ?  Alors je n’interprète ses toucher que comme des signes d’amitié, et je la fous à la porte peu après 21h.

Mais ça, c’est juste moi. Du moins, c’était moi. J’aime croire que je ne suis plus aussi naïf que dans ma trop sage jeunesse. Mais les vieux réflexes innés ont a vie dure, comme on le verra dans le prochain billet.

BIENTÔT : 3e partie, Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague?

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Quelques liens vers des billets qui ont été mentionnés dans ce texte.

Daniella, ou en ami seulement.
La convention sociale du « Si tu viens, tu couches »
30 raisons d’avoir peur de la femme qui drague.
La résistance de principe et la nécessité de la respecter.

Une réflexion au sujet de « L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. 2e partie : Pourquoi ne sont-elles ni claires ni directes? »

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