Le négatif, le positif, l’illusionniste et le réaliste 

Lorsqu’il s’agit de faire face aux problèmes, la personnalité des gens se divise en quatre catégories. 

Le négatif va regarder les faits. Il va les accepter tel quel, en tant que fatalité. Et il ne fera aucun effort pour changer ces faits, ni pour tenter d’améliorer les choses. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une cause perdue.

Le positif refusera de voir les faits comme étant quelque chose de négatif. Il ne fera aucun effort pour changer ces faits, ni pour tenter d’améliorer les choses. Il va tout simplement faire preuve de mauvaise foi constante en niant la problématique, affirmant plutôt qu’il s’agit de quelque chose de positif, de pertinent, voire même de nécessaire.

L’illusionniste va regarder les faits. Il refusera de les accepter. Il tentera d’améliorer les choses, mais sans pour autant y mettre l’effort requis. À la place, il va tricher, maquiller, arranger, mentir, dissimuler, prendre tous les raccourcis imaginables pour donner l’illusion aux autres, mais surtout à lui-même, que les choses s’améliorent. Ce qui va immanquablement lui ajouter de nouveaux problèmes. 

Le réaliste va regarder les faits. Il fera appel à sa logique afin de juger chaque chose avec objectivité et réalisme. Il a la capacité de voir lesquels de ces faits qui doivent être modifiés, améliorés, voire éliminés, et quels autres ne peuvent aucunement changer. Il va s’attaquer à la racine du problème. Il mettra le temps et l’effort requis afin d’atteindre ses objectifs.  

Le réaliste est la personnification vivante de cette phrase du philosophe Marcus Aurelius «Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.»  Aussi connue en tant que prière de la sérénité : « Mon Dieu, donne moi la force d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence. »

Puisque je me considère comme étant un réaliste, cette école de pensée rejoint ma propre formule gagnante : Courage, ténacité, sagesse. Le courage d’entreprendre quelque chose. La ténacité d’y mettre un effort à long terme. Et la sagesse de voir, à tout moment, si cet objectif est toujours viable ou non. Car parfois les faits changent en cours de route, ce qui demande une capacité d’adaptation afin de modifier nos objectifs et la manière de les atteindre, si c’est encore possible. 

L’une des plus grandes sources de déception chez un réaliste, c’est de constater qu’il sera toujours entouré de gens négatifs, positifs et illusionnistes. Trois catégories de gens qui non seulement ne font rien pour améliorer leur sort, ils seront toujours là pour donner de mauvais conseils aux autres. 

Exemple de mauvais conseils : Un jour, le réaliste constate qu’en prenant de l’âge, il prend aussi du ventre et il perd du souffle et de la force. Il reconnait les faits, comme quoi il s’est négligé au niveau santé et physique. Il n’aime pas les conséquences que cette négligence lui a apporté. Pour être de nouveau bien avec lui-même, il doit perdre de la masse de gras, prendre de la masse musculaire, et travailler son système cardiovasculaire. Il s’y met donc : Gym, poids, haltères, course, vélo, meilleure alimentation et diminution des portions. À partir de là… 

  • Le négatif va lui dire que ça ne sert à rien. Que l’on est tel que la nature nous a fait. Qu’il faut s’accepter tel que l’on est.  
  • Le positif va lui dire que tout est dans sa tête. Qu’il n’est pas gros du tout. Et qu’il devrait se mettre au principe du Body Positivity en refusant de plier aux normes sociales en matière de santé, en prétendant que son corps est déjà parfait tel qu’il est. 
  • L’illusionniste lui suggérera plutôt quelques solutions alternatives parfois coûteuses: Gaine, corset, liposuccion, implants, botox, etc. Des options qui ne règlent pas du tout le problème réel (oisiveté, mauvaise alimentation) mais qui en donnent l’illusion. Encore faut-il que ça donne les résultats escomptés, ce qui n’est pas du tout garanti. En plus d’ajouter d’autres genres de problèmes. 

Le problème avec le négatif, le positif et l’illusionniste, c’est qu’ils sont incapables de faire la part des choses. Pour eux, tout va dans le même panier. Chez le négatif, chaque problème est insurmontable. Chez le positif, chaque problème est nié. Chez l’illusionniste, chaque problème est dissimulé. À l’opposé, le réaliste va trouver le problème, reconnaître son existence, et l’étudier à fond pour voir s’il y a moyen de le régler. Et si oui, il fera ce qu’il a à faire pour y parvenir.

Ce qui fait qu’au bout du compte, chez le réaliste, le problème finit par disparaitre. Tandis que chez le négatif, le positif et l’illusionniste, le problème perdure éternellement.

Mes lecteurs de longue date savent que j’ai passé la majorité de ma vie adulte à me battre contre l’embonpoint. Je sais ce que j’ai à faire pour perdre du poids, et je l’ai appliqué souvent. En général, il ne me faut que trois à quatre mois pour atteindre cet objectif. Je m’y maintiens pour une période allant de quelques mois à quelques années. Puis, peu à peu, sans trop m’en rendre compte, mon naturel revient et mon poids remonte. 

Cependant, ce que je ne crois pas vous avoir déjà avoué, c’est que toute ma vie, j’ai rêvé posséder un corps plus athlétique et musclé que la moyenne. J’ai eu à faire face à plusieurs obstacles qui m’en ont empêché ou qui ont ralenti mes progrès : La génétique qui m’a fait chétif. La râclée que m’a donnée mon père lorsque j’avais sept ans, me brisant un fémur et deux vertèbres, déformant mon physique assez pour m’handicaper au point de ne pouvoir pratiquer aucun sport dans ma jeunesse. Les conjointes qui jettent, donnent, brisent, mon équipement de gym, de peur que si je deviens plus sexy, je les quitte pour des femmes plus sexy. La pauvreté qui m’a empêché pendant de nombreuses années de me payer le gym. L’ignorance de quels exercices choisir et la bonne façon de les faire. Et surtout, mon propre découragement. Par exemple, à de nombreuses reprises, ma mise en forme était un plan en deux parties. La première partie était de perdre du gras. Et la seconde partie était d’ensuite prendre du muscle. Or, à chaque fois que j’avais atteint mon premier but au bout de trois ou quatre mois, je n’avais plus tellement envie de repartir à zéro et à donner de nouveaux efforts dans un nouveau programme, cette fois d’exercices musculaires. 

Suite à mon dernier embonpoint, j’ai regardé le problème de manière réaliste et j’ai trouvé la solution: inverser ma méthode. Cette fois, j’allais commencer par prendre du muscle. Ensuite, je ferai fondre ma graisse pour les voir.

De nos jours, pas besoin de se payer un entraineur privé pour connaitre la bonne façon de s’exercer, Youtube regorge de tutoriels gratuits. J’ai fait mes recherches et je me suis créé un nouveau programme. Depuis décembre dernier, c’est à dire depuis les sept derniers mois, je mets le focus sur le gain musculaire. Bonus inattendu : l’exercice musculaire brûle aussi du gras. Ce qui fait que dans cinq mois, lorsque je cesserai la musculation (anaérobie) pour commencer le cardio (aérobie), une bonne partie de mon travail sera déjà accompli. 

Le 21 juillet dernier, j’ai eu 55 ans. Bien que je sois encore très loin d’avoir un physique de compétition, ça ne change rien au fait que je suis en ce moment dans la meilleure forme physique de ma vie jusqu’à maintenant. 

Mon corps est encore bien imparfait puisqu’il n’est, à ce point-ci, qu’un projet en cours de réalisation. J’ai toujours du gras à la taille et je suis encore loin de mon objectif musculaire. Mais je suis sur la bonne voie et je ne compte pas m’arrêter là. Je sais ce que j’ai à faire. Et j’ai la volonté de le faire 

Deadlift / Soulevé de terre, avec un poids de 200 lb / 91 kg + la barre

Pendant ce temps, parmi les négatifs, les positifs et les illusionnistes que j’ai côtoyé durant toute ma vie, et qui eux aussi rêvaient du physique parfait, aucun d’entre eux n’a atteint mon niveau de forme, de force et de résistance. Et de ceux qui sont autour de mon âge, plus de la moitié ont maintenant des problèmes d’articulations, de cholestérol, de pression, de cœur, de diabète…  

Dans ce billet, je ne donne que la santé et le physique comme exemple. Mais lorsque l’on a une approche toute aussi réaliste pour l’éducation, le travail, les finances, les habitudes, la personnalité, les amours, etc, tout ne peut que s’améliorer. Je le sais car c’est ce que je fais, et tels sont mes résultats dans ces mêmes aspects de ma vie.  

Car c’est en étant réaliste que l’on accumule les réalisations.

Une réflexion au sujet de « Le négatif, le positif, l’illusionniste et le réaliste  »

  1. J’aborde les choses de la même manière que toi et j’ai un physique similaire, quoique peut-être un peu plus mince. Je suis ce qu’on appelle un « skinny-fat ». Tout comme toi, j’ai tendance à avoir des périodes dans lesquelles je m’entraîne régulièrement tout en ayant une bonne alimentation. Mais je rechute aux 6 mois ou après une année.

    Ce que je trouve intéressant dans ton billet, c’est le vocabulaire que tu utilise et la manière dont tu structures tes idées. Tu parles de réalisme, et d’un point de vue philosophique, le réalisme peut-être défini de plusieurs manières. Dans la manière dont tu décris cette approche, ça me rappel beaucoup l’objectivisme de Ayn Rand, bien qu’il y ait sûrement bien des différences. Si jamais tu es curieux, il y a un article Wikipedia qui en fait une bonne synthèse: https://fr.wikipedia.org/wiki/Objectivisme_(Ayn_Rand)

    Félicitation pour avoir réussi à atteindre ce niveau, et dans la cinquantaine de surcroit! Ça prend beaucoup de volonté et de courage pour y arriver!

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