Évolution personnelle: Où trouver la motivation?

Il y a environs deux mois, un lecteur nommé Alexandre m’a écrit ceci:

Bonjour Steve,

Je laisse ce commentaire sur ton post le plus récent. Je suis récemment tombé sur tes écrits par hasard et je les trouve assez intéressants. Ta progression et ton évolution, comment tu es parti de rien, c’est assez impressionnant comme travail personnel je dois avouer.

Je me rappelle qu’adolescent, je te lisais dans Safarir.

Il y a cependant un truc qui me chicote – et c’est probablement matière à un post en entier, peut-être…

Comment trouvais-tu et maintenais-tu ta motivation pour continuer ton évolution? Par exemple, tu mentionnes t’être mis à la course à pied. En ligne droite le plus loin possible, à chaque jour.

Comment gardais-tu ta motivation pour t’assurer de continuer à faire les efforts nécessaires pour atteindre tes objectifs?

Tes écrits ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Bien qu’il y ait certain sujets sur lesquels j’ai une opinion différente (c’est un peu normal; nous n’avons pas le même background et expériences de vie), je trouve tes écrits en général très enrichissants et vais tenter d’intégrer certaines leçons à ma vie.

Merci pour tout.

Il y a bien des choses que je pourrais répondre à ça. Tout d’abord, la réponse air-bête: « J’en ai déjà parlé. C’est sur mon blog. Cherche! » Mais bon, après 9 ans et ¾ d’existence et 426 billets, je comprends que la tâche puisse être pénible. Aussi, je répondrai à ta question ici, avec lien lorsque je citerai un vieux billet.

Seconde réponse air-bête: « La motivation est là où elle est! » C’est quelque chose que je prêchais déjà il y a onze ans, lorsque j’ai posé ma candidature pour Défi Diète 2008 avec ce vidéo. Dans celui-ci, je dis carrément que si je cherche à perdre du poids, ce n’est pas pour « améliorer ma santé » ni pour « m’assurer que mes petits enfants aient la chance de connaître leur grand-père », et encore moins parce que « ma femme et/ou mes enfants s’inquiètent de moi. » Non! Moi, si je veux perdre du poids, c’est parce que je veux être beau. Eh bien ma vidéo, autant que son titre et ma déclaration ont fait de moi le premier candidat choisi, tellement je détonnais sur les autres.

Trois mois plus tard, à la fin de Défi Diète, j’avais perdu 22 lbs.

Extrait de mon billet Témoignage d’un ex-gros, 2 de 2.
[Le] 14 janvier 2009. Une grande photo couleur de moi trône au centre de la page 45 du Journal de Montréal. C’est Défi Diète qui invite le public à poser leur candidature pour l’édition 2009, en m’ayant choisi en tant qu’exemple de participant de l’année dernière à qui le programme a été profitable.

Le reportage s’intitule Que sont-ils devenus? et a été fait à partir d’entrevues téléphoniques dans lequel ils nous posaient quelques questions sur notre vie post-Défi Diète 2008. En particulier au sujet de où nous en étions rendus avec notre poids. Voici le bilan pour les dix candidats:

  • 1 a repris 0.8 lbs.
  • 1 a repris 3 lbs.
  • 1 a repris 4.5 lbs.
  • 1 a repris 10 lbs.
  • 1 a repris 15 lbs.
  • 1 n’a pas pu être rejoint pour en parler (J’ai appris plus tard qu’il avait repris plus que ce qu’il avait perdu.)
  • 1 est resté au même poids.
  • 1 a perdu 2 autres lbs.
  • 1 a perdu 10 autres lbs.
  • Et moi, avec mon 196 contre les 208 de la fin de Défi Diète 2008 j’ai perdu 12 autres lbs. [Fin de l’extrait]

La différence entre eux et moi? Je ne me suis pas préoccupé de bien paraître aux yeux des autres en ayant une motivation politically correct socialement acceptable. Ma motivation, devenir beau, venait de moi, et non d’une source extérieure. Les six premiers candidats sur les dix que nous étions étaient motivés par tout l’entourage que nous avions à Défi Diète: Les entraineurs, les motivateurs, la nutritionniste, les reportages… Dès qu’ils ont perdu tout ça, ils n’avaient plus de motivation. Mais dans mon cas personnel, puisque ma motivation était en moi, je n’ai jamais pu la perdre.

Mais voilà, je me suis déjà fait dire: « L’orgueil et la vanité, ce sont des défauts. Est-ce vraiment une bonne idée de se motiver avec quelque chose de négatif? » À ça, je réponds: Quand on dit motivation négative, il y a celui qui va accrocher au mot motivation, et il y a celui qui va accrocher au mot négatif. Le premier va avancer. Le second va rester sur place.

Extrait de mon billet Tout passe par le physique
Les défauts sont-ils obligés d’être des défauts?
C’est là que je me suis posé la question suivante: Et si, au lieu d’essayer de se débarrasser des défauts de notre personnalité comme le voudrait une société trop bien-pensante, on les accepterait plutôt comme étant partie intégrante de soi-même? Mieux encore: Et si on utilisait plutôt toute l’énergie physique et mentale contenue dans nos défauts pour l’investir dans quelque chose de positif?

Je suis orgueilleux et vaniteux? Ok alors, voilà ma source de motivation mentale pour changer mon apparence. Je suis jaloux et envieux du physique des gars qui plaisent? Voilà la source de ma motivation physique pour faire de l’exercice. Je suis frustré d’avoir été rejeté par des filles qui disaient préférer des bons gars comme moi, mais qui s’en allaient toujours vers des gros machos violents qui auraient pu m’envoyer à l’hôpital d’une pichenette? Voilà ma source de rage, ce qui me fournit en énergie, qui me pousse à aller toujours plus loin, à faire de plus en plus d’efforts.
[…]
Orgueilleux, vaniteux, jaloux, envieux et frustré. Cinq traits de caractère qui auraient pu me pousser à commettre des gestes négatif envers mon entourage et moi-même. Cinq défauts qui auraient pu me détruire. Je les ai plutôt utilisés pour me construire.
[Fin de l’extrait]

Mais voilà, c’est une chose d’avoir la motivation de commencer, c’en est une toute autre d’avoir la motivation de ne pas lâcher en cours de route. Ce qui décourage les gens, c’est que, peu importe le temps qu’ils consacrent à leur but, celui-ci a beau se rapprocher, il reste qu’il ne se rapproche qu’à à pas de tortue amputée de trois pattes. Quelle est la solution, alors? Simple: Mettre son focus sur le travail plutôt que sur le résultat du travail.

Extrait de mon billet S’entrainer avec sagesse.
L’AUTRE : Son objectif: Perdre 60 lbs / 27 kgs.  Par conséquent, son but était encore très loin.
MOI : Mon objectif: Aller au gym de 2 à 4 fois par semaines, faire 10 exercices, trois sets de 10 répétitions, jamais les mêmes exercices que le jour précédent.  Donc, à tous les jours où je revenais du gym, j’étais satisfait car j’avais atteint mon but.  Donc, tandis que…

L’AUTRE : Met son focus sur la perte de poids, donc sur le résultat de l’exercice…
MOI :  Je mets mon focus sur l’exercice.  Non seulement ça m’apporte la satisfaction quotidienne d’avoir atteint mon but, le résultat sous forme de perte de gras et de gains musculaires ne devient plus qu’un bonus, une prime qui se rajoute agréablement à la satisfaction du travail bien fait.
[Fin de l’extrait]

J’élabore davantage:

Extrait de mon billet Ajuster ses résolutions du nouvel an.
À chaque année, c’est la même chose:  On se donne des résolutions dans le style de…

  • Perdre du poids.
  • Se mettre en couple.
  • Avoir un bon travail.
  • Devenir riche.
  • Devenir célèbre. (Si on est artiste)

… et à chaque année, on est déçu de ne pas avoir réussi.  Mais ce n’est pas grave.  Voici la nouvelle année.  Cette fois, c’est dit: On se donne des résolutions dans le style de…

  • Perdre du poids.
  • Se mettre en couple.
  • Avoir un bon travail.
  • Devenir riche.
  • Devenir célèbre.  (Si on est artiste.)

Vous savez ce qui ne va pas dans ces résolutions?  Très simple : Ce ne sont pas des actions.  Ce sont des résultats d’actions. Voilà pourquoi ça ne marchera pas plus cette année que l’année d’avant.

Vous ne voyez pas la différence? D’accord, je précise : Si je vous dis : Perds du poids! Maintenant!  Là! Tout de suite!  Vas-y!  Go! Allez, maigris!  Êtes-vous capable faire ça sur commande? Non, hein!?

Par contre, si je dis :  Fais du jogging!  Vous pouvez vous lever et courir immédiatement.  Si je dis Mange moins et mange mieux.  Vous pouvez vous préparer sur le champ un truc bon pour la santé et n’en manger qu’une portion raisonnable.

Ça parait simple, anodin, voire ridicule comme ajustement.  Pourtant, c’est ce petit changement qui va faire toute la différence. Voyez plutôt: Si votre focus est de perdre 10 kgs / 20 lbs, alors ça prendra 2, 3, 4, 5 mois avant de pouvoir enfin ressentir la satisfaction. D’ici à ce que vous atteigniez votre but, vous risquez de trouver le temps long, ce qui augmente les possibilités d’abandonner en chemin.

Par contre, si votre but est de faire du jogging trois fois par semaine, alors ce sera trois fois par semaine que vous ressentirez la satisfaction de l’avoir atteint, ce but. Focussez sur bien manger, et vous ressentirez en plus cette même satisfaction trois fois par jour.  Non seulement la satisfaction d’avoir atteint son objectif sera quotidienne et multiple, la perte de poids ne deviendra qu’un effet secondaire, un  bonus qui se rajoute à tout le positif que l’on a déjà vécu. Avouez que c’est bien plus encourageant comme ça.
[Fin de l’extrait]

C’est sûr qu’ici, on parle d’exercice. Il reste que c’est une mentalité que j’applique également dans toutes les facettes de mon existence.

Et c’est reparti pour 2019
Comme je le répète souvent, depuis que je me suis brisé une vertèbre il y a dix mois, j’ai eu à cesser toute activité physique. J’aurais cependant dû ajuster ma diète, car je suis remonté à 218 lbs. Je reste encore loin des 232 lbs pré-Défi-Diète-2008, surtout que j’ai pris un peu de muscle ces onze dernières années, mais ça reste 20 de trop que ma normale. Et bien je m’y remet cette année, et je posterai le journal de mes progrès ici à toutes les deux semaines. Ça permettra de voir en direct comment je me motive dans un environnement nouveau.

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