Noémie, 4e partie : le rêve devient réalité.

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Dans les jours qui suivent, je constate que Noémie ne répond plus aussi vite qu’avant à mes textos. Je suppose qu’elle est occupée. Il est vrai que dans notre métier, le temps supplémentaire est une réalité quasi-quotidienne. Mais il semblerait que ça ne sera plus mon cas pour longtemps, car il y a certains bouleversements qui surviennent à mon travail.

Je suis à l’emploi d’une agence qui place des travailleurs de la santé là où il manque de personnel, et ce partout au Québec. Nous signons des contrats renouvelables à tous les trois mois. Une enquête récente a mis à jour le fait qu’un grand nombre d’employés d’agences de placements en santé n’ont pas leur diplôme de préposé aux bénéficiaires. Par conséquent, le 15 avril, mon CHSLD nous annonce que notre contrat qui devait se terminer le 30 avril prendra plutôt fin le 20, dans cinq jours. Et il ne sera pas renouvelé.

Contrairement à la majorité de mes collègues d’agences, j’ai obtenu ce diplôme, moi. Je l’ai depuis juillet 2020. Alors mon agence me rassure comme quoi le premier mai, je serai réassigné à un autre CHSLD dans une autre ville. Ils seront bientôt en mesure de me dire où.

Je serai donc totalement libre du 21 au 30 avril. Ces dix jours de congés imprévus comportent un bon côté. Je m’empresse d’en faire part à Noémie. Je lui explique ce qui s’est passé. Et je termine sur cette note :

Sa réponse ne tarde pas. Mais ce n’est pas celle à laquelle je m’attendais.

Après avoir lu ma proposition de rencontre et l’avoir décliné, elle ne suggère aucune date alternative. Une femme intéréssée trouve des solutions. Une femme non-intéressée trouve des obstacles.

Cette impression d’éloignement se trouve confirmée dans les jours qui suivent, alors que nos conversations sont de plus en plus rares et courtes. Le 3 mai, dernière fois où je lui ai écrit, elle a mis deux jours avant d’aller lire. Et depuis, plus rien.

Ça ne peut pas être plus clair. Noémie a perdu intérêt pour moi.

Il est vrai que depuis que j’ai décliné son invitation, elle ne me parlait plus de sexe, ne m’envoyait plus de photos, et a cessé de me faire des remarques au sujet de ses seins. Les signes de la diminution de son intérêt étaient subtils mais ils étaient là. Je ne les avais juste pas constatés.

Ce n’est pas la première fois qu’une fille met fin à notre relation d’amitié après que j’ai décliné ses avances. Mais les circonstances étaient différentes. Avec Daniella, c’est parce que je me bornais à rester dans la friendzone. Quant à Océane, c’est pour lui avoir dit que je n’étais pas à l’aise avec le fait qu’elle avait bu, ni qu’elle voulait tromper son amoureux avec moi. À elles, j’ai carrément dit non. Il est donc normal qu’elles ne l’aient pas digéré. Mais dans le cas de Noémie, c’était différent. J’ai seulement remis ça à plus tard, à une date qui me conviendrait mieux. J’étais tellement certain que notre complicité était grande, que notre attrait l’un pour l’autre était fort, que jamais je n’ai imaginé que son offre entrait dans la catégorie Maintenant ou jamais !

Et c’est là que j’ai enfin compris deux leçon que j’aurais dû apprendre il y a longtemps : La première: Dès qu’une amie s’offre à toi sexuellement, la relation d’amitié se termine là. Et la seconde: L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. À partir de ce point, tout dépendant si tu lui répond favorablement ou non, ou bien vous serez amants, ou bien vous ne serez plus rien.

Dernier coup de théâtre à mon travail.
Le 16 avril, dix jours après avoir décliné l’offre sexuelle de Noémie, mon agence m’annonce que je serai relocalisé à Cap-Deroux, la ville voisine de Saint-Ciboire-du-bout-de-Christ où habite Noémie. Je reçois même mon horaire de mai, et je constate que contrairement à mon CHSLD actuel qui me donne de huit à onze quarts de travail par semaine (ce qui donne un excellent salaire, mais ne permet aucune vie sociale), celui-là ne m’en donne que de trois à six. Encore heureux que j’ai consacré mes chèques de paies précédents à rembourser la totalité de mes dettes.

Mais un autre 24h plus tard, on m’apprend que finalement, après avoir fait les vérifications, mon CHSLD a réalisé que j’avais mon diplôme. Ce qui signifie que la direction voudrait renouveler mon contrat. C’est donc à moi de choisir entre rester là, ou bien partir pour aller habiter et travailler à Cap-Deroux.

Et c’est là que la réalité me frappe de plein fouet.
Je réalise que durant les quinze derniers jours, le hasard, le destin, Dieu ou peu importe, a tout mis en oeuvre pour faire une réalité de mon rêve de janvier. Celui dans lequel j’étais en relation amoureuse avec une jolie jeune femme dans la mi-vingtaine. Voyez vous-mêmes:

  • L’option automatique de Facebook Rencontre nommée Bonne Étoile m’a envoyé sur le profil de Noémie, malgré le fait qu’elle ne correspondait ni à l’âge ni à la distance que je demandais.
  • Noémie qui représente ce qui passe actuellement comme étant le summum de la beauté physique.
  • Noémie dont les 25 ans en font à la fois une adulte responsable et mature, et en même temps la plus jeune femme qu’il m’est socialement acceptable de fréquenter.
  • D’habitude, lorsque je crois que je n’ai pas la moindre chance, je n’essaie même pas. Mais là, je ne sais pas pourquoi, je lui ai tout de même écrit, au risque de passer pour un vieux pervers.
  • Et elle m’a répondu.
  • Une semaine plus tard, elle était toujours célibataire et intéressée à me connaître.
  • Car elle est l’une de ces rares jeunes femmes qui préfèrent les hommes qui ont l’âge d’être son père.
  • Nos conversations démontraient que j’avais bien plus en commun avec elle qu’avec la majorité des femmes de ma génération.
  • Bien que je restais parfait gentleman, elle devenait de plus en plus intéressée à moi.
  • Jusqu’au soir où elle s’est offerte à moi.
  • Les deux seuls côtés négatifs de notre relation sont mon horaire trop chargé, et les 2h15 de route.  Mais voilà que j’ai l’opportunité de déménager à un quart d’heure de chez elle, avec un horaire qui permet de se fréquenter normalement.

Si j’étais allé coucher chez Noémie le soir où elle m’a invité à le faire, non seulement aurions-nous encore notre relation, nous aurions l’opportunité de devenir amants réguliers, amoureux, et qui sait, peut-être même couple stable.

Comme dans mon rêve.

Ce qui signifie que Noémie était mon rêve devenu réalité. Toutes les circonstances se sont parfaitement enlignées dans ce but.

Et moi, j’ai laissé cette opportunité unique me filer entre les doigts. Parce que j’ai joué au nice guy. Parce que j’ai passé ma vie à m’obstiner à aller à contre-courant du comportement masculin normal. Parce que j’ai toujours ressenti le besoin de (me) prouver que je ne suis pas comme les autres hommes. Parce que j’essayais de bien paraître, en me montrant raisonnable et en contrôle de mes pulsions. Auprès d’une fille qui n’a jamais voulu que je sois l’un ou l’autre.

Hostie !
De calice !
De tabarnak !

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Prochain billet: C’est l’intellect qui tue l’instinct.

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QUELQUES LIENS

Océane, le billet complet.
Océane, la suite.
Comment nait la confiance en soi. (autres détails sur Océane)
Daniella, ou en ami seulement.
Le premier billet de la série de 3: L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration

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