L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  3e partie : Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague ?

Laissez-moi vous résumer un autre de mes vieux billets.

Océane
C’était à l’époque de mon retour aux études. J’avais 28 ans et j’habitais aux résidences étudiantes de mon cégep. Je suis devenu ami avec Océane, 19 ans, une camarade de classe du cours d’Espagnol. En l’espace de quatre ou cinq semaines, notre amitié grandissait. Mais elle était déjà en couple, alors je ne me faisais pas d’illusions.

Un soir, à ma demande, elle passe chez moi. Elle arrive à 19h, et l’une des premières chose qu’elle me dit, c’est qu’elle doit partir à 21h, pour avoir le temps de faire un devoir important. Après une trentaine de minutes à jaser de banalités, voilà qu’elle soulève le fait que depuis qu’on se connait, je ne l’ai jamais touché. Elle me dit que pour des gens chaleureux comme nous, le toucher n’a rien de sexuel, que ce n’est qu’un moyen comme un autre de démontrer de l’affection entre amis sincères.

Puis, elle me révèle qu’avant de venir chez moi, elle a bu du vin. Elle va même dire qu’elle en a un peu abusé. Puis, elle pose des gestes dans le but de me provoquer sexuellement, avant de fermer les yeux en restant là, soumise, offerte.

N’importe quel gars hétéro aurait sauté sur l’occasion pour sauter la fille. Mais dans mon cas, ça a juste provoqué un blocage total. C’est que la situation me mettait dans une position dans laquelle je devrais potentiellement porter le blâme pour plusieurs raisons.

  • Être blâmé pour avoir invité une fille chez moi sous de faux prétextes dans le but de la sauter.
  • Être blâmé pour avoir approché sexuellement une fille en couple.
  • Être blâmé pour l’avoir gardé chez moi alors qu’elle devait partir à 21h.
  • Être blâmé pour l’avoir empêché de faire son devoir important.
  • Mais surtout, être blâmé pour avoir profité sexuellement d’une fille qui n’est pas dans son état normal puisqu’elle a bu de l’alcool.

La situation comportait juste trop de risques pour moi. Malgré le fait que je la désirais et que j’étais fortement allumé, je l’ai juste foutue à la porte.

Maintenant, avec mon expérience de vie, je comprends ce qui s’est vraiment passé.

  • Océane avait envie de moi.
  • Elle a interprété mon invitation comme la convention sociale du « Si tu viens, tu couches. » (Inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe. et y aller, c’est dire oui au sexe.)
  • Il est mal vu socialement pour une femme de draguer ouvertement. Alors pour cacher son jeu, elle m’a servi une histoire bidon de devoir urgent qui l’obligerait à partir à 21h.
  • Toujours sous des prétextes amicaux pour cacher son jeu, elle tente de me provoquer sexuellement en initiant le toucher entre nous deux.
  • Elle me dit qu’elle a bu. Même un peu trop.
  • Elle reste là, soumise, offerte, en espérant que je lui saute dessus et que je la baise comme une machine à coudre pendant 12h non-stop.

Mais j’étais trop prudent, voire trop parano, pour répondre à ses attentes de la manière normale d’un gars normal.

Pourquoi est-ce que tant de femmes utilisent l’alcool comme élément important dans leur manière de draguer ?   Il y a plusieurs raisons.  Vous vous rappelez de la première, j’en ai parlé un peu plus haut.

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme de draguer ouvertement.
Elles sont donc obligées d’utiliser des ruses et subterfuges afin de manipuler l’homme, de manière à ce que ce soit lui qui fasse les premiers pas. L’alcool, généralement le vin, est un élément important de l’une de ces ruses. C’est à cause de la…

RAISON 2 : Les hommes sont réputés pour abuser sexuellement des femmes ivres.
Les médias nous rapportent souvent des histoires d’agressions sexuelles commises par des hommes sur des femmes trop ivres pour être capable de consentir.  L’homme a donc la triste réputation d’être allumé sexuellement par une femme qui a bu.  Ainsi, une femme qui a envie de se faire prendre sexuellement par un homme sera portée instinctivement à lui dire qu’elle boit du vin, chez elle, seule.  Ele peut faire ceci de manière inconsciente, tout comme elle peut avoir planifié son coup. D’une manière comme de l’autre, en lui annoncant ceci, elle s’offre en tant que proie afin d’allumer le prédateur en lui.

RAISON 3 : L’alcool ne fait qu’enlever les inhibitions.
L’inhibition a un autre nom : la maitrise de soi, aussi connu dans son appellation anglaise, self-control. Ainsi, la consommation d’alcool ne va pas transformer une personne à la manière de Jekyll et Hyde, ou Banner et Hulk.  Ça va juste faire ressortir sa personnalité véritable.  C’est ce que m’a fait comprendre Geneviève la coloc de l’enfer lorsque j’avais 28 ans, tel que vu dans ce billet, lors d’un de ses rares moments de pertinence :

 « L’alcool, ça ne change pas la personnalité de quelqu’un. Ça aurait plutôt tendance à la faire ressortir, puisque sous l’effet de l’alcool tu perds tes inhibitions, ce qui fait que tu as moins de retenue. Si ta chère Océane voulait que tu la sautes quand elle était saoule, c’est parce même à-jeun elle avait envie de toi. »

Il est vrai que l’un des nombreux surnoms que les anglophones donnent à l’alcool est « le courage liquide. » Dans cette optique, plusieurs personne vont boire dans le but délibéré de perdre leurs inhibitions, histoire de se donner le courage de faire quelque chose qu’ils n’oseraient pas lorsque sobre. Mais ça, c’est pour ceux qui cherchent à être actif. Pour les gens plus passifs, il y a la…

RAISON 4 : L’ alcool permet de se déresponsabiliser.
Tout le monde connait l’effet anti-inhibitions de l’alcool. Voilà pourquoi sa consommation a toujours été l’excuse parfaite pour se déresponsabiliser de nos faits, gestes et paroles.  Et même pas besoin d’en consommer vraiment. Il suffit de prétendre de l’avoir fait. À partir de là, on peut dire et faire n’importe quoi, on sait que l’on pourra toujours se cacher derrière l’excuse d’avoir bu. Et les gens laisseront passer ça, en comprenant que l’autre n’est pas dans son état normal.

Ainsi, dans le cas d’Océane, avoir bu du vin lui donnait plein d’excuses.

  • Elle me drague? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle s’offre à moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle oublie son devoir important? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle veut tromper son amoureux avec moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.

Au final, l’alcool, c’est comme les SPM : une excuse bidon. Car tout comme l’a dit Geneviève, tout ce que fait une personne sous l’effet de l’alcool, ce sont des choses qu’elle avait envie de faire lorsqu’elle était sobre.

Mais justement… Profiter d’une femme qui a bu, n’est-ce pas une situation d’abus sexuel ?
Comme le démontre ma soirée avec Océane, je n’ai jamais été à l’aise lorsqu’une femme me drague après avoir pris de l’alcool.  C’est que, durant les quarante premières années de ma vie, je n’ai jamais su faire la différence entre une femme qui n’a bu que quelques verres, et qui a donc l’esprit tout aussi clair que lorsqu’elle est sobre.  Et une qui a bu au point d’être inconsciente mentalement et/ou physiquement. Dans ma tête, à partir du moment où une femme boit de l’alcool, peu importe la quantité, elle cesse d’être dans son état normal.  Je considérais leur comportement comme en étant la preuve formelle, comme le démontre cette logique fallacieuse que j’avais à l’époque :

« Ça fait (quelques semaines / quelques mois / quelques années) que je la connais.  Tout ce temps-là, elle était sobre, et elle n’a jamais manifesté de désirs sexuels envers moi.  Et maintenant qu’elle a bu, elle me désire ?  C’est bien la preuve qu’elle n’est pas dans son état normal. »

C’est presque attendrissant d’être aussi naïf.

Avec les années, j’ai fini par voir clairement la différence entre l’ivresse et la détente. Ça tient à un détail très important qui ne trompe jamais : le consentement
Si une femme a bu au point de se mettre en état de coma éthylique, ou du moins au point de ne plus savoir où elle est ni ce qu’elle fait, alors effectivement, elle n’est pas en mesure de donner son consentement.  Tandis que celle qui a (prétendument) bu quelques verres, et qui va ensuite te le dire, ne le fait que dans le but de t’inviter à la draguer.  C’est l’équivalent de te déclarer « Mes inhibitions sont tombées, vient en profiter.  Elle ne fait donc pas que consentir au sexe.  Elle le demande.

Le tout, c’est de rester subtile.

ET SURTOUT : Son but premier n’est pas de te faire passer pour un prédateur sexuel.  C’est de se présenter à toi délibérément en tant que femme qui ne saurait résister à tes désirs.

À ce moment-là, la relation atteint son point de non-retour. Ou bien l’acte est consommé, ou bien c’est le début de la fin de votre relation. Et ce parce que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. Voilà pourquoi ma relation d’amitié et de complicité avec Océane n’a pas survécu à cette soirée. Autant pouvait-elle m’apprécier jusqu’à ce soir-là, autant elle m’a méprisé et détesté à partir de ce point.

BIENTÔT: Celle qui m’a inspiré cette série de billets: Noémie, ou le rêve devenu réalité.

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QUELQUES LIENS

Océane, le billet complet.
Océane, la suite.
Comment nait la confiance en soi. (Autres détails sur Océane)
La convention sociale du Si tu viens, tu couches.

Une réflexion au sujet de « L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  3e partie : Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague ? »

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