La théorie de l’évolution sociale

Comme d’habitude, je vais écrire d’un point de vue masculin, puisqu’il s’agit d’une expérience personnelle. Mais ce dont je parle s’applique à tous les genres.

Il y a un problème récurrent que j’ai eu dans la majorité de mes relations de couple. À quelques rares exceptions près, mes partenaires n’étaient pas à l’aise avec l’idée que je puisse évoluer. Dans certains cas, ça allait jusqu’à les faire paniquer. Ça pouvait être pour des décisions importantes, comme perdre du poids ou réorienter ma carrière. Elles me disaient alors que je n’ai pas besoin d’être maigre ou bien riche pour être heureux. Ou alors c’était pour des choses de moindre importance, comme me teindre les cheveux ou faire arranger ma dentition. Là encore, je me faisais dire que ce que je cherchais à améliorer ne dérangeait personne d’autre que moi. Mais parfois les réactions étaient beaucoup plus violentes, comme la mère de mes enfants qui était tellement contre l’idée que je puisse améliorer ma santé et ma forme, qu’elle jetait, brisait ou donnait mon équipement de sport.

Je me suis souvent demandé quelle était la raison de ce comportement anti-évolution. Et c’était d’autant plus incompréhensible du fait que ces femmes avaient toutes des personnalités différentes. La seule chose qu’elles avaient en commun, c’était moi. Dans ce temps-là, vous connaissez le cliché : Si tu as un problème dans une seule de tes relations, le problème vient de l’autre. Mais si tu as le même problème dans toutes tes relations, alors le problème vient de toi.

Je veux bien le croire. En tant que solutionnaire, j’ai toujours été homme à faire face à mes travers, car les reconnaitre est la première étape qui permet de les corriger. N’empêche que j’avais beaucoup de difficulté à comprendre où se situait mon problème de comportement, au juste. En quoi est-ce que le fait de vouloir évoluer et d’améliorer ma situation et la majorité des aspects de ce que je suis, puisse être aussi tabou aux yeux de toutes ces femmes? Et pas seulement celles avec qui j’ai été en couple. Prenez par exemple ce bout de conversation que j’ai eu il y a dix mois, au début de l’automne dernier, avec cette femme de 46 ans contactée sur Facebook Rencontre

Certaines personnes ne verront jamais autre chose que du négatif dans tes plus beaux projets.

En quoi est-ce que le fait de vouloir rembourser mes dettes et améliorer ma forme puisse être le signe comme quoi je suis en revirement, en recherche de soi, en manque à combler et en souffrance, comme elle dit? Ces insinuations sont à la limite de l’insulte.

Je n’avais juste pas encore constaté à ce moment-là l’existence des trois règles psychosociales que voici.

  • Lorsque tu es adolescent et jeune adulte, il est normal et surtout souhaitable d’évoluer. Les gens s’attendent à ça. 
  • Lorsque tu as entre 25 et 30 ans et que tu es en évolution (en retournant aux études, par exemple), tu retardes un peu sur la majorité des gens. Mais ça demeure acceptable aux yeux de la société.
  • Lorsque tu atteint la trentaine, tu es supposé être ce que tu seras pour le reste de ta vie. Parce que si tu n’es pas stable, alors tu es un instable, ce qui est très mal vu.

Alors oui, dans de telles conditions, je suppose que quand un homme de 54 ans cherche à améliorer plusieurs aspects de sa vie, on puisse s’imaginer que quelque chose ne va pas chez lui.

Le statu quo est roi.
Lorsqu’une femme tombe en amour avec toi, elle ne craque pas pour celui que tu étais avant, ni celui que tu deviendra plus tard. Ce qui l’intéresse, c’est celui que tu es maintenant. Et si tu es un adulte de plus de 30 ans, elle s’attend instinctivement à ce que ta situation de carrière, financière et ton physique restent stable jusqu’à l’âge de ta retraite. Elle t’accepte comme tu es, elle est confortable avec ce que tu es, et elle t’aime tel que tu es. Alors lorsque tu dis vouloir évoluer, tu lui annonces que tu vas lui enlever sa confortable stabilité pour la remplacer par de l’inconnu. C’est une situation avec laquelle très peu de gens sont à l’aise.

Dans mon cas personnel, pour diverses raisons que j’ai déjà expliqué ici (Entre autres, dans la série de billets un câble d’acier ombilical) je n’ai pas pu évoluer au même rythme que le reste des gens. Oui, j’ai évolué dans le positif, mais ce fut dans la trentaine, la quarantaine, et ça continue maintenant que je suis dans la cinquantaine.

Le but de l’évolution, qu’elle soit sociale financière ou physique, c’est d’atteindre notre summum personnel. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que l’on obtient la stabilité. Ce qui signifie que tant que je n’aurai pas atteint ce plateau, il me sera inutile de chercher à me mettre en couple. Car la femme qui serait confortable avec ce que je suis maintenant ne le sera pas nécessairement avec celui que je serai demain.

On pourrait croire que la solution est simple : Je n’ai qu’à me trouver une femme qui serait elle aussi en constante évolution. Comme Flavie l’a été, en retournant aux études il y a six ans, alors que nous étions en couple. Mais ceci a eu comme conséquence de mettre de la distance entre nous, alors que nos deux vies ont pris des chemins totalement différents. Je dois donc me rendre à l’évidence : si je veux avoir une vie de couple stable je dois d’abord avoir une vie stable.

Il y a quelques billets de cela, je disais qu’après trois ans en tant que préposé aux bénéficiaire, je me sentais prêt à passer à l’échelon supérieur, en suivant une formation de quatorze mois pour devenir infirmier auxiliaire. Avant de m’y lancer, je me suis renseigné. J’ai demandé à une collègue qui a suivi cette formation de m’en parler un peu, et de me refiler ses livres et notes de cours. 

Mon principal atout dans mon évolution, c’est que je connais parfaitement mes forces et mes faiblesses. C’est ce qui m’a permis en onze ans de passer d’artiste à homme de ménage, à concierge, à surintendant, à employé de bureau pour la BAnQ, à support technique pour la banque de Montréal, et enfin à préposé aux bénéficiaires. Mais au bout d’une semaine à parcourir les documents de la formation d’infirmier auxiliaire, il a fallu que je me rende à l’évidence. Cette formation est trop compliquée pour moi. Et pas juste pour moi. Dans les chiffres officiels, 40% de ceux qui l’ont prise en même temps que ma collègue l’ont coulé.  

Ce qui signifie qu’après toutes ces années, j’ai atteint mon plein potentiel côté carrière. Je suis préposé aux bénéficiaires et je le resterai. Cette partie de ma vie est maintenant stable, et elle le restera jusqu’à ce que j’arrive à l’âge de la retraite. Et puisque je n’ai plus de dettes, mon évolution sera maintenant financière, alors que je vais pouvoir investir mes gains dans divers placements afin de m’assurer de vieux jours confortables.

Il n’y a plus que du côté du physique que je puisse encore faire preuve d’évolution, en atteignant mon plein potentiel de santé, de force et de développement musculaire. Comme je l’ai démontré dans le billet précédent, je suis sur la bonne voie. Aussi, je crois que dans une période allant de 6 à 12 mois, j’aurai là aussi atteint mon summum personnel. À ce moment-là je serai enfin à mesure d’offrir la stabilité que cherche une femme mature chez un homme de mon groupe d’âge. Ce qui fait que la prochaine femme qui tombera en amour avec moi sera assurée que je serai toujours celui qui l’aura seduit.  

Ce qui signifie que ma prochaine relation sera fort probablement la bonne.

5 réflexions au sujet de « La théorie de l’évolution sociale »

  1. Facebook Rencontre, comme tous les sites de rencontre, c’est vraiment pas l’idéal pour rencontrer. À moins d’habiter dans une région éloignée et de ne pas avoir d’autres options. J’ai toujours trouvé que c’était mieux de rencontrer en personne le plus vite possible. Je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai perdu des semaines de discussions pour finalement rencontrer la personne et me rendre compte que ça cliquait vraiment pas.
    Ma théorie en ce qui concerne ce genre de sites ou d’applications, c’est que les femmes sont tellement en demande que si elles ont besoin d’aller sur un site de rencontre pour se trouver quelqu’un, c’est qu’il y a un problème à quelque part…
    D’ailleurs, le commentaire de la femme en question le montre bien tellement il est absurde sinon carrément insultant! J’espère que tu l’as bloqué le plus rapidement possible!!
    Je me demandais pourquoi tu considère tes changements d’emplois comme une évolution? Ça semble suggérer qu’être artiste serait « plus bas » qu’être préposé aux bénéficiaires. Pourquoi?

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  2. Je me demandais pourquoi tu considère tes changements d’emplois comme une évolution? Ça semble suggérer qu’être artiste serait « plus bas » qu’être préposé aux bénéficiaires. Pourquoi?

    Parce que c’est mon cas. Certains artistes sont assez talentueux pour pouvoir vivre de leur art. Pas moi. Donc, au bout du compte, je n’étais qu’un sans-emploi.

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