L’approche négative et la manipulation (2 de 2)

Tout d’abord, rappel important. Le but premier de ce billet n’est pas de vénérer la manipulation. C’est d’en dénoncer les techniques.

Le lendemain, je reçois une réponse. Et celle-ci est tout ce que j’espérais. Tout d’abord, elle admet ses torts et me présente ses excuses.

Ensuite, comme je m’en doutais, lui dire que FB Rencontre ne me propose que des gens peu éduqués dans le coin, ça résonne avec sa propre expérience.

Je comprends que la précision qu’elle me fait entre parenthèse est née de sa peur de passer pour étant prétentieuse. Je ne crois pas qu’elle l’est. Elle ne fait que dire les choses telles qu’elles le sont. Mais le fait qu’elle me fasse cette précision, ça démontre qu’elle veut éviter de mal paraître à mes yeux. Ce qui augure bien pour notre potentielle relation future.

Ho! Ho! Je vois dans cette dernière phrase la manifestation de son orgueil. Puisque je lui ai dit que j’en étais arrivé à la conclusion que nous sommes incompatibles, il faut qu’elle sauve la face en me disant un truc semblable. Mais attention, elle ne nous ferme pas la porte. Elle n’a pas confirmé que nous sommes incompatibles. Elle dit juste que l’on ne communique pas si bien ensemble. Ça laisse la porte ouverte à quelque chose, si on arrive à mieux communiquer.

Pardon?

J’éclate de rire. Incroyable ! Elle m’a fait la leçon, défendant la valeur de cette oeuvre littéraire… alors qu’elle ne l’a même pas lue. Je ne peux qu’apprécier son humilité et son honnêteté, de me l’avoir avoué.

Alors voilà, ça y est. Le dialogue est établi entre nous. Et c’est un beau dialogue. Amusant. Honnête. Positif. Qui nous permet de voir nos points en commun. Bref, mon but recherché depuis la toute première fois où je suis tombé sur sa fiche au printemps dernier. C’est quand même dommage de constater que pour avoir enfin obtenu ce résultat, il m’a fallu opter pour l’approche négative, puisque mes deux premières tentatives de rapprochement, qui étaient positives n’avaient rien donné. Mais maintenant que j’ai obtenu le résultat escompté, je n’ai plus besoin d’user de négativité ni de negging.

En un paragraphe, j’arrive simultanément a me vanter et à la complimenter.

Vingt-quatre heures passent. Aucune réponse de sa part. Voilà qui me déçoit quelque peu. Je ne dois pas oublier que nous sommes sur une app de rencontre. Et puisque Lyne est une belle femme, j’ai certainement pas mal de compétition. Aussi, je décide de passser à l’étape suivante : la proposition de rencontre.

Pour ce faire, je commence par appliquer un petit gaslighting de rien du tout : je fais de la projection en inversant nos rôles. Afin de cacher le fait que je l’ai mise dans une position où elle a eu à se défendre, je vais prétendre que c’est le contraire qui est arrivé. Et de la manière dont j’en parle, ça se tient.

J’enchaine avec le parfait argument pour l’influenser à accepter l’invitation qui suivra.

Enfin, il est toujours de bon ton de montrer à une femme que l’on écoute ce qu’elle dit. Chose que je fais en concluant avec :

La seule raison pour laquelle j’ai utilisé l’approche négative, le negging, le gaslighting, c’était uniquement dans le but de la rencontrer. Tout ce que je veux depuis le début, c’est une chance de voir si nous pouvons être compatibles. Et pour ça, ça prend au moins une rencontre en personne. Maintenant que ce but est pratiquement atteint, je n’aurai plus jamais besoin d’utiliser ces méthodes. Elles ont beau fonctionner mieux que l’approche positive et sincère, il reste que je n’ai pas vraiment apprécié de devoir m’y abaisser.

Sa réponse m’arrive quelques heures plus tard.

Oui, bon, elle a une vie en dehors des réseaux sociaux. Je m’y attendais. C’est nornal, et même très sain.

Oh?

Bon ! Eh bien… Il n’y a qu’une chose que je puisse répondre à ça.

Bon ben voilà. C’est terminé. Il n’y aura jamais rien entre elle et moi. Les deux premières fois que j’ai tenté de la contacter, je pouvais encore espérer. Mais cette fois, c’est officiel.

Cette expérience m’a donnée une bonne leçon. En fait, elle a surtout confirmé ce qui était pour moi une théorie à laquelle je souscris depuis mon adolescence : en amour, la manipulation, ça ne sert à rien au bout du compte. Sûr, j’ai pu la manipuler à communiquer avec moi. J’ai pu la manipuler à m’attaquer. J’ai pu la manipuler à admettre ses torts. J’ai pu la manipuler à me faire ses excuses. Mais je ne pouvais pas la manipuler à ressentir de l’attrait pour moi. Elle n’en avait pas les deux premières fois. Elle ne pouvait donc pas en avoir à la troisième.

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