Ces Red Flags vivamts : La mystique qui nie la réalité (3 de 5)

Ceux qui jugent et conseillent ne sont pas ceux qui payent. Voilà un dicton qui décrit bien Mégane. Car avec sa pensée magique, j’avais droit à des suggestions qui étaient, dans le meilleur des cas, irréalistes. Ou dans le pire des cas, dangereuses ou catastrophiques. Et à chaque fois que je prennais la peine de lui expliquer pourquoi, alors là, c’était son déni de la réalité qui faisait équipe avec son obstination. Avant de terminer le tout par une combinaison de son orgueil et de sa susceptibilité.

Par exemple :

Au sujet du logis.
Après avoir vu sur Facebook quelques vidéos de mini-maisons, elle a aussitôt tenté de me convaincre d’en acheter une.

Elle me dit qu’avec des prix allant de $10 000 à $20 000, même si je suis au chômage, je peux me le permettre, puisque ma marge de crédit est bien assez grande pour couvrir un tel achat. C’est vrai ! Mais admettons que je m’en choisis une à $15 000. Avec les taxes, ça devient $17 246. Sur ma Visa à 21.9%, à moins que je puisse la rembourser au complet avant la fin du mois, ils vont me charger $3 638 en intérêts annuels. Ça représente $314 par mois. Je reçois $2 200 du chômage. Une fois payé le loyer, la nourriture, l’électricité, internet et mon cellulaire, il me reste plus ou moins $600 par mois, que je consacre à mes loisirs avec Mégane. J’enlève ce $314, il me reste $286 que je dois consacrer à payer cette maison. Finies les sorties avec Mégane. Et j’en ai pour 60 mois (cinq ans) à payer. Au bout duquel j’aurai payé ma maison $36 000. Soit plus du double.

Une solution alternative moins chère pour le financement serait la banque. Or, je suis au chômage et je ne possède rien. Les banques ne prêtent pas à quelqu’un comme ça.

Admettons pour l’argument que j’ai cette maison et qu’elle est payée. Ça prend un terrain pour l’installer. C’est ÇA qui coûte cher. Et une fois le terrain acheté, je ne finis pas de le payer. J’aurai d’abord droit à la taxe de bienvenue. Puis, les taxes municipales annuelles, qui dépassent le prix de la mini-maison. Encore faut-il que je commence par trouver une municipalité qui va accepter qu s’y installe une maison de la taille d’un cabanon de jardin, ce qui va dévaluer les autres propriétés du quartier où je vais m’installer.

C’est bien beau, les mini-maisons, mais à part sur le net, on n’a jamais vu ça nulle-part. IL Y A UNE RAISON POUR ÇA ! Alors où est-ce que je suis supposé me la mettre ?

Réalistement, je veux dire !

Dans son obstination, elle me fait remarquer que ces maisons sont mobiles. Je n’ai qu’à acheter un véhicule pour la remorquer. Ben tiens ! Je vais devoir m’offrir un Pick-up Ford, qui va me coûter trois fois le prix de la maison, puisqu’il n’y a que ça d’assez puissant pour tirer un tel poids.

Et je m’arrange comment pour l’électricité ? Et l’eau courante ? Je me chauffe comment en hiver ? Et là encore, OÙ puis-je me stationner ? Ce n’est pas comme si j’avais envie de passer le reste de ma vie dans des parkings de Walmart.

Je lui dis donc que non, désolé, mais finalement je vais rester dans mon p’tit 3½ à $500 par mois où j’ai l’électricité, l’eau courante, le chauffage. Et surtout une adresse officielle. Car sans adresse officielle, je ne peux pas me trouver un emploi, faire de déclaration d’impôts, avoir de permis de conduire, ni de carte d’assurance sociale, et encore moins recevoir mon chômage. En résumé, acheter une mini-maison serait la pire erreur sociale et financière de ma vie.

Elle coupe aussitôt la conversation, après m’avoir remercié de la faire passer pour une imbécile, uniquement dans le but de me remonter pour me sentir supérieur à elle.

Au sujet de devenir riche et célèbre.
vous souvenez-vous de Khaby Lame? Cet italien d’origine sénégalaise qui est devenu le TikTokeur le plus suivi au monde?

Lui, là !

En apprenant que ça l’avait rendu millionnaire, Mégane a aussitôt commencé à me pilonner pour que moi aussi j’ouvre une chaine Tik Tok et YouTube pour devenir riche et célèbre. Je lui ai expliqué que ce n’est pas tout le monde qui a la chance de trouver une formule gagnante. Et que si c’était aussi facile qu’elle le pense, alors ça ferait longtemps que je serais multimillionnaire. Elle me propose alors ce qui est, selon elle, la solution parfaite : faire exactement comme lui. Ah, bah ouais, pourquoi pas ? Qui n’a jamais rêvé de se faire connaître publiquement comme étant celui qui essaye de voler les idées d’autrui ? Il serait extrêmement surprennant que je dépasse 26 abonnés. Alors pour ce qui est d’engranger des millions…

Toujours aussi obstinée, elle n’en démordait pas. Je lui a donc dit clairement que non, je ne perdrai pas mon temps là-dedans. J’ai déjà bien assez de difficulté comme ça à réussir dans les domaines où j’excelle comme l’écriture ou le dessin, je ne vais pas me lancer dans un médium dans lequel je ne serai pas à l’aise. Car non seulement je ne possède pas le matériel requis, je n’y connais rien. Je vais donc m’en tenir à ce que je sais faire, en terminant la rédaction de mon projet de livre, Le Sucre Rouge de Duplessis. Puis, en lui donnant comme exemple l’une de ses cousine qui est autrice, je dis :

MOI : « Elle n’a ni TikTok ni chaine YouTube pour vendre ses livres, elle. »
ELLE : « Elle n’en a pas besoin. Elle a du talent, ELLE ! »

Ok, wow !

Quand je pense qu’il y en a encore qui s’imaginent qu’il suffit de dire à l’autre que l’on ne se sent pas à l’aise avec ce dont ils nous parlent, pour que la conversation se termine dans le respect mutuel. Comme quoi la pensée magique est encore plus répandue qu’on pourrais le croire.

Au sujet de la santé.
Ce mois de décembre-là, j’ai tenté de me remettre à la course à pied pour améliorer mon cardio et diminuer mon poids. Mégane m’y encourageait. Mais le second jour, j’ai ressenti une douleur au genou. J’ai donc arrêté, planifiant de recommencer dès que la douleur serait partie. Elle me recommande de prendre des antidouleurs. Je refuse. La douleur est un signe qui nous prévient d’arrêter avant de se blesser sérieusement. On peut se remettre de problèmes musculaires, ou même d’un os brisé. Mais les ligaments, ça ne pardonne pas. Une fois que c’est bousillé, c’est pour la vie.

Donc, en résumé, vous la voyez venir : pour l’heure qui suivit, j’ai eu droit à de l’insistance, de l’obstination, et surtout des accusations de créer moi-même mon mal pour excuser ma paresse, car si je me donnais la peine de croire que j’allais réussir à courir sans me blesser, alors je courrais sans me blesser. J’ai conclus en lui disant que je suis bien désolé. J’ai beau être orgueilleux, il n’est pas question que je fasse ce qu’elle me dit, pour finir ma vie en chaise roulante, juste pour lui prouver que j’avais raison.

Écoeurée que je la fasse passer pour une conne qui dit n’importe quoi, elle décide alors de couper tout contact avec moi pour un mois. Elle m’annonce que pendant tout le mois de janvier, elle me bloquera de partout. Parce que là, elle a vraiment besoin de réfléchir sérieusement sur nous deux. Car elle en a marre que je la fasse toujours passer comme étant la méchante du couple.

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Si ça vous intéresse, lors de ce janvier-là, je me suis exprimé sur cette situation dans ces deux billets de blogs :

Quand l’autre fait de toi la Cassandre du couple (1 de 2)
Quand l’autre fait de toi la Cassandre du couple (2 de 2)

Cassandre était un personnage de la mythologie grecque. Elle avait un don, qui était de voir l’avenir, et ainsi prévenir les dangers. Mais elle avait aussi une malédiction : personne ne la croyait. Vous devinez aisément pourquoi Mégane me faisait sentir comme elle.

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