21 raisons pourquoi on vous coupe la parole.

Quoi de plus énervant que de se faire couper la parole.  On ne le croirait pas comme ça, mais même des gestes aussi déplaisants que celui-là ont leurs raisons d’être.  Bon, pas toujours des bonnes raisons, mais des raisons quand même.  J’en ai recensé 21 : 

RAISON 1:  Pour corriger votre vocabulaire.
C’est quelque chose que l’on voit souvent chez certaines jeunes femmes passives-agressives de 16 à 25 ans (Ou plus, si manque de maturité).  Elles agissent comme si ça les dérangeait, que certains gars ne se plient pas aux règles du bon vocabulaire français.  Alors elles se permettent de les interrompre pour les corriger à chaque écart de langage.  Ça donne une conversation dans le genre de… :

LUI: J’va aller au buffet me…
ELLE: « JE VAIS aller au buffet. »
LUI: Oui, je vais aller me prendre une sandwich, et
ELLE: « UN sandwich. »
LUI: … Et me prendre un drink au bar.  Tu veux-tu que je te ramène…
ELLE: « VOUDRAIS-TU que je te ramène. »
LUI:  (Irrité), Dis donc, toi, si j’aurais su que t’…
ELLE:  « Si J’AVAIS su. »
LUI:  HEY, VA DONC CHIER, TABARNAK!
ELLE:  « TaBERnacle.« 

Évidemment, si le gars leur plaît, alors là elles se montrent pas mal plus conciliantes. 

RAISON 2:  Pour raconter le punch (la chute) à ta place.
Tu racontes une blague ou bien une anecdote vécue, en présence de plusieurs personnes.  Et lui, fort amusé par cette blague ou anecdote qu’il connait déjà, a tellement hâte que tu arrives à sa conclusion qu’il ne peut s’empêcher de t’interrompre en la récitant à ta place.  C’est toi qui a pris la peine d’attirer l’attention des gens, qui a raconté tout le contexte, mais c’est lui qui reçoit rires et admirations pour en avoir délivré la fin. 

RAISON 3:  Parce qu’on ne t’écoute pas (en privé).
Voilà dix minutes que tu parles à ton conjoint de quelque choses de significatif pour toi, que tu as vécu dans ton enfance.  Et voilà qu’au beau milieu d’une phrase, il t’interrompt pour te dire un truc tellement sans rapport que tu comprends immédiatement qu’il ne t’écoutait pas du tout.  Que le sujet de l’intéresse pas, soit, ça arrive.  Mais qu’il démontre à ce point-là combien il se fout que ce soit important pour toi, ça blesse.

RAISON 4:  Parce qu’on ne t’écoute pas (en public).
Même situation que la précédente, mais cette fois-ci en groupe.  C’est encore plus humiliant parce que cette fois-ci, lorsque l’on t’interrompt, ce n’est pas en s’adressant à toi.  On se sent encore plus insignifiant.

RAISON 5:  Parce qu’on a toujours le mot pour rire.
Lors d’une conversation en groupe, il ne trouve rien pour y contribuer.  Ça peut être parce qu’il ne connait rien au sujet, ou tout simplement parce qu’il a la personnalité d’un clown de la classe.  D’une façon comme d’une autre, il ne veut pas être tenu à l’écart de la discussion, alors il va l’interrompre à tout bout de champ pour faire un jeu de mots avec quelque chose qui vient d’être dit, ou alors il posera une question délibérément stupide, juste pour faire rigoler.  Bref, dans son cas, c’est moins « toujours le mot pour rire » que « jamais le mot pour être sérieux. »

RAISON 6:  Pour pointer des défauts insignifiants.
Un peu comme le précédent, il ne trouve rien pour contribuer de façon positive à la conversation.  Alors, il va en pointer les défauts, aussi insignifiants soient-ils. 

C’est que, de façon inconsciente, il se dit que s’il est incapable d’améliorer le sujet, alors il va pointer aux autres ce qu’ils ont à améliorer.  Ça lui donne l’impression d’être au moins utile pour quelque chose, et ça lui permet de dénoncer la mauvaise foi de ceux qui seraient irrités par ses interruptions négatives constantes, puisque techniquement, ces points, sont vraiment négatifs. 

Une faute de phrape

RAISON 7:  Pour faire chier.
Ça, c’est lorsque tu essayes de dire quelque chose, et que cette personne t’interromps à chaque phrase pour te poser une question insignifiante, faire une remarque idiote, ou soulever un point que tu allais aborder un peu plus loin.  Et tu peux parfaitement voir dans son visage ou son intonation de voix que ça l’amuse beaucoup, donc qu’il ne fait ça que pour te tourner au ridicule. 

Et c’est encore pire lorsque tu essayes de t’adresser à plusieurs personnes, car il te met dans une situation cornélienne dans laquelle quoi que tu fasses, tu perds la face: 

  • Tu l’ignores? Tu es impoli.
  • Tu lui réponds gentiment? Tu le laisses t’interrompre à répétition.
  • Tu te fâches? OMG QUE TU ES SUSCEPTIBLE!

RAISON 8:  Par faute d’avoir la capacité d’attirer l’attention sur soi par ses propres moyens.
Il y a des gens qui n’arrivent pas à attirer sur eux l’attention des autres, ou qui n’osent juste pas essayer par peur de l’échec.  À ce moment-là, il est beaucoup plus facile d’aller vers une personne qui a l’attention des autres, et de tenter de lui voler cette place en  l’interrompant. 

RAISON 9:  Parce que vous êtes une femme.
Plusieurs études sérieuses ont démontré que les femmes se font couper la parole de trois à huit fois plus souvent que les hommes.  Même celles qui occupent le poste de juge, et ce pendant les procès.

RAISON 10:  Vous allez dire une vérité que l’autre ne veut pas entendre.
Chose assez typique chez les conflictuodépendants.  Ils sont capable de vous faire la leçon pendant des heures au sujet de quelconques failles, souvent farfelues, qu’ils sont généralement les seuls à voir en vous.  Mais dès que vous essayez de leur parler de leurs propres défauts, ceux-là véritables, attendez-vous à ce qu’ils vous interrompent afin de fuir cette conversation, incluant physiquement.

RAISON 11:  Parce que l’on saute aux conclusions négatives trop vite.
Tu commences en abordant un sujet à controverse.  Tu n’as même pas le temps de dire que tu es contre, que tu te fais immédiatement tomber dessus comme si tu étais pour.  Et ne va pas dire à la personne qu’elle se trompe sur tes intentions.  Tu lui dis qu’elle est dans l’erreur, ce qui la met encore plus en fureur contre toi, ce qui fait qu’elle ne veut encore moins entendre.

C’est encore plus remarquable lorsque ça arrive sur un blog, chose que j’ai déjà expérimenté moi-même quelquefois. 

Par exemple, il y a un peu plus de deux ans, j’ai écrit un article intitulé La convention sociale du « Si tu viens, tu couches! »  J’y explique que pour beaucoup de gens, inviter chez soi une personne du sexe opposé, c’est une invitation à la baise.  Et accepter cette invitation, c’est l’équivalent de dire oui à cette proposition de baise.  Je donne même plusieurs exemples (vécus personnellement) dans lesquels des filles furent surprises / déçues / frustrées que mes invitations à passer chez moi n’avaient aucun but sexuel. 

Le billet était à peine posté que j’ai eu droit à un commentaire incendiaire à la « Je n’ai pas pris la peine de tout lire mais je n’ai pas besoin de le faire pour voir parfaitement où ce billet de merde s’en va.  C’est à cause de salauds dans ton genre qui sont toujours prêts à excuser et à appuyer les prédateurs que tant de femmes se font violer.  Je te souhaite que toi et les autres pourritures dans ton genre se retrouvent en prison où ils se feront copieusement sodomiser sans leur consentement. » 

Si elle avait pris la peine de lire jusqu’au bout, elle aurait vu ma conclusion qui est:

J’en reviens à la fille dont je parle au début, qui accepte sans cesse des invitation chez des inconnus, pour être ensuite surprise d’être sollicitée sexuellement à chaque coup.  Rassurez-vous, mon but en écrivant ce billet n’est pas de la blâmer sur le fait qu’elle ignore la convention sociale du si tu viens, tu couches.  Ce serait très hypocrite de ma part puisque moi-même, ce n’est qu’à l’âge de 45 ans que j’ai fini par découvrir qu’elle existait, cette règle non-écrite-et-non-dite. 

En fait, mon but, c’est d’abord de dire que cette règle existe, et ensuite de dire qu’elle ne devrait pas exister. 

Ceci dit, si vous visitez ce billet, n’allez pas y chercher le commentaire de la dame.  Au sujet des répliques de mes lecteurs, je n’ai qu’une seule règle, et c’est que tout commentaire qui commence par « Je n’ai pas pris la peine de tout lire » s’assure automatiquement que je ne prendrai pas la peine de le publier.

RAISON 12:  Parce que vous parlez peut-être un peu trop lentement.
Faut bien se l’avouer, des fois, ce n’est pas facile pour les autres de savoir si on a fini de parler.  Par conséquent, les interruptions ne sont pas toujours de mauvaises foi.  Elles sont parfois accidentelles.

Et parler trop lentement, ça amène également le truc suivant : 

RAISON 13:  Pour finir vos phrases.
Impatiente de vous voir aboutir, la personne termine votre phrase. Malheureusement, dans 90% des cas, elle se trompe de sujet, et vous recommencez la phrase au complet, ce qui prend encore plus de temps que si elle ne vous avait pas interrompu pour commencer. 

RAISON 14:  Pour finir vos phrases avec des sous-entendus navrants.
Il y a des gens comme ça qui ont l’air de penser le pire de toi.  Et rien ne le démontre aussi bien que lorsqu’ils terminent tes phrases de cette façon.  J’ai quelques exemples vécus personnellement: 

À l’époque où j’étais concierge résident.  En voulant raconter qu’en me levant ce matin-là, j’ai constaté une panne d’électricité. 
MOI: « En me levant ce matin, j’ai vu que… »
ELLE: « … t’avais pesé sur « snooze » trop souvent, fa que t’étais en retard pour la job? »

Non seulement n’ai-je jamais utilisé la fonction snooze de ma vie (Bouton qui permet de remettre la sonnerie du réveil dix minutes plus tard, pour dormir un peu plus), qu’est-ce que c’est que cette tentative de me faire passer pour un mauvais employé? 

En passant sur la rue Ste-Catherine en galante compagnie, je vois un resto chinois de l’autre côté de la rue.  J’y attire l’attention de la demoiselle pour lui suggérer d’y dîner, car j’aime beaucoup leurs soupes-repas.
MOI: « J’aime beaucoup… »
ELLE: « … gaspiller ton argent pour aller te branler dans des cabinets de films pornos? »

Je veux bien croire qu’il y avait un commerce de peepshows à proximité du resto, mais tout de même.

En attachant mes souliers, je viens pour exprimer la difficulté que j’ai à réussir à me trouver des souliers à prix abordables dans lesquelles je puisse y mettre mes orthèses.
MOI: « J’ai beaucoup de difficulté à… »
ELLE: « … endurer les gens qui ont des opinions différentes des tiennes? »

C’était tellement gratuit et venant de nulle-part, celle-là, que j’ai failli lui montrer la porte, tellement cette insinuation était insultante. 

En tout cas, puisqu’il y a des avantages à tout, ce qu’il y a de bien d’être la cible de ce genre de truc, c’est que ça nous en permet de savoir long sur la personnalité de l’autre, et surtout de ce qu’elle pense de nous.  Ça nous permet de savoir de qui il vaut mieux maintenir ses distances.

RAISON 15:  Vous avez accidentellement dit un mot qui rappelle à l’autre un sujet qui lui tient particulièrement à coeur.
VOUS:  « …Et c’est là que le médecin a dit que le cancer de mon fils ne pourrait… »
L’AUTRE: « OH! Tu savais que mon fiancé est un cancer?  On m’avait dit que ça ne pouvait pas s’entendre avec une sagittaire.  Quelle foutaise!  Notre première nuit, il m’a tellement fait jouir que … »

RAISON 16:  Pour vous faire sentir inutile, invisible et insignifiant.
C’est quelque chose que l’on constate surtout lorsqu’une personne a du ressentiment envers vous.  Par exemple, d’avoir un jour refusé ses avances.  Cette personne fait donc exprès d’agir comme si vous n’existiez pas, et ça inclut faire semblant de ne pas vous entendre parler.  Là où sa passivité devient franchement agressive, c’est lorsque cette personne fait exprès de vous interrompre pour répéter exactement ce que vous alliez dire.

RAISON 17:  Pour faire semblant de remettre les gens sur le droit chemin.
C’est quelque chose que l’on voit souvent, lors d’une discussion publique, en groupe d’amis, en classe, etc.  Par exemple, si la discussion commence au sujet des salaires de grandes entreprises.  Arrive l’inévitable dénonciation des femmes qui gagnent moins que les hommes.  Et, au fil des diverses interventions, on en vient à jaser des différences sociales entre les hommes et les femmes.  Et on constate que le sujet passionne vraiment tout le monde, car tout le monde a quelque chose à y apporter.

… sauf UNE personne, qui n’a pas encore prise part à la conversation.  Lorsqu’elle se décide enfin à le faire, c’est pour tout interrompre, en disant: « Dites, c’est parce que le sujet, c’est les salaires des entreprises, ou bien la différence entre les hommes et les femmes? »  Ceci a comme effet de jeter quelques sacs de sable dans les engrenages d’une conversation jusque-là bien huilée.  Ayant réussi à avoir l’attention de tous, tout en influençant les échanges, la personne se tait de nouveau, pour tout le restant du débat. 

Ce qui démontre que dans le fond, elle n’en avait rien à cirer du sujet véritable.  Elle a juste vu une opportunité d’intervenir en ayant techniquement raison contre tous, et elle en a profité. 

RAISON 18: Pour vraiment remettre les gens dans le droit chemin. Les gens ne nous interrompent pas toujours dans un but mesquin et/ou narcissique.  Il arrive parfois que l’interruption soit nécessaire.Parce que bon, faut bien se l’avouer, des fois on commence par dire un truc et on diverge et finalement on perd le fil et le but de ce que l’on voulait dire.

RAISON 19:  Pour enculer des mouches.
Il y en a qui ressentent toujours le besoin de corriger les autres sur les choses les plus insignifiantes qui soient.  Pour eux, la moindre virgule mal placée est suffisante pour faire accroire qu’un message pourtant clair devient incompréhensible, ou pour qu’une phrase pourtant anodine prenne un sens répréhensible.

RAISON 20:  Vous êtes en train de dire quelque chose qui va mettre le malaise.
Pour celle-là, j’ai un exemple personnel qui est assez spectaculaire, dans le vrai sens du terme. 

J’avais environs 25 ans, et un organisme charitable de l’église du quartier planifiait faire un spectacle de Noël.  Je m’y propose, avec un monologue de dix minutes au sujet des réveillons en famille.  Mon texte, récité du point de vue d’un jeune de 15-à-25-ans, se moquait ouvertement des vieux qui nous reçoivent, de la décoration chez eux, de leurs habitudes de vie, etc.  Or, dans show donné dans un sous-sol d’église, devinez de quoi était constitué 90% du public?  Exactement ceux de qui je me moquais dans mon monologue.  Je ne l’avais pas prévue, celle-là!   

L’animateur, constatant que j’insultais copieusement son public, m’a coupé le micro au bout de trois minutes.  Voyant que je ne m’en était pas rendu compte et que je ne m’arrêtais pas, il est venu m’interrompre, annonçant avec son micro, bien branché celui-là: « Et c’était Monsieur Requin! On l’applaudit! »  C’était probablement la dernière fois qu’ils acceptaient un numéro sans d’abord l’avoir entendu. 

RAISON 21:  Par simple narcissisme naturel.
Pour bien des gens, c’est comme s’il n’y avait qu’eux-mêmes qui existaient.  Par conséquent, ils n’ont pas l’air de se rendre compte que d’autres parlent. Ainsi, ils ne se rendent même pas compte qu’ils interrompent.

6 réflexions au sujet de « 21 raisons pourquoi on vous coupe la parole. »

  1. Je trouve que les situations 5,6,8 (et, avec moins de certitude, les 17 et 19) ont ce point commun, explicité dans la situation 8 : « je sais bien (ou je le crois fortement) que je suis incapable de susciter l’intérêt normalement comme les autres, alors j’essaie d’attirer l’attention sur moi avec des méthodes qui réussiront à coup sûr (et temps pis si c’est de façon négative, de toute façon je n’ai pas grand-chose à perdre) ». Ce seraient juste les méthodes qui changent, le fond restant à-peu-près le même.
    Je ne dis pas que les gens dans cette situation se formulent les choses de façon aussi explicite, c’est juste une façon de résumer un état d’esprit qui peut par ailleurs être largement inconscient tant on est habitué à fonctionner comme ça.

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  2. C’est pour avoir été confronté (trop souvent à mon goût) à la situation 4, et pour avoir agi (souvent aussi, mais plus trop maintenant) comme dans la situation 5. La situation 4 pourrait même s’apparenter à une interdiction pure et simple de prendre la parole (quand on est systématiquement devancé par quelqu’un d’autre au moment de la prendre). Cela peut être très désagréable pour l’estime de soi en effet.

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  3. En fait je voulais dire « avoir agi comme dans la situation 5 » et pas comme dans la situation 8, si jamais c’est possible de corriger, merci.

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