Ma Philosophie (4): Réflexions Courantes!

Depuis vendredi dernier, suite à une suggestion, j’ai légèrement changé mes habitudes de course. Maintenant, je cours le matin, deux heures après le déjeuner. Je n’en dors que mieux le soir venu. Parce que oui, depuis que j’ai commencé à m’entrainer, je courrais de soir. Je dormais majoritairement quatre à cinq heures par nuit, malgré la fatigue née de l’effort. Je suppose que c’était l’oxygénation qui me requinquait et diminuait mon temps de sommeil. Bref, depuis que je cours le matin, je recommence à dormir mes sept heures habituelles.

Hier matin, il paraît que l’on a battu des records de froid pour pareille date. J’étais probablement le seul à m’en réjouir.

Un truc amusant, c’est que ceux qui se plaignaient de la température dans leur statut Facebook parlaient plutôt de -38°C. Il ne s’agissait pas de la température réelle mais bien de la température ressentie.

Je me suis donc habillé chaudement, couvrant tout ce que j’avais à couvrir, combinant tuque, cache-cou et capuchon de kangourou pour m’improviser une cagoule qui ne m’exposait que des sourcils au nez, et je suis parti. Non seulement ais-je à peine ressenti le froid durant l’heure et demie de mon entrainement, j’ai fait une constatation une fois rendu à la moitié de mon parcours : Moi, personnellement, la température que je ressentais, c’était dans les -12°C.

Courir me rend philosophe.
Depuis mon tout premier jour d’entraînement le 4 décembre dernier, je me suis rendu compte que le fait de courir en n’ayant rien d’autre à faire mentalement que de réfléchir, ça me porte à trouver beaucoup de vérités sur les gens, la société et la vie en général. Ces vérités, je les ai partagées avec vous deux fois : le 9 décembre dans le billet Ma Philosophie 2 et le 4 janvier dans le billet Ma Philosophie 3.

Ces réflexions me viennent majoritairement en faisant le parallèle entre ce que je vis lors de mon entrainement et des situations de vie réelle. Par exemple, à mon premier jour de course, je songeais à deux choses : D’abord, à tous ces gens qui, dans ma vie, m’ont accusé de manière farfelue de toujours chercher la voie facile. Ensuite, au contraire, à toutes les fois où je me suis saboté en recherchant la difficulté. J’en suis arrivé à la conclusion suivante :

  • Il y a des choses qui peuvent s’obtenir par la voie facile. Un boulot, par exemple, via connections. Et il y a des choses qui ne s’obtiennent uniquement que par la voie difficile. Genre, avoir un corps d’athlète. Évidemment, on ne peut pas obtenir un corps d’athlète en utilisant nos connections de travail, ni trouver un boulot en levant des poids. Mais si tu démontres assez de sagesse et de logique pour être capable de choisir la voie qui convient à chacun de tes buts, tu les obtiendras. Par contre, si ta lâcheté t’empêche de prendre la voie difficile lorsque obligé, ou si ton orgueil t’empêche de prendre la voie facile lorsque disponible, alors tu t’imposes toi-même des obstacles qui vont te condamner à vivre inutilement beaucoup d’échecs.

Vers la seconde semaine d’entrainement, je songeais à une suggestion que j’avais reçu, comme quoi je devrais me prendre un entraineur privé pour m’encourager à courir. Hélas, il est bien connu que souvent, un entraineur à son propre compte, non associé à un gym, est du genre à utiliser la détestable méthode Je vais t’accuser sans arrêt d’être un lâche pas d’colonne, c’est à toi de me prouver le contraire. Ça m’a amené à ceci :

  • Lorsque quelqu’un ne cesse d’insinuer le pire de toi en te mettant au défi de lui prouver le contraire, ignore-le. Pourquoi voudrais-tu perdre ton temps à essayer de plaire à une personne qui démontre sans cesse son manque de respect envers toi?
  • La valeur que tu dois donner aux opinions d’autrui à ton sujet doit être égale à la valeur que tu as à ses yeux. Si tu ne vaux rien pour lui, alors ses opinions devraient automatiquement ne rien valoir pour toi.
  • Ne pas être abusif, ça ne signifie pas qu’il faut accepter d’être abusé. Pas plus que le fait de refuser d’être abusé signifie qu’il faut devenir abusif. Il y a cette chose située entre les deux que l’on appelle le respect. Ais-en pour les autres, et exiges-en autant pour toi-même. Une relation dans laquelle le respect n’est pas réciproque n’a aucune raison d’être.
  • Le respect est un droit que tu dois accorder à tous dès votre premier contact. Ensuite ça devient un privilège qui doit être révoqué si la personne s’en montre indigne.
  • Il y a tellement de gens qui sont volontaire pour te faire la vie dure de façon totalement gratuite que c’est idiot de payer quelqu’un pour le faire.

Les réflexions précédentes sont reprises de mes billets précédents. Rassurez-vous, c’était seulement pour l’exemple. Voici mes plus récentes réflexions philosophiques, celles-là inédites, avec petite explication de comment chacune sont nées:

L’extrémisme, dans un sens comme dans l’autre, est aussi ridicule qu’irréaliste. L’eau n’est pas toujours ou bien gelée ou bien bouillante. Entre zéro et cent Celsius, il y a quatre-vingt-dix-neuf différents degrés. il en va de même pour la plupart des aspects de la vie.
En songeant à un commentaire dit à mon sujet, comme quoi je perds mon temps à m’entrainer à courir car jamais je ne pourrai gagner le marathon. Là n’a jamais été mon but. Ce que je cherche, c’est le faire et le finir.

La détermination ne doit jamais exclure le bon sens, la logique et la prudence. Un repos, un arrêt temporaire ou un repli stratégique n’est pas un abandon. C’est une détermination intelligente.
En songeant aux nombreux Ben là, t’arriveras jamais à rien faire si tu t’arrêtes à la moindre difficulté reçus lorsque je m’arrête au premier signe de douleur des articulations, histoire d’en récupérer rapidement au lieu d’insister et en faire une blessure grave.

S’il est vrai que dans la vie on ne fait pas toujours ce que l’on veut, il est également vrai que ça ne nous oblige nullement à toujours faire ce que l’on ne veut pas.
En songeant à tous ces gens qui essayent de jouer sur notre orgueil pour nous manipuler à accepter l’inacceptable.

Quand quelqu’un t’oblige à faire du sur-place, il t’empêche d’avancer. C’est à toi de choisir entre t’accrocher à ce poids mort et en devenir un toi-même, ou bien le lâcher et poursuivre ton chemin. J’ai souvent regretté d’avoir choisi le premier. Je me suis toujours félicité d’avoir choisi le second.
En songeant à une amie qui voulait courir avec moi, mais qui évoquait toutes sortes de raison pour en faire le moins possible. M’entraîner avec elle, c’était réduire mon entrainement à 50% dans le meilleurs cas, et carrément à 0% dans les pires. Je l’ai laissé tomber. Elle appelle ça de la lâcheté. J’appelle ça du bon sens.

Il est parfois bon de se mentir à soi-même, en autant que l’on n’oublie pas ces deux règles: Utilise cette fantaisie pour t’aider à avancer vers ton but, et ne sois pas assez crédule pour continuer à y croire dès que tu l’as atteint.
Ça, c’est quand je fantasme qu’au bout de ce kilomètre de course ininterrompu m’attend une jeune et sexy demoiselle qui va récompenser ma détermination par une pipe. Ben quoi? Peu importe ce qui nous motive, l’important c’est d’être motivé.

Et au cas où vous vous demandez le rapport entre ça et la température d’hier: Que la majorité des gens ressentaient -38°C ou bien que moi personnellement je ressentais -12°C, la réalité, c’est qu’il faisait -27°C. ça m’a amené à la réflexion philosophique suivante:

Les gens font de la réalité ce qu’ils veulent bien en faire, en autant que ça sert leurs buts. Le pessimiste va empirer les faits pour justifier son désir de rester sur place. L’optimiste va les embellir pour motiver sa détermination à avancer. Ils ont beau être aussi irréaliste l’un que l’autre, n’empêche qu’au bout du compte, l’un est resté sur place tandis que l’autre a avancé.

Et lorsque l’on utilise cette réflexion en parallèle avec celle qui la précède, alors rien ne peut nous arrêter. Et ça, c’est aussi vrai en entrainement sportif que dans tous les autres aspects de la vie.

7 réflexions au sujet de « Ma Philosophie (4): Réflexions Courantes! »

  1. Admirative ô Maître Philosophe qui court… Je ne fais que marcher en philosophant tout autant et sous une température bien plus clémente…sincèrement…

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  2. Commentaire apprécié, comme toujours. Bien que le titre de Maître est non-mérité, n’ayant complété aucune maîtrise. Je l’accepterai cependant en tant que titre honorifique qu’à une condition: je devrai d’abord avoir complété le marathon de septembre 2011. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’aurai vraiment réussi une maîtrise: celle de soi!

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  3. Pas trop l’inclinaison !!! Tu vas faire une pirouette avant ! Et depuis quand le Maître s’incline devant l’élève ??? Le froid a surement commencé à geler tes neurones ! Ben….voilà… Je vais m’inquièter pour toi maintenant !

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  4. Moi quand je cours, je ne deviens pas aussi philosophe que toi, mais ma nature rêveuse reprend le dessus…je fais le tour du monde dans ma tête… c’est un des bienfaits de la course à pied qu’on oublie trop souvent… faire le vide! 🙂
    Bonne course!

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