À l’époque où je faisais partie de Défi Diète 2008, le motivateur professionnel Guy Bourgeois nous montrait la différence entre ce qui nous fait réussir ou bien échouer. Loin de moi l’idée de contester ses enseignements, mais il y a un truc qu’il nous a dit qui m’a fait tiquer. Dans la liste des comportements qui mènent à l’échec, il a mis un mot que j’ai en horreur. Ce mot, c’est découragement.
Pourquoi est-ce que j’ai ce mot en horreur? Parce que c’est un mot que l’on a trop souvent utilisé contre moi à tort et à travers tout le long de ma vie, de la part de gens qui ne savaient pas faire la différence entre le découragement et le gros bon sens.
D’abord, Analysons un brin les deux comportements:
- Découragement: Dé-courage-ment… Cesser d’avoir du courage. Abandonner, par manque de volonté, un projet qui pourrait réussir sinon.
- Gros bon sens: Capacité d’analyse logique. C’est avoir la volonté de continuer, tout en étant capable de reconnaître si une option est vouée à la réussite ou à l’échec. Attention: Je dis bien une option, et pas nécessairement le projet complet.
Vous saisissez la différence?
Voici l’exemple le plus fragrant de la mauvaise utilisation du mot découragement contre moi, de la mauvaise influence que ça a eu dans ma vie, et des conséquences que ça m’a fait subir:
Déjà enfant, j’ai su que je voulais faire carrière dans l’humour. Rendu adolescent, j’ai tout fait, tout essayé en ce sens: Théâtre, improvisation, stand-up, textes, bandes dessinées… Les deux derniers étaient fort appréciées par les gens, adultes comme ados. Par contre, côté interprétation, quoi que je faisais, je foirais lamentablement. Et puis, un jour, je me suis dit: « Ce n’est pas parce que Plamondon écrit les meilleures chansons que ça fait de lui un chanteur. » Malheureusement, j’étais entouré de gens bien-pensants qui me condamnaient pour ce qu’ils jugeaient comme étant du découragement. J’ai eu droit au grands slogans classiques du genre de Quand on veut, on peut. Un gagnant ne lâche jamais, un lâcheur ne gagne jamais. À coeur vaillant, rien d’impossible, et plusieurs autres du même genre.
Lâcheur, découragé, non-vaillant… Qui veut être vu comme tel? J’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai insisté, et j’ai continué, et je n’ai pas lâché. J’ai persévéré. De 1985 à 2005. Oui, pendant 20 ans, je me suis essayé à être humoriste, malgré le fait que je suis sujet au trac, que je n’ai pas assez de mémoire pour retenir mes textes, que je ne sais pas jouer naturel, que je n’ai aucun sens du timing, et que j’ai une voix trop basse et monotone. Plusieurs fois, j’ai passé des auditions pour des shows d’humour amateur. Je n’ai jamais été pris. Plusieurs fois, j’ai passé des auditions pour des activités qui m’auraient mis en avant scène. Je n’ai jamais été pris. Plusieurs fois, je suis allé passé une audition comme humoriste à l’école Nationale de l’humour. Je n’ai jamais été pris.
Quand tu essuies un échec et que tu continues, on peut parler de courage. Mais quand ça fait vingt ans que tu accumules les échecs dans un domaine, est-ce qu’on peut encore parler de courage, ou bien il faut se rendre à l’évidence que ça fait longtemps que c’est rendu de la stupidité?
En 2005, je décide de faire les choses à ma façon. Je passe une audition à l’École Nationale de l’Humour. Je ne le fais pas en tant qu’humoriste. Je le fais en tant qu’auteur. Je suis pris immédiatement.
Lorsqu’une personne de ton entourage t’encourage dans la voie de l’échec, alors ça me peut dire que trois choses:
- C’est un con, car il n’a pas assez de jugeote pour être capable de faire la différence entre le découragement et le gros bon sens.
- C’est un salopard, car au lieu de t’aider à régler ton problème, il veut te forcer à rester dans une situation d’échec.
- C’est un manipulateur, car il essaye de jouer sur ton orgueil de façon à te forcer à faire des choses à l’encontre de ton bon jugement.
Personne n’a besoin d’un con salopard manipulateur dans son entourage. Débarrassez-vous de ça au plus vite, votre vie ne s’en portera que mieux.
Mais dans le fond es-ce que tu regrette les 20 ans à essayer de percer dans l’humour ?
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Oui! C’est du temps perdu, des énergies que j’aurais été bien mieux de mettre ailleurs que dans une cause que je savais perdue d’avance. Mais voilà, j’avais de quoi à prouver aux autres. Je me devais de leur prouver que c’était EUX qui étaient dans l’erreur, à me pousser à persévérer dans la voie de l’échec. Mais kess’tu veux, c’est ça un passif agressif. Ça devient délibérément victime, juste pour avoir une bonne raison d’en vouloir aux autres. Heureusement, je m’en suis guéri.
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Je viens de lire un truc que qqn s’est mis en statut facebook. Ça résume pas mal la mentalité de ce billet: "A winner never quits. A quitter never wins. But if you never win and never quit, you’re just stupid."
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